Tony Hymas Jean-François Jenny-Clark Jacques Thollot

Transcription

Tony Hymas Jean-François Jenny-Clark Jacques Thollot
 Tony Hymas
Jean-François Jenny-Clark
Jacques Thollot
A Winter’s Tale
nato 2560
Illustration : Pierre Cornuel
Tony Hymas : piano
Jean-François Jenny-Clark : contrebasse
Jacques Thollot : batterie
Sortie en magasin le 30 janvier 2012 (réédition)
Produit par Jean Rochard pour nato
Distribué par l’Autre Distribution
02.47.50.79.79
Contact presse : Christelle Raffaëlli
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A WINTER’S TALE
Tony Hymas - Jean-François Jenny-Clark - Jacques Thollot
La fameuse formule piano-basse-batterie est au jazz ce que le quatuor à cordes est à la
musique classique européenne, une formule d'équilibre parfait, mille fois éprouvée,
peaufinée en sens multiples, mais tant et tant que l'originalité n'y est plus si aisée.
C'est avec une aisance originale que Tony Hymas, compositeur heureux de jouer (à moins
que ce ne soit l'inverse), triote comme ponctuation nécessaire à ses autres travaux. Il a à ce
jour signé trois enregistrements dans cette formule dont Blue Door enregistré fin 2011 avec
les Bates Brothers et Hope Street MN en 2001.
La première fois, c'était en 1992, avec Jean-François Jenny-Clark et Jacques Thollot pour
l'enregistrement de A Winter's Tale. Ce disque marquait aussi un certain retour de Jacques
Thollot sur le devant de la scène (confirmé plus tard par son Tenga Niña auquel participera
Hymas) et voyait réunie à nouveau une paire de légende, le contrebassiste Jean-François
Jenny-Clark avec le batteur. Tous deux ont sillonné, gamins d'abord, grands chahuteurs
ensuite, les années 60 puis 70 avec des compagnons tels Joachim Kühn, Barney Wilen ou
Don Cherry. Ils furent aussi les premiers à inaugurer les concerts de Chantenay-Villedieu un
15 avril 1978. Leur association avec Hymas (qui signe toutes les compositions à l'exception
d'une improvisation) en ces beaux jours d'octobre 1992 tomba sous le sens.
À sa sortie, le disque fut salué par sa singularité "Rare est ce disque" (Francis Marmande in
Le Monde), "Un véritable chant translucide" (Michel Arcens in Le midi libre), "De formidables
couleurs" (Laurent de Wilde in Jazz Magazine), "Une émotion se dégage de ce disque,
Émotion qui devient une denrée rare, qui fait de ce disque un disque de Chevet" (Compact
Disc Magazine). Ailleurs (La Voix du Nord), on notait "la plénitude de Jenny-Clark, la
délicatesse d'Hymas, la force fragile de Thollot".
Aujourd'hui l'émotion dégagée par ce grand trio d'un jour, mais quel jour, est intacte et les
richesses de ce conte d'hiver plus flagrantes encore. Bienheureuse réédition donc que ce
premier volet d'une trilogie enregistrée de ce fameux art du trio par le pianiste britannique,
complétée dans un livret tout neuf par un texte de Christian Tarting et des photographies de
Christian Ducasse.
Liste des morceaux
1- A winter’s tale
2- Bruce and the spider
3- Snap
4- Samba-JS
5- Lonesome travelers song
6- Too deep for tears
7- Aménagement du préalable
8- Border ballad
6’39
5’27
5’44
5’53
9’25
7’02
9’46
7’19
BIOGRAPHIES
Tony Hymas : piano
Décrit un jour comme « aussi difficile à attraper qu’un oiseau sur une branche », le compositeur et
pianiste Tony Hymas, « ce Brahms moderne », comme le surnomme volontiers le clarinettiste Alan
Hacker, fait voler en éclats tout danger d’ancrage un tant soit peu académique.
