dossier d`animation ktz Luc 24.pages

Transcription

dossier d`animation ktz Luc 24.pages
Service catholique de catéchèse
Dossier d’animation catéchétique
Itinéraire de type catéchuménal
pour le sacrement de la Confirmation
Etape Eucharistie
« Alors leurs yeux furent ouverts et ils le reconnurent »
Luc 24,31
Contenu de ce dossier :
1. Déroulement de la séance de catéchèse
2. Outils pour la séance de catéchèse :
a. Lecture d’image
b. Jeu de société
c. Célébration
3. Approfondissement théologique
a. Le contexte du récit des pèlerins d’Emmaüs
b. Le récit
c. La structure du récit
d. Quelques thèmes
e. Bibliographie
4. Annexes
a. Texte biblique
b. Mieux comprendre l’œuvre d’Arcabas
c. Texte du sketch
Ce dossier fait partie des propositions pour l’itinéraire de type catéchuménal pour la réception du
sacrement de la Confirmation. Il peut être utilisé pour le départ de l’étape « Eucharistie ».
Afin de nous mettre en route, nous vous proposons de découvrir le texte des « Pélerins
d’Emmaus ». Ce même évangile sera repris tout au long de la journée de pèlerinage qui fait
l’objet de la Journée cantonale des confirmands et pendant laquelle sera vécue la liturgie au
centre de cette étape.
Cette première partie, vécue en groupe, permet aux jeunes de s’imprégner du texte en
découvrant comment ce passage de l’évangile de Luc illustre notre chemin de foi, le chemin qui
nous mène au cœur du Mystère pascal où nous reconnaissons que Jésus est Christ, mort,
ressuscité et toujours vivant parmi nous. Mais aussi ce qu’il dit aux hommes d’aujourd’hui, aux
chrétiens et à ceux qui sont en recherche.
Lors de la journée de pèlerinage, les confirmands pourront ainsi se référer à ce qu’ils ont
précédemment découvert pour se laisser porter, plus disponibles, vers la célébration
eucharistique qui marquera le cœur de cette étape de notre itinéraire.
Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
1
1.Déroulement de la séance de catéchèse
Etapes
Contenu de
l’étape
Déroulement
Matériel1
Mise en route
Accueil
Explication du déroulement de la
séance
Bougie, Bible
Un temps de
projection
Qu’est-ce que
je vois, sens,
sais ?
Choisir un des
extraits d’image
et motiver son
choix
Un temps
d’analyse
qu’est-ce qui se
joue dans ce
texte ?
A. Lecture
d’image
Un temps
d’appropriatio
n
mesurer le
déplacement
opéré
Travail sur le
texte
Conclusion :
célébration
B. Visionneme
nt du sketch
(ou jouer la
scène et
projeter le
texte)
Célébration
A. Deux questions :
• « Reconnaissez-vous un récit
biblique dans les images mises
au mur ? »
• « Que connaissez-vous du récit
des pèlerins d’Emmaüs ? »
Œuvre d’Arcabas
(Emmaüs) en
entier au mur,
dans l’ordre de
l’histoire
B. Choix par chaque participant d’une
des images posées sur la table Des extraits du
tableau « Le
repas » sont
posés sur une
table.
C.
D.Ecriture sur un post-it d’un mot,
d’une phrase qui motive ce choix
A. Lecture de l’image « Le repas » à l’aide du dossier
B. Visionner la vidéo « Je marchais pour chercher Dieu »
Post-it
Chacun reçoit
une image
complète du
tableau « Le
Repas ».
Matériel de
projection (image
et son)
Vidéo du sketch (DVD ou internet)
A. Individuellement :
• En fonction de la lecture d’image
et du sketch, prendre une nouvelle
image ou pas
• Ecrire sur un nouveau post-it ce
qui motive ce choix
B. Partage en groupes de 3-5 pers.
• à propos des images choisies et
des motivations du choix (cf postit)
• à propos du sketch
• choix d’un élément à rapporter en
grand groupe
C.Tous ensemble
• Partage de ce qui a été dit dans
les groupes
• Lecture Luc 24, 28-31
• Echange sur le texte d’évangile
Texte biblique
Extraits d’images
Chant : Il est vivant
Proclamation Luc 24,28-31
Partage d’un mot, une phrase du texte
Prière
Chant
Images « le
Repas » et « l’Issue »
Bougie
Bible
Partition du chant
Post-it
Texte pour
chaque
participant
1. Le matériel (les 7 images d’arcabes, le tableau Le Repas, les extraits d’images et le DVD du sketch) sont disponibles
au Centre oecuménique de catéchèse et sur www.pige.ch/confirmands ou www.catechese-ge.ch
Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
2
2ème proposition
:
Etapes
Contenu de
l’étape
Déroulement
Matériel
Mise en route
Accueil
Explication du déroulement de la
séance
Bougie, Bible
Un temps de
projection
Qu’est-ce que je
vois, je sais ?
Jeu des Disciples
d’Emmaüs
avec des cartes
défis
placer par terre la bâche avec le jeu
imprimé
former 2 à 4 groupes, un jeune par
groupe sera le pion qui se déplacera
sur le jeu
Jouer en lançant le dé en mousse,
chacun son tour, et suivre les
instructions des cases jusqu’à ce
qu’un des deux arrive à la fin.
bâche du jeu2
un gros dé en
mousse
les cartes défi
Qu’ont-ils découvert ? connaissent-ils
cet épisode biblique ?
Un temps
d’analyse
qu’est-ce qui se
joue dans ce
texte ?
A. Visionnement
du sketch (ou
jouer la scène
et projeter le
texte)
B. Visionner la vidéo « Je marchais pour chercher
Dieu »
Matériel de
projection (image
et son)
Vidéo du sketch (DVD ou internet)
Un temps
d’appropriation
mesurer le
déplacement
opéré
Travail sur le
texte
B. Partage en groupes de 3-5 pers.
• à propos du sketch (questions cidessous3)
• choix d’un élément à rapporter
en grand groupe
•
C.Tous ensemble
• Partage de ce qui a été dit dans
les groupes
• Lecture Luc 24, 28-31
• Echange sur le texte d’évangile
Texte biblique
Conclusion :
célébration
Célébration
Chant : Il est vivant
Proclamation Luc 24,28-31
Partage d’un mot, une phrase du
texte
Prière
Chant
Texte pour
chaque
participant
Bougie
Bible
Partition du chant
2. La bâche du jeu est disponible au Centre oecuménique de catéchèse
3. Dans le film, les personnages disent que Dieu joue à cache-cache avec nous. Est-ce que je le cherche ?
Dans ma vie, quand m’arrive-t-il de le trouver ?
Les disciples d’Emmaüs sont déprimés quand Jésus les rejoint. Et moi, m’arrive-t-il de perdre espoir dans la
vie ? Dans ces moments, quels évènements ou quelles personnes peuvent me remettre en route ?
Le prêtre dit à la fin qu’il se sentait seul avec ses questions. Avec qui est-ce que je peux parler de ce qui est
le plus important pour moi ? M’arrive-t-il de parler de ma foi avec mes amis, ma famille, à l’école ?
