La bientraitance au CHU de Grenoble : un projet, une culture
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La bientraitance au CHU de Grenoble : un projet, une culture
Le magazine du CHU de Grenoble DOSSIER LA BIENTRAITANCE au CHU de Grenoble : un projet, une culture à partager ACTUALITÉS Grenoble MedTech Industry Meeting GROS PLAN Les chutes de patients au CHU : une fatalité ? Juin 2014 I N° 88 sommaire 3 Editorial Bientraitance : un challenge collectif et personnel Actualités 4 L’INSERM célèbre son cinquantième anniversaire 5 Grenoble MedTech Industry Meeting Recherche et innovation 6 Innovations dans les Gestes Médico-Chirurgicaux Assistés par Ordinateur Actualités 9 Stérilisations hospitalières et fabricants de dispositifs médicaux : une collaboration en images 10 Une des premières implantations en France d’un moniteur cardiaque de dernière génération 11 Hôpital des Nounours : j’ai 10 ans ! 11 Bienvenue à Philippe Orliac, Directeur des soins Dossier 12 La bientraitance au CHU de Grenoble : un projet, une culture à partager Gros plan 22 Les chutes de patients au CHU : une fatalité ? Culture 24 La musique, un lien entre les enfants, les parents et le personnel soignant 25 Exposition Honoré Chatard 26 Parole donnée à : Madame Anne Hugonot, Présidente de PHARES (Personnes Hospitalisées Agées Réadaptation Ecoute et Soutien) 28 En bref 30 Carnet L’Hospitalier, revue du CHU de Grenoble Tirage : 5 000 exemplaires Dépôt légal juin 2014 Directeur de la publication : Jacqueline Hubert Rédacteur en chef : Christian Villermet Coordination : Marine Dragner Photos : CHU de Grenoble Ont participé à ce numéro : S. Bretagnon, E.M. Chambaz, M. Crouzat, M. Dragner, M. Dumetz, J.M. Grenier, E. Grisanti, J. Hubert, A. Hugonot, S. Kowalski, E. Lang, D. Maniouloux, R. Merle, P. Orliac, T. Payel, C. Pepin, S. Perrin-Besson, B. Polikar, H. Sabbah-Guillaume, S. Soto, J.P. Zarski. Membres du comité technique bientraitance et membres du comité de pilotage bientraitance. CP Eccami et CP Medtronic. Régie publicitaire, conception, impression : Editions Mallet conseil, Lyon www.mallet-conseil.fr - 04 78 95 10 11 ÉDI T ORI A L Le CHU de Grenoble a centré son projet d’établissement « PISTE 2015 » sur la performance et l’innovation. La recherche de l’excellence technique pour un CHU est fondamentale mais elle se doit aussi d’être accompagnée d’un projet de prise en charge soignante qui place la relation soignant–soigné au cœur du soin. C’est dans ce contexte que le plan d’actions bientraitance s’inscrit aujourd’hui au sein de notre établissement. Le concept de bientraitance est apparu il y a une trentaine d’années, d’abord dans le champ médico-social, puis dans le champ sanitaire. Notre CHU peut d’ailleurs être fier d’avoir compté parmi ses médecins un précurseur dans ce domaine, le Professeur Robert Hugonot, médecin gérontologue, créateur de l’association ALMA (ALlo MAltraitance). Il serait de toute évidence quelque peu réducteur d’opposer maltraitance et bientraitance ; le dossier dans ce numéro de l’Hospitalier devrait permettre de mieux en comprendre les différences. La bientraitance, c’est l’affaire de tous. Bien sûr les médecins et les paramédicaux sont en première ligne, mais chaque agent hospitalier, quelle que soit sa fonction, doit se sentir concerné par le « care », expression propre au langage soignant ou, dit autrement, par le souci du bien-être de l’autre. Alice Casagrande au cours de la conférence du 17 avril dernier au CHU, proposait de « prévenir la maltraitance et construire la bientraitance ». La bientraitance est une action durable qui se situe dans une démarche volontariste d’amélioration de la qualité de la prise en charge individuelle des patients. Les métiers du soin fondés sur des valeurs humaines nous conduisent à penser bien traitant ; c’est une démarche à valoriser et à cultiver. A travers les témoignages présentés dans ce dossier, nous verrons comment différents acteurs hospitaliers s’approprient le concept de bientraitance dans leur quotidien. L’action bientraitance désignée comme axe stratégique de notre établissement ne doit pas être regardée comme un vœu pieux, mais comme la volonté de partager une culture porteuse de sens et de valeurs qui se traduiront en actions concrètes que chacun pourra décliner dans son métier. La bientraitance relève de la responsabilité collective dans ses aspects politique et organisationnel, mais elle nécessite aussi une démarche personnelle et volontaire fondée sur une conception respectueuse de la relation à l’autre et plus particulièrement aux patients qui sont notre raison d’être hospitalier. édito J.M. Grenier Coordonnateur général des soins Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014 l Hospitalier N° 88 3 A CTU AL ITÉS L’INSERM célèbre son cinquantième anniversaire Créé dans le but de développer la recherche fondamentale et clinique et de répondre aux nouveaux défis de la science médicale, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) célèbre son cinquantième anniversaire cette année. Après une quinzaine d’années d’efforts, les premières équipes de recherche du CHU de Grenoble, alors tout récent, ont pu satisfaire aux critères scientifiques requis pour obtenir le statut d’Unités INSERM dans les années 80. Fidèle compagnon de route du CHU de Grenoble, cet organisme est physiquement présent sur le site hospitalier en tant que partenaire et animateur de l’Institut Albert Bonniot, de l’Institut des Neurosciences (GIN) ainsi que du Centre d’Investigation Clinique (CIC). Au cours des dernières décennies, l’INSERM a joué un rôle essentiel dans l’évolution des esprits et des méthodes mais aussi dans la formation des cadres ainsi que dans la mise en place de techniques innovantes qui sont devenues des marques du CHU de Grenoble. L’INSERM marque ce cinquantenaire par diverses manifestations et animations tout au long de l’année 2014. Les avancées et perspectives de la recherche médicale et leurs multiples implications ont été débattues lors d’un colloque présidé par Monsieur François Hollande le jeudi 3 avril dernier à la Sorbonne. Sorbonne Le bel o ouvrage richement illustré de Pascal Griset et Jean-François Picard Jean « Au ccœur du vivant » 1 retrace les grandes retra étapes étap de la construction de l’INSERM et propose un voyage pro historique passionhis nant au cœur de la n science. s GRENOBLE MEDTECH INDUSTRY MEETING L e m a rd i 8 a v r i l 2 0 1 4 d e r n i e r, l’Université Joseph Fourier, le CHU de Grenoble et leurs partenaires dans le domaine de la valorisation des nouvelles technologies médicales ont invité les industriels, les entrepreneurs, les représentants académiques et les professionnels de santé à une première rencontre. Introduite par le Directeur général adjoint du CHU de Grenoble, Marc Penaud, et par le Vice-Président du conseil scientifique de l’UJF, Yassine Lakhnech, la finalité de cette journée était de consolider et d’amplifier les collaborations et les partenariats dans le secteur des MedTech (technologies pour la santé). Les structures INSERM régionales (Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon et Saint-Etienne) gérées par la délégation régionale Rhône-Alpes, Auvergne organisent pour l’occasion divers événements cette année : le Science Tour couplé avec un Vélo Tour, l’UTMB (Ultra-Trail du Mont-Blanc®) avec contrôle bioénergétique, des rencontres patients-chercheurs, un concours photo régional-national, des conférences, etc. Localement, un groupe d’acteurs des années initiales de l’INSERM à Grenoble a réuni dans un petit opuscule quelques repères mémoriels et des témoignages de cette épopée. Programme des manifestations régionales et références du recueil grenoblois sur www.rhone-alpes-auvergne.inserm.fr Marc Penaud, Directeur général adjoint du CHU de Grenoble En deuxième position après Paris, l’écosystème grenoblois se caractérise par l’excellence de son pôle scientifique avec notamment le regroupement exceptionnel des grands instruments de recherche européens et internationaux. La forte synergie entre les entreprises, les laboratoires de recherche, l’hôpital et les structures d’enseignement et de formation a permis de faire émerger le secteur des MedTech. Avec 8 500 emplois, 5 000 étudiants en MedTech et santé, et un chiffre d’affaires s’élevant à 4,1 milliards d’euros en Isère, ce secteur se situe au carrefour de l’informatique, des mathématiques, de la physique et de la santé. Il s’affirme à Grenoble comme un quatrième pilier de l’écosystème grenoblois aux côtés des micro-nanotechnologies, du logiciel et des nouvelles technologies de l’énergie. Quels projets d’avenir ? 4 Editions Cherche-midi, 2014 1 • De nouveaux projets tel que le centre de recherche et de santé intégrative qui vise à promouvoir une approche médicale, scientifique et industrielle pour une recherche technologique en santé. • De nouveaux locaux et plateformes pour les entreprises. • Un site pilote en matière de modèle économique et de réglementation concernant les dispositifs médicaux ayant fait la preuve du service médical rendu. Organisée en partenariat avec Lyon Biopôle, Minalogic, Eccami, Tasda, Medicalps, Icare, cette rencontre inaugurale s’est déroulée sur trois lieux hautement symboliques regroupés sur le site hospitalier : l’hôpital nord, l’Institut Albert Bonniot et Biopolis. Avec des objectifs communs, et en fédérant leurs actions, ces acteurs possèdent tous les atouts pour constituer une MedTech City et écrire ensemble l’histoire de cette grande aventure. Toutes les conditions sont réunies pour construire un pôle dynamique, innovant et porteur d’emplois dont la vocation est d’améliorer les soins et la qualité des thérapeutiques, dans une volonté de performance économique. Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014 5 l Hospitalier N° 88 R EC H ER CHE & INNOVATIO N INNOVATIONS DANS LES GESTES MÉDICO-CHIRURGICAUX ASSISTÉS PAR ORDINATEUR Les divers projets obtenus (Programmes Hospitaliers de Recherche Clinique, Soutien aux Technologies Innovantes et Coûteuses, Recherche Translationnelle, Institut du Cancer, Agence Nationale de la Recherche, Fonds Unique d’Intervention des Pôles de Compétitivité, partenariats industriels, etc.) ont permis au CHU de Grenoble de disposer gratuitement des dispositifs de GMCAO les plus innovants, pour le plus grand bénéfice de ses patients et des équipes médico-chirurgicales concernées. Le CHU de Grenoble a également pu avoir accès à la force de travail et à la créativité de dizaines de chercheurs, de doctorants, de post-doctorants et d’ingénieurs de TIMC-IMAG ainsi que de sociétés partenaires. A des gestes médico-chirurgicaux standardisés, parfois tardifs et « à ciel ouvert », ont succédé des interventions personnalisées, plus précoces, plus sûres, plus précises et moins invasives. Les « Gestes Médico-Chirurgicaux Assistés par Ordinateur » (GMCAO, ou en anglais CAMI, Computer Assisted Medical Interventions) sont nés à Grenoble à partir de 1984. L’introduction au bloc opératoire d’outils d’analyse d’images peropératoires, de systèmes de vision par ordinateur et de robots, a permis d’augmenter la performance du chirurgien d’une manière cliniquement démontrée. Les GMCAO regroupent la robotique médicale, la navigation chirurgicale ainsi que le planning/simulation. De nombreuses « premières » ont été réalisées (et rendues possibles) par une collaboration très étroite entre cliniciens du CHU de Grenoble, scientifiques de TIMC-IMAG (Unité Mixte de Recherche de l’Université Joseph Fourier – UJF - et du CNRS), industriels (start-ups grenobloises), renforcée à partir de 2002 par le Centre d’Innovation Technologique (devenu Centre d’Investigation Clinique – Innovation Technologique, CIT803 INSERM/CHUG/UJF en 2008, et module du CIC 1406 en janvier 2014). Ces « premières » ont pu être diffusées très largement, car elles correspondaient à des concepts innovants, couverts par des brevets, largement utilisés par nos partenaires industriels et repris par leurs concurrents. Ce sont déjà des centaines de milliers de patients qui ont été opérés avec l’aide de dispositifs médicaux conçus à Grenoble et aujourd’hui commercialisés par des leaders du domaine ou des start-ups. Les projets en cours bénéficient de la création en 2010 par l’UJF, le CHU de Grenoble et le CNRS, - de l’association ECCAMI (Excellence Center for Computer Assisted Medical Interventions), grâce à un soutien financier très important accordé par la Métro et la Région Rhône-Alpes (avec des fonds européens FEDER). ECCAMI regroupe aujourd’hui 26 partenaires (outre les fondateurs institutionnels déjà cités, CEA, INRIA, G-INP, de grands groupes comme Thalès et un réseau de jeunes pousses4, dont plusieurs directement 6 La contribution des cliniciens du CHU de Grenoble a toujours été un atout majeur des succès des GMCAO, et des partenariats très solides se sont mis en place avec de nombreux services du CHU de Grenoble, en particulier les suivants : Orthopédie Nord, Orthopédie Sud, Rhumatologie, Urologie, Chirurgie Digestive, Radiologie, Radiothérapie, Chirurgie Cardiaque, Chirurgie Vasculaire, ORL, Chirurgie Thoracique, Gynéco-Obstétrique, Neurochirurgie, Chirurgie Plastique et Maxillo-Faciale. En mai 2013, les professionnels du domaine ont eu l’occasion de présenter leurs innovations aux membres de l’Académie Nationale de Chirurgie lors de sa séance extérieure annuelle. créées dans le cadre de partenariats étroits avec le CHUG, l’UJF et le CNRS). ECCAMI a pour objectif de favoriser la recherche translationnelle en facilitant l’émergence de projets collaboratifs entre cliniciens, chercheurs et industriels, de contribuer à la formation aux GMCAO et d’offrir une vitrine à ses membres. Dans ces trois directions, des succès très significatifs ont été obtenus (en trois ans, plus de 40 projets de recherche financés, un millier de visiteurs au showroom, plus de 500 patients inclus dans diverses études cliniques, 86 cliniciens impliqués, huit start-ups créées, etc.). La qualité et le dynamisme de la recherche grenobloise en GMCAO ont permis d’obtenir la labellisation d’un « Laboratoire d’Excellence » CAMI (Computer Assisted Medical Interventions) coordonné par P. Cinquin ainsi que la coordination par J. Troccaz de la composante médicale de « l’Equipement d’Excellence » (Equipex) ROBOTEX, ainsi que le label « IBISA » de plateforme de recherche en sciences du vivant. 4 Jeunes pousses créées à Grenoble dans le cadre de la collaboration avec le CHUG, l’UJF et le CNRS dans le domaine des GMCAO : A3 Surgical, BizMedTech, Blue Ortho, CAD-Implant (devenu Keystone Dental), Endocontrol, Imactis, Koelis, MinMaxMedical, Orthotaxy, PRAXIM, SurgiQual Institute, Surgivisio, Uromems. En incubation : Hemosquid, Cartimage. Parmi les chercheurs concernés, plusieurs n’ont pas craint de prendre le risque de mettre au service du CHU de Grenoble et de ses patients une part très significative de leur activité, plutôt que de suivre les voies toutes tracées d’une recherche académique classique, peu concernée par le transfert en pratique de travaux scientifiques. Un « Observatoire des GMCAO » est en train de naître, sous l’impulsion du CIC-IT : c’est l’un des axes forts du financement obtenu par le CHU de Grenoble au titre du « renforcement de l’Investigation Clinique », et c’est aussi un projet soutenu par la Région Rhône-Alpes avec des fonds européens FEDER. Ce projet original consiste à se donner les moyens d’enregistrer les données générées par la réalisation d’interventions en GMCAO. La fouille de ces données devrait permettre de démontrer d’une manière plus rapide et plus sûre le service médical rendu par ces dispositifs. Il s’agira d’un atout considérable pour nos partenaires industriels, en vue de l’obtention du remboursement des dispositifs médicaux. C’est aussi un défi scientifique et médical sans précédent, car l’analyse automatisée de ces masses de données devrait permettre un renouvellement de la définition des bonnes pratiques et offrir au chirurgien la possibilité d’anticiper, en cours d’intervention, d’éventuelles complications. Ce défi est au cœur d’un « Laboratoire Commun » (labellisé et financé par l’Agence Nationale de la Recherche) que viennent de créer le CHU de Grenoble (CIC-IT), l’UJF et le CNRS (TIMC-IMAG) ainsi que la société SurgiQual Institute. Les résultats obtenus dans ce cadre donneront à tous les partenaires du réseau ECCAMI un avantage compétitif considérable, car ils pourront les embarquer dans leurs dispositifs de GMCAO, ce qui permettra à leurs utilisateurs d’améliorer davantage leur pratique au bénéfice des patients. Quelques projets de recherche en cours Chirurgie mini-invasive robotisée, assistée & augmentée : ENDOCONTROL collabore avec le laboratoire TIMC-IMAG et le CHU de Grenoble (Pr J. L. Descotes, Pr C. Létoublon, Pr J. L. Faucheron) pour mettre au point une application de suivi d’instruments de chirurgie laparoscopique dans l’image. Imagerie interventionnelle : Système de navigation en radiologie interventionnelle de la société IMACTIS, collaboration avec le CHU de Grenoble (Pr I. Bricault, Pr G. Ferretti, Dr C. Sengel), dans le cadre d’un PHRC national associant l’ensemble du réseau français des CIC-IT. Télémanipulation de ponctions sous scanner ou IRM : le robot de ponction léger LPR développé par le laboratoire TIMC-IMAG en partenariat avec le CHU de Grenoble (Pr I. Bricault) permet d’assister le clinicien dans le cadre de la radiologie interventionnelle lors de l’insertion transcutanée d’une aiguille dans la cavité abdomino-pelvienne du patient. Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014 l Hospitalier N° 88 7 R EC H ER CHE & INNOVATIO N Orthopédie : Arthroscopie augmentée : MITICAO (fruit d’un projet ANR) a pour objectif le développement d’un système multimodal localisé en 3D permettant une évaluation exhaustive et extrêmement précise du cartilage au cours d’une procédure chirurgicale dite « arthroscopique ». La collaboration entre TIMC-IMAG et le CHU de Grenoble (Pr P. Gaudin, Pr D. Saragaglia) donne lieu à un projet de création d’entreprise « Cartimage ». Logiciel de planification du Conflit Fémoro-Acétabulaire de la Hanche : collaboration A3 Surgical et CHU de Grenoble (Pr J. Tonetti, Pr G. Ferretti, Pr P. Chaffanjon, Pr O. Palombi). Système de navigation chirurgicale pour la pose de prothèses totales de genou (Exactech GPS, développé et fabriqué par Blue Ortho), collaboration avec le CHU de Grenoble (Pr P. Merloz). Système permettant de créer des guides chirurgicaux patients-spécifiques pour les prothèses de genou à partir d’images médicales scanner. Collaboration Orthotaxy et CHU de Grenoble (Pr P. Merloz, Pr G. Ferretti, Pr P. Chaffanjon, Pr O. Palombi). Urologie : Chirurgie de la prostate assistée par image et robot : KOELIS collabore avec le laboratoire TIMC-IMAG et le CHU de Grenoble (Pr J. L. Descotes, Dr J. A. Long, Pr M. Bolla, Dr J. Y. Giraud) pour concevoir des outils innovants : logiciel de fusion d’images pour la cartographie 3D du cancer de la prostate, robot léger pour la curiethérapie, simulateur de biopsies pour former en amont les urologues. Rachis / Traumatologie : Système d’imagerie 3D intégré avec une technologie de navigation pour chirurgie du rachis et traumatologie. Collaboration Surgivisio CHU de Grenoble (Pr P. Merloz, Pr J. Tonetti) et TIMC-IMAG. DISTINCTIONS 2013 AC T UA LI T ÉS STÉRILISATIONS HOSPITALIÈRES et fabricants de dispositifs médicaux : une collaboration en images Une vidéo de sensibilisation a été réalisée au sein des services de stérilisation du CHU de Grenoble et des Hospices Civils de Lyon. Son objectif est d’illustrer le circuit de tout dispositif médical dans le process de stérilisation et de mettre en avant les difficultés éventuellement rencontrées afin de mener à bien les différentes étapes dans le cas de dispositifs médicaux complexes. Grâce à des exemples concrets, la vidéo présente les problématiques qui peuvent survenir au cours de toutes les étapes de stérilisation et propose ainsi des pistes de réflexion ou d’amélioration dans chacun des cas rencontrés. Avant de proposer un nouveau dispositif médical re-stérilisable, les fabricants sont dans l’obligation de valider un protocole de traitement et de stérilisation particulier, conforme aux normes en vigueur (EN