Les géométries de la représentation

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Les géométries de la représentation
Les géométries de la représentation
Modes de représentation de l’espace
et conventions du dessin d’architecture
Matériel :
. Un carnet de croquis pour prendre des notes.
. Petit carton à dessins format 24x32
(ou pochette rigide, même format).
. Feuilles de papier « machine », blanches,
format A4 (Impérativement sans lignes
ni carreaux), pour les exercices.
. Porte-mines 0,7 ; mines 2B, de préférence.
. Règle graduée, 30 cm ou « cutch ».
. Équerre et compas indispensables à chaque séance.
(Se) Représenter l’espace.
Le dessinateur devant le chaos visuel …
Le chaos s’éclaircit.
Dessin : A. Flocon, in La perspective curviligne, de l’espace visuel à l’image construite, Paris, 1968. pp. 23 et 24.
« Grammaire » de la repré
représentation de l’l’architecture :
. Le dessin gé
géomé
ométral,
. Les perspectives cylindriques (perspectives cavalière,
planométrique, axonométrique et isométrique).
. La perspective conique (perspective conique centrale et
perspective conique oblique).
Gottfried HONEGGER, Monoforme 26, 1988. Tôle peinte. 500x500 cm,
parc du musé
musée de peinture de Grenoble.
Trois modes de représentation graphique, parmi
les plus courants :
Dessin Géométral
Perspective cylindrique
Perspective conique
DESSIN GEOM
GEOMETRAL
EOMETRAL
Représentation d’un jardin dans un papyrus égyptien.
Conventions du dessin
en géométral :
Andrea Palladio,
La Rotonda, 1569 ?
Eau forte, in Ottavio Bertotti Scamozzi, Le
fabbriche e i disegni di Andrea Palladio,
Vicence, 1796.
Sur la vue en plan, les murs coupés
sont représentés hachurés.
Sur la vue en coupe/élévation, les
murs coupés sont représentés en
blanc alors que les pans de murs en
vue sont, eux hachurés.
Ce sont là deux des conventions
graphiques les plus couramment
utilisées en dessin géométral.
Projection géométrale, principes :
Projections orthogonales sur au moins deux plans
Philibert De l’Orme fixe le premier l’usage d’un code graphique
basé sur la projection orthogonale.
Gravure extraite des Nouvelles inventions pour bien bâtir à petits frais, 1561.
Philibert De l’Orme, coupole de la chapelle d’Anet, 1553.
Projection orthogonale du motif de la coupole sur le sol de la chapelle :
LES PERSPECTIVES CYLINDRIQUES
perspective cavalière,
perspective planométrique (« axonométrique »),
perspective isométrique.
LA PERSPECTIVE CAVALIERE
Un exemple de représentation en perspective cavalière :
une estampe du peintre japonais Moronobu, XVIIè siècle.
Perspective cavalière ou
projection oblique sur un
plan vertical.
Les dix livres de l’architecture,
corrigés et traduits par Claude
PERRAULT, pl. VI (XVII ème siècle).
Principes de la perspective cavalière :
Une face de l’objet représenté est
parallèle au tableau.
Déformation du carré dans la perspective cavalière :
(Rapport de réduction 0,7)
LA PERSPECTIVE PLANOMETRIQUE,
PLUS COURAMMENT APPELÈE « AXONOMETRIE »
Giusto Utens, Le jardin de Boboli et le palais Pitti à Florence, 1599.
Museo Storico Topografico, Florence.
Un des quatorze tableaux peints pour la salle des fêtes de la villa La Ferdinanda,
commandés par l’archiduc Ferdinand Ier de Médicis.
Alberto Sartoris,
Notre-Dame du Phare,
projet pour Fribourg,
1931,
non réalisé,
sérigraphie cinq couleurs,
102,5 x 73 cm,
coll. Carlo Prina.
Principes de
la planométrie :
Déformations du carré dans la planométrie :
Un principe de
représentation
de l’espace qui devient
principe de pensée de
l’espace.
Théo van DOESBURG et Cornelis van EESTEREN, « Contre-construction », exposée à la galerie l’Effort Moderne en 1923.
Gerrit Rietveld, maison Schröder-Schräder, Utrecht, Pays-Bas, 1924
Gerrit Rietveld, maison Schröder-Schräder, Utrecht, Pays-Bas, 1924. Intérieur.
LA PERSPECTIVE ISOMÈTRIQUE
Construction de la tour de Babel, fresque du plafond de Saint-Savin sur Gartempe, 1040-1090
Un exemple d’isométrie : égalité des trois angles (120°).
Auguste CHOISY, Vivières, planche XIX,
L’art de bâtir chez les Romains. Levé et dessiné par H. Sauvestre.
Un exemple d’isométrie
« plafonnante » :
Auguste CHOISY,
Arles, St-Remy, Vienne, planche XVII
extraite de l’ouvrage
L’art de bâtir chez les Romains
dessinée par l’auteur et gravée par J.
Sulpis, 1873.
« Dans ce système, une seule image
mouvementée et animée comme l'édifice
lui-même tient lieu de figuration abstraite,
fractionnée par plan coupe et élévation. Le
lecteur a sous les yeux, à la fois, le plan,
l'extérieur de l'édifice, sa coupe et ses
dispositions intérieures. »
Auguste Choisy (1841-1909),
préambule à l'Histoire de l'architecture, 1899.