CCCo / itinéraire de type catéchuménal / Etape Eucharistie / version janvier 2015
3
2.Outils pour la rencontre catéchétique
a. Proposition de lecture d’image pour le tableau « Le repas » d’Arcabas
Nous vous proposons une démarche progressive pour regarder une œuvre afin que les
participants puissent se l’approprier. Ces étapes permettent une rencontre entre l'expression de
l’artiste et le regard de celui qui contemple son œuvre.
Préparation : Installer en groupes de 3 ou 4 les participants pour regarder, dans de bonnes
conditions, la reproduction de l’œuvre choisie. Et prendre le temps de regarder
personnellement quelques minutes avant le partage.
1. Expression du ressenti
Chacun est invité à dire:
• le 1er élément vu
• le sentiment qui lui vient spontanément,
• le titre qu’il donnerait à l’image.
Prendre conscience des formes, de la matière, de la couleur, de la taille de l’œuvre, donc des
choix de l’artiste qui cherche à représenter ce qu’il ressent. Par exemple : si je souhaite
exprimer la tendresse ou la douceur, je vais choisir une forme plutôt ronde, une couleur qui ne
heurte pas, une matière comme un tissu soyeux ou du coton, une taille à mesure humaine.
2. Regarder l'image :
Une lecture de l’image commune permet de se mettre d'accord sur les éléments vus. Chaque
élément de découverte du tableau induira des approches différentes. Pour faciliter la tâche,
nous proposons un ordre de lecture commun :
a) Les objets
Quels objets voyons-nous en premier ?
Que dire de la table ? Quelle est sa forme ? Qu’est-ce qui la recouvre ? Décrire les objets posés
sur la table : emplacement, mouvement, position, forme, taille, couleurs, matière. Quel est
son rapport avec les personnages, cachés, montrés, vides, remplis.
Quels sont les autres éléments du mobilier ?
b) Les personnages
Combien y a-t-il de personnages ? Préciser leur sexe, leur âge, attitude, position,
emplacement, apparence, vêtements, mouvements. Que font-ils ? Parlent-ils ? Que regardentils ? Quels rapports existent entre eux ?
c) Le décor
Où se passe la scène ? Intérieur, extérieur. Comment est le contour du tableau ? Quel est le rôle
du blanc ? Décliner les couleurs, les ombres, les lumières du décor. Quelles sont les formes
figuratives, les formes abstraites ? Où se trouvent-elles ? Quel sens cela peut-il avoir ?
Est-il évident de définir le lieu où se passe cette scène : à l'intérieur ou à l'extérieur ? l’époque
où se situe cette scène ?
Dans la composition du tableau « Le Repas », se retrouvent utilisés en même temps une
présentation équilibrée et un mouvement en vague. Ce mélange peut surprendre. Elle donne
de la vie à la scène. Une forme aléatoire colorée semble entourer les personnages puis se
diffuse en vague sous la table et englobe le personnage de droite.
Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
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d) Les couleurs
Quelles sont les couleurs dominantes ? des tons foncés/clairs ?
Quel sens donner à l'espace «or », posé par Arcabas en premier plan de la scène avec une
superposition de croix or et croix noire ?
Dans le plan des personnages et de la table, les couleurs primaires sont nuancées et fondues
les unes dans les autres. Il y a comme une graduation dans l’intensité de la couleur, de gauche
à droite :
• les couleurs sont plutôt neutres à gauche (gris-beige-marron),
• froides au centre (bleu),
• chaudes à droite (rouge-jaune-orange).
Si la couleur blanche semble être posée en couche lisse et uniforme, les autres couleurs sont,
soit griffées, soit brossées, soit superposées, et travaillées dans le relief.
La couleur blanche qui paraît être en arrière-plan donne une impression de profondeur, ceci
étant accentué par le fait que les quatre coins du tableau sont blancs.
La couleur or paraît n'être posée que sur la forme géométrique en premier plan de la table.
La couleur noire se retrouve dans la croix, dans la bouteille et dans les flammes.
e) La lumière
Où sont les sources lumineuses ?
Que signifient les différentes sources de la lumière ? Arcabas privilégie-t-il l'une de ces
sources ?
La lumière semble avoir plusieurs sources : le centre de la table et le fond blanc, lumineux et
éblouissant qui permet de détacher la scène et de créer un contre-jour.
Une ombre importante se trouve sous la table à proximité du personnage central. On la
retrouve derrière la tête du même personnage. Elle semble déborder en bleu sur le fond
blanc.
De façon inattendue, les flammes des bougies ne semblent pas éclairer la scène.
Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
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b. Célébration
Chant : Il est vivant
Voir partition en page suivante
Proclamation de Luc 24, 28-31 (dans la mesure du possible lire le texte dans une Bible)
approchèrent du village où ils se rendaient, et lui fit mine d'aller plus loin.
29Ils le pressèrent en disant : « Reste avec nous car le soir vient et la journée déjà est avancée. » Et il entra pour rester avec
eux.
30Or, quand il se fut mis à table avec eux, il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna.
31Alors leurs yeux furent ouverts et ils le reconnurent, puis il leur devint invisible.
28Ils
Partage
Consigne : « Je partage un mot ou une phrase qui m’a touché dans ce texte, sans le commenter »
Prière
Seigneur Jésus,
Tu nous accompagnes sur nos chemins
Tu nous parles à travers l’Ecriture
Tu nous partages ton pain
Et nous crions vers toi : « Reste avec nous ! »
Mais tu t’éclipses…
Pour que nous nous posions des questions
Pour que nous partions à ta recherche
Pour que nous nous remettions en route
Pour que nous allions à la rencontre des autres
Tu t’éclipses…
Et pourtant, sans nous être visible, Tu es là… avec nous… chaque jour… dans notre solitude et
dans nos rencontres
Seigneur,
Tu renverses les situations
Celui qui croyait ne rien savoir, découvre sa valeur
Celui qui était dans la peine, retrouve la joie
Celui qui se sentait seul, sait que tu l’accompagnes sur sa route
Merci !
Chant : Il est vivant
Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
6
On peut écouter le chant sur http://www.youtube.com/watch?v=BJ3FT_FRuuE
Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
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3. Approfondissement théologique
a. Le contexte du récit des pèlerins d’Emmaüs
INTRODUCTION
Le récit de la rencontre entre les pèlerins d’Emmaüs et Jésus est propre à Luc. Il se
situe à la fin de l’évangile entre la mort de Jésus et le début de la vie de l’Eglise. Jésus,
prophète (v. 19) espéré par beaucoup comme « celui qui doit venir » (v. 21), a été mis à
mort. Dans la conception juive, il s’agit d’un scandale, une injustice absolument
insoutenable puisqu’il était dit que le juste vivrait et que le méchant périrait. A
l’époque de Jésus, une espérance de résurrection commençait à naître dans certains
milieux juifs, mais elle ne faisait pas l’unanimité1 et la pensée de la rétribution était
encore largement présente dans l’esprit du peuple (Lc 13, 1-5). Ainsi en est-il des deux
disciples marchant vers Emmaüs lorsqu’ils se plaignent que « voici déjà trois jours que
ces événements sont arrivés » (v. 21). Ils espéraient que Dieu validerait la vie de Jésus
en agissant, en le sauvant de la mort. Mais trois jours semblent une éternité et les deux
hommes sont désespérés au point qu’ils quittent Jérusalem.
