Commémoration du Centenaire de la Première Guerre mondiale

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Commémoration du Centenaire de la Première Guerre mondiale
Commémoration du Centenaire de la Première Guerre mondiale
Compte-rendus des ateliers lors des échanges franco-allemands du 11 novembre 2014
Atelier 1: Critique du film Joyeux Noel de Christian Carion
Dans le cadre de la commémoration du Centenaire de la Première Guerre mondiale le 11
novembre 2014, les élèves de première et terminale des lycées français et allemand de Singapour
se sont regroupés afin de revenir sur cette période commune de notre histoire. La journée s’est
organisée autour de différents ateliers suite au visionnage du film Joyeux Noel de Christian Carion.
L’atelier 1 avait pour thème la critique du film.
La Première Guerre mondiale a été une période violente de l’Histoire et a coûté la vie à plus de 9
millions de personnes. C’est aussi une période qui inspire de nombreux artistes, notamment des
cinéastes, comme Steven Spielberg et son Cheval de guerre sorti en 2011 ou encore Joyeux Noel
de Christian Carion sorti en 2005. Ce film retrace la fraternisation qui s’est produite le jour de
Noel 1914.
Le film relate par des exemples la propagande et le bourrage de crâne auxquels la population
était soumise. Dès les premières scènes du film, le spectateur peut écouter des discours de jeunes
enfants de nationalité française, allemande et britannique. Chaque témoignage reprend les
préjugés sur les peuples concernés, illustrant l’universalité de la culture de guerre. Le film nous
plonge dans différentes ambiances, tantôt lourde et oppressante avec le bruit permanent des
bombardements, tantôt jovial avec la lumière douce du soir de Noël. Le réalisateur entend
dénoncer la violence de la Grande Guerre et grâce à une réelle force émotionnelle rend hommage
à cette fraternisation de Noël de 1914. Néanmoins, ce qu’on pourrait reprocher au réalisateur un
jeu d’acteurs assez simple, limite caricatural. Aussi, il a pris le parti de ne pas montrer la brutalité
du conflit. Enfin, l’histoire d’amour entre les deux chanteurs d’opéra donne l’impression que
Christian Carion est tombé dans la facilité afin de toucher la corde sensible du spectateur. En
somme, ce film, à notre avis, relèverait plus d’un bon téléfilm que d’une œuvre
cinématographique majeure. Si vous cherchez un bon film pour un dimanche pluvieux, Joyeux
Noel est pour vous, mais si vous souhaitez le grand frisson que l’on peut attendre du Septième
art : passer votre chemin !
Valentin Hoyez
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Atelier 2: Réflexions autour de la commémoration de la Première Guerre mondiale
Ce fameux 11 novembre 2014, nous avons eu la joie de commémorer la fin de la Première Guerre
Mondiale aux côtés de nos collègues et camardes allemands de la German European School of
Singapore.
Nous fûmes accueillis les bras ouverts par notre directeur Mr. Pujol. Puis par l’ambassadeur
français, Mr. Benjamin Dubertret, ainsi que l’ambassadeur allemand, Mr. Michael Witter, firent
chacun un discours… en allemand.
Par la suite, nous avons tous été invités à assister à la projection du fameux film français, « Joyeux
Noël ». Un film racontant une histoire attendrissante sur la fête de Noël passée dans les
tranchées, une histoire réelle qui se serait passée à Frelinghien près de Lille.
Notre workshop, le numéro 2, se concentrait sur le pourquoi et le comment de la
commémoration. Guidé par des questions réparties en quatre parties, le sujet ne s’étendait pas
seulement sur la Première Guerre Mondiale, ce qui permit aux élèves d’interagir et de discuter
entre eux sur des sujets plus vastes.
Tout d’abord, nous avons étudié la mémoire collective. Nous en avons conclu que la mémoire
collective se caractérisait comme le souvenir commun d’un groupe de personnes à propos d’un
évènement. La mémoire collective serait subjective à cause de la manière dont nous voulons être
perçus : soit comme une victime, pour inciter à la pitié, soit comme héros, pour inciter à
l’admiration. C’est pourquoi, à travers la propagande, le gouvernement joue un rôle important
dans la mémoire collective des personnes pendant les guerres mondiales. Cependant la mémoire
collective est moins subjective que la mémoire individuelle qui, elle, se base sur les souvenirs
d’une seule personne et sur les émotions qu’elle aurait éprouvé pendant ce moment même.