ISO 17664), et compatible avec les pratiques hospitalières. Ils doivent également être à même de faire la preuve de l’efficacité de ce protocole. Pour certains fabricants concevant et commercialisant des dispositifs médicaux innovants et complexes, cette étape est parfois compliquée et source de remise en cause du design même du dispositif initialement mis au point. Le lancement officiel de cette vidéo de sensibilisation s’est tenu lors de deux petits déjeuners organisés au sein du showroom ECCAMI (Biopolis) ainsi que sur le site de Lacassagne (Hospices Civils de Lyon) les 26 mai et 3 juin derniers. Durant ces deux rencontres, cette entente partenariale a invité les concepteurs, qu’ils soient industriels ou chercheurs, à se mettre en contact avec les services de stérilisation dès la conception de leur dispositif, afin de prendre en compte au plus tôt les contraintes liées au process hospitalier de stérilisation. En effet, les dispositifs médicaux complexes comportent souvent différents types de composants (électroniques, mécaniques...) et sont parfois constitués d’un grand nombre d’éléments, démontables ou non, plus ou moins sensibles aux contraintes de nettoyage/conditionnement/stérilisation. En améliorant la conception de leurs dispositifs médicaux, les fabricants peuvent ainsi réduire les coûts liés à cette étape et la rendre plus efficace voire plus rapide tout en respectant l’intégrité du dispositif médical. Les fabricants doivent alors prendre en compte toutes les étapes du process de stérilisation hospitalier pour que leurs dispositifs soient pris en charge dans les meilleures conditions par les services de stérilisation. • Médaille de l’Innovation du CNRS : Pr P. Cinquin • Médaille Maurice E. Müller Award d’excellence en Chirurgie Orthopédique Assistée par Ordinateur : Pr P. Merloz • Prix de l’Académie & admission comme membre libre de l’Académie Nationale de Chirurgie : Dr J. Troccaz • Médaille Ambroise Paré & admission comme membre libre de l’Académie Nationale de Chirurgie : Pr P. Cinquin 8 Le CHU de Grenoble et les Hospices Civils de Lyon, avec le soutien de l’Association Française de Stérilisation, le Centre d’Excellence ECCAMI et le Cluster I-CARE, proposent de sensibiliser les concepteurs de dispositifs médicaux à cette problématique de conformité au process de stérilisation hospitalier. Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014 9 l Hospitalier N° 88 A CTU AL ITÉS Une des PREMIÈRES IMPLANTATIONS en France d’un moniteur cardiaque de dernière génération Le CHU de Grenoble est un des premiers établissements français à faire bénéficier ses patients du plus petit moniteur cardiaque insérable (MCI) Reveal LINQ™ au monde. La première implantation a été réalisée le jeudi 15 mai dernier par les Docteurs Peggy Jacon et Pascal Defaye de l’unité de rythmologie et de stimulation cardiaque. « Cette première a eu lieu en simultané avec d’autres centres experts2 en prise en charge des arythmies cardiaques inexpliquées. C’est une façon pour nous de rappeler que si certaines arythmies cardiaques ne sont ni graves ni dangereuses, d’autres peuvent être plus graves et sont susceptibles d’engager le pronostic vital » indique le Dr Defaye. Ce tout nouveau moniteur cardiaque fournit un monitorage à long-terme et à distance pour aider les médecins dans le diagnostic et le suivi des rythmes cardiaques irréguliers et des patients présentant des malaises inexpliqués. Implanté sur une longue durée (jusqu’à trois ans), il détecte et enregistre les troubles et aide le médecin à en déterminer les causes de manière efficace. 10 L’Hôpital des Nounours a ouvert ses portes du lundi 7 au vendredi 11 avril cette année afin d’accueillir 250 écoliers grenoblois en classe de CP ou CE1 venus faire soigner leur nounours (ou assimilé) par un nounoursologue compétent. Hôpital des Nounours : J’AI 10 ANS ! Cette opération organisée par l’Association des Etudiants de Médecine de Grenoble (AEMG) existe depuis 2004. L’idée ? Organiser une rencontre entre les enfants et le corps médical afin de faire oublier la peur de la blouse blanche. Les nounoursologues sont des étudiants en médecine, pharmacie, maïeutique ou kinésithérapie qui mettent à profit l’événement pour s’entrainer à leur future fonction tout en dédramatisant la situation afin de pacifier la relation entre l’enfant et le corps médical… Les écoliers, devenus parents le temps du diagnostic médical, ont été accueillis dans le bâtiment Boucherle, transformé pour l’occasion en véritable hôpital. Avant le déplacement sur site, la rencontre avait été préparée en amont avec les enseignants en classe afin, notamment, de déterminer la pathologie du futur patient (le nounours ou autre peluche identifiée comme « malade »). Dr Peggy Jacon et Dr Pascal Defaye Avec la télésurveillance, les médecins peuvent programmer des alertes en cas d’évènement cardiaque chez un de leurs patients. Les patients peuvent également envoyer des enregistrements en cas de symptômes (malaises, palpitations, etc.). « Ce nouveau moniteur cardiaque est si discret que la plupart des patients ne se rendront pas compte qu’il est implanté et pourront poursuivre leur quotidien sans que le dispositif ne provoque de gêne ou d’inconfort. La miniaturisation du dispositif ne remet pas en cause sa capacité à surveiller le cœur d’un patient durant plusieurs années, offrant même une capacité mémoire additionnelle en soutien d’un diagnostic précis. Sa technologie très innovante de mise en place par insertion permet une intervention rapide et mini-invasive » précise le Dr Jacon. Les systèmes de moniteur cardiaque diaque implantable actuellement utilisés sont essentiellement indiqués pour le suivi des patients présentant des malaises inexpliqués. Le MCI Reveal LINQ est également recommandé pour les patients présentant des symptômess tels que vertiges, palpitations, syncopes et douleurs dans la poitrine qui peuvent indiquer une arythmie cardiaque, et pour les patients à risque accru d d’arythmies cardiaques. arythmies cardi diaques diaques. ques. Placé juste sous la peau après une incision de moins d’un centimètre dans la partie supérieure gauche de la poitrine, le MCI Reveal LINQ est presque invisible à l’œil nu une fois inséré. Le dispositif est compatible IRM sous condition, permettant ainsi aux patients de passer des examens IRM si nécessaire. En plus du suivi en continu et sans fil, ce moniteur cardiaque permet le suivi à distance via un réseau de télésurveillance3. Le CHU de Grenoble et ses équipes s’impliquent dans les technologies de pointe afin d’améliorer sans cesse le suivi et le confort de ses patients. 2 Liste des centres : CHU de Grenoble, CHRU de Lille, Clinique du Tonkin (Lyon), APHM Hôpital de la Timone (Marseille), APHP Groupe Hospitalier Bichat-Claude Bernard (Paris), Clinique Pasteur (Toulouse), CHU de Tours-Hôpital Trousseau. 3 Le réseau dédié au MCI Reveal LINQ est le réseau Carelink® de la société Medtronic. Et cette année, pour clore ce moment d’échange et célébrer ce dixième anniversaire sur une note plus légère, un joli cadeau attendait les jeunes écoliers : la visite d’un véhicule du SAMU. Bienvenue à Philippe Orliac, Directeur des soins Lyonnais d’origine, Philippe Orliac appartient à la filière infirmière depuis 1990 où il a effectué la majorité de sa carrière aux Hospices Civils de Lyon. Il a occupé des postes divers panachant tantôt les spécialités chirurgicales tantôt médicales dans des domaines de la réanimation et de l’urgence. Il a pratiqué une mobilité régulière sur tous les postes occupés d’environ quatre années et en a fait le sujet de son mémoire Cadre en 2001 en démontrant l’impact positif de la mobilité sur le développement des compétences professionnelles. Après trois expériences d’encadrement de proximité (deux en unité de soins et une en tant que formateur en IFSI) qui lui ont permis d’accompagner et de finaliser un projet de mutualisation de deux équipes de réanimation afin de déménager dans des locaux neufs (réanimation neurochirurgicale – groupement hospitalier Est), un poste d’encadrement supérieur lui a été proposé dans la gestion d’un pôle de spécialités neurologiques. Après sa scolarité à l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique, il a intégré le CHU de Grenoble. L’accompagnement des cadres à effectuer leurs missions d’évaluation, de la prestation de soins au lit du patient, est l’une de ses priorités. Sportif depuis son plus jeune âge, l’appartenance à une équipe est une valeur qui lui est chère et qu’il a transposée à l’institution hospitalière. Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014 l Hospitalier N° 88 11 D O SS IER La Haute Autorité de Santé (HAS) définit la bientraitance en 2009 comme « une démarche globale dans la prise en charge du patient, de l’usager et de l’accueil de l’entourage visant à promouvoir le respect des droits et libertés du patient, de l’usager, son écoute et ses besoins, tout en prévenant la maltraitance ». LA BIENTRAITANCE AU CHU DE GRENOBLE un projet, une culture à partager La bientraitance : une histoire ancienne C’est dans le courant des années 90 que le terme « bientraitance » a pris naissance au sein d’un comité de pilotage un peu particulier, celui de « L’opération pouponnière ». Dans les années 70, Madame Simone Veil, ministre de la santé, avait été alertée par des professionnels qui avaient mené une recherche-action dans une pouponnière particulièrement défaillante de l’Aide Sociale à l’Enfance de Paris, et surtout par le film qui y avait été tourné : « Enfants en pouponnière demandent assistance ». Elle déclencha alors, en 1978, ce qui allait s’appeler « L’opération pouponnière » jusqu’à son élargissement, en 1998, à la bientraitance institutionnelle. Démarche novatrice, puisqu’elle proposait de mieux prendre en compte l’ensemble des souffrances à l’œuvre : celles des enfants, celles des parents et, en écho, celles des professionnels. La promotion de la bientraitance et son corollaire la prévention de la maltraitance sont des enjeux majeurs pour le système de santé aujourd’hui. « Lieux d’excellence dans la prise en charge des patients, les établissements