Ils n’ont pas cru les femmes qui ont trouvé le tombeau vide (v. 11), à qui un ange était
apparu, et cela semble s’ajouter à leur détresse. Luc ne dépeint pas ces disciples de
manière négative, mais l’on comprend qu'ils ont une conception messianique erronée :
ils entendent dans « délivrer Israël » quelque chose de très terrestre et politique ; or
Jésus n’est plus présent et leur attente n’a plus de sens.
Le récit raconte la transition de l’incrédulité des disciples à la reconnaissance de Jésus
le Ressuscité, avec et par Lui. Lorsqu’ils reviennent à Jérusalem, c’est pour annoncer la
bonne nouvelle aux Onze. Or ceux-ci ont aussi vécu leur rencontre avec le Christ et leur
conversion.
UN RÉCIT CHARNIÈRE
L’évangéliste Luc est un “architecte de la rédaction” qui élabore son récit avec
précision. Le dernier chapitre de son évangile est au centre de son œuvre (Evangile et
Actes des Apôtres), il en la charnière. L’annonce de la résurrection du crucifié est
l’axe sur lequel pivote la Bonne Nouvelle et l’histoire du monde. Ce chapitre
charnière est lui-même composé d’un triptyque dont le récit des pèlerins d’Emmaüs est
le centre.
Le triptyque central de l’évangile de Luc est composé de trois annonces de la
résurrection :
• v.1-12 Le tombeau vide
• v.13-35 Les pèlerins d’Emmaüs
• v.36-53 L’apparition aux Onze
Pour Luc, Jésus ressuscité est celui qui se révèle dans notre quotidien, au cœur de notre
vie, sur notre chemin. Luc, comme les autres évangélistes, ne donne pas un récit de la
résurrection de Jésus, mais la présente comme le mystère de Dieu et le centre de notre
foi. La résurrection n’est pas du domaine de la preuve : comme les premiers témoins,
nous sommes aussi appelés à faire acte de foi.
1
Le livre des Maccabées témoigne qu’une espérance en une résurrection pour une vie éternelle existait déjà dans
certains milieux juifs : 2 M 7, 9 ; 17 ; 29. Un passage des Actes des Apôtres nous éclaire quant à la situation
contemporaine de Jésus : le parti pharisien professait l’espérance en la résurrection au contraire du parti des sadducéens
(Ac 23, 6-8).
Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
8
Dans le récit des femmes au tombeau, Luc introduit la formule « le Seigneur Jésus »,
(formule unique dans son Evangile, mais fréquente dans les Actes) pour marquer la
condition nouvelle de Jésus ressuscité. Puis Luc développe l’acte de foi auquel il invite sa
communauté et nous-mêmes. Il parle constamment de Jésus même si celui-ci est absent
au début comme à la fin, et n’est jamais là où on le cherche :
Les femmes, face au tombeau vide éprouvent de la crainte, mais les messagers
leur rappellent ce que Jésus avait annoncé. Elles rapportent ces paroles aux
Onze qui ne les croient pas. Pierre va faire le même constat et s’en va, étonné,
de son côté. La foi commence par un doute.
Les pèlerins d’Emmaüs nous invitent à faire l’expérience de la rencontre
puis de la reconnaissance du ressuscité. C’est une démarche personnelle,
individuelle, qui leur ouvre les yeux, leur permet de relire l’Ecriture autrement
et de revenir d’où ils viennent avec un regard neuf. Ils se précipitent alors à
Jérusalem pour raconter leur rencontre avec Jésus et ce sont le Onze qui leur
annoncent la résurrection. La foi est une reconnaissance personnelle du Christ
ressuscité. La communauté (l’Eglise) en est témoin.
Les Onze ressentent aussi de la crainte lors de l’apparition du Christ. Jésus les
rassure, c’est bien lui. Alors sous l’effet de la joie, ils restent incrédules et
étonnés. Jésus leur rappelle ses propres paroles et les institue comme témoin
en leur promettant l’Esprit puis il se sépare d’eux. La foi débouche sur une
communauté qui témoigne par l’Esprit et qui est signe de sa présence invisible.
b. Le récit
LES LIEUX :
Ce texte met en scène un aller-retour au départ de Jérusalem vers Jérusalem en passant par
Emmaüs. Cet aller-retour, géographique est aussi théologique : Luc concentre les apparitions du
Ressuscité à Jérusalem, foyer de la révélation d’où tout part jusqu’aux extrémités du monde ;
c’est enfin un aller-retour intérieur, celui de la conversion des disciples.
LE TEMPS :
De « nouveaux » événements se passent mais cela reste le même jour.
LES PERSONNAGES :
On passe de Pierre au tombeau (v. 12) à deux disciples en route.
UN THÈME : LA CONVERSION
Quelque chose se passe au long du chemin qui va changer le cœur des disciples. Un parallèle
délimite le passage :
- v.16 : leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
- v.31 : alors leurs yeux furent ouverts et ils le reconnurent.
Dans ces deux phrases, Luc utilise la forme passive. Au verset 16, elle suggère la faiblesse
humaine, au verset 31 la force divine. Le Seigneur pourtant, n’agissant jamais contre la volonté
de l’homme, ne peut ouvrir les yeux des disciples que lorsque ceux-ci sont disposés à reconnaître
en Jésus le Ressuscité et non seulement le Jésus de Nazareth. On peut déduire de ces
observations qu’un des thèmes principaux de ce récit est la conversion.
Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
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c. La structure du récit
Certains exégètes dégagent du texte plusieurs structures concentriques imbriquées ainsi que
des chiasmes2. Nous vous proposons une structure fondée sur les cinq étapes du
cheminement des disciples
STRUCTURE FONDÉE SUR LES CINQ ÉTAPES DU CHEMINEMENT DES DISCIPLES :
1. La situation initiale : un vide de sens (v. 13-16)
Jésus est mort crucifié. Les disciples sont dans le désespoir le plus complet au point que ces
deux-là quittent Jérusalem, ils abandonnent la mission ; puisque Jésus-Christ est le contenu
même de son message, s’il est mort, ce qu’il a annoncé l’est avec lui, tout ce qui a été vécu
n’a plus aucun sens. Il y a bien eu des signes que l’histoire n’était pas terminée : le tombeau
est trouvé vide, des anges apparaissent et proclament Jésus vivant… Mais leur désespoir est
tel qu’ils n’y croient pas : ils sont comme aveugles. Ils ne reconnaissent pas celui qui les
rejoint, celui-là qui est l’objet même de la conversation (v. 19-20).
2. La naissance d’un désir (v. 17-29)
Jésus prend le temps de préparer ces hommes qu’il rencontre, avec une délicatesse qui peut
nous surprendre tant il avait pu être franc et dur dans son ministère. Il prend le temps de les
écouter, de les enseigner. Il marche incognito aux côtés de deux disciples incrédules et
désespérés. Il est là, présent et humble, marchant avec eux sur leur chemin et leur
demandant quel est leur sujet de discussion. Ainsi il leur offre l’espace de reformuler leur
vécu, de commencer à relire leur expérience.
