La bientraitance au CHU de Grenoble : un projet, une culture

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La bientraitance au CHU de Grenoble : un projet, une culture
Le magazine du CHU de Grenoble
DOSSIER
LA BIENTRAITANCE
au CHU de Grenoble :
un projet, une culture
à partager
ACTUALITÉS
Grenoble MedTech
Industry Meeting
GROS PLAN
Les chutes de
patients au CHU :
une fatalité ?
Juin 2014 I N° 88
sommaire
3
Editorial
Bientraitance : un challenge
collectif et personnel
Actualités
4 L’INSERM célèbre son cinquantième anniversaire
5 Grenoble MedTech Industry Meeting
Recherche et innovation
6 Innovations dans les Gestes Médico-Chirurgicaux
Assistés par Ordinateur
Actualités
9 Stérilisations hospitalières et fabricants de dispositifs
médicaux : une collaboration en images
10 Une des premières implantations en France d’un
moniteur cardiaque de dernière génération
11 Hôpital des Nounours : j’ai 10 ans !
11 Bienvenue à Philippe Orliac, Directeur des soins
Dossier
12 La bientraitance au CHU de Grenoble : un projet, une
culture à partager
Gros plan
22 Les chutes de patients au CHU : une fatalité ?
Culture
24 La musique, un lien entre les enfants, les parents et le
personnel soignant
25 Exposition Honoré Chatard
26
Parole donnée à :
Madame Anne Hugonot, Présidente de PHARES
(Personnes Hospitalisées Agées Réadaptation Ecoute
et Soutien)
28
En bref
30
Carnet
L’Hospitalier, revue du CHU de Grenoble
Tirage : 5 000 exemplaires
Dépôt légal juin 2014
Directeur de la publication : Jacqueline Hubert
Rédacteur en chef : Christian Villermet
Coordination : Marine Dragner
Photos : CHU de Grenoble
Ont participé à ce numéro : S. Bretagnon, E.M. Chambaz,
M. Crouzat, M. Dragner, M. Dumetz, J.M. Grenier, E. Grisanti,
J. Hubert, A. Hugonot, S. Kowalski, E. Lang, D. Maniouloux,
R. Merle, P. Orliac, T. Payel, C. Pepin, S. Perrin-Besson, B. Polikar,
H. Sabbah-Guillaume, S. Soto, J.P. Zarski.
Membres du comité technique bientraitance et membres du
comité de pilotage bientraitance.
CP Eccami et CP Medtronic.
Régie publicitaire, conception, impression :
Editions Mallet conseil, Lyon
www.mallet-conseil.fr - 04 78 95 10 11
ÉDI T ORI A L
Le CHU de Grenoble a centré son
projet d’établissement « PISTE
2015 » sur la performance et l’innovation. La recherche de l’excellence technique pour un CHU
est fondamentale mais elle se doit
aussi d’être accompagnée d’un
projet de prise en charge soignante qui place la relation
soignant–soigné au cœur du soin. C’est dans ce contexte
que le plan d’actions bientraitance s’inscrit aujourd’hui au
sein de notre établissement.
Le concept de bientraitance est apparu il y a une trentaine
d’années, d’abord dans le champ médico-social, puis
dans le champ sanitaire. Notre CHU peut d’ailleurs être fier
d’avoir compté parmi ses médecins un précurseur dans ce
domaine, le Professeur Robert Hugonot, médecin gérontologue, créateur de l’association ALMA (ALlo MAltraitance).
Il serait de toute évidence quelque peu réducteur d’opposer
maltraitance et bientraitance ; le dossier dans ce numéro de
l’Hospitalier devrait permettre de mieux en comprendre les
différences. La bientraitance, c’est l’affaire de tous. Bien sûr
les médecins et les paramédicaux sont en première ligne,
mais chaque agent hospitalier, quelle que soit sa fonction,
doit se sentir concerné par le « care », expression propre au
langage soignant ou, dit autrement, par le souci du bien-être
de l’autre. Alice Casagrande au cours de la conférence du 17
avril dernier au CHU, proposait de « prévenir la maltraitance
et construire la bientraitance ». La bientraitance est une
action durable qui se situe dans une démarche volontariste
d’amélioration de la qualité de la prise en charge individuelle
des patients. Les métiers du soin fondés sur des valeurs
humaines nous conduisent à penser bien traitant ; c’est
une démarche à valoriser et à cultiver. A travers les témoignages présentés dans ce dossier, nous verrons comment
différents acteurs hospitaliers s’approprient le concept de
bientraitance dans leur quotidien.
L’action bientraitance désignée comme axe stratégique de
notre établissement ne doit pas être regardée comme un
vœu pieux, mais comme la volonté de partager une culture
porteuse de sens et de valeurs qui se traduiront en actions
concrètes que chacun pourra décliner dans son métier.
La bientraitance relève de la responsabilité collective dans
ses aspects politique et organisationnel, mais elle nécessite
aussi une démarche personnelle et volontaire fondée sur une
conception respectueuse de la relation à l’autre et plus particulièrement aux patients qui sont notre raison d’être hospitalier.
édito
J.M. Grenier
Coordonnateur général des soins
Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014
l Hospitalier N° 88
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A CTU AL ITÉS
L’INSERM célèbre son
cinquantième anniversaire
Créé dans le but de développer la recherche fondamentale et clinique et de répondre aux nouveaux défis
de la science médicale, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) célèbre son
cinquantième anniversaire cette année.
Après une quinzaine d’années d’efforts, les premières équipes
de recherche du CHU de Grenoble, alors tout récent, ont pu
satisfaire aux critères scientifiques requis pour obtenir le statut
d’Unités INSERM dans les années 80.
Fidèle compagnon de route du CHU de Grenoble, cet organisme est physiquement présent sur le site hospitalier en tant
que partenaire et animateur de l’Institut Albert Bonniot, de
l’Institut des Neurosciences (GIN) ainsi que du Centre d’Investigation Clinique (CIC).
Au cours des dernières décennies, l’INSERM a joué un rôle
essentiel dans l’évolution des esprits et des méthodes mais
aussi dans la formation des cadres ainsi que dans la mise
en place de techniques innovantes qui sont devenues des
marques du CHU de Grenoble.
L’INSERM marque ce cinquantenaire par diverses manifestations et animations tout au long de l’année 2014. Les avancées
et perspectives de la recherche médicale et leurs multiples
implications ont été débattues lors d’un colloque présidé par
Monsieur François Hollande le jeudi 3 avril dernier à la
Sorbonne.
Sorbonne
Le bel o
ouvrage richement
illustré de Pascal Griset
et Jean-François
Picard
Jean
« Au ccœur du vivant » 1
retrace les grandes
retra
étapes
étap de la construction de l’INSERM et
propose
un voyage
pro
historique
passionhis
nant
au
cœur
de la
n
science.
s
GRENOBLE MEDTECH
INDUSTRY MEETING
L e m a rd i 8 a v r i l 2 0 1 4 d e r n i e r,
l’Université Joseph Fourier, le CHU
de Grenoble et leurs partenaires dans
le domaine de la valorisation des
nouvelles technologies médicales ont
invité les industriels, les entrepreneurs,
les représentants académiques et les
professionnels de santé à une première rencontre. Introduite par le Directeur général adjoint du CHU de
Grenoble, Marc Penaud, et par le Vice-Président du conseil scientifique de l’UJF, Yassine Lakhnech, la finalité
de cette journée était de consolider et d’amplifier les collaborations et les partenariats dans le secteur des
MedTech (technologies pour la santé).
Les structures INSERM régionales (Clermont-Ferrand,
Grenoble, Lyon et Saint-Etienne) gérées par la délégation
régionale Rhône-Alpes, Auvergne organisent pour l’occasion divers événements cette année : le Science Tour couplé
avec un Vélo Tour, l’UTMB (Ultra-Trail du Mont-Blanc®) avec
contrôle bioénergétique, des rencontres patients-chercheurs,
un concours photo régional-national, des conférences, etc.
Localement, un groupe d’acteurs des années initiales de l’INSERM à Grenoble a réuni dans un petit opuscule quelques
repères mémoriels et des témoignages de cette épopée.
Programme des manifestations régionales et références du
recueil grenoblois sur www.rhone-alpes-auvergne.inserm.fr
Marc Penaud, Directeur général adjoint du CHU de Grenoble
En deuxième position après Paris, l’écosystème grenoblois
se caractérise par l’excellence de son pôle scientifique avec
notamment le regroupement exceptionnel des grands instruments de recherche européens et internationaux. La forte
synergie entre les entreprises, les laboratoires de recherche,
l’hôpital et les structures d’enseignement et de formation a
permis de faire émerger le secteur des MedTech.
Avec 8 500 emplois, 5 000 étudiants en MedTech et santé,
et un chiffre d’affaires s’élevant à 4,1 milliards d’euros en
Isère, ce secteur se situe au carrefour de l’informatique, des
mathématiques, de la physique et de la santé. Il s’affirme à
Grenoble comme un quatrième pilier de l’écosystème grenoblois aux côtés des micro-nanotechnologies, du logiciel et des
nouvelles technologies de l’énergie.
Quels projets d’avenir ?
4
Editions Cherche-midi, 2014
1
• De nouveaux projets tel que le centre de recherche et de
santé intégrative qui vise à promouvoir une approche médicale, scientifique et industrielle pour une recherche technologique en santé.
• De nouveaux locaux et plateformes pour les entreprises.
• Un site pilote en matière de modèle économique et de
réglementation concernant les dispositifs médicaux ayant fait
la preuve du service médical rendu.
Organisée en partenariat avec Lyon Biopôle, Minalogic,
Eccami, Tasda, Medicalps, Icare, cette rencontre inaugurale s’est déroulée sur trois lieux hautement symboliques
regroupés sur le site hospitalier : l’hôpital nord, l’Institut Albert
Bonniot et Biopolis.
Avec des objectifs communs, et en fédérant leurs actions,
ces acteurs possèdent tous les atouts pour constituer une
MedTech City et écrire ensemble l’histoire de cette grande
aventure. Toutes les conditions sont réunies pour construire
un pôle dynamique, innovant et porteur d’emplois dont la
vocation est d’améliorer les soins et la qualité des thérapeutiques, dans une volonté de performance économique.
Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014
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l Hospitalier N° 88
R EC H ER CHE & INNOVATIO N
INNOVATIONS DANS LES GESTES
MÉDICO-CHIRURGICAUX
ASSISTÉS PAR ORDINATEUR
Les divers projets obtenus (Programmes Hospitaliers de
Recherche Clinique, Soutien aux Technologies Innovantes
et Coûteuses, Recherche Translationnelle, Institut du
Cancer, Agence Nationale de la Recherche, Fonds Unique
d’Intervention des Pôles de Compétitivité, partenariats
industriels, etc.) ont permis au CHU de Grenoble de disposer
gratuitement des dispositifs de GMCAO les plus innovants,
pour le plus grand bénéfice de ses patients et des équipes
médico-chirurgicales concernées. Le CHU de Grenoble
a également pu avoir accès à la force de travail et à la
créativité de dizaines de chercheurs, de doctorants, de
post-doctorants et d’ingénieurs de TIMC-IMAG ainsi que de
sociétés partenaires.
A des gestes médico-chirurgicaux standardisés, parfois
tardifs et « à ciel ouvert », ont succédé des interventions
personnalisées, plus précoces, plus sûres, plus précises
et moins invasives. Les « Gestes Médico-Chirurgicaux
Assistés par Ordinateur » (GMCAO, ou en anglais CAMI,
Computer Assisted Medical Interventions) sont nés à
Grenoble à partir de 1984. L’introduction au bloc opératoire
d’outils d’analyse d’images peropératoires, de systèmes de
vision par ordinateur et de robots, a permis d’augmenter
la performance du chirurgien d’une manière cliniquement
démontrée. Les GMCAO regroupent la robotique médicale,
la navigation chirurgicale ainsi que le planning/simulation.
De nombreuses « premières » ont été réalisées (et
rendues possibles) par une collaboration très étroite entre
cliniciens du CHU de Grenoble, scientifiques de TIMC-IMAG
(Unité Mixte de Recherche de l’Université Joseph Fourier
– UJF - et du CNRS), industriels (start-ups grenobloises),
renforcée à partir de 2002 par le Centre d’Innovation
Technologique (devenu Centre d’Investigation Clinique –
Innovation Technologique, CIT803 INSERM/CHUG/UJF en
2008, et module du CIC 1406 en janvier 2014).
Ces « premières » ont pu être diffusées très largement, car
elles correspondaient à des concepts innovants, couverts
par des brevets, largement utilisés par nos partenaires
industriels et repris par leurs concurrents. Ce sont déjà des
centaines de milliers de patients qui ont été opérés avec l’aide
de dispositifs médicaux conçus à Grenoble et aujourd’hui
commercialisés par des leaders du domaine ou des start-ups.
Les projets en cours bénéficient de la création en 2010 par l’UJF, le CHU de Grenoble et le CNRS, - de l’association
ECCAMI (Excellence Center for Computer Assisted Medical
Interventions), grâce à un soutien financier très important
accordé par la Métro et la Région Rhône-Alpes (avec des
fonds européens FEDER). ECCAMI regroupe aujourd’hui 26
partenaires (outre les fondateurs institutionnels déjà cités,
CEA, INRIA, G-INP, de grands groupes comme Thalès et
un réseau de jeunes pousses4, dont plusieurs directement
6
La contribution des cliniciens du CHU de Grenoble a
toujours été un atout majeur des succès des GMCAO, et
des partenariats très solides se sont mis en place avec de
nombreux services du CHU de Grenoble, en particulier les
suivants : Orthopédie Nord, Orthopédie Sud, Rhumatologie,
Urologie, Chirurgie Digestive, Radiologie, Radiothérapie,
Chirurgie Cardiaque, Chirurgie Vasculaire, ORL, Chirurgie
Thoracique, Gynéco-Obstétrique, Neurochirurgie, Chirurgie
Plastique et Maxillo-Faciale.
En mai 2013, les professionnels du domaine ont eu l’occasion de présenter leurs
innovations aux membres de l’Académie Nationale de Chirurgie lors de sa séance
extérieure annuelle.
créées dans le cadre de partenariats étroits avec le CHUG,
l’UJF et le CNRS).
ECCAMI a pour objectif de favoriser la recherche
translationnelle en facilitant l’émergence de projets
collaboratifs entre cliniciens, chercheurs et industriels, de
contribuer à la formation aux GMCAO et d’offrir une vitrine
à ses membres. Dans ces trois directions, des succès très
significatifs ont été obtenus (en trois ans, plus de 40 projets
de recherche financés, un millier de visiteurs au showroom,
plus de 500 patients inclus dans diverses études cliniques,
86 cliniciens impliqués, huit start-ups créées, etc.).
La qualité et le dynamisme de la recherche grenobloise
en GMCAO ont permis d’obtenir la labellisation d’un
« Laboratoire d’Excellence » CAMI (Computer Assisted
Medical Interventions) coordonné par P. Cinquin ainsi que la
coordination par J. Troccaz de la composante médicale de
« l’Equipement d’Excellence » (Equipex) ROBOTEX, ainsi
que le label « IBISA » de plateforme de recherche en sciences
du vivant.
4
Jeunes pousses créées à Grenoble dans le cadre de la collaboration avec le CHUG, l’UJF et le CNRS dans le domaine des GMCAO : A3 Surgical, BizMedTech, Blue Ortho, CAD-Implant (devenu Keystone Dental), Endocontrol, Imactis, Koelis, MinMaxMedical, Orthotaxy, PRAXIM, SurgiQual Institute, Surgivisio, Uromems.
En incubation : Hemosquid, Cartimage.
Parmi les chercheurs concernés, plusieurs n’ont pas craint de
prendre le risque de mettre au service du CHU de Grenoble
et de ses patients une part très significative de leur activité,
plutôt que de suivre les voies toutes tracées d’une recherche
académique classique, peu concernée par le transfert en
pratique de travaux scientifiques.
Un « Observatoire des GMCAO » est en train de naître,
sous l’impulsion du CIC-IT : c’est l’un des axes forts du
financement obtenu par le CHU de Grenoble au titre du
« renforcement de l’Investigation Clinique », et c’est aussi un
projet soutenu par la Région Rhône-Alpes avec des fonds
européens FEDER. Ce projet original consiste à se donner les
moyens d’enregistrer les données générées par la réalisation
d’interventions en GMCAO.
La fouille de ces données devrait permettre de démontrer
d’une manière plus rapide et plus sûre le service médical
rendu par ces dispositifs. Il s’agira d’un atout considérable
pour nos partenaires industriels, en vue de l’obtention du
remboursement des dispositifs médicaux. C’est aussi un
défi scientifique et médical sans précédent, car l’analyse
automatisée de ces masses de données devrait permettre
un renouvellement de la définition des bonnes pratiques
et offrir au chirurgien la possibilité d’anticiper, en cours
d’intervention, d’éventuelles complications. Ce défi est au
cœur d’un « Laboratoire Commun » (labellisé et financé par
l’Agence Nationale de la Recherche) que viennent de créer
le CHU de Grenoble (CIC-IT), l’UJF et le CNRS (TIMC-IMAG)
ainsi que la société SurgiQual Institute.
Les résultats obtenus dans ce cadre donneront à tous les
partenaires du réseau ECCAMI un avantage compétitif
considérable, car ils pourront les embarquer dans leurs
dispositifs de GMCAO, ce qui permettra à leurs utilisateurs
d’améliorer davantage leur pratique au bénéfice des patients.
Quelques projets de recherche en cours
Chirurgie mini-invasive robotisée, assistée & augmentée :
ENDOCONTROL collabore avec le laboratoire TIMC-IMAG et le CHU de Grenoble (Pr J. L. Descotes,
Pr C. Létoublon, Pr J. L. Faucheron) pour mettre au point une application de suivi d’instruments de
chirurgie laparoscopique dans l’image.
Imagerie interventionnelle :
Système de navigation en radiologie interventionnelle de la société IMACTIS, collaboration avec le
CHU de Grenoble (Pr I. Bricault, Pr G. Ferretti, Dr C. Sengel), dans le cadre d’un PHRC national associant
l’ensemble du réseau français des CIC-IT.
Télémanipulation de ponctions sous scanner ou IRM : le robot de ponction léger LPR développé par
le laboratoire TIMC-IMAG en partenariat avec le CHU de Grenoble (Pr I. Bricault) permet d’assister le
clinicien dans le cadre de la radiologie interventionnelle lors de l’insertion transcutanée d’une aiguille
dans la cavité abdomino-pelvienne du patient.
Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014
l Hospitalier N° 88
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R EC H ER CHE & INNOVATIO N
Orthopédie :
Arthroscopie augmentée : MITICAO (fruit d’un projet ANR) a pour objectif le développement d’un système
multimodal localisé en 3D permettant une évaluation exhaustive et extrêmement précise du cartilage au
cours d’une procédure chirurgicale dite « arthroscopique ». La collaboration entre TIMC-IMAG et le CHU
de Grenoble (Pr P. Gaudin, Pr D. Saragaglia) donne lieu à un projet de création d’entreprise « Cartimage ».
Logiciel de planification du Conflit Fémoro-Acétabulaire de la Hanche : collaboration A3 Surgical et
CHU de Grenoble (Pr J. Tonetti, Pr G. Ferretti, Pr P. Chaffanjon, Pr O. Palombi).
Système de navigation chirurgicale pour la pose de prothèses totales de genou (Exactech GPS,
développé et fabriqué par Blue Ortho), collaboration avec le CHU de Grenoble (Pr P. Merloz).
Système permettant de créer des guides chirurgicaux patients-spécifiques pour les prothèses de
genou à partir d’images médicales scanner. Collaboration Orthotaxy et CHU de Grenoble (Pr P. Merloz,
Pr G. Ferretti, Pr P. Chaffanjon, Pr O. Palombi).
Urologie :
Chirurgie de la prostate assistée par image et robot : KOELIS collabore avec le laboratoire TIMC-IMAG
et le CHU de Grenoble (Pr J. L. Descotes, Dr J. A. Long, Pr M. Bolla, Dr J. Y. Giraud) pour concevoir des
outils innovants : logiciel de fusion d’images pour la cartographie 3D du cancer de la prostate, robot léger
pour la curiethérapie, simulateur de biopsies pour former en amont les urologues.
Rachis / Traumatologie :
Système d’imagerie 3D intégré avec une technologie de navigation pour chirurgie du rachis et
traumatologie. Collaboration Surgivisio CHU de Grenoble (Pr P. Merloz, Pr J. Tonetti) et TIMC-IMAG.
