au 15 juin 2011
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au 15 juin 2011
1 L'éphéméride est élaborée par Gauthier Vaillant au centre de documentation du CEVIPOF à partir de la presse quotidienne nationale. Du 1er au 15 juin 2011 > Mercredi 1er juin 2011 – Invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, le strauss-kahnien Pierre Moscovici, député du Doubs, montre sa résignation : « DSK, aujourd’hui, n’est plus un acteur de la vie politique française. Il se situe dans autre chose : le combat pour son innocence. » > Jeudi 2 juin 2011 – Marine Le Pen adresse aux 577 députés de l’Assemblée nationale une lettre demandant l’interdiction de la binationalité. Recevant les députés Nouveau Centre (NC) à l’Élysée, Nicolas Sarkozy les assure que, s’ils utilisent le premier tour de l’élection présidentielle comme une primaire entre centre et UMP, il n’y aura pas non plus d’alliance lors des législatives. Au congrès d’Europe Écologie-Les Verts, Nicolas Hulot crée la polémique en confessant « avoir envisagé un bref instant un tandem » avec Jean-Louis Borloo. > Samedi 4 juin 2011 – Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Hervé de Charrette et Jean-Marie Bockel annoncent que leur nouvelle structure d’alliance centriste sera lancée officiellement le 26 juin. La secrétaire nationale sortante d’EE-LV Cécile Duflot est réélue triomphalement avec 92,7 % des suffrages des 600 délégués présents au congrès du parti écologiste. > Lundi 6 juin 2011 – À la demande du PCF, Jean-Luc Mélenchon devra passer par une primaire pour pouvoir représenter le Front de Gauche (FDG) en 2012. Ses concurrents sont le député communiste du Puy-de-Dôme André Chassaigne et Emmanuel Dang Tran pour le PCF. > Mercredi 8 juin 2011 – Dans une interview au journal Le Monde, Michel Sapin, secrétaire national du PS à l’économie, affirme que les socialistes reviendront sur la réforme de l’ISF s’ils sont élus. > Vendredi 10 juin 2011 – Sur Radio Classique et I-Télé, Jean-Vincent Placé, conseiller politique de Cécile Duflot, durcit les exigences écologistes au sujet de la politique nucléaire du PS : « Il n’y aura pas d’accord en octobre-novembre comme c’est prévu avec nos partenaires socialistes s’il n’y a pas la programmation claire, précise et calendarisée de la sortie du nucléaire exprimée par le candidat socialiste à la présidentielle. » > Lundi 13 juin 2011 – Interrogée par Le Parisien, Michèle Alliot-Marie dit vouloir que « Nicolas [Sarkozy] soit candidat », et que « pour la France et les Français, il soit réélu. » L’ex-ministre des Affaires étrangères admet aussi avoir été approchée par Jean-Louis Borloo. Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, pour sa part, dit n’avoir « aucun doute » quant à la réélection du Président sortant. > Mardi 14 juin 2011 – D’après un sondage LH2 pour le Nouvel Observateur, près d’un Français sur trois (26 %) a revu ses positions politiques à la suite de l’affaire DSK. José Bové, député européen, soutient officiellement la candidature de Nicolas Hulot à la primaire écologiste. Il tente ainsi de mettre un terme à la « droitisation » supposée de l’ex-animateur TV depuis sa déclaration sur Jean-Louis Borloo. 1 > Mercredi 15 juin – À Lille, lors du troisième et dernier « débat non contradictoire » entre les candidats à la primaire écologiste, Eva Joly attaque personnellement Nicolas Hulot. « Ce qui m’a gêné chez Nicolas [Hulot], c’est qu’il a décerné un brevet en respectabilité à Borloo », a-t-elle lancé, accusant son rival d’être « un écologiste parfois trop naïf. » Et ce, après que l’équipe Joly a, la veille, notifié à la direction du parti l’absence de justificatif pour 8 000 des 32 896 électeurs inscrits, sousentendant qu’il pourrait s’agir de faux électeurs destinés faire gagner Nicolas Hulot. « Il n’y aura pas de faux électeurs chez nous, tout a été vérifié », dément Cécile Duflot. Du 16 au 30 juin 2011 > Jeudi 16 juin 2011 – Le Parti chrétien démocrate (PCD) confirme sur son site Internet la candidature de sa présidente Christine Boutin à l’élection présidentielle. Chez les écologistes, le camp d’Eva Joly conteste la justesse du vote électronique, utilisé dans le cadre de la primaire EE-LV. Ils disent craindre un scrutin qui se passerait de ce fait assez mal, et en rejettent la faute sur leur adversaire, Nicolas Hulot. > Vendredi 17 juin 2011 – Frédéric Nihous, président du mouvement Chasse, pêche, nature et tradition (CPNT), annonce sa candidature à l’élection présidentielle dans une interview accordée au Figaro. Eva Joly crée la polémique après son attaque ad hominem contre Nicolas Hulot le 15 juin. Cécile Duflot regrette ces « dérapages », et beaucoup de sympathisants écologistes montrent leur mécontentement. À droite, Valérie Pécresse, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, demande à JeanLouis Borloo de se rallier à l’UMP, agitant une nouvelle fois la menace du Front national : « Pour éviter une présence du FN, il faut que les partis politiques se présentent les plus rassemblés possibles. » > Samedi 18 juin 2011 – Dans un discours prononcé à Nice, François Fillon appelle à nouveau, implicitement, Jean-Louis Borloo à se rallier : « Le nombre de nos adversaires nous interdit de multiplier les candidatures à la présidentielle, nous interdit de fractionner la majorité au gré de nos sensibilités, aussi légitimes soient-elles. » > Lundi 20 juin 2011 – François Hollande veut faire de la jeunesse « la grande affaire » de 2012. Eva Joly attaque à nouveau son concurrent dans la primaire écologiste. Selon elle, Nicolas Hulot « se trompe d’élection présidentielle. Il fait en 2012 ce qu’il aurait dû faire en 2007. » > Mardi 21 juin 2011 – L’UMP critique la « primaire ouverte » du Parti socialiste, craignant un « fichage des électeurs ». Le PS dénonce la « mauvaise foi » de la majorité. > Jeudi 23 juin 2011 – Christine Boutin dénonce, sur son site Internet, la « pression du 21 avril à l’envers » exercée par l’UMP sur Jean-Louis Borloo et elle-même. Pour la présidente du PCD, « un seul candidat, c’est la pensée unique ». Un sondage CSA pour BFM TV-RMC-20 Minutes donne Martine Aubry gagnante au premier tour de la primaire socialiste avec 35 % des voix, juste devant François Hollande, qui recueillerait 34 % des 2 suffrages. En revanche, l’ex-premier secrétaire resterait vainqueur en cas de second tour, avec 51 % des voix. Un autre sondage, réalisé par Ipsos pour Le Monde, donne Martine Aubry et François Hollande en tête du premier tour de la présidentielle, avec respectivement 30 % et 32 % des voix, loin devant le président sortant (19 %) et Marine Le Pen (16 %). > Lundi 27 juin 2011 – Lors du pique-nique festif organisé à Épinay pour le lancement de son Alliance républicaine, écologiste et sociale (ARES), Jean-Louis Borloo affirme que « c’est [eux] la force anti-21 avril. » La nouvelle formation, déjà raccourcie en « L’Alliance », regroupe le Parti radical, la Gauche moderne, le Nouveau Centre et la Convention démocrate. > Mardi 28 juin 2011 – Jean-Louis Borloo balaye la menace du Front national, brandie notamment par Jean-François Copé : « La politique, ce n'est pas un gâteau qu'on se partage. Pour l'instant, dire aux Français ‘vous n'avez pas de choix !’, dire à ce centre moderne, écologiste, positif, de proximité ‘Taisez-vous parce qu'il y a un risque, surtout ne participez pas’ », c'est selon lui une manière de faire prospérer le Front national. Depuis sa mairie de Lille, Martine Aubry annonce officiellement sa candidature à la primaire PS. Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy et François Fillon affichent leur unité lors d’une journée de visite à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), fief du Premier ministre. > Mercredi 29 juin 2011 – Bien que beaucoup l’aient donnée perdante, Eva Joly arrive largement en tête du premier tour de la primaire Europe Écologie-Les Verts avec 49,75 % des voix, Nicolas Hulot n’obtenant que 40, 22 %. Mais tous se félicitent d’un taux de participation très élevé, de 77,33 % des 32 896 inscrits. > Jeudi 30 juin 2011 – Le strauss-kahnien Pierre Moscovici, député du Doubs, accorde finalement son soutien à François Hollande. Du 1er au 15 juillet 2011 > Vendredi 1er juillet 2011 – Harlem Désir est nommé premier secrétaire par intérim du PS, après que Martine Aubry a annoncé son retrait, après son entrée dans la course à l’investiture socialiste. Harlem Désir préside également le comité national d’organisation de la primaire. Il dit vouloir « une primaire exemplaire », qui « permette d’avoir un très beau débat citoyen. » À New York, Dominique Strauss-Kahn obtient sa libération conditionnelle sur parole, suite à la découverte de zones d’ombre dans la vie de la plaignante, ainsi que de mensonges et d’incohérences dans ses divers récits des faits. > Samedi 2 juillet 2011 –Le Figaro annonce que le scandale politico-judiciaire, déclenché le 14 mai, a augmenté les ventes de la presse nationale : + 3,86 % pour Le Figaro, + 5,84 % pour Le Monde, et pas moins de 11,84 % de hausse pour Libération. > Lundi 4 juillet 2011 – François Hollande et Ségolène Royal se disent prêts à modifier le calendrier de la primaire socialiste pour permettre une éventuelle candidature de Dominique Strauss-Kahn. Mais pour Harlem Désir, premier secrétaire par intérim, « il n’y a pas de raison de revenir sur ce 3 calendrier. » D’après une enquête du Parisien, 49 % des Français et 60 % des sympathisants de gauche souhaiteraient le retour de DSK en politique. L’Alliance centriste annonce qu’elle a décidé, lors de sa convention du samedi 2 juillet, de refuser d’intégrer la confédération des centres de Jean-Louis Borloo. Jean-François Copé essaye une nouvelle fois de dissuader ce dernier de se porter candidat en 2012 : « à l’UMP, que l’on soit gaulliste, libéral, centriste ou radical, on a sa place pour discuter, et même critiquer. » > Mardi 5 juillet 2011 – François Loncle, député de l’Eure, et Michèle Sabban, vice-présidente du conseil régional d’Île-de-France, tous deux strauss-kahniens, accusent l’Élysée et le groupe hôtelier Accor de complot contre DSK au micro de France Info. En réaction, l’Élysée dénonce « un écran de fumée ». Le groupe Accor dément fermement des « accusations sans fondement » pouvant « être considérées comme diffamatoires ». Le même jour, l’avocat de l’écrivain Tristane Banon annonce que sa cliente a porté plainte pour tentative de viol contre l’ex-patron du FMI. La nouvelle plaignante affirme notamment que François Hollande « connaissait l’histoire ». François Hollande reçoit les soutiens du sénateur maire PS de Strasbourg Roland Ries et de JeanMarc Ayrault, patron du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, pour la primaire d’octobre. > Mercredi 6 juillet 2011 – Dans l’affaire DSK-Banon, le parquet de Paris affirme que la plainte de la victime présumée est « à l’étude ». Le strauss-kahnien Jérôme Cahuzac, député du Lot-et-Garonne, rejoint le camp de François Hollande pour la primaire. Après avoir écrit une lettre ouverte aux gendarmes et douaniers, Marine Le Pen demande un entretien à Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, et Michel Mercier, garde des Sceaux, afin de leur faire part de son inquiétude face à « l’inaction totale du gouvernement » contre l’immigration clandestine. > Jeudi 7 juillet 2011 – Alors que le président du Parti radical de gauche (PRG) Jean-Michel Baylet devient officiellement candidat à l’investiture socialiste, les autres candidats commencent à montrer des désaccords. C’est notamment le cas de Manuel Valls, qui revient sur le projet de création de 300 000 emplois jeunes ainsi que sur le retour à la retraite à soixante ans. « C’est mentir aux Français », dit-il. > Vendredi 8 juillet 2011 – L’idée d’une primaire opposant Jean-Louis Borloo et Hervé Morin commence à être évoquée au centre. Dans les colonnes du Figaro, tandis que Laurent Fabius se veut le premier soutien de Martine Aubry, Rachida Dati, maire UMP du VIIe arrondissement de Paris, donne l’assaut contre le programme socialiste : « Le projet socialiste est un programme des années 1980 : aucune ambition pour la France, aucune ambition pour les Français. » > Samedi 9 juillet 2011 – À gauche, alors que Jean-Pierre Chevènement, président du Mouvement républicain et citoyen (MRC), se déclare « fermement décidé à se présenter » à l’élection présidentielle 2012, Ségolène Royal ironise sur sa position dans les sondages : « Le plus dur pour moi, c’est de gagner la primaire, pas la présidentielle ! » À droite, Jean-François Copé met Jean-Louis Borloo en garde contre le risque que sa candidature fait courir à toute la droite, considérant que cela pourrait mener « à un 21 avril à l’envers. » Le parquet de Paris annonce l’ouverture d’une enquête préliminaire dans l’affaire DSK-Banon, au cours de laquelle seront entendus notamment la mère de l’écrivain et François Hollande. 4 > Lundi 11 juillet 2011 – Martine Aubry accuse la droite d’être à l’origine de rumeurs à son sujet, lui prêtant des tendances alcooliques et présentant son mari comme un musulman intégriste. Elle dit avoir identifié deux sources, proches de l’Élysée, et se dit prête à porter plainte en diffamation. L’UMP s’indigne de ces accusations. Pour Éric Ciotti, député UMP et président du conseil général des Alpes-Maritimes, interrogé par Le Figaro, « le PS ressort la théorie du complot », et Martine Aubry « se lance dans une opération de diversion pour tenter d’enrayer sa chute dans les sondages. » > Mardi 12 juillet 2011 – Chantal Jouanno, ministre des Sports, accuse Martine Aubry de « victimisation » et d’une « stratégie très étrange, pas très saine pour la politique » à propos des rumeurs à son sujet. À gauche, le projet d’aéroport de Nantes divise et fait peser une menace sur l’accord entre écologistes et socialistes, ces derniers ayant boudé la journée de mobilisation du 10 juillet contre le projet. > Mercredi 13 juillet 2011 – Avec 58,16 % des voix, Eva Joly remporte haut la main le second tour de la primaire écologiste face à Nicolas Hulot, et devient la candidate officielle d’Europe Écologie – Les Verts (EE-LV). D’après la nouvelle vague du baromètre des intentions de vote Ipsos-Logica Business Consulting, François Hollande et Martine Aubry sont ex aequo avec 29 % des intentions de vote, le Président sortant en recueillant 22 %. Quant à Dominique Strauss-Kahn, 61 % des Français ne veulent pas de sa candidature. Dernier jour pour le dépôt des candidatures à la primaire socialiste. Les six candidats sont Martine Aubry, maire de Lille (Nord), François Hollande, député-maire de Tulle (Corrèze), Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, Manuel Valls, député-maire d’Évry (Essonne), Arnaud Montebourg, président du conseil général de Saône-et-Loire, et Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche (PRG). > Jeudi 14 juillet 2011 – La candidature de Jean-Louis Borloo à la présidence de la République se fait de plus en plus probable. Le président du Parti radical (PR) et ses proches dévoilent même les sujets essentiels de son programme, qui devrait être révélé définitivement début septembre. « L’éducation sera le sujet majeur », indique-t-il. La fiscalité et la sécurité seront les deux autres thèmes principaux. Eva Joly annonce officiellement ses trois grands axes de campagne : transformation écologique de l’économie, démondialisation, renouveau démocratique. Le même jour, la candidate écologiste propose la suppression du défilé militaire de la fête nationale, et son remplacement par un « défilé citoyen ». « J'ai rêvé que nous puissions remplacer ce défilé par un défilé citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les étudiants, où nous verrions aussi les seniors défiler dans le bonheur d'être ensemble, de fêter les valeurs qui nous réunissent », a-t-elle déclaré au passage d’une colonne de blindés. «Je pense que le temps est venu de supprimer les défilés militaires du 14 juillet parce que ça correspond à une autre période », a-telle ajouté, blâmant « cette France guerrière ». > Vendredi 15 juillet 2011 – Le premier ministre François Fillon s’indigne, depuis la Côte d’Ivoire où il est en déplacement, des propos d’Eva Joly sur le défilé du 14 juillet, affirmant que « cette dame n'a pas une culture très ancienne des traditions françaises, des valeurs françaises, de l'histoire française. » À gauche, le PS rejette également unanimement la proposition de la candidate EE-LV. 5 Jean-François Copé lance une « grande consultation nationale » des adhérents de l’UMP, intitulée « Vous êtes l’UMP ». L’objectif en est de « mettre les militants au cœur de la construction de [leur] projet ». Le secrétaire général de l’UMP souhaite ainsi faire fonctionner le parti « comme n’importe quelle entreprise » qui consulte ses « clients ». Du 16 au 31 juillet 2011 > Samedi 16 juillet 2011 – Un sondage CSA pour BFM TV-RMC-20 Minutes place pour la première fois Nicolas Sarkozy en tête des intentions de vote avec 27 %, devant François Hollande (26 %) et Martine Aubry (25 %). C’est au tour de François Fillon d’essuyer les critiques du PS et d’EE-LV pour ses propos contre Eva Joly. Le communiqué du parti de la candidate écologiste dénonce des « insinuations malsaines sur la binationalité d’Eva Joly et sur son prétendu manque de culture française. » > Dimanche 17 juillet 2011 – Depuis Libreville (Gabon), François Fillon réitère ses critiques à l’encontre d’Eva Joly : « On me dit qu'il y a une polémique en France. [...] Je m'en félicite. Je suis en colère quand j'entends comparer le défilé des forces françaises le 14 Juillet à ce qui se passe en Corée du Nord ! » > Mardi 19 