N°24 - 11,7 millions de Franciliennes et de - Région Ile-de
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N°24 - 11,7 millions de Franciliennes et de - Région Ile-de
bernard-Louis (page 2) laura (page 2) mathilde (page 3) daniel (page 3) myriem (page 3) Aroun (page 4) annick (page 4) frédérique (page 6) mercedes (page 6) Le journal du conseil régional 11, 7 millions de Franciliennes et de Franciliens Comment vivons-nous ? Sida : un combat sans frontières Ces migrants qui ont fait la région Transports : la parole aux usagers Région française la plus touchée par le VIH, l’Île-de-France soutient les pays les plus meurtris. P. 6 Bretons, Auvergnats, Italiens, Algériens, ont joué un rôle clé dans l’histoire de l’Île-de-France. P. 12 Entretien avec Jean-Claude Delarue, porte-parole de la Fédération des usagers des transports. P. 13 www.iledefrance.fr été 2009 – N° 24 2 en vue 07 | À LA UNE identité régionale 11,7 millions de Franciliennes et de Franciliens. Comment vit-on en Île-de-France ? Reportage Îliens et Franciliens P. 9 Point de vue Jean-Claude Boucherat, président du conseil économique et social régional (CESR), et le professeur Jean Robert. P. 9 11 545 entreprises de métiers de bouche sont en activité dans la région dont 4 622 boucheries charcuteries traiteurs 57 personnes bénéficient du programme régional de résidences d’écrivains associant un lieu, des auteurs et des publics. | en chiffres 13 529 Sorties, loisirs, 002-text bref 01spectacles… Pour trouver les informations nécessaires à leur séjour, les touristes peuvent s’adresser aux centres d’accueil régionaux du tourisme, ouverts par la Région et le comité régional du tourisme (CRT). Les derniers-nés sont situés dans les locaux de l’office du tourisme de Versailles, et, dès le 2 juillet, dans les aéroports d’Orly Sud et de Roissy CDG E. associations loi 1901 ont été créées en Île-de-France en 2008, contre 13 733 en 2007. 10 | tendances De plus en plus de Franciliens ouvrent des gîtes et des chambres d’hôte. 12 | Histoire Ces migrants qui ont fait l’Île-de-France. 13 | e ntretien Avec Jean-Claude Delarue, porte-parole de la Fédération des usagers des transports et des services publics. © bertrand desprez/agence vu 16 | alentours Le Vexin des promeneurs. Île-de-France, journal bimestriel du conseil régional, 35, bd des Invalides, 75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85. [email protected] îLE-DE-FRANCE | été 2009 | Nº 24 Le groupe francilien Gush est sélectionné pour faire partie des Avant-Seine, ces jeunes chanteurs qui participent au festival Rock en Seine, du 28 au 30 août. Les quatre musiciens dégagent, comme leur musique, une énergie contagieuse. ouverture h Une pop joyeuse et dansante, des voix harmonieuses, un jaillissement d’énergie. Gush signifie d’ailleurs « jaillissement » en anglais : ça tombe bien, c’est le nom de leur groupe. Yan, Mathieu, Xavier et Vincent sont unis par leur « amour partagé de la musique et du fromage de chèvre ! » Mais Gush, c’est à l’origine une histoire de famille : Vincent et Xavier sont frères, ils ont un cousin Yan, qui a lui-même un cousin Mathieu… Au début des années 2000, tout ce petit monde est au lycée, entre Bougival et la Celle-Saint-Cloud (78), joue dans des groupes, qui finiront par fusionner pour donner naissance à Gush. « Notre différence, c’est la diversité », explique Mathieu, « on chante tous les quatre et on change d’instruments. » Bientôt le premier album Le résultat : de la « pop dance », comme dit Yan, résultat du croisement de leurs influences, des Beatles au rock en passant par la soul et le reggae, une musique énergique et mélodieuse. Révélé par Internet et le bouche à oreille, Gush draine une grappe de fans qui communiquent leur enthousiasme sur leurs blogs. Le groupe a également bénéficié de la notoriété de la chanteuse Rose qui l’a choisi comme première partie pendant sa tournée en 2008. Autant dire que la scène de Rock en Seine, ils n’attendaient que ça : « On est très contents ! On est allé presque à chaque édition », raconte Yan, « on y a vu Radiohead, Beck, dément, et Björk, incroyable ! » Les Gush préparent leur premier album, après deux maxi en 2003 et en 2007, enregistré en analogique, « à l’ancienne ». « On ne voulait pas d’un son clinique et aseptisé », précisent Xavier et Vincent. Hier en Espagne, demain à Versailles, les quatre acolytes, qui, sous leurs épaisses chevelures, n’ont pas la grosse tête, veulent jouer partout et julie védie pour tous. l h www.myspace.com/wearegush www.rockenseine.com © David Sauveur/agence vu 238 400 c’est le nombre d’intentions d’embauches des employeurs franciliens pour 2009. H La marche des fiertés homosexuelles (Gay Pride) défilera le 27 juin à Paris, sous un mot d’ordre : « 1969-2009, Fier-e-s de nos luttes, à quand l’égalité réelle ? » freins culturels h C’est à Mitry-Mory (77) que se concentre en ce moment l’essentiel des travaux qui mobilisent près de 200 personnes. Des travaux importants puisqu’il s’agit d’élargir deux ponts-rails, pour créer une quatrième voie, dédiée au trafic du RER B, qui n’aura plus à partager les voies avec d’autres trains : il roulera sur deux voies réservées. De plus, il faut remplacer le poste d’aiguillage de la gare de Mitry-Claye par un matériel informatisé plus performant, garant d’une meilleure fiabilité du trafic. Ces travaux, engagés depuis 2008, vont se poursuivre jusqu’à 2012. Malgré les désagréments (gares fermées avec bus de remplacement mis en place par la SNCF), les 242 000 usagers de la ligne auront tout à y gagner, compte tenu des difficultés actuelles ! La desserte sera omnibus et donc simplifiée : tous les trains s’arrêteront dans chaque gare. La fréquence sera plus importante en période de pointe : un train toutes les trois minutes entre Gare du Nord et Aulnay-sousBois (93), et un toutes les six minutes entre Aulnay-sous-Bois et Mitry-Claye, et entre Aulnay-sous-Bois et Aéroport Charles-deGaulle 2. Parallèlement, les travaux de mise en accessibilité des gares pour les personnes à mobilité réduite sont engagés dans douze gares de la ligne nord : La Courneuve-Aubervilliers, Le Bourget, Drancy, Le Blanc-Mesnil, Aulnay-sous-Bois, Sevran-Beaudottes, Villepinte, Parc des expositions, Sevran-Livry, Le Vert-Galant, Villeparisis et Mitry-Claye. Les quais sont rehaussés, les ascenseurs installés ou rénovés, les escaliers mécaniques modernisés… l (92) clichyla-garenne h www.modernisation-rerb.fr | L’Île-de-France à l’honneur à Cannes, avec trois prix décernés lors du festival 2009. Un prophète de Jacques Audiard (photo) a remporté le Grand Prix. La Région lui avait accordé une aide de 482 000 euros. Nuits d’ivresse printanière de Lou Ye, aidé pour la postproduction, a gagné le prix du Scénario. Enfin, Alain Resnais, qui présentait Les Herbes folles, aidé à hauteur de 560 000 euros par la Région, a reçu le prix exceptionnel pour sa carrière. Au total, neuf films présents à Cannes étaient soutenus par le conseil régional. l Coup de pouce. Rue Médéric, une résidence HLM va être équipée de capteurs solaires thermiques. Mise en service en septembre 2010. h Daniel Siguret, directeur de l’opération de modernisation du RER B nord pour Réseau ferré de France (RFF). h « Le chantier est un mal nécessaire : s’il n’y avait pas de problèmes, on n’aurait pas besoin de faire des travaux ! Il était temps de moderniser cette ligne, pour rendre le trafic plus régulier. à terme, les usagers seront gagnants bien sûr. » Futur en Seine attire les Franciliens (93) Noisyle-Grand C’est parti pour le chantier de la nouvelle gare ! Objectif : augmenter la capacité d’accueil et rendre plus agréable ce pôle de transports (gare RER et gare routière). Mise en service dès 2010. « Ces travaux étaient nécessaires, mais il aurait fallu élargir le tunnel entre Châtelet et Gare du Nord, qui est la cause principale des retards. Mais avec les quais rehaussés, les gens ne pourront plus traverser les voies. » « Ces travaux arrivent avec dix ans de retard ! L’accessibilité des gares, c’est très bien. Mais si le RER B doit partager les voies avec le CDG Express (future liaison entre Roissy et Paris), les trains h Corinne Dupont, des usagers auront présidente de l’Association maires des villes du RER encore du retard. » des B et maire de Mitry-Mory. | (77) montereau Le château prend l’eau ! Il va devenir une Maison de la Seine destinée aux touristes et aux classes de découverte. SNCF sur le RER B nord. 77 L’Île-de-France primée à Cannes On trouve tout à la future Samaritaine : des commerces, 7 000 mètres carrés de logements sociaux, une crèche de 60 berceaux, un hôtel, etc., font partie du projet. Des ponts à élargir, des quais à rehausser dans les gares pour permettre un meilleur accès au train. Les travaux en cours au nord de la ligne B du RER rendront la ligne plus régulière, même si dans l’immédiat ils perturbent le trafic et les usagers. H Renaud Duffet, conducteur TEMPS FORTS (75) Paris (95) SaintOuenl’Aumône h Directeur de la publication : Jean-Paul Huchon. Directeur de la publication délégué : Hervé Marchal. Comité éditorial : Catherine Barbaroux, Jean-Michel Thornary, Patricia Blanchard-Bouvelot, Hervé Marchal, Pierre Chapdelaine. Rédacteur en chef : Pierre Chapdelaine Secrétaire générale de rédaction : Isabelle Chouffet. Rédactrice-reporter : Julie Védie. Ont collaboré à ce numéro : Chauzy et Gaudelette, Pascale Eliabel, Saïd Taki. Couverture : Claudine D o u r y / A g e n c e Vu . C o n c e p tion : Rampazzo et Associés. Réalisation : /Franck Widling. Impression : Île-de-France est édité à 4 880 000 exemplaires sur papier recyclé 57 g par Lenglet Imprimeurs. ISSN en cours. Dépôt légal à parution. Yan, Mathieu, Vincent et Xavier (de gauche à droite) ont créé Gush quand ils étaient encore au lycée. 