DISTINCTIONS 2013
AC T UA LI T ÉS
STÉRILISATIONS HOSPITALIÈRES
et fabricants de dispositifs médicaux :
une collaboration en images
Une vidéo de sensibilisation a été réalisée au sein des services
de stérilisation du CHU de Grenoble et des Hospices Civils
de Lyon. Son objectif est d’illustrer le circuit de tout dispositif
médical dans le process de stérilisation et de mettre en avant
les difficultés éventuellement rencontrées afin de mener à bien
les différentes étapes dans le cas de dispositifs médicaux
complexes.
Grâce à des exemples concrets, la vidéo présente les problématiques qui peuvent survenir au cours de toutes les étapes
de stérilisation et propose ainsi des pistes de réflexion ou
d’amélioration dans chacun des cas rencontrés.
Avant de proposer un nouveau dispositif
médical re-stérilisable, les fabricants sont
dans l’obligation de valider un protocole
de traitement et de stérilisation particulier,
conforme aux normes en vigueur (EN ISO
17664), et compatible avec les pratiques
hospitalières.
Ils doivent également être à même de faire
la preuve de l’efficacité de ce protocole.
Pour certains fabricants concevant et
commercialisant des dispositifs médicaux
innovants et complexes, cette étape est
parfois compliquée et source de remise
en cause du design même du dispositif
initialement mis au point.
Le lancement officiel de cette vidéo de sensibilisation
s’est tenu lors de deux petits déjeuners organisés au sein
du showroom ECCAMI (Biopolis) ainsi que sur le site de
Lacassagne (Hospices Civils de Lyon) les 26 mai et 3 juin
derniers.
Durant ces deux rencontres, cette entente partenariale a invité
les concepteurs, qu’ils soient industriels ou chercheurs, à se
mettre en contact avec les services de stérilisation dès la
conception de leur dispositif, afin de prendre en compte au
plus tôt les contraintes liées au process hospitalier de stérilisation.
En effet, les dispositifs médicaux complexes
comportent souvent différents types de
composants (électroniques, mécaniques...)
et sont parfois constitués d’un grand
nombre d’éléments, démontables ou non,
plus ou moins sensibles aux contraintes de
nettoyage/conditionnement/stérilisation.
En améliorant la conception de leurs dispositifs médicaux, les
fabricants peuvent ainsi réduire les coûts liés à cette étape
et la rendre plus efficace voire plus rapide tout en respectant
l’intégrité du dispositif médical.
Les fabricants doivent alors prendre en
compte toutes les étapes du process de
stérilisation hospitalier pour que leurs
dispositifs soient pris en charge dans les
meilleures conditions par les services de
stérilisation.
• Médaille de l’Innovation du CNRS : Pr P. Cinquin
• Médaille Maurice E. Müller Award d’excellence en Chirurgie Orthopédique Assistée par Ordinateur : Pr P. Merloz
• Prix de l’Académie & admission comme membre libre de l’Académie Nationale de Chirurgie : Dr J. Troccaz
• Médaille Ambroise Paré & admission comme membre libre de l’Académie Nationale de Chirurgie : Pr P. Cinquin
8
Le CHU de Grenoble et les Hospices Civils de Lyon, avec le
soutien de l’Association Française de Stérilisation, le Centre
d’Excellence ECCAMI et le Cluster I-CARE, proposent de
sensibiliser les concepteurs de dispositifs médicaux à cette
problématique de conformité au process de stérilisation
hospitalier.
Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014
9
l Hospitalier N° 88
A CTU AL ITÉS
Une des PREMIÈRES IMPLANTATIONS
en France d’un moniteur cardiaque de
dernière génération
Le CHU de Grenoble est un des premiers
établissements français à faire bénéficier ses
patients du plus petit moniteur cardiaque
insérable (MCI) Reveal LINQ™ au monde.
La première implantation a été réalisée le jeudi 15 mai dernier
par les Docteurs Peggy Jacon et Pascal Defaye de l’unité de
rythmologie et de stimulation cardiaque. « Cette première a
eu lieu en simultané avec d’autres centres experts2 en prise en
charge des arythmies cardiaques inexpliquées. C’est une façon
pour nous de rappeler que si certaines arythmies cardiaques
ne sont ni graves ni dangereuses, d’autres peuvent être plus
graves et sont susceptibles d’engager le pronostic vital »
indique le Dr Defaye.
Ce tout nouveau moniteur cardiaque fournit un monitorage
à long-terme et à distance pour aider les médecins dans le
diagnostic et le suivi des rythmes cardiaques irréguliers et des
patients présentant des malaises inexpliqués. Implanté sur
une longue durée (jusqu’à trois ans), il détecte et enregistre
les troubles et aide le médecin à en déterminer les causes de
manière efficace.
10
L’Hôpital des Nounours a ouvert ses portes du
lundi 7 au vendredi 11 avril cette année afin
d’accueillir 250 écoliers grenoblois en classe de
CP ou CE1 venus faire soigner leur nounours (ou
assimilé) par un nounoursologue compétent.
Hôpital des Nounours :
J’AI 10 ANS !
Cette opération organisée par l’Association des Etudiants de
Médecine de Grenoble (AEMG) existe depuis 2004. L’idée ?
Organiser une rencontre entre les enfants et le corps
médical afin de faire oublier la peur de la blouse blanche. Les
nounoursologues sont des étudiants en médecine, pharmacie,
maïeutique ou kinésithérapie qui mettent à profit l’événement
pour s’entrainer à leur future fonction tout en dédramatisant
la situation afin de pacifier la relation entre l’enfant et le corps
médical…
Les écoliers, devenus parents le temps du diagnostic médical, ont été accueillis dans le bâtiment Boucherle, transformé
pour l’occasion en véritable hôpital.
Avant le déplacement sur site, la rencontre avait été préparée
en amont avec les enseignants en classe afin, notamment,
de déterminer la pathologie du futur patient (le nounours ou
autre peluche identifiée comme « malade »).
Dr Peggy Jacon et Dr Pascal Defaye
Avec la télésurveillance, les médecins peuvent programmer des
alertes en cas d’évènement cardiaque chez un de leurs patients.
Les patients peuvent également envoyer des enregistrements
en cas de symptômes (malaises, palpitations, etc.).
« Ce nouveau moniteur cardiaque est si discret que la plupart des
patients ne se rendront pas compte qu’il est implanté et pourront
poursuivre leur quotidien sans que le dispositif ne provoque de
gêne ou d’inconfort. La miniaturisation du dispositif ne remet
pas en cause sa capacité à surveiller le cœur d’un patient durant
plusieurs années, offrant même une capacité mémoire additionnelle en soutien d’un diagnostic précis. Sa technologie très innovante de mise en place par insertion permet une intervention
rapide et mini-invasive » précise le Dr Jacon.
Les systèmes de moniteur cardiaque
diaque implantable actuellement
utilisés sont essentiellement indiqués pour le suivi
des patients présentant des malaises inexpliqués. Le MCI Reveal LINQ est également recommandé pour les patients
présentant des symptômess
tels que vertiges, palpitations, syncopes et douleurs
dans la poitrine qui peuvent
indiquer une arythmie
cardiaque, et pour les patients
à risque accru d
d’arythmies
cardiaques.
arythmies cardi
diaques
diaques.
ques.
Placé juste sous la peau après une incision de moins d’un centimètre dans la partie supérieure gauche de la poitrine, le MCI
Reveal LINQ est presque invisible à l’œil nu une fois inséré. Le
dispositif est compatible IRM sous condition, permettant ainsi
aux patients de passer des examens IRM si nécessaire.
En plus du suivi en continu et sans fil, ce moniteur cardiaque
permet le suivi à distance via un réseau de télésurveillance3.
Le CHU de Grenoble et ses équipes s’impliquent dans les
technologies de pointe afin d’améliorer sans cesse le suivi et le
confort de ses patients.
2
Liste des centres : CHU de Grenoble, CHRU de Lille, Clinique du Tonkin (Lyon), APHM Hôpital de la Timone (Marseille), APHP Groupe Hospitalier Bichat-Claude Bernard (Paris),
Clinique Pasteur (Toulouse), CHU de Tours-Hôpital Trousseau.
3
Le réseau dédié au MCI Reveal LINQ est le réseau Carelink® de la société Medtronic.
Et cette année, pour clore ce moment d’échange et célébrer
ce dixième anniversaire sur une note plus légère, un joli cadeau attendait les jeunes écoliers : la visite d’un véhicule du
SAMU.
Bienvenue à
Philippe Orliac, Directeur des soins
Lyonnais d’origine, Philippe
Orliac appartient à la filière
infirmière depuis 1990 où il
a effectué la majorité de sa
carrière aux Hospices Civils de Lyon.
Il a occupé des postes divers panachant tantôt les spécialités chirurgicales tantôt médicales dans des domaines de la
réanimation et de l’urgence. Il a pratiqué une mobilité régulière sur tous les postes occupés d’environ quatre années et
en a fait le sujet de son mémoire Cadre en 2001 en démontrant l’impact positif de la mobilité sur le développement des
compétences professionnelles.
Après trois expériences d’encadrement de proximité (deux
en unité de soins et une en tant que formateur en IFSI) qui
lui ont permis d’accompagner et de finaliser un projet de
mutualisation de deux équipes de réanimation afin de déménager dans des locaux neufs (réanimation neurochirurgicale
– groupement hospitalier Est), un poste d’encadrement supérieur lui a été proposé dans la gestion d’un pôle de spécialités neurologiques. Après sa scolarité à l’Ecole des Hautes
Etudes en Santé Publique, il a intégré le CHU de Grenoble.
L’accompagnement des cadres à effectuer leurs missions
d’évaluation, de la prestation de soins au lit du patient, est
l’une de ses priorités. Sportif depuis son plus jeune âge, l’appartenance à une équipe est une valeur qui lui est chère et
qu’il a transposée à l’institution hospitalière.
Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014
l Hospitalier N° 88
11
D O SS IER
La Haute Autorité de Santé (HAS) définit la bientraitance en 2009 comme « une démarche globale
dans la prise en charge du patient, de l’usager et de l’accueil de l’entourage visant à promouvoir le
respect des droits et libertés du patient, de l’usager, son écoute et ses besoins, tout en prévenant
la maltraitance ».
LA BIENTRAITANCE
AU CHU DE GRENOBLE
un projet, une culture à partager
La bientraitance : une histoire ancienne
C’est dans le courant des années 90 que le terme « bientraitance » a pris naissance au sein d’un comité de pilotage un
peu particulier, celui de « L’opération pouponnière ».
Dans les années 70, Madame Simone Veil, ministre de la
santé, avait été alertée par des professionnels qui avaient
mené une recherche-action dans une pouponnière particulièrement défaillante de l’Aide Sociale à l’Enfance de Paris, et
surtout par le film qui y avait été tourné : « Enfants en pouponnière demandent assistance ».
