Dossier de presse

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Dossier de presse
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Ouverture : 6 décembre 2013
Sous le Haut Patronage de
Leurs Majestés le Roi et la Reine
Service de presse MUSEE FIN-DE-SIECLE MUSEUM
BE CULTURE
General Manager: Séverine Provost
Project Coordinators:
Charlotte Materne (FR) [email protected] - +32 (0)484 82 19 43
Lore Lambrechts (NL) [email protected] - +32 (0)478 43 66 67
T: (0)2 644 61 91 - [email protected] - www.beculture.be
Service de Communication & Relations externes
MUSÉES ROYAUX DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE
Presse - Barbara Porteman
[email protected] +32 (0)2 508 34 08
www.fine-arts-museum.be
1
Sommaire
1. EDITORIAL PAR MICHEL DRAGUET
3
2. COMMUNIQUE DE PRESSE
7
3. MUSÉE FIN-DE-SIÈCLE MUSEUM, FLEURON DE NOTRE PATRIMOINE
8
4. LE MUSÉE FIN-DE-SIÈCLE AVEC EDUCATEAM
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5. UN DÉFI TECHNIQUE
23
6. UN PARTENARIAT EXCEPTIONNEL ET MULTIDISCIPLINAIRE
26
7. MUSÉE FIN-DE-SIECLE MUSEUM ET BASE DESIGN
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8. L'INDE REVELEE. LES PHOTOGRAPHES PIONNIERS (1850-1910)
33
9. INFORMATIONS PRATIQUES
35
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1. EDITORIAL PAR MICHEL DRAGUET
De nombreuses études contemporaines assignent à la culture et, plus particulièrement au patrimoine, un rôle
majeur dans le développement d’une économie de sortie de crise en Europe. Identifiable comme ‘non émergente’ ou ‘vieille’ et consciente de la nécessité de développer une économie qui soit fondée sur le développement durable, l’Europe doit puiser une vitalité dans ce qui forme sa qualité historique : une économie de la
connaissance enracinée dans un patrimoine qui associe, en une même perspective, les sites naturels et les
témoignages d’un passé à nul autre pareil.
En 2009, la première édition du Forum d’Avignon mettait l’accent sur ce double enjeu de développement
territorial qui lie développement durable et valorisation du patrimoine culturel.
Dans ce registre, l’ouverture du Musée Magritte en juin 2009 a contribué à amortir l’impact de la crise
économique à l’échelle de Bruxelles. Plusieurs études ponctuelles ont démontré l’effet mobilisateur de cette
inauguration. Ce succès qui a conduit au doublement de nos chiffres de fréquentation constitue aussi un défi qui
passe par le redéploiement des collections fédérales en unités muséales qui offriront une mise en valeur d’un
patrimoine qui, de la préhistoire à l’art actuel, d’ici et du monde entier, forme un héritage dont nous sommes
dépositaires pour les générations à venir : écrin de nos collections dans leur ensemble, outil de développement
de la recherche scientifique, levier économique en période de crise, support à la constitution d’une identité
européenne. Telles sont les lignes directrices de notre politique.
Aujourd’hui, nous sommes réunis pour découvrir la deuxième étape de ce processus à travers la création du
Musée Fin-de-Siècle Museum, dans le bâtiment que Philippe Roberts-Jones et Roger Bastin avaient construit
comme le plus petit dénominateur commun d’une opinion publique alors peu encline à donner sa pleine mesure
à l’art moderne.
Depuis février 2010, nous avons réalisé une série de travaux en vue de l’aménagement des quatre étages qui
se déploient du -5 au -8. Travaux qui étaient urgents et dont le report aurait menacé l’institution de problèmes
majeurs. En effet, le bâtiment n’avait pas fait l’objet d’attention depuis 1989. La climatisation, le chauffage,
l’électricité, la sécurité et les sols ont ainsi été refaits. Avec le support de la Régie des Bâtiments, de la famille
Gillion Crowet et des Amis des Musées royaux, nous avons donc entamé des travaux qui, non seulement ont
remis aux normes le bâtiment, mais nous offrent les moyens de redéployer les collections fédérales dans une
direction nouvelle.
Le Musée Fin-de-Siècle Museum forme un Musée du Modernisme au sens où il fut développé, à la fin du XIX e
siècle, dans une revue comme L’Art moderne. Le XIXe siècle apparaît ainsi comme un moment majeur de
l’histoire de la culture européenne, mais aussi un ferment d’avenir de Bruxelles comme carrefour et comme
capitale de l’Europe à construire. Un musée qui s’impose d’emblée comme un des fleurons de notre patrimoine.
Mais de quoi est-il question ?
3
Cette nouvelle entité muséale livre le récit d’une modernité qui, au tournant du XIX e siècle, a pris une forme
multiple pour que sens et idées se répondent en une floraison puissante. Pour développer notre projet, nous
sommes partis d’un bâtiment dont nous avons tenu à respecter l’esprit en tirant profit de ses choix architecturaux. Le « puits de lumière » est devenu un amphithéâtre qui, au cœur de la place du Musée, fait vibrer la
mémoire d’une architecture souvent maltraitée à Bruxelles. Les salles ont été rénovées sans céder à une
certaine posture de mode privilégiant effets de couleurs et kitsch revival. Au contraire, nous avons conservé le
principe moderne qui avait présidé à la conception du bâtiment inauguré en 1984. Si les murs ne sont pas
totalement blancs, ils prolongent un certain idéal moderniste associé ici à la fin de siècle.
Avec l’organisation, dans les salles mêmes de notre musée, des salons des XX (1883-1894) et de la Libre
Esthétique (1894-1914), Bruxelles a constitué un carrefour de la création véritablement unique. Si celui-ci ne
s’est pas identifié à la seule lame de fond impressionniste, il a trouvé dans la conjonction du symbolisme, du
wagnérisme et de l’Art nouveau les emblèmes d’une identité qui a largement déterminé le visage de Bruxelles.
« Bruxelles capitale de l’Art nouveau » n’est pas une réalité qui ne vaudrait que pour l’architecture. Le terme
recouvre d’abord le dynamisme d’une société. Et celui-ci s’est manifesté dans tous les domaines de la création :
littérature, peinture, opéra, musique, architecture, photographie ou poésie ; Maeterlinck, Verhaeren, Ensor,
Khnopff, Spilliaert, Maus, Horta, Van de Velde, Kufferath, Lekeu... La liste n’est pas exhaustive et le présent
ouvrage en détaille les facettes. Mais elle témoigne de la richesse d’une création qui a largement débordé nos
frontières. La réception européenne – et même mondiale – d’un Maeterlinck, avec le prix Nobel qui lui fut
octroyé en 1911, l’atteste avec éclat.
Ce musée puise sa légitimité dans les trente et un salons qui réunirent à Bruxelles l’essentiel de la création
européenne. Il s’articulera autour des cercles artistiques qui, à partir de 1868 – et de la création de la Société
libre des beaux-arts –, introduiront en Belgique ce débat sur la modernité dont, peu de temps auparavant, à
Paris, Charles Baudelaire avait creusé le sens avec ses Petits poèmes en prose qui forment Le Spleen de Paris.
À la modernité qui écume en mode répond une dynamique qui, à l’intérieur de la mouvance moderne, met au
premier plan une qualité critique tournée contre l’illusion « modernolâtre » même. À la fois périphérique en
regard de Paris et centrale par sa qualité de carrefour européen, la scène artistique belge a porté à maturité
cette multiplicité du moderne, entendu à la fois comme frénésie avant-gardiste et recul critique.
Rendre compte de cette aventure requérait une pluridisciplinarité qui n’a été envisageable que grâce à un partenariat unissant les Musées royaux des Beaux-Arts, la Bibliothèque royale, le Théâtre royal de la Monnaie, les
Musées royaux d’Art et d’Histoire, la Cinémathèque royale de Belgique, la Bibliotheca Wittockiana, la Fondation
Roi Baudouin, le Conservatoire royal de Bruxelles ainsi que la Belfius Banque, dont les collections témoignent
de l’ancrage profond de cette culture fin de siècle dans le paysage belge. Avec ces partenaires, nous avons pu
construire un récit dense et pénétrant. Grâce à la Région Bruxelles-Capitale, le récit se mue en spectacle avec
l’extraordinaire collection Gillion Crowet. Au parcours historique répond la passion d’une collectionneuse qui a
réuni autour d’elle une succession de chefs-d'œuvre témoignant de l’unité et de la créativité d’une époque. Alors
que certains auraient aimé diviser cet ensemble en opposant arts décoratifs et beaux-arts, la volonté
d’Anne-Marie Gillion Crowet a été, au contraire, de fusionner pâtes de verre et peintures, meubles et argenterie
en un spectacle fastueux qui témoigne de l’aspiration commune des créateurs et des artisans : une aspiration
d’art qui transfigure le réel.
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Je tiens à remercier ici mes collègues qui ont accepté de mettre en œuvre ce partenariat que j’oserais qualifier
d’audacieux. M. Patrick Lefèvre, directeur général de la Bibliothèque royale, M. Peter de Caluwe, directeur du
Théâtre royal de la Monnaie, M. Michel Wittock, président de la Bibliotheca Wittockiana, M. Nicola Mazzanti,
directeur de la Cinémathèque royale de Belgique, ainsi que M. Jos Clijsters, président du comité de direction de
Belfius Banque. Je tiens aussi à remercier M. Rudi Vervoort, ministre-président du gouvernement de la Région
Bruxelles-Capitale, ainsi que M. Guy Vanhengel, ministre du gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale,
chargé des Finances, du Budget, de la Fonction publique et des Relations extérieures, responsable de la mise
en dépôt de la dation Gillion Crowet au sein de cette nouvelle entité muséale. Avec une gratitude tout amicale,
je joins à leurs noms celui de M. Charles Picqué, qui a « imposé » cette dation avec force et conviction. Je suis
heureux de payer ici mon tribut à cet amoureux de l’Art nouveau qui n’a ménagé aucune peine pour enrichir la
mémoire patrimoniale de Bruxelles. Qu’il me soit aussi permis de saluer le travail mené par les membres du
comité d’accompagnement de la dation, Pierre Dejemeppe, Anne-Sophie Walazyc, Pieter De Keyser et Guy
Conde-Reis, de la Région Bruxelles-Capitale, Frederik Leen, des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique,
René Delcourt, de l’autorité fédérale responsable de la politique scientifique fédérale, M. Gillion Crowet,
représentant de la famille, ainsi que les experts Françoise Aubry et Pascale Vandervellen.
