Accueil individuel, accueil collectif, accueil spécialisé

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Accueil individuel, accueil collectif, accueil spécialisé
JOURNEE PETITE ENFANCE
« Accueil individuel, accueil collectif, accueil spécialisé :
l’enfant et sa famille au cœur de nos pratiques
professionnelles »
_____________________________
Samedi 12 Mai 2012 - TRELIVAN
_____________________________
Introduction par M. René BENOIT, président de la Communauté de
Communes de Dinan :
M. Benoit salue la participation des professionnels petite enfance. Il remercie
Annie CAMBERLEIN pour avoir présenté le projet de cette journée et appuyé
l’importance qu’elle revêt pour l’ensemble des professionnels présents ; il
remercie également Jean Epstein d’avoir accepté de participer à cette journée.
M. Benoit rappelle que si la compétence petite enfance a été prise en septembre
2010, la communauté de communes s’est intéressée à la petite enfance dès
février 2007 avec la mise en place du relais parents assistants maternels qui
travaille en collaboration avec les 370 assistants maternels du territoire : c’est
l’accueil individuel qui propose le plus grand nombre de places d’accueil.
M. Benoit note l’importance du travail en collaboration entre les différents
professionnels car il s’agit bien du même cœur de métier : l’enfant et sa famille.
4 projets d’établissements sont à l’étude sur la communauté de communes de
Dinan :
-
Le multi-accueil de Quévert, qui accueillera 30 enfants, dont un tiers en
situation de handicap
-
Un petit multi-accueil sur Dinan, dans le quartier des casernes
-
Et 2 projets en devenir sur le secteur du Guinefort, et sur le Nord de la
CODI.
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L’intercommunalité est importante avec près de 40000 habitants et 18
communes, situation qui pourra être amenée à évoluer avec les regroupements de
collectivités.
M. Benoit note l’importance de ce temps d’échanges et de formation. Il aborde
aussi l’importance de ce beau métier qualifié pour lequel il ne suffit plus de
« juste bien aimer les enfants».
Enfin, M. Benoit souhaite une belle journée de travail qu’il espère riche et
constructive.
Introduction par Mme. Annie CAMBERLEIN, vice-présidente chargée
de la petite enfance, à la communauté de communes de Dinan :
Mme CAMBERLEIN, rappelle que la prise de compétence a été votée à l’unanimité
en mai 2010. La Codi a voulu instaurer une nouvelle politique pour répondre à la
fois aux besoins des familles, et aux besoins sociaux (familles monoparentales,…).
Elle rappelle que la natalité est assez forte sur le territoire et qu’il est
important d’agir pour elle.
Les projets d’établissements collectifs permettront, à terme, d’atteindre un
nombre de places d’accueil collectif dans la moyenne nationale.
Elle finit son introduction par cette citation de Jean Epstein « enfants et
adultes : deux mondes interférents, à la fois si proches et si différents, appelés
en permanence à croiser leurs routes dans les deux sens, chacun apportant à
l’autre ce qu’il est pour pouvoir se faire grandir mutuellement avec respect ».
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Conférence de Monsieur Jean EPSTEIN :
Il est psycho-sociologue et fait de la recherche-action : la recherche se fait au
contact direct des professionnels (crèches, hôpitaux,…) ; et il essaie de faire
retomber au niveau de l’action ce qui se sait au niveau de la recherche.
Pourquoi accompagner les parents ?
Comment créer des partenariats où chacun est à sa place ?
M. Epstein commence par reprendre 2 axes de l’introduction faite par M. Benoit
et Mme Camberlein :
- la question de la qualification et du diplôme des professionnels petite
enfance : la création d’un diplôme permet d’asseoir la reconnaissance des
métiers.
On dit souvent « tout se joue avant 6 ans, tout se joue avant la maternelle,… »…
dans ce cas, cela signifie que les professionnels à qui on va confier des enfants
de cette tranche d’âge seront des « super professionnels ».
Les professionnels petite enfance sont de plus en plus « professionnels de la
famille ».
