Les promenades d`été : laissez-vous-guider par Delacroix

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Les promenades d`été : laissez-vous-guider par Delacroix
Les promenades d’été : laissez-vous-guider par Delacroix
« Le premier mérite d’un tableau est d’être une fête pour l’œil. » Eugène Delacroix
Venez fêter l’arrivée de l’été en partant à la rencontre du peintre Eugène Delacroix grâce à des
promenades parisiennes qui vous feront découvrir les lieux symboliques qui ont marqué sa vie. En
passant par le Louvre, le musée d’Orsay, le jardin du Luxembourg ou encore l’Eglise de Saint- Denys-duSaint-Sacrement, des anecdotes en tous genres accompagneront votre périple autour des œuvres de
l’artiste.
« Les derniers travaux de l’artiste : une promenade hommage »
Musée national Eugène-Delacroix – église Saint-Germain-des-Prés – église
Saint-Sulpice – jardin du Luxembourg
Héliodore chassé du temple, Eugène Delacroix
©RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Itinéraire : Musée Delacroix – église de Saint-Germain-des-Prés – église Saint-Sulpice –jardin du
Luxembourg
A travers cette promenade, c’est un parcours reliant le quartier Saint-Germain-des-Prés au célèbre jardin
du Luxembourg qui vous est proposé. Depuis le musée Delacroix, le chemin vous mènera à l’église
Saint-Germain-des-Prés puis à l’église Saint-Sulpice où votre œil émerveillé découvrira les peintures
réalisées par le peintre telles que Saint-Michel terrassant le Dragon (1849), Héliodore chassé du temple (1861) et
la Lutte de Jacob avec l'Ange (1861). A votre arrivée au jardin du Luxembourg, profitez d’une halte au
monument en hommage à Delacroix réalisé par le sculpteur Jules Dalou.
Départ du Musée Delacroix
Eugène Delacroix, Anonyme
© Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
« […] La vue de mon petit jardin et l’aspect riant de mon atelier me causent toujours un sentiment de plaisir ». [Journal,
28 décembre 1857]
Profitez d’un moment au calme dans le jardin du musée, un espace que l’artiste appréciait et dans lequel
vous pourrez vous détendre avant de commencer la promenade.
Depuis la rue de l’Abbaye, rejoignez le boulevard Saint-Germain.
Cette ancienne abbaye bénédictine a été fondée au milieu
du VIe siècle par le roi mérovingien Childebert Ier et
l’évêque de Paris, saint Germain sous le vocable de SaintVincent et Sainte-Croix. L’église est rebâtie par l’abbé
Morard, à la fin du Xe siècle. Au XVIIe siècle, l’instauration
de la réforme mauriste fait de l’abbaye un lieu d’érudition
jouissant d’un grand rayonnement. La Révolution impose
la suppression de toutes les abbayes ; Saint-Germain-desPrés est fermée en 1792. Elle devient une manufacture de
salpêtre. Le culte y est rétabli au début du XIXe siècle ;
depuis, cette dernière est exclusivement paroissiale. En 1862,
l’église est classée aux monuments historiques. Il s’agit de la
plus ancienne des grandes églises parisiennes.
Eglise de Saint-Germain-des-Prés, Jacques Guiaud
© RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Prenez à droite sur rue du Four puis à gauche sur rue des Canettes. Rejoignez la place Saint-Sulpice.
L’église Saint-Sulpice
Après Notre-Dame, l’église Saint-Sulpice
est la plus grande de Paris, classée
monument historique en 1915. Sa
construction a débuté en 1645 et a
duré plus d’un siècle. C’est le
décorateur et architecte Servandoni qui a
conduit les travaux au XVIIIe siècle.
Cette église a été marquée par nombre
d’évènements historiques et a été le
témoin de l’union de nombreux artistes
comme Victor Hugo et sa femme
Adèle, elle est aussi la dernière demeure
de personnalités comme Madame de La
Fayette.
Eglise Saint-Sulpice à Paris, Eugène Atget
© Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / Eugène Atget
De nombreux artistes ont contribué aux décorations de Saint-Sulpice à l’image de Denis qui, grâce à
ses talents de metteur en scène et de décorateur, réalisa les vitraux des chapelles latérales.
Vous découvrirez les œuvres de Delacroix dans la Chapelle des Saints-Anges (1849-1861) de l’église :
- au plafond, Saint Michel terrassant le dragon
- sur les parois, Héliodore chassé du temple et La lutte de Jacob avec l’Ange.
La réalisation de ces œuvres fût une tâche difficile pour le peintre marqué par les années comme il en
témoigne : « […] la peinture me harcèle et me tourmente de mille manières à la vérité, comme la
maîtresse la plus exigeante ; depuis quatre mois, je fuis dès le petit jour et je cours à ce travail
enchanteur, comme aux pieds de la maîtresse la plus chérie ; ce qui me paraissait de loin facile à
surmonter, me présente d’horribles et incessantes difficultés. »
Barrès salue l’œuvre de Delacroix comme « page d’autobiographie suprême, résumé de
l’expérience d’une grande vie, testament de mort inscrit par le vieil artiste sur le mur des Anges.
Elle est pleine de musique d’église et de l’harmonie lumineuse où un véritable homme sur le
tard unifie toute sa vie » . (« Le Testament d’Eugène Delacroix », Revue Hebdomadaire, 18 juin 1921.)
Jacob luttant avec l'Ange, Eugène Delacroix
© RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Héliodore chassé du temple, Eugène Delacroix
© RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Maurice Denis écrit à propos des deux dernières années de Delacroix, passées dans l’atelier :
« C’est dans cet atelier qu’ont été faits les derniers croquis et remuées les dernières pensées
d’où le chef-d’œuvre de Saint-Sulpice est sorti. Le lyrisme austère de la chapelle des SaintsAnges est le fruit des rêveries du vieux maître sous les arbres de ce jardin, dans cette retraite
silencieuse ». Ainsi, les travaux du peintre dans l’église marque la fin d’une création riche et ayant
suscité l’admiration.
Prenez à droite et descendez vers l’allée du Séminaire : tournez à droite sur rue Vaugirard, l’entrée du Jardin du
Luxembourg se trouve au croisement entre rue d’Assas et rue Vavin.
Le jardin du Luxembourg
Le Jardin du Luxembourg a abrité la
demeure de Marie de Médicis où elle
fit construire un palais à l’image du
palais Pitti de Florence, ainsi, la
souveraine put y édifier le vaste
jardin florentin auquel elle aspirait.
Jacques Boyceau, l’un des plus
grands spécialistes de son époque, se
voit confier la réalisation du jardin.
En 1635, c’est André Le Nôtre qui
réaménage les parterres. A la
Révolution le palais est transformé en
prison, le jardin est alors laissé à
l’abandon.
Jardin du Luxembourg, Gaspard Gobaut
© BnF, Dist. RMN-Grand Palais / image BnF
Sous le Second Empire, le baron Haussmann entreprend des travaux d’urbanisme qui transforment
la grotte Médicis en fontaine, encore présente aujourd’hui.
Arrivée au Monument à Eugène Delacroix
Ce monument, réalisé par Jules Dalou en 1890 est un hommage à Delacroix que le sculpteur admirait
beaucoup.
Etude pour le Monument funéraire de Delacroix, Jules Dalou
©
Jules Dalou (1838-1902), sculpteur, naturaliste.
Estampes par Alphonse Gros.
Muséum national d'Histoire naturelle, Dist. RMN-Grand
Palais / image du MNHN, bibliothèque centrale
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Gérard Blot