Dans le cadre de cette dation, je tiens aussi à rendre hommage au vice-Premier ministre, M. Didier Reynders,
qui, en tant que ministre des Finances, a soutenu dès la première minute ce projet de dation qui a abouti en
2006.
Je me dois aussi de remercier celles et ceux qui, au sein de l’institution, ont suivi le projet. Inga Rossi-Schrimpf,
qui, au titre de chef de projet, en a assuré la coordination ; Francisca Vandepitte et Dominique Marechal, conservateurs ; Sophie Van Vliet et Marie Decoodt, du service Expositions ; Peter Vanhopplinus, responsable des
équipes techniques et du suivi du chantier ; Maarten Lousbergh, responsable de la sécurité ; Vinciane De Brouwer, à la tête des services financiers ; Anne Goffart, chargée de la communication ; Isabelle Vanhoonacker, qui
dirige les services à ce public de plus en plus multiple, ainsi que Colette Janssens, qui assume la responsabilité
des services d’appui. À travers chacun des responsables, c’est aux équipes qui ont travaillé avec zèle et efficacité que je tiens à rendre ici hommage. Mes pensées vont aussi aux collègues qui, au sein des institutions partenaires, nous ont appuyés et ont contribué à faire d’un rêve réalité.
Au personnel des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, j’associe sans réserve l’Association des Amis
qui, sous la présidence de Philippe Delusinne, nous soutient avec enthousiasme et efficacité. J’associe à notre
président l’ensemble du conseil d’administration, qui a accueilli avec bienveillance et intérêt l’idée de créer ce
Musée Fin-de-Siècle Museum comme première étape du redéploiement de nos collections d’art moderne.
J’adresse une mention particulière à Christiane Berghmans-Waucquez pour la joie avec laquelle elle développe
« Become a Friend », ainsi qu’à Sylviane Van Droogenbroeck qui gère avec efficacité les bénévoles, ces bénévoles qui sont notre famille et sans lesquels les Musées ne pourraient fonctionner.
Je tiens aussi à remercier, en la personne de Laurent Vrijdaghs, l’administrateur général, l’ensemble des
équipes de la régie des bâtiments pour leur parfaite collaboration.
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Le personnel des Musées royaux a pu compter sur la compétence des entreprises partenaires qui ont contribué
à renouveler les installations en leur apportant les éléments technologiques les plus innovants. Je terminerai par
les Éditions Hazan, qui ont suivi toutes les étapes du présent guide du visiteur.
Enfin, c’est avec émotion que je veux remercier nos mécènes. Roland et Anne-Marie Gillion Crowet, auxquels je
veux associer leur famille, n’ont pas seulement donné naissance à une collection unique au monde. Ils ont aussi
témoigné d’une générosité exceptionnelle afin de conserver à la collection cet écrin qui, de leur appartement
aux salles du musée, de ce que Mallarmé qualifiait de « grotte d’intimité » à la transparence du lieu public, n’a
rien perdu de son faste ni de sa luxuriance.
La fin de siècle n’est pas synonyme d’épuisement. Elle est une fête de l’esprit qui a transcendé la dureté des
temps. Inaugurer un tel lieu un 6 décembre 2013 est symbolique. En effet, il y a un siècle, le Théâtre royal de la
Monnaie mettait la dernière main à son Parsifal, qui devait s’ouvrir, jour pour jour, un mois plus tard. Ce 6 janvier
1914 représenta l’acmé d’un vaste mouvement né près de trente ans plus tôt. Pour nous qui savons ce que fut
la suite, la date résonne de manière tragique. À travers ce musée, un pan de notre mémoire se met en place et
éclaire ce que nous sommes. Une mémoire vive et brillante, tissée d’ombres et de lumières, rêvant son devenir
tout en s’inventant une origine. Une leçon permanente en même temps qu’un spectacle au cœur d’une capitale
européenne… désormais en paix.
Michel Draguet
Directeur général
Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
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2.
COMMUNIQUE DE PRESSE 05/12/2013
Dès ce vendredi 6 décembre 2013, le public pourra découvrir le Musée Fin-de-Siècle Museum et sa
collection exceptionnelle d’œuvres d’artistes belges tels que James Ensor, Fernand Khnopff, Léon
Spilliaert, Victor Horta, Henry Van de Velde, Philippe Wolfers,… et étrangers tels que Paul Gauguin,
Auguste Rodin, Pierre Bonnard, Emile Gallé, Louis Majorelle et Alphonse Mucha,…
Quatre ans après l’ouverture du Musée Magritte Museum, première étape du redéploiement des
collections fédérales, les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique sont très heureux de l’aboutissement de cette deuxième étape, avec la naissance du Musée Fin-de-Siècle Museum. Celui-ci mettra
le patrimoine belge au cœur de la scène internationale.
Le Musée Fin-de-Siècle Museum présente Bruxelles comme le carrefour créatif de l’Europe au
tournant du siècle. Grâce aux SALONS DES XX (1883-1894) et de LA LIBRE ESTHÉTIQUE (18941914), les artistes se sont rencontrés et ont réalisé des œuvres et des objets d’art qui témoignent
d’une richesse exceptionnelle.
Ce dynamisme artistique est présenté à travers une scénographie engageante et moderne. Le public
est plongé dans une atmosphère 1900 grâce à l’exposition d’un ensemble artistique varié, entre philosophie et poésie, entre architecture et peinture, entre photographie et littérature… Le public pourra
revivre cette période de changements, entre XIXe et XXe siècles à travers l’arrivée de nouveaux
mouvements artistiques : l’impressionnisme, le réalisme, le néo-impressionnisme, le postimpressionnisme, le symbolisme. A la richesse du contenu s’ajoute la spécificité belge grâce aux artistes tels
que Jean Delville, Henri Evenepoel, Constantin Meunier, Emile Claus, Théo Van Rysselberghe et Félicien Rops.
Rendre compte de la pluridisciplinarité de cette époque n’est envisageable que grâce à un partenariat
qui unit aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, les Musées royaux d’Art et d’Histoire, la
Bibliothèque royale de Belgique, Belfius, le Théâtre royal de la Monnaie, la Cinematek, l’Université
Libre de Bruxelles, la Bibliotheca Wittockiana et la Fondation Roi Baudouin. En plus de ces partenaires, il faut ajouter la Région de Bruxelles-Capitale qui met en dépôt l’extraordinaire collection Gillion
Crowet. Cette dernière constituera un des points forts du nouveau Musée Fin-de-Siècle Museum.
De plus, La Loterie Nationale, la Régie des Bâtiments ainsi que les sociétés Petercam, Tevean et
Perrier-Jouët ont investi dans le projet. Les Musées royaux des Beaux-Arts tiennent particulièrement à
remercier la famille Gillion Crowet pour leur soutien dans l’aboutissement de ce projet qui leur tient
tant à cœur.
Des expériences multidisciplinaires et sensorielles, des découvertes créatives, ainsi que de nouvelles
technologies seront proposées au public.
Le Musée Fin-de-siècle Museum propose une approche muséale accessible à tous, valides et moins
valides. Un espace public ouvert à tous et un accueil adapté à des publics spécifiques permettent le
partage d'une expérience unique.
Le tout public pourra ainsi se plonger dans la splendeur des années 1900 !
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3. MUSÉE FIN-DE-SIÈCLE MUSEUM, FLEURON DE NOTRE PATRIMOINE
Un nouveau regard
La matière révélée
LE REALISME — Société Libre des Beaux-Arts
LA PHOTOGRAPHIE
LE REALISME SOCIAL — La crise économique
et la question sociale
La fascination de la lumière
Eclatement de la couleur
JAMES ENSOR
Les XX — La Libre Esthétique
LE NEO - IMPRESSIONNISME
LE POST - IMPRESSIONNISME ET LES NABIS
L’IMPRESSIONNISME BELGE
L’art total
Nouvelles expressions
L’ARCHITECTURE ART NOUVEAU
FERNAND KHNOPFF
L’OPERA
LE SYMBOLISME
LA COLLECTION GILLION CROWET
Vers la modernité
Lignes et formes
LEON SPILLIAERT
L’ECOLE DE LAETHEM-SAINT-MARTIN —
GEORGES MINNE
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Un nouveau regard
La matière révélée
REALISME — Société Libre des Beaux-Arts
Le réalisme est le courant dominant dans l’art et la littérature
durant la seconde moitié du XIXe siècle ; sa naissance
coïncide avec de profonds changements politiques et
sociaux. À l’instar du peintre français Gustave Courbet, mais
aussi des Belges Charles De Groux ou Alfred Stevens, de
nombreux artistes se réunissent au sein de la Société Libre
des Beaux-Arts, créée à Bruxelles en 1868. Leurs aspirations se caractérisent par une volonté farouche de liberté, de
sincérité et de réalisme. Pour ces raisons, ils se détournent
de l’académisme bardé de règles strictes et de la peinture
historique qui n’a d’intérêt que pour un passé idéalisé. Au
lieu de ces histoires conventionnelles, et à leurs yeux
archaïques, ils mettent l’accent sur leur environnement
contemporain et sur la nature. Ce regard dirigé sur le ‘vrai’
monde présuppose la nécessité d’observer plus précisément
leurs sujets.
Charles HERMANS (1839 - 1924), A l'aube,
1875, Huile sur toile, 248 x 317
© Bruxelles, MRBAB/KMSKB
Parmi la collection : Charles De Groux, Félicien Rops, Jean-François
Portaels, Edouard Agneessens, Camille Van Camp, Alfred Stevens,
Alfred Cluysenaar, Charles Hermans, Émile Wauters. Louis Artan, Adrien
-Joseph Heymans, Alfred Verwee, Louis Dubois, Joseph Coosemans
LA PHOTOGRAPHIE
Le XIXe siècle voit apparaître de nouvelles techniques de
production d’images, la photographie et le film, qui connaissent toutes deux une évolution rapide jusqu’en 1914. Si la
photographie se démocratise très tôt et se popularise dès les
années 1880, elle fascine également artistes ou photographes-artistes – non sans contestation toutefois. Dans les
années 1890, la querelle autour de la question ‘la photographie est-elle un art ?’ déplace néanmoins l’intérêt vers des
considérations esthétiques. Alexandre, le photographe belge
Le Rendez-vous de Max, Max Linder, Pathé
le plus connu de cette époque, appartient au mouvement des
Frères, 1913, Noir & Blanc © Cinematek
‘pictorialistes’ (des photographes qui se consacrent à l’esthétique de l’image). Né en Angleterre il travaille à la réalisation
de photographies rehaussées avec Fernand Khnopff.
