Mésothérapie
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Mésothérapie
Mésothérapie Quelle est sa place dans le traitement de la douleur ? Pierre Lecomte*, Gérard Bourit** Singularité Singularité Quelques auteurs ont marqué l’histoire de la mésothérapie : – Pistor (dont la première publication a mésothérapie est une technique simple, pratiquée majoritairement date de 1958) : “La mésothérapie est par les médecins de ville et permettant d’obtenir des résultats signiune conception thérapeutique nouvelle ficatifs dans le traitement des pathologies douloureuses et résistantes et simple qui vise à rapprocher le lieu aux traitements oraux classiques. La mésothérapie peut être indiquée égade la thérapeutique du lieu de la pathologie, pour une plus grande effilement pour son excellente tolérance chez des patients présentant des cacité” (2) ; risques d’effets indésirables avec les voies d’administration classiques. – Ravily : “administration d’un ou pluLes notions que nous allons aborder sont issues de nombreuses sieurs médicaments selon un mode années de travail collégial au sein de la seule société savante existante : injectable, transdermique, locorégiola Société française de mésothérapie, qui réunit plus de 1 000 médenalisé et séquentiel” (3) ; cins français et qui est à l’origine des enseignements universitaires de – Mrejen : “injections sous-dermiques mésothérapie dans le cadre d’un diplôme interuniversitaire. de substances allopathiques microdosées (utiles et bien tolérées) en des points fixes, objectifs et reproductibles, Mots-clés : Douleur - Traitement local - Mésothérapie nécessaires et suffisants” (4). L’Académie de médecine en accepte le principe en 1987 : Traitement de la douleur chronique. “La mésothérapie est un procédé thérapeutique qui s’inspire de la médecine classique. Les médicaments apparHistorique et définitions (1) tiennent à la pharmacopée classique”. L La mésothérapie est inventée en 1952 par le Dr Pistor, médecin de campagne en Île-de-France. De 1953 à 1958, il développe avec le chirurgien Lebel le matériel et les différentes indications de la mésothérapie, qui utilisait alors la procaïne. En 1960, la mésothérapie est enseignée à l’école vétérinaire de Maisons-Alfort. En 1964 est créée la Société française de mésothérapie, présidée par le Dr Lebel. En 1976 débute la première consultation hospitalière à l’hôpital Necker (celle du Dr Dalloz-Bourguignon). Cette même année a lieu le premier Congrès international de mésothérapie. La mésothérapie est enseignée dans le cadre d’un diplôme universitaire à partir de 1982, à Paris-XIII (Dr Bicheron), puis à Marseille en 1987 (Dr Mrejen). En 1996, le Pr Lavignolle et le Dr Petit créent le diplôme de mésothérapie de la faculté de Bordeaux, qui servira de référence pour l’élaboration du diplôme interuniversitaire de mésothérapie dispensé actuellement dans six facultés de médecine : Pitié-Salpêtrière, Marseille, Bordeaux, Saint-Étienne, Dijon et Clermont-Ferrand. * Maître de stage, secrétaire général du conseil scientifique de la Société française de mésothérapie ; médecin attaché au Centre antidouleur du CHU de Rennes. ** Maître de stage de la Société française de mésothérapie. Mode d’action Il s’agit d’une voie pharmacologique originale dont le mode d’action varie : – en fonction de la profondeur d’injection (5, 6) : en intradermique superficiel (papule), la diffusion de la solution injectée se fait suivant une cinétique monoexponentielle, tandis qu’en intradermique profond (4-6 mm), la diffusion est biexponentielle, car la fuite du produit est accélérée par un passage systémique partiel. Ainsi peut-on choisir une profondeur d’injection en fonction de l’effet recherché pour la solution injectée. On met en évidence une rétention des produits dans les structures cutanées et l’absence d’effet de premier passage hépatique ; – en fonction des propriétés des produits utilisés : la diffusion du mélange obéit aux lois de diffusion classiques, variant en fonction de la masse moléculaire des produits et de leur chimiotropisme pour une structure présente dans la peau (produit à tropisme vasculaire ou nerveux…). Certains produits, comme les anesthésiques locaux, entraînent Le Courrier de l’algologie (3), no 