S’il compose déjà des œuvres orchestrales pendant son adolescence, étudiant à la Royal Academy of
Music, cet Anglais farouche s'encanaille grâce à Henry Lowther qui l'invite à participer à un groupe de
jazz avec le sud-africain Harry Miller. Devenu musicien de studio, il se fait remarquer par ses
indisciplines. Il participe à l'ensemble Matrix sous la direction d’Alan Hacker. C'est là qu'il rencontre la
soprano Jane Manning dont il devient l'accompagnateur attitré.
Découvert par la scène contemporaine avec Matrix, Tony Hymas fait plus que flirter avec la rock
music puisque, après avoir accompagné Frank Sinatra puis Cleo Laine, il rejoint le groupe de Jack
Bruce. Il fonde ensuite avec Simon Philips et Jim Diamond le groupe P.H.D. et compose le tube
international « I Won't Let You Down », numéro 1 dans de nombreux pays.
Il devient ensuite le compagnon (musicien, producteur, arrangeur et compositeur) du guitariste Jeff
Beck avec lequel il enregistre six disques. Cela ne l'empêche pas de continuer d'être l'interprète
privilégié de compositeurs de films comme Henry Mancini, Michel Legrand ou Philippe Sarde, jouer
Brahms ou César Frank avec le East West Horn trio, d'enregistrer les Etudes pour piano de Claude
Debussy, composer de la musique symphonique, jouer Beethoven, Schubert et Prokofiev en récital,
ou participer à un trio de jazz avec Tony Coe et Chris Laurence.
Clé de voûte du projet Oyaté, hommage musical à 12 chefs amérindiens, Tony Hymas poursuit sa
collaboration avec des artistes indiens et notamment le poète activiste Barney Bush avec Remake of
the American Dream et Left for Dead. Il fonde également le groupe The Lonely Bears avec Tony Coe,
Hugh Burns et Terry Bozzio qui enregistrera trois disques : The Lonely Bears, Injustice, The Bears are
running.
Plusieurs pièces orchestrales, un concerto pour tuba, un quatuor à cordes, une pièce pour
percussions ainsi qu'une symphonie enregistrée par le London Symphony Orchestra et dirigée par luimême ont largement contribué à le placer au tout premier plan des compositeurs actuels.
Son activité de pianiste dans des formations de jazz a également révélé un pianiste hors pair. Il joue
et enregistre en trio avec Jean-François Jenny-Clark et Jacques Thollot, Hélène Labarrière et Mark
Sanders puis avec Billy Peterson et Eric Gravatt. Il enregistre avec John McLaughlin puis rejoint le
groupe de Jacques Thollot et travaille avec Sam Rivers. Pour ce dernier, il compose une suite en huit
mouvements Eight Day Journal. Sam Rivers et Tony Hymas joueront également en duo, ce qui fera
l'objet d'un disque Winter Garden et d'un film Quatre jours à Occoe de Pascale Ferran.
Il fait partie du collectif Los Incontrolados composé de musiciens, chanteurs et comédiens français,
anglais, espagnols et américains. Friand de toute expérience, il improvise aussi avec Evan Parker,
Bernard Lubat,
Michel Doneda, Jean-François Pauvros, Denis Colin ou François Corneloup. Avec Jeff Beck, il tourne
avec Stanley Clarke et Simon Phillips.
En 2000, il intègre le groupe de Michel Portal "Minneapolis". Il réunit ensuite le groupe Ursus Minor
(avec Jef Lee Johnson, François Corneloup et David King remplacé en 2005 par Stokley Williams) qui
enregistre, avec les rappeurs américains de The Coup et Dead Prez ainsi que les rappeurs français D'
de Kabal et Spike, un premier album Zugzwang, puis très récemment un second Nucular sur lequel
est invité le rappeur de Minneapolis Brother Ali.
Entre 2006 et 2009, il écrit un suite orchestrale, enregistre avec George Cartwright, compose un
quatuor à cordes, enregistre Debussy et Satie, écrit pour Jeff Beck, reforme PHD, tourne avec Ursus
Minor et met en chantier la préparation de De l’origine du monde.