En 1895, on assiste aux premières projections cinématographiques. Ce médium connaît une
évolution encore plus rapide que la photographie, et les premiers longs-métrages sont produits
avant 1914. Photographie et film influencent désormais le regard des artistes et, par conséquent,
l’évolution des Beaux-Arts dans laquelle s’inscrivent parfaitement ces nouveaux moyens d’expression artistique au cours du XXe siècle.
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LE REALISME SOCIAL —
La crise économique et la question sociale
Au milieu du XIXe siècle, la Belgique devient une des plus
grosses puissances industrielles d’Europe occidentale. À
compter de 1882, le peintre et sculpteur réaliste Constantin
Meunier représente le rude univers de l’ouvrier industriel.
Avec l’exceptionnelle capacité d’observation d’un reporter, il
reproduit l’activité dans les hauts-fourneaux, les aciéries et
les verreries, sur les quais et dans les mines de charbon, et
témoigne des pénibles conditions de vie du prolétariat. Il se
démarque avec cette œuvre en 1886 – un an après la création du Parti ouvrier belge. Il s’impose en figure de proue
internationalement reconnue dans les milieux culturels
gravitant autour de la revue progressiste L’Art moderne.
Constantin MEUNIER (1837 - 1905),
Le puddleur, Puddleur au repos,
1884/1887-1888, Statue assise,
bronze,145,5 x 81,5 x 87,5
© Bruxelles, MRBAB/KMSKB
S’inscrivant dans le prolongement du réalisme et dans la
lignée de la philosophie et de la littérature du naturalisme, les
artistes belges témoignent d’une plus grande sensibilité à la
réalité socio-historique que ce n’était le cas précédemment.
À l’instar des tableaux misérabilistes de Charles De Groux,
ils veulent restituer dans leur œuvre les conséquences des
révolutions industrielles. Ils représentent ainsi les gens du
peuple en plein labeur et dans leur vie quotidienne. Leur
préoccupation est cependant d’abord de nature plastique,
une quête d’expression authentique, artistique et humaine.
Chacun essaie, avec son propre style, de dépasser l’anecdotique pour restituer la vie de l’homme du peuple, aussi
héroïque et épique que misérable et résignée.
Eugène LAERMANS (1864 - 1940),
Les émigrants, 1894, Huile sur toile, 150 x 211
© Bruxelles, MRBAB/KMSKB
Parmi la collection : Josué Dupon, Léon Frederic, Eugène Laermans,
Charles Van der Stappen, Vincent van Gogh
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La fascination de la lumière
Eclatement de la couleur
JAMES ENSOR
Dans la Belgique des années 1880 - 1890, le novateur James
Ensor se heurte à la relative incompréhension de ses contemporains. Si sa conception géniale et visionnaire échappe aujourd’hui encore à toute classification, on voit en lui le précurseur
de l’art moderne. L’artiste vit d’abord du réalisme, mais il se met
très rapidement à évoquer mystère et intériorité dans de
sombres intérieurs bourgeois, et fait des essais de texture et de
couleur de la peinture. À compter de 1883, sa créativité débordante connaît un nouveau tournant qui fait jaillir et s’entremêler
réalité, fantastique ou ironie. Masques et squelettes s’imposent
pour motifs principaux. Se sentant méconnu, seul, Ensor se
rebelle contre la bonne société par la dérision et la caricature.
Son originalité réside dans l’introduction d’une iconographie
carnavalesque et macabre, témoin d’un expressionnisme avant
la lettre.
James ENSOR (1860 - 1949) ,
Squelettes se disputant un hareng-saur,
1891, Huile sur bois, 16 x 21,5 cm
© Sabam Belgium. MRBAB/KMSKB
Parmi la collection : Willy Finch et Fernand Khnopff
LES XX — LA LIBRE ESTHETIQUE
Entre 1883 et 1893, le cercle artistique Les XX, sous la houlette de son secrétaire Octave Maus, se pose en forum influent
de l’avant-garde en Belgique et en figure de proue dans sa diffusion internationale. Grâce à leur politique d’exposition libre, à
leur fonctionnement démocratique et à leur organisation originale d’évènements, Les XX se démarquent sur la scène artistique existante. En marge du salon, le cercle présente également un programme de conférences sur l’art et la littérature
contemporains, ainsi que des concerts de musique contemporaine. La revue L’Art moderne, créée en 1881 par Edmond
Picard et Octave Maus, se fait le porte-parole de ce cercle non
seulement en faisant le récit hebdomadaire de ses activités
mais aussi en propageant dans des critiques et articles d’opinion les objectifs progressistes du cercle et de la rédaction. Les
salons annuels, qui se tiennent d’abord dans les locaux du
Palais des Beaux-Arts, puis, à compter de 1887, au Musée des
Beaux-Arts (tous deux réunis en MRBAB aujourd’hui), connaissent un succès croissant. Après la dissolution des XX en 1893,
les activités se poursuivent en partie au sein de La Libre Esthétique ; une attention accrue est alors accordée aux arts décoratifs de l’Art nouveau et aux expositions thématiques.
Carte de Théo Van Rysselberghe à
Octave Maus, avec le projet d’affiche pour
l’exposition de La Libre Esthétique, s.l.,
24.01.1897, 14,2 × 9,1 cm
© Bruxelles, AACB
Parmi la collection : Documents d’archives
du Fonds Octave Maus, Rembrandt Bugatti,
Gisbert
Combaz,
Fernand
Khnopff,
Théo van Rysselberghe
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NEO - IMPRESSIONNISME
L’introduction du pointillisme est la réponse personnelle de
l’artiste français Georges Seurat à la problématique de la
lumière, de la forme et de la couleur qui avait jusqu’à présent
occupée les impressionnistes. À compter de 1886, Seurat
développe une technique de pointillés qui s’appuie sur la répartition scientifique des couleurs du physicien Chevreul.
D’innombrables points de couleur sont systématiquement placés les uns à côté des autres, de façon à ce que le mélange
optique soit réalisé dans l’œil de l’observateur par la perception à distance. Il en résulte un spectacle vibrant et vivant de
réverbérations de la lumière et une reproduction plus fine de
perceptions changeantes. Très rapidement, cette innovation
picturale rencontre un écho international, en particulier avec
la présence de Seurat et de Signac sur les salons des XX et
de La Libre Esthétique. En Belgique, le jeune Henry Van de
Velde est le représentant majeur de ce courant.
Georges SEURAT (1859 - 1891), La Seine
à la Grande-Jatte, 1888, Huile sur toile, 65
x 82 © Bruxelles, MRBAB/KMSKB
Parmi la collection : Georges Seurat, Paul Signac, Théo Van Rysselberghe,
Henry Van de Velde, Willy Finch, Auguste Rodin
Théo VAN RYSSELBERGHE (1862 - 1926),
La promenade, 1901, Huile sur toile, 97x 130,
© Bruxelles, MRBAB/KMSKB
POST - IMPRESSIONNISME ET LES NABIS
Si les impressionnistes reproduisent la lumière fugace de
l’extérieur, minant ainsi la solidité de l’image, les Nabis
(‘prophètes’ en hébreu) post-impressionnistes vont à la
recherche de formes synthétiques lisibles. Ils ne recherchent
dorénavant plus une représentation directe de la réalité, mais
sa transposition évocatrice à un ordre esthétique calculé. Un
emploi indépendant novateur de la ligne et de la couleur,
avec une préférence pour des surfaces planes et de francs
contours ornementaux, offre aux artistes la possibilité d’exprimer leur univers personnel. Cette quête de régénération
artistique et cette aspiration au primitivisme conduisent Paul
Gauguin, l’instigateur de ce groupe d’artistes français, de Paris aux îles Marquises en passant par la Bretagne. D’autres
se retirent dans un univers mental fait de religiosité et de
mystique, proche de celui de l’idéalisme naissant.
Paul GAUGUIN (1848 - 1903),
Le calvaire breton, Le Christ vert, 1889,
Huile sur toile, 92 x 73,5
© Bruxelles, MRBAB/KMSKB
Parmi la collection : Paul Gauguin, Édouard Vuillard, Pierre Bonnard
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L’IMPRESSIONNISME BELGE
Vers 1880 apparaît en Belgique un impressionnisme national,
qui tire profit des innovations des réalistes. Ainsi, les peintres
réalistes de paysages en plein air représentent les nuances
de lumière ou insistent sur des couleurs claires. Une étape
importante est franchie lorsqu’Ensor introduit dans ses
‘intérieurs bourgeois’ une ‘poésie de la lumière’ très palpable.
Un peu plus tard, Henri De Braekeleer fait également des
essais dans ce sens. Mais l’impressionnisme belge connaît
surtout une percée lorsque les artistes français exposent à
Bruxelles à compter de 1886 aux côtés du groupe Les XX. Le
mouvement s’accélère alors, avec l’exposition à Bruxelles,
dès l’année suivante, d’Un dimanche à la Grande Jatte de
Georges Seurat. Ce manifeste du néo-impressionnisme
introduit très tôt en Belgique la technique du ‘pointillisme’.
Mais il faut attendre 1904 pour que le triomphe de l’impressionnisme français soit confirmé lors d’une exposition de
La Libre Esthétique. La Belgique y est représentée par le
cercle d’artistes Vie et Lumière créé en 1904, qui fait accepter
le ‘luminisme’ comme une extension belge (tardive) de l’impressionnisme.
Emile CLAUS (1849 - 1924), Vaches
traversant la Lys, Passage de vaches
© Bruxelles, MRBAB/KMSKB
Parmi la collection : Émile Claus,
Anna Boch, Jenny Montigny, AdrienJoseph Heymans
À Tervueren et ailleurs, Hippolyte Boulenger peint directement d’après la nature et devient la figure centrale d’une
petite colonie d’artistes. Il lance même au salon de 1866
l’appellation ‘École de Tervueren’, par allusion à l’École de
Barbizon qui a eu une profonde influence sur lui et ses
collègues artistes. Son traitement de la peinture est libre et
fougueux, et il exprime ainsi vigoureusement sa personnalité
tourmentée. Il influence une génération entière d’artistes qui
contribuent à la naissance d’un impressionnisme belge.
Des impressions de bois, de ville ou de mer, parfois
soumises à des intempéries, sont peintes sur la toile avec
une écriture directe et libre, et un emploi subtil des couleurs.