de santé sont aussi des lieux de vie pour les patients comme pour les professionnels qui y travaillent. Les logiques humaines, professionnelles ou d’organisation doivent se concilier, exercice délicat au quotidien »5. Il s’agit là d’une véritable culture qui se doit d’inspirer les actions individuelles et les relations collectives au sein d’un établissement ou d’une unité. L’ensemble de la société se sent concerné par la qualité de l’accueil à l’hôpital et la bientraitance envers l’enfant s’y est enracinée il y a plus de 30 ans. Elle se prénommait alors l’humanisation de l’hospitalisation des enfants (en particulier la présence des parents auprès de leur enfant, désignée sous le terme d’ « ouverture » aux familles). Cette notion s’est par la suite élargie à la population des personnes âgées et handicapées. Les secteurs du social et du médico-social ont donc été pendant longtemps les seuls concernés par cette question de bientraitance. Elle apparaitra plus tardivement dans le secteur sanitaire et en particulier hospitalier. En effet, les acteurs du secteur hospitalier ont à leur tour pris conscience des phénomènes de maltraitance « ordinaire » ou « passive » qui peuvent affecter les prises en charge en établissement de santé. Ainsi, il est établi que l’expérience « ordinaire » des patients et de leurs proches accueillis dans les établissements de santé doit être améliorée. Bien au-delà de la simple prévention de toute forme de maltraitance, la bientraitance vise à promouvoir le souci du bien-être de la personne soignée. Cette notion est imprégnée de plusieurs autres notions telles que la bienfaisance, la bienveillance, la sollicitude, la reconnaissance ou encore le « care ». Elle nous amène à situer nos intentions et nos actes professionnels dans une démarche volontariste d’amélioration continue des pratiques (bien traiter) en gardant en mémoire le risque de maltraitance. 12 Image extraite du film « Enfants en pouponnière demandent assistance » 13 C. Compagnon et V. Ghadi « La maltraitance « ordinaire » dans les établissements de santé », Etude sur la base de témoignages, 2009. 5 Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014 l Hospitalier N° 88 D O S S IER LA BIENTRAITANCE au CHU de Grenoble Un contexte national favorable à une véritable politique de la bientraitance La bientraitance est devenue un axe fort de la politique nationale en faveur de l’amélioration de la prise en charge des usagers dans le champ sanitaire et médico-social. Les fédérations hospitalières ont favorisé l’émergence de cette thématique dans le secteur hospitalier. Le plan douleur 2006-2010, dans son axe ciblant les personnes âgées et vulnérables, intègre la thématique de la bientraitance. En 2008, l’Agence Nationale de l’Evaluation et de la Qualité des Etablissements et Services Sociaux et Médico-Sociaux (ANESM) publie une recommandation sur la bientraitance. En 2009, un programme de bientraitance des personnes âgées en établissement est décidé par le gouvernement, une circulaire de la Direction de l’Hospitalisation et de l’Offre des Soins (DHOS) du 15 juillet 2009 rappelle les priorités de formation des personnels relevant de la fonction publique hospitalière. Il est à noter que la notion de bientraitance puise ses fondements dans les textes relatifs aux droits de l’Homme, repris dans la loi du 2 janvier 2002 pour le secteur médico-social et celle du 4 mars 2002 pour le secteur sanitaire. La Haute Autorité de Santé (HAS ) y a consacré plusieurs documents et l’a inscrite comme référence dans son manuel de certification. Enfin, la loi HPST6 dispose que les Agences Régionales de Santé (ARS) « contribuent, avec les services de l’Etat compétents et les collectivités territoriales concernées, à la lutte contre la maltraitance et au développement de la bientraitance dans les établissements et aux services de santé médico-sociaux ». Par ailleurs, l’impact des modalités de financement sur les durées de séjour, les transformations de l’offre de soins, l’évolution des types de prise en charge mobilisent donc les professionnels qui aspirent aujourd’hui à préserver, voire recentrer leur travail autour des dimensions humaines et des relations autour du soin et de l’accompagnement. 14 6 Le projet d’établissement au CHU de Grenoble : projet innovant - projet bientraitant Dans une logique de CHU, le projet d’établissement défini pour les années 2011-2015 a été centré sur la performance et l’innovation. Pour autant, tous les professionnels hospitaliers ont conscience que la prise en charge des patients sur les seuls critères de recherche de l’excellence médicale et technique serait incomplète sans tenir compte de l’humain. Introduire la notion de bientraitance dans le projet de prise en charge du patient établit un équilibre entre excellence technique et humanité dans lesquelles chacun peut se reconnaitre. Cité comme un axe fort de travail du projet d’établissement et porté par la Direction générale, il est un objectif stratégique. Chaque professionnel de santé est invité à se saisir de la notion de bientraitance, avec le but, au quotidien, de mieux en imprégner chacun de ses actes auprès des patients. La bientraitance, concept alors partagé par tous, devient un état d’esprit commun à l’ensemble de l’équipe : une culture partagée, nourrie d’échanges continus entre tous les acteurs du soin. Valoriser la dimension humaine du soin, c’est incontestablement retrouver une racine fondamentale d’un engagement fort au sein de l’établissement : le service à l’autre, malade ou vulnérable. C’est donc aussi indirectement valoriser le sens du travail accompli, du soin envers soi, et de la santé au travail (dont les conditions sont en elles-mêmes déjà difficiles). Promouvoir la bientraitance, c’est renforcer un modèle de prise en charge et d’accompagnement des personnes accueillies en établissement centrée sur leurs besoins, leurs attentes, leurs préférences. La bientraitance est le miroir de l’équilibre entre qualité souhaitée et attendue et qualité délivrée et ressentie. 15 Loi n° 2009 – 879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (article 118), JORF du 22 juillet 2009, p. 12184. Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014 l Hospitalier N° 88 LA BIENTRAITANCE D O S S IER au CHU de Grenoble Le CHU de Grenoble engagé dans la promotion de la bientraitance : améliorer la qualité du service rendu dans toutes ses dimensions « La bien-traitance des plus vulnérables d’entre les siens est l’enjeu d’une société tout entière, un enjeu d’humanité. »7 Le CHU de Grenoble s’est organisé pour ce projet en un comité de pilotage et un comité technique dont les membres représentent les différents secteurs d’activité. Le comité de pilotage est composé du coordonnateur général des soins, d’un médecin vice-président de la Commission Médicale d’Etablissement (CME), d’un médecin responsable de l’espace éthique, d’un représentant des usagers et de trois cadres de santé. Dr Anne-Pascale Michard-Lenoir, pédiatre urgentiste La bientraitance est l’affaire de tous ; un plan de communication interne est engagé depuis 2013 au sein des différentes instances de l’établissement et se poursuit cette année au sein des bureaux de pôles. Le personnel hospitalier souhaite agir pour apporter du (ré)confort à la personne en situation de vulnérabilité, et ce, de façon personnalisée, en reconnaissant la pleine subjectivité de ses perceptions, et de ses attentes personnelles. D’ailleurs ne conviendrait-il pas plutôt de parler de « la bien-traitance », comme cela s’orthographiait au moment de l’émergence de ce terme ? Le trait d’union, signe du lien ; le « trait d’union » de son orthographe ne s’appliquait pas seulement à une démarche de bien-traitance, il reliait entre eux tous ceux qui y prenaient part. La bientraitance est tout à la fois une posture professionnelle active et réflexive, individuelle et collective du soin ayant pour objectif l’amélioration permanente des pratiques. C’est aussi un projet, elle n’est jamais acquise et implique différents acteurs qui interagissent en confiance. Elle se heurte également à la résistance des soignants au sens large tant il est vrai que reconnaître que potentiellement « on a mal fait » ou que l’ « on a fait du mal » peut être déstabilisant pour un personnel hospitalier reconnu pour son formidable dévouement. La bientraitance demeure aujourd’hui un artisanat d’orfèvre ciselé au quotidien par des hospitaliers qui ont redonné au mot « hospitalité » ses lettres de noblesse et qui ont fait de l’ « accueil » un des maîtres mots de cette bientraitance hospitalière. 16 7 Ce comité a pour mission de définir les axes de travail, de suivre l’avancement du projet, de valider les actions à mettre en œuvre et de soutenir la possibilité de l’éventuelle attribution de moyens pour mener à bien ce projet. • le second axe de travail consistera en une réflexion collective pluri-professionnelle à partir de la construction d’une cartographie des risques de maltraitance. Cette cartographie permettra non seulement de susciter le débat et les échanges au sein des équipes mais également de définir les actions prioritaires à mettre en œuvre. Cette opération se déroulera sur la période de janvier à avril 2015. Au terme de ce diagnostic propre à notre établissement, il s’agira de mettre en valeur les actions déjà engagées et de travailler ensemble sur les axes d’améliorations. Ces actions seront bien évidemment soumises à des évaluations et réajustements. Projets/Formation La bientraitance est devenue un axe fort de la politique nationale en faveur de l’amélioration de la prise en charge des usagers dans le champ sanitaire et médico-social. Les fédérations hospitalières ont favorisé l’émergence de cette thématique dans le secteur hospitalier. Un comité technique a été constitué et compte aujourd’hui 22 membres, volontaires et engagés dans ce projet. Ils seront un relais efficace sur le terrain grâce au soutien du comité de pilotage et des responsables du management médical et paramédical. Les membres du comité technique et de pilotage se réunissent régulièrement et ont défini deux principaux axes de travail : • le premier consistera en une réflexion individuelle à partir d’un questionnaire individuel et anonyme qui permettra à chaque professionnel ssionnel de se positionner sur ses pratiques. Ce questionnaire sera adressé à l’ensemble des professionnels de l’établissement dès le mois de septembre 2014. Les membres du Comité Technique (CT) et du Comité de Pilotage (CP) : De gauche à droite et de haut en bas : Sofia Kowalski (CP), Claudine Chaix (CT), Emmanuelle Rouault (CT), Delphine Radford (CT), Jean-Marc Grenier (CP), Marie-France Vanhessche (CT), Marie-Noelle Pont (CT), Brigitte Mure-Ravaud (CT), Catherine Bonnet (CT), Dominique Pitel (CT), Sophie Rivens (CT), Odette Nicolas (CT), Lydie Jaye (CT), Aurélia Blanc (CT) et Nathalie Doussiere (CT). N’apparaissent pas sur la photo : CP : Dr Patrice Baro, Brigitte Biguenet, Marie Fiorese et Raymond Merle. CT : Fabienne Chanal, Nathalie Jousselin, D r Anne-Pascale Michard-Lenoir, Isabelle Mignon, Thierry Payel, Françoise Peresse, Danielle Princiaux, Laurent Saucy, Jean-Christophe Scaringella et Nathalie Viard. 