Il rappelle l’importance de la cohésion : on est les mieux placés pour entendre,
mais pas forcément pour agir !
Ce qui caractérise ces métiers, c’est que dès que vous sortez de votre secteur
de compétence, vous êtes dans l’affectif.
La reconnaissance des métiers de la petite enfance est importante, notamment
pour les assistants maternels qui sont encore moins reconnus que les autres : ils
exercent à domicile en plus !
Les choses ont bougé, mais les représentations restent : métiers de femmes, qui
ont eu des enfants,… donc elles savent s’en occuper.
Mais un métier, c’est être capable de.
Une femme qui travaille fait appel à une assistante maternelle, qui va lui
« prendre son enfant ». Qu’est ce qui se passe quand l’accueil ne se passe pas
bien avec l’enfant ? Ou quand cela se passe trop bien ?
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Comment permettre à la maman de partir sereinement au travail ? Comment
faire pour que l’enfant soit bien ?
Il est important d’avoir une bonne relation, c'est-à-dire d’être à la bonne place :
au parent d’être le Parent – au professionnel d’être Professionnel.
La relation de confiance, à sa juste place, revêt alors un atout majeur.
La création d’un diplôme d’assistant maternelle permettrait de poser de la
reconnaissance sur ce métier : en principe, c’est le diplôme qui fonde le métier.
-
Il y a des craintes liées à la création d’établissements d’accueil
collectif, mais pas de danger réel (le nombre de places restera dans la moyenne
nationale).
Face à la diversité des accueils, il vaut mieux ne pas se la jouer guerre
corporatiste, a fortiori avec des projets nouveaux comme celui de Quévert.
Pour accueillir dans de bonnes conditions des enfants en situation de handicap, il
faut plusieurs éléments :
-
De l’espace
-
Du personnel formé au handicap
-
Du personnel qui n’a pas peur du handicap
-
Du personnel suffisant.
Pour pouvoir accueillir un enfant en situation de handicap dans une structure ou
chez un assistant maternel, il ne faut pas être un « parking » : le professionnel
doit s’inscrire dans une dynamique de réseau.
Il importe d’agir sans opposer les modes de garde. La France est le pays où il y a
le plus grand nombre de modes d’accueil différents et où il y a le plus grand
nombre de professions différentes dans le champ de la petite enfance.
Il ne faut pas se positionner comme concurrents… mais, face à la nouveauté, les
craintes s’ancrent très vite (peur des relais à leur mise en place, peur entre
éducateurs de jeunes enfants et puéricultrices,…).
L’idéal est que dans une équipe, on puisse trouver à la fois puéricultrices,
éducateurs de jeunes enfants et psychomotriciens.
Il rappelle l’importance des vacations de psychologues dans les structures.
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Depuis 1974, son travail consiste à analyser l’évolution des pratiques éducatives.
A part les nouvelles technologies, ce sont les métiers qui ont le plus évolué au
cours des 30 dernières années.
Les métiers de la petite enfance ont énormément évolué en 30 ans.
-
1ère photo en noir et blanc : qu’est-ce-que l’enfant a fait ?, qu’est-ce qu’il a
produit ?, ou qu’est-ce qu’il a vécu ? 2 clients : l’enfant et le parent. Je
suis bien placée pour connaître les besoins de l’enfant. Je peux avoir des
demandes de parents, mais je peux être sans réponse.
-
2ème photo : en couleur – Plein d’innovations pendant 30 ans (1970/2000),
au niveau des professions (EJE, assmats, etc.) mais aussi au niveau des
modes d’accueils : pléthore de projets, de structures innovantes. Il y a de
l’innovation, est-ce qu’il y a de la qualité ?
-
3ème photo, retour au noir et blanc – il n’y a plus d’innovations
En tant que professionnel, c’est assez facile de savoir quel est le besoin de
l’enfant. Mais, la difficulté peut venir de la demande du parent qui peut aller à
l’encontre du besoin de l’enfant.
On peut empêcher de dormir, mais pas d’avoir sommeil ! Pour les enfants, la
mémoire se met en route pendant le sommeil qui suit la période d’apprentissage.