La technique libre et parfois incontrôlée du couteau et de la
brosse utilisée par Guillaume Vogels, de même que son traitement schématique et libre de la matière, influenceront
James Ensor.
Hippolyte BOULENGER (1837 1874), L'allée des vieux charmes. Tervueren, 1871-1872, Huile sur toile,
130,5 x 93 © Bruxelles, MRBAB/
KMSKB
Parmi la collection : Hippolyte Boulenger, Guillaume Vogels, Willy Finch,
Marine, Félicien Rops, Pericles Pantazis
13
L’art total
Nouvelles expressions
L’ARCHITECTURE ART NOUVEAU
À la fin du XIXe siècle, l’architecture subira une transformation profonde tant dans la conception de
l’espace que dans la décoration intérieure. Trois noms dominent : Victor Horta, Paul Hankar et Henry
Van de Velde. Ils en seront à la fois les initiateurs et les théoriciens.
Horta récuse la ligne droite au profit des courbes et perçoit la vocation ornementale du fer.
Ses premiers commanditaires, Émile Tassel, professeur universitaire, et Eugène Autrique, célèbre
avocat, l’introduiront dans la bourgeoise bruxelloise cultivée où il trouvera une importante clientèle.
Parmi ses constructions célèbres figurent notamment la Maison du peuple, le Palais des Beaux-Arts
ou encore la gare centrale, inachevée.
Hankar, qui joint à sa pratique une réflexion théorique sur les arts et un engagement politique en
faveur d’une architecture sociale, se révèle également partisan de l’asymétrie et des courbes. Il se
distingue par son goût de la polychromie et un traitement varié des matériaux. L’un de ses chefsd’œuvre est la maison du peintre symboliste Albert Ciamberlani, dont la façade, ornée de sgraffites,
laisse apparaître la structure métallique.
Renonçant à peindre et remettant en cause la distinction entre arts majeurs et mineurs, Van de Velde
prône un « art nouveau », fondé sur la morale et l’unité des arts. Il insiste sur l’importance de la ligne.
Cinq ans avant son départ pour Berlin, en 1895, c’est en autodidacte qu’il aborde l’architecture en
concevant sa propre maison-manifeste, le Bloemenwerf, inspirée des cottages anglais.
Dans leur sillage, l’architecture Art nouveau sera prolongée par des suiveurs qui n’en retiendront que
les effets de surface, sans en adopter la logique profonde. Lassée, la bourgeoisie progressiste s’en
détournera. Le désintérêt se généralisant, ce patrimoine sera peu à peu détruit.
HENRY VAN DE VELDE,
Maison personnelle « Bloemenwerf », avenue Vanderaey,
Uccle (Bruxelles), 1895. Archives d’architecture moderne,
Bruxelles © Photo : Archives d’architecture moderne,
Bruxelles
14
FERNAND KHNOPFF
L’artiste polyvalent Fernand Khnopff est un des représentants
majeurs du symbolisme en Belgique. Si Bruges – la ville où il
a passé sa petite enfance – et Fosset – la maison de vacances familiale dans les Ardennes – constituent indéniablement ses thèmes principaux, sa sœur Marguerite est quant à
elle son modèle préféré et sa muse. Passionné de littérature,
anglophile, cofondateur des XX et plus tard de La Libre
Esthétique, créateur de décors et costumes pour l’opéra, il
est toujours en quête de son ‘idéal de beauté’. Il s’impose
comme LE peintre de la femme, tour à tour ange, vampire ou
diable.
Fernand KHNOPFF
(1858 - 1921),
Du silence, 1890, Pastel
sur papier, 878 x 443mm
© Bruxelles, MRBAB/
KMSKB
À compter de 1900, il se consacre à la construction de sa
maison, ‘le temple du moi’, démolie depuis.
Fernand KHNOPFF
(1858 - 1921),
Des caresses, 1896, Huile sur
toile, 50.5 x151 cm
© Collection Gillion Crowet,
don de baron et baronne
Gillion Crowet à la région
Bruxelles Capitale, mise en
dépôt
L’OPERA
Durant la fin de siècle, le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles
devient un centre international de culture symboliste, en
raison du rôle central qu’il joue en Belgique et en France
dans la réception des opéras du compositeur allemand Richard Wagner. Le phénomène du wagnérisme et de l’esthétique de la Gesamtkunstwerk (œuvre d’art totale) devient un
incontournable à Bruxelles et pose les fondements de l’opéra
symboliste. Dans les deux cas, on assiste à une collaboration
intense entre compositeurs, musiciens, dramaturges,
hommes de lettres et peintres – tel Fernand Khnopff – dans
le milieu culturel qui gravite autour de la maison d’opéra progressiste du directeur Maurice Kufferath. Les mythes et légendes germaniques évoquant la menace d’un déclin, les
femmes fatales et l’héroïsme nécessaire offrent les thèmes
clés de ces créations.
Mariette CharlesMazarin dans le
rôle de Salomé par
Richard Strauss,
joué au Théâtre
royal de la Monnaie, 25/03/1907
© De Munt/
La Monnaie
Henry DE GROUX (1867 - 1930),
Chevauchée des Walkyries, 1890, Pastel sur
papier, collé sur carton épais, 79,4 x 112,2
© Bruxelles, MRBAB/KMSKB
Parmi la collection : Maquettes de décors d’opéra, Henry de Groux,
Godefroid De Vreese, Juliaan Dillens, Fernand Khnopff, Constantin
Meunier, Charles Samuel
15
SYMBOLISME
Le symbolisme est un courant dans la littérature et les arts plastiques qui a été défini à Paris en 1886.
Il considère l’impressionnisme comme un matérialisme dominé par les impressions physiques, et
encourage ainsi l’idéalisme et une plus grande sensibilité poétique. L’art redevient une exploration
des mystères de l’âme et du monde des symboles, à travers le rêve, l’érotisme, la peur et même les
doctrines ésotériques. Le symbolisme trouve ses racines dans les sentiments les plus profonds de
l’être et de l’inconscient, avant même que Freud en entreprenne l’analyse. Le mouvement voit le jour
à Paris sous l’influence de Sâr Péladan, qui fonde, en 1892, les ‘Salons de la Rose+Croix’, des expositions auxquelles participent également des artistes belges. Certains artistes cherchent à irradier une
atmosphère de profonde intériorisation, d’autres sombrent dans des effets décoratifs plus superficiels.
Parmi la collection : Jean Delville, William
Degouve de Nuncques, Émile Fabry,
Albert Ciamberlani, Willy Schlobach, Léon
Frederic, Constant Montald, Henry De
Groux, Edward Burne-Jones, Henri Le
Sidaner, Jan Toorop
Sir Edward COLEY BURNE-JONES
(1833 - 1898), Le cortège nuptial de Psyché,
Psyche's Wedding, 1895, Huile sur toile, 119,5
x 215,5 © Bruxelles, MRBAB/KMSKB
Dans le sillage de la littérature du sombre romantisme, il se
développe en cette fin de siècle une prédilection pour les
tableaux de crépuscule et de nuit plongés dans l’obscurité.
Des scènes évocatrices, dont le sens véritable ne peut être
perçu par la raison, mais par le cœur et les sentiments.
L’obscurité nocturne voile tous les contours, invite à la
métamorphose et révèle un univers inerte de poésie, de
sommeil, de rêve, d’inconscience, de passions, de pulsions
sombres et de mort.
Parmi la collection : William Degouve de Nuncques, Jean Delville, Juliaan
Dillens, Xavier Mellery, Félicien Rops, Odilon Redon, Willy Schlobach
Félicien ROPS (1833 - 1898),
Le Vice suprême, 1884, Mine de
plomb, encre de Chine et rehauts
de gouache blanche sur papier,
23,8 x 16
© Bruxelles, MRBAB/KMSKB
16
LA COLLECTION GILLION CROWET
Grâce à la dation Gillion Crowet, les Musées royaux de Belgique sont en
mesure de présenter la plus importante des collections dédiées à l’Art
nouveau. Disposant d’un espace spécifique au sein du musée, cette
collection offre un magnifique panorama sur une période particulièrement
significative de l’histoire des arts décoratifs. Jusque-là ravalés au rang de
productions mineures, ceux-ci rejoignent les beaux-arts dans les années
1900 autour d’une même ambition esthétique et spirituelle : concevoir un
intérieur comme une ‘œuvre d’art totale’ – ce qu’Émile Gallé, le maître de
l’Art nouveau de Nancy, résumait sous l’appellation de ‘décor symboliste’. Les quelque deux cents œuvres de la collection Gillion Crowet
présentées dans le musée – verreries, bijoux, sculptures, meubles,
tableaux – témoignent brillamment de cette volonté qui anime l’Europe
de la fin de siècle.
Émile GALLE,
Les Hippocampes, vers 19011903, Vase en verre soufflé à
plusieurs couches ornementé
d’inclusions métalliques et
d’applications, travaillé en
surface par gravure et patiné
par des vapeurs d’oxyde
© Bruxelles / photo : Bruno
Piazza
En rompant avec les canons anciens, en inventant des lignes nouvelles sur des thèmes inédits,
l’Art nouveau avait aussi représenté, avec sa fantaisie baroque, la modernité du moment. Mais minimisé, voire rejeté comme ‘maniériste, décadent et décoratif’, il a subi une désaffection au cours du
XXe siècle. Sa remise à l’honneur n’a pas empêché la disparition d’une grande partie du patrimoine
architectural de cette époque, ainsi qu’une négligence regrettable en ce qui concerne ses arts
décoratifs. C’est dans ce contexte dépréciateur caractéristique du début des années 1960 – on
détruisait alors la Maison du peuple de Victor Horta –, que deux jeunes collectionneurs, Anne-Marie
Crowet et son mari Roland Gillion, se passionnèrent pour l’Art nouveau. Durant trente ans, AnneMarie Crowet – elle-même fille d’un grand collectionneur – a écumé les salles de ventes, les magasins d’antiquités, les marchés parisiens, les brocantes et les demeures des particuliers, procédant à
des reventes et à des échanges, pour finalement acquérir les plus belles pièces. À la fin des années
1980, l’impressionnante collection du couple comprenait des noms aussi prestigieux que ceux de
Gallé, Lalique, Majorelle, Cros, Horta ou Mucha, et pour la peinture, Khnopff, Delville, Schwabe ou
Mossa.
