N°24 - 11,7 millions de Franciliennes et de - Région Ile-de

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N°24 - 11,7 millions de Franciliennes et de - Région Ile-de
bernard-Louis (page 2)
laura
(page 2)
mathilde
(page 3)
daniel
(page 3)
myriem (page 3)
Aroun (page 4)
annick
(page 4)
frédérique
(page 6)
mercedes
(page 6)
Le journal du conseil régional
11, 7 millions de Franciliennes
et de Franciliens
Comment
vivons-nous ?
Sida : un combat
sans frontières
Ces migrants qui
ont fait la région
Transports : la
parole aux usagers
Région française la plus touchée
par le VIH, l’Île-de-France soutient
les pays les plus meurtris. P. 6
Bretons, Auvergnats, Italiens,
Algériens, ont joué un rôle clé dans
l’histoire de l’Île-de-France. P. 12
Entretien avec Jean-Claude Delarue,
porte-parole de la Fédération
des usagers des transports. P. 13
www.iledefrance.fr
été 2009 – N° 24
2 en vue
07 | À LA UNE
identité régionale
11,7 millions de Franciliennes
et de Franciliens. Comment
vit-on en Île-de-France ?
Reportage
Îliens et Franciliens P. 9
Point de vue
Jean-Claude Boucherat,
président du conseil économique
et social régional (CESR), et
le professeur Jean Robert. P. 9
11 545
entreprises de métiers
de bouche sont en
activité dans la région
dont 4 622 boucheries
charcuteries traiteurs
57
personnes
bénéficient
du programme régional
de résidences
d’écrivains associant
un lieu, des auteurs
et des publics.
|
en chiffres
13 529
Sorties, loisirs,
002-text
bref 01spectacles… Pour trouver les informations
nécessaires à leur séjour, les touristes peuvent s’adresser
aux centres d’accueil régionaux du tourisme, ouverts
par la Région et le comité régional du tourisme (CRT).
Les derniers-nés sont situés dans les locaux de l’office
du tourisme de Versailles, et, dès le 2 juillet, dans les
aéroports d’Orly Sud et de Roissy CDG E.
associations loi 1901
ont été créées
en Île-de-France
en 2008, contre
13 733 en 2007.
10 | tendances
De plus en plus
de Franciliens ouvrent
des gîtes et des
chambres d’hôte.
12 | Histoire
Ces migrants qui ont
fait l’Île-de-France.
13 | e ntretien
Avec Jean-Claude Delarue,
porte-parole de la
Fédération des usagers
des transports
et des services publics.
© bertrand desprez/agence vu
16 | alentours
Le Vexin des promeneurs.
Île-de-France, journal bimestriel
du conseil régional, 35, bd des Invalides,
75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85.
[email protected]
îLE-DE-FRANCE
| été 2009 | Nº 24
Le groupe francilien Gush est sélectionné pour
faire partie des Avant-Seine, ces jeunes chanteurs qui participent au festival Rock en Seine, du
28 au 30 août. Les quatre musiciens dégagent,
comme leur musique, une énergie contagieuse.
ouverture h Une pop joyeuse et dansante,
des voix harmonieuses, un jaillissement
d’énergie. Gush signifie d’ailleurs « jaillissement » en anglais : ça tombe bien, c’est le
nom de leur groupe. Yan, Mathieu, Xavier et
Vincent sont unis par leur « amour partagé
de la musique et du fromage de chèvre ! »
Mais Gush, c’est à l’origine une histoire de
famille : Vincent et Xavier sont frères, ils ont
un cousin Yan, qui a lui-même un cousin
Mathieu… Au début des années 2000, tout
ce petit monde est au lycée, entre Bougival et la Celle-Saint-Cloud (78), joue dans
des groupes, qui finiront par fusionner
pour donner naissance à Gush. « Notre
différence, c’est la diversité », explique
Mathieu, « on chante tous les quatre et
on change d’instruments. »
Bientôt le premier album
Le résultat : de la « pop dance », comme
dit Yan, résultat du croisement de leurs
influences, des Beatles au rock en passant
par la soul et le reggae, une musique énergique et mélodieuse. Révélé par Internet
et le bouche à oreille, Gush draine une
grappe de fans qui communiquent leur
enthousiasme sur leurs blogs. Le groupe
a également bénéficié de la notoriété de la
chanteuse Rose qui l’a choisi comme première partie pendant sa tournée en 2008.
Autant dire que la scène de Rock en Seine,
ils n’attendaient que ça : « On est très
contents ! On est allé presque à chaque édition », raconte Yan, « on y a vu Radiohead,
Beck, dément, et Björk, incroyable ! » Les
Gush préparent leur premier album, après
deux maxi en 2003 et en 2007, enregistré en
analogique, « à l’ancienne ». « On ne voulait
pas d’un son clinique et aseptisé », précisent Xavier et Vincent. Hier en Espagne,
demain à Versailles, les quatre acolytes,
qui, sous leurs épaisses chevelures, n’ont
pas la grosse tête, veulent jouer partout et
julie védie
pour tous. l
h www.myspace.com/wearegush
www.rockenseine.com
© David Sauveur/agence vu
238 400
c’est le nombre
d’intentions
d’embauches
des employeurs
franciliens pour 2009.
H
La marche des fiertés
homosexuelles (Gay
Pride) défilera le 27 juin
à Paris, sous un mot
d’ordre : « 1969-2009,
Fier-e-s de nos luttes, à
quand l’égalité réelle ? »
freins culturels h C’est à Mitry-Mory (77)
que se concentre en ce moment l’essentiel
des travaux qui mobilisent près de 200 personnes. Des travaux importants puisqu’il
s’agit d’élargir deux ponts-rails, pour créer
une quatrième voie, dédiée au trafic du
RER B, qui n’aura plus à partager les voies
avec d’autres trains : il roulera sur deux voies
réservées. De plus, il faut remplacer le poste
d’aiguillage de la gare de Mitry-Claye par
un matériel informatisé plus performant,
garant d’une meilleure fiabilité du trafic.
Ces travaux, engagés depuis 2008, vont se
poursuivre jusqu’à 2012. Malgré les désagréments (gares fermées avec bus de remplacement mis en place par la SNCF), les 242 000
usagers de la ligne auront tout à y gagner,
compte tenu des difficultés actuelles ! La
desserte sera omnibus et donc simplifiée :
tous les trains s’arrêteront dans chaque
gare. La fréquence sera plus importante en
période de pointe : un train toutes les trois
minutes entre Gare du Nord et Aulnay-sousBois (93), et un toutes les six minutes entre
Aulnay-sous-Bois et Mitry-Claye, et entre
Aulnay-sous-Bois et Aéroport Charles-deGaulle 2. Parallèlement, les travaux de mise
en accessibilité des gares pour les personnes
à mobilité réduite sont engagés dans douze
gares de la ligne nord : La Courneuve-Aubervilliers, Le Bourget, Drancy, Le Blanc-Mesnil,
Aulnay-sous-Bois, Sevran-Beaudottes, Villepinte, Parc des expositions, Sevran-Livry,
Le Vert-Galant, Villeparisis et Mitry-Claye.
Les quais sont rehaussés, les ascenseurs installés ou rénovés, les escaliers mécaniques
modernisés… l
(92) clichyla-garenne
h www.modernisation-rerb.fr
|
L’Île-de-France à l’honneur à Cannes, avec trois prix
décernés lors du festival 2009. Un prophète de Jacques
Audiard (photo) a remporté le Grand Prix. La Région
lui avait accordé une aide de 482 000 euros. Nuits
d’ivresse printanière de Lou Ye, aidé pour la postproduction, a gagné le prix du Scénario. Enfin, Alain Resnais, qui présentait Les Herbes folles, aidé à hauteur de
560 000 euros par la Région, a reçu le prix exceptionnel
pour sa carrière. Au total, neuf films présents à Cannes
étaient soutenus par le conseil régional. l
Coup de pouce.
Rue Médéric,
une résidence
HLM va être
équipée de
capteurs
solaires
thermiques.
Mise en service
en septembre
2010.
h Daniel Siguret, directeur de l’opération
de modernisation du RER B nord
pour Réseau ferré de France (RFF).
h « Le chantier est un mal nécessaire :
s’il n’y avait pas de problèmes, on n’aurait
pas besoin de faire des travaux ! Il était
temps de moderniser cette ligne, pour
rendre le trafic plus régulier. à terme, les
usagers seront gagnants bien sûr. »
Futur en Seine attire les Franciliens
(93) Noisyle-Grand
C’est parti pour
le chantier
de la nouvelle
gare ! Objectif :
augmenter
la capacité
d’accueil et
rendre plus
agréable ce pôle
de transports
(gare RER et
gare routière).
Mise en service
dès 2010.
« Ces
travaux étaient
nécessaires, mais
il aurait fallu élargir
le tunnel entre
Châtelet et Gare
du Nord, qui est la
cause principale
des retards. Mais
avec les quais
rehaussés, les
gens ne pourront
plus traverser
les voies. »
« Ces travaux
arrivent avec dix
ans de retard !
L’accessibilité
des gares, c’est
très bien. Mais
si le RER B doit
partager les voies
avec le CDG
Express (future
liaison entre Roissy
et Paris), les trains h Corinne Dupont,
des usagers auront présidente de l’Association
maires des villes du RER
encore du retard. » des
B et maire de Mitry-Mory.
|
(77)
montereau
Le château
prend l’eau ! Il
va devenir une
Maison de la
Seine destinée
aux touristes
et aux classes
de découverte.
SNCF sur le RER B nord.
77
L’Île-de-France primée à Cannes
On trouve tout
à la future
Samaritaine :
des commerces,
7 000 mètres
carrés de
logements
sociaux, une
crèche de
60 berceaux,
un hôtel, etc.,
font partie
du projet.
Des ponts à élargir, des quais à rehausser dans les
gares pour permettre un meilleur accès au train.
Les travaux en cours au nord de la ligne B du RER
rendront la ligne plus régulière, même si dans
l’immédiat ils perturbent le trafic et les usagers.
H Renaud Duffet, conducteur
TEMPS FORTS
(75) Paris
(95) SaintOuenl’Aumône
h
Directeur de la publication :
Jean-Paul Huchon. Directeur de
la publication délégué : Hervé
Marchal. Comité éditorial : Catherine Barbaroux, Jean-Michel Thornary, Patricia Blanchard-Bouvelot,
Hervé Marchal, Pierre Chapdelaine. Rédacteur en chef : Pierre
Chapdelaine Secrétaire générale
de rédaction : Isabelle Chouffet.
Rédactrice-reporter : Julie Védie.
Ont collaboré à ce numéro : Chauzy
et Gaudelette, Pascale Eliabel,
Saïd Taki. Couverture : Claudine
D o u r y / A g e n c e Vu . C o n c e p tion : Rampazzo et Associés.