17 Source : www.bientraitance.com Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014 l Hospitalier N° 88 LA BIENTRAITANCE D O S S IER au CHU de Grenoble Bientraitance un axe fort de notre projet d’établissement Jacqueline Hubert, Directeur général Bientraitance et performance ? « Si la performance est souvent perçue comme l’expression de la contrainte économique, elle peut aussi être considérée comme une chance pour les patients, l’hôpital et la société de façon plus générale. Etre efficient économiquement signifie que chaque euro dépensé doit l’être à bon escient. Etre performant, c’est apporter les meilleurs soins aux meilleurs coûts. La bientraitance a toute sa place dans cet objectif. Elle ne constitue pas une action supplémentaire, un nouveau projet extérieur aux soins. Elle est une manière d’être, autour d’une éthique commune centrée sur la qualité et la sécurité des soins. C’est la raison pour laquelle la bientraitance a été inscrite comme un axe fort de notre gouvernance. Il ne doit pas s’agir d’une action cosmétique. La bientraitance signifie que le malade est bien accueilli, qu’il peut facilement contacter l’hôpital, que les interventions et les soins se font le jour dit et ne sont pas déprogrammés... Le respect envers les patients, l’attention et l’écoute doivent irriguer de la même façon les relations entre les professionnels. La performance n’est pas antinomique avec la bientraitance bien au contraire : nous ne serons performants que si chacun est reconnu dans ses compétences et talents personnels, et si les malades sont satisfaits. Telle est en tout cas l’ambition que se donne le CHU de Grenoble. » Jean-Pierre Zarski, Président de la Commission Médicale d’Etablissement Bientraitance et innovation médicale ? « La bientraitance en matière d’innovation médicale repose sur les lois de recherche clinique qui nécessitent une explication au malade et un consentement éclairé. L’innovation médicale est donc liée à un protocole clinique reposant sur des bases solides dans le domaine expérimental et applicable au malade. Lorsqu’il s’agit d’un essai contrôlé et randomisé, il peut y avoir un groupe contrôle ou témoin, dans lequel le patient peut recevoir un placebo. Tout ceci doit être expliqué lors d’un entretien avec le patient où le protocole doit être déroulé dans toutes ses lignes, avec explication des différentes possibilités de traitement. Les effets indésirables possibles sont également décrits ainsi que la durée précise d’étude, de manière à ce que le patient ait l’ensemble des informations. Les protocoles d’étude clinique et d’innovation sont soumis au Comité de Protection des Personnes ou CPP, instance où siègent outre des médecins, des personnes compétentes dans le domaine juridique et très souvent des patients. Il arrive fréquemment que le protocole soit amendé en fonction des remarques de cette commission, et ce afin de le rendre acceptable pour un malade. La bientraitance en matière d’innovation médicale repose donc sur des principes cliniques et juridiques permettant de mener une recherche acceptable pour le malade et utile pour notre société. » Raymond Merle, Patient expert et représentant des usagers du CHU de Grenoble Hôpital bientraitant : pour vous c’est quoi ? 18 « C’est un hôpital qui a inscrit la démarche de bientraitance dans son projet d’établissement. Il se donne les moyens humains, logistiques et techniques de la valoriser, d’expliquer, de communiquer et d’accompagner tous ses personnels. C’est un hôpital à l’écoute du patient ainsi que de ses proches et qui a la volonté médicale politique de dire : « on veut que le patient soit présent, accueilli et puisse s’investir dans ses propres programmes ». Le patient apportera alors son expérience et pourra agir dans une approche collaborative. Dans ces conditions, la rencontre entre tous les acteurs s’organise. Elle permet de mieux se comprendre et de pouvoir tracer un état des lieux des pratiques professionnelles et ainsi de détecter les risques potentiels de maltraitance qu’elle soit ordinaire ou non, mais aussi et surtout de pouvoir corriger les éventuelles dérives. Paroles de professionnels Philippe Orliac, Directeur des soins Bientraitance et management ? « L’idée est de faire des interconnexions entre les deux termes. La bientraitance désigne tant la qualité de la prise en charge des patients que la nature des relations entre les hospitaliers eux-mêmes. Le management c’est coordonner les hommes entre eux sur la base de valeurs soignantes dans l’optique de prendre en charge le patient dans les meilleures conditions. La perméabilité entre bientraitance et management prend toute sa valeur dans le travail sur l’amélioration des conditions de travail des soignants. Une des missions premières des cadres de santé est d’évaluer les prestations de leur équipe au plus près du lit du patient. Le contrôle de ces prestations ne peut se faire que si les cadres sont accompagnés par leur supérieur hiérarchique et soutenus par la Direction des soins. Ma raison d’être en tant que Directeur des soins, c’est de pouvoir garantir ces prestations au lit du patient les plus efficientes possibles et en conformité à la valeur affichée de la bientraitance de notre établissement. » Sophie Perrin-Besson, Médecin Bientraitance dans un service d’accueil des urgences ? « La bientraitance c’est quelque chose qu’on exerce au quotidien. C’est pour moi un colloque singulier entre le soignant et le patient qui arrive dans une situation d’urgence avec ses peurs mais aussi les nôtres, peur d’un pronostic vital engagé, la nécessité de faire vite et bien, de faire avec qui on est. Etre bienveillant aux urgences, c’est non seulement être bienveillant avec soi mais aussi avec l’environnement. L’accueil se fait parfois dans des conditions dégradées, car il y a beaucoup de patients, car on a des difficultés pour trouver un lit d’aval : c’est la réalité. La maltraitance au quotidien, c’est aussi placer des patients en salle d’attente et qui nous sollicitent : est-ce que je peux avoir un bassin ? Est-ce que je peux avoir un verre d’eau ? Est-ce que je peux manger ? C’est parfois très difficile. Descendre de sa colline et aller sur celle de l’autre : du patient, de l’aide-soignant, de l’accompagnant est une image que j’aime bien. C’est pour ça que j’aime ce métier, chaque jour est un jour nouveau. Certains jours on fait bien et d’autres jours un peu moins bien. C’est parce qu’on est juste humain avec notre sac à dos. Je ne pense pas qu’il faille protocoliser la bientraitance, sinon on enlève la part humaine de chacun d’entre nous. Il faut aussi laisser la possibilité d’être simplement humain dans une histoire humaine avec un patient, des familles, une équipe. Nous sommes tous animés de cette bienveillance, de cette bientraitance, de cette empathie sinon on ne serait pas là. » Thierry Payel, Cadre de santé Management bientraitant ? « Ces 20 dernières années, l’hôpital a rencontré d’énormes réformes, des changements conséquents et il a fallu qu’on s’y adapte. En tant que manager, quel est mon rôle auprès des équipes pour les amener vers un objectif commun, c’est-à-dire la prise en charge du patient dans des normes qualités de soins ? Les cadres de santé ont cette responsabilité de la continuité et de la qualité des soins. Moi je ne suis plus dans le soin, mais responsable de la qualité du soin qui est donnée au patient au travers d’une équipe. Comment puis-je être sûr que je prends soin de mon équipe et, si je prends soin de mon équipe, que cette équipe sera bien, sera en bonne santé et pourra prendre soin de l’autre aussi. Je me suis mis des indicateurs de bonne qualité auprès de l’équipe. Cela peut être les arrêts maladies. Est-ce que l’individu est bien au travail puisqu’il s’arrête ? Est-ce que j’ai une équipe qui s’investit dans des projets ? Quelle valorisation je leur propose pour mettre en avant leur travail, leurs compétences et leur potentiel ? Je vais mettre en exergue leur potentiel, leurs idées pour pouvoir avancer dans la même direction. Je pars donc du principe que si mon management est en adéquation et en respect des indicateurs de bonne santé, j’obtiendrai de la bientraitance. Enfin je serai bientraitant. » Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014 l Hospitalier N° 88 19 LA BIENTRAITANCE D O S S IER au CHU de Grenoble Magali Crouzat, Infirmière Diplômée d’Etat (IDE) Bientraitance dans un service de chirurgie ambulatoire (court séjour et forte rotation) ? « Je pense que le plus dur, vu que le temps imparti pour chaque patient est restreint, c’est d’essayer d’identifier voire de faire baliser tous les besoins des patients. Je crois que c’est surtout ça parce qu’en fait on a un temps imparti qui est minime. On ne peut pas forcément répondre à tous les besoins mais en tout cas, il faut les identifier pour pouvoir faire au moins passer le message qu’on a bien identifié leur(s) besoin(s) et expliquer ceux auxquels on ne peut pas répondre pour des raisons d’organisation ou autre ou par rapport aux autres patients. Ce qui est important