Pour éviter la dispersion ou l’exil de la collection, la famille Gillion Crowet a
engagé une procédure de dation, qui permettrait le règlement des droits de
succession mais aussi de dévoiler au public un patrimoine précieux, partie
intégrante de la mémoire et de l’identité de la Belgique. Un comité d’accompagnement a été constitué pour la mise en œuvre de ce projet, réunissant les
trois parties concernées, la famille Gillion Crowet, la Région Bruxelles-Capitale
et l’État fédéral, ainsi que des experts belges et étrangers associés au processus de revalorisation de l’ensemble, dans le cadre des Musées royaux des
Beaux-Arts de Belgique, qui s’engageaient à rendre la collection accessible à
tous. Au terme d’un long processus, la dation au bénéfice de la Région
Bruxelles-Capitale a finalement été effectuée en 2006. Un nombre important
de pièces ont par ailleurs été généreusement données par la famille Gillion
Crowet pour prolonger dans le cadre du Musée Fin-de-siècle Museum cette
cohérence qui faisait l’esprit de la collection. L’effort commun a permis
qu’aujourd’hui des chefs-d’œuvre de l’Art nouveau soient conservés pour les
générations futures, rendant public un patrimoine dont la conservation a été le
fait d’une initiative privée.
Georges DESPRET
(1862 - 1952)
Masque de Cléo de
Mérode, 29 x 20 x 8,5
© Dation Gillion Crowet
à la Région BruxellesCapitale, 2006.
Collection mise en
dépôt aux MRBAB
17
L’impression qui domine, devant ces joyaux de l’Art nouveau, est celle d’un extrême raffinement.
Tous les matériaux traditionnels des arts décoratifs, céramique, verre, bois, métal, sont utilisés, mais
bien souvent repensés, retravaillés, recomposés – d’autant que la chimie, bien maîtrisée à cette
époque, permettait des expériences inégalées –, et parfois associés de façon inédite. Le savoir-faire
extraordinaire des verriers, des orfèvres ou des sculpteurs des années 1900 leur a permis de
produire des œuvres d’une délicatesse sans précédent : on mettra au premier rang celles d’Émile
Gallé, dont les verreries exceptionnelles sont le fruit d’un travail assidu sur la matière, ou les
‘sculptures impressionnistes’ d’un Henri Cros, qui a sculpté des visages dans la pâte de verre.
On remarquera aussi la qualité d’exécution de l’œuvre
intitulée La Nature, dessinée et conçue par Alphonse
Mucha et fondue par le bronzier Émile Pinedo – l’une des
œuvres phares de la collection. L’éclat doré du bronze
donne un véritable frémissement de vie à cette jeune
femme aux yeux fermés, pleine de mystère. C’est aussi un
visage de femme qui apparaît, au milieu d’un savant jeu
de courbes, sur l’applique imaginée par Mucha, La Princesse lointaine. Mais la figure féminine, si fréquente chez
les symbolistes, peut aussi se prêter à des interprétations
plus inquiétantes, comme l’illustrent La Méduse, dessinée
par Fernand Khnopff, ou Malefica, de l’orfèvre Philippe
Wolfers.
Alphonse MUCHA, (1860 - 1939), La Nature, 1899 - 1900, Sculpture en bronze,
doré rehaussé d'ornements en malachite, H 70 cm © Collection Gillion Crowet, don
de baron et baronne Gillion Crowet à la région Bruxelles Capitale, mise en dépôt
On ne peut considérer l’Art nouveau sans garder à l’esprit l’une de ses composantes fondamentales,
que l’on a appelé le ‘japonisme’. La passion pour les arts du Japon qui s’est emparée de tous les
artistes d’Europe pendant deux décennies a connu son apogée dans les années 1900, époque dont
elle a profondément imprégné le style. C’est aux Japonais, dont on étudiait de près les productions,
qu’ont été empruntés le goût de la ligne, l’attention aux matières, aux reliefs, aux rapports de couleurs. Leurs thèmes également ont été repris, et à l’image de l’Empire du Soleil levant, où la nature
est la source de toute beauté, les artistes ont décliné sur le mode occidental les fleurs et les oiseaux,
le végétal ou les insectes, avec un répertoire de plus en plus riche, de plus en plus raffiné. C’est ainsi
que Louis Majorelle a dessiné le mobilier Nénuphar, et qu’avec Antonin Daum il a créé la lampe
Magnolia ; ou qu’Émile Gallé, grand connaisseur de la nature et sculpteur virtuose, a conçu un
guéridon dont les pieds sont figurés par des libellules.
L’intérêt pour les activités artisanales qui se manifeste à cette époque, certes influencé par les
Japonais et le soin qu’ils apportent au plus modeste des objets domestiques, s’inscrit aussi dans une
lignée plus ancienne, celle du mouvement anglais des Arts & Crafts, qui, en redécouvrant dans les
années 1860 les œuvres du Moyen Âge, avait remis à l’honneur les arts appliqués. Quarante ans
plus tard, à Londres, à Paris aux Arts décoratifs, à la Sécession de Vienne, à celle de Munich, à
Darmstadt, l’un des foyers du Jugenstil, à Bruxelles, tous les artistes se préoccupent à leur tour
d’introduire le beau dans le quotidien, en travaillant avec les matériaux les plus divers. Les tableaux
symbolistes trouvent très naturellement leur place dans ce nouvel environnement, offrant eux aussi
une échappée vers le rêve.
18
Vers la modernité
Lignes et formes
LEON SPILLIAERT
Plongé dans un contexte symboliste, Léon Spilliaert
parvient à susciter, avec son œuvre d’inspiration japonaise
aux lignes et couleurs abstraites, un univers de mystère et
d’aliénation. Des perspectives vertigineuses et une absence
angoissante trahissent ses peurs les plus intimes. En raison
du caractère fascinant de son œuvre, il est perçu comme le
précurseur du surréalisme.
Léon SPILLIAERT (1881 - 1946),
Baigneuse,1910, Encre de Chine,
pinceau, pastel sur papier, 649 x 504 mm
© Bruxelles, MRBAB/KMSKB
L’ECOLE DE LAETHEM-SAINT-MARTIN — GEORGES MINNE
Le sculpteur George Minne s’inspire au contraire d’un primitivisme excessif. Le jeune artiste récolte bien vite les
louanges des écrivains symbolistes, qui l’introduisent dans le
groupe des XX. Minne, surnommé par Maeterlinck ‘le grand
poète de la grande souffrance’, fut plus tard reconnu à
Laethem-Saint-Martin comme le père de l’expressionnisme.
George MINNE (1866-1941) ?
Le petit porteur de reliques,
1897,
Statue agenouillée,
marbre ? 67 x 18,5 x 38
© Bruxelles, MRBAB/KMSKB
19
4. MUSÉE FIN-DE-SIÈCLE MUSEUM AVEC EDUCATEAM
Educateam, l’équipe éducative active depuis plus de 40 ans aux Musées royaux, est
heureuse de vous présenter le panorama des disciplines artistiques prolifiques du
XIXe siècle.
Nos guides-conférenciers, tous historiens de l’art, vous feront découvrir cette période
avec passion, au fil de médiations multidisciplinaires. Ils sont des acteurs majeurs
dans les missions de sensibilisation au patrimoine et dans la transmission de savoirs
liés à l’art et à la culture.
Vous êtes les bienvenus à nos conférences, nos parcours créatifs, nos stages et nos
visites guidées générales ou pointues.
Art par les textes, Correspondances peinture/musique et Modernité, Versus et Duels,
Théâtre Scientifique… Vous trouverez un avant-goût de nos programmes en surfant
sur www.extra-edu.be .
www.extra-edu.be c’est aussi des films, des photos, des news, des jeux, des dossiers
pédagogiques, des carnets créatifs…
Ces outils s’adressent à tous car notre expertise s’étend aux publics adultes, jeunes
et enfants, mais aussi aux publics plus spécifiques.
La cellule Musée sur Mesure se décline en quatre programmes : Comète (pour les
publics fragilisés), Sésame (pour les associations socio-culturelles), Langue des
signes (pour les visiteurs sourds et malentendants), Equinoxe (pour les visiteurs
aveugles et malvoyants). Ces programmes affichent des activités variées : « Promenades contées, promenades signées »(pour tous), « Audio description et visites
sonores », « Visite-atelier »… et bien d’autres surprises !
En route pour la Belle époque et la découverte de son esprit Fin-de-Siècle!
Myriam Dom
Responsable Educateam
Pour toutes les activités Educateam, le rendez-vous se fait dans le
Forum du Musée d’Art ancien
3, rue de la Régence- 1000 Bruxelles
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Visites guidées — Groupes scolaires et culturels
De la 3e maternelle à la 6e primaire
La Malette de couleur
L’artiste et la nature
Bas les masques ! (Le portrait)
Enseignement secondaire et supérieur
Initiation au XIXe siècle
Le symbolisme
Portraits et identités
Description détaillée des visites sur
www.extra-edu.be (clic : Programmes)
Pour toutes les visites – groupes
Durée : 1h30
Groupes scolaires : 45€/groupes de 15
max. +2€ d’entrée par pers. (gratuit pour
un accompagnateur/groupe)
Adultes: 65€/groupe de 15 max. (W.E :
80€) + 5€ (tarif groupe) d’entrée par pers.
Langue étrangère +12,5€/guide
[email protected]
Réservation online
Correspondances et modernité
Visite pédagogique
Groupes culturels
Le Musée Fin-de-Siècle Museum
Symbolisme et Art nouveau :
La collection Gillion Crowet
Correspondances et modernité
Visites commentées
Public individuel
Découvrez le nouveau Musée Fin-de-Siècle en
compagnie d’un guide d’Educateam
Du réalisme de la Société Libre des Beaux-Arts aux
précurseurs de l’expressionnisme, des paysages
luministes aux sinuosités de l’Art Nouveau, retrouvons les chefs-d’œuvre d’Ensor, Rodin, Seurat,
Gauguin, Bonnard, Evenepoel, Khnopff, Spilliaert…
un dimanche par mois à 14h :
26.01, 23.02, 30.03, 27.04, 25.05 /2014
Tarif : 8€ /6€ par personne
[email protected]
Conférences
Public jeune/adulte
La dation-donation Gillion Crowet par
Myriam Tondeur
Découvrez nos cycles de conférences
animées par des professionnels compétents, dépositaires d’un savoir ou d’une
expérience qu’ils ont à cœur de
transmettre !
Mardi 10.12.2013 à 10:00
Auditorium B
Tarif : 8€ /6€ par personne:
Renseignements :
Jean-Philippe Theyskens (Educateam)
Stages
Enfants (6-12 ans)
C’est le printemps ! L’Art Nouveau
est arrivé !