Réalisation :
/Franck
Widling. Impression : Île-de-France
est édité à 4 880 000 exemplaires
sur papier recyclé 57 g par Lenglet
Imprimeurs. ISSN en cours. Dépôt
légal à parution.
Yan, Mathieu, Vincent et Xavier (de gauche à droite) ont créé Gush quand ils étaient encore au lycée.
10,5
millions
d’euros,
c’est ce que la
Région dépense
pour l’insertion par
l’activité économique
en 2009.
|
L’heure des grands travaux
pour le RER B nord
Gush en scène
Expression des groupes
politiques.
focus
92
Mitry-Mory
Noisy-le-Grand
’’
Mathilde D’AUVIGNY, Colombes (92)
SNCF Quais réaménagés, matériel rénové, nouvelles rames
Portrait Le groupe est sélectionné pour le festival Rock en Seine
14 | t ribunes
|
93
© getty images/afp
Lutte contre le sida :
un combat planétaire.
650
000
millions bref
002-text
d’euros vont
lettrine
être investis par le
syndicat des transports
d’Île-de-France pour
l’achat de 130 nouvelles
rames dans le RER A.
à l’affiche
95
Saint-Gratien
Colombes
Déjà centre
d’art
contemporain,
l’abbaye de
Maubuisson
va accueillir
des œuvres
d’art également
dans son parc,
à l’initiative de
la Région et du
Département.
© cap digital
06 | p lanète
|
’’
Myriem TAHIRI, Paris (18e)
© Véronique Amon/ service communication ville de Mitry-Mory
Face-à-face : Jean-Paul
Huchon dialogue
avec deux Franciliens.
Baromètre
des Franciliens,
sondage OpinionWay. P. 5
BALISES
’’
Laura DECKERT, Saint-Gratien (95)
“
Des fois, ça craint chez moi
quand je rentre tard le soir :
l’ambiance n’est pas tranquille
pour les filles. Alors je sors
avec mes grands frères !
h
04 | F AITS ET GESTES
’’
Bernard-Louis LE PROVOST, Courbevoie (92)
“
© franck ferville/agence vu
Le groupe francilien Gush
est sélectionné pour
le festival Rock en Seine.
Le RER B nord à l’heure
des grands travaux. P. 3
“
La vie est chère à Paris
pour les étudiants ! On est
obligé d’économiser sur
la nourriture et de manger
des aliments fast food.
© david sauveur/agence vu
02 | EN
VUE
libres
Paroles de
FRANCILIENS
“
La banlieue n’est pas bien
desservie ! Pas assez
de trains, ni de bus. Il faut
des transports nocturnes
pour les jeunes !
© David Sauveur/agence vu
|
Quand je vivais à Paris, je
me disais : la banlieue jamais.
Depuis trois ans, j’habite
à Courbevoie : c’est calme.
Je ne regrette pas !
© David Sauveur/agence vu
été 2009
© David Sauveur/agence vu
SOMMAIRE
EN vue
en
VUE 3
Quarante lieux, près de 300 événements, 30 conférences, un village numérique, des manifestations internationales, 15 prototypes technologiques… Organisé
début juin par le pôle de compétitivité Cap Digital, Futur
en Seine a permis aux Franciliens de découvrir la ville
numérique du futur ! Cette fête populaire autour des
nouvelles technologies a rempli son objectif : promouvoir le savoir-faire francilien en matière d’innovation
numérique. Avec, parmi les prototypes dévoilés, un
robot touriste (photo)… www.futur-en-seine.org l
|
îLE-DE-FRANCE été 2009
| Nº 24
4 faits et gestes
© DENIS DARZACQ/AGENCE VU
« Il va falloir
cravacher ! »
Choisis par l’Institut CSA, Annick Lejay et Aroun Ben
Romdane ont rencontré Jean-Paul Huchon, président
du conseil régional. Ils ont évoqué la situation des
transports en commun, mais aussi l’avenir du plateau
de Saclay. Extraits.
“
Il faut
rénover
le système
des RER
à bout
de souffle
© david sauveur/agence vu
”
h Annick Lejay (Paris,
© david sauveur/agence vu
8e), employée dans un
cabinet d’assurance.
h Aroun Ben
Romdane (Montreuil,
93), ingénieur en
électronique.
|
îLE-DE-FRANCE été 2009
| Nº 24
Aroun ben Romdane : Les usagers expriment leur
mécontentement face à la saturation de certaines
lignes. Que pouvez-vous faire ?
JEAN-PAUL HUCHON : Vous avez raison, il faut parler de
saturation de certaines lignes de métro et de RER.
Face à cet engorgement, il faut rénover le système
des RER qui est à bout de souffle : le matériel est
souvent vétuste et les rails n’ont pas été conçus
pour supporter un tel trafic. Des travaux lourds
sont engagés sur l’infrastructure, pour supprimer
les goulets d’étranglement par exemple. Quant au
renouvellement du matériel, il est en cours. C’est
un effort financier très important.
Annick Lejay : Sur certaines lignes, comme le RER A,
c’est terrifiant !
Jean-Paul Huchon : Sur cette ligne, l’enjeu est de
remplacer les trains actuels par d’autres à deux
niveaux. Ils sont commandés. Les premiers arriveront dès la fin de l’année 2010. Il y en a pour
1,3 milliard d’euros. Un mot aussi sur la ligne 13
du métro, qui est la plus difficile. Nous allons prolonger la ligne 14 jusqu’à la mairie de Saint-Ouen.
Cela soulagera la ligne 13, mais le trafic voyageurs
augmente de 5 % par an. Il va falloir cravacher et
ne pas se contenter de réparer l’existant. Il faut
repenser l’organisation des transports, avec des
projets tels Arc Express et les tangentielles.
Annick Lejay : Qui prend la décision de supprimer
du personnel dans des gares ?
Jean-Paul Huchon : Ce sont les entreprises, la RATP
ou la SNCF. Nous avons signé avec elles un contrat
qui prévoit la présence d’agents sur les quais. Si
tel n’était pas le cas, il faudrait revoir ces contrats.
Aroun ben Romdane : Quelle est votre position par
rapport au développement du plateau de Saclay ?
Jean-Paul Huchon : Rassembler dans un même lieu
des universités, des laboratoires et des entreprises de pointe, c’est une bonne idée. Mais réaliser le transfert d’universités, c’est une opération
extrèmement lourde. Pour l’heure, la Région n’a
pas été associée à la réflexion. Nous souhaitons
l’être. Après tout, nous avons déjà assumé la réalisation de grandes opérations sur le plateau de
Saclay, comme le Synchrotron.
Annick Lejay : On nous sensibilise à la protection
de l’environnement. Mais il faudrait encourager
le recyclage, par exemple pour les tissus...
Jean-Paul Huchon : Oui. Je viens de visiter une
« ressourcerie » vers Mantes-la-Jolie. C’est un
bel exemple, qui illustre aussi les efforts qui sont
engagés pour développer une économie solidaire.
Il n’y en a que deux actuellement en Île-de-France.
Nous souhaitons qu’une trentaine s’implantent
dans notre région. l
en direct
DU CONSEIL
RÉGIONAL
focus
Troisième mandat du conseil
régional des jeunes
Un bouclier professionnel
pour 100 000 salariés
Pour les jeunes Franciliens âgés de 15 à 23 ans qui
s’intéressent à la vie de leur région, le conseil régional des jeunes est le moyen de peser sur les décisions qui les concernent ! Inscriptions du 26 juin
au 15 octobre sur www.iledefrance.fr/crj2009. l
à l’heure de la crise, la Région, l’état et les
partenaires sociaux viennent de signer
une convention pour sécuriser les parcours professionnels des Franciliens.
|
La Région veut sensibiliser les
futurs travailleurs sociaux aux
violences faites aux femmes. C’est
souvent vers eux, ainsi que vers
les personnels médicaux, que se
tournent les femmes victimes de
violences, et ils sont démunis face
à ces situations complexes. Une
H
(77) VernouLa-Cellesur-seine
Mes cabanes
au domaine
de Graville…
La Région
y a soutenu
la construction
de deux
nouvelles
cabanes dans
les arbres, un
logement pour
les touristes.
(78) Rosnysur-Seine
La forêt devient
plus accessible,
y compris aux
personnes
handicapées,
grâce au
réaménagement
de la route
Madame,
ancienne voie
royale longue de
2,5 kilomètres.
(91) épinaysous-Sénart
Chantier en
cours au lycée
Maurice-Eliot !
Datant des
années 1970,
l’établissement
va être agrandi :
création de lieux
de vie, de salles
de classe,
d’un jardin…
(94) Ivrysur-Seine
Une belle
entrée pour le
département !
Création
de pistes
cyclables,
de places de
stationnement
et de jardins.
D’ici à 2010,
la porte d’Ivry
aura changé
de visage.
C’EST LANCÉ
|
AGENDA
Sécurisation des parcours professionnels
formation adaptée aux étudiants
qui se destinent au travail social est
en cours d’élaboration. Le contenu
pédagogique abordera des notions
comme la connaissance du droit
national et européen en la matière,
la sensibilisation à l’écoute et à
l’accompagnement.
rebonds h Mobiliser tous les dispositifs en matière d’emploi et de
formation pour limiter l’impact
de la crise sur les Franciliens, c’est
l’objectif de l’accord signé récemment par la Région Île-de-France,
l’état et les partenaires sociaux,
avec des priorités communes :
éviter les licenciements, mettre à
profit les périodes de sous-activité
pour renforcer la qualification des
salariés et assurer la reconversion
des Franciliens qui perdent leur
emploi. Les trois partenaires peuvent ainsi conjuguer leurs forces
pour faire face à la crise. L’état dispose de programmes d’appui aux
entreprises et aux secteurs professionnels pour anticiper les mutations économiques. Les syndicats
administrent des organismes paritaires, notamment celui chargé du
droit individuel à la formation. Et
la Région Île-de-France intervient
pour la formation professionnelle,
|
En 2015, le canal Seine-Nord…
Les présidents des Régions Île-de-France, Picardie et Nord-Pas-deCalais ont signé le protocole d’intention préalable à la réalisation
du canal Seine-Nord. Cette infrastructure fluviale, qui reliera en 2015
le Bassin parisien au Benelux, est nécessaire au développement
économique de l’Europe du nord-ouest, mais aussi à la lutte
contre le réchauffement climatique : accessible aux bateaux de
4 400 tonnes, le canal permettra de faire transiter environ 14 millions
de tonnes de marchandises, l’équivalent de 500 000 camions en
moins sur les routes. l
Parrainage interentreprises
Rapprocher les acteurs économiques d’un même territoire afin
qu’ils tissent un réseau, c’est l’objectif de PLATO. Ce concept
européen de parrainage interentreprises a déjà fait ses preuves
dans les Hauts-de-Seine et va être appliqué à la vallée scientifique
de la Bièvre, laquelle concentre de nombreuses activités
scientifiques et technologiques. Là où il a été expérimenté en
Europe, PLATO a permis, en moyenne, une progression de 15 % de
l’emploi et de 30 % du chiffre d’affaires des sociétés du territoire. l
La Région, l’un des principaux pilotes de la formation en Île-deFrance, poursuit son travail de concertation sur ce vaste dossier.