Elle déclencha alors, en 1978, ce qui allait s’appeler
« L’opération pouponnière » jusqu’à son élargissement, en
1998, à la bientraitance institutionnelle. Démarche novatrice,
puisqu’elle proposait de mieux prendre en compte l’ensemble
des souffrances à l’œuvre : celles des enfants, celles des
parents et, en écho, celles des professionnels.
La promotion de la bientraitance et son corollaire la prévention
de la maltraitance sont des enjeux majeurs pour le système de
santé aujourd’hui. « Lieux d’excellence dans la prise en charge
des patients, les établissements de santé sont aussi des lieux
de vie pour les patients comme pour les professionnels qui y
travaillent. Les logiques humaines, professionnelles ou d’organisation doivent se concilier, exercice délicat au quotidien »5.
Il s’agit là d’une véritable culture qui se doit d’inspirer les
actions individuelles et les relations collectives au sein d’un
établissement ou d’une unité.
L’ensemble de la société se sent concerné par la qualité de
l’accueil à l’hôpital et la bientraitance envers l’enfant s’y est
enracinée il y a plus de 30 ans. Elle se prénommait alors l’humanisation de l’hospitalisation des enfants (en particulier la
présence des parents auprès de leur enfant, désignée sous
le terme d’ « ouverture » aux familles).
Cette notion s’est par la suite élargie à la population des
personnes âgées et handicapées. Les secteurs du social et
du médico-social ont donc été pendant longtemps les seuls
concernés par cette question de bientraitance. Elle apparaitra
plus tardivement dans le secteur sanitaire et en particulier
hospitalier.
En effet, les acteurs du secteur hospitalier ont à leur tour pris
conscience des phénomènes de maltraitance « ordinaire »
ou « passive » qui peuvent affecter les prises en charge en
établissement de santé.
Ainsi, il est établi que l’expérience « ordinaire » des patients et
de leurs proches accueillis dans les établissements de santé
doit être améliorée. Bien au-delà de la simple prévention de
toute forme de maltraitance, la bientraitance vise à promouvoir
le souci du bien-être de la personne soignée.
Cette notion est imprégnée de plusieurs autres notions telles
que la bienfaisance, la bienveillance, la sollicitude, la reconnaissance ou encore le « care ». Elle nous amène à situer nos
intentions et nos actes professionnels dans une démarche
volontariste d’amélioration continue des pratiques (bien traiter)
en gardant en mémoire le risque de maltraitance.
12
Image extraite du film « Enfants en pouponnière demandent assistance »
13
C. Compagnon et V. Ghadi « La maltraitance « ordinaire » dans les établissements de santé », Etude sur la base de témoignages, 2009.
5
Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014
l Hospitalier N° 88
D O S S IER
LA BIENTRAITANCE
au CHU de Grenoble
Un contexte national favorable à une véritable politique de la
bientraitance
La bientraitance est devenue un axe fort
de la politique nationale en faveur de
l’amélioration de la prise en charge des
usagers dans le champ
sanitaire et médico-social.
Les fédérations hospitalières ont favorisé
l’émergence de cette thématique dans le
secteur hospitalier.
Le plan douleur 2006-2010, dans son axe ciblant les
personnes âgées et vulnérables, intègre la thématique de la
bientraitance.
En 2008, l’Agence Nationale de l’Evaluation et de la Qualité
des Etablissements et Services Sociaux et Médico-Sociaux
(ANESM) publie une recommandation sur la bientraitance.
En 2009, un programme de bientraitance des personnes
âgées en établissement est décidé par le gouvernement,
une circulaire de la Direction de l’Hospitalisation et de l’Offre
des Soins (DHOS) du 15 juillet 2009 rappelle les priorités de
formation des personnels relevant de la fonction publique
hospitalière.
Il est à noter que la notion de bientraitance puise ses fondements dans les textes relatifs aux droits de l’Homme, repris
dans la loi du 2 janvier 2002 pour le secteur médico-social et
celle du 4 mars 2002 pour le secteur sanitaire.
La Haute Autorité de Santé (HAS ) y a consacré plusieurs
documents et l’a inscrite comme référence dans son manuel
de certification. Enfin, la loi HPST6 dispose que les Agences
Régionales de Santé (ARS) « contribuent, avec les services de
l’Etat compétents et les collectivités territoriales concernées,
à la lutte contre la maltraitance et au développement de la
bientraitance dans les établissements et aux services de santé
médico-sociaux ».
Par ailleurs, l’impact des modalités de financement sur les
durées de séjour, les transformations de l’offre de soins,
l’évolution des types de prise en charge mobilisent donc
les professionnels qui aspirent aujourd’hui à préserver, voire
recentrer leur travail autour des dimensions humaines et des
relations autour du soin et de l’accompagnement.
14
6
Le projet d’établissement au CHU de Grenoble :
projet innovant - projet bientraitant
Dans une logique de CHU, le projet d’établissement défini
pour les années 2011-2015 a été centré sur la performance
et l’innovation.
Pour autant, tous les professionnels hospitaliers ont
conscience que la prise en charge des patients sur les seuls
critères de recherche de l’excellence médicale et technique
serait incomplète sans tenir compte de l’humain.
Introduire la notion de bientraitance dans le projet de prise
en charge du patient établit un équilibre entre excellence
technique et humanité dans lesquelles chacun peut se
reconnaitre.
Cité comme un axe fort de travail du projet d’établissement
et porté par la Direction générale, il est un objectif stratégique.
Chaque professionnel de santé est
invité à se saisir de la notion de bientraitance, avec le but, au quotidien,
de mieux en imprégner chacun de
ses actes auprès des patients.
La bientraitance, concept
alors partagé par tous,
devient un état d’esprit
commun à l’ensemble
de l’équipe : une culture
partagée, nourrie d’échanges
continus entre tous les
acteurs du soin.
Valoriser la dimension humaine
du soin, c’est incontestablement
retrouver une racine fondamentale
d’un engagement fort au sein de
l’établissement : le service à l’autre,
malade ou vulnérable.
C’est donc aussi indirectement valoriser le sens du travail accompli, du
soin envers soi, et de la santé au
travail (dont les conditions sont en
elles-mêmes déjà difficiles).
Promouvoir la bientraitance, c’est
renforcer un modèle de prise en
charge et d’accompagnement des
personnes accueillies en établissement centrée sur leurs besoins, leurs
attentes, leurs préférences. La bientraitance est le miroir de l’équilibre
entre qualité souhaitée et attendue
et qualité délivrée et ressentie.
15
Loi n° 2009 – 879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (article 118), JORF du 22 juillet 2009, p. 12184.
Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014
l Hospitalier N° 88
LA BIENTRAITANCE
D O S S IER
au CHU de Grenoble
Le CHU de Grenoble engagé dans la promotion de la bientraitance :
améliorer la qualité du service rendu dans toutes ses dimensions
« La bien-traitance
des plus vulnérables
d’entre les siens est
l’enjeu d’une société
tout entière, un enjeu
d’humanité. »7
Le CHU de Grenoble s’est organisé pour ce projet en un
comité de pilotage et un comité technique dont les membres
représentent les différents secteurs d’activité.
Le comité de pilotage est composé du coordonnateur général
des soins, d’un médecin vice-président de la Commission
Médicale d’Etablissement (CME), d’un médecin responsable
de l’espace éthique, d’un représentant des usagers et de trois
cadres de santé.
Dr Anne-Pascale Michard-Lenoir, pédiatre urgentiste
La bientraitance est l’affaire de tous ; un plan de communication interne est engagé depuis 2013 au sein des différentes
instances de l’établissement et se poursuit cette année au
sein des bureaux de pôles.
Le personnel hospitalier souhaite agir pour apporter du
(ré)confort à la personne en situation de vulnérabilité, et
ce, de façon personnalisée, en reconnaissant la pleine
subjectivité de ses perceptions, et de ses attentes personnelles. D’ailleurs ne conviendrait-il pas plutôt de parler de
« la bien-traitance », comme cela s’orthographiait au moment
de l’émergence de ce terme ? Le trait d’union, signe du lien ;
le « trait d’union » de son orthographe ne s’appliquait pas
seulement à une démarche de bien-traitance, il reliait entre
eux tous ceux qui y prenaient part.
La bientraitance est tout à la fois une posture professionnelle active et réflexive, individuelle et collective du soin ayant
pour objectif l’amélioration permanente des pratiques. C’est
aussi un projet, elle n’est jamais acquise et implique différents
acteurs qui interagissent en confiance.
Elle se heurte également à la résistance des soignants au
sens large tant il est vrai que reconnaître que potentiellement
« on a mal fait » ou que l’ « on a fait du mal » peut être déstabilisant pour un personnel hospitalier reconnu pour son formidable dévouement. La bientraitance demeure aujourd’hui un
artisanat d’orfèvre ciselé au quotidien par des hospitaliers
qui ont redonné au mot « hospitalité » ses lettres de noblesse
et qui ont fait de l’ « accueil » un des maîtres mots de cette
bientraitance hospitalière.
16
7
Ce comité a pour mission de définir les axes de travail, de
suivre l’avancement du projet, de valider les actions à mettre
en œuvre et de soutenir la possibilité de l’éventuelle attribution
de moyens pour mener à bien ce projet.
• le second axe de travail consistera en une réflexion collective pluri-professionnelle à partir de la construction d’une
cartographie des risques de maltraitance. Cette cartographie
permettra non seulement de susciter le débat et les échanges
au sein des équipes mais également de définir les actions
prioritaires à mettre en œuvre. Cette opération se déroulera
sur la période de janvier à avril 2015.
Au terme de ce diagnostic propre à notre établissement, il
s’agira de mettre en valeur les actions déjà engagées et de
travailler ensemble sur les axes d’améliorations.
Ces actions seront bien évidemment soumises à des évaluations et réajustements.
Projets/Formation
La bientraitance est devenue un axe fort de la politique nationale en faveur de l’amélioration
de la prise en charge des usagers dans le champ sanitaire et médico-social. Les fédérations
hospitalières ont favorisé l’émergence de cette thématique dans le secteur hospitalier.
Un comité technique a été constitué et compte aujourd’hui
22 membres, volontaires et engagés dans ce projet. Ils seront
un relais efficace sur le terrain grâce au soutien du comité
de pilotage et des responsables du management médical
et paramédical.