c’est que cela peut être des attentes ou des besoins qui sont complètement différents du soignant et il faut pouvoir les accepter comme étant des besoins même si pour nous ça parait complètement dérisoire ou non nécessaire. On a quand même des gens à l’hôpital provenant de milieux sociaux complètement différents, des habitudes de vie complètement différentes et je pense qu’il faut savoir s’adapter même si cela parait très loin de notre pratique à nous. Je crois que l’on a tendance dans notre société à beaucoup culpabiliser pour responsabiliser. Sauf que je crois qu’en tant que patient on n’a pas besoin d’être culpabilisé. Certes, il faut savoir les responsabiliser mais est-ce que c’est le bon moment ? Est-ce que c’est le jour J, le jour où ils vont être opérés de faire ça ? Je ne sais pas. Les deux idées sont là. C’est reconnaître tous les besoins du patient dans un temps restreint même s’ils sont très différents de nos besoins à nous en tant que soignant et essayer de ne pas tomber dans la culpabilité ou les reproches. » Quelques lettres, quelques mots, quelques idées B I E N T R A I T A N C E comme B onjour, B ien-être, B ienveillance, B ienfaisance… comme I ntimité, I ndividu… comme E tre bien traité pour mieux traiter autrui, E thique… comme N aturel… comme T ransparence, T raitement… comme R esponsabilité, R econnaissance, R espect, R elation de confiance… comme A ttention, A ccueil… comme I ndividualisation et I nformation des soins… comme T ravail en collaboration… ! comme A bsence de violence, A nimation d’équipe autour d’un projet de soins… comme N e pas nuire… comme C oncertation, C onsidération, C ollectif, C are… comme E valuation, E mpathie… Il n’y a que 13 lettres dans « bientraitance », c’est une de plus que « maltraitance », mais beaucoup moins que l’alphabet qui nous laisse encore plus de possibilités de nommer ce qui dans notre quotidien contribue à des actions de bientraitance. Emilie Lang, Étudiante en soins infirmiers Quelle est pour vous la place de la bientraitance dans la formation ? « Pour moi étudiante, [elle est] primordiale. Je pense que l’on ne prend pas assez soin des « gens », pas du côté technique mais relationnel. Si on fait plus attention au patient lui-même en tant qu’être humain, on sera plus dans une relation de confiance, basée sur le respect. Pour moi, c’est vraiment un point essentiel. Et comme je suis une ancienne professionnelle, avec l’école on prend encore plus conscience de cela. Au travers de mon travail de fin d’études, j’ai pris conscience combien la bientraitance renvoie à la notion de responsabilité morale, du « prendre soin » ou encore du « care ». Il faut qu’ensuite les gens soient motivés, qu’on leur donne les moyens de pouvoir changer les pratiques. Puis c’est dur de faire changer les pratiques. C’est vrai que pour ma part je le vois comme ça : sensibiliser un petit peu, un petit peu par ci en glissant des petits mots par là. Des fois ça fait réfléchir les gens au lieu de leur imposer certaines choses. Réfléchir par soi-même, c’est toujours mieux, mais c’est mon avis personnel. » Rétrospective Le CHU de Grenoble a organisé une conférence sur la thématique de « La bientraitance » animée par Alice Casagrande le jeudi 17 avril 2014 de 17 h 30 à 19 h 30 en salle Gilbert Faure. Cet évènement a rassemblé près de 200 personnes (directeurs, médecins, soignants, étudiants, assistantes sociales, psychologues…) faisant salle comble. Une rencontre très réussie et qui signe l’intérêt et l’engagement des participants à la question de la bientraitance. Le comité de pilotage de l’action bientraitance remercie tous les participants. Bientraitance et éthique en santé 20 Les liens entre bientraitance et éthique en santé peuvent sembler évidents. Chacun comprend naturellement que veiller à ne pas maltraiter, même par inadvertance, permet de « ne pas nuire » (le fameux primum non nocere). De même, agir pour le bien de la personne va dans le sens du « care », du « prendre soin » qui est le fond même de notre engagement de soignant, une valeur où se reconnaissent tous les acteurs de l’hôpital. Il est moins évident de s’attacher à rendre compatibles, dans le soin, deux démarches qui semblent s’opposer : prendre soin d’une personne rendue dépendante par la maladie et cependant respecter son autonomie. Vulnérabilité et autonomie ne sont-elles pas en effet deux notions qui s’excluent mutuellement ? D’une part, c’est tout l’enjeu d’une approche moderne du soin, où les droits du citoyen ne sont jamais oubliés (ne parle-t-on pas de démocratie sanitaire ?), et d’autre part c’est aussi notre « philosophie » contemporaine partagée. La confiance n’est pas acquise, elle se mérite. Elle seule est à même, au-delà de toutes les prouesses techniques de la médecine, de répondre à la satisfaction des besoins du patient comme au besoin de reconnaissance du soignant. Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014 l Hospitalier N° 88 21 G R O S P LAN Les chutes de patients au CHU : On entend par chute un événement à l’issue duquel une personne se retrouve, par inadvertance, sur le sol ou toute autre surface située à un niveau inférieur à celui où elle se trouvait précédemment8. UNE FATALITÉ ? Au niveau mondial, les chutes constituent un problème majeur de santé publique. Selon les estimations, 424 000 chutes mortelles ont lieu chaque année, ce qui constitue la deuxième cause de décès par traumatisme involontaire, après les décès dus aux traumatismes provoqués par des accidents de la route. Pour les personnes victimes de chutes et présentant de ce fait une incapacité, notamment les personnes âgées, le risque d’avoir besoin ultérieurement de soins à long terme ou de devoir être placées dans un établissement ou une maison de retraite est élevé. Depuis 1999, le CHU est engagé dans une démarche de prévention des chutes avec une participation soit nationale soit régionale au niveau des groupes de travail. En 2013, 478 incidents furent déclarés en médecine chirurgie obstétricale et pédiatrie et 304 en gériatrie. Une équipe constituée de 11 personnes mobilisées Suite à une analyse rétrospective de toutes les déclarations UMAGRIS concernant les chutes, un groupe institutionnel a vu le jour en 2012, initialement composé d’aides-soignant(e)s, de cadres de santé et rééducation, de chefs d’équipe, de brancardiers, de formatrices IFSI et d’ergothérapeutes. Au vu du contexte, le groupe a fixé comme objectif l’amélio- ration de la prise en charge des personnes ayant déjà chuté, la prévention des chutes et le développement de l’aspect déclaratif des chutes. Cette équipe dynamique et volontaire se répartit les tâches en sous-groupes, échange par courriel et se réunit en assemblée de manière régulière (environ tous les deux mois) pour restituer ses travaux. Les actions mises en place Toujours dans une optique d’amélioration et d’harmonisation des pratiques, le groupe a travaillé à la création d’un dossier « Chute » sous VDoc (gestion des risques) et mis en ligne différentes procédures ayant trait au risque de chute. • « Utilisation et gestion des barrières des lits médicaux et des brancards » Guide de bonnes pratiques, cette procédure permet au professionnel de santé de prendre connaissance de la conduite à tenir quant à l’utilisation et la gestion des barrières de lits médicaux ainsi que des brancards (les barrières évitant les chutes pendant le sommeil). Utilisées comme moyen de contention, elles nécessitent une prescription médicale et une surveillance du patient. • « Contention chez l’adulte à risque de chute : prescription et conduite à tenir » La contention est un moyen de restriction des mouvements. Etant une atteinte à la liberté de la personne, le groupe a souhaité définir un cadre et décrire les modalités de contention, toujours dans l’optique d’éviter la chute. La contention mécanique amène à une surveillance patient toutes les quatre heures avec une réévaluation toutes les 24 heures. • « Chute d’un patient adulte : conduite à tenir » En cas de chute, une évaluation clinique du patient est requise avec appel du médecin de l’unité (SIERRA si nécessaire) afin de mettre en œuvre des actions soignantes sur prescription et/ou collaboration. Enfin une analyse des circonstances et des causes de la chute est primordiale en vue d’adapter des actions de prévention. La déclaration de toute chute est obligatoire via le site intranet : Evénements indésirables / Chutes. • « Conduite à tenir afin de prévenir la chute d’un patient » La stratégie de prévention promeut les mesures visant à sécuriser l’environnement et à réduire les facteurs de risque. Cette stratégie encourage la suppression de tout ce qui peut favoriser les chutes, le choix des modalités de prise en charge du patient durant son hospitalisation en fonction des facteurs de risque et l’éducation des individus afin qu’ils soient davantage sensibilisés aux risques. Dans un souci de praticité, les procédures s’accompagnent d’affiches dans lesquelles les conduites à tenir ont été synthétisées. Au niveau soignant, deux programmes d’action ont été créés dans Dplan : « Patient avec contention » et « Chute » permettant un suivi et une meilleure surveillance du patient. De nombreuses actions déjà réalisées Sur le plan de la prévention, le groupe a travaillé avec ave le secteur de la pédiatrie pour élaborer une affiche à l’attention des parents à propos des barrières de lit. Une collaboration fut également b rréalisée avec les usagers de la Commission des Relations avec les Usagers et de la Qualité (CRUQ) concernant des messages de prévention des chutes dans le livret d’accueil et e un dépliant à destination du grand public. En parallèle à ces actions de prévention, des actions d’information et de prévention en Commission de Soins Infirmiers, de Rééducation et Medico-Technique (CSIRMT), réunion de cadres, CRUQ, journées Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN), Infirmier Diplômé d’Etat (IDE) et AideSoignant (AS). Des posters pour le Forum Qualité et pour la Journée des Soins furent élaborés et le groupe a veillé à joindre des informations avec les bulletins de salaire. Et pour 2014 ? De gauche à droite : Sophie Naimo, Martine Dumetz, Joëlle Audouin, Chantal Riethmuller, Isabelle Debray et Marie-Christine Baguet. 