2, avril/mai/juin 2005 83 Singularité Singularité une vasodilatation locale et donc une résorption plus rapide. Ainsi peut-on associer différents produits pour faire varier la cinétique du mélange ; – en fonction de l’organe cible (7) : si la cible est une lésion aiguë intra-articulaire, on choisira d’injecter un mélange en regard des replis synoviaux. Le mélange comporte un anesthésique local permettant un soulagement rapide et une diffusion du mélange en intra-articulaire dans des délais très brefs, de quelques minutes. La mésothérapie possède de surcroît un effet réflexothérapeutique, car elle semble efficace même sans injection de médicament. Bien sûr, cette dernière potentialise le geste thérapeutique. Il semble donc que la mésothérapie entraîne la libération de substance endogène localement, comme en acupuncture, mais elle permet également l’apport de substances exogènes, dont le choix est guidé par la physiopathologie. Techniques Mésothérapie épidermique (IED) : il s’agit d’une technique très superficielle décrite en 1995 par J.J. Perrin. Non sanglante et non douloureuse, elle est réalisée en effectuant une faible pression sur une aiguille posée parallèlement à la peau, avec une pression constante sur le piston et un mouvement régulier de va-et-vient permettant l’introduction du biseau de l’aiguille dans l’épiderme (0,5 à 1 mm). Mésothérapie intradermique : superficielle (IDS), ou nappage ; profonde (IDP) ; intrahypodermique (IHD). Mésothérapie avec injection continue par perfuseur, ou mésoperfusion. En fonction de repères d’injection, deux autres possibilités : la mésothérapie ponctuelle systématisée (MPS, Mrejen, 1987), méthode de traitement des rachialgies qui permet une pratique uniformisée de la mésothérapie et la prise en compte des différents tissus à un étage segmentaire (osseux, musculaire et tendineux, ligamentaire) ; la mésothérapie segmentaire métamérique (MSM, Lavignolle), qui prend en considération les notions embryologiques de métamère en réalisant des injections dans le dermatome, le myotome, l’ostéotome et le viscérotome. Annexe 1 Classification des médicaments utilisés en mésothérapie Anesthésiques locaux Diluants Médicaments à action rhumatologique, anti-inflammatoire Médicaments à action nutritionnelle Médicaments à action microcirculatoire Médicaments à action immunitaire Médicaments à action viscérale Médicaments à action rhumatologique, anti-inflammatoire – Calcitonine de saumon 50 et 100 unités+++ – Piroxicam+++ (Feldène®-Zofora®) – Kétoprofène (Profénid®) – Ténoxicam (Tilcotil®) – Thiocolchicoside (Miorel® Gé) Médicaments à action nutritionnelle et vitaminique – Pidolate de magnésium+++ (Mag 2®) – Hydrosol polyvitaminé Bon+++ (vitamines A, D2, E, B1, B2, PP, B6, panthénol et C) Produits à action microcirculatoire (11) – Buflomédil+++ (Fonzylane®) – Pentoxifylline (Torental®) – Étamsylate (Dicynone®) Produits à action neurologique (12) – Antidépresseur : amitriptyline (Laroxyl®) – Anticonvulsivant : clonazépam (Rivotril®) – Antalgique neuroleptique : tiapride (Tiapridal®) – Anxiolytiques : diazépam (Valium® Roche), hydroxyzine (Atarax®) – α2-adrénergique : clonidine (Catapressan®), connue pour son action hypotensive mais qui est aussi antalgique, anxiolytique et sédative (10). – de la puncture : douleur locale (6 à 14 %), hématomes (4 à 15 %), érythème (2 %) et, de façon historique mais non objectivée par Enantome 1 et 2, cicatrice achromique et lésions de rameaux nerveux ; – de l’injection : douleur (produit injecté), infection non objectivée par Enantome 1 et 2 (mais nécessité de désinfection cutanée, d’emploi de matériel jetable, etc.), érythème, voire nécrose, si une ionisation est réalisée dans les heures suivant la mésothérapie avec un AINS. Pharmacopée Effets indésirables Les études Enantome 1 et 2 (8) ont été réalisées en 1995 pour mettre en évidence les effets secondaires de la mésothérapie. Sur 2 389 observations, on ne déplore aucun choc anaphylactique, aucun malaise avec baisse de tension artérielle et seulement quelques (< 1 %) réactions neurovégétatives (sueurs, pâleur, sensation de malaise). Ces effets indésirables sont rares, et l’on décrit classiquement des effets secondaires : 84 Le Courrier de l’algologie (3), no 2, avril/mai/juin 2005 La mésothérapie fait appel à des produits de la pharmacopée classique, possédant l’Autorisation de mise sur le marché (AMM) en tant que produits injectables. La mésothérapie peut être réalisée avec un seul principe actif ou à l’aide de mélanges connus comportant au maximum trois éléments compatibles. Les produits les plus utilisés ont diverses actions : anti-inflammatoire (arthrose), circulatoire, neurologique (douleur neuropathique postchirurgicale), trophique (douleurs myofasciales de la surutilisation musculaire professionnelle ou du surentraînement sportif). Annexe 2 Mésothérapie : contre-indications Taux de prothrombine < 20 % Infections généralisées, VIH Pathologies ostéoarticulaires septiques Staphylococcies cutanées État de misère physiologique Ulcère digestif actif Allergies (médicaments, chrome et zinc) La mésothérapie : un choix thérapeutique motivé reposant sur plusieurs stratégies Pour simplifier, on peut distinguer la mésothérapie utilisée dans le cadre d’une stratégie lésionnelle de celle réalisée dans le cadre d’une stratégie fonctionnelle. Stratégie lésionnelle : en cas de lésion dégénérative, la mésothérapie peut être une technique de choix, car elle permet de maintenir un niveau d’efficacité satisfaisant pour une quantité de médicament minime. La mésothérapie est alors intégrée dans la prise en charge globale de la douleur. Ainsi, dans le cadre d’une pathologie arthrosique évoluée, nécessitant la prise quotidienne d’un AINS et de soins de kinésithérapie hebdomadaires, un acte de mésothérapie mensuel permet de réduire le traitement oral et de faciliter le travail de rééducation. Stratégie fonctionnelle : la mésothérapie peut aussi avoir pour objectif de prolonger les effets du traitement étiologique en luttant contre les facteurs de récidive. Plus généralement, la mésothérapie peut tenter de rétablir un fonctionnement régional optimal, en jouant principalement sur la relance de la circulation artérielle et veino-lymphatique, ou en apportant des substances dites nutritives comme les complexes de vitamines. Pour quelles raisons choisir la mésothérapie ou la préférer aux autres voies ? Pour réduire les effets secondaires et la toxicité du médicament : la mésothérapie est indiquée de façon préférentielle lorsque le médicament efficace est responsable d’effets indésirables par les autres voies pharmacologiques ou que son objectif nécessite une forte concentration locale difficile à atteindre par voie générale. Sur une pathologie simple comme une gonarthrose évoluée de la personne âgée, la mésothérapie est répétée toutes les 4 à 8 semaines, toute l’année, et permet d’obtenir un soulagement significatif. Ainsi, on utilisera au plus 20 mg de piroxicam par mois, soit l’équivalent d’un seul comprimé, grâce à la distribution locale et ralentie du principe actif. Pour limiter le recours aux infiltrations de corticoïdes (9) : la mésothérapie peut être une alternative à l’infiltration de corticoïdes, notamment dans le syndrome articulaire postérieur lombaire. Annexe 3 Mésothérapie : sa place parmi les quatre voies de contrôle de la douleur Pharmacologie : allopathie, mésothérapie, homéopathie… Chirurgie, neurostimulation analgésique : sections, stimulations, morphinothérapie centrale... Modulation sensorielle : massage, ostéopathie, acupuncture, neurostimulation... Psychologie : hypnose, biofeedback, relaxation, sophrologie... Singularité Singularité Pour mettre à profit en traitement local certaines propriétés pharmacologiques peu explorées de médicaments connus (amitriptyline, clonidine, etc.) (10). La mésothérapie en Centre d’évaluation et de traitement de la douleur Le mésothérapeute fait un diagnostic précis, minutieux, douleur par douleur, centimètre carré par centimètre carré. Les médicaments seront choisis en fonction du diagnostic étiopathogénique et utilisés localement après une analyse fine des tissus lésés. L’interrogatoire permet la personnalisation du traitement par mésothérapie, traitement qui peut évoluer entre deux séances. Le mésothérapeute adapte le mélange, la technique et le lieu du traitement en fonction de la précision des informations recueillies auprès du malade (interrogatoire et examen