Veille économique et financière au Portugal du 14 au 27 février 2015

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Veille économique et financière au Portugal du 14 au 27 février 2015
Veille économique et financière au
Portugal du 14 au 27 février 2015
© DG Trésor
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Février 2015
La banque espagnole CaixaBank a lancé une OPA sur la portugaise BPI
Alors qu’elle détient depuis 1995 44,1% de BPI (la 4ème banque portugaise en matière d’actifs, 41,6 Md€),
CaixaBank (3e banque espagnole en matière d’actifs, 334 Mds€) a lancé mardi 17 février une OPA sur le
reste du capital de l’institution portugaise. CaixaBank valorise BPI à 1,9 Md€ avec un prix proposé de
1,329€ par action (+27% par rapport au cours de la clôture du 16 février et +0,74% par rapport à la moyenne
pondérée de la cotation des six premiers mois). Le succès de cette OPA dépend en partie de la position de la
holding angolaise, Santoro, second actionnaire de BPI, sur la suppression du plafond maximal de 20% des
droits de vote dont peut bénéficier un actionnaire au sein du conseil d’administration de BPI – une des
conditions essentielles de l’OPA. Afin d’infléchir la position de Santoro, CaixaBank propose de lui vendre les
50,01% du capital de la banque angolaise Banco de Fomento Angola (BFA) détenus par BPI permettant à
l’actionnaire de Santoro, Isabel Dos Santos , qui détient 49,99% du capital social de BFA, d’en devenir l’unique
propriétaire.
Cette OPA, menée à un moment qui semble favorable, vise à réaliser des synergies en vue d’accroître la
profitabilité des deux banques, tout en renforçant le développement à l’international de CaixaBank, fortement
distancée par ses concurrents Santander et BBVA. En cas de succès, cette OPA pourrait affecter la structure
du secteur bancaire portugais et renforcer le poids des banques espagnoles dans le secteur bancaire portugais,
signe d’une plus grande intégration des secteurs bancaires espagnol et portugais (cf. OPA de CaixaBank sur
BPI).
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Le Portugal est placé sous surveillance particulière pour déséquilibres économiques excessifs
La Commission Européenne a placé le Portugal sous surveillance particulière pour déséquilibres
économiques excessifs, soit le cinquième cran (sur un total de 6) de la procédure concernant les déséquilibres
macroéconomiques (PDM). Malgré les efforts réalisés par le Portugal dans le cadre de son programme
d’ajustement, des risques macroéconomiques, liés au niveau d’endettement interne et externe et au taux de
chômage particulièrement élevés, persistent et requièrent l’adoption de mesures décisives. Si une procédure
pour déséquilibres excessifs a été ouverte pour le Portugal, le pays demeure sous le bras préventif de la
procédure pour déséquilibres macroéconomiques ce qui permet au pays de choisir les mesures adéquates pour
corriger les déséquilibres dans un contexte d’élections législatives d’ici à l’automne 2015. D’après le calendrier
du Semestre Européen, des mesures sont attendues pour 2016.
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L’Eurogroupe a accepté la demande du Portugal de remboursement anticipé du prêt du FMI
L’Eurogroupe a approuvé à l’unanimité la demande du Portugal de remboursement anticipé de 14Md€
du prêt au FMI (cf. veilles économiques et financières du 13 février et du 30 janvier 2015). Le gouvernement
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portugais justifie cette demande par sa volonté d’économiser sur le différentiel de taux d’intérêts, le taux des
obligations portugaises à 10 ans sur le marché secondaire étant passé sous la barre des 2%. La somme
économisée dépendra du nouveau calendrier de remboursement au FMI et des taux d’intérêt futurs. Pour un
taux moyen de 2%, l’économie réalisée atteindrait 210M€ par an. Pierre Moscovici, commissaire européen
aux affaires économiques, a chiffré les économies réalisées à 500M€ en deux ans et demi. La prochaine étape
pour le gouvernement portugais sera de formaliser son intention à la direction du FMI, qui pourra proposer des
modifications au niveau du montant ou des délais de remboursement.