Quand
les
vases-fleurs,
arbrescolonnes, tables-nénuphars envahissent le Musée. Quand le Musée se
transforme en jardin des plantes ...
Vacances de printemps : mercredi 16, jeudi 17
et vendredi 18 avril 2014
De 10 à 16h30
Accueil dès 9.00 : rue du Musée, 9 & garderie
jusqu’à 17 h : rue de la Régence, 3
Tarif par personne : 65 €
[email protected] /
21
Balade costumée fin-de-siècle
Théâtre scientifique au musée (dès septembre 2014)
EDUCATEAM propose au public de vivre une expérience
théâtrale en duo, ludique dans sa forme et rigoureuse sur le
fond, renouvelant l’image et le vécu des visites guidées
traditionnelles.
Plus d’infos sur www.extra-edu.be
Activités sur Mesure
©Claire Bléhaut 2013
Description détaillée des visites sur
www.extra-edu.be (clic : Programmes)
Equinoxe : pour les visiteurs aveugles et malvoyants
Visite en audio-description
Sésame : pour les associations sociales et socio-culturelles
La Rencontre Sésame
le 27 février 2014 à 14h
le 24 avril 2014 à 14h
Les journées créatives pendant les vacances scolaires (Vacances de printemps)
Comète : pour les publics fragilisés
Balade-découverte du Réalisme à l'Art nouveau
Le portrait Fin-de-Siècle
L'artiste et la nature - Couleur et lumière
Le parcours créatif
La visite-atelier
Langues des signes : pour les publics sourds, malentendants
La Visite guidée en Langue des Signes
Henri EVENEPOEL (18721899),
Henriette au grand chapeau,1899, 72 x 58
© Bruxelles, MRBAB/
KMSKB
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5. UN DÉFI TECHNIQUE
Les salles de l’ancien Musée d’Art moderne avaient besoin d’une rénovation massive au niveau des
installations techniques, du bâtiment et de l’éclairage. Grâce à la bonne collaboration de la Régie des
Bâtiments et à la forte implication de tous les intervenants, nous parviendrons à livrer un bâtiment qui
non seulement satisfait aux normes actuelles mais peut aussi être qualifié d’innovant à plusieurs
niveaux.
Installations techniques
Du fait de la nouvelle réglementation, la détection incendie n’était plus réglementaire. L’ensemble du
système de détection incendie a donc été renouvelé et amélioré.
Le câblage existant présentait un grand risque d’incendie. Pour éviter tout incident, le câblage a été
changé lors de l’installation des nouveaux éléments.
Le système de gestion technique du bâtiment (GTB) était désuet. L’objectif consiste, grâce au
système GTB, à gérer à l’avenir l’éclairage, les mesures énergétiques et autres installations techniques.
Le système CVC (climatisation) avait trente ans.
La régulation de ce système était encore complètement locale. Au moment de l’élaboration de cette
installation, on avait peu tenu compte de l’efficacité énergétique. Après réflexion, il a été décidé de
renouveler entièrement l’installation existante et de mettre en place un échangeur de chaleur afin de
délester l’air sortant de son énergie et de réintégrer celle-ci à l’air entrant. Toute l’installation est en
outre reliée à la GTB, cela afin que cette dernière puisse être effectuée plus efficacement. Cela aura
également des répercussions sur la facture énergétique.
Tous les éléments sont prêts pour obtenir si besoin une couverture wifi complète dans le Musée Finde-Siècle Museum.
Éclairage
La situation existante exigeait d’ouvrir entièrement le faux plafond pour le remplacement de l’éclairage. Pour des raisons budgétaires et pour diminuer la charge de travail, il a été décidé d’aménager
sous ce faux plafond un système complet de rails qui comprenne à la fois l’éclairage de l’exposition et
des travaux. Ce système peut en outre alimenter en courant d’autres appareils de type projecteurs,
installations sonores, etc.
En sus de ces ajustements, on a opté pour un éclairage plus efficace en énergie, sous la forme d’un
éclairage DEL, très avantageux par rapport à l’éclairage halogène : d’une part, il ne nécessite pas de
remplacement rapide de l’ampoule ; d’autre part, ce type d’éclairage ne présente aucune baisse de
qualité en veille, ce qui est le cas pour l’éclairage halogène. Il présente aussi d’importantes économies de consommation d’énergie par rapport à l’éclairage halogène.
La consommation d’énergie des spots DEL utilisés est de 30% inférieure à celle de l’éclairage
halogène le plus efficace.
Lors du choix, de nombreuses recherches ont été faites quant au spot idéal qui satisfasse tous les
critères : qualité parfaite de la lumière, régularité et efficacité énergétique.
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Bâtiment
Le sol époxy-ciment existant était considérablement taché et impossible à nettoyer. Après consultation avec la Régie des Bâtiments, il a été décidé de poser un sol en polyuréthane.
Il a été procédé en divers endroits à des ajustements de l’architecture existante afin de la mettre
davantage en adéquation avec le Musée Fin-de-Siècle Museum, cela bien sûr en respectant l’architecture originale.
Le jour d’aplomb à hauteur du puits de lumière a été fermé. Cela était nécessaire, le pont thermique
provoquant régulièrement de la condensation à l’origine d’infiltrations d’eau dans les salles.
Les travaux de peinture nécessaires ont été réalisés.
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25
6. UN PARTENARIAT EXCEPTIONNEL ET MULTIDISCIPLINAIRE
Comprendre la fin de siècle ou l’art 1900, concevoir un musée pour rendre compte, faire découvrir et
ressentir l’art de cette fameuse époque sans intégrer la littérature, l’art du livre, la musique et l’opéra
en particulier, les nouvelles techniques de la photographie ou du cinéma, ce serait la rendre creuse,
nier sa spécificité. Certainement, les arts libéraux se sont toujours influencés mutuellement et le font
toujours. Cette interaction peut néanmoins être considérée comme l’essor même de la fin du XIX e
siècle. Réforme de l’art, réforme de la vie – on visait large, la Gesamtkunstwerk était la vision de
l’époque.
Les Beaux-Arts constituent le noyau du nouveau musée, mais il prend son sens grâce à un partenariat entre plusieurs institutions qui abritent de véritables joyaux en objets d’art, livres, photographies,
films ou archives pour évoquer tout au long du parcours cette cohabitation entre les arts.
La Bibliothèque royale de Belgique
Partenaire du musée, la Bibliothèque royale de Belgique est la bibliothèque
scientifique de l’Etat fédéral belge. Reconnue mondialement, elle conserve
une riche collection de cartes et plans, d’estampes, d’imprimés contemporains,
de journaux et médias contemporains, des manuscrits, des médailles, de la
musique ainsi qu’une collection précieuse. Depuis 2010, elle dispose aussi
d’un espace muséal permanent, LIBRARIUM, consacré à l’histoire du livre et
de l’écrit. Grâce à une riche sélection de livres, dessins, gravures et
documents musicaux, la Bibliothèque royale contribue de manière significative
au Musée Fin-de-Siècle Museum.
La Monnaie
La Monnaie est une des plus grandes maisons d’opéra en Europe. A côté des
productions d’opéra, elle présente aussi des concerts et de la danse. En 2011,
La Monnaie a été nommée ‘Opernhaus des Jahres’ par le magazine Opernwelt.
Ses collections comptent des pièces datant de 1700 (date de sa création) : programmes, articles de presse, affiches, photos, décors, croquis de costumes,
peintures et costumes. De ce riche fonds vous trouverez dans le Musée Fin-deSiècle Museum reconstitutions de maquettes d’opéra et esquisses, affiches,
partitions, livrets, invitations, photos des stars de l’époque ... autour de l’opéra
de Wagner et l’opéra symboliste.
Les Musées royaux d’Art et d’Histoire
Last but not least, c’est au travers des collections des Musées royaux d’Art et
d’Histoire et de la Cinémathèque royale de Belgique que la génération du
numérique sera informée sur les origines de ces techniques aujourd’hui si
communes et qui, il y a plus de cent ans, révolutionnaient le monde de l’image
et le regard de l’homme sur le monde.
En effet, les Musées royaux d’Art et d’Histoire possèdent – hormis des trésors
de l’archéologie nationale, des arts décoratifs européens et des instruments de
musique (exposés au Musée des instruments de musique) ou encore de
l’Antiquité classique et des civilisations non européennes – un fonds très riche
en photographies artistiques qui trouve son origine dans les années 1890, date
à laquelle le gouvernement belge fit l’acquisition d’un ensemble de photographies. Un coup d’envoi pour un musée de la photographie qui ne fut finalement
jamais réalisé.
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Cinémathèque royale de Belgique
Fondée en 1938, la Cinémathèque royale de Belgique conserve, quant à elle,
une très riche collection de films (de fiction et documentaires) réputée dans le
monde entier. Elle gère aussi un Centre de Documentation où sont conservés
des documents parfois très anciens (revues, coupures de presse, photos entre
autres). Celui-ci offre un large aperçu de l’histoire du cinéma, de sa genèse à
ses formes les plus actuelles. Enfin, la Cinémathèque possède également une
collection de superbes appareils, ancêtres du cinématographe, dont une partie
est exposée dans la ‘Wunderkammer’ de la Cinematek (rue Baron Horta).
La Région de Bruxelles-Capitale
La Collection Gillion Crowet
À la suite de la convention de partenariat signée en septembre 2006 entre la
famille Gillion Crowet, la Région de Bruxelles-Capitale et les Musées royaux
des Beaux-Arts de Belgique, la dation Gillion Crowet fut mise en dépôt au
musée. L’exposition ‘Les 20 chefs-d’œuvre de la collection Gillion Crowet’,
présentait à la fin de cette même année 2006, une première sélection de
l’ancienne collection privée. Forte de la réalisation de sa collection en dation, la
famille Gillion Crowet a voulu soutenir le projet de Musée Fin-de-siècle
Museum, conçu par les Musées royaux des Beaux-Arts, en lançant la réalisation des salles qui accueilleront la collection ainsi qu’en mettant en dépôt des
œuvres leur appartenant. La totalité de la collection est à présent abritée dans
l’écrin que constitue le Musée Fin-de-Siècle Museum. Désormais accessible au
public en exposition permanente, la collection prend place au cœur du circuit
Musée Fin-de-Siècle Museum pour souligner le rôle central de capitale Art
nouveau que jouait Bruxelles, au carrefour des arts et des avant-gardes.