Les membres du comité technique et de pilotage se réunissent régulièrement et ont défini deux principaux axes de
travail :
• le premier consistera en une réflexion individuelle à
partir d’un questionnaire individuel et anonyme qui
permettra à chaque professionnel
ssionnel de
se positionner sur ses
pratiques. Ce questionnaire sera adressé
à l’ensemble des professionnels de l’établissement dès le mois de
septembre 2014.
Les membres du Comité Technique (CT) et du Comité de Pilotage (CP) :
De gauche à droite et de haut en bas : Sofia Kowalski (CP), Claudine Chaix (CT), Emmanuelle Rouault (CT), Delphine Radford (CT),
Jean-Marc Grenier (CP), Marie-France Vanhessche (CT), Marie-Noelle Pont (CT), Brigitte Mure-Ravaud (CT), Catherine Bonnet (CT),
Dominique Pitel (CT), Sophie Rivens (CT), Odette Nicolas (CT), Lydie Jaye (CT), Aurélia Blanc (CT) et Nathalie Doussiere (CT).
N’apparaissent pas sur la photo :
CP : Dr Patrice Baro, Brigitte Biguenet, Marie Fiorese et Raymond Merle.
CT : Fabienne Chanal, Nathalie Jousselin, D r Anne-Pascale Michard-Lenoir, Isabelle Mignon, Thierry Payel, Françoise Peresse,
Danielle Princiaux, Laurent Saucy, Jean-Christophe Scaringella et Nathalie Viard.
17
Source : www.bientraitance.com
Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014
l Hospitalier N° 88
LA BIENTRAITANCE
D O S S IER
au CHU de Grenoble
Bientraitance un axe fort de notre projet d’établissement
Jacqueline Hubert,
Directeur général
Bientraitance et performance ?
« Si la performance est souvent perçue comme l’expression de la contrainte économique,
elle peut aussi être considérée comme une chance pour les patients, l’hôpital et la société
de façon plus générale. Etre efficient économiquement signifie que chaque euro dépensé
doit l’être à bon escient. Etre performant, c’est apporter les meilleurs soins aux meilleurs
coûts. La bientraitance a toute sa place dans cet objectif. Elle ne constitue pas une action supplémentaire, un nouveau
projet extérieur aux soins. Elle est une manière d’être, autour d’une éthique commune centrée sur la qualité et la
sécurité des soins.
C’est la raison pour laquelle la bientraitance a été inscrite comme un axe fort de notre gouvernance. Il ne doit pas s’agir
d’une action cosmétique. La bientraitance signifie que le malade est bien accueilli, qu’il peut facilement contacter
l’hôpital, que les interventions et les soins se font le jour dit et ne sont pas déprogrammés... Le respect envers les
patients, l’attention et l’écoute doivent irriguer de la même façon les relations entre les professionnels.
La performance n’est pas antinomique avec la bientraitance bien au contraire : nous ne serons performants que si
chacun est reconnu dans ses compétences et talents personnels, et si les malades sont satisfaits. Telle est en tout
cas l’ambition que se donne le CHU de Grenoble. »
Jean-Pierre Zarski,
Président de la Commission Médicale d’Etablissement
Bientraitance et innovation médicale ?
« La bientraitance en matière d’innovation médicale repose sur les lois de recherche clinique qui
nécessitent une explication au malade et un consentement éclairé. L’innovation médicale est donc liée
à un protocole clinique reposant sur des bases solides dans le domaine expérimental et applicable au
malade. Lorsqu’il s’agit d’un essai contrôlé et randomisé, il peut y avoir un groupe contrôle ou témoin,
dans lequel le patient peut recevoir un placebo. Tout ceci doit être expliqué lors d’un entretien avec le patient où le protocole doit
être déroulé dans toutes ses lignes, avec explication des différentes possibilités de traitement. Les effets indésirables possibles
sont également décrits ainsi que la durée précise d’étude, de manière à ce que le patient ait l’ensemble des informations.
Les protocoles d’étude clinique et d’innovation sont soumis au Comité de Protection des Personnes ou CPP, instance où siègent
outre des médecins, des personnes compétentes dans le domaine juridique et très souvent des patients. Il arrive fréquemment
que le protocole soit amendé en fonction des remarques de cette commission, et ce afin de le rendre acceptable pour un malade.
La bientraitance en matière d’innovation médicale repose donc sur des principes cliniques et juridiques permettant de mener
une recherche acceptable pour le malade et utile pour notre société. »
Raymond Merle,
Patient expert et représentant des usagers du CHU de Grenoble
Hôpital bientraitant : pour vous c’est quoi ?
18
« C’est un hôpital qui a inscrit la démarche de bientraitance dans son projet d’établissement. Il se donne
les moyens humains, logistiques et techniques de la valoriser, d’expliquer, de communiquer et d’accompagner tous ses personnels. C’est un hôpital à l’écoute du patient ainsi que de ses proches et qui a
la volonté médicale politique de dire : « on veut que le patient soit présent, accueilli et puisse s’investir
dans ses propres programmes ». Le patient apportera alors son expérience et pourra agir dans une approche collaborative.
Dans ces conditions, la rencontre entre tous les acteurs s’organise. Elle permet de mieux se comprendre et de pouvoir tracer
un état des lieux des pratiques professionnelles et ainsi de détecter les risques potentiels de maltraitance qu’elle soit ordinaire
ou non, mais aussi et surtout de pouvoir corriger les éventuelles dérives.
Paroles
de professionnels
Philippe Orliac,
Directeur des soins
Bientraitance et management ?
« L’idée est de faire des interconnexions entre les deux termes. La bientraitance désigne tant
la qualité de la prise en charge des patients que la nature des relations entre les hospitaliers
eux-mêmes. Le management c’est coordonner les hommes entre eux sur la base de valeurs
soignantes dans l’optique de prendre en charge le patient dans les meilleures conditions. La
perméabilité entre bientraitance et management prend toute sa valeur dans le travail sur
l’amélioration des conditions de travail des soignants. Une des missions premières des cadres de
santé est d’évaluer les prestations de leur équipe au plus près du lit du patient. Le contrôle de ces
prestations ne peut se faire que si les cadres sont accompagnés par leur supérieur hiérarchique et
soutenus par la Direction des soins. Ma raison d’être en tant que Directeur des soins, c’est de pouvoir garantir ces prestations
au lit du patient les plus efficientes possibles et en conformité à la valeur affichée de la bientraitance de notre établissement. »
Sophie Perrin-Besson,
Médecin
Bientraitance dans un service d’accueil des urgences ?
« La bientraitance c’est quelque chose qu’on exerce au quotidien. C’est pour moi un colloque
singulier entre le soignant et le patient qui arrive dans une situation d’urgence avec ses peurs mais
aussi les nôtres, peur d’un pronostic vital engagé, la nécessité de faire vite et bien, de faire avec
qui on est. Etre bienveillant aux urgences, c’est non seulement être bienveillant avec soi mais aussi
avec l’environnement. L’accueil se fait parfois dans des conditions dégradées, car il y a beaucoup
de patients, car on a des difficultés pour trouver un lit d’aval : c’est la réalité. La maltraitance au
quotidien, c’est aussi placer des patients en salle d’attente et qui nous sollicitent : est-ce que je
peux avoir un bassin ? Est-ce que je peux avoir un verre d’eau ? Est-ce que je peux manger ? C’est
parfois très difficile. Descendre de sa colline et aller sur celle de l’autre : du patient, de l’aide-soignant, de l’accompagnant
est une image que j’aime bien. C’est pour ça que j’aime ce métier, chaque jour est un jour nouveau. Certains jours on fait
bien et d’autres jours un peu moins bien. C’est parce qu’on est juste humain avec notre sac à dos. Je ne pense pas qu’il faille
protocoliser la bientraitance, sinon on enlève la part humaine de chacun d’entre nous. Il faut aussi laisser la possibilité d’être
simplement humain dans une histoire humaine avec un patient, des familles, une équipe. Nous sommes tous animés de cette
bienveillance, de cette bientraitance, de cette empathie sinon on ne serait pas là. »
Thierry Payel,
Cadre de santé
Management bientraitant ?
« Ces 20 dernières années, l’hôpital a rencontré d’énormes réformes, des changements
conséquents et il a fallu qu’on s’y adapte. En tant que manager, quel est mon rôle auprès des
équipes pour les amener vers un objectif commun, c’est-à-dire la prise en charge du patient dans
des normes qualités de soins ? Les cadres de santé ont cette responsabilité de la continuité et de
la qualité des soins. Moi je ne suis plus dans le soin, mais responsable de la qualité du soin qui
est donnée au patient au travers d’une équipe. Comment puis-je être sûr que je prends soin de
mon équipe et, si je prends soin de mon équipe, que cette équipe sera bien, sera en bonne santé
et pourra prendre soin de l’autre aussi. Je me suis mis des indicateurs de bonne qualité auprès
de l’équipe. Cela peut être les arrêts maladies. Est-ce que l’individu est bien au travail puisqu’il s’arrête ? Est-ce que j’ai une
équipe qui s’investit dans des projets ? Quelle valorisation je leur propose pour mettre en avant leur travail, leurs compétences
et leur potentiel ? Je vais mettre en exergue leur potentiel, leurs idées pour pouvoir avancer dans la même direction. Je pars
donc du principe que si mon management est en adéquation et en respect des indicateurs de bonne santé, j’obtiendrai de la
bientraitance. Enfin je serai bientraitant. »
Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014
l Hospitalier N° 88
19
LA BIENTRAITANCE
D O S S IER
au CHU de Grenoble
Magali Crouzat,
Infirmière Diplômée d’Etat (IDE)
Bientraitance dans un service de chirurgie ambulatoire (court séjour et forte
rotation) ?
« Je pense que le plus dur, vu que le temps imparti pour chaque patient est restreint, c’est
d’essayer d’identifier voire de faire baliser tous les besoins des patients. Je crois que c’est
surtout ça parce qu’en fait on a un temps imparti qui est minime.
On ne peut pas forcément répondre à tous les besoins mais en tout cas, il faut les identifier pour
pouvoir faire au moins passer le message qu’on a bien identifié leur(s) besoin(s) et expliquer
ceux auxquels on ne peut pas répondre pour des raisons d’organisation ou autre ou par rapport
aux autres patients.
Ce qui est important c’est que cela peut être des attentes ou des besoins qui sont complètement différents du soignant et il
faut pouvoir les accepter comme étant des besoins même si pour nous ça parait complètement dérisoire ou non nécessaire.
On a quand même des gens à l’hôpital provenant de milieux sociaux complètement différents, des habitudes de vie
complètement différentes et je pense qu’il faut savoir s’adapter même si cela parait très loin de notre pratique à nous.