Jean-François Jenny-Clark : contrebasse
Né à Toulouse le 12 juillet 1944, à l’aube de la Libération, Jean-François Jenny-Clark, dit JF, est l’un
des plus influents contrebassistes européens.
Monté à Paris, il traîne les dimanches après-midi dans les clubs de jazz, à l’instar d’un autre jeune
homme Jacques Thollot et est vite remarqué dès 1960 par Jackie Mac Lean. Il joue avec ce dernier
au Chat qui Pêche en compagnie d’Aldo Romano avec qui il va former très vite une de ces fameuses
paires rhytmiques qui marquent l’histoire du jazz. Même si la pratique de la musique classique
demeure, qu’il travaille avec Marius Constant, qu’il accompagne même Jacques Brel en Finlande,
c’est avec le nouveau jazz qu’il va donner toute sa dimension. Les rencontres de Don Cherry et Gato
Barbieri sont déterminantes. Ce qui ne l’empêche pas d’étudier au conservatoire de Versailles avec
Bernard Cazauran en 1965. C’est également l’année du grand remue ménage où les musiciens
français, François Tusques en tête, adopenet le langage du Free Jazz. JF joue alors en trio avec
Jacques Thollot et Barney Wilen au Requin Chagrin. La formation de Barney Wilen enregistre Zodiac
avec Karl Berger pour les disques Vogue (pochette Siné). Avec Don Cherry, Gato Barbieri et Jacques
Thollot, il figure au générique de Le Départ de Jerzy Skolimowski. Don Cherry invite Jenny-Clark à
New-York pour un projet Blue Note. De retour à Paris, il joue avec Martial Solal, Jean-Luc Ponty ou
Steve Lacy et obtient en 1968, un premier prix de conservatoire. La paire JF/Aldo ne doit pas éclipser
la paire JF/Thollot et la paire JF/Humair tout aussi importantes dans le devenir du jazz en France sur
des terrains différents. La rencontre avec Joachim Kühn est un autre moment déterminent. Les deux
hommes ne vont plus se quitter. En 1970, il travaille avec Luciano Berio, puis Karlheinz Stockhausen,
installant également une solide réputation dans le milieu de la musique contemporaine. Il participe
avec l’Art Ensemble of Chicago au fameux Comme à la radio de Brigitte Fontaine. Dans les années
70, on l’entend avec Anthony Braxton, Michel Portal, Joe Henderson, Charlie Mariano. Il appartient
avec ce dernier au groupe Pork Pie, groupe dans lequel, il joue aussi de la basse électrique, qui se
taille un joli succès. C’est également le temps du quartet de François Jeanneau et du groupe d’Enrico
Rava avec Roswell Rudd et des retrouvailles avec Don Cherry. Il participe à des ensembles de
contrebasses avec Barre Phillips et François Méchali. Le 15 avril 1978, il joue en trio avec Jacques
Thollot et François Jeanneau dans le premier concert Chantenaysien, il retournera dans la petite
chapelle de Villedieu en 1980 avec John Stevens et les saxophonistes Trevor Watts, Louis Sclavis et
Jacques Di Donato. Il enregistre dans les années 80 avec Chet Baker, Gordon Beck, Michel Portal,
Kristen Nogues, Michel Petrucciani, ou Paul Motian. Avec Albert Mangelsdorf, il co-dirige l’ensemble
Franco-allemand. Le trio Kühn-Humair-Jenny-Clark (aussi entendu dans les années 70 avec le
violoniste Zbigniew Seifert) s’impose avec plusieurs albums. Il enseigne au CNSM et malgré sa
maladie en 1997 continue de jouer. Le disque Triple Entente avec Joachim Kühn et Daniel Humair
enregistré peu de temps avant sa mort est particulièrement bouleversant.