juillet 2011 – Sur Europe 1, Pierre Moscovici affirme que la candidature de DSK à la primaire socialiste est « improbable, plus qu’improbable ». François Hollande souhaite que le sort de l’ex-patron du FMI soit fixé « le plus rapidement possible ». > Jeudi 21 juillet 2011 – Harlem Désir annonce que des débats seront organisés entre les candidats à l’investiture socialiste. « Je considère que maintenant je n’ai plus rien à voir, plus rien à faire dans cette affaire », déclare François Hollande après avoir été entendu dans l’affaire DSK-Banon. Il dénonce en outre une « opération politique » dont il serait victime. > Vendredi 22 juillet 2011 – Réponse de Jean-François Copé à François Hollande : « Ces allégations sont indignes, infondées et finalement assez pathétiques. » Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen et Louis Alliot portent plainte pour diffamation et injure contre Caroline Fourest et Fiammetta Venner, co-auteurs d’une biographie de la présidente du FN. Les plaignants réclament 12 000 € de dommages et intérêts. > Samedi 23 juillet 2011 – Réunis en sommet extraordinaire, les dirigeants européens décident d’un nouveau plan de sauvetage de la Grèce. Le PS s’en dit insatisfait, et Jean-Luc Mélenchon en critique l’austérité. > Dimanche 24 juillet 2011 – Dans le JDD, Manuel Valls, candidat à l’investiture socialiste, fustige le projet de démondialisation d’Arnaud Montebourg, qui est selon lui « un concept ringard et réactionnaire. » > Mercredi 27 juillet 2011 – Martine Aubry promet un milliard d’euros et 10 000 emplois publics au monde de la culture en cas de victoire à la présidentielle. 6 > Jeudi 28 juillet 2011 – Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice (Alpes-Maritimes), et Xavier Bertrand, ministre du Travail, annoncent qu’ils tiendront un meeting à Nice le week-end du 11 septembre 2011. Officiellement destiné à contrer Marine Le Pen, les proches des deux hommes parlent volontiers d’un « week-end anti-Copé ». Du 1er au 15 août 2011 > Mardi 2 août 2011 – Un sondage Ifop pour France-Soir auprès des sympathisants de gauche donne François Hollande gagnant à la primaire du PS, avec 42 % des voix. Il distance largement Martine Aubry (34 %) et Ségolène Royal (13 %). « Sur un certain nombre de points majeurs, nous ne sommes plus en phase avec l'UMP », a expliqué Laurent Hénard, député de Meurthe-et-Moselle et numéro deux du Parti radical, en annonçant sa décision de quitter l’UMP. « La dérive à droite de l'UMP est patente », précise-t-il. > Jeudi 4 août 2011 – Ségolène Royal annonce la publication, le 22 août chez Plon, de son livre Lettre à tous les résignés et aux indignés qui veulent des solutions. Pour la candidate à la primaire socialiste, cet ouvrage « permet de clarifier ma vision de la France et la façon dont j'entends être la candidate et, je l'espère, la présidente des solutions » et a « pour vocation d'ouvrir la rentrée politique. » > Vendredi 5 août 2011 – Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche et candidat à l’investiture socialiste, effectue à Rennes (Ille-et-Vilaine) son premier déplacement en province dans le cadre de la primaire. À cette occasion, il rappelle que tout est « loin d’être résolu » entre le PS et le PRG. Manuel Valls accuse le gouvernement de « naviguer à vue » au sujet de la fiscalité. > Lundi 8 août 2011 – À New York, Nafissatou Diallo dépose une plainte contre DSK au tribunal civil du Bronx. Kenneth Thompson, l’avocat de la plaignante, pense que les jurés du quartier défavorisé new-yorkais pourraient lui être plus facilement favorables. > Vendredi 12 août 2011 – La crise économique et la gestion de la dette s’imposent comme les thèmes centraux de la primaire socialiste, et les discours des candidats prennent un tour rigoriste. Après l’opposition entre François Hollande et Martine Aubry au sujet de la Culture, c’est au tour de Manuel Valls de revenir sur la promesse socialiste de créer 300 000 emplois jeunes, qu’il juge impossible car trop coûteuse. Dans les colonnes du Figaro, le journaliste Nicolas Barotte prédit que « les candidats à la primaire se démarqueront peut-être en promettant moins plutôt que plus. » Dans son nouveau livre L’Énergie du changement, Manuel Valls relance le débat sur la TVA sociale. > Samedi 13 août 2011 – Sur France Info, Martine Aubry se dit prêt à débattre de la dette avec Nicolas Sarkozy : « Agissons, c'est ce qu'attendent les Français, c'est ce que je propose à notre pays de faire, et je suis prête à en débattre avec le président de la République. » D’après un sondage CSA pour Les Échos, 36 % des Français font confiance à Nicolas Sarkozy « pour affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays », soit une hausse de 3 % par rapport à juillet. 7 Du 16 au 31 août 2011 > Mercredi 17 août 2011 – Dans l’affaire DSK, l’expertise médicale de la plaignante Nafissatou Diallo conclut à un viol. > Lundi 22 août 2011 – Lors de son passage à Nantes, le camion de la caravane de la primaire socialiste est vandalisé par une trentaine de jeunes, en signe d’opposition au projet du nouvel aéroport Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Le socialiste Arnaud Montebourg et l’UMP accusent François Hollande et Martine Aubry d’avoir couvert les actes frauduleux et de corruption de Jean-Noël Guérini, président de la fédération PS des Bouches-du-Rhône. Invitée du 20 heures de TF1, Martine Aubry annonce son intention d’écrire « une lettre aux Français […] pour leur parler de la France et leur dire quelle présidente je veux être. » > Mardi 23 août 2011 – Comme on s’y attendait depuis quelques semaines, le parquet de New York abandonne les poursuites contre Dominique Strauss-Kahn. L’acquitté se dit « reconnaissant » envers le procureur. Pour Kenneth Thompson, l’avocat de la femme de chambre du Sofitel, « le procureur de Manhattan, Cyrus Vance, refuse le droit à la justice d'une femme victime d'un viol. » Le même jour, Thomas de Montbrial, l’avocat français de Nafissatou Diallo, dépose une plainte pour subornation de témoin devant le parquet de Pontoise (Val d’Oise). Elle vise Youri Mazou-Sacko, l’un des adjoints au maire de Sarcelles (Val d’Oise), qui aurait tenté d’acheter le silence d’André M’Bissa, père d’une jeune femme qui aurait eu une liaison houleuse avec DSK. D’après un sondage Harris Interactive pour Le Parisien, 42 % des sympathisants de gauche souhaiteraient voir François Hollande désigné comme candidat socialiste à l’Élysée, contre seulement 28 % d’opinions favorables à Martine Aubry. > Mercredi 24 août 2011 – François Hollande se réunit avec des économistes pour réfléchir à ses propositions économiques. Martine Aubry prévoit de faire la même chose le lendemain, illustrant le besoin d’adaptation du projet socialiste au contexte de crise. > Jeudi 25 août 2011 – Le parquet de Pontoise (Val d’Oise) décide d’ouvrir une enquête préliminaire suite à la plainte déposée par Thomas de Montbrial. > Vendredi 26 août 2011 – Début de l’université d’été du Parti socialiste, qui se termine le 28 août. François Hollande se fait remarquer par son absence à la cérémonie d’ouverture. Un sondage BVA pour RTL, Orange et la PQR met en évidence l’état catastrophique de l’opinion publique vis-à-vis de Dominique Strauss-Kahn. 80 % des personnes interrogées ne souhaitent pas qu’il soit candidat à la primaire socialiste, contre seulement 54 % lors d’une enquête du 1er juillet. Cette position est partagée par 77 % des sympathisants de gauche. 58 % des sondés (55 % des sympathisants de gauche) considèrent que le retour de DSK en politique pendant la campagne présidentielle serait « plutôt une mauvaise chose pour le Parti socialiste ». Même son entrée au gouvernement en cas de victoire de la gauche à la présidentielle est rejetée par 56 % des sondés (bien que 52 % des sympathisants de gauche y soient favorables). 