La catéchèse que Jésus leur propose (v. 25-27) est fondée sur leur vécu et le support de
relecture en est l’Ecriture. Il ne s’agit pas d’un discours théologique et exégétique sur les
voies du Fils de l’homme.
Que pouvons-nous dire de ce que Jésus enseigne à ses disciples ? Tout ce qui le concerne
dans les Ecritures ! Tout chrétien rêve de savoir ce qu’il a dit ; pourtant si Luc ne le
développe pas, il donne une clé de lecture : ne fallait-il pas que le Christ endurât ces
souffrances pour entrer dans la gloire ? (v. 26) La mort et la résurrection du Messie est le
centre de la compréhension du dessein de Dieu selon l’ensemble des Ecritures.
Nous pourrions aisément être tentés de croire qu’une catéchèse faite par le Christ, ancrée
dans l’expérience humaine et appuyée sur l’Ecriture, pourrait suffire à l’homme pour le
reconnaître ! Pourtant, les yeux des disciples ne s’ouvriront pas tout de suite, Jésus doit
encore opérer un signe. Ainsi, à la parole de Jésus-Christ s’ajoute un geste, une expérience
concrète. Si la conversion n’a pas lieu après avoir fait route avec Jésus, il n’en reste pas
moins qu’un désir est né en eux et malgré l’attitude de Jésus qui fait mine de continuer son
chemin alors que les disciples s’arrêtent, ceux-ci pressent Jésus de cette prière : Reste avec
nous.
3. Le signe (v. 30-31)
Jésus opère comme signe la fraction du pain. La phrase reprend les mots de l’institution
eucharistique (Lc 22,19) et le rapprochement entre la table de la Cène et la table présentée
dans le récit d’Emmaüs est évident. Pourtant, ce geste ne peut pas réveiller la mémoire des
disciples. En effet, l’institution de l’eucharistie a été vécue par les apôtres3 (Lc 22,14), alors 2
Un chiasme est formé de deux groupes de mots inversés. Par exemple : « bonnet blanc et blanc bonnet », « il faut
manger pour vivre et non vivre pour manger ». Dans le cas d’un texte, le chiasme est une construction littéraire, par
exemple en forme de A-B B’-A’, sous la forme d’entrecroisement. La structure concentrique proposée ci-dessous est un
exemple de chiasme.
3
Le nom des douze dans l’évangile de Luc se trouve en 6, 12-16.
Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
10
que marchent vers Emmaüs Cléopas et un autre disciple qui n’est pas nommé. Dans ce récit,
c’est à l’expérience vécue dans l’Eglise naissante (1 Co 11) que Luc fait appel, car cette
phrase : il prit le pain, prononça la bénédiction, il le rompit et le leur donna, fait référence
pour tout chrétien à un vécu, un lieu où le Christ se donne à voir. Luc démontre par-là que la
fraction du pain a un rapport direct avec la manifestation et la révélation de la résurrection
du Seigneur Jésus.
En outre, ce repas a indéniablement un caractère de célébration durant lequel Jésus se
donne à voir : leurs yeux furent ouverts et ils le reconnurent. A cet instant, que l’on peut
comprendre comme une conversion, Jésus devient invisible. Non pas qu’il disparaisse, mais il
n’est plus visible. Jésus s’efface pour faire place à la joie qu’il a induite et la mission est
transmise aux hommes qui vont s’empresser d’annoncer la bonne nouvelle.
4. La relecture (v. 32)
Les disciples d’Emmaüs ont reconnu Jésus, mais ils n’en restent pas là. Leur premier sujet
de conversation, après l’avoir reconnu, est de se redire ce qui s’est passé. L’un et l’autre
relisent le déplacement opéré en eux : Notre cœur ne brûlait-il pas en nous ?
Dans la tradition de l’Ecriture, le cœur est associé au projet4. Et le projet des disciples,
après la mort du Christ, était bel et bien ruiné. Nous espérions qu’il était celui qui allait
délivrer Israël, mais en plus voilà déjà trois jours de cela (v. 21). Les disciples expliquent
leur aveuglement par la détresse.
Jésus éveille dans le cœur des disciples un feu qui réchauffe et embrase ; au contact du
Christ, par les Ecritures, les disciples commencent à relire leur histoire avec ce personnage
qui les accompagne ; mais ils ne comprennent pas ce qui leur arrive jusqu'à ce que le
Ressuscité se manifeste dans la fraction du pain. Pourtant Notre cœur ne brûlait-il pas en
nous tandis qu’il nous parlait en chemin et nous ouvrait les Ecritures ? Les disciples passent
de la confusion à la conviction, du désespoir à l’espérance.
De façon symbolique, le feu que Jésus apporte purifie leur cœur. D’une part, il brûle ce qui
était leurs fausses idées : un messie guerrier et politique qui agit sans l’homme. D’autre
part, il embrase et conforte leur espérance. Il permet la rencontre avec Celui qui les aime
et apporte une joie abondante.
Ainsi, lorsque le cœur (le projet) des disciples se trouve purifié, la bonne nouvelle devient
en eux source d'une joie débordante, au point qu’ils repartent immédiatement d’où ils sont
arrivés pour s’empresser de l’annoncer.
5. L’ouverture (v. 33-35)
Très vite, à l’instant même, les pèlerins d’Emmaüs ne peuvent garder l’histoire pour eux et
accourent à Jérusalem retrouver les apôtres pour leur annoncer la bonne nouvelle. Ils sont
passés du désespoir de la cause perdue à la joie de connaître l’Evangile, en route avec
Jésus. Les disciples ne se contentent pas d’un cheminement de croissance et d’une
célébration émotionnelle menant à la conversion, ils portent la nouvelle à qui peut
l’entendre ! Il s’avère que les apôtres le connaissent déjà, attestant que le chemin des deux
disciples correspond à celui de l’Eglise, voire de tout homme qui découvre l’Evangile de
Jésus-Christ ressuscité.
Ce texte se termine clairement par une ouverture vers l’extérieur ; il n’est pas la fin d’une
histoire, il ressemble plutôt à un début.
4
DURRER MARCEL, intervention lors de la Session pastorale 2010 pour Genève, « La diaconie carrefour de la tendresse de
Dieu », St-Maurice (Foyer Franciscain), 2010.
Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
11
d. Quelques thèmes
LE PARTAGE DU PAIN, RENCONTRE AVEC LE RESSUSCITÉ.
Notre récit indique clairement le partage du pain comme le lieu de surgissement de la
communion avec le Christ ressuscité. A partir de là, beaucoup de théologiens désignent la
célébration de la sainte cène (ou eucharistie) comme le lieu par excellence où le Christ se
manifeste à son Eglise, où il donne aux siens des signes tangibles de sa présence vivante et
agissante. Célébrer la cène à la lumière du récit d'apparition à Emmaüs permet
certainement de rendre perceptible le dynamisme de la résurrection qui est une
composante essentielle de ce sacrement.