10,5 millions d’euros, c’est ce que la Région dépense pour l’insertion par l’activité économique en 2009. | L’heure des grands travaux pour le RER B nord Gush en scène Expression des groupes politiques. focus 92 Mitry-Mory Noisy-le-Grand ’’ Mathilde D’AUVIGNY, Colombes (92) SNCF Quais réaménagés, matériel rénové, nouvelles rames Portrait Le groupe est sélectionné pour le festival Rock en Seine 14 | t ribunes | 93 © getty images/afp Lutte contre le sida : un combat planétaire. 650 000 millions bref 002-text d’euros vont lettrine être investis par le syndicat des transports d’Île-de-France pour l’achat de 130 nouvelles rames dans le RER A. à l’affiche 95 Saint-Gratien Colombes Déjà centre d’art contemporain, l’abbaye de Maubuisson va accueillir des œuvres d’art également dans son parc, à l’initiative de la Région et du Département. © cap digital 06 | p lanète | ’’ Myriem TAHIRI, Paris (18e) © Véronique Amon/ service communication ville de Mitry-Mory Face-à-face : Jean-Paul Huchon dialogue avec deux Franciliens. Baromètre des Franciliens, sondage OpinionWay. P. 5 BALISES ’’ Laura DECKERT, Saint-Gratien (95) “ Des fois, ça craint chez moi quand je rentre tard le soir : l’ambiance n’est pas tranquille pour les filles. Alors je sors avec mes grands frères ! h 04 | F AITS ET GESTES ’’ Bernard-Louis LE PROVOST, Courbevoie (92) “ © franck ferville/agence vu Le groupe francilien Gush est sélectionné pour le festival Rock en Seine. Le RER B nord à l’heure des grands travaux. P. 3 “ La vie est chère à Paris pour les étudiants ! On est obligé d’économiser sur la nourriture et de manger des aliments fast food. © david sauveur/agence vu 02 | EN VUE libres Paroles de FRANCILIENS “ La banlieue n’est pas bien desservie ! Pas assez de trains, ni de bus. Il faut des transports nocturnes pour les jeunes ! © David Sauveur/agence vu | Quand je vivais à Paris, je me disais : la banlieue jamais. Depuis trois ans, j’habite à Courbevoie : c’est calme. Je ne regrette pas ! © David Sauveur/agence vu été 2009 © David Sauveur/agence vu SOMMAIRE EN vue en VUE 3 Quarante lieux, près de 300 événements, 30 conférences, un village numérique, des manifestations internationales, 15 prototypes technologiques… Organisé début juin par le pôle de compétitivité Cap Digital, Futur en Seine a permis aux Franciliens de découvrir la ville numérique du futur ! Cette fête populaire autour des nouvelles technologies a rempli son objectif : promouvoir le savoir-faire francilien en matière d’innovation numérique. Avec, parmi les prototypes dévoilés, un robot touriste (photo)… www.futur-en-seine.org l | îLE-DE-FRANCE été 2009 | Nº 24 4 faits et gestes © DENIS DARZACQ/AGENCE VU « Il va falloir cravacher ! » Choisis par l’Institut CSA, Annick Lejay et Aroun Ben Romdane ont rencontré Jean-Paul Huchon, président du conseil régional. Ils ont évoqué la situation des transports en commun, mais aussi l’avenir du plateau de Saclay. Extraits. “ Il faut rénover le système des RER à bout de souffle © david sauveur/agence vu ” h Annick Lejay (Paris, © david sauveur/agence vu 8e), employée dans un cabinet d’assurance. h Aroun Ben Romdane (Montreuil, 93), ingénieur en électronique. | îLE-DE-FRANCE été 2009 | Nº 24 Aroun ben Romdane : Les usagers expriment leur mécontentement face à la saturation de certaines lignes. Que pouvez-vous faire ? JEAN-PAUL HUCHON : Vous avez raison, il faut parler de saturation de certaines lignes de métro et de RER. Face à cet engorgement, il faut rénover le système des RER qui est à bout de souffle : le matériel est souvent vétuste et les rails n’ont pas été conçus pour supporter un tel trafic. Des travaux lourds sont engagés sur l’infrastructure, pour supprimer les goulets d’étranglement par exemple. Quant au renouvellement du matériel, il est en cours. C’est un effort financier très important. Annick Lejay : Sur certaines lignes, comme le RER A, c’est terrifiant ! Jean-Paul Huchon : Sur cette ligne, l’enjeu est de remplacer les trains actuels par d’autres à deux niveaux. Ils sont commandés. Les premiers arriveront dès la fin de l’année 2010. Il y en a pour 1,3 milliard d’euros. Un mot aussi sur la ligne 13 du métro, qui est la plus difficile. Nous allons prolonger la ligne 14 jusqu’à la mairie de Saint-Ouen. Cela soulagera la ligne 13, mais le trafic voyageurs augmente de 5 % par an. Il va falloir cravacher et ne pas se contenter de réparer l’existant. Il faut repenser l’organisation des transports, avec des projets tels Arc Express et les tangentielles. Annick Lejay : Qui prend la décision de supprimer du personnel dans des gares ? Jean-Paul Huchon : Ce sont les entreprises, la RATP ou la SNCF. Nous avons signé avec elles un contrat qui prévoit la présence d’agents sur les quais. Si tel n’était pas le cas, il faudrait revoir ces contrats. Aroun ben Romdane : Quelle est votre position par rapport au développement du plateau de Saclay ? Jean-Paul Huchon : Rassembler dans un même lieu des universités, des laboratoires et des entreprises de pointe, c’est une bonne idée. Mais réaliser le transfert d’universités, c’est une opération extrèmement lourde. Pour l’heure, la Région n’a pas été associée à la réflexion. Nous souhaitons l’être. Après tout, nous avons déjà assumé la réalisation de grandes opérations sur le plateau de Saclay, comme le Synchrotron. Annick Lejay : On nous sensibilise à la protection de l’environnement. Mais il faudrait encourager le recyclage, par exemple pour les tissus... Jean-Paul Huchon : Oui. Je viens de visiter une « ressourcerie » vers Mantes-la-Jolie. C’est un bel exemple, qui illustre aussi les efforts qui sont engagés pour développer une économie solidaire. Il n’y en a que deux actuellement en Île-de-France. Nous souhaitons qu’une trentaine s’implantent dans notre région. l en direct DU CONSEIL RÉGIONAL focus Troisième mandat du conseil régional des jeunes Un bouclier professionnel pour 100 000 salariés Pour les jeunes Franciliens âgés de 15 à 23 ans qui s’intéressent à la vie de leur région, le conseil régional des jeunes est le moyen de peser sur les décisions qui les concernent ! Inscriptions du 26 juin au 15 octobre sur www.iledefrance.fr/crj2009. l à l’heure de la crise, la Région, l’état et les partenaires sociaux viennent de signer une convention pour sécuriser les parcours professionnels des Franciliens. | La Région veut sensibiliser les futurs travailleurs sociaux aux violences faites aux femmes. C’est souvent vers eux, ainsi que vers les personnels médicaux, que se tournent les femmes victimes de violences, et ils sont démunis face à ces situations complexes. Une H (77) VernouLa-Cellesur-seine Mes cabanes au domaine de Graville… La Région y a soutenu la construction de deux nouvelles cabanes dans les arbres, un logement pour les touristes. (78) Rosnysur-Seine La forêt devient plus accessible, y compris aux personnes handicapées, grâce au réaménagement de la route Madame, ancienne voie royale longue de 2,5 kilomètres. (91) épinaysous-Sénart Chantier en cours au lycée Maurice-Eliot ! Datant des années 1970, l’établissement va être agrandi : création de lieux de vie, de salles de classe, d’un jardin… (94) Ivrysur-Seine Une belle entrée pour le département ! Création de pistes cyclables, de places de stationnement et de jardins. D’ici à 2010, la porte d’Ivry aura changé de visage. C’EST LANCÉ | AGENDA Sécurisation des parcours professionnels formation adaptée aux étudiants qui se destinent au travail social est en cours d’élaboration. Le contenu pédagogique abordera des notions comme la connaissance du droit national et européen en la matière, la sensibilisation à l’écoute et à l’accompagnement. rebonds h Mobiliser tous les dispositifs en matière d’emploi et de formation pour limiter l’impact de la crise sur les Franciliens, c’est l’objectif de l’accord signé récemment par la Région Île-de-France, l’état et les partenaires sociaux, avec des priorités communes : éviter les licenciements, mettre à profit les périodes de sous-activité pour renforcer la qualification des salariés et assurer la reconversion des Franciliens qui perdent leur emploi. Les trois partenaires peuvent ainsi conjuguer leurs forces pour faire face à la crise. L’état dispose de programmes d’appui aux entreprises et aux secteurs professionnels pour anticiper les mutations économiques. Les syndicats administrent des organismes paritaires, notamment celui chargé du droit individuel à la formation. Et la Région Île-de-France intervient pour la formation professionnelle, | En 2015, le canal Seine-Nord… Les présidents des Régions Île-de-France, Picardie et Nord-Pas-deCalais ont signé le protocole d’intention préalable à la réalisation du canal Seine-Nord. Cette infrastructure fluviale, qui reliera en 2015 le Bassin parisien au Benelux, est nécessaire au développement économique de l’Europe du nord-ouest, mais aussi à la lutte contre le réchauffement climatique : accessible aux bateaux de 4 400 tonnes, le canal permettra de faire transiter environ 14 millions de tonnes de marchandises, l’équivalent de 500 000 camions en moins sur les routes. l Parrainage interentreprises Rapprocher les acteurs économiques d’un même territoire afin qu’ils tissent un réseau, c’est l’objectif de PLATO. Ce concept européen de parrainage interentreprises a déjà fait ses preuves dans les Hauts-de-Seine et va être appliqué à la vallée scientifique de la Bièvre, laquelle concentre de nombreuses activités scientifiques et technologiques. Là où il a été expérimenté en Europe, PLATO a permis, en moyenne, une progression de 15 % de l’emploi et de 30 % du chiffre d’affaires des sociétés du territoire. l La Région, l’un des principaux pilotes de la formation en Île-deFrance, poursuit son travail de concertation sur ce vaste dossier. Huit rencontres se sont déroulées ces dernières semaines entre les élus franciliens, le président de la