8 > Samedi 27 août 2011 – Ségolène Royal se montre confiante en ses résultats à la primaire et en sa capacité à gagner la présidentielle. « Je suis la seule à pouvoir arriver devant Marine Le Pen et la plus forte pour battre Nicolas Sarkozy », affirme-t-elle. > Dimanche 28 août 2011 – Dans une interview au Parisien, Christine Boutin présente son projet présidentiel comme « un véritable big-bang fondé sur les valeurs chrétiennes. » Elle propose de « remettre à plat le système fiscal français, que plus personne ne comprend », assurant que « tout le monde paiera l’impôt. » > Lundi 29 août 2011 – Un sondage Ifop pour le JDD donne une nouvelle fois François Hollande gagnant à la primaire socialiste, avec 41 % des voix. Il distance largement Martine Aubry (31 %), ellemême devançant largement Ségolène Royal (13 %), Manuel Valls et Arnaud Montebourg, tous deux crédités de 5 ou 6 % des voix. Nicolas Hulot fait taire les rumeurs qui commençaient à circuler, à la suite de son déjeuner du 24 août en tête-à-tête avec Nicolas Sarkozy. Il déclare en effet à l’AFP que le président ne lui a « pas proposé quoi que ce soit. » Invité de l’émission Le Grand Journal de Canal +, l’ex-Premier ministre Michel Rocard diagnostique « une maladie mentale » à DSK, qui éprouve selon lui « des difficultés à maîtriser ses pulsions. » > Mardi 30 août 2011 – Après l’université d’été du PS, Bernard Accoyer, président de l’Assemblée nationale, affirme dans Le Figaro que « le PS apparaît comme un parti recroquevillé sur lui, contrastant avec un monde largement ouvert », l’accusant de rester « immobile face à la crise. » Invité du Talk Orange-Le Figaro, Arnaud Montebourg met en doute la véracité des sondages (qui le placent loin derrière les autres candidats socialistes) et dit croire en ses chances de l’emporter à la primaire. Le candidat de la démondialisation prétend être le seul « vrai » socialiste, et n’hésite pas à désavouer ses rivaux : « le duel des deux principaux candidats, tel que présenté par le système médiatique, est un duel fictif car ce sont des candidats qui ont été d'accord sur tout pendant vingt ans. » Sur Canal +, Martine Aubry prend largement ses distances avec DSK. « Je pense la même chose que beaucoup de femmes sur l'attitude de Dominique Strauss-Kahn vis-à-vis des femmes », déclare-t-elle. > Mercredi 31 août 2011 – Dans son livre Sarko m’a tuer, la juge Isabelle Prévost-Desprez, présidente de la 15e chambre correctionnelle du tribunal de Nanterre, affirme qu’une infirmière de Liliane Bettencourt aurait vu cette dernière remettre à plusieurs reprises des espèces à Nicolas Sarkozy, alors candidat à l’élection présidentielle de 2007. L’après-midi même, l’infirmière, dans une interview à Marianne, assure ne jamais avoir « parlé de remise d'enveloppes à Nicolas Sarkozy, ni à personne d'autre », et dit avoir été la cible de « menaces de mort ». L’UMP s’offusque de ce mini scandale, notamment François Fillon, Jean-François Copé et Brice Hortefeux. Ce dernier, au micro du Talk Orange-Le Figaro, déclare : « Les sentiments personnels [de la juge] l'ont conduite à un aveuglement militant. Cela fleure bon la bonne vieille manipulation à quelques mois d'une échéance majeure. » 9 Du 1er au 15 septembre 2011 > Vendredi 2 septembre 2011 – Un sondage OpinionWay pour Le Figaro et LCI confirme la domination croissante de François Hollande au PS. Avec 44 % d’intentions de vote au premier tour (48 % chez les sympathisants socialistes), il continue de distancer Martine Aubry qui tombe à 30 %. Ségolène Royal, elle, stagne à 13 %, tandis qu’Arnaud Montebourg s’en rapproche (8 %). Manuel Valls (4 %) et Jean-Michel Baylet (1 %) semblent définitivement hors course. Dans le cas probable d’un second tour face à Martine Aubry, François Hollande l’emporterait largement, avec 57 % des voix. Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à la présidentielle après le départ d’Olivier Besancenot, confesse « beaucoup d’appréhension » face à la situation catastrophique de son parti. De 9 000 adhérents en 2009, le parti est tombé aujourd’hui à 5 000. D’après le baromètre TNS Sofres-Logica pour Le Figaro Magazine, les cotes de popularité de Nicolas Sarkozy et François Fillon ont baissé en août, avec respectivement 24 % (-1) et 33 % (-2) d’opinions favorables. > Dimanche 4 septembre 2011 – Dominique Strauss-Kahn et sa femme Anne Sinclair rentrent à Paris et regagnent leur domicile de la place des Vosges, après trois mois et demi d’interdiction de quitter le sol américain. Le retour de l’ex-patron du FMI mobilise l’attention des médias, ce que JeanFrançois Copé juge « décalé » et « dérisoire ». > Lundi 5 septembre 2011 – Interrompu en mars 2011 pour raison de procédure, le procès de Jacques Chirac dans l’affaire des emplois présumés fictifs de la Mairie de Paris s'ouvre pour la deuxième fois, en l’absence de l’accusé, dispensé pour raison de santé. L’ancien président de la République encourt dix ans de prison et 150 000 euros d'amende. > Mardi 6 septembre 2011 – Devant le pont de la Concorde, Marine Le Pen, entourée d’une nuée de journalistes, accuse Nicolas Sarkozy et les députés, PS comme UMP, de « jeter 15 milliards par les fenêtres » avec le plan d’aide à la Grèce. En signe de protestation, des militants FN jettent dans la Seine de faux billets de 500 euros. « Les Français, les ouvriers, les fonctionnaires, les salariés, les artisans, les commerçants, les chômeurs, les cadres, les retraités doivent savoir que leurs députés viennent de s'engager en leur nom pour 15 milliards d'euros ! Sans leur demander leur avis ! », ajoute la présidente du Front national. > Mercredi 7 septembre 2011 – Hervé Morin prend le contre-pied des autres élus de la majorité au sujet de la primaire socialiste. Le président du Nouveau Centre dit en effet y voir un « exercice de modernité qui nous amènera à prendre la même initiative la prochaine fois [en 2017]. » > Jeudi 8 septembre 2011 – La bataille fait désormais rage entre les candidats à l’investiture socialiste. Ségolène Royal critique en effet dans Le Figaro « l’inaction » de François Hollande et « l’inexpérience » de Martine Aubry. La veille, cette dernière s’en est déjà prise à François Hollande, grand favori des sondages, qui selon elle s’en tient à des propositions vagues. « Le vrai changement, ce n'est pas l'accompagnement ou l'aménagement », a-t-elle critiqué. Et pendant ce temps, depuis Londres, Manuel Valls compare les compétences politiques de Ségolène Royal à celles du présentateur de télévision Nagui ! 10 > Samedi 10 septembre 2011 – Le Front national ouvre son université d’été, « Les journées d’été de Marine Le Pen », au palais des congrès de Nice (Alpes-Maritimes), place forte historique du parti. Dans son discours, la présidente de la formation d’extrême droite met l’accent sur ses sujets de prédilection : insécurité et immigration. > Dimanche 11 septembre 2011 – Au matin, Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice, tient un meeting de la majorité pour contrer le FN. Sont présents Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, ministre du Travail, et Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Écologie. « Estrosi, par cette manoeuvre, tente de siphonner [les] sympathisants [du Front national] », déplore Bruno Ligonie, secrétaire départemental adjoint du FN. Dans les colonnes du Journal du dimanche, l'avocat Robert Bourgi accuse Jacques Chirac et Dominique de Villepin d'avoir, au cours de leurs mandats successifs, reçu des valises de billets de banque en provenance directe de pays africains, pour des montants de « plusieurs dizaines de millions de francs par an » selon l’accusateur. Ces accusations, portées sans preuve et intervenant en plein procès Chirac et trois jours avant le jugement en appel de l’affaire Clearstream, sont sujettes à vive controverse. Dominique de Villepin annonce d’ailleurs sa volonté de porter plainte « comme Jacques Chirac ». Pour le président de « République solidaire », on cherche à lui « mettre de bâtons dans les roues depuis plusieurs années » pour le « dissuader d’être candidat. » > Lundi 12 septembre 2011 – D’après un sondage TNS Sofres pour Canal +, plus des trois quarts des Français (76 %) considèrent que l’affaire DSK n’a pas détérioré l’image du Parti socialiste. En revanche, 63 % des sondés ne souhaitent pas que l’ex-patron du FMI participe à la campagne du futur candidat socialiste à la présidence de la République. Le matin même, Dominique Strauss-Kahn est entendu par la police dans l’affaire qui l’oppose à l’écrivain Tristane Banon, qui l’accuse de tentative de viol. Selon un proche du dossier, « le témoignage de Tristane Banon est jugé crédible, mais les faits invoqués tiendraient plus de l'agression sexuelle que de la tentative de viol. » Or, étant donné l’ancienneté des faits, l’agression sexuelle serait aujourd’hui prescrite. > Mardi 13 septembre 2011 – Karl Lang, ex-secrétaire général du Front national et président du Parti de la France (PDF), annonce sa candidature à l’élection présidentielle, « au nom de petits partis d'extrême droite pour qui Marine Le Pen n'est plus à même de représenter la droite nationale. » Ce faisant, il concurrence la présidente du FN, qu’il accuse de « ringardiser le discours national par ses positions sur la sortie de l'euro et son discours étatiste et laïciste. » > Mercredi 14 septembre 2011 – D’après un sondage Ifop pour Paris Match effectué le 8 et 9 septembre, 56 % des Français souhaitent une victoire de la gauche à l’élection présidentielle, un score inchangé depuis juillet. Dominique de Villepin est relaxé dans l’affaire Clearstream par la cour d’appel de Paris. « Après six ans d'un acharnement sans précédent, six années d'épreuve pour ma famille, la justice a reconnu pour la deuxième fois mon innocence », a déclaré l’ex-Premier ministre de Jacques Chirac, avant de saluer « l'indépendance de notre justice, qui a su résister aux pressions politiques ». Dans un livre intitulé Un piège bleu Marine, Laurence Parisot, présidente du MEDEF, dénonce les idées du Front national. Elle accuse le parti d’extrême droite de « faire peur » et de cultiver la haine de l’étranger, et affirme que la sortie de l’euro proposée par Marine Le Pen « sonnerait la mort sociale et économique de notre pays. » 11 > Jeudi 15 septembre 2011 – À peine relaxé, Dominique de Villepin fait l’objet d’interrogations quant à sa candidature à l’élection présidentielle. En effet, bien qu’il ait parlé d’une candidature « très très vraisemblable » sur Canal + la semaine précédente, la rumeur circule que le président de « République solidaire » pourrait rejoindre les rangs de la majorité. Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, anticipe d’ailleurs cette éventualité : « Ma porte a toujours été grand ouverte pour Dominique de Villepin », affirme-t-il. De même, Christian Jacob, patron du groupe UMP à l’Assemblée nationale, déclare lors du Talk Orange-Le Figaro : « La place de Dominique de Villepin est dans l'UMP avec ses amis politiques et pas en dehors. C'est un ancien Premier ministre de talent et de qualité. » Cela fait notamment suite au départ, la veille, de l’un des principaux lieutenants de l’ex-Premier ministre, le député Jacques Le Guen. Celui-ci a quitté République solidaire pour rejoindre l’UMP, déclarant qu’il ne voulait « à aucun moment porter la responsabilité morale de l'élimination du candidat de notre famille à l'élection présidentielle. » Sur France 2, le premier débat télévisé oppose les six candidats à la primaire socialiste en première partie de soirée. François Hollande et Martine Aubry y affichent leur rivalité, notamment sur les questions de la sortie du nucléaire et du contrat de génération. Un autre clivage fort est apparu sur la question du cannabis, Martine Aubry et Jean-Michel Baylet se prononçant respectivement pour la dépénalisation et la légalisation de celui-ci, tandis que Manuel Valls, Arnaud Montebourg et François Hollande s’y opposent. Le débat est suivi par beaucoup de Français, réalisant 22,1 % de parts d’audience. Du 16 au 30 septembre 2011 > Vendredi 16 septembre 2011 – Dans un entretien au Monde, Rama Yade estime que Jean-Louis Borloo « n'est pas responsable de la montée du FN. *…+ Ce n'est pas en interdisant à tel ou tel d'être candidat [...] qu'on fera baisser l'extrême droite ». > Dimanche 18 septembre 2011 – Sur TF1, Dominique Strauss-Kahn s’exprime publiquement pour la première fois depuis son arrestation le 14 mai. Il reconnaît « une faute morale » dont il n’est « pas fier. » Citant le rapport du procureur de New York, il affirme que Nafissatou Diallo, son accusatrice, a « menti sur tout », et il n’exclue pas l’hypothèse d’une manipulation. Interrogé sur son ancien projet de candidature et son alliance avec Martine Aubry, il déclare : « Oui, je voulais être candidat […] nous avions en effet un pacte. » Le jour même, un sondage des 15 et 16 septembre publié par Le Journal du dimanche indique que 53 % des Français souhaitent voir l’ex-patron du FMI se retirer de la vie politique. > Lundi 19 septembre 2011 – Le rappel par DSK du pacte qui l’unissait à Martine Aubry nourrit la critique à l’égard de celle-ci, qui se voit à nouveau attribuer l’image d’une candidate par défaut. « Au moins on sait qui devait et voulait être candidat dans le pacte. La volonté, l'envie, ça ne s'improvise pas après un empêchement », a par exemple commenté Bruno Le Roux, l'un des lieutenants de François Hollande, sur Twitter. > Mardi 20 septembre 2011 – Jean-François Copé propose que tout jeune Français fasse « allégeance aux armes de la France ». 12 > Mercredi 21 septembre 2011 – L’ex-ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux met en place une « cellule riposte » baptisée « groupe de coordination ». Réunissant les ministres Laurent Wauquiez, Thierry Mariani, Nadine Morano et Nora Berra ainsi que plusieurs députés de la majorité, ce groupe a pour but de réunir toutes les tendances de la droite afin de « coordonner la parole », pour mieux défendre le bilan de Nicolas Sarkozy et mieux attaquer le PS. > Vendredi 23 septembre 2011 – Alors que l’exécutif espérait 2,5 % de croissance par an pour les années 2013 à 2015, le gouvernement revoit ses estimations à la baisse, à 2 % par an. > Samedi 24 septembre 2011 – Dans Libération, Ségolène Royal promet d’arrêter la centrale nucléaire de Flamanville (Manche) si elle est élue. > Dimanche 25 septembre 2011 – Lors des élections sénatoriales, la gauche obtient la majorité au Sénat pour la première fois dans l’histoire de la Ve République. > Mardi 27 septembre 2011 – Bertrand Dutheil de la Rochère, cadre parisien du Mouvement républicain et citoyen, annonce son ralliement à Marine Le Pen. Il est aussitôt exclu du parti de JeanPierre Chevènement. > Mercredi 28 septembre 2011 – Un sondage OpinionWay-Fiducial pour Le Figaro et LCI donne François Hollande victorieux au premier tour de la primaire, mais en légère baisse auprès des sympathisants de gauche (43 %), tandis que Martine Aubry progresse à 33 %. Ségolène Royal recule à 11 %, juste devant Arnaud Montebourg (10 %) et Manuel Valls (5 %). Jean-Michel Baylet ne décolle pas, à moins d’1 %. Dans le cas d’un deuxième tour de la primaire Aubry-Hollande, le favori des sondages l’emporterait avec 57 % des suffrages. Du 1er au 15 octobre 2011 > Dimanche 2 octobre 2011 – Jean-Pierre Bel, sénateur ariégeois, est élu à la présidence du Sénat face au président (UMP) sortant, Gérard Larcher. Il devient le premier président socialiste du Sénat. > Mardi 4 octobre 2011 – Invitée au 20 heures de TF1, Corinne Lepage annonce sa candidature à la présidentielle de 2012. D’après le député européen, ex-MoDem, « il existe un espace pour les républicains, les écologistes pragmatiques et les humanistes ». > Mercredi 5 octobre 2011 – Le Professeur Viktor Izraël, praticien attaché à l’hôpital Tenon (Paris), annonce sa candidature à la présidentielle pour attirer l’attention sur le manque de moyens du plan cancer. > Jeudi 6 octobre 2011 – Sur Europe 1, Eva Joly déclare : « Nous ne sommes pas assez nombreux pour peser vraiment » dans cette primaire. « Il me semble que ce n'est pas notre place. » Dimanche 9 octobre 2011 – À l’issue du premier tour des primaires socialistes, François Hollande et Martine Aubry se qualifient pour le second tour, avec respectivement 39 et 31 % des suffrages exprimés. Arnaud Montebourg, à la surprise générale, obtient 17 % des voix, tandis que Ségolène Royal s’effondre avec seulement 7 %. Manuel Valls et Jean-Michel Baylet, qui obtiennent 5 et 1 % des voix, appellent d’emblée à voter Hollande au second tour. 13 > Lundi 10 octobre 2011 – À l’UMP, on tente de minimiser le succès de la primaire. Jean-François Copé rappelle que seul 4 % du corps électoral français se sont déplacés. Pour le ministre d l’Intérieur, Claude Guéant, la primaire « traduit pour le PS une difficulté à désigner son candidat et donc une difficulté idéologique », estimant qu’elle a « renforcé la cacophonie du PS et montré l'absence de ligne ». Sur BFM TV, Nadine Morano prédit que « le candidat élu aura une très faible légitimité. » Cependant, d’autres membres de la majorité, comme François Fillon ou Jean-Pierre Raffarin, continuent de saluer le procédé. Henri Guaino, conseiller de l’Élysée, propose une formule intermédiaire : « c’est un succès quantitatif, qui ne préjuge en rien de ce que sera l’élection présidentielle. » Sur France 2, Arnaud Montebourg joue de son succès au premier tour. Fort de 17 % de voix qui feront toute la différence entre Martine Aubry et François Hollande, il conditionne son soutien à la prise en compte de ses idées par les deux candidats. « J'ai l'intention de demander aux deux impétrants de faire savoir quelles sont leurs intentions sur la reprise du contrôle de la finance, sur la lutte contre la corruption, sur la VI e République. » À l’extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon salue « la percée spectaculaire d'Arnaud Montebourg et des idées de rupture qu'il porte dans des termes souvent identiques à ceux du Front de gauche. » Les partisans de Ségolène Royal accusent le coup de la défait cuisante essuyée par leur favorite. Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres invitée du Talk Orange-Le Figaro, juge la défaite « disproportionnée par rapport à la campagne qu’ |ils ont] menée », reconnaissant subir « un choc dur ». Sur le site nouvelobs.com, un sondage LH2 donne la cote de confiance de Nicolas Sarkozy en baisse de deux points à 32 %, tandis que le Premier ministre en gagne un à 46 %. > Mardi 11 octobre 2011 – En déplacement en Corrèze, Jean-Luc Mélenchon se voit déjà récupérer les voix d’Arnaud Montebourg : « Ceux qui ont aimé Montebourg à la primaire vont adorer le Front de gauche à la présidentielle ! » affirme-t-il. En déplacement dans la Creuse (le même jour que Martine Aubry), le président de la République s’exprime pour la première fois au sujet des primaires, et donne l’assaut : « La Ve République ne peut être l'otage des partis politiques et le candidat [à la présidentielle] pris en otage par son parti. Le général de Gaulle a voulu une élection à deux tours, pas à quatre tours. » > Mercredi 12 octobre 2011 – Invitée du Talk Orange-Le Figaro, la député de Moselle Aurélie Filipetti, soutien de François Hollande, s’en prend à Martine Aubry : « Il est assez amusant de recevoir des leçons de gauche » de la part d'une « candidate de substitution » ayant « passé un pacte avec DSK », « il est amusant de recevoir des leçons sur la gauche dure de quelqu'un qui, à Lille, a fait alliance avec le MoDem ». Lors d’un débat télévisé entre François Hollande et Martine Aubry, tous deux tombent d’accord sur le retour à la retraite à soixante ans, et sur une fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG en un seul impôt payé par tous. Martine Aubry se montre plus ambitieuse sur la sortie du nucléaire, et virulente sur le non cumul des mandats. Enfin, elle juge une hausse des impôts inévitable. François Hollande promet de réduire la dette, et prévoit une grande réforme fiscale. Enfin, il critique la création de 300 000 emplois jeunes inscrite dans le projet PS (et à laquelle se tien Martine Aubry), et fait de la jeunesse et de l’éducation une priorité, promettant la création de 60 000 postes d’enseignant en cinq ans. À la suite du débat, Ségolène Royal apporte, à la surprise générale, son soutien à François 14 Hollande. Avec ce soutien, additionné à ceux, déjà officiels, de Manuel Valls et Jean-Michel Baylet, il devient statistiquement archi-favori du second tour. > Jeudi 13 octobre 2011 – Dénonçant le vote des mineurs et des étrangers à la primaire socialiste, la droite accuse le PS de « s’être autorisé à redéfinir la citoyenneté » pour augmenter la participation à la primaire. D’après un sondage Ifop pour Valeurs Actuelles, 26 % des Français souhaiteraient une candidature d’Alain Jupé en cas de non représentation de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, contre 22 % pour François Fillon. Il est à noter que 52 % des sondés ne sont favorables ni à l’un, ni à l’autre. Après le débat, Marine Le Pen affirme que le Parti socialiste est « en osmose totale avec l’UMP » sur l’Europe et l’euro, dénonçant « l’Europe fédérale de l’UMPS ». > Vendredi 14 octobre 2011 – À l’issu du débat entre les deux candidats socialistes, un sondage OpinionWay-Fiducial pour LCI et Le Figaro donne François Hollande vainqueur avec 53 % des voix. Dans 20 Minutes, Martine Aubry tente encore de disqualifier François Hollande en prédisant sa défaite face à Sarkozy : « Le système s'est créé son candidat et nous a matraqués de sondages. Peutêtre parce qu'il est plus facile à battre pour Sarkozy. » Du 16 au 31 octobre 2011 > Dimanche 16 octobre 2011 – François Hollande remporte largement la primaire socialiste face à Martine Aubry, en obtenant 56,6 % des voix. Il devient ainsi le candidat socialiste officiel du PS pour l’élection présidentielle de 2012. Au soir de sa victoire, François Hollande annonce une « diète médiatique » pour se concentrer sur ses propositions. > Lundi 17 octobre 2011 – Invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, Henri Guaino, conseiller du président, affirme que celui-ci doit se déclarer candidat le plus tard possible, pour « faire son travail le plus longtemps possible. Faire le contraire serait une faute morale, ajoute-t-il, et une faute morale est toujours une faute politique. » > Mardi 18 octobre 2011 – En riposte à la primaire socialiste, et bénéficiant d’une attention médiatique générée notamment par un besoin de rééquilibrage du temps de parole, l’UMP organise à Paris une convention sur le thème « Le projet socialiste à la loupe : le grand malentendu », pour démonter point par point le programme de leurs adversaires. Ils estiment le coût du projet PS à au moins 255 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, et Jean-François Copé dénonce « une imposture morale ». > Mercredi 19 octobre – Le premier sondage CSA après la primaire prédit une victoire de François Hollande avec 62 % des voix dans l’hypothèse d’un second tour face à Nicolas Sarkozy. Au premier tour, Marine Le Pen est créditée de 16 % d’intentions de vote, Arnaud Montebourg de 5 %. Europe 1, France Inter, I-Télé, BFM TV et LCI sont mis en demeure par le CSA, pour avoir trop largement donné la parole aux socialistes au cours de la primaire. Une première dans l’histoire médiatique française. 15 > Jeudi 20 octobre 2011 – Selon un sondage BVA pour Orange, la presse régionale et RTL, François Hollande arriverait en tête du premier tour avec 39 % des voix, distançant largement Nicolas Sarkozy à 23 %, lui-même talonné par Marine Le Pen à 19 %. Il l’emporterait largement au second tour, avec 64 % des voix. > Samedi 22 octobre 2011 – Lors d’une convention à la Halle Freyssinet, François Hollande est officiellement investi par le PS. > Dimanche 23 octobre2011 – Lors du « Grand Rendez-vous » Europe 1/I-Télé/Le Parisien, le ministre de la Défense Gérard Longuet affirme que c’est le projet socialiste qui a provoqué la mise sous surveillance du triple A de la France par l’agence Moody’s : « Une agence de notation normale a les déclarations de tous les hommes politiques d'un pays, pour savoir quelle est la politique probable de ce pays. Lorsqu'un programme propose de sortir totalement du nucléaire et donc de renchérir le prix de l'énergie en France, ça pèse sur le triple A. Quand un programme propose d'augmenter le déficit public, ça pèse sur le triple A. S'il fallait élire le meilleur camarade de classe, François Hollande aurait peut-être sa chance, mais s’il s’agit de choisir un patron pour aller à l'assaut mieux vaut l'expérience de Nicolas Sarkozy ». > Mardi 25 octobre 2011 – À l’invitation du député maire de La Rochelle Maxime Bono, Ségolène Royal annonce qu’elle se présentera à sa place aux législatives, plutôt que dans sa circonscription des Deux-Sèvres. > Vendredi 28 octobre 2011 – Au lendemain du nouvel accord de sauvetage de la zone euro, François Hollande s’inquiète de la place laissée à la Chine : « L'annonce de la participation de grands États extérieurs à l'Europe, dans la mise en oeuvre de ce fonds, est profondément troublante. Peut-on imaginer que si la Chine, par ce biais, venait au secours de la zone euro, elle le ferait sans aucune contrepartie ? » Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du Front national, annonce qu’il participera à la campagne en animant des « dîners-discours » pendant la campagne de sa fille. Il ajoute qu’il « souhaite aider et non pas gêner ». > Dimanche 30 octobre 2011 – Invitée du « Grand Jury RTL – Le Figaro – LCI », Marine Le Pen dénonce les projets de mesures économiques de l’UMP : augmentation ciblée de la TVA et hausse de l'impôt sur les sociétés pour les grandes entreprises. Selon la présidente du Front national, « ces mesures ne vont pas dans le bon sens. Comme d'habitude, ce sont les classes moyennes et les classes populaires qui vont souffrir. » Elle rappelle que d’après elle, les économies sont à portée de main, évoquant, « l'immigration », « l'aide médicale d'État » ou « la contribution française au budget européen ». Du 1er au 15 novembre 2011 > Mercredi 2 novembre 2011 – Un sondage Ipsos-Logica pour France Télévisions, Radio France et Le Monde, réalisé le lendemain de l’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy du 27 octobre, François Hollande serait en tête au premier tour avec 35 % des voix, devant Nicolas Sarkozy (24 %) et Marine Le Pen (19 %). Derrière le trio de tête, Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly obtiendraient 6 % des voix, François Bayrou 5,5 % et Dominique de Villepin, 2 %. 