Cependant, la présence actuelle du Ressuscité ne saurait se limiter au contexte de la
célébration dans l'église et en Eglise. Le partage du pain à Emmaüs renvoie aussi au partage
des pains et des poissons (Lc 9,10-17), donc à d'autres gestes, à d'autres occasions de
partage (voir aussi Actes 2,42ss et 4,32-37). Des signes de la présence du Christ sont aussi
donnés lorsque des hommes et des femmes vivent à son exemple des concrétisations d'une
communion vraie, d'un partage des biens et des ressources, pour répondre au défi du
dénuement et du manque qui frappe les foules d'aujourd'hui. En d'autres termes, la
présence du Ressuscité n'est pas limitée à la liturgie, mais anime aussi la diaconie des
chrétiens.
LE RETOURNEMENT (LA CONVERSION)
Le récit des pèlerins d'Emmaüs ne finit pas au moment du repas et de la vision du Christ. Il
montre le saisissant retournement qui s'est produit dans l'esprit et les actes des deux
disciples ainsi que la résurrection de leur espérance.
Dans les quatre Evangiles et les Actes, le verbe « brûler » est toujours employé au sens
premier, destructeur. Le cœur est le lieu du débat intérieur, des projets et des décisions.
Ceci nous invite à aller plus loin qu’une lecture « chaleureuse » de ce verset. C’est leur
déception, leur projet de retour chez eux et leur compréhension du rôle de Messie qui ont
été détruits en eux.
L'apparition du Ressuscité n'a pas eu pour but de les installer dans une contemplation qui
aurait arrêté le temps. Elle ne les a pas soustraits, mais au contraire renvoyés avec une
impulsion nouvelle à leur cheminement dans le monde et à la mission que le Christ leur
confère. Après une dernière rencontre à Jérusalem avec le Christ, la finale de l'évangile de
Luc mentionne l'envoi en mission ("On prêchera en son nom la conversion et le pardon des
péchés à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. C'est vous qui en êtes les
témoins"; Lc 24,47s) et la promesse du Saint-Esprit, qui prendra le relais de la présence du
Ressuscité ("Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis"; v.49). Tout cela
nous conduit aux récits de l'Ascension et de Pentecôte (Ac 1-2). C'est de cette façon-là que
la bonne nouvelle de la résurrection du Christ pourra passer dans le monde : non par une
démonstration à partir de visions ou de faits qui seraient restés à disposition du public, mais
à partir des gestes et des paroles de ceux et celles dont la vie a été retournée, transformée
par le Ressuscité.
ET LES ECRITURES ?
Puisque c'est lors du repas que les disciples ont enfin reconnu leur Seigneur, une question se
pose : qu'advient-il de l'enseignement sur les Ecritures, qui a pris tant de place en chemin ?
La remarque du v.32 "Notre cœur ne brûlait-il pas en nous tandis qu'il nous parlait et
nous ouvrait les Ecritures ?" montre que cet enseignement n'a été ni oublié, ni écarté par
la vision du Christ. Il a pu au contraire être reconnu dans son véritable rôle : il a préparé la Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
12
rencontre, en suscitant la réflexion des disciples, en les remettant en question dans leurs
idées toutes faites sur la venue et le rôle du Messie; et puis, une fois la rencontre survenue,
il va permettre d'expliciter le sens profond de l’œuvre de Dieu dans l'histoire de son peuple,
accomplie par Jésus-Christ, devenant la base de la prédication des apôtres et de la
catéchèse de l'Eglise.
Les deux éléments du couple pain-Ecritures sont indissociables. Le rôle des Ecritures
rappelle que la présence du Christ n'est pas limitée à la liturgie eucharistique ou à la
diaconie. En même temps, le rappel du partage du pain comme lieu de surgissement de la
communion avec le Ressuscité va exercer une fonction critique sur l'enseignement, en
empêchant que ce dernier se proclame autosuffisant. Ce n'est pas une catéchèse sur les
Ecritures, si bien articulée soit-elle, qui pourra faire surgir la rencontre avec le Ressuscité.
Celle-ci demeure un événement qui, suscité par l'Esprit-Saint, ne saurait par conséquent
être la simple résultante d'un raisonnement logique ou d'un programme préétabli.
DEVENIR TÉMOINS
Ce récit est aussi une construction théologique. Trois mots grecs, peu utilisés dans la Bible
nous le révèlent.
v. 15
v.27
v.35
Les disciples « discutaient entre eux »: c’est le verbe qui a donné le mot
«homilétique » : l’art de la prédication.
Jésus leur « explique » dans toutes les Ecritures - c’est le verbe qui a
donné le mot « herméneutique » : théorie de l’interprétation des Écritures
en fonction d'une culture et d'une époque.
Ils « racontent » à leur tour ce qui s’est passé - c’est le verbe qui a
donné le mot « exégèse » : l’explication critique des textes, qui « a à
remplir, dans l'Église et dans le monde, une fonction vitale, celle de
contribuer à une transmission authentique du contenu de l'Écriture inspirée
» (Commission Biblique Pontificale).
Au début du texte, les disciples qui « discutent entre eux »sont rejoint par Jésus mais ils
ne le reconnaissent pas. Car le nœud du problème c’est qu’ils n’ont pas cru le témoignage
des femmes.
« L’explication » des écritures et la fraction du pain les transforment et leurs permettent
de croire l’invisible. A la fin du texte, à leur tour ils deviennent témoins en « racontant »
ce qu’ils ont vécu. C’est leur expérience racontée qui les rend crédibles.
Les premiers chrétiens, comme nous, n’ont pas vu. Mais en faisant le deuil du voir, en
acceptant qu’il n’y ait pas de preuves visibles de la résurrection, ils ont rendu un
témoignage recevable et convaincant... qui est arrivé à travers les siècles jusqu’à nous.
Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
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e. Bibliographie
Source des images et de la lecture d’image :
CD pédagogique : Images et Paroles ; SNCC ; DVD Disciples ; 2008
Eléments de Bibliographie sur Arcabas :
BOESPFLUG FRANÇOIS, HELMUT NILS LOOSE ARCABAS, SAINT HUGUES DE CHARTREUSE, EDITIONS DU CERFTRICORNE, GENÈVE, 1988.
BOESPFLUG FRANÇOIS, ARCABAS ET LES PÈLERINS D’EMMAÜS, EDITION DU TRICORNE, GENÈVE, 1995.
RUDRAUF L., LE REPAS D’EMMAÜS, PARIS, 2 VOLUMES, 273 REPRODUCTIONS, 1955-1956.
Eléments de bibliographie sur l’exégèse du texte
BAERTSCHI SÉBASTIEN, Un cheminement de réconciliation, Enjeux d’une préparation
œcuménique aux confirmations, IRFM, mai 2010.
BOVON FRANÇOIS, L’Evangile selon Saint-Luc 19, 28 – 24, 53, commentaire du Nouveau
Testament, deuxième série IIId, Labor et Fides, Genève, 2009
CHAUVET LOUIS-MARIE, Les sacrements, parole de Dieu au risque du corps, vivre, croire,
célébrer, Les éditions de l’Atelier, Paris, 1997.
FONTANA FRANÇOIS, 26 mai 2009: tiré de CAMP BIBLIQUE ŒCUMÉNIQUE DE VAUMARCUS, 1988.
FONTANA FRANÇOIS, Prêcher lors d’ADAP, Commission Liturgique Genève, 2009.