Région, Jean-Paul Huchon, les enseignants et formateurs et les entreprises, dans des lycées, des universités et des centres de formation. Parallèlement, un forum ouvert sur www.iledefrance.fr a recueilli les questions des professionnels et des jeunes. Enfin, ces états généraux des formations se clôtureront par une grande journée ouverte à tous à la Villette le 29 juin. Plus d’infos : www.iledefrance.fr l Cours de langues étrangères. Protéger les lacs de l’Essonne C’est un territoire naturel de près de 100 hectares, coincé entre ViryChâtillon et Grigny (91). Une centaine d’espèces d’oiseaux y nichent, dont deux protégées (sterne pierregarin, martin-pêcheur), tandis que plus de 250 espèces végétales y sont recensées. Un territoire dont la riche biodiversité doit être protégée et valorisée. Plusieurs projets vont y être réalisés à l’initiative de la Région : inventaire des oiseaux et des champignons, réalisation d’un parcours pédagogique… l La qualité de l’environnement Là où vous vivez en île-de-France, Êtes-vous ou nonentre de lales qualité est-ce quesatisfait les relations de l’environnement ? gens sont… Les transports en commun Dans votre vie quotidienne, Actuellement, là où vous vivez êtes-vous satisfait diriez-vous ou non en Ile-de-France, des les transports en commun que inégalités sociales ?sont… Logement En Ile-de-France, pensez-vous à votre avis, trouve-t-on facilement qu’un jeune puisse trouver un logement ? un premier emploi… Quatrième édition du TEC Îlede-France, forum francilien de la compétitivité numérique, organisé par la Confédération générale des petites et moyennes entreprises à Marne-la-Vallée, au centre de congrès du Disney’s Hotel New York. Deux conférences plénières, 28 ateliers thématiques. Informations sur www.tec-paris.com. 94 Viry-Châtillon 77 91 Vernou-la-cellesur-seine en image | le 6 juillet, de 15 h 30 à 16 h 30 Sur le site Internet www.iledefrance.fr, chat avec Jean-Paul Huchon, président du conseil régional, et Francine Bavay, vice-présidente chargée du développement social, de l’économie solidaire, de la santé et des handicaps. Le thème : « Les solidarités en Île-de-France ». Jusqu’au 15 août les 26 et 27 septembre Spectaculaire, la fête des Sorties culturelles. Deux jours de spectacles et de rencontres avec les artistes franciliens. Entrée gratuite. Quartier Paris Rive Gauche, Paris 13e. NTM et Manu Chao à Solidays ! Les uns entament, l’autre clôture… Tandis que les NTM reviennent à Solidays après leur passage mémorable de l’année dernière (photo), Manu Chao, lui, squatte pour la première fois la scène du festival de Solidarité sida ! également au programme The Do, Groundation, Keziah Jones… Et bien d’autres ! Rendez-vous sur l’hippodrome de Longchamp, les 26, 27 et 28 juin. l h Plus d’infos : www.solidays.com ce que pensent les franciliens Très heureux 34 % Assez heureux 53 % Pas vraiment heureux 8% Pas du tout heureux 4% Ne se prononcent pas 1% La qualité des relations entre les gens Diriez-vous qu’enest-ce ce moment, Là où vous vivez, que l’activité économique les relations entre les gens sont… ? en île-de-France est… 78 Ivry-sur-seine Exposition sur les bases de loisirs en Île-de-France, présentée sur les murs du conseil régional, 35, boulevard des Invalides, Paris 7e. Le bonheur de vivre Actuellement,êtes-vous êtes-vousheureux heureux Actuellement, oupas nonde devivre vivreen enîle-de-France île-de-France?? ou Rosny-sur-seine le 1er juillet notamment pour les adultes à la recherche d’un emploi ou d’une nouvelle orientation professionnelle. Chaque année, plus de 70 000 Franciliens utilisent ces dispositifs. Grâce à cet accord, dans chaque situation de crise, la société ou le salarié recevra une réponse unique et coordonnée, avec un calendrier de mise en œuvre. Cette action partenariale devrait bénéficier en priorité aux travailleurs les moins qualifiés des petites et moyennes entreprises, ceux qui ont peu accès à la formation. à terme, la mobilisation commune de ces trois partenaires essentiels en temps de crise pourrait toucher près de 100 000 personnes. l baromètre états généraux des formations | | © Laurent Attias | © Christophe mercier/île-de-france | JEAN-PAUL HUCHON | © les lacs de l’essonne face-à-face faits et gestes 5 Très bonnes 17 % Plutôt bonnes 69 % Plutôt mauvaises 10 % Très mauvaises 2% Ne se prononcent pas 2% Très satisfait 16 % Assez satisfait 57 % Pas vraiment satisfait 20 % Pas du tout satisfait 6% Ne se prononcent pas 1% Très satisfait 15 % Assez satisfait 43 % Pas vraiment satisfait 25 % Pas du tout satisfait 14 % Ne se prononcent pas 3% Très facilement 2% Assez facilement 10 % Assez difficilement 43 % Très difficilement 40 % Ne se prononcent pas 5% Moral au beau fixe La difficulté à se loger n’entame pas le moral des Franciliens. Malgré un rebond de 4 points, seulement 12 % des habitants considèrent qu’il est facile de trouver un logement dans la région. La disparité demeure forte entre les résidents de Paris intra-muros et les Yvelinois qui sont respectivement 6 % et 23 % à considérer qu’il est facile de trouver un logement. En revanche, les indicateurs de qualité de vie restent au vert. Le bonheur de vivre en Île-deFrance se stabilise ce mois-ci à 87 %. C’est dans les Yvelines et à Paris que la proportion de « très heureux » continue d’être la plus élevée (42 % et 40 % respectivement). Dans le même temps, les relations entre les gens sont toujours bonnes pour 86 % des Franciliens. Cependant, cette percep- tion varie selon l’âge : seuls 4 % des 18-24 ans les considèrent comme « très bonnes », contre 27% des 60 ans et plus. Les Franciliens sont également de plus en plus nombreux à être satisfaits de la qualité de l’environnement (73 %) : un taux record ! Les Parisiens sont toujours les plus sévères mais ils sont à nouveau contents de la qualité de l’environnement (65%). Enfin, les Franciliens demeurent majoritairement satisfaits des transports en commun dans la région (58 %). Dans ce domaine, les difficultés continuent d’être plus fortes dans les départements de la grande couronne : seuls 39, 40 et 45 % des habitants du Val-d’Oise, de l’Essonne et de la Seine-et-Marne se déclarent satisfaits sur ce sujet. Bruno Jeanbart, Directeur des études politiques, OpinionWay Sondage réalisé par téléphone pour « Île-de-France » du 27 avril au 3 mai 2009 sur un échantillon de 900 personnes, représentatif de la population francilienne âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. | îLE-DE-FRANCE été 2009 | Nº 24 à la une 7 francilienne à l’étranger | Dans certains pays d’Afrique de l’Est, comme ici en Ouganda, la prévalence du VIH se stabilise, notamment grâce aux campagnes d’information et de prévention. | | © Gilles alignon/ratp étrangère en île-de-france | Avec 37 millions de déplacements journaliers, dont 8 millions dans les transports en commun, la mobilité est au cœur des modes de vie des Franciliens. 11,7 millions de Franciliennes et de Franciliens Comment vit-on en Île-de-France ? Dans la région métropolitaine la plus dynamique d’Europe qui devance le Grand Londres en termes de richesse par habitant, tous les modes de vie cohabitent, se croisent, se mêlent. Ils sont un fil conducteur pour mieux comprendre l’identité régionale. Enquête sur l’art de vivre en Île-de-France. modes de vie h À deux pas de la tour Eiffel, à la Cité de l’architecture et du patrimoine, de grandes signatures de l’urbanisme exposent leur vision du « Grand Paris ». Des projets audacieux qui enthousiasment certains visiteurs et en laissent d’autres plus perplexes. Cette multiplicité d’appréciations fait rapidement place à une seule et même question : « Comment vivrons-nous dans dix, quinze ou vingt ans dans cette vaste métropole francilienne ? » Cette interrogation est d’autant plus centrale que les modes de vie sont une composante essentielle de l’identité francilienne. Difficile pour autant de faire le portrait-robot du Francilien dans une foule de 11,7 millions de personnes ! Si on en croit François Mauriac, « Paris est une solitude peuplée ; une ville de province est un désert sans solitude ». En fait, cette réalité parisienne est désormais francilienne : 35 % des foyers franciliens comptent une personne. Dans certains quartiers de la capitale, le taux de personnes vivant seules peut grimper jusqu’à 60 %. Mais gare à la généralisation : il conviendrait en fait de parler des solitudes, tant elles recoupent des réalités très différentes, entre l’étudiant et la personne âgée, entre le célibataire endurci et l’immigré en attente d’un éventuel regroupement familial. À côté de ces solitudes aux visages si différents, il y a une multitude, toute aussi diverse, avec une variété de coutumes alimentaires, de traditions, de langues, mais également avec des façons | îLE-DE-FRANCE é t é 2 0 0 9 | Nº 24 8 à la une à la une 9 Avec un taux de fécondité de 1,85 enfant par femme, l’Île-de-France est un véritable berceau de l’Europe. Toujours en mouvement… « Mais qu’est-ce qui fait courir les Franciliens ? » Près d’un habitant sur deux l’avoue : ici, les journées sont immanquablement trop courtes ! Le rapport au temps semble être un ciment de l’identité régionale, une conséquence directe de cette hyperactivité que l’on retrouve dans toutes les grandes métropoles, et donc, a fortiori, dans cette région qui est la plus riche d’Europe. Dans son rapport1, le conseil économique et social régional (CESR) évoque une possible tendance à la sédentarité, si les zones d’activité parviennent à se rapprocher des lieux de résidence. Une préoccupation qui est le fil rouge du schéma directeur adopté en 2008 par les conseillers régionaux. Mais il faudra du temps pour que cette perspective se traduise dans les faits. Pour | îLE-DE-FRANCE é t é 2 0 0 9 | Nº 24 Îliens et franciliens Appelés massivement pour faire fonctionner les services