16 En déplacement à Washington, Marine Le Pen rencontre le républicain Ron Paul, l’un des huit candidats à l’investiture républicaine pour la présidentielle 2012. « C'était très intéressant », déclaret-elle à la presse à l'issue de l'entretien. « Nous avons longuement parlé de l'ensemble des propositions qui sont les nôtres et que nous avons en commun, en particulier de l'étalon-or ». > Jeudi 3 novembre 2011 – Dans un courrier envoyé aux cadres du Parti chrétien démocrate (PCD), Antony Marchand, directeur de campagne de Christine Boutin, lance une alerte : « Comme vous le savez, nous connaissons actuellement d'importantes difficultés financières qui font peser de lourdes menaces sur la campagne de Christine Boutin pour l'élection présidentielle […]. Si nous ne trouvons pas dans les quinze prochains jours 10 000 personnes prêtes à verser au moins 30 euros par mois, de novembre à juin, l'histoire s'arrêtera fin 2011. » Ces difficultés financières viennent s’ajouter à celles que connaît déjà la candidate chrétienne-démocrate pour réunir ses 500 signatures. > Samedi 5 novembre 2011 – Le souverainiste de gauche Jean-Pierre Chevènement, président d’honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), annonce sa candidature à l’élection présidentielle « pour faire bouger les lignes, c'est-à-dire pour mettre la gauche et la France à la hauteur des défis qui sont devant nous. » Lors de sa dernière candidature, en 2002, l’ancien ministre de François Mitterrand avait recueilli 5,3 % des voix, et Lionel Jospin l’avait tenu pour responsable de sa défaite. Hervé Morin fait un pas de plus vers l’élection présidentielle. Le président du Nouveau Centre, qui n’est pas encore officiellement candidat e, crée en effet une association de financement électoral. > Mardi 8 novembre 2011 – À six mois de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy demande à son gouvernement un second plan de rigueur pour respecter les engagements de réduction des déficits de la France. Le chef de l'État fait le pari inédit que les Français reconnaîtront sa capacité à gérer le pays dans la crise et que ce sera pour lui un atout dans la campagne de 2012. > Jeudi 10 novembre – Hervé Morin annonce qu’il déclarera officiellement sa candidature à l’élection présidentielle le 27 novembre à 11 heures, devant le pont de Normandie (Paris). Sa candidature divise au sein de son propre parti, le Nouveau Centre (NC), et l’UMP affiche son scepticisme, comme l’avait montré son secrétaire général adjoint, Marc-Philippe Daubresse, qui avait prédit la veille que le candidat du Nouveau Centre n'irait « pas jusqu'au bout ». > Vendredi 11 novembre 2011 – L’UMP s’immisce dans le débat entre socialistes et écologistes sur la sortie du nucléaire. « Au nom de la France, je demande à François Hollande d'arrêter de négocier avec les Verts sur le nucléaire » déclare Jean-François Copé, s'avouant « très inquiet » du résultat d'un accord du PS avec un parti qu'il juge « proche de l'extrême gauche ». Pour Nathalie KosciuskoMorizet, « échanger des circonscriptions contre des fermetures de centrales n'est pas très sain » affirmant que « L'écologie doit être l'affaire de tous et pas la chose d'un parti politique, sans quoi l'écologie sera toujours perdante face aux intérêts politiques ». > Dimanche 13 novembre 2011 – Invité du Grand Journal de Canal +, Jean-Luc Mélenchon qualifie François Hollande de « capitaine de pédalo ». > Mardi 15 novembre 2011 – L'Association française des entreprises privées (Afep) envoie aux candidats à l'élection présidentielle ses propositions pour renforcer la compétitivité de la France. Les deux axes majeurs de ces propositions sont la réduction des dépenses et du coût du travail. L’Afep, qui entend proposer « un nouveau pacte économique et social », s’appuie sur trois piliers : 17 l'assainissement des finances publiques par la baisse des dépenses, la réduction du coût du travail via la création d'une TVA sociale et la suppression des 35 heures. Du 16 au 30 novembre 2011 > Mercredi 16 novembre 2011 – Marine Le Pen annonce son projet de se rendre en Russie en janvier 2012. La présidente du Front national, qui a déclaré qu’elle admirait Vladimir Poutine, avait initialement prévu ce voyage pour novembre 2011. Jean-François Copé, à la veille de sa participation à l'émission « Des paroles et des actes » sur France 2, ironise sur le fait que Marine Le Pen refuse de débattre avec lui, assurant qu'elle « se dérobe ». « Cela a un avantage, c'est qu'elle ne pourra plus expliquer que je suis arrogant. Je prends bonne note que je suis devenu trop petit pour elle », déclare le secrétaire général de l'UMP. L'Assemblée nationale vote, en première lecture, par 315 voix contre 198, le projet de budget pour 2012. Le texte, qui combine hausses ciblées d'impôts et coupes dans les dépenses publiques, intègre aussi plusieurs mesures du plan de rigueur demandé par le président Nicolas Sarkozy. > Samedi 19 novembre – Lors d’un banquet militant réunissant environ mille personnes à Paris, Marine Le Pen expose son projet de candidate à l’élection présidentielle. Son objectif est de « rassembler tous les gens qui veulent renverser la table » et de « créer un réflexe de vote utile en [sa] faveur ». Lors de son discours, elle aborde notamment les thèmes de la réindustrialisation de la France, de la préférence nationale, de l’abandon de l’euro et de la peine de mort pour les meurtriers d’enfants. Inquiète quant à l’obtention de ses 500 parrainages d’élus, la présidente du FN, qui recueille toujours entre 16 et 19 % des voix selon les sondages d’opinion, dévoile également le programme de ses meetings de campagne, dont le premier aura lieu à Metz le 11 décembre. > Mardi 22 novembre 2011 – Lors de son intervention au congrès de l'Association des maires de France, Marine Le Pen déclare avoir demandé à François Fillon de garantir l'anonymat aux élus qui accordent leur parrainage à un candidat à l’élection présidentielle. La présidente du FN affirme en effet avoir du mal à recueillir les 500 signatures nécessaires. En 2007 déjà, « un tiers des élus » qui avaient accordé à Jean-Marie Le P en une promesse de parrainage « avaient finalement renoncé », ajoute Louis Aliot, vice-président du FN. Marine Le Pen en appelle « aux forces démocratiques », les invitant à soutenir une réforme de la législation. En cas de refus du Premier ministre, elle assure vouloir soulever une question prioritaire de constitutionnalité devant le Conseil d'État. > Jeudi 24 novembre 2011 – Invité du 20 heures de TF1, François Bayrou se déclare candidat à l’élection présidentielle en répondant par l’affirmative à une question d’un journaliste à propos de ses projets pour 2012. Dans le camp d’Hervé Morin, l’autre candidat centriste, on accuse François Bayrou d’avoir voulu saboter l’annonce officielle de sa propre candidature, prévue pour le dimanche suivant. L’entourage du président du MoDem reçoit ces accusations avec dédain, rappelant que l’annonce officielle de la candidature de François Bayrou doit avoir lieu lors d’une réunion publique entre le 5 et le 8 décembre. Certains en profitent néanmoins pour tacler Hervé Morin, en affirmant que l’annonce de sa candidature est un « non-événement ». > Vendredi 25 novembre 2011 – La première vague du baromètre OpinionWay-Fiducial pour Le Figaro et LCI isole les deux candidats de tête loin devant leurs concurrents. En effet, François 18 Hollande obtiendrait 30 % des voix au premier tour, devant Nicolas Sarkozy à 26 %. Marine Le Pen paraît distancée, avec 18 % des intentions de vote. Derrière, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon recueilleraient tous deux 7 % des suffrages ; Eva Joly stagne à 5 %, tandis que les autres candidats (Philippe Poutou, Hervé Morin, Christine Boutin..) ne dépassent pas 1 %. > Lundi 28 novembre 2011 – François Hollande envisage de tendre la main aux centristes. Invité sur RMC et BFMTV, le candidat socialiste à l’élection présidentielle affirme qu’il « n’écartera personne, mais à la condition que les formations politiques ou les dirigeants politiques aient appelé à voter pour [lui] au second tour. […] Si François Bayrou fait un choix – nous verrons lequel – au second tour, eh bien ! il sera dans la majorité présidentielle qui se sera constituée autour du vainqueur du second tour… s’il a appelé à voter pour le bon candidat, sous-entendu celui que je pourrais représenter. » > Mardi 29 novembre 2011 – La cellule de chiffrage des programmes présidentiels « Débat 2012 » publie le coût des propositions de Marine Le Pen en matière de sécurité et de justice. Le groupe d’experts indépendants estime ce coût entre 7 et 8 milliards d'euros par an. Du 1er au 15 décembre 2011 > Vendredi 2 décembre 2011 – Invité du Talk Orange-Le Figaro, Robert Hue, ancien leader du PCF, critique la candidature de Jean-Luc Mélenchon, qu’il considère comme « une erreur stratégique. » « Compte tenu de la crise, explique-t-il, et du fait que depuis longtemps la gauche a perdu l'élection présidentielle, il faut soutenir le candidat du PS dès le premier tour. » > Mardi 6 décembre 2011 – Une centaine d’étudiants et manifestants empêchent une intervention de Marine Le Pen devant les étudiants de l’université Paris-Dauphine (Paris). Michel Sapin, responsable du projet présidentiel de François Hollande, déclare « comprendre » cette manifestation. > Mercredi 7 décembre 2011 – François Hollande dîne avec les patrons membres de l’Afep (Association française des entreprises privées). Parmi eux, plusieurs patrons du CAC 40, avec lesquels François Hollande ne cache pas