Belfius
D’emblée séduite par le projet de création du Musée Fin de Siècle, Belfius a
tenu à s’y associer en prêtant d’ores et déjà aux Musées royaux des BeauxArts de Belgique six œuvres représentatives majeures issues de sa
collection : Les Pochards par James Ensor (1883), La danse par Xavier
Mellery (1888), Le jardin de Fernand Khnopff (1886), L’inondation par Emile
Claus (1892), Paysage d'hiver par Léon Spilliaert (1907) et Brunehilde par Geo
Verbanck (1908).
Dans un second temps, celles-ci seront complétées par plusieurs œuvres
graphiques notamment de James Ensor. A travers ce partenariat avec les
Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Belfius Banque et Assurances
entend assumer pleinement son rôle sociétal et apporter une réelle valeur
ajoutée à la collectivité, notamment en permettant un accès le plus large
possible à sa collection d’œuvres d’art.
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Outre ce partenariat avec les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, cet
engagement de Belfius à partager sa collection avec le plus grand nombre
s’exprime également à travers diverses expositions au sein de ses propres
bâtiments dans le cadre du programme « Culture pour tous » (ainsi, par
exemple, actuellement l’exposition temporaire « Maîtres de l’expressionnisme »
à visiter gratuitement tous les troisièmes samedis du mois jusqu’au 15 mars
2014 dans la Galerie d’art de Belfius) ; à travers une collaboration étroite avec
les musées belges dans le cadre d’expositions temporaires organisées en partenariat avec ceux-ci (p.ex. MSK - Musée des Beaux-Arts de Gand, Musée des
Beaux-Arts de Tournai, BAL - Musée des Beaux-Arts de Liège, …) et à travers
diverses expositions en collaboration avec les communes du pays (p.ex. exposition « Permeke tot Permeke » à Poperinge, …).
Belspo, la politique scientifique fédérale
C’est enfoncer une porte ouverte que de dire que notre pays se trouve face à
des défis d’envergure. Nous pensons par exemple au respect de l’objectif de
Barcelone (consacrer 3% du PIB à la recherche et au développement), à la
collaboration à la création d’emplois et au bien-être par l’innovation, à l’optimisation du fonctionnement de l’espace de recherche belge et à la lutte contre les
changements climatiques. Le département de la politique scientifique fédérale,
forte de ses 2800 collaborateurs, y apporte une contribution majeure.
Avec les programmes de recherche gérés par notre département, nous
transmettons au gouvernement des données fiables et validées lui permettant
de prendre des décisions en connaissance de cause dans le domaine du développement durable, de la lutte contre les changements climatiques, de la biodiversité, de l’énergie, de la santé, de la mobilité et de la société de l’information.
Nous gérons en outre la contribution belge à l’agence spatiale européenne
(ESA). Cette participation de la Belgique, cinquième financeur de l’ESA, est
d’importance stratégique pour notre pays, et capitale pour nos entreprises. Nous
offrons aux entreprises qui souhaitent participer aux différents programmes
AIRBUS une aide en R&D indispensable à leur positionnement dans le combat
impitoyable qui fait rage dans ce secteur au niveau mondial.
Les dix établissements scientifiques fédéraux qui relèvent du département
offrent aux scientifiques un cadre et un ensemble d’outils de recherche exceptionnels, et abritent des collections artistiques et historiques que viennent
admirer plus de 1,2 million de visiteurs par an.
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Bibliotheca Wittockiana
Pour sensibiliser le visiteur au rapport entre littérature, livre et art à travers la
reliure notamment Art nouveau, nous pouvons de plus compter sur la collaboration de la Bibliotheca Wittockiana, le seul musée au monde qui soit principalement consacré à la reliure d’art. Cette prestigieuse collection embrassant cinq
siècles, depuis la Renaissance jusqu’aux créations contemporaines, fut
constituée par l’industriel et bibliophile Michel Wittock.
Outre les reliures proprement dites, y sont conservées des maquettes de reliure
d’artistes belges de la fin de siècle comme Henry Van de Velde et Paul
Claessens ainsi que, pour Van de Velde, la série complète des fers à dorer,
gravés par Béarel à Paris, que le célèbre architecte belge a dessinés pour la
décoration de reliures Art nouveau.
Belnet
BELNET, le réseau national belge de la recherche, fournit des liaisons Internet
rapide aux universités, grandes écoles, centres de recherche et services publics
belges. Le SIST complète ces moyens en offrant un service de courtage d’informations à la communauté scientifique, au monde économique et social et aux
administrations publiques.
Enfin, la politique scientifique fédérale coordonne les investissements de
recherche menés par l’ensemble des pouvoirs publics du pays et veille à ce que
nos chercheurs puissent s’intégrer dans les réseaux de recherche internationaux. En ce sens, le département est au cœur de l’espace belge de la
recherche, et représente un pôle important de l’espace européen de la
recherche. La politique scientifique fédérale représente près de 30% du budget
belge total en matière de recherche.
La Politique scientifique fédérale chapeaute en outre plusieurs institutions
prestigieuses comme l’Academia Belgica à Rome, la Fondation BiermansLapôtre à Paris, la station de mesures du col de la Jungfrau dans les Alpes,
l’Académie royale des sciences d’Outre-mer, la Cinémathèque royale de
Belgique, l’Euro Space Center et l’Institut Von Karman. Ces institutions offrent à
nos chercheurs la possibilité de s’imposer au niveau international.
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La Régie des Bâtiments, l'expert immobilier de l'Etat fédéral
Une expertise en faveur du Musée Fin-de-Siècle Museum
La préservation du patrimoine architectural fédéral est une des tâches principales de la Régie des
Bâtiments. Depuis 2005, elle collabore à la réalisation du plan général de rénovation des bâtiments
des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique. C’est dans ce cadre que les salles de l’ancien
Musée d’Art moderne ont été rénovées afin d’y installer le nouveau Musée Fin-de-Siècle. La Régie
des Bâtiments a coordonné les travaux qui s’accompagnent d’un investissement de quelque
5 millions d’euros.
Dans un premier temps, les salles des expositions temporaires (niveaux – 3 et – 4) ont été rénovées.
Certains murs ont été abattus, l’éclairage a été adapté et tous les murs ont été repeints. Cet espace
rénové a été mis en service en mars 2012.
La deuxième phase de rénovation a englobé la rénovation des autres niveaux en sous-sol. Un sol en
marbre a été posé au niveau – 8 et certains murs d’exposition ont été abattus. Les techniques,
comme le câblage de données, la climatisation, l’électricité, les ascenseurs et la sécurité, ont été
adaptées et rénovées. Une attention particulière a été portée à la climatisation, à la sécurité et à
l’éclairage des salles.
Rénovation des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique
Le plan général de rénovation des bâtiments des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique a
comme objectif la sécurisation de ce précieux patrimoine, l’amélioration de l’harmonie architecturale
de la Place Royale et l’accroissement de la notoriété des musées. Ainsi, l’auditoire est en rénovation
complète afin de le rendre conforme aux normes actuelles en matière de confort, de fonctionnement
et de sécurité. Une entrée distincte sera également créée à la Place du Musée, pour les groupes de
visiteurs. Grâce à ces travaux, l’auditoire pourra fonctionner indépendamment du reste du musée. Les
groupes souhaitant visiter le musée bénéficieront d’un accès plus rapide.
Zoom sur la Régie des Bâtiments
La Régie des Bâtiments, organisme fédéral d’intérêt public, met des espaces de travail à la disposition
des administrations fédérales et assure la préservation du patrimoine architectural fédéral, le tout
dans une optique qualitative.
Le patrimoine fédéral dont elle assume la gestion, comprend quelques bâtiments remarquables.
Chaque année, quelques édifices et monuments de grande valeur retrouvent leur lustre d’antan.
Le Musée Magritte, le Théâtre Royal de la Monnaie, la Galerie des Dinosaures et la Galerie de
l’Evolution du Muséum des Sciences naturelles, la Porte de Hal, la Tour japonaise, le Musée des
Instruments de Musique, la Colonne du Congrès, ne sont que quelques réalisations de la Régie des
Bâtiments dans la Région de Bruxelles-Capitale.
Pour l’hébergement des fonctionnaires fédéraux, soit la Régie des Bâtiments loue des bureaux de
qualité, soit elle intervient en tant que maître d’ouvrage. Pour les grands projets, elle coopère avec
des partenaires privés (partenariat public-privé). En 2013, la Régie des Bâtiments a gagné le
« Partenariat Public-Privé Award ». La Régie des Bâtiments est également chargée de la construction
des écoles européennes en Belgique et agit en tant que maître d’ouvrage délégué pour le Conseil de
l’Union européenne. Le parc immobilier de l’Etat Belge géré en propriété atteint les 916 bâ timents
(environ 4,8 millions m2) et celui des locations est de 434 bâtiments (environ 2,8 millions m2).
La réalisation de chaque projet est toujours le fruit d’une collaboration efficace entre les différents
partenaires.
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La Loterie Nationale, « Premier mécène de Belgique »
Les bénéfices de la Loterie Nationale proviennent de la société. En subsidiant des projets
rencontrant l’intérêt de tous les joueurs, une grande partie de ces bénéfices retournent à la
société. Les subsides sont ainsi octroyés à un large éventail de secteurs d’activités à vocation
humanitaire, sociale, sportive, culturelle, scientifique et favorisant le prestige national. La totalité de ces subsides fait assurément de la Loterie Nationale le “Premier Mécène de Belgique”, un
titre prestigieux dont l’entreprise est très fière !
Conformément à la loi du 19 avril 2002 relative à la rationalisation du fonctionnement et de la
gestion de la Loterie Nationale, le Roi établit annuellement le plan de répartition des subsides,
par arrêté royal délibéré en Conseil des Ministres, sur proposition du ministre de tutelle de la
Loterie Nationale.
Le plan de répartition des subsides de l’exercice 2013 de la Loterie Nationale, estimés à
€ 214.035.000, est déterminé par l’arrêté royal du 17 juillet 2013 publié au Moniteur belge du
31 juillet 2013.
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7. MUSÉE FIN-DE-SIECLE MUSEUM ET BASE DESIGN
Base Design a été mandaté par les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique pour définir la
nouvelle identité du futur Musée Fin-de-Siècle Museum. Ce travail a débuté par la validation d’un nom
accrocheur et compréhensible par tous, pour se poursuivre par la création de l’identité visuelle de la
future institution. Base Design a, en parallèle, développé un système graphique transversal qui
permet aux différents musées qui composent les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique de
gagner en cohérence.