clinique). Nous demandons au patient de différencier chaque douleur identifiée sur l’échelle topographique et de nous en restituer l’évolution de façon précise, éventuellement grâce à un agenda de la douleur. Un simple cahier d’écolier est utilisé par le patient pour noter l’évolution de ses douleurs, mais aussi par les thérapeutes, qui pourront ainsi communiquer entre eux et valoriser chacun la parole du patient en lisant à voix haute les notes des différents intervenants. Le cahier est un vecteur de communication que le patient emporte avec lui et transmet d’un praticien à l’autre. Il lui permet de reprendre le contrôle de sa vie et de sa douleur. Le patient est alors à même d’identifier sa douleur avec un vocabulaire de plus en plus précis, de la qualifier et de la quantifier. Cette description précise, localisatrice et temporelle de la douleur a des implications en mésothérapie, car elle peut amener à modifier les choix de mélange d’une semaine sur l’autre. Le patient est impliqué dans la démarche de soins et sa parole a une conséquence thérapeutique immédiate. Ainsi, un patient qui majorerait ses douleurs pourrait prétendre à un traitement plus important (plus de piqûres et plus d’effets indésirables, tels les flushes liés à la calcitonine). Le patient, ayant pris conscience de cette évolution possible du traitement, modifie sa description clinique et rapporte un tableau en adéquation avec ce que nous objectivons cliniquement. Le patient a alors compris qu’il doit avoir un discours objectif et que le mésothérapeute est un allié. Le rythme des séances varie. Schématiquement, la première séance est efficace pendant 2 ou 3 jours, la deuxième Le Courrier de l’algologie (3), no 2, avril/mai/juin 2005 85 Singularité Singularité séance soulage durant 4 ou 5 jours et la troisième atténue les douleurs pendant une semaine. Les trois premières séances sont espacées d’une semaine ; les séances suivantes sont espacées de 15 jours, puis d’un mois. La douleur réapparaît entre deux soins, mais elle est moins intense et le patient est plus à même de la maîtriser. Il est important que le patient se rende compte aux cours des premières séances que la mésothérapie est une technique antalgique efficace mais qu’elle ne vise pas la guérison. Un retour de la confiance en soi repose sur des objectifs réalistes. En cas de pathologie dégénérative, la mésothérapie permet seulement une antalgie prolongée, sans risque ou effets indésirables graves. Le niveau de douleur “acceptable” par le patient est négocié lors de l’entretien et conditionne plusieurs paramètres : la fréquence des rappels, le nombre d’injections (plus ou moins agréables !) et la concentration en principes actifs, aux effets plus ou moins indésirables et plus ou moins présents. Les douleurs évoluent de façon différenciée et le sujet n’est plus noyé dans ses douleurs, mais il réussit à les évaluer. Le thérapeute, mis en échec par la persistance des douleurs, va pouvoir rétablir un dialogue de confiance, fondé sur une évolution positive de douleurs maîtrisables. Cette discussion est inestimable dans la progression du patient, qui reprend un certain contrôle sur sa douleur et limite de lui-même sa consommation médicamenteuse. Le patient prend conscience de sa responsabilité pour maintenir son capital santé ; certaines lésions sont définitives, mais il est apte à améliorer son confort de vie. Ces efforts consistent à suivre un traitement contraignant pendant quelques mois, puis à devenir progressivement autonome jusqu’à l’adoption d’une hygiène de vie quotidienne. Il accepte plus facilement de souffrir un peu plus pendant la reprise de l’effort, sachant qu’il est intégré dans une démarche de soins souvent pluridisciplinaire et si possible coordonnée. Il sait que le mésothérapeute peut apporter une réponse rapide et efficace à la douleur. Le patient fixe alors luimême les dates de ses rendez-vous. Le mésothérapeute peut ensuite proposer un suivi régulier des pathologies dégénératives sources de douleurs chroniques : “ni trop, ni trop peu”. Une séance mensuelle de mésothérapie pendant un an correspond à la quantité de médicament utilisée en 10 jours de prise orale ! Conclusion La mésothérapie est une technique simple et peu