Ensuite, nous avons vu comment et pourquoi le passé est commémoré. D’une part, la
commémoration est permise grâce aux parades, aux fêtes nationales, aux monuments, aux
documentaires, aux photographies, aux livres ou encore aux films. D’une autre part, le fait de
rendre hommage permet aux individus de se rappeler du passé, de montrer qu’ils ne l’ont pas
oublié et de les inciter à ne pas commettre les mêmes erreurs que leurs ancêtres. Malgré cela,
quelques problèmes résultent de la commémoration, comme par exemple le paradoxe de fêter
la mort de millions de personnes, de transformer l’Histoire pour donner une meilleure image à
son pays et de glorifier la guerre en diffusant une image qui honore ces parties abominables de
l’Histoire.
Enfin, nous avons parlé en détail de la commémoration de la Première Guerre Mondiale en
particulier. Nous avons compris que les sentiments différaient selon les deux pays, un sentiment
de haine qui aboutit à une collaboration franco-allemande forte de nos jours. Une collaboration
symboliquement représentée par la fameuse poignée de main entre François Mitterrand et
Helmut Kohl en 1984.
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En conclusion, grâce à cette activité, nous avons eu la possibilité d’échanger de nombreux points
de vue, ce qui favorisa la discussion et nous permit d’en apprendre davantage. Nous avons tous
apprécié cette journée de commémoration qui nous a permis de nous rapprocher d’une
différente culture et d’en apprendre plus sur celle-ci.
Chiara Lombardi
Atelier 3: La Première Guerre mondiale dans les programmes scolaires français et allemand
Atelier 4: La Première Guerre mondiale et les communautés allemande et française de
Singapour
Le 11 novembre 1918, l’armistice qui met fin aux combats de la Grande Guerre est signé. Afin de
commémorer le centenaire de la « der des ders », les élèves du Lycée français de Singapour ainsi
que les élèves de l’école Allemande et Européenne se sont réunis. Le sujet qui nous a été présenté
est celui des communautés française et allemande à Singapour pendant la Première Guerre
mondiale.
Pendant la séance, quatre questions directrices ont guidé notre réflexion :
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

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Décrivez Singapour de 1914 à 1918.
Que s’est-il passé pour la communauté allemande pendant la grande guerre?
Que s’est-il passé pour la communauté française pendant la grande guerre?
Quels sont les lieux qui commémorent aujourd’hui la Première Guerre mondiale à
Singapour?
Afin de pouvoir répondre au mieux à ces questions, les modérateurs de débat nous ont re-divisés
en binômes. Après avoir extrait des informations de A history of modern Singapore 1819-2005 de
Mary Tumbull, The French in Singapore de Maxime Pilon et Daniele Weiler et de Forgotten
names recalled, stories from the Singapore Cenotaph, nous avons mis en commun nos
recherches. Simultanément, les « élèves secrétaires » ont créé un PowerPoint qui fut utilisé
pendant la présentation de nos recherches, à la fin du programme.
Singapour, pendant la Première Guerre mondiale, était une colonie anglaise. Malgré ceci, le pays
était en paix. Il n’y avait qu’un seul régiment Indien de 450 hommes environ pour protéger le
territoire. La Grande Guerre à Singapour est surtout marquée par la mutinerie d’une partie de ces
soldats Sepoys en février 1915. Quant aux communautés, les Français en âge de faire la guerre
sont mobilisés. Quant aux Allemands, en Octobre 1914, ils ont été tenus captifs dans le club de
Tanglin. Ils pouvaient tout de même gérer leurs affaires. Mais en décembre 1914, ils ont été
privés de leurs droits de commerce. Les deux communautés, de petite taille, étaient
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majoritairement composées de petits commerçants. La population de Singapour elle-même ne
dépassait pas les 303 000 habitants. Comme lieux de mémoire de cette guerre, dans le quartier
de Jalan Besar, nous pouvons trouver de nombreuses rues qui portent les noms de batailles ou
de grands chefs des armées des forces alliées. Il y a aussi, sur le Padang, un cénotaphe dédié aux
soldats anglais morts durant la Première Guerre mondiale. A l’ambassade de France, il y a une
plaque mémorielle où est inscrit le nom de dix français de Malaya morts au combat en France.