publics dans les années 1950, les Antillais d’Île-de-France affichent leur créolité, en attendant la reconnaissance. racines h Madras, hibiscus, rhum arrangé : les visiteurs débarquent aux Antilles… porte de Versailles. Ce mardi 5 mai, la Foire de Paris bat son plein. Sur scène, la troupe Siguines, basée à Gentilly (94), prend la suite des Grands Ballets de la Martinique. Cuisine créole et biguine ne font pourtant pas oublier les débats de fond. Loin des cartes postales exotiques, quelque 600 000 personnes originaires des DOM-TOM vivent en métropole, dont plus de la moitié en Île-de-France. Sur la situation sociale en Guadeloupe ou en Martinique, ils ont un avis, forcément. Franciliens… et Parisiens Une région jeune : les 20-39 ans représentent plus de 30 % de la population. Ville la plus emblématique du monde, avant même New York ou Londres, Paris demeure le pivot des identités franciliennes. démographie Cette crise du logement souligne la question des inégalités sociales et géographiques. L’Îlede-France est une terre de contrastes, avec ses « corridors » de riches, un « triangle d’or » situé à l’ouest où vivent 60 % des cadres franciliens et bon nombre des redevables de l’impôt sur la fortune, et des poches de pauvreté où se concentrent toutes les difficultés économiques et sociales. Mais, entre ces deux mondes que tout oppose, des espaces intermédiaires se développent, notamment grâce à des programmes urbains qui misent sur la mixité sociale. Enfin, il y a Paris. Si les modes de vie n’ont rien à voir entre un arrondissement de la capitale et une commune de la Seine-et-Marne, Paris demeure le pivot des identités franciliennes. « Paris représente un cas tout à fait exceptionnel de rayonnement, d’attractivité et de potentiel d’identification », explique Jean Robert, auteur du rapport Modes de vie et identité(s) francilienne(s), aujourd’hui et demain. Pour lui, « c’est la ville la plus emblématique du monde, avant même New York ou Londres. (…) Être Parisien, c’est vivre au milieu de symboles universels. » Une fierté largement communicative à tous les Dossier réalisé par Pierre Chapdelaine Franciliens… l Au bas de l’échelle Mais ils ont aussi un mal-être, ici. Le sentiment d’hommes et de femmes qui ne trouvent pas leur juste place. Un flou qui se retrouve jusque dans leur dénomination. Dans son ouvrage sur les Antillais d’Île-de-France1, la journaliste et coauteur Samia Messaoudi opte pour « Français des Antilles » ou « Métro-Caribéens ». L’anthropologue Dolorès Pourette, elle, souligne que bon nombre d’analyses historiques, sociologiques et démographiques des migrations les ignorent : « La plupart de ces analyses choisissent comme critère de définition du fait migratoire, celui de la nationalité. Est « immigrée » toute personne résidente qui n’a pas la nationalité française2 ». Appelés dans les années 1950 pour assurer le fonctionnement des administrations, des hôpitaux et des transports en commun, les Franciliens des Antilles ont vite déchanté. Plus de cinquante ans après, beaucoup restent cantonnés dans les emplois les moins qualifiés de la fonction publique. Souvent, leur parcours résidentiel a commencé par l’hôtel ou un meublé vétuste. Aimée Iscaye a eu plus de chance : « J’avais une cousine qui vivait déjà ici. » Un pied à Paris et la tête dans les étoiles : arrivée en métropole en août 1964 (elle dit « en France »), elle rêvait de « la mèrepatrie ». Elle voulait travailler dans l’armée de l’air. Finalement, ce sera la RATP. Après son divorce, elle achète un appartement et se pose à Villiers-le-Bel (95). Elle s’engage dans la vie associative, anime des ateliers créoles. Et redécouvre ses racines. Dès 1998, Aimée participe à la marche pour commémorer l’abolition de l’esclavage. « Ça a résonné en moi », dit-elle. Aujourd’hui, elle veut sensibiliser les jeunes. « à nous, on nous a caché notre histoire. Eux, ils peuvent la vivre. Mais beaucoup sont encore dans la pierre chapdelaine négation. » l 1. Antillais d’ici, les Métro-Caribéens, de Samia Messaoudi et Mehdi Lallaoui, éditions Au nom de la mémoire, 2009. 2. Des Guadeloupéens en Île-de-France, de Dolorès Pourette, éditions Karthala, 2006. si c’est dû à la proximité d’Eurodisney », dit-il en observant une urbanisation à l’américaine. « Tout est à angle droit. Ça en devient caricatural. Il faudrait de temps en temps ranger les règles et les équerres… » | « Un laboratoire social » des étrangers vivant en France résident en Île-de-France. 31 % des Franciliens vont régulièrement au cinéma, contre 21 % des habitants dans les autres régions. Près d’un Francilien sur deux va au musée au moins une fois par an. 77 % des Franciliens partent en vacances, contre 62 % de l’ensemble des Français. Les associations franciliennes comptent millions d’adhérents. 4,3 40 % des Franciliens ne sont pas allés voter lors des municipales de 2008. C’est 11 points de plus que le taux d’abstentions en province ! En revanche, avec 347 000 nouveaux inscrits sur les listes en 2007, l’Île-de-France avait connu la plus forte augmentation de sa population électorale. | | • Modes de vie et identité(s) francilienne(s), aujourd’hui et demain, rapport publié par le conseil économique et social régional. www.cesr-iledefrance.fr. 1. Modes de vie et identité(s) francilienne(s), aujourd’hui et demain. Rapport du conseil économique et social régional. année », concède Patrick Legris, président de l’association Bussy durable. À l’expression « ville-dortoir », il préfère celle, plus anglosaxonne, de « villepyjama ». D’ailleurs, ici, la mode est à l’anglosaxonne. « Je ne sais pas point de vue 40 % SAVOIR + • Atlas des Franciliens en quatre volumes : territoire et population, logement, population et modes de vie, activité et emploi. www.iaurif.org. Bussy-Saint-Georges a vu sa population multipliée par 36 en vingt ans ville de 22 000 habitants et l’une des communes les plus jeunes de la région : 50 % des Buxangeorgiens ont moins de 30 ans. « Ce n’est pas facile d’absorber près d’un millier d’habitants supplémentaire chaque de la population francilienne est urbaine. Pourtant, 80 % du territoire régional est rural ! La moitié des Franciliens vivent à moins de 20 kilomètres de Notre-Dame-deParis. Le professeur Jean Robert, auteur du rapport « Modes de vie et identité(s) francilienne(s) » (à gauche sur la photo) et Jean-Claude Boucherat, président du conseil économique et social régional (CESR). h Jean-Claude Boucherat « Définir l’identité des Franciliens, c’est mieux comprendre qui ils sont, la manière dont ils vivent dans la métropole francilienne, leurs habitudes de travail, de loisirs, de déplacements, leurs pratiques culturelles, tout ce qui constitue leurs modes de vie. C’est à partir de cette photographie que des institutions comme le conseil régional et le conseil économique et social régional peuvent participer à la conception de politiques publiques qui accompagnent les Franciliens dans leur vie quotidienne. C’est, par exemple, le rôle du schéma directeur de l’Île-de-France. Il y a donc bien une vraie interactivité entre la formation de l’identité francilienne et les actions impulsées par les institutions régionales. » h Jean Robert « L’identité francilienne | Record | Parfois, la croissance démographique de l’Îlede-France donne le vertige. Au cœur de la ville nouvelle de Marnela-Vallée, Bussy-SaintGeorges (77) a vu sa population multipliée par 36 entre 1985 et 2006 ! Le village est devenu une | © david sauveur/agence vu REPORTAGE Communauté en quête de reconnaissance © claudine doury/agence vu distinctes de vivre ensemble. Ainsi, les Portugais, qui sont, de loin, la communauté étrangère la plus importante en Île-de-France, constituent aussi le groupe le plus dispersé géographiquement. À l’inverse, certaines nationalités sont très concentrées. C’est le cas, notamment, des Chinois, des Américains, des Cambodgiens ou des ressortissants des pays de l’ex-Yougoslavie. Cette ouverture sur le monde qui caractérise l’Île-de-France souligne un mouvement de fond qui a façonné l’identité régionale : on vient ici pour travailler. Certes, le rapport au travail n’est plus celui qui prévalait au xix e siècle, avec un monde professionnel reposant sur des métiers et une vie collective très structurée. Les parcours professionnels sont moins linéaires, plus chaotiques. Les structures mêmes de l’économie changent. En vingt-cinq ans, l’Îlede-France a vu disparaître la moitié de ses emplois industriels. Bien sûr, elle reste encore la première région industrielle du pays, mais cette mutation économique a remis en cause l’existence des banlieues ouvrières qui jouaient un rôle non négligeable dans l’organisation de l’espace francilien. | 96 % l’heure, le Francilien a visiblement des frissons dans les jambes… Chaque jour, pour des raisons professionnelles ou personnelles, plus de 500 000 d’entre nous sont en dehors du territoire régional… Quant aux temps de trajet, ils augmentent au fur et à mesure que les constructions de logements s’éloignent des principales zones d’activité économique. Trouver un logement ! Rares sont les Franciliens à ne pas être confrontés à ce cassetête… La montée en puissance du problème a même eu raison d’une spécificité régionale : durant longtemps, les déménagements rythmaient la vie d’un résident. Désormais, le logement social n’est plus une étape, il est devenu un refuge obligé. Publiée début 2009, une note de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France souligne cette évolution inquiétante. La durée moyenne de résidence dans le parc locatif social est passée de 8,3 ans en 1984 à 13,1 ans en 2006. Dans le même temps, la demande de logements sociaux, elle, demeure au même niveau… © Bertrand desprez/agence vu-La géode/adrien fainsilber © Claudine doury/agence vu REPÈRES Ambiance tropicale à la