Un enfant toujours en action ne va pas enregistrer.
Au regard du territoire, Jean Epstein exprime qu’il n’y a pas de crainte à avoir au
niveau de la cohésion locale.
4 déferlantes ont envahi le champ de la petite enfance :
- L’hygiène
- La sécurité
- Le « moule »
- L’argent
-
HYGIENE : cette approche n’est pas sans conséquence. De plus en plus de
parents n’ont pas le droit d’entrer dans des salles de jeux ! Les bébés sont
remis au-dessus des barrières, ou dans des lits. C’est un retour en arrière.
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Le gouvernement et la caf ont fortement encouragé le privé mais l’avenir est au
local.
De plus en plus de villes « échangent » leurs professionnels pendant une
semaine : c’est une formation gratuite ! Cela permet de montrer l’importance du
regard extérieur. Il faut être prêt à recevoir et prêt à entendre.
-
SECURITE : c’est le risque 0 !
-
MOULES : il y a de plus en plus de craintes que l’enfant soit en retard.
Très tôt (dès 5 ans), on parle de ce qui est acquis ou de ce qui ne l’est pas
dans le livret scolaire.
Il cite un travail formidable avec les enfants : un jardin vide est un espace de
liberté ! On peut y laisser les enfants s’ennuyer et trouver par eux-mêmes le
moyen de s’en sortir. Le professionnel accompagne l’enfant par le regard.
Dans le jeu, il y a 4 axes :
-
Faire faire des activités
-
Donner à jouer
-
Laisser jouer
-
Jouer avec.
La peur du retard est très présente chez les parents et elle peut retomber sur
les professionnels en demandant des activités à temps plein, en mettant les
professionnels en flagrant délit de ne rien faire.
Pour accueillir les parents, il faut commencer par réfléchir au climat de l’équipe :
accueillant ne veut pas dire accueillir (être à l’écoute au moment où il faut l’être).
Ex. : 8h30, un lundi matin en crèche, 2 auxiliaires.
Une maman arrive, l’auxiliaire lui demande si ça va
le parent rougit et dit « non, hier soir,… »
l’auxiliaire « ah ! non, il y a un mordeur », elle revient ensuite
le parent rougit et dit « hier soir,…. »
l’auxiliaire repart vers le mordeur
le parent dit ensuite « non, vous êtes débordée, une autre
fois ».
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Certaines choses doivent se dire : devant les enfants ou pas,
devant les autres parents ou pas
Il faut donc avoir un espace de parole.
La situation va être différente en crèche et chez une assistante maternelle.
Dans sa pratique professionnelle, Jean Epstein filme beaucoup et voit combien
les bébés peuvent écouter.
Autre ex : dans la même situation, dans une autre structure, l’auxiliaire
propose à la maman d’aller boire un café et demande à sa
collègue de prendre en charge le groupe d’enfants.
Très bien jusqu’au moment ou la collègue chargée des enfants
dit « vous voyez, je me tape le boulot pendant qu’elle boit un
café » !
Etre accueillant signifie être à l’écoute
Aménager des espaces pour parler : en Belgique, il y a des « ralentisseurs pour
parents » pour que les parents restent échanger entre eux, ou avec des
professionnels.
Il ne faut pas se restreindre à ce que l’on fait et laisser court aux idées folles.
Malgré les discours négatifs sur la famille, les études montrent qu’elle va bien et
même de mieux en mieux.
En 1997, une enquête CNAF a été faite pour voir l’évolution de la famille. Ils ont
demandé à l’INSEE combien d’enfants avaient leurs 4 grands-parents à la
naissance :
o En 1960 : 4%
o En 1980 : 47%
o En 1990 : 61%
La famille bouge bien mais est souvent isolée.
Il y a danger à juger les parents.
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En 1988, Françoise DOLTO disait : « des spécialistes risquent de construire leur
fonds de commerce sur le sentiment d’impuissance des parents ». Il y a un réel
business sur le fait de donner à croire aux parents qu’ils sont nuls.