Quant à la communauté allemande, il y a quelques tombes à Kranji ainsi qu’un petit autel, dressé
par les villageois de Pulau Ubin dédié à une jeune fille allemande morte au début du conflit.
Pour l’étape finale de notre projet, nous nous sommes tous réunis dans l’amphithéâtre pour
présenter nos recherches. Chaque atelier, ayant élu un rapporteur par école, a donc dû présenter
pendant une dizaine de minutes les réponses aux questions qui nous ont été posées. Notre
groupe a choisi de s’inspirer des discours des ambassadeurs lors de l’inauguration de la journée :
le rapporteur français a présenté la communauté allemande à Singapour pendant la Première
Guerre mondiale et le rapporteur allemand la communauté française. Les relations francoallemandes se sont décidemment bien améliorées !
Claire Valluy et Isabelle Serna
Atelier 5: Le vocabulaire de la guerre
A l’occasion de la journée de commémoration de l’Armistice franco-allemande qui eut lieu le 11
Novembre 1918, les élèves de Premières du lycée français de Singapour et leurs homologues de
l’école GESS, la German European School of Singapore, se sont réunis au Lycée Français afin de se
rappeler dignement de cet évènement marquant et majeur réunissant les histoires de nos deux
pays.
Apres avoir assisté à la projection du film « Joyeux Noel », qui raconte les épisodes de
fraternisation entres soldats allemands et français dans les tranchées de la grande guerre a
l’occasion de la nuit de Noel 1914, et partagé un frugal mais néanmoins plaisant pique-nique,
nous nous sommes divisés en groupes de travail. Notre groupe était compose des élèves français
germanistes et des élèves allemands option français.
Notre travail consistait à se séparer en groupe mixte formés de deux élèves français et de deux
élèves allemands. Nous devions ensuite faire des recherches sur l’étymologie, l’origine et la
signification d’hier et aujourd’hui de mots liés au conflit. Par exemple, nous pouvons citer des
mots tels que « Treulose Tomate » qui veut dire « Tomates pourrie », ce qui vise les italiens qui
trahirent l’Allemagne durant la guerre. Ce mot est toujours utilisé pour désigner quelqu’un de
lâche ou de peu fiable. On peut également parler du mot « godasse », qui désigne encore
aujourd’hui de vieilles chaussures de mauvaises qualités et qui vient du nom du fournisseur en
chaussure de l’armée française durant la guerre, Mr Godillot.
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Nous avons ensuite présenté le fruit de notre travail au reste de nos camarades, en français, en
allemand, ensemble.
Etienne Courne
Des élèves de troisième (LFS) et de Terminales (GESS) à la cérémonie du souvenir à l’Ambassade
de France (11 novembre 2014)
Le 11 Novembre 2014, 12 élèves de 3ème du LFS, accompagnés de 10 élèves de l’école allemande,
participent, à l’Ambassade de France, à la cérémonie commemorative de l’armistice du 11
Novembre 1918. Cette cérémonie est placée sous le signe de l’amitié franco-allemande.
A 11h00, son excellence Benjamin Dubertret, ambassadeur de France à Singapour et Monsieur
Steffen Koch, premier conseiller de l'ambassade d'Allemagne à Singapour tiennent leur allocution
dans une langue maternelle.
Les élèves du LFS, présentent ensuite la plaque commémorative et lisent les noms des Français
de Malaya morts pour la France pendant la Grande Guerre (voir texte ci-dessous).
Les ambassadeurs ensuite déposent une gerbe de fleurs au pied de la plaque. La sonnerie aux
morts et une minute de silence invitent le personnel militaire, les civils, les élèves au
recueillement.
Enfin, 10 élèves de la Chorale du LFS chantent l’hymne européen, “l’ode à la joie” de Beethoven.
L’ambiance est solennelle et fraternelle.
Texte lu par les élèves du LFS (extrait du livre « Les français à Singapour de 1819 à nos jours »,
M.Pilon et D. Weiler, 2011)
-L’ordre de mobilisation générale français, décrété le 2 août, concernent aussi les populations
résidant à l’étranger.