Ses enregistrements en leader son rare, on notera Divieto Di Santificazione un duo remarquable avec
Aldo Romano consacré au poète Cesar Pavese, Unison en 1987 et Solo, concert enregistré en 1987
et sorti en 2003 grâce à Barre Phillips. Hommage d’un grand contrebassiste à un autre grand
contrebassiste.
Jacques Thollot : batterie
À Chantenay-Villedieu le 15 avril 1978, Jacques Thollot présente un trio magnifique avec JeanFrançois Jenny-Clark et François Jeanneau. Ce concert sera la première pierre de ce qui est conté
sur ce site.
Jacques Thollot est un batteur unique, un musicien autre. A l’âge de dix ans, il joue de la batterie à
l’enterrement de Sidney Bechet et très vite rejoint en club de nombreux musiciens qu’il accompagne :
Bud Powell, Chet Baker, Art Farmer, René Thomas, Lee Konitz, Guy Lafitte, Donald Byrd.
Après avoir étudié quelques temps au conservatoire et pris des leçons auprès de Kenny Clarke, il
travaille en autodidacte, enregistre avec Michel Roques (Jazz on Bach avec René Urtreger et Michel
Gaudry) et René Thomas. 1960, les premiers courants d'une musique d'avant garde vont déterminer
sa nouvelle orientation. Jef Gilson l'intègre dans son big band. Il apprend beaucoup au contact d’Eric
Dolphy et de Don Cherry. La rencontre de ce dernier est une expérience exceptionnelle. Avec le New
York Total Music Company, il se libère des influences passées imposant un style très personnel.
Héros des tambours Free, on le retrouve avec Barney Wilen (avec qui il part en tournée en Afrique),
Sonny Sharrock, Joachim Kühn, Walt Dickerson, Alan Silva, Steve Lacy, Pharoah Sanders, Rolf
Kühn, Barre Phillips où Michel Portal (il figure sur son premier disque Our meanings and our
Feelings…
Avec Gato Barbieri, Don Cherry et Jean-François Jenny-Clark, il interprète la vive musique de Krystof
Komeda pour le film de Jerzy Skolimowski Le départ. On le retrouve également dans les longs
métrages Le viol de Jacques Doniol Valcroze (avec Portal et Eddie Gaumont) ou Si j'avais quatre
dromadaires de Chris Marker.
Participant à d’extravagantes expériences (duo avec Eddie Gaumont), il crée en 1970 une musique
insolite dont il est le compositeur. Après un disque solo (devenu « culte ») Quand le son devient aigü,
jeter la girafe à la mer, il développe cette musique en groupe (avec Siegfried Kessler, François
Jeanneau, Mino Cinélu, Beb Guérin) et révèle des jeunes musiciens qui compteront (François
Couturier, Jean-Paul Céléa).
Dans la seconde moitié des années 80, ses apparitions sur la scène du jazz sont devenues de plus en
plus rares. On le retrouve néanmoins en 1986 à Chantenay-Villedieu avec Jean-François Pauvros,
Philippe Deschepper, Jean-Pierre Arnoux et Terry Day pour un concert éclair. Jac Berrocal fait appel
à lui pour son disque La nuit est au courant (In situ) et son nouveau groupe.
L'enregistrement en 1992 de A Winter's Tale avec Jean-François Jenny-Clark et Tony Hymas puis en
1996 de Tenga Niña, son cinquième album en leader (après 18 ans), marquèrent le retour de ce
batteur mythique sur le devant de la scène. Avec Henry Lowther, Noël Akchoté, Tony Hymas, Claude
Tchamitchian puis Dave Green, il tourne pendant un an (Radio France, La Villette, Uzeste, Nancy,
Sons d'Hiver). Il joue avec Sam Rivers (Configuration) avec qui il tourne également en quartet et
quintet.
En 2011, après une autre longue absence, il remonte un quartet avec Nathan Hanson, Tony Hymas et
Claude Tchamitchian pour un nouvel enregistrement pour nato. Le réalisateur Stéphane Sinde lui
consacre un film.