Projection cylindrique,
orthogonale sur un seul plan de projection.
Déformation du carré dans l’isométrie :
Un exemple d’espace
conçu en isométrie :
Herbert Bayer,
bureau de
Walter Gropius
au Bauhaus de Weimar,
1923.
Walter Gropius,
le cabinet des
directeurs à Weimar,
vers 1924.
Photographie de Lucia
Moholy, tirage colorié
à la main.
Future System, croquis
d’étude pour la maison
Hauer king, 1992.
LA PERSPECTIVE CONIQUE
Principe de la perspective conique :
Distinction entre perspective conique oblique et perspective conique centrale :
LA PERSPECTIVE CONIQUE CENTRALE
Pompéi, villa des Mystères, décoration du « deuxième style », Ier s. av. J.-C.
Gravure extraite de
l’édition de Della Pittura
imprimée et traduite en
français de 1553.
« La peinture ne sera que
l’intersection de la pyramide
visuelle selon une distance donnée,
une fois établi le centre et
constitués les rayons d’une certaine
surface, représentée par des lignes
et des couleurs artificielles . »
Perspective conique centrale et paramètres incidents sur la
construction du dessin :
Situation du point focal (et du point de fuite) sur la ligne d’horizon.
Incidence de la hauteur de la ligne d’horizon sur la
construction du dessin :
Distance du point focal par rapport au tableau :
Perspective conique centrale et utilisation de la représentation en
coupe pour définir le raccourci perspectif :
Définition
du raccourci perspectif :
utilisation
de la « voie abrégée ».
Déformation du cercle
et voie abrégée.
Définition
du raccourci
perspectif :
utilisation
de la « voie
abrégée ».
Construction
d’un demicylindre.
Penser l’espace selon
les lois de
la perspective conique :
Filippo Brunelleschi, Santo Spirito, Florence, 1428 pour le dessin du projet
Une nouvelle conception de l’espace urbain
Artiste anonyme, La cité idéale, 1475. Panneau de bois, 60x197. Galerie nationale d’Urbino.
Venaria Reale, plan d’ensemble : Amedeo di Castellamonte (1610-1683).
Fondation par Carlo Emanuele II entre 1658 et 1679.
Gravure extraite du Theatrum Sabaudiae.
LA PERSPECTIVE CONIQUE OBLIQUE
Pompéi, Paysage, époque augustéenne (Ier s. av. J.-C, Ier s. ap. J.-C.)
Naples, Museo archeologico nazionale.
Jean-Baptiste Piranèse, eau-forte extraite de l’édition Opere Varie, Rome, 1750.
Perspective conique oblique :
Mise en place des points de fuite en fonction de la situation du point de vue
par rapport à l’espace à représenter.
La ligne d’horizon correspond à la hauteur du point de vue.
Représentation d’un espace interne selon la hauteur du point de vue.
Mise en place des principaux traits de construction :
Perspective conique oblique (construction exacte à deux points de fuite, à partir du géométral)
F. L. Wright, Ward W. Willitts House, Highland Park, Illinois, 1901.
Encre noire et marron, aquarelle, gouache et pastel sur papier opaque.
Critique de la règle
Fin de l’illusion perspective, rematérialisation de la surface peinte.
Henri MATISSE, « Intérieur aux aubergines », 1911, Musée des Beaux-Arts, Grenoble.
Multiplication des
points de vue et des
surfaces de projections.
Georges BRAQUE,
Le Portugais,
1911-1912.
Huile sur toile,
117 x 81 cm. kunstmuseum,
Bâle.
L’architecture pensée comme une promenade.
Le Corbusier, terrasse-jardin de la Villa Savoye, Poissy, 1929-1930.
L. Mies Van der Rohe, pavillon de Barcelone, 1929.
EN GUISE DE CONCLUSION
Quand « la ligne ressemble moins à la chose qu’elle veut cerner
qu’à la pensée à laquelle elle renvoie. » (M. Scolari)
Intention
F. O. Gehry, maison à Santa Monica, 1978.
Esquisse d’intention et réalisation
Intention « abstraite »
F. O. Gehry, esquisse d’intention pour le musée Guggenheim de Bilbao, juillet 1991.
F. O. Gehry, musée Guggenheim, Bilbao, 1996.
Penser l’immatériel :
Alberto Campo Baeza,
croquis d’étude pour
la Caja General de
Grenade, 1992-2001.
Massimo Scolari, dessin sur photo, travail d’étude pour une fontaine à Monselice (province de Padoue), 2003.
Quatre titres pour stimuler votre réflexion
personnelle :
.Philippe COMAR, La perspective en jeu,
Gallimard, Paris, 1992.
.Albert FLOCON et René TATON, La perspective,
P.U.F., Paris, 1990. (5ème édition, remise à jour).
.Henri FOCILLON, Vie des formes, P.U.F. Paris,
1943.
.Paul VALERY, Degas Danse Dessin, Gallimard,
Paris, 1965 (réédition folio, 1998).

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