Il y a des parents qui démissionnent mais ils sont plus démissionnés que
démissionnaires.
Il faut arriver à aider les parents sans dire comment être.
Instaurer une relation de confiance : on n’est pas là pour dire aux parents
comment être parents et ils ne sont pas là pour nous dire comment je dois être
professionnelle.
On parle de plus en plus de bébés énergiques : c’est très fatigant pour un parent
d’avoir un enfant comme ça, et encore plus s’il est jugé !
Il faut que les parents de ces enfants le « prêtent » à des amis pour passer un
peu de temps ensemble !
7 mots-clés :
-
Triangle :
enfant
Monde professionnel
parent
Ne pas être seul
-
Confiance : elle permet que ça fonctionne
-
Compétence
-
Cohérence
-
Interdit : faculté d’adaptabilité
-
Juste place : faire comprendre à une maman qu’on ne va pas prendre sa
place. Tout le monde le sait, sauf la maman ! On n’aime jamais trop les
enfants qui nous sont confiés si on reste à la juste place.
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-
Partenariat à développer :
- avec les parents, comment les rendre acteurs là où on est
- entre parents : qu’ils puissent créer une dynamique pour se rendre
des services
- autour des parents : faire partie d’un réseau : vers qui déléguer ?
« METTRE EN COMMUN DES TERRITOIRES SANS AVOIR PEUR DE
PERDRE DU POUVOIR »
M. EPSTEIN rappelle que tout ce qu’il a pu être amené à dire vaut tout aussi bien
pour les professionnels des structures que pour ceux de l’accueil à domicile.
Etre professionnel, c’est reconnaître qu’un enfant est peut-être mieux en
structure collective.
Quand cela se produit, c’est du, dans 90% des cas, à une peur panique de la mère
que l’enfant soit mieux chez un assistant maternel qu’avec elle (s’attache plus).
L’enfant est alors mieux en crèche car il a moins d’intimité avec une personne (ce
qui est source d’angoisse pour la mère).
Et parfois, c’est encore mieux à l’école car il y a un adulte pour 30 enfants :
l’instituteur ne peut donc pas s’occuper de lui individuellement.
Il s’agit donc de trouver la solution la moins pire pour l’enfant.
L’assistant maternel doit être reconnu comme professionnel par les autres.
Les assistants maternels doivent se reconnaître comme professionnels.
On a parlé de la solitude des parents, on pourrait parler de celle des
professionnels : importance d’aller vers un relais.
Mais si un assistant maternel souhaite rester seul, il peut tout à fait le faire,
mais c’est dommage.
Pendant longtemps, les parents ont eu beaucoup de pouvoir par rapport aux
assistants maternels, la tendance risque aujourd’hui de s’inverser.
Importance de la cohésion entre assistants maternels pour répondre aux besoins
des familles.
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Certains assistants maternels choisissent leur clientèle en fonction de leur
confort : elles scient la branche sur laquelle elles sont assises car cela induirait
une augmentation du travail au noir.
Dans le champ du travail social, on fonctionne avec 2 outils :
* LA LOGIQUE
-
La logique de manque (en France) : on regarde ce qui ne va pas (ex : un
enfant handicapé)
-
La logique de compétence : on regarde ce qui va (ex : enfant en situation
de handicap).
En Belgique, le langage gestuel est beaucoup utilisé car l’enfant malentendant a
un sens qui manque, mais 4 autres « grands » sens.
Comme l’enfant dit au-revoir avec la main avant de le dire avec des mots, cela
montre que les signes lui permettent de communiquer très tôt avec d’autres
enfants qui n’ont pas encore les mots.
Il y a donc beaucoup moins de morsures en Belgique qu’en France : en effet, la
morsure est souvent liée aux mots qui arrivent au cerveau mais qui ne sortent
pas par la bouche : l’enfant en arrive à mordre celui à qui il a des choses à dire.
Les mots ne sortent pas mais les gestes sont là pour les dire.
En France, on est dans une logique de manque et donc face à un mur.
Cette logique amène à faire à la place des parents : place du bon professionnel
qui fabrique une génération de parents consommateurs : ils paient et on leur doit.