Je crois que l’on a tendance dans notre société à beaucoup culpabiliser pour responsabiliser.
Sauf que je crois qu’en tant que patient on n’a pas besoin d’être culpabilisé. Certes, il faut savoir les responsabiliser mais
est-ce que c’est le bon moment ? Est-ce que c’est le jour J, le jour où ils vont être opérés de faire ça ? Je ne sais pas.
Les deux idées sont là. C’est reconnaître tous les besoins du patient dans un temps restreint même s’ils sont très différents
de nos besoins à nous en tant que soignant et essayer de ne pas tomber dans la culpabilité ou les reproches. »
Quelques lettres, quelques mots, quelques idées
B
I
E
N
T
R
A
I
T
A
N
C
E
comme B onjour, B ien-être, B ienveillance, B ienfaisance…
comme I ntimité, I ndividu…
comme E tre bien traité pour mieux traiter autrui, E thique…
comme N aturel…
comme T ransparence, T raitement…
comme R esponsabilité, R econnaissance, R espect, R elation de confiance…
comme A ttention, A ccueil…
comme I ndividualisation et I nformation des soins…
comme T ravail en collaboration…
!
comme A bsence de violence, A nimation d’équipe autour d’un projet de soins…
comme N e pas nuire…
comme C oncertation, C onsidération, C ollectif, C are…
comme E valuation, E mpathie…
Il n’y a que 13 lettres dans « bientraitance », c’est une de plus que « maltraitance », mais beaucoup moins que l’alphabet
qui nous laisse encore plus de possibilités de nommer ce qui dans notre quotidien contribue à des actions de bientraitance.
Emilie Lang,
Étudiante en soins infirmiers
Quelle est pour vous la place de la bientraitance dans la formation ?
« Pour moi étudiante, [elle est] primordiale. Je pense que l’on ne prend pas assez soin des
« gens », pas du côté technique mais relationnel. Si on fait plus attention au patient lui-même
en tant qu’être humain, on sera plus dans une relation de confiance, basée sur le respect.
Pour moi, c’est vraiment un point essentiel. Et comme je suis une ancienne professionnelle,
avec l’école on prend encore plus conscience de cela.
Au travers de mon travail de fin d’études, j’ai pris conscience combien la bientraitance renvoie
à la notion de responsabilité morale, du « prendre soin » ou encore du « care ».
Il faut qu’ensuite les gens soient motivés, qu’on leur donne les moyens de pouvoir changer les
pratiques. Puis c’est dur de faire changer les pratiques. C’est vrai que pour ma part je le vois comme ça : sensibiliser un
petit peu, un petit peu par ci en glissant des petits mots par là. Des fois ça fait réfléchir les gens au lieu de leur imposer
certaines choses. Réfléchir par soi-même, c’est toujours mieux, mais c’est mon avis personnel. »
Rétrospective
Le CHU de Grenoble a organisé une conférence sur la thématique de « La bientraitance » animée par Alice Casagrande le
jeudi 17 avril 2014 de 17 h 30 à 19 h 30 en salle Gilbert Faure.
Cet évènement a rassemblé près de 200 personnes (directeurs, médecins, soignants, étudiants, assistantes sociales,
psychologues…) faisant salle comble. Une rencontre très
réussie et qui signe l’intérêt et l’engagement des participants
à la question de la bientraitance. Le comité de pilotage de
l’action bientraitance remercie tous les participants.
Bientraitance et éthique en santé
20
Les liens entre bientraitance et éthique en santé peuvent
sembler évidents. Chacun comprend naturellement que
veiller à ne pas maltraiter, même par inadvertance, permet
de « ne pas nuire » (le fameux primum non nocere). De même,
agir pour le bien de la personne va dans le sens du « care »,
du « prendre soin » qui est le fond même de notre engagement de soignant, une valeur où se reconnaissent tous les
acteurs de l’hôpital. Il est moins évident de s’attacher à rendre
compatibles, dans le soin, deux démarches qui semblent
s’opposer : prendre soin d’une personne rendue dépendante
par la maladie et cependant respecter son autonomie.
Vulnérabilité et autonomie ne sont-elles pas en effet deux
notions qui s’excluent mutuellement ? D’une part, c’est tout
l’enjeu d’une approche moderne du soin, où les droits du
citoyen ne sont jamais oubliés (ne parle-t-on pas de démocratie sanitaire ?), et d’autre part c’est aussi notre « philosophie » contemporaine partagée. La confiance n’est pas
acquise, elle se mérite.
Elle seule est à même, au-delà de toutes les prouesses techniques de la médecine, de répondre à la satisfaction des
besoins du patient comme au besoin de reconnaissance du
soignant.
Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014
l Hospitalier N° 88
21
G R O S P LAN
Les chutes
de patients au CHU :
On entend par chute un événement à l’issue duquel une
personne se retrouve, par inadvertance, sur le sol ou toute
autre surface située à un niveau
inférieur à celui où elle se trouvait
précédemment8.
UNE FATALITÉ ?
Au niveau mondial, les chutes constituent un problème
majeur de santé publique. Selon les estimations, 424 000
chutes mortelles ont lieu chaque année, ce qui constitue
la deuxième cause de décès par traumatisme involontaire,
après les décès dus aux traumatismes provoqués par des
accidents de la route.
Pour les personnes victimes de chutes et présentant de ce
fait une incapacité, notamment les personnes
âgées, le risque d’avoir besoin ultérieurement
de soins à long terme ou de devoir être placées dans un
établissement ou une maison de retraite est élevé.
Depuis 1999, le CHU est engagé dans une démarche de
prévention des chutes avec une participation soit nationale
soit régionale au niveau des groupes de travail.
En 2013, 478 incidents furent déclarés en médecine chirurgie
obstétricale et pédiatrie et 304 en gériatrie.
Une équipe constituée de 11 personnes mobilisées
Suite à une analyse rétrospective de toutes les déclarations
UMAGRIS concernant les chutes, un groupe institutionnel a
vu le jour en 2012, initialement composé d’aides-soignant(e)s,
de cadres de santé et rééducation, de chefs d’équipe, de
brancardiers, de formatrices IFSI et d’ergothérapeutes.
Au vu du contexte, le groupe a fixé comme objectif l’amélio-
ration de la prise en charge des personnes ayant déjà chuté,
la prévention des chutes et le développement de l’aspect
déclaratif des chutes. Cette équipe dynamique et volontaire
se répartit les tâches en sous-groupes, échange par courriel
et se réunit en assemblée de manière régulière (environ tous
les deux mois) pour restituer ses travaux.
Les actions mises en place
Toujours dans une optique d’amélioration et d’harmonisation
des pratiques, le groupe a travaillé à la création d’un dossier
« Chute » sous VDoc (gestion des risques) et mis en ligne
différentes procédures ayant trait au risque de chute.
• « Utilisation et gestion des barrières des lits médicaux
et des brancards »
Guide de bonnes pratiques, cette procédure permet
au professionnel de santé de prendre connaissance de
la conduite à tenir quant à l’utilisation et la gestion des
barrières de lits médicaux ainsi que des brancards (les
barrières évitant les chutes pendant le sommeil).
Utilisées comme moyen de contention, elles nécessitent
une prescription médicale et une surveillance du patient.
• « Contention chez l’adulte à risque de chute :
prescription et conduite à tenir »
La contention est un moyen de restriction des mouvements.
Etant une atteinte à la liberté de la personne, le groupe a
souhaité définir un cadre et décrire les modalités de contention, toujours dans l’optique d’éviter la chute.
La contention mécanique amène à une surveillance
patient toutes les quatre heures avec une réévaluation
toutes les 24 heures.
• « Chute d’un patient adulte : conduite à tenir »
En cas de chute, une évaluation clinique du patient est
requise avec appel du médecin de l’unité (SIERRA si nécessaire) afin de mettre en œuvre des actions soignantes sur
prescription et/ou collaboration. Enfin une analyse des
circonstances et des causes de la chute est primordiale en
vue d’adapter des actions de prévention.
La déclaration de toute chute est obligatoire via le site
intranet : Evénements indésirables / Chutes.
• « Conduite à tenir afin de prévenir la chute d’un patient »
La stratégie de prévention promeut les mesures visant à
sécuriser l’environnement et à réduire les facteurs de risque.
Cette stratégie encourage la suppression de tout ce qui
peut favoriser les chutes, le choix des modalités de prise
en charge du patient durant son hospitalisation en fonction
des facteurs de risque et l’éducation des individus afin qu’ils
soient davantage sensibilisés aux risques.
Dans un souci de praticité, les procédures s’accompagnent d’affiches dans lesquelles les conduites à tenir ont
été synthétisées. Au niveau soignant, deux programmes
d’action ont été créés dans Dplan : « Patient avec contention
» et « Chute » permettant un suivi et une meilleure surveillance
du patient.
De nombreuses actions déjà réalisées
Sur le plan de la prévention, le groupe a travaillé
avec
ave le secteur de la pédiatrie pour élaborer une
affiche à l’attention des parents à propos des
barrières de lit. Une collaboration fut également
b
rréalisée avec les usagers de la Commission
des Relations avec les Usagers et de la
Qualité (CRUQ) concernant des messages de
prévention des chutes dans le livret d’accueil
et
e un dépliant à destination du grand public.
En parallèle à ces actions de prévention, des actions d’information et de prévention en Commission de Soins Infirmiers,
de Rééducation et Medico-Technique (CSIRMT), réunion de
cadres, CRUQ, journées Comité de Lutte contre les Infections
Nosocomiales (CLIN), Infirmier Diplômé d’Etat (IDE) et AideSoignant (AS).
Des posters pour le Forum Qualité et pour la Journée des
Soins furent élaborés et le groupe a veillé à joindre des informations avec les bulletins de salaire.
Et pour 2014 ?
De gauche à droite : Sophie Naimo, Martine Dumetz, Joëlle Audouin,
Chantal Riethmuller, Isabelle Debray et Marie-Christine Baguet.
22
8
Source : définition OMS
Les objectifs des procédures mises en ligne, des fiches de
bonnes pratiques et des posters sont principalement d’informer et de sensibiliser les acteurs du soin face au risque,
la finalité de ces opérations étant de toucher un maximum
de personnel intervenant auprès des patients.
Au cours de ces 16 derniers mois, la dynamique du groupe
a permis d’avancer au travers des comptes rendus et des
publications destinés à faire connaitre et diffuser les procé-
dures élaborées aux soignants.