Huit rencontres se sont déroulées ces dernières semaines entre
les élus franciliens, le président de la Région, Jean-Paul Huchon,
les enseignants et formateurs et les entreprises, dans des lycées,
des universités et des centres de formation. Parallèlement, un
forum ouvert sur www.iledefrance.fr a recueilli les questions
des professionnels et des jeunes. Enfin, ces états généraux des
formations se clôtureront par une grande journée ouverte
à tous à la Villette le 29 juin. Plus d’infos : www.iledefrance.fr l
Cours de langues étrangères.
Protéger les lacs de l’Essonne
C’est un territoire naturel de près de 100 hectares, coincé entre ViryChâtillon et Grigny (91). Une centaine d’espèces d’oiseaux y nichent,
dont deux protégées (sterne pierregarin, martin-pêcheur), tandis que
plus de 250 espèces végétales y sont recensées. Un territoire dont
la riche biodiversité doit être protégée et valorisée. Plusieurs projets
vont y être réalisés à l’initiative de la Région : inventaire des oiseaux
et des champignons, réalisation d’un parcours pédagogique… l
La qualité de l’environnement
Là où vous vivez en île-de-France,
Êtes-vous
ou nonentre
de lales
qualité
est-ce
quesatisfait
les relations
de l’environnement
?
gens
sont…
Les transports en commun
Dans votre vie quotidienne,
Actuellement,
là où vous vivez
êtes-vous
satisfait diriez-vous
ou non
en
Ile-de-France,
des les
transports
en commun
que
inégalités
sociales ?sont…
Logement
En
Ile-de-France,
pensez-vous
à votre
avis, trouve-t-on
facilement
qu’un
jeune puisse
trouver
un logement
?
un premier emploi…
Quatrième édition du TEC Îlede-France, forum francilien de
la compétitivité numérique,
organisé par la Confédération
générale des petites et
moyennes entreprises à
Marne-la-Vallée, au centre
de congrès du Disney’s Hotel
New York. Deux conférences
plénières, 28 ateliers
thématiques. Informations
sur www.tec-paris.com.
94
Viry-Châtillon
77
91
Vernou-la-cellesur-seine
en image
|
le 6 juillet,
de 15 h 30 à 16 h 30
Sur le site Internet
www.iledefrance.fr, chat avec
Jean-Paul Huchon, président
du conseil régional, et Francine
Bavay, vice-présidente chargée
du développement social,
de l’économie solidaire,
de la santé et des handicaps.
Le thème : « Les solidarités
en Île-de-France ».
Jusqu’au 15 août
les 26 et
27 septembre
Spectaculaire, la fête des
Sorties culturelles. Deux jours
de spectacles et de rencontres
avec les artistes franciliens.
Entrée gratuite. Quartier Paris
Rive Gauche, Paris 13e.
NTM et Manu Chao à Solidays !
Les uns entament, l’autre clôture… Tandis que les NTM
reviennent à Solidays après leur passage mémorable
de l’année dernière (photo), Manu Chao, lui, squatte pour
la première fois la scène du festival de Solidarité sida !
également au programme The Do, Groundation, Keziah
Jones… Et bien d’autres ! Rendez-vous sur l’hippodrome
de Longchamp, les 26, 27 et 28 juin. l
h Plus d’infos : www.solidays.com
ce que pensent les franciliens
Très heureux
34 %
Assez heureux
53 %
Pas vraiment heureux
8%
Pas du tout heureux
4%
Ne se prononcent pas
1%
La qualité des relations entre les gens
Diriez-vous
qu’enest-ce
ce moment,
Là où vous vivez,
que
l’activité
économique
les relations
entre les gens sont… ?
en île-de-France est…
78
Ivry-sur-seine
Exposition sur les bases
de loisirs en Île-de-France,
présentée sur les murs du
conseil régional, 35, boulevard
des Invalides, Paris 7e.
Le bonheur de vivre
Actuellement,êtes-vous
êtes-vousheureux
heureux
Actuellement,
oupas
nonde
devivre
vivreen
enîle-de-France
île-de-France??
ou
Rosny-sur-seine
le 1er juillet
notamment pour les adultes à la
recherche d’un emploi ou d’une
nouvelle orientation professionnelle. Chaque année, plus de 70 000
Franciliens utilisent ces dispositifs.
Grâce à cet accord, dans chaque
situation de crise, la société ou le
salarié recevra une réponse unique
et coordonnée, avec un calendrier
de mise en œuvre. Cette action
partenariale devrait bénéficier en
priorité aux travailleurs les moins
qualifiés des petites et moyennes
entreprises, ceux qui ont peu accès
à la formation.
à terme, la mobilisation commune
de ces trois partenaires essentiels
en temps de crise pourrait toucher
près de 100 000 personnes. l
baromètre états généraux des formations
| |
© Laurent Attias
|
© Christophe mercier/île-de-france
| JEAN-PAUL HUCHON |
© les lacs de l’essonne
face-à-face
faits et gestes 5
Très bonnes
17 %
Plutôt bonnes
69 %
Plutôt mauvaises
10 %
Très mauvaises
2%
Ne se prononcent pas
2%
Très satisfait
16 %
Assez satisfait
57 %
Pas vraiment satisfait
20 %
Pas du tout satisfait
6%
Ne se prononcent pas
1%
Très satisfait
15 %
Assez satisfait
43 %
Pas vraiment satisfait
25 %
Pas du tout satisfait
14 %
Ne se prononcent pas
3%
Très facilement
2%
Assez facilement
10 %
Assez difficilement
43 %
Très difficilement
40 %
Ne se prononcent pas
5%
Moral au beau fixe
La difficulté à se loger n’entame
pas le moral des Franciliens.
Malgré un rebond de 4 points,
seulement 12 % des habitants
considèrent qu’il est facile de
trouver un logement dans la
région. La disparité demeure
forte entre les résidents de Paris
intra-muros et les Yvelinois qui
sont respectivement 6 % et 23 %
à considérer qu’il est facile de
trouver un logement.
En revanche, les indicateurs de
qualité de vie restent au vert.
Le bonheur de vivre en Île-deFrance se stabilise ce mois-ci
à 87 %. C’est dans les Yvelines
et à Paris que la proportion de
« très heureux » continue d’être
la plus élevée (42 % et 40 % respectivement).
Dans le même temps, les relations entre les gens sont toujours
bonnes pour 86 % des Franciliens. Cependant, cette percep-
tion varie selon l’âge : seuls 4 %
des 18-24 ans les considèrent
comme « très bonnes », contre
27% des 60 ans et plus.
Les Franciliens sont également
de plus en plus nombreux à être
satisfaits de la qualité de l’environnement (73 %) : un taux
record ! Les Parisiens sont toujours les plus sévères mais ils sont
à nouveau contents de la qualité
de l’environnement (65%).
Enfin, les Franciliens demeurent majoritairement satisfaits
des transports en commun
dans la région (58 %). Dans ce
domaine, les difficultés continuent d’être plus fortes dans les
départements de la grande couronne : seuls 39, 40 et 45 % des
habitants du Val-d’Oise, de l’Essonne et de la Seine-et-Marne se
déclarent satisfaits sur ce sujet.
Bruno Jeanbart, Directeur
des études politiques, OpinionWay
Sondage réalisé par téléphone pour « Île-de-France » du 27 avril au 3 mai 2009 sur un échantillon de 900 personnes, représentatif de la population francilienne âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
|
îLE-DE-FRANCE été 2009
| Nº 24
à la une 7
francilienne à l’étranger |
Dans certains pays d’Afrique de l’Est, comme ici en Ouganda, la prévalence du VIH se stabilise, notamment
grâce aux campagnes d’information et de prévention.
|
|
© Gilles alignon/ratp
étrangère en île-de-france |
Avec 37 millions
de déplacements
journaliers, dont
8 millions dans
les transports en
commun, la mobilité
est au cœur des modes
de vie des Franciliens.
11,7 millions de Franciliennes et de Franciliens
Comment vit-on
en Île-de-France ?
Dans la région métropolitaine la plus dynamique d’Europe qui devance le Grand
Londres en termes de richesse par habitant, tous les modes de vie cohabitent,
se croisent, se mêlent. Ils sont un fil conducteur pour mieux comprendre
l’identité régionale. Enquête sur l’art de vivre en Île-de-France.
modes de vie h À deux pas de la tour Eiffel, à la Cité
de l’architecture et du patrimoine, de grandes
signatures de l’urbanisme exposent leur vision
du « Grand Paris ». Des projets audacieux qui
enthousiasment certains visiteurs et en laissent
d’autres plus perplexes. Cette multiplicité
d’appréciations fait rapidement place à une seule
et même question : « Comment vivrons-nous dans
dix, quinze ou vingt ans dans cette vaste métropole
francilienne ? » Cette interrogation est d’autant
plus centrale que les modes de vie sont une
composante essentielle de l’identité francilienne.
Difficile pour autant de faire le portrait-robot
du Francilien dans une foule de 11,7 millions
de personnes ! Si on en croit François Mauriac,
« Paris est une solitude peuplée ; une ville de
province est un désert sans solitude ». En fait, cette
réalité parisienne est désormais francilienne :
35 % des foyers franciliens comptent une
personne. Dans certains quartiers de la capitale,
le taux de personnes vivant seules peut grimper
jusqu’à 60 %. Mais gare à la généralisation : il
conviendrait en fait de parler des solitudes, tant
elles recoupent des réalités très différentes,
entre l’étudiant et la personne âgée, entre le
célibataire endurci et l’immigré en attente d’un
éventuel regroupement familial.
À côté de ces solitudes aux visages si différents, il
y a une multitude, toute aussi diverse, avec une
variété de coutumes alimentaires, de traditions,
de langues, mais également avec des façons
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îLE-DE-FRANCE é t é 2 0 0 9
| Nº 24
8 à la une
à la une 9
Avec un taux de fécondité de 1,85 enfant par femme,
l’Île-de-France est un véritable berceau de l’Europe.
Toujours en mouvement…
« Mais qu’est-ce qui fait courir les Franciliens ? »
Près d’un habitant sur deux l’avoue : ici, les
journées sont immanquablement trop courtes !