Quelques Français de Singapour, en âge d’être appelés, sont aussi mobilisés et doivent se faire
recenser au Consulat de France. C’est le 14 août que les futurs soldats quittent la cité portuaire. A
bord du Syria, de la compagnie britannique Peninsular and Oriental, 60 hommes s’embarquent
pour Marseille.
-Toutes les catégories de population sont touchées comme par exemple des négociants, des
planteurs, des membres de l’administration mais aussi des ecclésiastiques comme des
missionnaires des MEP (Mission Etrangères de Paris) comme les Pères Nain et Devals sont envoyés
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au front. Dans les divers courriers de la Procure des MEP de Singapour envoyés à Paris, les
responsables religieux décrivent régulièrement la situation dans les missions et sur les fronts.
-Suite à la Grande guerre, de nombreux monuments aux morts, des cénotaphes sont érigés en
l’honneur des soldats tombés pendant le conflit meurtrier. A l’occasion de la fête nationale (le 14
juillet) de 1921, le consul Monsieur Noble a inauguré une tablette portant les noms des soldats
français des Etablissements des Détroits tués lors de la Grande Guerre. Cette plaque est dédiée
‘aux Français de Malaisie, morts pour la France’. Lors de cette cérémonie, des dignitaires
politiques, religieux britanniques et français et des membres de la communauté française sont
présents.
-Morts pour la France :
ANGELE : Charles Mauprat, soldat, appartenant à la Société des étains de Kinta, Kampar
mort en Argonne en 1914.
le Père Alexis Ménard, sergent, Directeur du collège des missions étrangères de Penang
mort à Arras en 1914
BAPTISTE : le Père Charles Nain, brancardier, Curé de la Cathédrale du Bon Pasteur de
Singapour à l’hôpital militaire de Vichy, en 1915
Charles Munie, soldat, appartenant à la Banque Indo-Chine de Singapour mort en Artois,
en 1915
ALBERTO : Franck Posth, aviateur, appartenant à la société Plantations Fauconnier et
Posth de Kuala-Sélangor, mort en Salonique, en 1916
Le Père Laurent, brancardier, Missionnaire à Saranggong, Singapour, Mort sur la Somme,
en 1916
TIM : Julien Vuillaume, sergent, appartenant à la Société d’oxygène et d’acétylène
d’Extrême-Orient mort en Alsace, en 1916
André Pusinelli, sergent, Commerçant à Singapour, mort à Souchez, en 1917
FRANCESCO : Harald de Bondy, soldat, Fils du Consul de France à Singapour, mort à VillersCotterêts en 1918)
Le Père Eusèbe Chevauche, infirmier, Missionnaire à Taiping, mort à Dreux, en 1919
-Parmi les quelques noms gravés, on trouve celui du Révérend Père Charles Nain, Le Père Charles
Nain est né à Farges, au Nord de Lyon, en 1870. Il est ordonné prêtre en 1894 et rejoint l’ordre des
Mission Etrangères de Paris.
-Passionné par l’architecture, il est aussi très doué pour le dessin. Envoyé dans le diocèse de
Malaisie, il sert en tant que prêtre dans de nombreuses paroisses, dont celle du Bon Pasteur à
Singapour de 1909 à 1913, date à laquelle il rentre en France pour raison de santé. Il décède à
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Vichy en 1916, à l’âge de quarante-six ans, alors qu’il officie en tant qu’infirmier pendant la Grande
Guerre.
-Sa passion pour le dessin et l’architecture se retrouve dans certains sites de Singapour. Son
premier projet concerne la chapelle du CHIJMES dont l’architecture s’inspire des églises de
Fontaine et de Mâcon en France, proches de son lieu de naissance. Désacralisée depuis 1983, la
chapelle appartient à un complexe commercial accueille des récitals de musique ou des mariages
-Les autres projets du père Nain : dans les années 1901-1903, l’extension du Saint Joseph
Institution. Qui est l’école pour garçons fondée par le Père Beurel en 1852. Cet édifice a un air de
ressemblance avec la basilique Saint-Pierre de Rome, il est déclaré monument national en 1992, il
est reconverti en musée en 1996, le Singapore Art Museum.
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