Faire avec le parent et non pour le parent.
¼ des adolescents ne va pas bien : pour ½, cela se voit et pour ½, cela ne se voit
pas.
Les ¾ vont bien.
Ce sont des chiffres stables depuis des années.
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Par ex. : dans un groupe ou un ado « gêne » les autres, on peut lui dire :
-
J’ai l’impression que le groupe te dérange et lui
proposer une activité seul
-
Tu déranges le groupe, je t’isole.
Importance de prendre en compte l’enfant en tant qu’individu dans le groupe.
Dans Nous sommes des parents formidables, à la fin de son livre, Jean Epstein
reprend une phrase de Françoise Dolto : « les parents sont les meilleurs parents
du monde vu que les enfants n’en ont pas d’autres ».
Le travail d’adaptation de chaque professionnel pour chaque parent est à refaire
pour chaque nouvel enfant.
Par ex : une maman qui a confié ses 2 1ères filles à la crèche : pas de
souci pour l’adaptation. Par contre, pour son 3ème enfant (un
garçon), elle n’arrive pas à se séparer et à la crèche, on lui dit
qu’elle n’a pas besoin de ce temps. Elle dit qu’elle n’avait
besoin que de 30 minutes pour les premiers et de 3 semaines
pour le troisième.
* LE TRIANGLE BBC :
-
Bien-être
-
Besoin
-
Compétence.
Il faut que les 3 sommets : enfant, parent et professionnels soient dans le BBC.
Enfant
Parent
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Professionnel
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-
Le bien-être des enfants : peuvent-ils jouer pendant que d’autres dorment
et inversement ?
-
Le besoin des enfants : Enzo, 18 mois, est dans la section des moyens et
est dit « asocial ». Il se met debout et commence à prendre dans les
mains : il faut 6 mois, un an pour accepter de partager.
On le filme : Enzo prend une flûte : un enfant la lui prend. Il en prend une
autre, le même enfant la lui reprend.
Il prend 2 flûtes et en proposent une à l’autre qui prend les 2 flûtes.
Enzo réagit alors en tapant sur l’autre enfant.
Un passage anticipé chez les grands lui est donc proposé car il a besoin de
partager.
Importance de l’observation pour ne pas se tromper.
-
La compétence des enfants : cf le film « le bébé est une personne ».
Il faut la même chose chez les parents :
-
Le bien-être : accueil, écoute
-
Le besoin : à nous de répondre aux besoins des familles (temps partiel,…)
-
La compétence : fait-on un réel travail pour que les parents soient
acteurs ?
Consacrer du temps à l’écoute des parents.
Importance d’avoir des journées en équipe, sans enfant.
Et à nouveau le même triangle chez les professionnels :
-
Bien-être : ° espace de bien-être pour les assistants maternels car ils
sont chez eux.
° maisons liliputiennes ou les professionnels petite enfance
sont les premiers arrêtés pour des problèmes de dos (2ème : professionnels
du bâtiment et 3ème les ébouheurs).
Notre position dans l’espace a une incidence : les enfants ne jouent pas pareil si
nous sommes debout, assis ou couchés.
Bien-être = confort !
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-
Besoin :
° de formation permanente
° importance de la supervision car ce sont des métiers à
risque ; d’où l’intérêt de valoriser ces métiers.
-
Compétence : chacun d’entre nous en a, mais on ne les a pas toutes !
Pouvoir utiliser ses propres compétences.
Si les 3 sommets sont pris en compte, cela donne de la qualité et permet de
diagnostiquer là où il y a du travail.
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TABLES RONDES :
ATELIER 1 - Accompagner l’enfant dans la construction de son
estime de soi – respecter les émotions de l’enfant, respecter ses
propres émotion.
Important de reconnaitre nos propres émotions, avant de partir sur celle des
autres. Penser à reformuler et à ne pas être dans le jugement. Important pour
l’adulte de nommer sa peur.