Le rapport au temps semble être un ciment de
l’identité régionale, une conséquence directe de
cette hyperactivité que l’on retrouve dans toutes
les grandes métropoles, et donc, a fortiori, dans
cette région qui est la plus riche d’Europe. Dans
son rapport1, le conseil économique et social
régional (CESR) évoque une possible tendance à
la sédentarité, si les zones d’activité parviennent
à se rapprocher des lieux de résidence. Une
préoccupation qui est le fil rouge du schéma
directeur adopté en 2008 par les conseillers
régionaux. Mais il faudra du temps pour que
cette perspective se traduise dans les faits. Pour
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îLE-DE-FRANCE é t é 2 0 0 9
| Nº 24
Îliens et franciliens
Appelés massivement pour faire fonctionner
les services publics dans les années 1950, les
Antillais d’Île-de-France affichent leur créolité,
en attendant la reconnaissance.
racines h Madras, hibiscus, rhum
arrangé : les visiteurs débarquent aux
Antilles… porte de Versailles. Ce mardi
5 mai, la Foire de Paris bat son plein. Sur
scène, la troupe Siguines, basée à Gentilly
(94), prend la suite des Grands Ballets de
la Martinique. Cuisine créole et biguine
ne font pourtant pas oublier les débats de
fond. Loin des cartes postales exotiques,
quelque 600 000 personnes originaires
des DOM-TOM vivent en métropole, dont
plus de la moitié en Île-de-France. Sur la
situation sociale en Guadeloupe ou en
Martinique, ils ont un avis, forcément.
Franciliens… et Parisiens
Une région jeune : les 20-39 ans représentent plus
de 30 % de la population.
Ville la plus emblématique
du monde, avant même
New York ou Londres,
Paris demeure le pivot
des identités franciliennes.
démographie
Cette crise du logement souligne la question
des inégalités sociales et géographiques. L’Îlede-France est une terre de contrastes, avec ses
« corridors » de riches, un « triangle d’or » situé à
l’ouest où vivent 60 % des cadres franciliens et bon
nombre des redevables de l’impôt sur la fortune,
et des poches de pauvreté où se concentrent
toutes les difficultés économiques et sociales.
Mais, entre ces deux mondes que tout oppose,
des espaces intermédiaires se développent,
notamment grâce à des programmes urbains
qui misent sur la mixité sociale.
Enfin, il y a Paris. Si les modes de vie n’ont rien
à voir entre un arrondissement de la capitale
et une commune de la Seine-et-Marne, Paris
demeure le pivot des identités franciliennes.
« Paris représente un cas tout à fait exceptionnel
de rayonnement, d’attractivité et de potentiel
d’identification », explique Jean Robert, auteur du
rapport Modes de vie et identité(s) francilienne(s),
aujourd’hui et demain. Pour lui, « c’est la ville
la plus emblématique du monde, avant même
New York ou Londres. (…) Être Parisien, c’est
vivre au milieu de symboles universels. » Une
fierté largement communicative à tous les
Dossier réalisé par Pierre Chapdelaine
Franciliens… l Au bas de l’échelle
Mais ils ont aussi un mal-être, ici. Le sentiment d’hommes et de femmes qui ne
trouvent pas leur juste place. Un flou qui
se retrouve jusque dans leur dénomination. Dans son ouvrage sur les Antillais
d’Île-de-France1, la journaliste et coauteur
Samia Messaoudi opte pour « Français
des Antilles » ou « Métro-Caribéens ».
L’anthropologue Dolorès Pourette, elle,
souligne que bon nombre d’analyses historiques, sociologiques et démographiques
des migrations les ignorent : « La plupart
de ces analyses choisissent comme critère
de définition du fait migratoire, celui de
la nationalité. Est « immigrée » toute personne résidente qui n’a pas la nationalité
française2 ». Appelés dans les années 1950
pour assurer le fonctionnement des administrations, des hôpitaux et des transports
en commun, les Franciliens des Antilles
ont vite déchanté. Plus de cinquante ans
après, beaucoup restent cantonnés dans les
emplois les moins qualifiés de la fonction
publique. Souvent, leur parcours résidentiel a commencé par l’hôtel ou un meublé
vétuste. Aimée Iscaye a eu plus de chance :
« J’avais une cousine qui vivait déjà ici. »
Un pied à Paris et la tête dans les étoiles :
arrivée en métropole en août 1964 (elle
dit « en France »), elle rêvait de « la mèrepatrie ». Elle voulait travailler dans l’armée
de l’air. Finalement, ce sera la RATP. Après
son divorce, elle achète un appartement et
se pose à Villiers-le-Bel (95). Elle s’engage
dans la vie associative, anime des ateliers
créoles. Et redécouvre ses racines. Dès
1998, Aimée participe à la marche pour
commémorer l’abolition de l’esclavage. « Ça
a résonné en moi », dit-elle. Aujourd’hui, elle
veut sensibiliser les jeunes. « à nous, on
nous a caché notre histoire. Eux, ils peuvent
la vivre. Mais beaucoup sont encore dans la
pierre chapdelaine
négation. » l
1. Antillais d’ici, les Métro-Caribéens, de Samia
Messaoudi et Mehdi Lallaoui, éditions Au nom de
la mémoire, 2009.
2. Des Guadeloupéens en Île-de-France, de Dolorès
Pourette, éditions Karthala, 2006.
si c’est dû à la proximité
d’Eurodisney », dit-il
en observant une
urbanisation
à l’américaine. « Tout est
à angle droit. Ça en
devient caricatural.
Il faudrait de temps en
temps ranger les règles
et les équerres… »
|
« Un laboratoire
social »
des étrangers
vivant
en France résident
en Île-de-France.
31 %
des
Franciliens
vont régulièrement au
cinéma, contre 21 % des
habitants dans les
autres régions.
Près d’un Francilien sur
deux va au musée au
moins une fois par an.
77 %
des
Franciliens
partent en vacances,
contre 62 % de
l’ensemble des Français.
Les associations
franciliennes comptent
millions
d’adhérents.
4,3
40 %
des
Franciliens
ne sont pas allés voter
lors des municipales de
2008. C’est 11 points de
plus que le taux
d’abstentions en
province ! En revanche,
avec 347 000 nouveaux
inscrits sur les listes en
2007, l’Île-de-France
avait connu la plus forte
augmentation de sa
population électorale.
|
|
• Modes de vie et
identité(s) francilienne(s),
aujourd’hui et demain,
rapport publié par
le conseil économique
et social régional.
www.cesr-iledefrance.fr.
1. Modes de vie et identité(s) francilienne(s), aujourd’hui et
demain. Rapport du conseil économique et social régional.
année », concède Patrick
Legris, président de
l’association Bussy
durable. À l’expression
« ville-dortoir », il préfère
celle, plus anglosaxonne, de « villepyjama ». D’ailleurs, ici,
la mode est à l’anglosaxonne. « Je ne sais pas
point de vue
40 %
SAVOIR +
• Atlas des Franciliens en
quatre volumes : territoire
et population, logement,
population et modes de
vie, activité et emploi.
www.iaurif.org.
Bussy-Saint-Georges a vu sa population multipliée par 36 en vingt ans
ville de 22 000 habitants
et l’une des communes
les plus jeunes de la
région : 50 % des
Buxangeorgiens ont
moins de 30 ans.
« Ce n’est pas facile
d’absorber près d’un
millier d’habitants
supplémentaire chaque
de la
population
francilienne est urbaine.
Pourtant, 80 % du
territoire régional
est rural ! La moitié des
Franciliens vivent à
moins de 20 kilomètres
de Notre-Dame-deParis.
Le professeur Jean Robert, auteur du rapport
« Modes de vie et identité(s) francilienne(s) »
(à gauche sur la photo) et Jean-Claude Boucherat,
président du conseil économique
et social régional (CESR).
h Jean-Claude Boucherat « Définir
l’identité des Franciliens, c’est mieux
comprendre qui ils sont, la manière
dont ils vivent dans la métropole
francilienne, leurs habitudes de
travail, de loisirs, de déplacements,
leurs pratiques culturelles, tout
ce qui constitue leurs modes de vie.
C’est à partir de cette photographie
que des institutions comme le conseil
régional et le conseil économique et
social régional peuvent participer à la
conception de politiques publiques
qui accompagnent les Franciliens
dans leur vie quotidienne. C’est, par
exemple, le rôle du schéma directeur
de l’Île-de-France. Il y a donc bien une
vraie interactivité entre la formation
de l’identité francilienne et les actions
impulsées par les institutions
régionales. »
h Jean Robert « L’identité francilienne
| Record |
Parfois, la croissance
démographique de l’Îlede-France donne le
vertige. Au cœur de la
ville nouvelle de Marnela-Vallée, Bussy-SaintGeorges (77) a vu sa
population multipliée par
36 entre 1985 et 2006 !
Le village est devenu une
|
© david sauveur/agence vu
REPORTAGE Communauté en quête de reconnaissance
© claudine doury/agence vu
distinctes de vivre ensemble. Ainsi, les Portugais,
qui sont, de loin, la communauté étrangère la plus
importante en Île-de-France, constituent aussi
le groupe le plus dispersé géographiquement.
À l’inverse, certaines nationalités sont très
concentrées. C’est le cas, notamment, des
Chinois, des Américains, des Cambodgiens ou
des ressortissants des pays de l’ex-Yougoslavie.
Cette ouverture sur le monde qui caractérise
l’Île-de-France souligne un mouvement de
fond qui a façonné l’identité régionale : on vient
ici pour travailler. Certes, le rapport au travail
n’est plus celui qui prévalait au xix e siècle,
avec un monde professionnel reposant sur des
métiers et une vie collective très structurée. Les
parcours professionnels sont moins linéaires,
plus chaotiques. Les structures mêmes de
l’économie changent. En vingt-cinq ans, l’Îlede-France a vu disparaître la moitié de ses
emplois industriels. Bien sûr, elle reste encore
la première région industrielle du pays, mais
cette mutation économique a remis en cause
l’existence des banlieues ouvrières qui jouaient
un rôle non négligeable dans l’organisation de
l’espace francilien.
|
96 %
l’heure, le Francilien a visiblement des frissons
dans les jambes… Chaque jour, pour des raisons
professionnelles ou personnelles, plus de 500 000
d’entre nous sont en dehors du territoire régional…
Quant aux temps de trajet, ils augmentent au fur
et à mesure que les constructions de logements
s’éloignent des principales zones d’activité
économique. Trouver un logement ! Rares sont
les Franciliens à ne pas être confrontés à ce cassetête… La montée en puissance du problème a
même eu raison d’une spécificité régionale : durant
longtemps, les déménagements rythmaient la
vie d’un résident. Désormais, le logement social
n’est plus une étape, il est devenu un refuge
obligé. Publiée début 2009, une note de l’Institut
d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France
souligne cette évolution inquiétante. La durée
moyenne de résidence dans le parc locatif social
est passée de 8,3 ans en 1984 à 13,1 ans en 2006.