Pour 2014, l’équipe propose deux formations en e-learning,
une sur la présentation et la conduite à tenir en cas de chute,
la seconde concernant la contention mécanique. Celles-ci
conduiront tout un chacun à faire le point sur ses connaissances et permettront les réajustements individuels.
Dans une démarche d’amélioration de la qualité des soins,
un audit dans les unités de soins serait à l’ordre du jour.
Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014
l Hospitalier N° 88
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C ULTUR E
LA MUSIQUE,
un lien entre les enfants,
les parents et le personnel
soignant
L’Hôpital Couple Enfant (HCE) accueille des enfants de tous âges dans
le service de rééducation pédiatrique. Hospitalisés à plus ou moins
long terme, ces enfants bénéficient d’un espace d’accueil géré par
les éducatrices spécialisées. L’an dernier, celles-ci ont fait part de
leur volonté d’élargir le champ des activités proposées aux enfants et parents, souhaitant que des actions
de pratiques musicales soient proposées aux enfants. Ainsi il fut envisagé que les enfants hospitalisés, tout
comme les enfants de l’agglomération grenobloise, bénéficient d’ateliers de pratique musicale.
24
Contrairement aux actions pratiquées en milieu scolaire,
à l’hôpital, Florent ne connait ni son public, ni le nombre
d’enfants, ni évidemment les pathologies de ces derniers,
à l’avance. Par ailleurs, il doit tenir compte de certaines
contraintes liées à l’organisation hospitalière (soins et
rendez-vous avec les professionnels de santé).
Avec les enfants, les accompagnants peuvent participer,
ce sont le plus souvent les parents. Ils prennent également
part à l’atelier et partagent donc ainsi ce moment privilégié
à l’hôpital.
La musique crée un lien entre les enfants, les parents et
l’équipe soignante. « Je fais jouer aussi les accompagnantes
de santé qui se régalent à jouer avec les enfants. »
Exposition
HONORÉ CHATARD
« Un homme, un regard,
un médecin »
Pour répondre à leurs attentes, l’association grenobloise
Les Musidauphins partenaire culturel du CHU de Grenoble
depuis plusieurs années a été sollicitée. Depuis sa
création en 1963, cette structure travaille à la découverte et à
la pratique de la musique pour tous. Passée par les présentations d’instruments à l’école et les concerts scolaires
pendant de nombreuses années, l’association est désormais le médiateur entre l’Éducation Nationale, l’Éducation
Spécialisée, l’action sociale et l’offre culturelle en milieu rural.
Ces ateliers proposés aux familles et personnels soignants
du service de rééducation pédiatrique permettent d’appréhender le temps d’hospitalisation différemment. Créateurs
de liens familiaux et sociaux, ils placent l’enfant au cœur de
l’action.
Depuis le mois de janvier, le musicien grenoblois Florent
Diara du groupe Djemdi intervient au sein du service pédiatrique le lundi soir de 16 h 45 à 17 h 45. Florent, musicien
professionnel, est déjà porteur d’une expérience en milieu
hospitalier puisqu’il intervient également à la Clinique du
Grésivaudan depuis mars 2004 au sein d’un atelier pour des
jeunes atteints de maladies psychiques lourdes (schizophrénie, bipolarité, anorexie, maniaco-dépression).
Ensuite les enfants jouent en polyrythmie, chacun selon sa
propre aisance rythmique et sa capacité de concentration.
Les enfants pratiquent avec lui le ukulélé (« ils adorent ! ») puis
l’accompagnent en frappant sur leurs percussions pendant
que les autres écoutent. Enfin pour chacun d’entre eux,
Florent interprète un morceau, une petite mélodie tranquille
sur laquelle ils ferment les yeux et peuvent rêver…
peintre 1922-1998
Honoré Chatard est né en 1922 dans le village de Cordelle,
près de Roanne. Il entre en 1941 à l’École des Beaux-arts
de Saint-Étienne où il s’initie à la peinture.
Sous l’influence de son parrain médecin, il entreprend des
études de médecine à Grenoble, qu’il terminera après une
interruption due à la guerre.
Cet intervenant doit ainsi sans cesse s’adapter pour rendre
accessible chaque séance au regard de son public, préparer
des temps interactifs avec les enfants. « Je leur fais travailler
les percussions et le chant avec du matériel que j’amène
(djembé) ou du matériel de percussion déjà sur place (petit
bruit). »
En compagnie de l’éducatrice spécialisée Amandine Levi,
il réussit à rassembler ses petits musiciens dans un climat
de travail et de convivialité tout en tenant compte de leurs
possibilités et de leur état de fatigue.
Chaque séance débute par l’apprentissage et la répétition
d’une phrase rythmique. Il adapte ses instruments en fonction de l’état et de la mobilité des enfants. Progressivement,
cette phrase devient plus complexe, plus difficile à répéter.
Après avoir exercé à l’hôpital pendant quelques années, il
s’installe en ville comme dermatologue et se passionne pour
son métier. Phlébologue reconnu (il deviendra président de
la Société française de Phlébologie), il utilise les techniques
novatrices tout en restant à l’écoute de ses patients.
Il n’abandonnera pourtant jamais la peinture, partageant
son temps libre entre sa famille et son atelier de Biviers.
Critique d’art, connaisseur de l’œuvre de Johan Barthold
Jongkind (1819-1891), ami de peintres et sculpteurs tels que
Willy Mucha (1905-1995), Édith Berger (1900- 1994), Émile
Gilioli (1911-1977), René Ruby (1908-1983) et le célèbre
peintre abstrait Serge Poliakoff (1900-1969), Honoré Chatard
poursuit une œuvre abondante et variée, allant du figuratif à
une abstraction basée sur la recherche des couleurs.
Plusieurs autoportraits et portraits (dont ceux de son ami, le
comédien Michel Simon) jalonnent son œuvre jusqu’à son
décès, en 1998.
HONORÉ
HONORÉCHATARD
PEINTRE1922-1998
UN HOMME
UN MÉDECIN
UN REGARD
EXPOSITION
BJHw:<G:CD7AD>H9:HH8>:C8:HBw9>86A:H
3 JUIN s 2 JUILLET 2014
MARDI + VENDREDI : 11 H 15 H
MERCREDI + JEUDI : 13 H 17 H 30
ENTRÉE GRATUITE
Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014
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l Hospitalier N° 88
PAR O L E DONNÉE À
MADAME ANNE HUGONOT,
Présidente de PHARES
(Personnes Hospitalisées Agées Réadaptation
Ecoute et Soutien)
Quels ont été les temps forts de l’association ?
La suppression des salles communes et l’instauration des
chambres à un ou deux lit(s) ont transformé l’hospitalisation
des personnes âgées. En 1981, lors de l’édification du pavillon
Elisée Chatin, le Professeur Hugonot fut très attentif à la
construction d’une grande salle permettant de réunir personnes
âgées, familles et bénévoles ; le salon de thé, dont Marie est le
pilier, était son idée, ainsi que le parc devant le bâtiment.
Le bénévolat devait également évoluer vers un bénévolat
de compétences basé sur l’écoute et l’accueil ainsi que sur
la constitution d’équipes solides. L’arrivée d’hommes et de
femmes d’âges et d’horizons sociaux très différents imposa
une nouvelle vision du bénévolat dont la pierre angulaire
demeure l’engagement. Des groupes de paroles et d’analyse
de la pratique furent mis en place pour aider les bénévoles
dans un quotidien parfois éprouvant et dont le rôle déborde
celui de l’accompagnement aux personnes hospitalisées pour
s’étendre aux familles.
L’association PHARES intervient dans les cinq établissements
de gériatrie du CHU : centre de gérontologie sud, pavillons
Chatin et Chissé, unité de médecine aiguë gériatrique et
Ephad de la Bâtie. Chaque lieu organise des activités différentes (bibliothèque, atelier pâtisserie, chant etc.) en fonction
des pathologies recensées et de la durée des séjours ; des
activités sont aussi organisées en lien avec Culture à l’hôpital : concerts des musiciens du Louvre de Grenoble, projet
Flowers 2.0, etc. Des musiciens bénévoles se mobilisent aussi
au piano ou à la guitare pour animer les anniversaires des
malades ou les fêtes de fin d’année, par exemple. La gestion
des cinq équipes de bénévoles se fait grâce au travail de la
coordinatrice qui doit par ailleurs trouver les financements
indispensables au fonctionnement de l’association.
Aujourd’hui, PHARES, association également connue sous
le nom Les Blouses Jaunes, peine à recruter des bénévoles
alors que le besoin est de plus en plus sensible ; l’écoute, l’accompagnement et le soutien constituent parfois les derniers
remparts contre l’angoisse de la mort ressentie toute proche.
Pourtant, la mort fait partie de la vie. Le bénévole doit trouver
la porte d’entrée pour communiquer avec les personnes…
mais ne nous trompons pas, le bénévolat c’est aussi pour se
faire du bien à soi.
Plus d’informations : association-phares.org
Madame Marie
Rocher
et Madame
Anne Hugonot
Pourriez-vous dresser un bref historique de l’association PHARES ?
PHARES existe depuis 1971. Cette association fut créée par
le Professeur Hugonot (à l’époque chef du service de gériatrie)
dans l’optique d’apporter réconfort et soutien aux personnes
âgées hospitalisées alors en salles communes.
Née suite à une dérive, l’association se devait de répondre de
ses membres et dès le début le Professeur Hugonot institua
une journée de formation mensuelle pour les bénévoles. En
1990, à l’initiative d’autres associations de bénévoles et du
ministère des Affaires sociales et de l’Intégration fut élaborée
et signée la Charte des Associations de Bénévoles à l’Hôpital
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où les bénévoles des associations sont acceptés et reconnus
comme « intervenant en complémentarité des personnels »
auprès des malades hospitalisés.
Les associations doivent sélectionner, former et encadrer les
bénévoles qui doivent respecter la plus stricte confidentialité
sur leurs activités. Nous avons créé à Grenoble l’école des
bénévoles au sein du CLABH9 pour assurer une formation de
qualité dont le niveau et le sérieux nous valurent de remporter
le premier prix national hospitalier de la Fondation de France.
Nous sommes la seule école de ce type en France.
Madame Suzanne Prestaux, accompagnée par Madame Marie Rocher
pour rejoindre ses amies venues célébrer son 103e anniversaire à la salle
commune du Pavillon Elisée Chatin.