Tenir le même discours entre professionnelles, est ce que l’enfant s’y retrouve si
les professionnelles ont des postures différentes. Faut-il une cohérence au
niveau des pratiques éducatives ? Oui.
Quand est ce qu’on respecte l’enfant ou pas ? Comment y remédier.
Comment l’enfant grandit quand on lui apprend à ne pas pleurer ?
Estime de soi : valoriser l’enfant – attention aux choses négatives, aux choses
stéréotypées.
Comment se positionner pour que l’enfant ne reste pas sur un échec ?
Montrer aux enfants qu’on a tous le droit à l’erreur. Penser lors des échanges
avec les parents à positiver les choses.
Attention aux surnoms des enfants, qui sont parfois un peu négatifs.
Réflexion : « essayons de ne pas transmettre nos émotions aux enfants : ce n’est
pas possible car les enfants sont des éponges à émotions, et plus ils sont petits,
plus c’est le cas.
Il faut veiller à ce que ça se régule entre adultes. J’ai des ennuis personnels, il
est important de le poser. Important de pouvoir couper par exemple en arrivant
au travail le matin.
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Métiers à risque : - charges physiques de travail,
- nerveuses
- mentales (idée de responsabilité de l’enfant).
Je suis moins disponible quand j’arrive avec mes propres soucis. Faire un break,
sortir, prendre l’air.
On ne peut pas tricher avec nos émotions.
Je dois apprendre à « baisser la garde ». Sinon, c’est le moment où ils vont en
profiter pour me rentrer dedans.
Apprendre à jouer sur la voix.
Il y a les émotions et il y a ce que je suis.
Les enfants vont le percevoir
(exemple de la sieste en structure).
Lecture sur la « bientraitance », Danièle Rapopport
- les douces violences –
Cyrulnik sur la résilience –
Positif en premier (logique de compétence), ne pas appuyer sur ce qui ne va pas,
mais mettre en avant le bon côté. La petite chose qu’il a réussi à faire, est à
mettre en avant. Attention à ne pas confondre l’enfant et son comportement (le
mordeur) – attention aux surnoms, à l’identification de ce qu’il fait.
Un enfant ne s’exprime pas forcément avec des mots. Derrière un enfant qui ne
s’exprime pas en parlant, il y a un autre langage : cacher le doudou sous le lit
(tester l’amour de ses proches) – manger quelque chose qu’il ne mange jamais à la
maison, ou ne pas manger avec ses parents - idée de ne pas empêcher les grands
d’aller chez les petits.
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ATELIER 2 - Accueil, alimentation, sommeil, propreté : des enjeux de
taille pour l’enfant et pour les professionnels.
Sommeil : adaptation au rythme de l’enfant. Est-ce le sien ou celui des parents ou
celui de la structure. A-t-on le droit de bousculer cela ? Plusieurs enfants,
plusieurs rythmes… parfois des contraintes d’organisation qui ne peuvent pas
suivre les enfants. Sommeil n’est pas très valorisé du fait des activités à faire la
journée. Méconnaissance de ce qu’est le sommeil.
Pleurs : est ce qu’il faut laisser pleurer, combien de temps. Cela dépend des
professionnels.
Alimentation : symptômes de certains enfants, peur des parents de mal faire,
qu’est-ce-que signifient ces symptômes ?
Plaisir de manger, de partager, d’être ensemble. Manger ensemble, apprendre les
différents rituels, est important pour les repères des enfants.
Alimentation et sommeil font parties de l’intimité de la famille, des modes
éducatifs, des façons de penser ; ce sont donc des sujets qui peuvent générer
tensions et émotions. L’alimentation sert parfois de compensation affective.
Echanges entre les parents et la cuisinière par rapport aux menus, le savoir-faire
et le bien manger.
Propreté : un des thèmes les plus polémiques. Beaucoup de pression. Le désir des
parents par rapport à la propreté est un fait de société.
Une acquisition, c’est la somme de plein de petites acquisitions. Il peut y avoir
des décalages très importants. Pour la propreté, tout un tas d’éléments peuvent
intervenir. La recherche parle d’une acquisition entre 2 et 6 ans. Sujet très
polémique. Trop de pression pour les parents. Quand tu seras propre tu iras à
l’école.