Dans le même temps, la demande de logements
sociaux, elle, demeure au même niveau…
© Bertrand desprez/agence vu-La géode/adrien fainsilber
© Claudine doury/agence vu
REPÈRES
Ambiance tropicale à la Foire de Paris. La carte postale ne fait pas oublier la situation plus
complexe des 300 000 Métro-Caribéens qui vivent en Île-de-France.
• Exposition « Le Grand
Pari(s) », à la Cité de
l’architecture et du
patrimoine (place du
Trocadéro, Paris 16e).
Entrée gratuite. Jusqu’au
22 novembre 2009.
est multiple, mais il existe des
éléments fédérateurs. Souvent, les
identités régionales nous viennent
de l’histoire. On assume un héritage,
c’est relativement simple. En Île-deFrance, c’est un peu différent. La part
de l’héritage est beaucoup plus faible.
C’est une identité qui se construit
à partir des individus qui, par cercles
concentriques, opèrent des choix.
C’est une des composantes du
laboratoire social francilien, qui
présente de nouvelles façons de vivre.
On le voit aujourd’hui avec, dans
Paris, une activité sociale jeune,
très intense, qui permet à tous genres
de vie de s’exprimer. De même,
ce laboratoire social est illustré par le
renouveau de la première couronne
qui a commencé par des opérations
d’urbanisme, mais aussi par des
modes de vie qui n’ont rien à voir avec
la vie de la banlieue d’autrefois. »
h Sur le site www.iledefrance.fr/lesfranciliens,
retrouvez l’interview intégrale de Jean Robert et le
rapport du conseil économique et social régional.
|
îLE-DE-FRANCE é t é 2 0 0 9
| Nº 24
10 tendances
|
En plus de leur formation initiale, les propriétaires de gîtes
“etcomplémentaires
de chambres d’hôte sont très demandeurs des formations
de Gîtes de France : usage de l’anglais,
vu et
approuvé
par vous
Rock
© cdt 77
Rock en Seine 2009
Trois scènes, plus de quarante artistes
invités (Just Jack, Esser, MGMT, Oasis,
The Prodigy…), des expositions, et même
un festival pour enfants…
h Du 28 au 30 août 2009
repérages
Silencieux, simple à utiliser et non polluant, il n’a
que des avantages, le scooter électrique ! On
fait le plein sur l’une des prises réparties sur une
quarantaine de bornes à Paris et une trentaine
en proche banlieue ; ou chez soi, sur une prise
220 volts, et il faut alors compter entre quatre et
six heures de recharge. Plus d’une vingtaine
de modèles sont disponibles pour un coût allant
de 1 200 à 3 500 euros. La mairie de Paris
subventionne l’achat à hauteur de 25 % du prix,
jusqu’à 400 euros. Cette subvention, réservée
aux Parisiens, concerne les 50 cm3.
”
tourisme vert Avec plus de 1 100 gîtes et chambres d’hôte
Domaine national de Saint-Cloud, 92210 Saint-Cloud. www.rockenseine.com
Les Franciliens ont
le sens de l’accueil !
Environnement
Festival de la Terre
Trois jours de fête pour la Terre à l’initiative
de l’association Terralliance. Animations
pour les enfants, ateliers, conférences,
expositions, concerts…
h Du 26 au 28 juin 2009
|
actions
h Espace mobilités électriques, 16, rue de la Tour-des-Dames,
75009 Paris. Tél : 01 53 20 09 69. www.espacemobelec.fr
(carte des bornes à Paris et en proche banlieue).
Encourager le covoiturage, mettre à
disposition des salariés des modes de
transport alternatifs… Un plan de déplacement
d’entreprise (PDE) consiste à proposer aux
salariés des moyens de transport doux.
Un exemple unique en France : le groupe
immobilier Icade met à disposition de ses
salariés deux navettes fluviales électriques
entre la station de métro Corentin-Cariou
et le siège, le long du canal Saint-Denis
à Aubervilliers (93). La Région a décidé
d’encourager ces PDE en créant le dispositif
Pro’mobilité. Les PDE bien conçus permettent
de réduire de 5 à 25 % l’usage de la voiture.
Musique
La voix dans tous ses éclats
© Jacques LE GOFF / ADEME
Atrium de Chaville et parc Pierre-Lagravère
de Colombes (92). Tél. : 01 41 91 27 64.
www.vallee-culture.fr
Théâtre
Festival Aquarelle et compagnie
Plus de 300 œuvres présentées pendant
le week-end d’ouverture et environ
150 aquarelles exposées tout l’été…
h Du 4 juillet au 30 août 2009 Plusieurs lieux à Milly-la-Forêt (91)
Tél. : 01 64 98 67 72 - www.aquarellecompagnie.fr
Lectures, théâtre…
Saison 2009 à Villarceaux
Promenade littéraire sur le thème des
carnets de voyage, théâtre en plein
air, concerts dans le cadre du Festival
d’Île-de-France (www.festival-idf.fr)…
h Les 28 juin, 12 et 14 juillet, 6 et 27 septembre
© S. Ouzounoff
Domaine de Villarceaux, 95710 Chaussy.
www.iledefrance.fr/villarceaux
|
îLE-DE-FRANCE été 2009
| Nº 24
La famille Fagot a apprécié le confort, le calme et la convivialité du gîte de Dominique Beaumont, près d’étampes (91).
Des retraités qui aménagent les anciennes chambres
des enfants, des propriétaires qui souhaitent valoriser
leur patrimoine en ouvrant un gîte rural... De plus en
plus de Franciliens se lancent dans l’aventure ! Peu d’inconvénients et beaucoup d’avantages, surtout quand
une subvention régionale les aide à monter leur projet.
terroir h « C’est du travail, mais quel plaisir quand
on aime recevoir ! » Et le sens de l’hospitalité,
Dominique Beaumont n’en manque pas ! Cette
jeune retraitée, propriétaire avec son mari d’une
ferme ancienne près d’Abbéville-la-Rivière (91),
a aménagé avec goût ses premières chambres
d’hôte, puis son gîte en 2005. Depuis, elle a reçu
des hôtes de tous horizons : des Israéliens, des
Slovaques, des Anglais, et même des Franciliens,
comme la famille Fagot, originaire de Colombes
(92), venue passer une semaine de vacances.
« C’est plus convivial que l’hôtel, et plus pratique
avec les enfants », explique Catherine, tandis que
ses deux fils et son mari Stéphane jouent dans
la cour de la ferme. « On est autonome puisque le
gîte comporte une cuisine, et financièrement c’est
beaucoup plus accessible ! » Aujourd’hui, le gîte
de l’Orme est en travaux : le couple Beaumont
H
Pour en
savoir plus
• L’aide
régionale :
www.
iledefrance.fr et
au 01 53 85 56 15.
• La législation
en vigueur sur
les chambres
d’hôte et les
gîtes ruraux :
www.inforeg.
ccip.fr (Fiches
pratiques).
transforme un bout de grange en un nouveau
gîte et une grande chambre d’hôte.
La Région, qui souhaite développer cette offre
d’hébergement touristique, propose une aide
financière à ces propriétaires. Les Beaumont
ont ainsi bénéficié de près de 8 500 euros pour
les travaux en cours, un coup de pouce décisif.
« Cette activité ne rapporte pas de quoi remplacer
un salaire, il faut qu’un membre de la famille ait
un travail fixe », souligne Dominique, dont le
mari, François, est agriculteur.
Il a fallu plus d’un an de travaux pour créer cet
espace de trois niveaux au cœur de l’abbaye.
Installée autour du salon de musique, la
bibliothèque musicale propose une collection
de 1 300 manuscrits, léguée, il y a deux ans,
à la fondation par le pianiste François Lang.
Parmi ces documents datant du xvie
au xxe siècle, des éditions annotées
de Claude Debussy, des manuscrits
de Fauré, des lettres et épreuves corrigées
de Berlioz, des premières éditions
de Couperin, Haydn, Mozart…
h Abbaye de Royaumont, 95270 Asnières-sur-Oise.
Tél : 01 30 35 59 00. www.royaumont-bibliotheque-francois-lang.fr
© j. johnson
Expositions
© isabelle eshraghi/agence vu
Plusieurs lieux dans Paris. Tél. : 01 48 40 62 49.
www.mysterebouffe.com
La navette fluviale électrique du groupe Icade
transporte plus de 400 salariés chaque jour.
Un lieu | La bibliothèque musicale
de l’abbaye de Royaumont
Tréteaux nomades
Pour cette dixième édition du festival
itinérant des arènes de Montmartre :
du théâtre en plein air pour tous publics.
h Du 17 août au 6 septembre 2009
Le scooter électrique, un mode de transport
citoyen et pratique.
Une idée | Privilégier les transports
alternatifs pour aller au travail
Au pied du Palais omnisports de Paris-Bercy,
75012 Paris, et dans toute l’Île-de-France.
www.festivaldelaterre-idf.org
Quatrième édition pour ce festival
de chant qui propose des concerts,
des ateliers et des spectacles.
h Du 3 au 7 juin 2009. Espace Loisirs de Sèvres,
|
|
Des services
administratifs
en ligne
Un objet | Le scooter électrique
création d’un site Internet. C’est important car ils sont acteurs
du tourisme local, des ambassadeurs de leur territoire !
Catherine Boussi, directrice des Gîtes de France de Seine-et-Marne
|
Des visites de la bibliothèque musicale et des
activités seront proposées au grand public.
Inscrire son enfant
à la cantine, ou faire des
démarches d’état civil
sur Internet, cela
faciliterait la vie des
Franciliens ! Une bonne
idée que la Région a
décidé de soutenir, avec
le Webpass, une aide
réservée aux communes
ou aux groupements
de communes qui
proposent au moins cinq
services interactifs.
Le tout doit être
accessible aux
personnes handicapées.
www.artesi-webpass.
com l
Donnez votre avis
iledefrance.fr/plansdechets
Des ordinateurs
pour les
associations
franciliennes
© ateliers sans frontières
|
© isabelle eshraghi/agence vu
sortir
tendances 11
Assoclic Île-de-France,
c’est le nom de l’appel à
projets lancé par Ateliers
sans frontières avec
l’aide de la Fondation
RATP, visant à offrir
1 000 ordinateurs aux
associations œuvrant
dans l’éducation, la
formation ou l’intégration
professionnelle.
Candidature avant
le 27 juin. Résultats
en septembre :
www.assoclic.org l
Les saisonniers préfèrent le gîte à l’hôtel
Héberger des touristes peut quand même améliorer l’ordinaire : « Le gîte nous rapporte environ 6 000 euros par an », déclare de son côté
Sylvie Galindo. Elle est propriétaire du gîte Les
• Pour trouver
Nymphéas, près de Crécy-la-Chapelle (77), qui
une chambre
bénéficie de l’attractivité d’Eurodisney. Il est déjà
d’hôte ou un
plein pour la moitié de l’été 2010 ! Tout comme
gîte en Île-deFrance :
Dominique et François dans l’Essonne, Sylvie
www.gites-dereçoit parfois des travailleurs saisonniers. Bref,
france.com
ce mode d’hébergement a le vent en poupe : en
ou à Paris :
www.