coûteuse permettant de traiter une douleur avec le moins de produit possible, sans prendre de risque (effets indésirables très atténués). Il s’agit donc d’une technique de choix chez des patients fragilisés et présentant une pathologie chronique imposant un traitement continu. Reconnue par la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) et par le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) en 2004, la mésothérapie apparaît désormais dans la nomenclature des actes dans le cadre du traitement de la douleur. O 86 Le Courrier de l’algologie (3), no 2, avril/mai/juin 2005 Références bibliographiques 1. Le Coz J. Traité de mésothérapie. Masson : Paris, 2004. 2. Pistor A. Le Quotidien du Médecin 1984;3157. 3. Ravily. Le Quotidien du Médecin 1983;3047. 4. Mrejen D. La mésothérapie ponctuelle systématisée. Médiffusion éd. 1987. 5. Kaplan A, Raincourt. Devenir d’un produit marqué injecté par quatre voies différentes. Bulletin de la Société française de mésothérapie 1985;62. 6. Corbel M. Mésothérapie et médecine nucléaire. J Médecine Nucléaire Biophysique 1986;227:21-6. 7. Questel R et al. Mise en évidence par arthroscopie de l’activité de la microcirculation de soluté injectable de procaïne 2 % par voie intradermique. Bulletin de la Société française de mésothérapie 1983;58:17. 8. Laurens D, Mrejen D. Enquêtes nationales de tolérance à la mésothérapie. Les recommandations en mésothérapie, octobre 1995. 9. De Boysson A, Lavignolle B, Cartron C. Annales du Congrès international de mésothérapie. Bordeaux, octobre 1995. 10. Helaine M. Évaluation prospective ouverte mesurant l’effet pressionnel artériel de la clonidine en mésothérapie épidermique. Mémoire DIU Mésothérapie. Pr Perrigot. Université Paris-VI. La Pitié-Salpêtrière, 2003-2004. 11. Lecomte P, Galvez J. Évaluation de la mésothérapie dans le traitement des ulcères artériels et veineux dans le cadre d’une consultation hospitalière de chirurgie vasculaire. À propos de 13 cas. Annales du 1er Congrès national de la Société française de mésothérapie 2003. 12. Lecomte P. Douleurs neuropathiques et mésothérapie. Traitement des séquelles douloureuses chroniques postchirurgicales par mésothérapie. Annales de la SOFMER 2004. Résumé/Summary Quelle est la place de la mésothérapie dans le traitement de la douleur ? La mésothérapie (Pistor, 1952) est une technique médicale permettant l’injection dans le derme et l’épiderme de médicaments classiques de la pharmacopée. Cette technique permet d’apporter une solution médicamenteuse locale à des pathologies fonctionnelles ou lésionnelles, dans le but de rétablir la physiologie tissulaire ou de limiter les conséquences des lésions dégénératives. L’intérêt majeur de la mésothérapie réside dans son excellente tolérance, due à la faible quantité de médicament utilisée. Dans des pathologies douloureuses complexes telles celles que l’on peut rencontrer dans un Centre d’évaluation et de traitement de la douleur, la mésothérapie permet de simplifier les expressions complexes de la douleur. La première étape est la diminution des irradiations douloureuses et l’amélioration du confort du patient. Ensuite, les séances sont espacées, et la mésothérapie fera partie d’une prise en charge globale du patient douloureux chronique. Bien tolérée, cette technique pourra être répétée aussi longtemps que nécessaire. What is the role of mesotherapy in the treatment of pain? Mesotherapy (Pistor,1952) is a medical technique where various medications are injected into patients’ dermis and epidermis.The treatment, aimed towards localized pathologies, is thought to reestablish a normal physiological milieu in the diseased areas or limit the local damage induced by illness. The major advantage of mesotherapy is its excellent compliance and safety due to the very low dose of medications used with this technique. In complex situations, often encountered in Multidisciplinary Pain Centers, mesotherapy may offer a simple solution, by initially reducing pain and increasing the patient’s comfort. Mesotherapy is performed as a part of a global approach to pain patients, and may be used for prolonged periods of time, as indicated. Keywords: Pain - Local treatment - Mesotherapy - Chronic pain treatment.