27
Comité de Liaison des Associations de Bénévoles de l’Hôpital
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Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014
l Hospitalier N° 88
E N B R EF
1
E N BREF
1 Au CHU de Grenoble, les hirondelles font le printemps !
Messagères du printemps, les hirondelles apprécient nos villes où
elles reviennent nicher chaque année dès leur retour d’Afrique. Le
CHU de Grenoble accueille depuis longtemps une des plus importantes colonies d’hirondelles de fenêtre (Delichon urbicum) de l’agglomération, suivie depuis 2003 par les ornithologues bénévoles de
la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) de l’Isère. Les anciens
pavillons, récemment démolis, abritaient sous leurs corniches de
nombreux nids de boue séchée. L’hirondelle de fenêtre étant une
espèce légalement protégée, sa destruction, comme celle de ses
nids, est donc interdite. C’est pourquoi, grâce à la collaboration
entre l’association iséroise de la LPO et les services techniques
de l’hôpital, une quarantaine de nids artificiels a été installée afin
de maintenir la population d’hirondelles sur ce site. Profitez des
belles journées de juin pour aller faire un tour vers le bâtiment du
Centre Régional d’Informatique Hospitalière (CRIH), tôt le matin
ou en fin de journée, vous aurez sans doute la chance de pouvoir
observer le ballet aérien des hirondelles rejoignant leur nid blotti
sous l’avancée des toits…
2
2 Cross Itec Boisfleury : 40 250 € pour les
enfants malades
La 21e édition du cross des enfants malades du CHU a rassemblé
près de 5 000 joggeurs, le samedi 14 décembre 2013. Un record
à mettre à l’actif du dynamisme des organisateurs : les étudiants
du lycée ITEC Boisfleury. Grâce à l’implication de plus de 250
bénévoles, de comités d’entreprise, de partenaires toujours
fidèles et bien entendu des scolaires, le succès est toujours
présent. Le jeudi 27 février, les étudiants ont remis un chèque
de 40 250 € au Dr Isabelle Wroblewski, responsable de l’unité
de réanimation et surveillance continue pédiatrique. Ce don va
permettre de financer une partie du montant d’un appareil de
circulation extracorporelle pour la prise en charge de défaillance
respiratoire grave chez le nouveau-né ou l’enfant.
3
3 Le 12e printemps du livre invité à l’Institut de
rééducation
Organisé par les bibliothèques municipales de la ville de
Grenoble, en partenariat avec de nombreuses associations
culturelles, le printemps du livre réunit des lecteurs réguliers et
occasionnels de tous âges autour d’une cinquantaine d’invités,
romanciers, poètes, illustrateurs, etc.
Pour cette 12e édition intitulée « Seul et ensemble », la manifestation a été invitée le mardi 1 er avril à l’hôpital sud grâce
à un partenariat entre la bibliothèque de Grenoble et celle de
l’Institut de rééducation. Patients et bénévoles ont pu assister à
plusieurs séances de lecture suivies d’un débat animé. Les livres
offerts par le Printemps du Livre ont été mis à la disposition des
patients et du personnel à la bibliothèque de l’Institut.
4
28
4 Développement durable : une semaine pour s’informer
Cette année encore le Pôle Travaux-services techniques s’est
mobilisé à l’occasion de la semaine du développement durable,
avec le concours de ses partenaires : l’Agence Locale de l’Energie et du Climat, EDF... Ce rendez-vous a été l’occasion
pour les professionnels du CHU et les visiteurs d’obtenir un
maximum d’informations sur le thème de la rénovation et des
énergies renouvelables afin de bénéficier d’un accompagnement
personnalisé concernant des projets d’économie d’énergie. La
présence de l’agence Métro Mobilité le jeudi 3 avril sur le parking
Michallon a également permis aux personnes présentes de
bénéficier de conseils personnalisés à propos des déplacements
dans l’agglomération, de trouver des solutions pour effectuer les
trajets quotidiens et d’essayer un vélo à assistance électrique.
5 Ambiance vénitienne à l’hôpital sud
5
De retour du carnaval de Venise, les membres de l’association Les Ineffables ont répondu une nouvelle fois présents à
l’appel de Nadine Drevon, animatrice de l’Institut de rééducation. Avec de nouveaux costumes réalisés grâce à la complicité d’une plasticienne, ils ont déambulé dans les chambres
du service de rééducation neurologique, dans les couloirs de
l’Institut, au self, puis avec toujours autant d’enthousiasme
et de générosité, leur prestation s’est terminée par un défilé
dans le hall olympique. La beauté et l’originalité des costumes
confectionnés avec des matériaux de récupération ont séduit
tous les publics ravis de pouvoir découvrir ce moment
magique, cette féérie haute en couleurs.
6 Objectifs atteints pour le 6e forum des
professionnels paramédicaux
6
Fort du succès des éditions précédentes, un nouveau forum
des professionnels paramédicaux a eu lieu le mardi 15 avril,
organisé par la Direction des soins en collaboration avec la
DRH, et l’IFSI. Cette journée s’adresse à la fois aux étudiants,
aux futurs diplômés et aux professionnels déjà en poste.
Elle offre à tous la possibilité de parler métiers, expériences
professionnelles et activités de soins. C’est l’occasion pour
chaque pôle de se présenter et de donner des informations
relatives aux postes disponibles. Ce forum permet aux futurs
professionnels d’affiner leurs choix et aux professionnels
déjà en activité d’envisager leur mobilité. Avec plus de 400
visiteurs, cette manifestation est devenue un moment fort
permettant de découvrir les richesses des activités du CHU
de Grenoble.
7 Les droits des patients, si on en parlait ?
7
Pour la deuxième année consécutive, c’est un hall animé
et coloré qui attendait les visiteurs le vendredi 18 avril : les
associations d’usagers œuvrant au sein du CHU, se sont
mobilisées autour des droits des patients pour répondre aux
questions de tous. Elles ont profité de la Journée Européenne
des Droits des Patients (JEDP) pour informer et sensibiliser
patients, visiteurs et professionnels de santé sur les droits
des usagers : la prise en charge de la douleur, l’accès au
dossier médical, les plaintes et réclamations, les actions d’associations dans l’établissement… et sur la représentation des
usagers au CHU.
8 Un évènement scientifique au service du
patient
8
Dans le cadre d’un événement européen, un camion mobile
équipé de toute la technologie Cepheid a parcouru la France
durant un mois, et fait halte dans l’enceinte du CHU de
Grenoble le vendredi 18 avril. L’objectif était d’amener la
technologie directement sur site afin de présenter son fonctionnement et ses bénéfices, au travers notamment d’un
dépistage en direct du portage nasal du Staphylocoque doré.
Tous les services du CHU ont pu trouver leur intérêt dans
cette innovation : laboratoires, infectiologie, hygiène, pharmacie, etc. 15 tests accrédités CE-IVD sont disponibles à
ce jour dans des domaines comme l’oncologie, les maladies
infectieuses et génétiques. La technologie Cepheid a révolutionné le diagnostic moléculaire avec son système unique : le
GeneXpert, plateforme entièrement automatisée qui permet
l’obtention de résultats rapides et fiables pour une meilleure
prise en charge du patient.
Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014
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l Hospitalier N° 88
C AR N ET
Départs à la retraite
Pôle 19 – Management
Julienne Bouchet-Flochet, ASHQ, 01/03/2014
Pôle 3 – Tête et cou et Chirurgie réparatrice (TCCR)
Mauricette Peyrard,auxiliaire puériculture, 01/05/2014
Christiane Sougey-Lardin, masseur-kiné., 07/04/14
Monique Jalabert-Morin, auxiliaire puériculture, 01/05/2014
Pôle 4 – Thorax et Vaisseaux
Sylvie Havard, infirmière, 23/04/14
Pôle 5 – Urgences et Médecine Aiguë (PUMA)
Roland Velasquez, infirmier, 01/03/14
Nicole Tornel, aide-soignante, 01/06/2014
Gilles Alissoutin, ASHQ, 21/06/2014
Pôle 20 – Finances et systèmes d’information
Véronique Mazenq, aide-soignante, 01/05/2014
Daniel Vial, conducteur ambulancier, 01/03/14
Pôle 24 – Ressources formation
Dominique Castellana, aide-soignante, 01/04/14
Anna Menduni, aide-soignante, 01/03/2014
Pôle 8 – Pluridisciplinaire de Médecine et Gérontologie
clinique
Evelyne Donger, ASHQ, 01/03/14
Anne-Marie Bouilloud, infirmière, 01/03/14
Brunette Compagnin, aide-soignante, 01/06/14
Antoine Amate, ASHQ, 23/06/14
Pôle 9 – Hôpital Couple Enfant
Marie-Odile Duval, assist. médic-adm., 01/05/14
Martine Gonda, puéricultrice, 01/05/14
Brigitte Goursaud, auxiliaire puériculture, 29/05/14
Michel Grisollet, infirmier, 01/03/2014
Agnès Eymond-Tartelon, infirmière, 09/03/2014
Françoise Monjot, adjoint adm hospitalier, 01/04/2014
Olivia Perrin, aide-soignante, 01/04/2014
Maud Hasdenteufel, infirmière, 01/04/2014
El Mahdi Ghandriche, ASHQ, 01/05/2014
Martine Juillard, infirmière, 01/05/2014
Pôle 25 – Achats, logistique, biomédical
Max Napol, ouvrier prof., 01/03/2014
Christian Bontemps, agent de maîtrise, 01/04/2014
Dominique Vallon, ouvrier prof., 01/04/2014
Pôle 10 – Psychiatrie Neurologie
Denis Colombo, ouvrier prof., 01/05/2014
Elisabeth Klientovsky, infirmière, 01/03/14
Serge Casset, technicien sup., 01/06/2014
Guiseppe Difato, aide-soignant, 26/03/14
Ghislaine Charpentier, infirmière, 01/04/14
Monique Telmon, infirmière 01/05/14
Elisabeth Bourderiat, infirmière, 01/06/14
Pôle 14 – Biologie
M-Josette Bourgeat, technicienne laboratoire, 01/03/2014
Michèle Giroud, aide de laboratoire, 01/04/14
Annie Besson, technicienne laboratoire, 01/05/2014
Marie-Jeanne Richard, praticien hospitalier, 09/05/14
Pôle 15 – Pharmacie
Catherine Mermet, aide-soignante, 01/06/2014
Pôle 16 – Recherche
M-France Nissou, technicienne laboratoire, 01/06/2014
Pôle 18 – Gestion des blocs opératoires
J-Claude Mazzon, ASHQ, 19/04/2014
Chantal Giraud, ASHQ, 30/05/2014
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Décès
Brigitte Nombalais, 28/03/2014
Pôle Pluridisciplinaire de Médecine et Gérontologie Clinique