Seine-et-Marne, le département le plus doté, on
hotesqualiteparis. est passé de 453 chambres d’hôte et gîtes en 2005
fr
à plus de 550 en 2009. l
julie védie
|
îLE-DE-FRANCE été 2009
| Nº 24
12 histoire
les
dates
clés
Les provinciaux ont
l’exclusivité de certaines
activités tels les Morvandais
pour le flottage du bois.
1872
Sur les 2 millions de
personnes habitant à Paris,
1,3 million viennent d’ailleurs.
1881
La proportion d’étrangers en
région parisienne est deux à
trois fois plus importante que
dans le reste de la France.
1968
Seuls 23 % des Algériens
arrivés en Île-de-France
vivent à Paris intra-muros.
Entre 1982 et 1990
La population étrangère
augmente de 2,8 % en Île-de-
France, alors qu’elle diminue
de 3,6 % dans le pays.
1999
Les Portugais, avec plus
de 568 000 ressortissants,
représentent la communauté
la plus importante.
identité Bretons, Auvergnats, Italiens, Algériens
Ces migrants qui ont
fait l’Île-de-France
1
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Quart d’heure historique
coup de gueule Jean-Claude Delarue, Fédération des usagers des transports
« Les usagers des transports
ne peuvent plus attendre ! »
Tous au bain
« Le bain et le miroir », deux expositions
parallèles sur les soins du corps et
les cosmétiques à travers l’Histoire :
l’une à Paris couvrant la période
de l’Antiquité au Moyen Âge, l’autre
à écouen pour la Renaissance.
h Jusqu’au 21 septembre 2009. Musée de Cluny,
6, place Paul-Painlevé, 75005 Paris. Musée national
de la Renaissance, château d’écouen, 95440 écouen.
Renseignements : 01 53 73 78 16 (Cluny) /
01 34 38 38 50 (écouen) – www.rmn.fr
Porte-parole de la Fédération des usagers
des transports et des services publics,
Jean-Claude Delarue sait donner de la voix.
Depuis le 20 mai, avec d’autres organisations d’usagers et des syndicats, il arpente
les gares franciliennes, faisant signer sa
pétition pour exiger la modernisation des
transports en commun d’Île-de-France.
Le bassin de la Villette
fête ses 200 ans
En deux cents ans, le bassin de la
Villette a eu plusieurs vies : réserve
de l’eau apportée de la rivière Ourcq
pour alimenter la capitale, lieu de
promenade et bassin d’agrément
à sa construction, puis port
de commerce riche d’entrepôts
entre 1820 et 1950… Une exposition
gratuite retrace son histoire.
h Jusqu’au 26 juillet 2009. Pavillon Delouvrier,
IDF : La cristallisation du débat autour de
points noirs, comme la ligne 13 ou le RER A,
ne risque-t-elle pas d’occulter une vision
d’ensemble des transports en Île-de-France ?
Jean-Claude Delarue : Il est normal
que nous relayions avant tout ce que
réclament les usagers. La première
demande, c’est que les trains soient
enfin à l’heure. Pour les utilisateurs,
les conséquences sont parfois très
lourdes. Certaines entreprises refusent aujourd’hui de vous recruter si
vous habitez sur certaines lignes qui
cumulent les retards. L’autre grande
revendication porte sur la saturation
du réseau. La ligne 13 du métro parisien est un exemple mondial de ce
qu’il ne faut pas faire ! Cela étant, nous
sommes tout à fait conscients qu’il
faut engager d’autres chantiers, en
particulier pour développer le transport de banlieue à banlieue.
Parc de la Villette, 75019 Paris.
Le château de Beynes
fait peau neuve
Le château de Beynes (78) n’a jamais
été ouvert au public. Il va enfin être
réhabilité pour y accueillir un centre
d’interprétation du patrimoine
médiéval. Les citoyens sont mis
à contribution pour participer
à cette rénovation grâce à la
Fondation du patrimoine :
www.fondation-du-patrimoine.com.
Quand les militants
font l’Histoire
(1) Dans les années 1940, Montparnasse est le bastion des Bretons. (2) Les montreurs d’ours de l’Ariège exhibaient leur animal aux
Parisiens moyennant finance. (3) Dans les années 1920, les Savoyards avaient trouvé un filon : ouvrir les huîtres dans les grandes
brasseries parisiennes. (4) Le métier de porteur d’eau, réglementé dès 1803, a été monopolisé par les Auvergnats.
Des Auvergnats porteurs d’eau aux maçons italiens, en passant par les nourrices bretonnes et les ouvriers algériens...
Leur participation a été décisive pour le développement
économique de l’Île-de-France !
terre d’accueil h Difficiles à quantifier, mais décisives pour le dynamisme de la région parisienne,
les vagues d’immigration successives, en provenance des autres régions françaises puis du monde,
ont construit la richesse de l’Île-de-France. Dès le
xviie siècle, les maçons creusois sont sollicités sur les
chantiers de la capitale. Sous l’Empire, les ouvriers
du Nord embauchent dans l’industrie textile, les
Auvergnats se font conducteurs de fiacre ou porteurs d’eau, tandis que les Normands sont réputés
comme tailleurs de pierre ou paveurs. Jusqu’aux
années 1850, les provinciaux viennent surtout du
nord du pays (au-dessus d’une ligne Saint-MaloGenève). Ensuite, la tendance s’inverse avec l’arrivée du chemin de fer : Bretons, habitants du Massif
Central, puis Landais, Gascons, Corses, Basques…
se regroupent, s’entraident, reforment des quartiers.
Les terrassiers bretons ont, par exemple, largement
participé à la construction du métro.
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îLE-DE-FRANCE été 2009
| Nº 24
Les migrants de l’étranger arrivent dès le début du
xixe siècle, attirés par le dynamisme industriel et
commercial de la région. Ce sont des travailleurs
manuels, des étudiants ou des intellectuels. Certains
sont réfugiés politiques, exilés économiques : tels
les Italiens pendant l’entre-deux-guerres, habitant
dans l’Est parisien, puis vers Montreuil ou Nogentsur-Marne ; ou encore les Espagnols à partir de 1939,
qui s’installent près de leur lieu de travail, dans les
banlieues en pleine expansion comme BoulogneBillancourt, Saint-Denis ou Aubervilliers.
Fondus dans le décor
La construction des grandes infrastructures
(autoroutes, périphérique, aéroports) mobilisa
les immigrés algériens, espagnols et portugais
dès les années 1960. Ils participent à la création
des grands ensembles avant de s’y loger progressivement, quand se résorbent les bidonvilles aux
portes de la capitale où ils sont contraints de s’entasser à leur arrivée en France. Au fil des années,
les provinciaux, tout en gardant leurs attaches, se
sont fondus dans le décor, devenant à leur tour des
Parisiens, tout comme les étrangers, devenus des
Julie védie
Français pour beaucoup. l H
En savoir plus
• Ces provinciaux
qui ont fait Paris,
de Nathalie
Dargent, éd.
Sélection du
Reader’s Digest
Intitulée « Le don des militants, les
objets du communisme », l’exposition
retrace plusieurs décennies de
communisme à travers l’engagement
de ses militants qui en ont conservé
les objets : tracts, affiches, œuvres
d’art (Boris Taslitzky, César, Di Rosa…).
L’exposition a été réalisée en lien avec
les archives de la mairie d’Ivry (94). l
h Jusqu’au 3 janvier 2010. Musée de l’Histoire
IDF : Ces retards sont parfois dus à du matériel vieillissant, à des infrastructures qui
n’ont pas été renouvelées. Il y a aussi des incidents provoqués par des usagers. Comment
responsabiliser tout le monde pour mieux
faire fonctionner les transports publics ?
Jean-Claude Delarue : Bien sûr, il y a
des usagers qui se comportent de
façon incivile. En revanche, ce qui est
caractéristique de la galère actuelle
des voyageurs, c’est le fait que les
transports en commun ont été durant
très longtemps délaissés par tous les
gouvernements. Les grands progrès
remontent à une trentaine d’années !
De plus, la SNCF a donné clairement
la priorité au TGV, qui est devenu sa
vitrine commerciale. Cela s’est fait au
détriment du reste du matériel.
vivante, 31, boulevard Théophile-Sueur,
93100 Montreuil. Renseignements : 01 48 70 61 62.
www.museehistoirevivante.com
• L’Agence
nationale pour la
cohésion sociale
et l’égalité des
chances (Acsé),
www.lacse.fr
• Médiathèque
AbdelmalekSayad, Cité
nationale de
l’histoire de
l’immigration,
au 01 53 59 15 92.
www.histoireimmigration.fr
Histoire du communisme à travers
la presse du Parti communiste.
© isabelle eshraghi/agence vu
© archipel studio/Pierre Hybre
3
IDF : La Région a présenté voici près d’un
an son plan de mobilisation en faveur des
transports. Que vous inspire-t-il ?
Jean-Claude Delarue : Nous l’avons
très bien accueilli parce qu’il permet
de rénover l’existant et de créer enfin
des transports de banlieue à ban-
« Cela fait un an
que le plan de
mobilisation pour les
transports
a été présenté par
la Région. Tout le
monde doit mettre de
l’argent sur
la table. Maintenant. »
© claudine doury/agence vu
Dès le XVe siècle
entretien 13
lieue. Un an après, on se demande
ce qui se passe ! Quelque 18 milliards sont nécessaires sur dix ans.
La Région est prête à apporter les
deux tiers du financement. Mais on
se demande si tous les acteurs vont
mettre de l’argent sur la table ! L’argent pour les transports en commun
ne peut pas provenir seulement des
collectivités locales, ni de la SNCF
ni de la RATP. Il faut l’intervention
de l’état. Tout le monde le dit. Il faut
le faire, maintenant.
IDF : Avec des associations d’usagers et des
organisations syndicales, vous lancez une
pétition. Quel est le but de cette initiative ?
Jean-Claude Delarue : Nous savons
que le seul mécontentement des
usagers ne suffit pas. Il faut créer
un mouvement très fort pour que
l’ensemble des partenaires, l’état,
la Région, les entreprises de transports, mettent tous leurs moyens
tout de suite. On ne va pas attendre
encore dix à quinze ans !
IDF : Il s’agit de montrer que les usagers et les
personnels peuvent faire cause commune ?
Jean-Claude Delarue : Il y a des
moments où ils sont en désaccord,
surtout lors des grèves. Mais quand
DATES
1939
Naissance
à Paris.