Le sceptre, la couronne, la construction graphique et la typographie forment les éléments de base de
cette même identité tandis que les couleurs sont utilisées pour différencier chaque musée. Il s’agit
d’un système ouvert et pérenne qui permettra aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
d’intégrer de nouvelles institutions dans le futur. Base n’emprunte jamais les sentiers battus. Base
Design se spécialise de manière multiple et plurielle dans les domaines du design graphique, de la
direction artistique, de l’audiovisuel, du copywriting et du design de typographies.
Bruxelles, New York, Barcelone, Madrid et Santiago du Chili deviennent donc des terrains d’expérimentations où nos créatifs prennent un malin plaisir à ne jamais restreindre leurs pratiques du design.
Cette soif de créativité est à l’origine de projets très hétéroclites pour des clients d’horizons très différents, tels que BOZAR, La Monnaie/De Munt, Delvaux, Kipling, Women’secret, BeTV, MoMA QNS et
bien d’autres.
Sa spécialité, c’est le changement.
Base Design
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L’Inde révélée. Les photographes pionniers (1850-1910)
06.12.2013 > 09.03.2014
JOHN MURRAY,
Taj Mahal, négatifs de
cire-papier, c. 1958 1962, 400 x 443 mm
Alkazi Collection of
Photography:
99.17.0047
L’EXPOSITION
La photographie s’est introduite en Inde dès les années 1840. L’importation des premiers appareils
photos et accessoires entraîna rapidement la création de sociétés photographiques à Calcutta
(aujoud’hui Kolkata), à Bombay (aujourd’hui Mumbai) ainsi qu’à Madras (aujourd’hui Chennai).
Le goût et la culture évoluant, les habitants de l’Inde furent de plus en plus nombreux à souhaiter être
immortalisés sur papier. Logiquement, le nombre d’entreprises photographiques s’accrût. Durant les
années 1860, les premiers établissements commerciaux apparurent dans les métropoles indiennes,
ainsi celui de Bourne & Shepherd. Avec l’arrivée des cartes postales, les vues de l’Inde créées dans
ces studios circulèrent encore davantage et répandirent l’iconographie du pays à une échelle
internationale.
La photographie était un médium utile pour rendre compte du développement technologique et
commercial d’un pays, mais aussi pour donner à percevoir sa diversité culturelle. Les photographes
pionniers qui parcoururent l’Inde cherchaient tout autant à valoriser les vastes complexes architecturaux que les paysages, en un seul cliché montrant l’ordre et la sérénité d’un système colonial
bienveillant. Avec le temps, cette forme de reportage commença à représenter un Raj fragilisé,
notamment à travers d’innombrables photographies de l’Insurrection de 1857, ou Première Guerre
d’Indépendance. Les clichés trahirent également l’état avancé de délabrement dans lequel se
trouvaient les monuments, et contribuèrent de la sorte à une sensibilisation pour la préservation du
patrimoine national.
Extraits de la Collection de Photographies Alkazi, les tirages de cette exposition, présentée dans le
cadre du festival « Europalia Inde », sont une sélection d’œuvres anciennes et rares, parmi lesquelles
figurent les premiers négatifs de
cire-papier, des tirages à l’albumine et des cartes postales.
L’exposition met en avant la culture syncrétique de l’Inde à travers quelques-unes des premières
images photographiques du pays. Celles-ci montrent comment l’architecture, le paysage et le peuple
mêlés concourent à donner une image du pays. Divisée en trois grandes sections, l’exposition débute
par les photographies d’Alexander Greenlaw. Face à un sujet architectural, Greenlaw produisait, dans
ses compositions, des effets spectaculaires qu’il obtenait en remplissant le cadre et en abaissant
l’appareil afin d’augmenter la grandeur et la stature du bâtiment. En 1853, établi dans le camp
britannique à Bellary près de Hampi, Alexander Greenlaw prit les premières photographies du site
Vijayanagara. Son esthétique réside dans une compréhension approfondie de l’architecture en tant
que partie intégrante du paysage.
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Pour faire écho aux œuvres de Greenlaw concentrées sur le Sud de l’Inde, l’exposition met à
l’honneur une série d’impressionnantes photographies réalisées par John Murray, un médecin militaire
d’origine écossaise qui se passionna pour la photographie dès 1849. Stationné près d’Agra dans la
province d’Uttar Pradesh, celui-ci nourrit un intérêt considérable pour l’architecture moghole de la
région. Tout au long des quarante années où il vécut et travailla en Inde, celui-ci photographia systématiquement les nombreux bâtiments célèbres d’Agra et de ses environs. Ces photographies sont
aujourd’hui reconnues comme les toutes premières du Taj Mahal, imprégnées de l’esthétique
pittoresque qui caractérisait les peintres paysagistes de l’époque précédente.
Pour cette exposition, ont été rassemblées des images extraites d’Oriental Races and Tribes
(1863 - 1866) de William Johnson, ouvrage pensé comme une série ethnographique, et de la série
People of India (1868-75), ensemble de huit albums commandés par le gouverneur général, Lord
Canning. Par ailleurs, l’exposition présente des cartes postales de villes ainsi que des tirages sur du
papier albumine réalisées par des photographes tels que Bourne & Shepherd, illustrant la façon dont
l’histoire culturelle indienne a toujours été profondément liée à la représentation de ses habitants.
L’exposition met l’ensemble de ces témoignages en relation avec les contextes sociaux, culturels et
historiques dont ils sont issus tout en soulevant la question de la soi-disant démocratisation de la photographie. De tels témoignages photographiques engagent à se demander si les photos de groupes
ethniques et de castes ne contribuaient pas plutôt à la hiérarchisation de la société indienne, et quel
pouvait, dès lors, être le rôle des puissances européennes.
Le catalogue de l’exposition est disponible en anglais.
SUR LA COLLECTION PRESENTEE
La Fondation Alkazi pour les Arts est vouée à la conservation de la Collection de Photographie Alkazi
et à l’étude de la photographie en générale. Elle concourt également à la préservation par le biais de
recherches sur la photographie. Initiée par Ebrahim Alkazi, la fondation s’est donné pour but de
contribuer à maintenir l’histoire culturelle indienne vivante. La collection comporte des albums
photographiques, des impressions simples, des négatifs sur papier et sur plaque de verre, des photographies peintes et des cartes postales. Elle est particulièrement tournée vers l’archéologie, l’histoire
de l’architecture, le développement urbain des villes coloniales, les études anthropologiques, ou
encore, la topographie. Pour plus d’informations : www.acparchives.com.
Cette exposition est présentée en collaboration avec la Fondation Alkazi pour les Arts ;
faisant partie du festival Europalia.Inde elle doit son existence au partenariat avec
Europalia International et avec le Conseil indien des Relations Culturelles
Commissaires: Rahaab Allana et Davy Depelchin
RETROUVEZ TOUT LE PROGRAMME SUR WWW.EUROPALIA.EU
Presse: [email protected] ou [email protected] T. 02 504 91 35
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9. INFORMATIONS PRATIQUES
MUSEE FIN-DE-SIECLE MUSEUM
Adresse
+32 (0)2 508 32 11
www.fine-arts-museum.be
1000 Bruxelles :
- Entrée principale pour les visiteurs individuels :
rue de la Régence 3
- Entrée pour les groupes (scolaires et adultes)
(avec ou sans guide) : place royale 2 (Gresham)
INFOS & TARIFS
- Entrée pour les personnes à mobilité réduite
(fauteuil roulant) : rue de la Régence 1A
Billets
Billets pour les visiteurs individuels : au guichet des Musées (vente jusqu’à 16h30)
Billets pour les groupes (visite libre) : uniquement sur demande via [email protected]
Visites guidées FR / NL / DE / EN / ES / IT / RU / EL / JAP / Langue des signes
Uniquement sur réservation via [email protected] +32 (0)2 508 33 33
Accessibilité
Parking Albertina/Congrès, via la rue des sols ou la place Poelaert
Métro : stations Gare centrale ou Parc (ligne 1)
Train : gare Bruxelles centrale
Tram : 92, 94
Bus : 27, 29, 38, 71, 95
Tarifs
8,00 € : Adultes 26-64 ans
6,00 € : Adultes + 65 ans ; adultes en groupes
2,00 € : Enfants et jeunes 6-25 ans, individuels ou en groupe ; personnes souffrant d’un handicap et
leur accompagnateur ; demandeurs d’emploi et bénéficiaires du revenu d’intégration
0,00 € : Enfants (jusqu’à 5 ans inclus) ; Amis des MRBAB; détenteurs d’une carte de presse ;
personnel enseignant belge ; membres de l’ICOM ; membres du VMV et de l’AFMB ; guides de la Ville
de Bruxelles ; membres du personnel de la Politique scientifique (Belspo)
Visioguides
Prix : 4 €
Disponible en néerlandais, français, anglais et allemand
Heures d’ouverture
Du mardi au dimanche, ouvert de 10h00 à 17h00.
Fermé le lundi, le 1er janvier, le 2e jeudi de janvier, le 1er mai, les 1er et 11 novembre, le 25 décembre.
MuseumShop
+32(0)2 508 34 20
[email protected]
MuseumBrasserie
+32 (0)2 508 35 80
MuseumCafé
+32 (0)2 508 34 91
[email protected]
[email protected]
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Equipe scientifique
Dr. Inga Rossi-Schrimpf
Conservateur œuvres sur papier art moderne
Dr. Francisca Vandepitte
Conservateur Sculpture moderne & Musée Constantin Meunier
Dr. Dominique Maréchal
Conservateur peintures XIXe siècle
Service de presse MUSEE FIN-DE-SIECLE MUSEUM
BE CULTURE
General Manager: Séverine Provost
Project Coordinators:
Charlotte Materne (FR) [email protected] - +32 (0)484 82 19 43
Lore Lambrechts (NL) [email protected] - +32 (0)478 43 66 67
T: (0)2 644 61 91 - [email protected] - www.beculture.be
Services aux Publics
MUSÉES ROYAUX DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE
Responsable - Isabelle Vanhoonacker
[email protected] - +32 (0)2 508 32 45
Service de Communication & Relations externes
Presse - Barbara Porteman
[email protected] - +32 (0)2 508 34 08
Promotion - Anne Goffart, Camille Préfole
[email protected] - +32 (0)2 508 34 09
[email protected] - +32 (0)2 508 34 76
Nocturnes & Events - Caroline Haraké
[email protected] - +32 (0)2 508 34 12
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