47ÈME COURS BIBLIQUE PAR CORRESPONDANCE D’EVANGILE ET CULTURE, Au cœur de la vie, la
résurrection, 1995-1996.
Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
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4. Annexes
a. Texte biblique : Luc 24, 13-35 (TOB) : Les pèlerins d’Emmaüs
13 Et voici que, ce même jour, deux d'entre eux se rendaient à un village du nom d'Emmaüs,
à deux heures de marche de Jérusalem.
14 Ils parlaient entre eux de tous ces événements.
15 Or, comme ils parlaient et discutaient ensemble, Jésus lui-même les rejoignit et fit route
avec eux ;
16 mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
17 Il leur dit : « Quels sont ces propos que vous échangez en marchant ? » Alors ils
s'arrêtèrent, l'air sombre.
18 L'un d'eux, nommé Cléopas, lui répondit : « Tu es bien le seul à séjourner à Jérusalem qui
n'ait pas appris ce qui s'y est passé ces jours-ci ! » —
19 « Quoi donc ? » leur dit-il. Ils lui répondirent : « Ce qui concerne Jésus de Nazareth, qui
fut un prophète puissant en action et en parole devant Dieu et devant tout le peuple :
20 comment nos grands prêtres et nos chefs l'ont livré pour être condamné à mort et l'ont
crucifié ;
21 et nous, nous espérions qu'il était celui qui allait délivrer Israël. Mais, en plus de tout
cela, voici le troisième jour que ces faits se sont passés.
22 Toutefois, quelques femmes qui sont des nôtres nous ont bouleversés : s'étant rendues de
grand matin au tombeau
23 et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire qu'elles ont même eu la vision
d'anges qui le déclarent vivant.
24 Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ce qu'ils ont trouvé était
conforme à ce que les femmes avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu. »
25 Et lui leur dit : « Esprits sans intelligence, cœurs lents à croire tout ce qu'ont déclaré les
prophètes !
26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela et qu'il entrât dans sa gloire ? »
27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les
Ecritures ce qui le concernait.
28 Ils approchèrent du village où ils se rendaient, et lui fit mine d'aller plus loin.
29 Ils le pressèrent en disant : « Reste avec nous car le soir vient et la journée déjà est
avancée. » Et il entra pour rester avec eux.
30 Or, quand il se fut mis à table avec eux, il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit
et le leur donna.
31 Alors leurs yeux furent ouverts et ils le reconnurent, puis il leur devint invisible.
32 Et ils se dirent l'un à l'autre : « Notre cœur ne brûlait-il pas en nous tandis qu'il nous
parlait en chemin et nous ouvrait les Ecritures ? »
33 A l'instant même, ils partirent et retournèrent à Jérusalem ; ils trouvèrent réunis les Onze
et leurs compagnons,
34 qui leur dirent : « C'est bien vrai ! Le Seigneur est ressuscité, et il est apparu à Simon. »
35 Et eux racontèrent ce qui s'était passé sur la route et comment ils l'avaient reconnu à la
fraction du pain.
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b. Mieux comprendre l’œuvre d’Arcabas
Le mot image
Le mot « image » vient du latin « imago », et signifie « ce qui reproduit, imite ou évoque
quelque chose ou quelqu'un » : image de son père, image de la réussite. Il s’agit d’une
représentation mentale d'un être ou d'une chose, cet être ou cette chose pouvant être
absent. Dans le cas d’un tableau, on est devant une représentation fixe d'un lieu, d'un
être ou d'une chose.
Eléments de biographie
Jean-Marie Pirot est né à Trémery en Moselle en 1926.
De mère allemande et de père lorrain, il passe son enfance à Metz. En 1942-43, il fuit son
incorporation dans l’armée allemande et vient à Paris. Il est diplômé de l’Ecole Nationale
des Beaux-Arts en 1949. Il partage, depuis, son temps entre la création et l’enseignement
des arts plastiques. Il signe Arcabas depuis 1972.
A partir de 1953, il travaille à une œuvre monumentale réalisée en plusieurs étapes sur
plus de 30 ans : l’ensemble d’art sacré de l’église Saint Hugues de Chartreuse à Saint
Pierre de Chartreuse (1952-1990). Ce lieu est devenu musée départemental en 1984, lors
de la donation de l’œuvre par l’artiste, au département de l’Isère.
Arcabas pratique toutes les formes plastiques : dessin, gravure, peinture, vitrail,
sculpture, tapisserie. Il est un artiste-artisan multiple à la manière des artistes de la
Renaissance.
Les tableaux du cycle Emmaüs
Le sujet des pèlerins d’Emmaüs tenait à cœur à Arcabas et il est souvent revenu dessus
pendant près de 50 ans. Le premier « Emmaüs » date de 1946 (œuvre perdue). Il existe
presque trente œuvres achevées ou études sur ce passage d’évangile.
Les sept toiles du cycle Emmaüs que nous proposons sont consacrées au récit de
l'apparition du Christ aux disciples ; elles ont été peintes entre novembre 1993 et mai
1994 (temps très court). Ces peintures se trouvent actuellement dans la chapelle de la
Résurrection à TORRE DE ROVERI en Italie.
Les 7 toiles du cycle Emmaüs portent les titres suivants:
1. Sur la route
2. Il leur ouvrait les Ecritures (non figuratif)
3. L’Accueil
4. Préparatifs
5. Le Repas
6. Disparition (non figuratif)
7. L’issue
Le tableau « Le repas »
La scène se passe à Emmaüs dans une maison, Jésus de Nazareth est assis avec deux
disciples, Cléopas et un autre. C'est la fin du jour, ils sont assis pour le souper.
Il s’agit plus particulièrement d’une illustration des versets 29-31. Le climat évangélique
dans lequel se situe cette scène est celui du trouble ; les deux disciples sont dans le doute
et le deuil. Le moment choisi par l’artiste est crucial : c’est celui qui est situé juste avant
l’élément déclencheur, celui de la fraction du pain. Les disciples sont au seuil d’une
reconnaissance.
Cette scène est le moment central du cycle présenté plus haut.
Informations sur ce tableau :
• Il s’agit d’une peinture à l’huile avec ajout d’or fin à 23 carats, sur toile.
• La toile est tendue sur un châssis de 1OO x 130 cm. Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
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•
•
Elle est placée dans un encadrement où deux fines colonnettes entourent la
peinture.
Le format de la toile est presque carré.
Pourquoi l’artiste a-t-il fait ces choix ?
• l’emploi de la peinture à l’huile et à l’or est autant une référence à la tradition
picturale qu’à l’art sacré (peinture religieuse occidentale et orientale)...
• le support est la toile. Le choix de la matière est lié au désir de l’artiste de
s’adapter au lieu d’exposition ou d’exprimer des notions plus abstraites : le temps
qui passe, la nature, la texture en lien avec le corps humain, les sens.
• la taille de la peinture est au-dessus de la moyenne pour lui donner plus de
puissance et d’importance.
• l’encadrement par des colonnettes : à l'extérieur de l'espace peint et à l'intérieur
du cadre sont situées, de part et d'autre, deux colonnes cylindriques dont la base
est à section carrée. Pourquoi ? Pour mettre en valeur et limiter : mettre un début
et une fin à l’histoire racontée, créer un rythme…
• le format carré est une création de l’art moderne : ceci permettait de sortir du
format vertical correspondant au portrait de chevalet et du format horizontal
proposant une vue panoramique en perspective qui donne un espace à une histoire.