1965
Professeur
d’anglais. Il
sera ensuite
professeur
d’histoire des
Etats-Unis
à Paris-VII.
1970
Création de la
Fédération des
usagers des
transports et
des services
publics.
1974
Pour obtenir
l’installation de
murs antibruit,
il organise
des barrages
routiers.
20 mai 2009
Lancement
de la pétition
pour la
modernisation
des transports
en Île-deFrance.
une grève s’arrête, les problèmes
des usagers, eux, ne s’arrêtent pas !
Alors oui, il y a des points communs
entre les uns et les autres. Quand on
travaille dans le service public, on a
envie que ça marche bien ! Quand il
y a un dysfonctionnement, et l’usager
et le salarié sont mécontents.
IDF : L’arrivée du conseil régional à la tête du
Stif, l’autorité organisatrice des transports
franciliens, est encore récente. Quel bilan
tirez-vous de ce pilotage ?
Jean-Claude Delarue : Plus personne
n’accepterait aujourd’hui que le chef
de l’état, comme le faisait le président
Pompidou, décide de l’installation
d’un escalier mécanique à la gare
Saint-Lazare ! Mais, dans le même
temps, les Régions n’ont pas les ressources leur permettant d’assumer
toutes seules la gestion des transports en commun et des projets aussi
gigantesques. L’aide de l’état reste
donc nécessaire. Mais là, vraiment,
les problèmes des usagers n’ont pas
de frontières. S’il y a un secteur de la
vie publique où l’on devrait oublier
les calculs politiques pour chercher
le bien commun, c’est bien celui des
transports en commun ! l
Chiffres
clés
16 lignes de métro,
5 lignes de RER,
4 lignes de tramway,
1 ligne de métro fluvial,
42 lignes de bus
nocturnes Noctilien,
443 gares desservies
par le réseau Transilien
(SNCF).
Le nombre de
déplacements quotidiens
dans les transports
collectifs en Île-deFrance est estimé
à 8 millions.
Ligne 13 du métro :
550 000 voyageurs
chaque jour,
22,4 kilomètres
de ligne, 40 minutes
en moyenne pour
parcourir son tracé
desservi par 32 stations.
RER A : la ligne la plus
fréquentée du monde
avec presque 1 million
de voyageurs quotidiens,
76 kilomètres avec
46 gares desservies,
7 départements
traversés sur les 8 que
compte l’Île-de-France.
entretien réalisé par pierre chapdelaine
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14 tribunes
tribunes 15
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îLE-DE-FRANCE été 2009
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Transports : l’urgence !
|
FRONT NATIONAL
nationaux et indépendants
CENTRE ET APParentés
L’Île-de-France
française !
Non...
Demain a commencé
... au Grand Paris
de Sarkozy : des
dizaines de milliers de « logements sociaux » en
plus, des « tours »
partout, le bétonnage des derniers
espaces naturels
NI 6 membres
et agricoles, davantage de dettes et
Martine Lehideux
d’impôts. Réenraciner l’Île-de-France est louable. Mais
on la livre à une mondialisation hostile
à la civilisation de l’Europe chrétienne,
de ses monuments et de ses paysages. l
Tél. : 01 53 85 68 52. [email protected]
En Île-de-France vivent un peu plus de 11 600 000
habitants. Chaque jour, 900 000 Franciliens viennent travailler à Paris, et près de
300 000 Parisiens font le chemin inverse.
Christian Blanc, en lien avec les élus du Nouveau Centre, a proposé au président
« L’Île-de-France
de la République de
doit
devenir
doter notre région
centre 8 membres d’un nouveau métro capitale. »
régional automaLaurent Lafon
tique tout en accélérant la modernisation du réseau actuel. Parce que le plan de
Christian Blanc porte non seulement sur les transports mais
aussi sur l’écologie, l’économie, la culture ou l’architecture, il
porte en lui notre ambition pour que la région Île-de-France
devienne enfin capitale. l www.nouveaucentre-iledefrance.com
|
© conseil régional/DR
Le président de la Répulogement et n’exerçant complètement celle
blique a annoncé que
des transports en commun que depuis
l’état était de retour en
2006. Mais on peut être perplexe devant
Île-de-France. « Chiche »,
une telle volonté interventionniste lorsque
lui répondent les élus
l’on connaît la situation financière de l’État !
démocrates
Restent par ailleurs bien des
et centristes ! « Il ne faudrait pas
questions sur la compatibiCar la situation qu’au temps de la
lité des projets de l’état avec
dégradée du “vision” succède
ceux du conseil régional traGDC 17 membres
logement ou celui d’une
duits dans le schéma direc“grande
illusion”.
»
des
transports
teur régional d’Île-de-France
Bernard Lehideux
da ns
not re
(Sdrif) approuvé, rappelonsrégion est d’abord le résultat d’un sousle, à une large majorité. Il ne faudrait pas
investissement chronique de l’état depuis
qu’au temps de la « vision » succède celui
plus de trente ans, le conseil régional n’ayant
d’une « grande illusion » … l
pas de compétence explicite en matière de
www.democrates-idf.fr – Tél. : 01 53 85 68 84.
Contrairement aux Bretons, aux Picards, aux Lorrains ou aux Alsaciens, les Franciliens n’ont pas le
sentiment de posséder une identité régionale forte.
Cette situation puise certainement ses racines
dans la constitution historique de l’Île-deFrance. Pendant très longtemps, et aujourd’hui
encore, dans le langage courant, quand on se
réfère à l’Île-de-France, on parle de « la région
parisienne ». Pour un grand nombre de FranMP 37 membres
ciliens, le point de repère reste Paris. La fierté
de vivre à proximité de la capitale économique
Roger Karoutchi
et politique de la France fait que nos concitoyens ont tendance à s’identifier à la ville reconnue internationalement, plutôt qu’à un territoire
dont la constitution est le fruit d’un
découpage somme toute récent, et « l’Île-de-France et
non d’une évolution historique à Paris ont dorénavant
part entière. Ainsi, l’identité régio- vocation à sceller
nale en Île-de-France manque de un destin commun
force et de reconnaissance immé- sur des projets
diate. En vue de réaliser la synthèse ambitieux. »
entre la volonté d’affirmer l’identité
francilienne et le respect des réalités départementales, il est nécessaire de rassembler la population
francilienne autour d’une grande ambition collective et fédératrice. Les projets du Grand Paris constituent certainement ce trait
d’union entre les territoires de la région capitale pouvant servir de
socle à la constitution d’une véritable identité francilienne.
Grâce à l’initiative de Nicolas Sarkozy, l’Île-de-France et Paris ont
dorénavant vocation à sceller un destin commun sur des projets
ambitieux afin de pouvoir, ensemble, rivaliser avec les grandes
métropoles européennes et mondiales.
En changeant la donne, en réaffirmant le rôle de l’état, au niveau
financier, au niveau des règles de droit, au niveau de l’impulsion
urbanistique et architecturale, le président de la République rompt
avec la pratique conservatrice et immobile de ces dernières décennies et réveille la perspective d’un nouveau souffle et d’une nouvelle identité solidaire, dynamique et moderne. l
Roger Karoutchi, président du groupe Majorité présidentielle,
secrétaire d’état chargé des relations avec le Parlement
Site : www.ile2france.org
Groupe démocrate et centriste
Questions sur l’Île-de-France
|
Les politiciens de gauche comme de
droite aiment tellement l’immigration que certaines minorités ont
acquis une influence incontournable dans de nombreuses zones
franciliennes. Elles imposent
alors aux Français leur mode de
vie et leur culture incompatibles
avec nos valeurs européennes et
les racines de notre civilisation
FN 9 membres
occidentale. Sans répit, vos élus
du Front national luttent pour que
Marie-Christine
Arnautu
cette situation cesse et que l’Île-deFrance redevienne une région prospère et française. l
fnidf.com, [email protected]. Tél. : 01 53 85 67 80.
|
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© conseil régional/DR
© conseil régional/DR
Soutenir l’artisanat
à la suite des annonces
pour le Grand Paris et notre vision du devedu président de la Répunir de la région. Notre territoire, les acteurs
blique sur le Grand Paris, je
économiques et sociaux, les collectivités, les
demande au nom des élus
populations ont besoin d’une perspective
du groupe CACRPG qu’un
cohérente pour l’avenir de l’Île-de-France.
débat démocratique
Une vision qui ne peut se satisfaire de l’addisur le schéma directeur
tion de projets parfois contradictoires. Nous
régional d’Île-de-France
pensons que dans l’intérêt des populations et
(Sdrif) s’ouvre de toute
des territoires il est indispensable de prendre
CACRPG 27 membres u r g e n c e .
en compte des réflexions émaEn effet, le
nant de l’état et des travaux des
Gabriel Massou
regain d’in- « Un grand débat
équipes d’architectes.
térêt de l’état pour les projets démocratique pour Il est aujourd’hui nécessaire
régionaux, s’il nous réjouit, ne renforcer notre
d’enrichir le Sdrif en renforçant
saurait masquer les contradic- ambition pour
sa cohérence régionale, cohétions qui existent, d’une part, l’Île-de-France. »
rence sociale, économique et
entre les objectifs affichés et les
environnementale.
politiques désastreuses suivies par le gouIl est donc urgent de se mettre collectivevernement en matière de logement, d’emploi
ment au travail afin de lancer ce grand chanou d’investissement public, et, d’autre part,
tier indispensable pour le devenir de notre
entre certains projets gouvernementaux
région. l www.eluscacridf.org
© conseil régional/DR
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© conseil régional/DR
© conseil régional/DR
© conseil régional/dr
de l’hémicycle
piste du partenariat public-privé
Le 29 avril dernier, le
déplacements de nombreux Franciliens
régional se sont
(PPP) a été écartée par Christian
change, et change rapidement.
président de la Réputournés en avril
Blanc. Nous ne pouvons que nous
à cette fin, Jean-Paul Huchon a présenté
blique inaugurait
vers la Cité de
en réjouir. Mais le Président n’a
il y a plus d’un an, avec l’ensemble des
l’exposition des dix
l’architecture.
toujours pas dépassé l’étape des
Départements d’Île-de-France, un
équipes d’architectes
Une intervengrandes annonces. Entendre qu’il
ambitieux plan en faveur des transports
chargées de penser
tion du préa ses projets en matière de transd’un montant de 18 milliards d’euros.
le futur de notre
sident de la
ports, la Région les siens, et que
verts 28 membres République sur
Aussi, la Région va s’engager dans les
métropole. Il en a
tous seront réalisés, pourquoi pas.
plus brefs délais sur huit grands projets,
profité pour annonle Grand Paris
Mais si l’État choisit d’additionner
Jean-Vincent Placé
PS 60 membres
parmi lesquels la rocade en métro Arc
cer les projets qu’il
ne pouvait que
les projets, il doit en assumer les
Express,
le
prolongement
de
la
ligne
14
comptait
mettre
en
mobiliser
notre
attention.