22 8 Source : définition OMS Les objectifs des procédures mises en ligne, des fiches de bonnes pratiques et des posters sont principalement d’informer et de sensibiliser les acteurs du soin face au risque, la finalité de ces opérations étant de toucher un maximum de personnel intervenant auprès des patients. Au cours de ces 16 derniers mois, la dynamique du groupe a permis d’avancer au travers des comptes rendus et des publications destinés à faire connaitre et diffuser les procé- dures élaborées aux soignants. Pour 2014, l’équipe propose deux formations en e-learning, une sur la présentation et la conduite à tenir en cas de chute, la seconde concernant la contention mécanique. Celles-ci conduiront tout un chacun à faire le point sur ses connaissances et permettront les réajustements individuels. Dans une démarche d’amélioration de la qualité des soins, un audit dans les unités de soins serait à l’ordre du jour. Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014 l Hospitalier N° 88 23 C ULTUR E LA MUSIQUE, un lien entre les enfants, les parents et le personnel soignant L’Hôpital Couple Enfant (HCE) accueille des enfants de tous âges dans le service de rééducation pédiatrique. Hospitalisés à plus ou moins long terme, ces enfants bénéficient d’un espace d’accueil géré par les éducatrices spécialisées. L’an dernier, celles-ci ont fait part de leur volonté d’élargir le champ des activités proposées aux enfants et parents, souhaitant que des actions de pratiques musicales soient proposées aux enfants. Ainsi il fut envisagé que les enfants hospitalisés, tout comme les enfants de l’agglomération grenobloise, bénéficient d’ateliers de pratique musicale. 24 Contrairement aux actions pratiquées en milieu scolaire, à l’hôpital, Florent ne connait ni son public, ni le nombre d’enfants, ni évidemment les pathologies de ces derniers, à l’avance. Par ailleurs, il doit tenir compte de certaines contraintes liées à l’organisation hospitalière (soins et rendez-vous avec les professionnels de santé). Avec les enfants, les accompagnants peuvent participer, ce sont le plus souvent les parents. Ils prennent également part à l’atelier et partagent donc ainsi ce moment privilégié à l’hôpital. La musique crée un lien entre les enfants, les parents et l’équipe soignante. « Je fais jouer aussi les accompagnantes de santé qui se régalent à jouer avec les enfants. » Exposition HONORÉ CHATARD « Un homme, un regard, un médecin » Pour répondre à leurs attentes, l’association grenobloise Les Musidauphins partenaire culturel du CHU de Grenoble depuis plusieurs années a été sollicitée. Depuis sa création en 1963, cette structure travaille à la découverte et à la pratique de la musique pour tous. Passée par les présentations d’instruments à l’école et les concerts scolaires pendant de nombreuses années, l’association est désormais le médiateur entre l’Éducation Nationale, l’Éducation Spécialisée, l’action sociale et l’offre culturelle en milieu rural. Ces ateliers proposés aux familles et personnels soignants du service de rééducation pédiatrique permettent d’appréhender le temps d’hospitalisation différemment. Créateurs de liens familiaux et sociaux, ils placent l’enfant au cœur de l’action. Depuis le mois de janvier, le musicien grenoblois Florent Diara du groupe Djemdi intervient au sein du service pédiatrique le lundi soir de 16 h 45 à 17 h 45. Florent, musicien professionnel, est déjà porteur d’une expérience en milieu hospitalier puisqu’il intervient également à la Clinique du Grésivaudan depuis mars 2004 au sein d’un atelier pour des jeunes atteints de maladies psychiques lourdes (schizophrénie, bipolarité, anorexie, maniaco-dépression). Ensuite les enfants jouent en polyrythmie, chacun selon sa propre aisance rythmique et sa capacité de concentration. Les enfants pratiquent avec lui le ukulélé (« ils adorent ! ») puis l’accompagnent en frappant sur leurs percussions pendant que les autres écoutent. Enfin pour chacun d’entre eux, Florent interprète un morceau, une petite mélodie tranquille sur laquelle ils ferment les yeux et peuvent rêver… peintre 1922-1998 Honoré Chatard est né en 1922 dans le village de Cordelle, près de Roanne. Il entre en 1941 à l’École des Beaux-arts de Saint-Étienne où il s’initie à la peinture. Sous l’influence de son parrain médecin, il entreprend des études de médecine à Grenoble, qu’il terminera après une interruption due à la guerre. Cet intervenant doit ainsi sans cesse s’adapter pour rendre accessible chaque séance au regard de son public, préparer des temps interactifs avec les enfants. « Je leur fais travailler les percussions et le chant avec du matériel que j’amène (djembé) ou du matériel de percussion déjà sur place (petit bruit). » En compagnie de l’éducatrice spécialisée Amandine Levi, il réussit à rassembler ses petits musiciens dans un climat de travail et de convivialité tout en tenant compte de leurs possibilités et de leur état de fatigue. Chaque séance débute par l’apprentissage et la répétition d’une phrase rythmique. Il adapte ses instruments en fonction de l’état et de la mobilité des enfants. Progressivement, cette phrase devient plus complexe, plus difficile à répéter. Après avoir exercé à l’hôpital pendant quelques années, il s’installe en ville comme dermatologue et se passionne pour son métier. Phlébologue reconnu (il deviendra président de la Société française de Phlébologie), il utilise les techniques novatrices tout en restant à l’écoute de ses patients. Il n’abandonnera pourtant jamais la peinture, partageant son temps libre entre sa famille et son atelier de Biviers. Critique d’art, connaisseur de l’œuvre de Johan Barthold Jongkind (1819-1891), ami de peintres et sculpteurs tels que Willy Mucha (1905-1995), Édith Berger (1900- 1994), Émile Gilioli (1911-1977), René Ruby (1908-1983) et le célèbre peintre abstrait Serge Poliakoff (1900-1969), Honoré Chatard poursuit une œuvre abondante et variée, allant du figuratif à une abstraction basée sur la recherche des couleurs. Plusieurs autoportraits et portraits (dont ceux de son ami, le comédien Michel Simon) jalonnent son œuvre jusqu’à son décès, en 1998. HONORÉ HONORÉCHATARD PEINTRE1922-1998 UN HOMME UN MÉDECIN UN REGARD EXPOSITION BJHw:<G:CD7AD>H9:HH8>:C8:HBw9>86A:H 3 JUIN s 2 JUILLET 2014 MARDI + VENDREDI : 11 H 15 H MERCREDI + JEUDI : 13 H 17 H 30 ENTRÉE GRATUITE Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014 25 l Hospitalier N° 88 PAR O L E DONNÉE À MADAME ANNE HUGONOT, Présidente de PHARES (Personnes Hospitalisées Agées Réadaptation Ecoute et Soutien) Quels ont été les temps forts de l’association ? La suppression des salles communes et l’instauration des chambres à un ou deux lit(s) ont transformé l’hospitalisation des personnes âgées. En 1981, lors de l’édification du pavillon Elisée Chatin, le Professeur Hugonot fut très attentif à la construction d’une grande salle permettant de réunir personnes âgées, familles et bénévoles ; le salon de thé, dont Marie est le pilier, était son idée, ainsi que le parc devant le bâtiment. Le bénévolat devait également évoluer vers un bénévolat de compétences basé sur l’écoute et l’accueil ainsi que sur la constitution d’équipes solides. L’arrivée d’hommes et de femmes d’âges et d’horizons sociaux très différents imposa une nouvelle vision du bénévolat dont la pierre angulaire demeure l’engagement. Des groupes de paroles et d’analyse de la pratique furent mis en place pour aider les bénévoles dans un quotidien parfois éprouvant et dont le rôle déborde celui de l’accompagnement aux personnes hospitalisées pour s’étendre aux familles. L’association PHARES intervient dans les cinq établissements de gériatrie du CHU : centre de gérontologie sud, pavillons Chatin et Chissé, unité de médecine aiguë gériatrique et Ephad de la Bâtie. Chaque lieu organise des activités différentes (bibliothèque, atelier pâtisserie, chant etc.) en fonction des pathologies recensées et de la durée des séjours ; des activités sont aussi organisées en lien avec Culture à l’hôpital : concerts des musiciens du Louvre de Grenoble, projet Flowers 2.0, etc. Des musiciens bénévoles se mobilisent aussi au piano ou à la guitare pour animer les anniversaires des malades ou les fêtes de fin d’année, par exemple. La gestion des cinq équipes de bénévoles se fait grâce au travail de la coordinatrice qui doit par ailleurs trouver les financements indispensables au fonctionnement de l’association. Aujourd’hui, PHARES, association également connue sous le nom Les Blouses Jaunes, peine à recruter des bénévoles alors que le besoin est de plus en plus sensible ; l’écoute, l’accompagnement et le soutien constituent parfois les derniers remparts contre l’angoisse de la mort ressentie toute proche. Pourtant, la mort fait partie de la vie. Le bénévole doit trouver la porte d’entrée pour communiquer avec les personnes… mais ne nous trompons pas, le bénévolat c’est aussi pour se faire du bien à soi. Plus d’informations : association-phares.org Madame Marie Rocher et Madame Anne Hugonot Pourriez-vous dresser un bref historique de l’association PHARES ? PHARES existe depuis 1971. Cette association fut créée par le Professeur Hugonot (à l’époque chef du service de gériatrie) dans l’optique d’apporter réconfort et soutien aux personnes âgées hospitalisées alors en salles communes. Née suite à une dérive, l’association se devait de répondre de ses membres et dès le début le Professeur Hugonot institua une journée de formation mensuelle pour les bénévoles. En 1990, à l’initiative d’autres associations de bénévoles et du ministère des Affaires sociales et de l’Intégration fut élaborée et signée la Charte des Associations de Bénévoles à l’Hôpital 26 où les bénévoles des associations sont acceptés et reconnus comme « intervenant en complémentarité des personnels » auprès des malades hospitalisés. Les associations doivent sélectionner, former et encadrer les bénévoles qui doivent respecter la plus stricte confidentialité sur leurs activités. Nous avons créé à Grenoble l’école des bénévoles au sein du CLABH9 pour assurer une formation de qualité dont le niveau et le sérieux nous valurent de remporter le premier prix national hospitalier de la Fondation de France. Nous sommes la seule école de ce type en France. Madame Suzanne Prestaux, accompagnée par Madame Marie Rocher pour rejoindre ses amies venues célébrer son 103e anniversaire à la salle commune du Pavillon Elisée Chatin. 