Ces deux formats sont inventés à la Renaissance. Ce format veut exprimer une
notion de mesure, d’égalité, de perfection. La peinture est très légèrement
rectangulaire dans l’horizontal. Le spectateur est invité à entrer dans un récit.
Point d’attention :
D’autres artistes ont représenté le cycle d’Emmaüs.
Comparer la peinture d’Arcabas avec d’autres peut permettre de mieux identifier les choix
du peintre.
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PAULO VERONESE (1528-1588) : Les pèlerins d’Emmaüs, 1559-1560 Paris, Musée du
Louvre
LE CARAVAGE (1573-1610) : La Cène à Emmaüs, 1606 Milan, Musée de la Brera
REMBRANDT (1606-1669) : Les Pèlerins d’Emmaüs, 1648 Paris, Musée du Louvre
Henry TANNER (1859-1937) : Les Pèlerins d’Emmaüs, 1905 Paris, Musée d’Orsay
Maurice DENIS (1870-1943) : Les Disciples d’Emmaüs, 1895, Saint Germain en Laye,
Musée Maurice Denis
Alfred MANESSIER (1911-1993) : Les pèlerins d’Emmaüs, 1944 Paris, Centre
Pompidou
Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
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c. Texte du sketch5
A et B sont sur scène. A marche de long en large l’air très absorbé sous l’œil interrogateur
de B.
A : Mais enfin, qu’est-ce que tu fais ?
B : Ben je marche, ça ne se voit pas ?
A : Oui… je vois que tu marches. Mais peux-tu me dire à quoi ça rime de marcher de long en
large ici ? En plus tu me donnes le tournis.
B : Apprends, jeune impertinent, que je marche parce que je cherche Dieu. Et pour chercher
Dieu, marcher est un bon truc.
A : Quoi ? Tu marches parce que tu cherches Dieu ?
B : Oui. Je marche parce que je cherche Dieu. Tu as l’intention de répéter tout ce que je
dis ?
A : Excuse-moi mais tu es totalement ridicule. Cela fait des milliers d’années que les gens
cherchent Dieu. S’il suffisait de marcher pour le trouver, cela se saurait. Et puis arrête, j’ai
l’impression d’être à Roland Garros. Il fait le mouvement de suivre une balle avec sa tête.
B : Si tu le prends comme ça, je m’en vais.
A : Non, attends ! Je ne voulais pas te vexer… Explique…
B : …C’est bien parce que c’est toi. Dans ma grande bonté, je vais t’éclairer : il est écrit
dans la Bible (péremptoire) « ce que le Seigneur attend de toi, c’est que tu marches
humblement avec ton Dieu. » Alors je me dis qu’en marchant, j’ai une chance de le trouver.
A : N’oublie pas le « Humblement »… ça me semble important le « humblement »…
B : Tu crois que je devrais marcher à genoux ?
A : Non, reste debout, c’est déjà suffisamment pénible de te voir arpenter l’espace comme
ça… la Bible est vraiment pleine de ces phrases mystérieuses…
B : Ce qui me semble important dans cette phrase, c’est le fait de marcher. Je le cherche,
je marche. Je marche, je le cherche.
A : Chercher Dieu, c’est pas un peu vague, ça, non ?
B : Je précise : je cherche Dieu, parce que je sens comme une soif, à moins que ce ne soit
une faim... il y a quelque chose au fond de moi une aspiration, un manque… je ne sais pas…
A : Et bien, vaste programme, ça. Dis donc, c’est contagieux, ton truc ? Parce qu’à
t’entendre parler, là, je me dis que moi aussi, je cherche Dieu.
B : Toi ? Laisse-moi rire! Tu es prêtre ! Tu es donc un spécialiste ! Tiens, d’ailleurs ; tu
pourrais peut-être me dire quel chemin prendre, pour trouver Dieu, ça me ferait gagner du
temps ?
A : Je vais être honnête avec toi : j’ai lu des tas de livres, de publications, j’ai suivi des
cours… j’avance, je m’interroge, je recule, je me questionne, c’est un vrai pas de danse !
Au bout du compte, je ne suis sûr que d’une chose : Dieu me dépasse.
B : Oui, ben sors de tes bouquins et rejoins- moi : si on marche à plusieurs, on fera peut-être
avancer la recherche plus vite…
B se met à côté de A et marche avec lui. Il s’arrête soudain…
A : Ça alors ! ce que tu dis me fait penser à une histoire : passe-moi la Bible, là… Attends je
cherche…. Voilà…écoute ça :
Et voici que, ce même jour, deux des disciples de Jésus se rendaient à un village du nom
d'Emmaüs… (Luc 24, 13-35)
13
B : Et pourquoi tu as pensé à cette histoire, tout d’un coup ?
A : Et bien, C’est évident ! Les deux hommes sont comme nous : ils marchent. Note bien
que ces deux- là, cela fait un moment qu’ils se sont mis en route : en fait ils ont parcouru
pendant des mois les chemins de Galilée en compagnie de Jésus.
5
La video du sketch peut aussi être vue sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=pC2lGqlO02M
Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
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B : Ok, je marche ; mais la comparaison s’arrête là : jusqu’à nouvel ordre, tu ne t’appelles
pas Jésus. Et jusqu’à ce que tu fasses trois pas avec moi, je marchais tout seul. Visiblement,
Dieu doit avoir d’autres soucis à régler que de vouloir marcher à mes côtés.
A est toujours plongé dans sa lecture.
B: Tu m’écoutes ?? T’es vraiment bizarre. Tu te mets en route avec moi, tu t’arrêtes, tu lis
une histoire et après tu me laisses tomber. Remarque, dans ton histoire, l’attitude de Jésus
n’est pas plus logique que la tienne: on ne le reconnaît pas, il fait semblant de ne rien savoir
sur ce qui s’est passé… il fait même mine de s’en aller… ensuite il se fait prier pour rester et
finalement quand enfin ils le reconnaissent, il disparaît ! C’est vraiment pas très fair-play,
d’agir ainsi, comme pour troubler encore plus ces pauvres gens. D’ailleurs, ce doit être cela
qu’il fait avec moi, Dieu : il joue à cache-cache ! Je marche d’un coin à l’autre, et chaque
fois que je pense être sur le point de le trouver, pff, plus rien!
A écoute B
A : Mais tu as raison ! Je n’avais jamais vu les choses comme ça : Dieu joue à cache-cache !
B : Alors merci, très peu pour moi, on arrête de jouer !