Foire de Paris. La carte postale ne fait pas oublier la situation plus complexe des 300 000 Métro-Caribéens qui vivent en Île-de-France. • Exposition « Le Grand Pari(s) », à la Cité de l’architecture et du patrimoine (place du Trocadéro, Paris 16e). Entrée gratuite. Jusqu’au 22 novembre 2009. est multiple, mais il existe des éléments fédérateurs. Souvent, les identités régionales nous viennent de l’histoire. On assume un héritage, c’est relativement simple. En Île-deFrance, c’est un peu différent. La part de l’héritage est beaucoup plus faible. C’est une identité qui se construit à partir des individus qui, par cercles concentriques, opèrent des choix. C’est une des composantes du laboratoire social francilien, qui présente de nouvelles façons de vivre. On le voit aujourd’hui avec, dans Paris, une activité sociale jeune, très intense, qui permet à tous genres de vie de s’exprimer. De même, ce laboratoire social est illustré par le renouveau de la première couronne qui a commencé par des opérations d’urbanisme, mais aussi par des modes de vie qui n’ont rien à voir avec la vie de la banlieue d’autrefois. » h Sur le site www.iledefrance.fr/lesfranciliens, retrouvez l’interview intégrale de Jean Robert et le rapport du conseil économique et social régional. | îLE-DE-FRANCE é t é 2 0 0 9 | Nº 24 10 tendances | En plus de leur formation initiale, les propriétaires de gîtes “etcomplémentaires de chambres d’hôte sont très demandeurs des formations de Gîtes de France : usage de l’anglais, vu et approuvé par vous Rock © cdt 77 Rock en Seine 2009 Trois scènes, plus de quarante artistes invités (Just Jack, Esser, MGMT, Oasis, The Prodigy…), des expositions, et même un festival pour enfants… h Du 28 au 30 août 2009 repérages Silencieux, simple à utiliser et non polluant, il n’a que des avantages, le scooter électrique ! On fait le plein sur l’une des prises réparties sur une quarantaine de bornes à Paris et une trentaine en proche banlieue ; ou chez soi, sur une prise 220 volts, et il faut alors compter entre quatre et six heures de recharge. Plus d’une vingtaine de modèles sont disponibles pour un coût allant de 1 200 à 3 500 euros. La mairie de Paris subventionne l’achat à hauteur de 25 % du prix, jusqu’à 400 euros. Cette subvention, réservée aux Parisiens, concerne les 50 cm3. ” tourisme vert Avec plus de 1 100 gîtes et chambres d’hôte Domaine national de Saint-Cloud, 92210 Saint-Cloud. www.rockenseine.com Les Franciliens ont le sens de l’accueil ! Environnement Festival de la Terre Trois jours de fête pour la Terre à l’initiative de l’association Terralliance. Animations pour les enfants, ateliers, conférences, expositions, concerts… h Du 26 au 28 juin 2009 | actions h Espace mobilités électriques, 16, rue de la Tour-des-Dames, 75009 Paris. Tél : 01 53 20 09 69. www.espacemobelec.fr (carte des bornes à Paris et en proche banlieue). Encourager le covoiturage, mettre à disposition des salariés des modes de transport alternatifs… Un plan de déplacement d’entreprise (PDE) consiste à proposer aux salariés des moyens de transport doux. Un exemple unique en France : le groupe immobilier Icade met à disposition de ses salariés deux navettes fluviales électriques entre la station de métro Corentin-Cariou et le siège, le long du canal Saint-Denis à Aubervilliers (93). La Région a décidé d’encourager ces PDE en créant le dispositif Pro’mobilité. Les PDE bien conçus permettent de réduire de 5 à 25 % l’usage de la voiture. Musique La voix dans tous ses éclats © Jacques LE GOFF / ADEME Atrium de Chaville et parc Pierre-Lagravère de Colombes (92). Tél. : 01 41 91 27 64. www.vallee-culture.fr Théâtre Festival Aquarelle et compagnie Plus de 300 œuvres présentées pendant le week-end d’ouverture et environ 150 aquarelles exposées tout l’été… h Du 4 juillet au 30 août 2009 Plusieurs lieux à Milly-la-Forêt (91) Tél. : 01 64 98 67 72 - www.aquarellecompagnie.fr Lectures, théâtre… Saison 2009 à Villarceaux Promenade littéraire sur le thème des carnets de voyage, théâtre en plein air, concerts dans le cadre du Festival d’Île-de-France (www.festival-idf.fr)… h Les 28 juin, 12 et 14 juillet, 6 et 27 septembre © S. Ouzounoff Domaine de Villarceaux, 95710 Chaussy. www.iledefrance.fr/villarceaux | îLE-DE-FRANCE été 2009 | Nº 24 La famille Fagot a apprécié le confort, le calme et la convivialité du gîte de Dominique Beaumont, près d’étampes (91). Des retraités qui aménagent les anciennes chambres des enfants, des propriétaires qui souhaitent valoriser leur patrimoine en ouvrant un gîte rural... De plus en plus de Franciliens se lancent dans l’aventure ! Peu d’inconvénients et beaucoup d’avantages, surtout quand une subvention régionale les aide à monter leur projet. terroir h « C’est du travail, mais quel plaisir quand on aime recevoir ! » Et le sens de l’hospitalité, Dominique Beaumont n’en manque pas ! Cette jeune retraitée, propriétaire avec son mari d’une ferme ancienne près d’Abbéville-la-Rivière (91), a aménagé avec goût ses premières chambres d’hôte, puis son gîte en 2005. Depuis, elle a reçu des hôtes de tous horizons : des Israéliens, des Slovaques, des Anglais, et même des Franciliens, comme la famille Fagot, originaire de Colombes (92), venue passer une semaine de vacances. « C’est plus convivial que l’hôtel, et plus pratique avec les enfants », explique Catherine, tandis que ses deux fils et son mari Stéphane jouent dans la cour de la ferme. « On est autonome puisque le gîte comporte une cuisine, et financièrement c’est beaucoup plus accessible ! » Aujourd’hui, le gîte de l’Orme est en travaux : le couple Beaumont H Pour en savoir plus • L’aide régionale : www. iledefrance.fr et au 01 53 85 56 15. • La législation en vigueur sur les chambres d’hôte et les gîtes ruraux : www.inforeg. ccip.fr (Fiches pratiques). transforme un bout de grange en un nouveau gîte et une grande chambre d’hôte. La Région, qui souhaite développer cette offre d’hébergement touristique, propose une aide financière à ces propriétaires. Les Beaumont ont ainsi bénéficié de près de 8 500 euros pour les travaux en cours, un coup de pouce décisif. « Cette activité ne rapporte pas de quoi remplacer un salaire, il faut qu’un membre de la famille ait un travail fixe », souligne Dominique, dont le mari, François, est agriculteur. Il a fallu plus d’un an de travaux pour créer cet espace de trois niveaux au cœur de l’abbaye. Installée autour du salon de musique, la bibliothèque musicale propose une collection de 1 300 manuscrits, léguée, il y a deux ans, à la fondation par le pianiste François Lang. Parmi ces documents datant du xvie au xxe siècle, des éditions annotées de Claude Debussy, des manuscrits de Fauré, des lettres et épreuves corrigées de Berlioz, des premières éditions de Couperin, Haydn, Mozart… h Abbaye de Royaumont, 95270 Asnières-sur-Oise. Tél : 01 30 35 59 00. www.royaumont-bibliotheque-francois-lang.fr © j. johnson Expositions © isabelle eshraghi/agence vu Plusieurs lieux dans Paris. Tél. : 01 48 40 62 49. www.mysterebouffe.com La navette fluviale électrique du groupe Icade transporte plus de 400 salariés chaque jour. Un lieu | La bibliothèque musicale de l’abbaye de Royaumont Tréteaux nomades Pour cette dixième édition du festival itinérant des arènes de Montmartre : du théâtre en plein air pour tous publics. h Du 17 août au 6 septembre 2009 Le scooter électrique, un mode de transport citoyen et pratique. Une idée | Privilégier les transports alternatifs pour aller au travail Au pied du Palais omnisports de Paris-Bercy, 75012 Paris, et dans toute l’Île-de-France. www.festivaldelaterre-idf.org Quatrième édition pour ce festival de chant qui propose des concerts, des ateliers et des spectacles. h Du 3 au 7 juin 2009. Espace Loisirs de Sèvres, | | Des services administratifs en ligne Un objet | Le scooter électrique création d’un site Internet. C’est important car ils sont acteurs du tourisme local, des ambassadeurs de leur territoire ! Catherine Boussi, directrice des Gîtes de France de Seine-et-Marne | Des visites de la bibliothèque musicale et des activités seront proposées au grand public. Inscrire son enfant à la cantine, ou faire des démarches d’état civil sur Internet, cela faciliterait la vie des Franciliens ! Une bonne idée que la Région a décidé de soutenir, avec le Webpass, une aide réservée aux communes ou aux groupements de communes qui proposent au moins cinq services interactifs. Le tout doit être accessible aux personnes handicapées. www.artesi-webpass. com l Donnez votre avis iledefrance.fr/plansdechets Des ordinateurs pour les associations franciliennes © ateliers sans frontières | © isabelle eshraghi/agence vu sortir tendances 11 Assoclic Île-de-France, c’est le nom de l’appel à projets lancé par Ateliers sans frontières avec l’aide de la Fondation RATP, visant à offrir 1 000 ordinateurs aux associations œuvrant dans l’éducation, la formation ou l’intégration professionnelle. Candidature avant le 27 juin. Résultats en septembre : www.assoclic.org l Les saisonniers préfèrent le gîte à l’hôtel Héberger des touristes peut quand même améliorer l’ordinaire : « Le gîte nous rapporte environ 6 000 euros par an », déclare de son côté Sylvie Galindo. Elle est propriétaire du gîte Les • Pour trouver Nymphéas, près de Crécy-la-Chapelle (77), qui une chambre bénéficie de l’attractivité d’Eurodisney. Il est déjà d’hôte ou un plein pour la moitié de l’été 2010 ! Tout comme gîte en Île-deFrance : Dominique et François dans l’Essonne, Sylvie www.gites-dereçoit parfois des travailleurs saisonniers. Bref, france.com ce mode d’hébergement a le vent en poupe : en ou à Paris : www. Seine-et-Marne, le département le plus doté, on hotesqualiteparis. est passé de 453 chambres d’hôte et gîtes en 2005 fr à plus de 550 en 2009. l julie védie | îLE-DE-FRANCE été 2009 | Nº 24 12 histoire les dates clés Les provinciaux ont l’exclusivité de certaines activités tels les Morvandais pour le flottage du bois. 1872 Sur les 2 millions de personnes habitant à Paris, 1,3 million viennent d’ailleurs. 