Pour les assistants maternels, beaucoup d’apprentissages se retournent contre
vous. Apprentissage vers la propreté, tout peut aller très vite. …grâce à la
maîtresse (et non plus à l’assistant maternel qui a préparé tout le travail !).
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ATELIER 3 - Enfant différent mais enfant d’abord.
Réflexion par rapport à un cahier des charges du fait du projet en cours sur la
Codi.
Réflexion d’une assistante maternelle : c’est plus difficile que dans une structure
(personnel plus en nombre et plus qualifié) . En structure, il y a des diplômés,
une équipe.
Un assistant maternel est seul mais peut quand même avoir un réseau.
Se pose le problème de repères, de l’inquiétude par rapport à l’accueil de cet
enfant. Comment accompagner les autres enfants ? Pas les mêmes besoins au
même moment.
Peur par rapport à la demande des parents qui posent cette question.
La résistance peut être due à un manque d’information, peur personnelle,
profonde : il faut respecter cette peur ! Ce n’est pas un service à rendre à un
enfant d’être accueilli alors que la personne à peur.
Accueillir un enfant
différent, c’est faire le même travail.
Dans l’idéal, quel serait le cahier des charges pour des conditions nécessaires à
l’accueil d’un enfant handicapé en structure ?
-
du personnel formé, en nombre
-
des locaux adaptés
-
2 partenariats élargis : ° autour des structures et des assistants
maternels avec le Sessad, les psychologues – les assistants maternels ne
sont pas intégrées aux équipes qui entourent l’enfant
°
partenariat
plus
culturel,
les
loisirs :
comment développer cette place ?
-
intervenants extérieurs pour la formation interne
-
psychomotricien en poste dans la structure : personne qui importe de
l’information à l’équipe, aux parents, c’est une autre approche autour de
l’enfant et de sa famille
-
accompagnant avec l’enfant
-
équipe pluri-disciplinaire
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-
les assistants maternels peuvent demander un tarif horaire plus élevé et
bénéficier d’une aide financière en plus de la Caf pour les parents, voir
aussi du côté du conseil général pour les parents
Comment parler d’une difficulté remarquée chez un enfant, à ses parents ?
Notion de déni.
Un professionnel n’est pas dans la toute-puissance.
Possibilité d’échanger entre collègues en structure.
Aborder les choses tout doucement : même s’il y a refus du parent, c’est un pas
malgré tout.
Si il y a une avération des difficultés, le professionnel devient celui qui a mis en
avant, « celui à abattre ».
Il ne faut pas avoir peur de parler d’une difficulté, on rend un service, même si
après on subit des retours. Ne pas hésiter à prendre contact avec le réseau des
professionnels.
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ATELIER 4 - Gérer les tensions liées à l’accueil de l’enfant.
Gérer les tensions liées à l’accueil de l’enfant :
-
Avec les parents
-
A l’arrivée d’un nouvel enfant : remise en cause à chaque arrivée
Il y a alors un besoin d’apprivoisement réciproque.
La relation se construit, elle ne se décrète pas.
En structure, il y a un travail en équipe, sans référence, tout le monde accueille.
Comment gérer les cas de tensions ?
-
Délégation (que ce soit un conflit lié aux parents ou à l’enfant)
-
Parole / expression
-
Aller faire un tour en fin de journée
Importance de réfléchir à la relation au parent.
Les tensions peuvent être liées à l’enfant et par effet ricochet au parent.
La relation n’est pas linéaire.
Prendre le temps.
Comment faire face :
-
à un parent qui n’est pas preneur d’échange ?
-
à un parent demandeur de production
Apprendre à lâcher prise.
Tensions liées aux parents qui restent trop longtemps.
Moments difficiles qui sont aussi liés à la situation des parents.
Les temps de « pas-sage » sont des temps potentiels de tension.
Question de la disponibilité du professionnel en tant que personne.