En
indiconséquences financières. Après
Jean-Paul Planchou
pour désengorger la ligne 13 et le proœuvre.
quant qu’il ne s’opposerait aucuEole et Meteor, l’État s’est désenOn peut se réjouir de voir
longement d’Eole (RER E)
nement aux projets régionaux, il a
gagé de l’Île-de-France pendant
l’Île-de-France être ainsi « Il est de
à l’ouest. Elle va également
envoyé un signal positif
vingt ans pour invesprise en considération par notre devoir
amplifier son effort en faveur
qui doit maintenant se
tir dans les TGV, et a
l’état, contrairement à la de répondre
des lignes de RER C et D, de
concrétiser. Notamment
ainsi paralysé l’action
« Si l’État choisit
politique menée depuis de au mieux aux
nouvelles lignes de tramway,
en ne bloquant plus
publique régionale. Il
d’additionner
trop longues années. En demandes
dont celle désenclavant le plal’adoption du schéma
serait regrettable de
les projets, il doit
teau de Clichy-Montfermeil,
particulier, nous pouvons des usagers
directeur régional d’Îlecommettre les mêmes
en assumer les
ainsi que de la réalisation
nous féliciter de ce que afin que le
de-France (Sdrif), par
erreurs. Enfin, le présiconséquences
l’essentiel des propositions quotidien des
de la tangentielle nord. La
sa non-transmission
dent de la République
financières. »
faites par la Région dans déplacements
Région est prête à lancer ces
au Conseil d’état. Et,
entend faire de notre
le domaine des transports change
projets. Aussi, quelle sera la
pour le moment, les
région un territoire
aient été reprises, prouvant rapidement. »
contribution financière du
annonces faites ne vont
« vrai, beau, grand » ?
ainsi leur bien fondé et, pour
gouvernement ?
pas dans le sens de la construcLe Président a ajouté « juste ». Nous
certaines, leur urgence.
Des questions décisives auxquelles les
tion d’une métropole durable.
ajoutons le mot « soutenable ». l
Mais les annonces présidentielles,
socialistes, mais plus encore les Fran« L’État tiendra ses engagements. »
Nos idées vous intéressent ?
allant au-delà de celles de la Région,
ciliens, attendent des réponses claires
Nous avons envie de croire que,
Pour vous abonner gratuitement
notamment par la création d’une vaste
et rapides. l
cette fois, il s’agit d’une promesse
à notre trimestriel, envoyez
double boucle souterraine reliant les
Groupe socialiste Île-de-France
sincère. Nous prenons acte de cet
votre adresse postale à
aéroports et les territoires d’excellence,
Tél. : 01 53 85 68 95. www.ps-idf.com
engagement. Reste à savoir [email protected]
ne sont pas sans ambiguïtés.
ment il entend se doter des moyens
Le chef de l’état a évalué,
en effet, leur coût à 35 milliards d’euros. Un temps
Républicain radical et Citoyen
RAdicaux de gauche et élus apparentés
envisagé pour financer ces
projets, le mode des partenariats publics-privés,
Notre conseil vient de voter d’importantes
Dans ses annonces sur le Grand Paris, le présiparticulièrement décalé
par rapport à la situation
mesures pour soutenir l’artisanat. Ses entredent de la République a repris la plupart des
de crise, ne semble plus
projets de la majorité régionale pour améprises sont en effet frappées de plein fouet
être d’actualité. Dès lors,
liorer les transports en commun. La raison
par la crise économique et mises en difficomment réaliser les prol’a donc, enfin, emporté, sauf pour certains
culté par la contraction du crédit et l’attijets annoncés si l’état ne
territoires d’Île-detude prudentielle
clarifie pas le montant de
France qui demeu- « L’état doit
des banques qui « Des mesures
rent, surtout en cofinancer
son concours financier ?
aggravent leur concrètes pour
à l’évidence, les socialistes
grande couronne, rapidement le
trésorerie.
aider les artisans
RAGEAP 9 membres La Région a donc face à la crise. »
2rc 8 membres
sont résolument favorables
les grands oubliés plan du conseil
à la réalisation des grandes
de l’état. Il faut régional en faveur
décidé
de
se
porElisabeth Boyer
Daniel Guérin
infrastructures de transavancer. Le gou- des transports. »
ter garante des découverts des entreprises
ports. Chaque jour, trop de
vernement doit ainsi, rapidement,
artisanales à travers le Fonds SIAGI-Région. Elle a également
voyageurs sont transporapporter sa part au financement du plan de mobilisation des
renforcé les dispositifs de formation dans ces métiers. Ainsi,
tés dans des conditions
transports élaboré par la Région. En se désengageant des transdans le bâtiment, la tâche sera immense pour former les artiports, l’état a laissé un réseau et des équipements très dégraindignes. Il est donc de
sans et leurs ouvriers à répondre aux exigences du Grenelle de
notre devoir de répondre
dés. Son devoir est, maintenant, de nous aider à offrir à nos
l’environnement en matière d’utilisation des biomatériaux et de
au mieux à leurs demandes
concitoyens des conditions de transport dignes du xxie siècle.
conseils aux particuliers pour construire les maisons de demain
afin que le quotidien des
Monsieur le Président, il y a urgence ! l www.mrc-idf.fr
à énergie positive. l Contact : 01 53 85 69 46. www.rageap.fr
Donner une véritable
identité à l’Île-de-France
© conseil régional/DR
Le « Grand Paris » des transports : Petit espoir pour Grand Paris
Tous les regards
financiers de sa mise en œuvre. La
quels financements ?
La Région va enrichir le Sdrif
© conseil régional/DR
verts
MAJORITé PRéSIDENTIELLE
© conseil régional/DR
PS ET apparentÉs
Communiste, Alternative Citoyenne, Républicain et Parti de Gauche
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îLE-DE-FRANCE été 2009
| Nº 24
16 alentours
Parc naturel régional Entre 800 et 900 kilomètres de sentiers balisés
Le Vexin des randonneurs
PARC NATUREL RéGIONAL DU VeXIN
Magny-en-Vexin
Auvers-sur-Oise
Le parc naturel du Vexin, qui s’étend sur les départements
du Val-d’Oise et des Yvelines, offre aux randonneurs d’innombrables balades dans les champs, les forêts et les
villages au charme typique.
nature h Claude, évelyne, Monique, Michel
et les autres adorent le Vexin ! Membres d’un
club de randonnée de Sarcelles (95), ces joyeux
retraités viennent ici au moins une fois par mois
parcourir une vingtaine de kilomètres à pied.
Comme de nombreux randonneurs, ils commencent leur périple par Théméricourt (95), où se
situe la Maison du parc naturel régional (PNR)
du Vexin français. Ils y trouvent des itinéraires
précis pour leurs balades, et surtout un point de
rendez-vous dans un joli village. Dans le Vexin,
quand on aime marcher, on a l’embarras du
choix ! Entre 800 et 900 kilomètres de sentiers
balisés parcourent le territoire, qui s’étend sur
99 communes, des boucles de la Seine à l’ouest,
dans les Yvelines, aux berges de l’Oise à l’est, traversant des sites très diversifiés : forêts, vallées
et plateaux, champs de céréales. Pigeonniers,
lavoirs et petites églises ponctuent le paysage
successivement plat et vallonné.
Le plus vaste des parcs naturels régionaux franciliens est très caractéristique. Il est constellé de
petits villages typiques aux maisons de pierres
|
îLE-DE-FRANCE ét é 2009
| Nº 24
H
Infos
pratiques
• Le PNR propose
une demidouzaine de
pochettes
comportant
chacune
plusieurs
itinéraires de
randonnée.
Maison du PNR
du Vexin
français,
95450
Théméricourt.
Téléphone :
01 34 48 66 00 –
www.parcnaturel-vexin.fr
• Tout l’été
jusqu’au 27
septembre, le
Baladobus relie
la gare RER de
Cergy-Pontoise
à plusieurs
villages du Vexin.
Horaires sur
le site du PNR.
blanches (Vigny, Montgeroult, Ableiges, Guiry-enVexin….) et de châteaux (La Roche-Guyon, Villarceaux, Auvers-sur-Oise), qui deviennent le but de
nombreuses balades. Pas étonnant que les impressionnistes comme Monet, Cézanne, Daubigny…
se soient sentis si inspirés par la douce lumière,
les couleurs et le charme du Vexin !
Le nez au vent
Les marcheurs apprécient la chaussée Jules-César,
une route vieille de 2 000 ans qui traverse le Vexin
français sur plus de 20 kilomètres. Le parc compte
également trois sentiers de grande randonnée (GR,
balisés en rouge et blanc) : le GR1, à l’est, qui permet de découvrir les vallées de la Viosne et du
Sausseron ; le GR2 qui longe en partie les coteaux
calcaires surplombant la vallée de la Seine et la
boucle de Moisson, et passe par le château de La
Roche-Guyon ; et le GR11 qui longe l’Aubette de
Magny, puis traverse le territoire jusqu’à la Seine,
au sud. S’ajoutent à ces GR près d’une cinquantaine
de petites randonnées (PR, balisés en jaune), dont
celui qui traverse la forêt régionale de Galluis ; et
enfin, un chemin de grande randonnée de pays
(GRP, balisé en jaune et rouge) qui longe la vallée
de l’Epte à l’ouest. Même le promeneur aventurier
trouvera son bonheur : le Vexin s’offre au hasard
des sentiers et des villages, comme un grand terJulie védie
rain de balades de 71 000 hectares. l
© isabelle eshraghi/agence vu
Un groupe de randonneurs de Sarcelles font une pause à la Maison du parc de Théméricourt.
L’église de Nucourt.
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« Je suis amoureuse
du Vexin »
Rencontre
© isabelle eshraghi/agence vu
© isabelle eshraghi/agence vu
La chaussée Jules-César.
© PNR Vexin français
95
Théméricourt
Gaëlle Roche,
guide de parc
à magny-en-vexin (95).
Après huit mois de cours à la
bergerie nationale de Rambouillet
pour devenir guide de parc,
j’ai monté ma structure, Gardiane.
Je veux guider des scolaires,
organiser des sorties nocturnes
dans le parc ! J’habite sur le GR 11,
alors j’ai déjà mes balades
préférées : de Vélannes à Nucourt,
le camp de César par le GR 11,
le circuit le long de l’Aubette de
Magny qui traverse des propriétés
privées. J’ai négocié auprès des
propriétaires pour qu’ils me laissent
passer avec de petits groupes. J’ai
envie que les gens qui viennent
visiter le Vexin y reviennent et
connaissent mieux ce territoire !
h www.gardiane.fr