1881 La proportion d’étrangers en région parisienne est deux à trois fois plus importante que dans le reste de la France. 1968 Seuls 23 % des Algériens arrivés en Île-de-France vivent à Paris intra-muros. Entre 1982 et 1990 La population étrangère augmente de 2,8 % en Île-de- France, alors qu’elle diminue de 3,6 % dans le pays. 1999 Les Portugais, avec plus de 568 000 ressortissants, représentent la communauté la plus importante. identité Bretons, Auvergnats, Italiens, Algériens Ces migrants qui ont fait l’Île-de-France 1 2 4 Quart d’heure historique coup de gueule Jean-Claude Delarue, Fédération des usagers des transports « Les usagers des transports ne peuvent plus attendre ! » Tous au bain « Le bain et le miroir », deux expositions parallèles sur les soins du corps et les cosmétiques à travers l’Histoire : l’une à Paris couvrant la période de l’Antiquité au Moyen Âge, l’autre à écouen pour la Renaissance. h Jusqu’au 21 septembre 2009. Musée de Cluny, 6, place Paul-Painlevé, 75005 Paris. Musée national de la Renaissance, château d’écouen, 95440 écouen. Renseignements : 01 53 73 78 16 (Cluny) / 01 34 38 38 50 (écouen) – www.rmn.fr Porte-parole de la Fédération des usagers des transports et des services publics, Jean-Claude Delarue sait donner de la voix. Depuis le 20 mai, avec d’autres organisations d’usagers et des syndicats, il arpente les gares franciliennes, faisant signer sa pétition pour exiger la modernisation des transports en commun d’Île-de-France. Le bassin de la Villette fête ses 200 ans En deux cents ans, le bassin de la Villette a eu plusieurs vies : réserve de l’eau apportée de la rivière Ourcq pour alimenter la capitale, lieu de promenade et bassin d’agrément à sa construction, puis port de commerce riche d’entrepôts entre 1820 et 1950… Une exposition gratuite retrace son histoire. h Jusqu’au 26 juillet 2009. Pavillon Delouvrier, IDF : La cristallisation du débat autour de points noirs, comme la ligne 13 ou le RER A, ne risque-t-elle pas d’occulter une vision d’ensemble des transports en Île-de-France ? Jean-Claude Delarue : Il est normal que nous relayions avant tout ce que réclament les usagers. La première demande, c’est que les trains soient enfin à l’heure. Pour les utilisateurs, les conséquences sont parfois très lourdes. Certaines entreprises refusent aujourd’hui de vous recruter si vous habitez sur certaines lignes qui cumulent les retards. L’autre grande revendication porte sur la saturation du réseau. La ligne 13 du métro parisien est un exemple mondial de ce qu’il ne faut pas faire ! Cela étant, nous sommes tout à fait conscients qu’il faut engager d’autres chantiers, en particulier pour développer le transport de banlieue à banlieue. Parc de la Villette, 75019 Paris. Le château de Beynes fait peau neuve Le château de Beynes (78) n’a jamais été ouvert au public. Il va enfin être réhabilité pour y accueillir un centre d’interprétation du patrimoine médiéval. Les citoyens sont mis à contribution pour participer à cette rénovation grâce à la Fondation du patrimoine : www.fondation-du-patrimoine.com. Quand les militants font l’Histoire (1) Dans les années 1940, Montparnasse est le bastion des Bretons. (2) Les montreurs d’ours de l’Ariège exhibaient leur animal aux Parisiens moyennant finance. (3) Dans les années 1920, les Savoyards avaient trouvé un filon : ouvrir les huîtres dans les grandes brasseries parisiennes. (4) Le métier de porteur d’eau, réglementé dès 1803, a été monopolisé par les Auvergnats. Des Auvergnats porteurs d’eau aux maçons italiens, en passant par les nourrices bretonnes et les ouvriers algériens... Leur participation a été décisive pour le développement économique de l’Île-de-France ! terre d’accueil h Difficiles à quantifier, mais décisives pour le dynamisme de la région parisienne, les vagues d’immigration successives, en provenance des autres régions françaises puis du monde, ont construit la richesse de l’Île-de-France. Dès le xviie siècle, les maçons creusois sont sollicités sur les chantiers de la capitale. Sous l’Empire, les ouvriers du Nord embauchent dans l’industrie textile, les Auvergnats se font conducteurs de fiacre ou porteurs d’eau, tandis que les Normands sont réputés comme tailleurs de pierre ou paveurs. Jusqu’aux années 1850, les provinciaux viennent surtout du nord du pays (au-dessus d’une ligne Saint-MaloGenève). Ensuite, la tendance s’inverse avec l’arrivée du chemin de fer : Bretons, habitants du Massif Central, puis Landais, Gascons, Corses, Basques… se regroupent, s’entraident, reforment des quartiers. Les terrassiers bretons ont, par exemple, largement participé à la construction du métro. | îLE-DE-FRANCE été 2009 | Nº 24 Les migrants de l’étranger arrivent dès le début du xixe siècle, attirés par le dynamisme industriel et commercial de la région. Ce sont des travailleurs manuels, des étudiants ou des intellectuels. Certains sont réfugiés politiques, exilés économiques : tels les Italiens pendant l’entre-deux-guerres, habitant dans l’Est parisien, puis vers Montreuil ou Nogentsur-Marne ; ou encore les Espagnols à partir de 1939, qui s’installent près de leur lieu de travail, dans les banlieues en pleine expansion comme BoulogneBillancourt, Saint-Denis ou Aubervilliers. Fondus dans le décor La construction des grandes infrastructures (autoroutes, périphérique, aéroports) mobilisa les immigrés algériens, espagnols et portugais dès les années 1960. Ils participent à la création des grands ensembles avant de s’y loger progressivement, quand se résorbent les bidonvilles aux portes de la capitale où ils sont contraints de s’entasser à leur arrivée en France. Au fil des années, les provinciaux, tout en gardant leurs attaches, se sont fondus dans le décor, devenant à leur tour des Parisiens, tout comme les étrangers, devenus des Julie védie Français pour beaucoup. l H En savoir plus • Ces provinciaux qui ont fait Paris, de Nathalie Dargent, éd. Sélection du Reader’s Digest Intitulée « Le don des militants, les objets du communisme », l’exposition retrace plusieurs décennies de communisme à travers l’engagement de ses militants qui en ont conservé les objets : tracts, affiches, œuvres d’art (Boris Taslitzky, César, Di Rosa…). L’exposition a été réalisée en lien avec les archives de la mairie d’Ivry (94). l h Jusqu’au 3 janvier 2010. Musée de l’Histoire IDF : Ces retards sont parfois dus à du matériel vieillissant, à des infrastructures qui n’ont pas été renouvelées. Il y a aussi des incidents provoqués par des usagers. Comment responsabiliser tout le monde pour mieux faire fonctionner les transports publics ? Jean-Claude Delarue : Bien sûr, il y a des usagers qui se comportent de façon incivile. En revanche, ce qui est caractéristique de la galère actuelle des voyageurs, c’est le fait que les transports en commun ont été durant très longtemps délaissés par tous les gouvernements. Les grands progrès remontent à une trentaine d’années ! De plus, la SNCF a donné clairement la priorité au TGV, qui est devenu sa vitrine commerciale. Cela s’est fait au détriment du reste du matériel. vivante, 31, boulevard Théophile-Sueur, 93100 Montreuil. Renseignements : 01 48 70 61 62. www.museehistoirevivante.com • L’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé), www.lacse.fr • Médiathèque AbdelmalekSayad, Cité nationale de l’histoire de l’immigration, au 01 53 59 15 92. www.histoireimmigration.fr Histoire du communisme à travers la presse du Parti communiste. © isabelle eshraghi/agence vu © archipel studio/Pierre Hybre 3 IDF : La Région a présenté voici près d’un an son plan de mobilisation en faveur des transports. Que vous inspire-t-il ? Jean-Claude Delarue : Nous l’avons très bien accueilli parce qu’il permet de rénover l’existant et de créer enfin des transports de banlieue à ban- « Cela fait un an que le plan de mobilisation pour les transports a été présenté par la Région. Tout le monde doit mettre de l’argent sur la table. Maintenant. » © claudine doury/agence vu Dès le XVe siècle entretien 13 lieue. Un an après, on se demande ce qui se passe ! Quelque 18 milliards sont nécessaires sur dix ans. La Région est prête à apporter les deux tiers du financement. Mais on se demande si tous les acteurs vont mettre de l’argent sur la table ! L’argent pour les transports en commun ne peut pas provenir seulement des collectivités locales, ni de la SNCF ni de la RATP. Il faut l’intervention de l’état. Tout le monde le dit. Il faut le faire, maintenant. IDF : Avec des associations d’usagers et des organisations syndicales, vous lancez une pétition. Quel est le but de cette initiative ? Jean-Claude Delarue : Nous savons que le seul mécontentement des usagers ne suffit pas. Il faut créer un mouvement très fort pour que l’ensemble des partenaires, l’état, la Région, les entreprises de transports, mettent tous leurs moyens tout de suite. On ne va pas attendre encore dix à quinze ans ! IDF : Il s’agit de montrer que les usagers et les personnels peuvent faire cause commune ? Jean-Claude Delarue : Il y a des moments où ils sont en désaccord, surtout lors des grèves. Mais quand DATES 1939 Naissance à Paris. 1965 Professeur d’anglais. Il sera ensuite professeur d’histoire des Etats-Unis à Paris-VII. 1970 Création de la Fédération des usagers des transports et des services publics. 1974 Pour obtenir l’installation de murs antibruit, il organise des barrages routiers. 