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Tensions liées à la gestion de contraintes plus ou moins simples, décalage sur les
horaires,…
Laisser les enfants finir une activité commencée, et se permettre de prendre le
goûter plus tard !
Inciter à faire sans être interventionniste.
Pour le fonctionnement en équipe :
-la réflexion sans enfant est importante
- cohérence
- écoute / échanges +++
Ex : sur les temps de départ, un enfant ne veut pas partir et dont
le parent finit par lui donner une fessée.
Gêne, surprise, sidération.
Penser à ensuite reprendre les choses avec le parent, dans le respect, sans
jugement.
Certains enfants ont plus de mal à accepter les autres. Faire sentir qu’on
s’occupe d’eux mais pas que de lui : introduire la frustration.
AUTORITE : faire autorité, mettre de la hauteur.
Sanction ≠ humiliation ≠ punition
Oui on peut sanctionner !
Non, on ne peut pas humilier ou punir !
Certains enfants acceptent avec de « petites » sanctions et pour d’autres, tout
glisse !
Pour qu’un enfant fasse la relation entre la bêtise et la sanction, il faut qu’elle
soit :
-
immédiate,
-
donnée par la personne avec qui ça s’est passé,
-
expliquée, mais non négociée.
-
juste. On n’a pas à revenir sur une sanction, sauf si on s’est trompé.
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réaliste. Les enfants n’ont pas encore d’humour (jeter par la fenêtre,…).
Cela peut faire peur à un enfant.
Eviter les tensions liées à l’accueil : les parents doivent se sentir les parents.
Les laisser découvrir les premiers les nouveautés ! C’est important de laisser les
parents découvrir les choses par eux-mêmes.
Le fait de dire aux parents que j’avais vu avant lui, peut faire survenir des
difficultés.
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ATELIER 5 - Face aux parents, adapter sa posture professionnelle :
savoir faire, savoir dire, savoir être.
Comment dire les choses, trouver le bon moment. Doit-on tout dire, à qui ?
Pourquoi le dire ? Pourquoi ne pas le dire ? Ne rien dire plutôt que d’entrainer
des réactions. Qu’est-ce que le parent s’autorise à nous dire. Le professionnel
sait, le parent ne sait rien. Notion d’urgence de dire, le temps passe, rien n’a été
dit, et tout va bien.
Blocage dans la communication.
Notion de posture sur les limites de notre champ de compétence. Etre à 2 ou à 3
pour dire les choses.
Les moyens que l’on peut mettre en place avant que tout explose.
Savoir dire non pour l’accueil d’un enfant.
Importance de poser un cadre aux familles : règles de vie, qui ne peuvent bouger
– règles qui peuvent bouger – que faire si ce n’est pas respecté ?
Renvoyer le parent à ses questions sans apporter directement des réponses.
Savoir être, vouvoiement, tutoiement
Qui fait autorité lors des temps partagés (l’accueil du soir par exemple) ?
Il faut définir clairement qui fait autorité tant que l’enfant est chez l’assistant
maternel. Les parents et l’enfant doivent l’entendre. A échanger, et à discuter
pour trouver une solution.
Les adultes doivent définir le rôle de chacun.
Quand il y a un projet à l’intérieur d’une structure, qui n’est pas respecté par un
parent, une salariée : important d’être cohérent.
Faut-il tout dire ? Triangle parent/enfant/professionnel : si ce triangle
fonctionne
bien,
l’enfant
va
découvrir
plusieurs
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choses
à
travers
le
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professionnel : vivre quelque chose en dehors de sa maison, et avec une autre
personne que sa maman.
Une fois que l’enfant parle, c’est lui qui règle le problème.
Qu’est-ce que tu as fais ? Rien. Est-ce pour savoir ce que l’enfant a fait…ou un
contrôle ?
C’est un peu trahir l’enfant que de tout raconter aux parents. Il a sa propre vie.
Cheminer tout au long de l’accueil.
Se servir de son expérience pour avancer dans un nouvel accueil.
Renvoyer la question au parent pour le faire cheminer.
Poser le cadre aux parents : certains cadres vont être immuables, d’autres
évolutifs.
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