27 Comité de Liaison des Associations de Bénévoles de l’Hôpital 9 Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014 l Hospitalier N° 88 E N B R EF 1 E N BREF 1 Au CHU de Grenoble, les hirondelles font le printemps ! Messagères du printemps, les hirondelles apprécient nos villes où elles reviennent nicher chaque année dès leur retour d’Afrique. Le CHU de Grenoble accueille depuis longtemps une des plus importantes colonies d’hirondelles de fenêtre (Delichon urbicum) de l’agglomération, suivie depuis 2003 par les ornithologues bénévoles de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) de l’Isère. Les anciens pavillons, récemment démolis, abritaient sous leurs corniches de nombreux nids de boue séchée. L’hirondelle de fenêtre étant une espèce légalement protégée, sa destruction, comme celle de ses nids, est donc interdite. C’est pourquoi, grâce à la collaboration entre l’association iséroise de la LPO et les services techniques de l’hôpital, une quarantaine de nids artificiels a été installée afin de maintenir la population d’hirondelles sur ce site. Profitez des belles journées de juin pour aller faire un tour vers le bâtiment du Centre Régional d’Informatique Hospitalière (CRIH), tôt le matin ou en fin de journée, vous aurez sans doute la chance de pouvoir observer le ballet aérien des hirondelles rejoignant leur nid blotti sous l’avancée des toits… 2 2 Cross Itec Boisfleury : 40 250 € pour les enfants malades La 21e édition du cross des enfants malades du CHU a rassemblé près de 5 000 joggeurs, le samedi 14 décembre 2013. Un record à mettre à l’actif du dynamisme des organisateurs : les étudiants du lycée ITEC Boisfleury. Grâce à l’implication de plus de 250 bénévoles, de comités d’entreprise, de partenaires toujours fidèles et bien entendu des scolaires, le succès est toujours présent. Le jeudi 27 février, les étudiants ont remis un chèque de 40 250 € au Dr Isabelle Wroblewski, responsable de l’unité de réanimation et surveillance continue pédiatrique. Ce don va permettre de financer une partie du montant d’un appareil de circulation extracorporelle pour la prise en charge de défaillance respiratoire grave chez le nouveau-né ou l’enfant. 3 3 Le 12e printemps du livre invité à l’Institut de rééducation Organisé par les bibliothèques municipales de la ville de Grenoble, en partenariat avec de nombreuses associations culturelles, le printemps du livre réunit des lecteurs réguliers et occasionnels de tous âges autour d’une cinquantaine d’invités, romanciers, poètes, illustrateurs, etc. Pour cette 12e édition intitulée « Seul et ensemble », la manifestation a été invitée le mardi 1 er avril à l’hôpital sud grâce à un partenariat entre la bibliothèque de Grenoble et celle de l’Institut de rééducation. Patients et bénévoles ont pu assister à plusieurs séances de lecture suivies d’un débat animé. Les livres offerts par le Printemps du Livre ont été mis à la disposition des patients et du personnel à la bibliothèque de l’Institut. 4 28 4 Développement durable : une semaine pour s’informer Cette année encore le Pôle Travaux-services techniques s’est mobilisé à l’occasion de la semaine du développement durable, avec le concours de ses partenaires : l’Agence Locale de l’Energie et du Climat, EDF... Ce rendez-vous a été l’occasion pour les professionnels du CHU et les visiteurs d’obtenir un maximum d’informations sur le thème de la rénovation et des énergies renouvelables afin de bénéficier d’un accompagnement personnalisé concernant des projets d’économie d’énergie. La présence de l’agence Métro Mobilité le jeudi 3 avril sur le parking Michallon a également permis aux personnes présentes de bénéficier de conseils personnalisés à propos des déplacements dans l’agglomération, de trouver des solutions pour effectuer les trajets quotidiens et d’essayer un vélo à assistance électrique. 5 Ambiance vénitienne à l’hôpital sud 5 De retour du carnaval de Venise, les membres de l’association Les Ineffables ont répondu une nouvelle fois présents à l’appel de Nadine Drevon, animatrice de l’Institut de rééducation. Avec de nouveaux costumes réalisés grâce à la complicité d’une plasticienne, ils ont déambulé dans les chambres du service de rééducation neurologique, dans les couloirs de l’Institut, au self, puis avec toujours autant d’enthousiasme et de générosité, leur prestation s’est terminée par un défilé dans le hall olympique. La beauté et l’originalité des costumes confectionnés avec des matériaux de récupération ont séduit tous les publics ravis de pouvoir découvrir ce moment magique, cette féérie haute en couleurs. 6 Objectifs atteints pour le 6e forum des professionnels paramédicaux 6 Fort du succès des éditions précédentes, un nouveau forum des professionnels paramédicaux a eu lieu le mardi 15 avril, organisé par la Direction des soins en collaboration avec la DRH, et l’IFSI. Cette journée s’adresse à la fois aux étudiants, aux futurs diplômés et aux professionnels déjà en poste. Elle offre à tous la possibilité de parler métiers, expériences professionnelles et activités de soins. C’est l’occasion pour chaque pôle de se présenter et de donner des informations relatives aux postes disponibles. Ce forum permet aux futurs professionnels d’affiner leurs choix et aux professionnels déjà en activité d’envisager leur mobilité. Avec plus de 400 visiteurs, cette manifestation est devenue un moment fort permettant de découvrir les richesses des activités du CHU de Grenoble. 7 Les droits des patients, si on en parlait ? 7 Pour la deuxième année consécutive, c’est un hall animé et coloré qui attendait les visiteurs le vendredi 18 avril : les associations d’usagers œuvrant au sein du CHU, se sont mobilisées autour des droits des patients pour répondre aux questions de tous. Elles ont profité de la Journée Européenne des Droits des Patients (JEDP) pour informer et sensibiliser patients, visiteurs et professionnels de santé sur les droits des usagers : la prise en charge de la douleur, l’accès au dossier médical, les plaintes et réclamations, les actions d’associations dans l’établissement… et sur la représentation des usagers au CHU. 8 Un évènement scientifique au service du patient 8 Dans le cadre d’un événement européen, un camion mobile équipé de toute la technologie Cepheid a parcouru la France durant un mois, et fait halte dans l’enceinte du CHU de Grenoble le vendredi 18 avril. L’objectif était d’amener la technologie directement sur site afin de présenter son fonctionnement et ses bénéfices, au travers notamment d’un dépistage en direct du portage nasal du Staphylocoque doré. Tous les services du CHU ont pu trouver leur intérêt dans cette innovation : laboratoires, infectiologie, hygiène, pharmacie, etc. 15 tests accrédités CE-IVD sont disponibles à ce jour dans des domaines comme l’oncologie, les maladies infectieuses et génétiques. La technologie Cepheid a révolutionné le diagnostic moléculaire avec son système unique : le GeneXpert, plateforme entièrement automatisée qui permet l’obtention de résultats rapides et fiables pour une meilleure prise en charge du patient. Le magazine du CHU de Grenoble I Juin 2014 29 l Hospitalier N° 88 C AR N ET Départs à la retraite Pôle 19 – Management Julienne Bouchet-Flochet, ASHQ, 01/03/2014 Pôle 3 – Tête et cou et Chirurgie réparatrice (TCCR) Mauricette Peyrard,auxiliaire puériculture, 01/05/2014 Christiane Sougey-Lardin, masseur-kiné., 07/04/14 Monique Jalabert-Morin, auxiliaire puériculture, 01/05/2014 Pôle 4 – Thorax et Vaisseaux Sylvie Havard, infirmière, 23/04/14 Pôle 5 – Urgences et Médecine Aiguë (PUMA) Roland Velasquez, infirmier, 01/03/14 Nicole Tornel, aide-soignante, 01/06/2014 Gilles Alissoutin, ASHQ, 21/06/2014 Pôle 20 – Finances et systèmes d’information Véronique Mazenq, aide-soignante, 01/05/2014 Daniel Vial, conducteur ambulancier, 01/03/14 Pôle 24 – Ressources formation Dominique Castellana, aide-soignante, 01/04/14 Anna Menduni, aide-soignante, 01/03/2014 Pôle 8 – Pluridisciplinaire de Médecine et Gérontologie clinique Evelyne Donger, ASHQ, 01/03/14 Anne-Marie Bouilloud, infirmière, 01/03/14 Brunette Compagnin, aide-soignante, 01/06/14 Antoine Amate, ASHQ, 23/06/14 Pôle 9 – Hôpital Couple Enfant Marie-Odile Duval, assist. médic-adm., 01/05/14 Martine Gonda, puéricultrice, 01/05/14 Brigitte Goursaud, auxiliaire puériculture, 29/05/14 Michel Grisollet, infirmier, 01/03/2014 Agnès Eymond-Tartelon, infirmière, 09/03/2014 Françoise Monjot, adjoint adm hospitalier, 01/04/2014 Olivia Perrin, aide-soignante, 01/04/2014 Maud Hasdenteufel, infirmière, 01/04/2014 El Mahdi Ghandriche, ASHQ, 01/05/2014 Martine Juillard, infirmière, 01/05/2014 Pôle 25 – Achats, logistique, biomédical Max Napol, ouvrier prof., 01/03/2014 Christian Bontemps, agent de maîtrise, 01/04/2014 Dominique Vallon, ouvrier prof., 01/04/2014 Pôle 10 – Psychiatrie Neurologie Denis Colombo, ouvrier prof., 01/05/2014 Elisabeth Klientovsky, infirmière, 01/03/14 Serge Casset, technicien sup., 01/06/2014 Guiseppe Difato, aide-soignant, 26/03/14 Ghislaine Charpentier, infirmière, 01/04/14 Monique Telmon, infirmière 01/05/14 Elisabeth Bourderiat, infirmière, 01/06/14 Pôle 14 – Biologie M-Josette Bourgeat, technicienne laboratoire, 01/03/2014 Michèle Giroud, aide de laboratoire, 01/04/14 Annie Besson, technicienne laboratoire, 01/05/2014 Marie-Jeanne Richard, praticien hospitalier, 09/05/14 Pôle 15 – Pharmacie Catherine Mermet, aide-soignante, 01/06/2014 Pôle 16 – Recherche M-France Nissou, technicienne laboratoire, 01/06/2014 Pôle 18 – Gestion des blocs opératoires J-Claude Mazzon, ASHQ, 19/04/2014 Chantal Giraud, ASHQ, 30/05/2014 30 Décès Brigitte Nombalais, 28/03/2014 Pôle Pluridisciplinaire de Médecine et Gérontologie Clinique