20 mai 2009 Lancement de la pétition pour la modernisation des transports en Île-deFrance. une grève s’arrête, les problèmes des usagers, eux, ne s’arrêtent pas ! Alors oui, il y a des points communs entre les uns et les autres. Quand on travaille dans le service public, on a envie que ça marche bien ! Quand il y a un dysfonctionnement, et l’usager et le salarié sont mécontents. IDF : L’arrivée du conseil régional à la tête du Stif, l’autorité organisatrice des transports franciliens, est encore récente. Quel bilan tirez-vous de ce pilotage ? Jean-Claude Delarue : Plus personne n’accepterait aujourd’hui que le chef de l’état, comme le faisait le président Pompidou, décide de l’installation d’un escalier mécanique à la gare Saint-Lazare ! Mais, dans le même temps, les Régions n’ont pas les ressources leur permettant d’assumer toutes seules la gestion des transports en commun et des projets aussi gigantesques. L’aide de l’état reste donc nécessaire. Mais là, vraiment, les problèmes des usagers n’ont pas de frontières. S’il y a un secteur de la vie publique où l’on devrait oublier les calculs politiques pour chercher le bien commun, c’est bien celui des transports en commun ! l Chiffres clés 16 lignes de métro, 5 lignes de RER, 4 lignes de tramway, 1 ligne de métro fluvial, 42 lignes de bus nocturnes Noctilien, 443 gares desservies par le réseau Transilien (SNCF). Le nombre de déplacements quotidiens dans les transports collectifs en Île-deFrance est estimé à 8 millions. Ligne 13 du métro : 550 000 voyageurs chaque jour, 22,4 kilomètres de ligne, 40 minutes en moyenne pour parcourir son tracé desservi par 32 stations. RER A : la ligne la plus fréquentée du monde avec presque 1 million de voyageurs quotidiens, 76 kilomètres avec 46 gares desservies, 7 départements traversés sur les 8 que compte l’Île-de-France. entretien réalisé par pierre chapdelaine | îLE-DE-FRANCE été 2009 | Nº 24 14 tribunes tribunes 15 | îLE-DE-FRANCE été 2009 | Nº 24 | Transports : l’urgence ! | FRONT NATIONAL nationaux et indépendants CENTRE ET APParentés L’Île-de-France française ! Non... Demain a commencé ... au Grand Paris de Sarkozy : des dizaines de milliers de « logements sociaux » en plus, des « tours » partout, le bétonnage des derniers espaces naturels NI 6 membres et agricoles, davantage de dettes et Martine Lehideux d’impôts. Réenraciner l’Île-de-France est louable. Mais on la livre à une mondialisation hostile à la civilisation de l’Europe chrétienne, de ses monuments et de ses paysages. l Tél. : 01 53 85 68 52. [email protected] En Île-de-France vivent un peu plus de 11 600 000 habitants. Chaque jour, 900 000 Franciliens viennent travailler à Paris, et près de 300 000 Parisiens font le chemin inverse. Christian Blanc, en lien avec les élus du Nouveau Centre, a proposé au président « L’Île-de-France de la République de doit devenir doter notre région centre 8 membres d’un nouveau métro capitale. » régional automaLaurent Lafon tique tout en accélérant la modernisation du réseau actuel. Parce que le plan de Christian Blanc porte non seulement sur les transports mais aussi sur l’écologie, l’économie, la culture ou l’architecture, il porte en lui notre ambition pour que la région Île-de-France devienne enfin capitale. l www.nouveaucentre-iledefrance.com | © conseil régional/DR Le président de la Répulogement et n’exerçant complètement celle blique a annoncé que des transports en commun que depuis l’état était de retour en 2006. Mais on peut être perplexe devant Île-de-France. « Chiche », une telle volonté interventionniste lorsque lui répondent les élus l’on connaît la situation financière de l’État ! démocrates Restent par ailleurs bien des et centristes ! « Il ne faudrait pas questions sur la compatibiCar la situation qu’au temps de la lité des projets de l’état avec dégradée du “vision” succède ceux du conseil régional traGDC 17 membres logement ou celui d’une duits dans le schéma direc“grande illusion”. » des transports teur régional d’Île-de-France Bernard Lehideux da ns not re (Sdrif) approuvé, rappelonsrégion est d’abord le résultat d’un sousle, à une large majorité. Il ne faudrait pas investissement chronique de l’état depuis qu’au temps de la « vision » succède celui plus de trente ans, le conseil régional n’ayant d’une « grande illusion » … l pas de compétence explicite en matière de www.democrates-idf.fr – Tél. : 01 53 85 68 84. Contrairement aux Bretons, aux Picards, aux Lorrains ou aux Alsaciens, les Franciliens n’ont pas le sentiment de posséder une identité régionale forte. Cette situation puise certainement ses racines dans la constitution historique de l’Île-deFrance. Pendant très longtemps, et aujourd’hui encore, dans le langage courant, quand on se réfère à l’Île-de-France, on parle de « la région parisienne ». Pour un grand nombre de FranMP 37 membres ciliens, le point de repère reste Paris. La fierté de vivre à proximité de la capitale économique Roger Karoutchi et politique de la France fait que nos concitoyens ont tendance à s’identifier à la ville reconnue internationalement, plutôt qu’à un territoire dont la constitution est le fruit d’un découpage somme toute récent, et « l’Île-de-France et non d’une évolution historique à Paris ont dorénavant part entière. Ainsi, l’identité régio- vocation à sceller nale en Île-de-France manque de un destin commun force et de reconnaissance immé- sur des projets diate. En vue de réaliser la synthèse ambitieux. » entre la volonté d’affirmer l’identité francilienne et le respect des réalités départementales, il est nécessaire de rassembler la population francilienne autour d’une grande ambition collective et fédératrice. Les projets du Grand Paris constituent certainement ce trait d’union entre les territoires de la région capitale pouvant servir de socle à la constitution d’une véritable identité francilienne. Grâce à l’initiative de Nicolas Sarkozy, l’Île-de-France et Paris ont dorénavant vocation à sceller un destin commun sur des projets ambitieux afin de pouvoir, ensemble, rivaliser avec les grandes métropoles européennes et mondiales. En changeant la donne, en réaffirmant le rôle de l’état, au niveau financier, au niveau des règles de droit, au niveau de l’impulsion urbanistique et architecturale, le président de la République rompt avec la pratique conservatrice et immobile de ces dernières décennies et réveille la perspective d’un nouveau souffle et d’une nouvelle identité solidaire, dynamique et moderne. l Roger Karoutchi, président du groupe Majorité présidentielle, secrétaire d’état chargé des relations avec le Parlement Site : www.ile2france.org Groupe démocrate et centriste Questions sur l’Île-de-France | Les politiciens de gauche comme de droite aiment tellement l’immigration que certaines minorités ont acquis une influence incontournable dans de nombreuses zones franciliennes. Elles imposent alors aux Français leur mode de vie et leur culture incompatibles avec nos valeurs européennes et les racines de notre civilisation FN 9 membres occidentale. Sans répit, vos élus du Front national luttent pour que Marie-Christine Arnautu cette situation cesse et que l’Île-deFrance redevienne une région prospère et française. l fnidf.com, [email protected]. Tél. : 01 53 85 67 80. | | © conseil régional/DR © conseil régional/DR Soutenir l’artisanat à la suite des annonces pour le Grand Paris et notre vision du devedu président de la Répunir de la région. Notre territoire, les acteurs blique sur le Grand Paris, je économiques et sociaux, les collectivités, les demande au nom des élus populations ont besoin d’une perspective du groupe CACRPG qu’un cohérente pour l’avenir de l’Île-de-France. débat démocratique Une vision qui ne peut se satisfaire de l’addisur le schéma directeur tion de projets parfois contradictoires. Nous régional d’Île-de-France pensons que dans l’intérêt des populations et (Sdrif) s’ouvre de toute des territoires il est indispensable de prendre CACRPG 27 membres u r g e n c e . en compte des réflexions émaEn effet, le nant de l’état et des travaux des Gabriel Massou regain d’in- « Un grand débat équipes d’architectes. térêt de l’état pour les projets démocratique pour Il est aujourd’hui nécessaire régionaux, s’il nous réjouit, ne renforcer notre d’enrichir le Sdrif en renforçant saurait masquer les contradic- ambition pour sa cohérence régionale, cohétions qui existent, d’une part, l’Île-de-France. » rence sociale, économique et entre les objectifs affichés et les environnementale. politiques désastreuses suivies par le gouIl est donc urgent de se mettre collectivevernement en matière de logement, d’emploi ment au travail afin de lancer ce grand chanou d’investissement public, et, d’autre part, tier indispensable pour le devenir de notre entre certains projets gouvernementaux région. l www.eluscacridf.org © conseil régional/DR | | © conseil régional/DR © conseil régional/DR © conseil régional/dr de l’hémicycle piste du partenariat public-privé Le 29 avril dernier, le déplacements de nombreux Franciliens régional se sont (PPP) a été écartée par Christian change, et change rapidement. président de la Réputournés en avril Blanc. Nous ne pouvons que nous à cette fin, Jean-Paul Huchon a présenté blique inaugurait vers la Cité de en réjouir. Mais le Président n’a il y a plus d’un an, avec l’ensemble des l’exposition des dix l’architecture. toujours pas dépassé l’étape des Départements d’Île-de-France, un équipes d’architectes Une intervengrandes annonces. Entendre qu’il ambitieux plan en faveur des transports chargées de penser tion du préa ses projets en matière de transd’un montant de 18 milliards d’euros. le futur de notre sident de la ports, la Région les siens, et que verts 28 membres République sur Aussi, la Région va s’engager dans les métropole. Il en a tous seront réalisés, pourquoi pas. plus brefs délais sur huit grands projets, profité pour annonle Grand Paris Mais si l’État choisit d’additionner Jean-Vincent Placé PS 60 membres parmi lesquels la rocade en métro Arc cer les projets