Une Chine moderne pour des jeux Olympiques exemplaires ?

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Une Chine moderne pour des jeux Olympiques exemplaires ?
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Une Chine moderne
pour des jeux Olympiques exemplaires ?
L’effondrement d’un rêve
Jean-Philippe Béja*
« LE RÊVE centenaire de la nation chinoise s’est réalisé ! » Depuis
que Pékin a obtenu le droit d’organiser les jeux Olympiques lors de la
réunion du CIO qui s’est tenue à Moscou le 14 juillet 2001, les dirigeants du Parti communiste chinois ne cessent d’affirmer qu’il s’agit
d’un événement d’une portée historique car il marque la fin d’un
siècle d’humiliation. Et d’insister sur le fait que ce n’est que la troisième fois qu’une telle cérémonie est organisée en Asie et la première
qu’elle se tient dans un pays du tiers-monde.
Le fait que l’organisation des jeux Olympiques provoque la fierté
du pays qui l’a obtenue n’est ni nouveau ni spécifique à la Chine.
Ainsi, en 1964, les jeux de Tokyo avaient marqué la fin des séquelles
de la Deuxième Guerre mondiale et la « normalisation » du Japon. De
même, en 1988, la Corée du Sud avait vécu l’attribution par le CIO de
l’organisation de cet événement comme une reconnaissance de sa
légitimité. Accueillir des athlètes venus du monde entier est un grand
honneur pour n’importe quel pays ; il suffit de voir les réactions qui
ont suivi l’échec de la candidature de Paris l’an dernier pour comprendre que cette fierté n’est pas réservée aux pays du tiers-monde.
Mais la Chine est allée plus loin que ses prédécesseurs. Ainsi, lors
de son arrivée à l’aéroport de Pékin à son retour de Moscou, Li Lanqing, membre du bureau politique du Parti, déclarait :
* Directeur de recherche au CNRS, CERI-Sciences Po, Centre d’études français sur la Chine
contemporaine (Hong Kong). Il a notamment participé récemment au livre sur les Droits
humains en Chine. Le revers de la médaille, publié par Amnesty International, Paris, Autrement,
2008.
Août-septembre 2008
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