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De nouvelles règles définissent l’attribution des « visas dorés »
Le vice-premier ministre portugais Paulo Portas a présenté lundi 23 février les nouvelles règles
définissant l’attribution des « visas dorés », qui permettaient aux investisseurs étrangers d’obtenir un titre
de séjour portugais leur donnant accès à l’espace Schengen contre un investissement de 500 000 euros dans
l’immobilier, un transfert de capitaux de 1M€ ou la création de dix emplois au Portugal. Désormais, il sera
également possible d’obtenir un « visa doré » moyennant un investissement de plus de 350 000 euros dans la
rechercher, la culture ou le patrimoine national. Les investissements réalisés dans des territoires à faible densité
ou avec un PIB par habitant inférieur à 75% de la moyenne nationale bénéficieront d’une réduction de 20% du
montant à investir. En parallèle, les contrôles seront renforcés via un audit régulier mené par l’Inspection
Général de l’Administration Interne et le processus d’attribution sera décentralisé. Entre 2012 et 2014, 2022 «
visas dorés » ont été délivrés, pour un investissement de 1,2Md€ qui a généré plus de 100M€ de recettes
fiscales, selon les chiffres avancés par le gouvernement portugais.
En bref :
- La dette publique portugaise a légèrement augmenté en 2014, à 224,5Md€ (128,7% du PIB), soit 5,2Md€
de plus qu’en 2013 (128% du PIB), selon les chiffres de la Banque de Portugal. Dans son Budget 2015, le
gouvernement tablait sur une dette publique à 127,2Md€ du PIB en 2014. Le fait que le Portugal se soit
constitué un matelas d’excédents de trésorerie (15M€ à la fin de l’année 2014) afin de profiter des taux d’intérêt
historiquement bas (voir infra) explique en partie ce mauvais résultat.
- L’Institut de gestion du crédit public (IGCP) a levé 1,49Md€ d’obligations à 10 ans au taux
historiquement bas de 2,04% ce mercredi 25 février. Lors de la dernière émission comparable, le 11 février,
le taux d’intérêt s’élevait à 2,51%.
- La balance commerciale portugaise reste positive en 2014, à +381M€, grâce à l’excédent des services
(+10,9Md€) qui compense le déficit de la balance des biens (-10,6Md€), selon les données de la Banque de
Portugal. Le secteur touristique, avec un excédent de 7,1Md€, en hausse de 15% par rapport à 2013,
contribue pour la majeure partie à l’excédent des services.
- Les premiers résultats communiqués par l’Autorité fiscale et douanière portugaise (AT) quant à son
nouveau système informatique de croisement des données fiscales sont positifs dans un contexte de lutte
volontariste contre la fraude fiscale. Durant les sept premiers mois du programme, 235 337 cas de retards ou
de fraudes fiscales ont été identifiés.
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- Plus de 2000 PME ont candidaté au premier concours du programme Portugal 2020 lancé le 30
décembre 2014, pour un montant d’investissement total dans des projets d’internationalisation de 130M€. Les
autorités de gestion ont deux mois pour sélectionner les projets qui recevront un appui.
- Les quelques 2500 détenteurs de papiers commerciaux du Groupe Espírito Santo, qui n’ont toujours pas
récupéré les 527M€ qu’ils avaient investis, mettent en cause les responsabilités de Novo Banco, qui s’était
engagé en août 2014 à racheter les titres. Si la CMVM plaide pour un remboursement des papiers commerciaux
souscrits par les clients de BES, la Banque de Portugal semble plus réticente.
- En 2014, le stock total de crédit aux entreprises dans le bilan des banques a chuté de 13,1%, à
86,25Md€. Un signe révélateur du nécessaire désendettement des entreprises portugaises.
- La Poste portugaise (CTT) a manifesté son intérêt pour l’acquisition de ActivoBank, la banque
électronique de BCP, afin de concrétiser son projet de lancement de Banco Postal. La vente de cette petite
banque (75000 clients et 518M€ de dépôts en 2014) devrait être conclue avant l’été.
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