A : Attends ! Regarde ce qui arrive aux deux hommes de l’histoire : au début, ils sont
complètement abattus. Imagine ce qu’ils viennent de vivre : c’était une belle histoire, avec
ce Jésus qui faisait le bien partout où il passait, cet homme qu’ils avaient suivi et aimé, en
qui ils avaient mis toute leur espérance… c’était une belle histoire, mais qui finit mal…
B : C’est le moins qu’on puisse dire : une crucifixion, comme « happy end » tu peux
repasser…
A : T’as raison : il y a de quoi avoir l’air sombre ! N’empêche qu’à la fin du récit, après avoir
discuté avec le troisième homme, ils sont comme regonflés, revivifiés. Leur mémoire change
de couleur, leurs ténèbres se dissipent, leur histoire s’éclaire, leur cœur se réchauffe.
grandiloquent : « Le ressuscité partageait leurs pas et eux ne le savaient pas. »
B : Il faudra que tu m’expliques, parce que c’est complètement loufoque ton scénario : un
homme qui revient à la vie, qui apparaît, disparaît, réapparaît, qu’on ne reconnaît pas, et
qui, pour finir, devient invisible – ça, c’est la meilleure ! C’est comme la cape d’invisibilité
dans Harry Potter : hop je mets la cape, je disparais ; j’enlève, je réapparais… !
A : Je suis d’accord, c’est pas très facile à comprendre …
B : C’est un doux euphémisme… En tout cas, tu ne vas pas décrocher Hollywood avec ça…
A : Je crois que ce qui est important dans l’histoire c’est moins les faits que l’effet…
B : Pardon ???
A : C’est moins les faits, ce qui arrive, ce que tu vois, que l’effet : ce que ça produit…Je
t’explique : les types au début de l’histoire, ils sont complètement abattus, déprimés, et
après avoir marché avec l’homme qui est le Ressuscité, ils sont transformés : ils passent de
l’abattement à la joie, et se remettent en route avec de nouvelles perspectives ; ils se
lèvent, ils revivent, quoi…
B : C’est pas mal ce que tu dis… Moi, le passage que j’aime dans cette histoire c’est quand
on dit que leur cœur brûlait alors qu’il leur parlait. Comme si Jésus répondait à quelque
chose qui les touchaient en plein cœur.
A : Et c’est le geste de rompre le pain qui leur fait prendre conscience de cela.
B : Manger ensemble du pain, c’est assez banal dans l’existence, mais c’est aussi vital…
On fait ça tous les jours, le matin, pour les tartines ; le soir, pour manger avec le fromage !
A : Tu coupes du pain, et tu touches à quelque chose qui ressemble à une rencontre avec
Dieu !
B : Moi qui croyais être à des années-lumière de Dieu : il est peut-être bien plus près que ce
que j’imaginais!
A : C’est toujours une question de distance, dans la Bible… Ou de direction…
B : De direction ? Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
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A : Regarde : c’est comme si Jésus faisait changer trois fois de direction à ces deux
hommes : petit 1) ils quittent Jérusalem pour fuir leurs mauvais souvenirs, et hop ! Jésus les
questionne justement sur ce qui les attriste.
B : C’est un peu remuer le couteau dans la plaie, ça ?
A : Peut-être… mais c’est peut-être aussi une manière de leur faire verbaliser ce qu’ils
fuient en marchant en silence…. Petit 2 ) un peu plus tard, les deux hommes parlent de la
visite des femmes au tombeau vide, et là, le Christ leur met le nez dans les Ecritures en leur
expliquant ce qu’ont annoncé les prophètes de l’Ancien Testament : une manière de dire
que ce tombeau vide est PLEIN de promesses… Et petit 3 pour finir, alors que les marcheurs
s’arrêtent, qu’ils vont se séparer, Jésus fait mine d’aller plus loin ce qui provoque de leur
part une invitation…
B : Là, je dois dire, ça me parle. Je pense à ces rencontres à l’improviste avec des gens que
j’aime bien ; quand vient le moment de se dire au revoir, on n’a pas tellement envie de se
séparer, et personne n’ose s’inviter à manger… pourtant tout le monde sent cette envie de
rester ensemble encore un moment... parfois, ça donne de formidable repas improvisés !
Eh mais…!!! Ça y est ! Ça recommence…
A : Quoi ?
B : On parle de nouveau de manger… à croire que lorsqu’on essaie de comprendre ce truc
hyper compliqué qu’est la résurrection – on se retrouve à chaque fois à discuter de choses
très concrètes, d’envie, de désirs, de pain, de cœurs brûlants…
A : …et si Dieu était là-dedans ?
B : Ça me plairait assez, moi… j’aime bien manger… surtout quand je marche, ça me donne
faim!
A : Il y a quand-même une chose qui me chiffonne, moi : à peine les deux hommes ont
reconnu Jésus, et celui-ci disparaît…
B : Ah, toi aussi, il y a des choses que tu ne comprends pas ? Ben là, à moi, ça me paraît
clair: en les laissant seuls, Jésus les a forcés à se remettre en route, à revenir sur leurs pas,
pour parler à d’autres de tout ce qu’ils avaient vécu. C’est peut-être encore un changement
de direction ! Ils étaient partis pour fonder un club de disciples très fermé…et paf ! Depuis,
c’est une foule ininterrompue de témoins, et c’est comme ça le récit de ces événements
nous est parvenu.
A : Tu vois, quand on se sent tout seul avec ses questions, rien n’est plus précieux que de les
offrir à un ami de passage… en parlant avec toi, depuis un moment, je perçois des choses
que je n’avais jamais vues avant… et j’avance, moi aussi.
B : Je marchais pour chercher Dieu ; j’étais un peu en panne, et voilà que je suis tombé sur
toi! Cette petite pause m’a fait du bien ! Je peux reprendre la route – « humblement » : je
sais maintenant que je ne suis pas toute seule. On est plusieurs à chercher ! Est-ce que je
peux t’offrir un verre, histoire qu’on discute encore un moment ?
A : Oui, je veux bien… (B disparaît) mais, qu’est-ce que tu fais… mais, attends !!! Je ne le
vois plus ; où est-il passé ? Il a disparu ! C’est incroyable ça. Il m’invite à boire un verre, et…
il disparaît. Mais c’est fou, ça… : il a disparu. Juste au moment où j’avais enfin le sentiment
d’y voir un peu plus clair… ça me donnerait presqu’envie de croiser quelqu’un d’autre…
(sourire)
Confirmation / Etape Eucharistie / janvier 2015
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FORMULAIRE D’INSCRIPTION
Samedi 15 mars 2015 de 12h15 à 18h
Pour participer à la rencontre cantonale des confirmands avec
Monseigneur Alain De Raemy
Nous vous serions reconnaissants de faire parvenir cette inscription jusqu’au 28 février 2015
à l’un des animateurs dont vous trouverez les coordonnées au bas de la page.
Noms des animateurs du groupe ……………………………………………………………………………………………..
Nombre de participants ……………………………………………………………………………………………………………
Âge moyen des participants …………………………………………………………………………………………………….
Unité pastorale ou paroisse ……………………………………………………………………………………………………..
Coordonnées d’une personne de contact :
Nom ……………………………………………………………………………………………………………………………………………
Adresse mail ………………………………………………………………………………………………………………………………
No de téléphone portable …………………………………………………………………………………………………………
Isabelle Hirt / Service catholique de catéchèse 14 rue du Village Suisse 1205 Genève / 079.751.28.23 / [email protected]
Caroline Baertschi / SCC 14 rue du Village Suisse 1205 Genève / 079.313.27.28 / [email protected]
Sébastien Baertschi / Paroisse de la Trinité 16 rue Ferrier 1202 Genève / 078.797.26.81 / [email protected]