qu’il ne pouvait que les projets, il doit en assumer les Express, le prolongement de la ligne 14 comptait mettre en mobiliser notre attention. En indiconséquences financières. Après Jean-Paul Planchou pour désengorger la ligne 13 et le proœuvre. quant qu’il ne s’opposerait aucuEole et Meteor, l’État s’est désenOn peut se réjouir de voir longement d’Eole (RER E) nement aux projets régionaux, il a gagé de l’Île-de-France pendant l’Île-de-France être ainsi « Il est de à l’ouest. Elle va également envoyé un signal positif vingt ans pour invesprise en considération par notre devoir amplifier son effort en faveur qui doit maintenant se tir dans les TGV, et a l’état, contrairement à la de répondre des lignes de RER C et D, de concrétiser. Notamment ainsi paralysé l’action « Si l’État choisit politique menée depuis de au mieux aux nouvelles lignes de tramway, en ne bloquant plus publique régionale. Il d’additionner trop longues années. En demandes dont celle désenclavant le plal’adoption du schéma serait regrettable de les projets, il doit teau de Clichy-Montfermeil, particulier, nous pouvons des usagers directeur régional d’Îlecommettre les mêmes en assumer les ainsi que de la réalisation nous féliciter de ce que afin que le de-France (Sdrif), par erreurs. Enfin, le présiconséquences l’essentiel des propositions quotidien des de la tangentielle nord. La sa non-transmission dent de la République financières. » faites par la Région dans déplacements Région est prête à lancer ces au Conseil d’état. Et, entend faire de notre le domaine des transports change projets. Aussi, quelle sera la pour le moment, les région un territoire aient été reprises, prouvant rapidement. » contribution financière du annonces faites ne vont « vrai, beau, grand » ? ainsi leur bien fondé et, pour gouvernement ? pas dans le sens de la construcLe Président a ajouté « juste ». Nous certaines, leur urgence. Des questions décisives auxquelles les tion d’une métropole durable. ajoutons le mot « soutenable ». l Mais les annonces présidentielles, socialistes, mais plus encore les Fran« L’État tiendra ses engagements. » Nos idées vous intéressent ? allant au-delà de celles de la Région, ciliens, attendent des réponses claires Nous avons envie de croire que, Pour vous abonner gratuitement notamment par la création d’une vaste et rapides. l cette fois, il s’agit d’une promesse à notre trimestriel, envoyez double boucle souterraine reliant les Groupe socialiste Île-de-France sincère. Nous prenons acte de cet votre adresse postale à aéroports et les territoires d’excellence, Tél. : 01 53 85 68 95. www.ps-idf.com engagement. Reste à savoir [email protected] ne sont pas sans ambiguïtés. ment il entend se doter des moyens Le chef de l’état a évalué, en effet, leur coût à 35 milliards d’euros. Un temps Républicain radical et Citoyen RAdicaux de gauche et élus apparentés envisagé pour financer ces projets, le mode des partenariats publics-privés, Notre conseil vient de voter d’importantes Dans ses annonces sur le Grand Paris, le présiparticulièrement décalé par rapport à la situation mesures pour soutenir l’artisanat. Ses entredent de la République a repris la plupart des de crise, ne semble plus projets de la majorité régionale pour améprises sont en effet frappées de plein fouet être d’actualité. Dès lors, liorer les transports en commun. La raison par la crise économique et mises en difficomment réaliser les prol’a donc, enfin, emporté, sauf pour certains culté par la contraction du crédit et l’attijets annoncés si l’état ne territoires d’Île-detude prudentielle clarifie pas le montant de France qui demeu- « L’état doit des banques qui « Des mesures rent, surtout en cofinancer son concours financier ? aggravent leur concrètes pour à l’évidence, les socialistes grande couronne, rapidement le trésorerie. aider les artisans RAGEAP 9 membres La Région a donc face à la crise. » 2rc 8 membres sont résolument favorables les grands oubliés plan du conseil à la réalisation des grandes de l’état. Il faut régional en faveur décidé de se porElisabeth Boyer Daniel Guérin infrastructures de transavancer. Le gou- des transports. » ter garante des découverts des entreprises ports. Chaque jour, trop de vernement doit ainsi, rapidement, artisanales à travers le Fonds SIAGI-Région. Elle a également voyageurs sont transporapporter sa part au financement du plan de mobilisation des renforcé les dispositifs de formation dans ces métiers. Ainsi, tés dans des conditions transports élaboré par la Région. En se désengageant des transdans le bâtiment, la tâche sera immense pour former les artiports, l’état a laissé un réseau et des équipements très dégraindignes. Il est donc de sans et leurs ouvriers à répondre aux exigences du Grenelle de notre devoir de répondre dés. Son devoir est, maintenant, de nous aider à offrir à nos l’environnement en matière d’utilisation des biomatériaux et de au mieux à leurs demandes concitoyens des conditions de transport dignes du xxie siècle. conseils aux particuliers pour construire les maisons de demain afin que le quotidien des Monsieur le Président, il y a urgence ! l www.mrc-idf.fr à énergie positive. l Contact : 01 53 85 69 46. www.rageap.fr Donner une véritable identité à l’Île-de-France © conseil régional/DR Le « Grand Paris » des transports : Petit espoir pour Grand Paris Tous les regards financiers de sa mise en œuvre. La quels financements ? La Région va enrichir le Sdrif © conseil régional/DR verts MAJORITé PRéSIDENTIELLE © conseil régional/DR PS ET apparentÉs Communiste, Alternative Citoyenne, Républicain et Parti de Gauche | | | îLE-DE-FRANCE été 2009 | Nº 24 16 alentours Parc naturel régional Entre 800 et 900 kilomètres de sentiers balisés Le Vexin des randonneurs PARC NATUREL RéGIONAL DU VeXIN Magny-en-Vexin Auvers-sur-Oise Le parc naturel du Vexin, qui s’étend sur les départements du Val-d’Oise et des Yvelines, offre aux randonneurs d’innombrables balades dans les champs, les forêts et les villages au charme typique. nature h Claude, évelyne, Monique, Michel et les autres adorent le Vexin ! Membres d’un club de randonnée de Sarcelles (95), ces joyeux retraités viennent ici au moins une fois par mois parcourir une vingtaine de kilomètres à pied. Comme de nombreux randonneurs, ils commencent leur périple par Théméricourt (95), où se situe la Maison du parc naturel régional (PNR) du Vexin français. Ils y trouvent des itinéraires précis pour leurs balades, et surtout un point de rendez-vous dans un joli village. Dans le Vexin, quand on aime marcher, on a l’embarras du choix ! Entre 800 et 900 kilomètres de sentiers balisés parcourent le territoire, qui s’étend sur 99 communes, des boucles de la Seine à l’ouest, dans les Yvelines, aux berges de l’Oise à l’est, traversant des sites très diversifiés : forêts, vallées et plateaux, champs de céréales. Pigeonniers, lavoirs et petites églises ponctuent le paysage successivement plat et vallonné. Le plus vaste des parcs naturels régionaux franciliens est très caractéristique. Il est constellé de petits villages typiques aux maisons de pierres | îLE-DE-FRANCE ét é 2009 | Nº 24 H Infos pratiques • Le PNR propose une demidouzaine de pochettes comportant chacune plusieurs itinéraires de randonnée. Maison du PNR du Vexin français, 95450 Théméricourt. Téléphone : 01 34 48 66 00 – www.parcnaturel-vexin.fr • Tout l’été jusqu’au 27 septembre, le Baladobus relie la gare RER de Cergy-Pontoise à plusieurs villages du Vexin. Horaires sur le site du PNR. blanches (Vigny, Montgeroult, Ableiges, Guiry-enVexin….) et de châteaux (La Roche-Guyon, Villarceaux, Auvers-sur-Oise), qui deviennent le but de nombreuses balades. Pas étonnant que les impressionnistes comme Monet, Cézanne, Daubigny… se soient sentis si inspirés par la douce lumière, les couleurs et le charme du Vexin ! Le nez au vent Les marcheurs apprécient la chaussée Jules-César, une route vieille de 2 000 ans qui traverse le Vexin français sur plus de 20 kilomètres. Le parc compte également trois sentiers de grande randonnée (GR, balisés en rouge et blanc) : le GR1, à l’est, qui permet de découvrir les vallées de la Viosne et du Sausseron ; le GR2 qui longe en partie les coteaux calcaires surplombant la vallée de la Seine et la boucle de Moisson, et passe par le château de La Roche-Guyon ; et le GR11 qui longe l’Aubette de Magny, puis traverse le territoire jusqu’à la Seine, au sud. S’ajoutent à ces GR près d’une cinquantaine de petites randonnées (PR, balisés en jaune), dont celui qui traverse la forêt régionale de Galluis ; et enfin, un chemin de grande randonnée de pays (GRP, balisé en jaune et rouge) qui longe la vallée de l’Epte à l’ouest. Même le promeneur aventurier trouvera son bonheur : le Vexin s’offre au hasard des sentiers et des villages, comme un grand terJulie védie rain de balades de 71 000 hectares. l © isabelle eshraghi/agence vu Un groupe de randonneurs de Sarcelles font une pause à la Maison du parc de Théméricourt. L’église de Nucourt. | « Je suis amoureuse du Vexin » Rencontre © isabelle eshraghi/agence vu © isabelle eshraghi/agence vu La chaussée Jules-César. © PNR Vexin français 95 Théméricourt Gaëlle Roche, guide de parc à magny-en-vexin (95). Après huit mois de cours à la bergerie nationale de Rambouillet pour devenir guide de parc, j’ai monté ma structure, Gardiane. Je veux guider des scolaires, organiser des sorties nocturnes dans le parc ! J’habite sur le GR 11, alors j’ai déjà mes balades préférées : de Vélannes à Nucourt, le camp de César par le GR 11, le circuit le long de l’Aubette de Magny qui traverse des propriétés privées. J’ai négocié auprès des propriétaires pour qu’ils me laissent passer avec de petits groupes. J’ai envie que les gens qui viennent visiter le Vexin y reviennent et connaissent mieux ce territoire ! h www.gardiane.fr