son amitié. > Jeudi 8 décembre 2011 – Invitée du Talk Orange-Le Figaro, Marine Le Pen assure s’apprêter à aller « dans les heures qui viennent » un recours devant le Conseil d'État, après la « décision scandaleuse » de François Fillon, qui a refusé de rétablir l'anonymat des parrainages requis pour briguer l'Élysée. La présidente du Front national espère que le Conseil constitutionnel sera saisi du problème par le Conseil d'État. Elle revient également sur l’incident de Paris-Dauphine, en rappelant que des étudiants ont été frappés par les manifestants, et affirmant que le soutien apporté aux protestataires par Michel Sapin revient à « inciter à la réitération d’actes violents à [son] égard. » > Samedi 10 décembre 2011 – François Bayrou fait une percée spectaculaire dans un sondage LH2 pour Libération. Jusque là crédité de 7 ou 8 % d’intentions de vote, le candidat centriste gagne 6 points à 13 %, et talonne Marine Le Pen qui, elle, descend à 13,5 %. Devant eux, François Hollande (31,5 %) et Nicolas Sarkozy (26 %) font la course en tête, Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly recevant respectivement 6,5 % et 4,5 % d’intentions de vote. > Dimanche 11 décembre 2011 – Invité au JT de 20 heures de TF1, Dominique de Villepin annonce officiellement sa candidature à l’élection présidentielle, à la surprise générale. Si la décision 19 enthousiasme les partisans de République solidaire, l’ancien parti de Dominique de Villepin, elle est reçue avec froideur à l’UMP : Jacques Le Guen, député du Finistère, dénonce en effet « une faute politique » et Patrick Ollier, ministre des relations avec le Parlement, n’est pas moins sceptique : « C'est un parcours de solitaire. Il ne représente pas de courant politique particulier, et ses moyens financiers et humains ont réduit comme peau de chagrin. » Marine Le Pen tient à Metz (Moselle) son premier meeting de campagne. Elle y parle de la sortie de l’euro, de l’immigration et de la délinquance, se présentant comme « la présidente du retour au réel et des oubliés de la politique ». Pendant ce temps, Louis Aliot, vice-président du FN, se rend en Israël pour trois jours dans l’espoir de « rencontrer en privé des députés israéliens de différents partis afin de nouer un dialogue avec eux. » > Mercredi 14 décembre 2011 – Marine Le Pen réclame une « grande opération mains propres » contre la fédération PS du Pas-de-Calais. A la suite de la mise en examen de son ancien adversaire politique local, Gérard Dalongeville, ex-maire socialiste d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), ville de 27 000 habitants au cœur de l'ex-bassin minier, pour détournement de fonds publics, faux en écriture et favoritisme, et écroué. Gérard Dalongeville aurait affirmé quelques jours auparavant au juge d'instruction que la puissante fédération PS du département bénéficiait de longue date d'un système de financement occulte. Du 16 au 31 décembre 2011 > Jeudi 15 décembre 2011 – Un sondage Ifop pour Jdd.fr fait remonter Marine Le Pen à 20 % d’intentions de vote. Au premier tour, elle serait précédée de François Hollande (27,5 %) et Nicolas Sarkozy (24 %) et suivie de François Bayrou (11 %), Jean-Luc Mélenchon (6,5 %), Eva Joly (5 %) et Dominique de Villepin (3,5 %). > Vendredi 16 décembre 2011 – Les professionnels du secteur de l’intérim publient leurs propositions aux candidats à l’élection présidentielle. L'opus 2012 du Prisme, le patronat de l'intérim qui regroupe 600 entreprises et représente 90 % du chiffre d'affaires du secteur, expose 8 propositions pour maintenir 70 000 emplois existants et en créer 100 000. Parmi elles, la création d’un contrat de mission à durée indéterminée et la suppression du délai de carence pour les missions d’une durée supérieure à 15 jours. > Samedi 17 décembre 2011 – La nouvelle vague du baromètre OpinionWay-Fiducial pour Le Figaro et LCI confirme la dynamique de François Bayrou et la possibilité d’une élection à quatre grands candidats. En effet, les trois candidats de tête perdent un point par rapport à la vague précédente, avec 29 % pour François Hollande, 25 % pour Nicolas Sarkozy et 17 % pour Marine Le Pen, tandis que le président du MoDem gagne 4 points à 11 %. > Dimanche 18 décembre – Dans une interview au Parisien, Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, estime qu’il faut « entendre les attentes et les souffrances de la France du non [au référendum sur le traité européen de 2005]. Il faut renouer le dialogue avec cette France-là. » > Lundi 19 décembre 2011 – Michel Boyon, patron du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), reçoit tous les partis politiques présentant un candidat à l’élection présidentielle, afin de leur exposer les 20 conditions d'accès aux médias pendant la campagne et les principes qui s'appliquent aux radios et aux télévisions. > Mercredi 21 décembre 2011 – Lors du lancement du plan de vidéosurveillance pour Paris, dans le XXe arrondissement, le Premier ministre François Fillon en profite pour attaquer les propositions du Parti socialiste en matière de sécurité. « En cette période préélectorale, on entend des propositions qui appellent à multiplier les embauches, ou bien à supprimer la Préfecture de police, ou encore à désarmer les polices municipales », a-t-il énuméré, qualifiant ces propositions de « pas réalistes » et « pas responsables ». François Bayrou analyse sa percée dans les sondages, qu’il explique par « une attente forte des Français qui ne veulent pas se laisser enfermer dans un duel, type Nicolas Sarkozy – François Hollande, qui ne les enchante pas. » « Ma démarche est différente des deux autres, poursuit-il, car je suis le seul à proposer l'unité nationale. Les Français attendent aujourd'hui une attitude nouvelle pour des propositions nouvelles et un projet social nouveau. Ils ne veulent plus d'une majorité de droite ou d'une majorité de gauche. » > Dimanche 25 décembre 2011 – Invité du Grand Rendez-vous Europe 1-Le Parisien-Aujourd’hui en France, Dominique de Villepin accuse les partis politiques d’accaparer l’élection présidentielle : « Ce n'est pas à l'UMP de choisir le président de la République, déclare-t-il. Ce n'est pas au Parti socialiste, pas plus qu'au MoDem ou au Front national. C'est aux Françaises et aux Français ! Je ne veux pas que cette élection présidentielle soit kidnappée par les partis politiques. » > Samedi 31 décembre 2012 – Lors de la traditionnelle cérémonie des vœux aux Français, Nicolas Sarkozy s’en prend au milieu financier. « Il faut faire participer la finance à la réparation des dégâts qu'elle a provoqués. C'est une question de justice », déclare-t-il, faisant allusion à son projet de taxe sur les transactions financières. Du 1er au 15 janvier 2012 > Mardi 3 janvier 2012 – L’Élysée veut faire passer une loi sur la TVA sociale avant l’échéance électorale du mois d’avril. Une session extraordinaire du Parlement est envisagée pour voter le texte. Valérie Pécresse, porte-parole du gouvernement, affirme à propos de cette réforme : « Nous allons la faire et nous allons la faire avant l'élection présidentielle. » À l’occasion de ses vœux à la presse, François Bayrou promet de « redonner le moral » aux Français. « Dans un pays démoralisé, retrouver le moral, c'est la moitié de la. » > Jeudi 5 janvier 2012 – Lors de ses vœux à la presse, Marine Le Pen dit son inquiétude quant à sa collecte de parrainages. « En ce début d'année 2012, je suis très loin du compte en ce qui concerne les parrainages de maires nécessaires pour être candidate à l'élection présidentielle, affirme la présidente du FN. Si les choses continuent à ce rythme, je risque de ne pouvoir être candidate en avril prochain. » Interrogée sur France 2 au sujet de la célébration par Nicolas Sarkozy du 600ème anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc, Marine Le Pen« Jeanne d'Arc appartient à tous les Français, ça, c'est une 21 première chose, mais je vois bien que Nicolas Sarkozy court après moi », affirme Marine Le Pen, interrogée sur France 2 au sujet de la célébration par Nicolas Sarkozy du 600 ème anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc. « Mais qu'il sache que j'ai des convictions plus fortes, ajoute-t-elle, j'ai un cœur plus pur et des jambes plus longues. » Eva Joly, candidate Europe Écologie-Les Verts à l’élection présidentielle, veut préparer un large rassemblement à gauche pour le second tour. Lors de ses vœux à la presse, elle « invite François Hollande, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon à préparer dès à présent une dynamique de second tour et à s'engager à un désistement réciproque pour celui ou celle d'entre nous qui sera qualifié à l'issue du premier tour. » > Vendredi 6 janvier 2012 – Nicolas Sarkozy se rend à Domrémy-la-Pucelle (Vosges) et à Vaucouleurs (Meuse) pour célébrer le 600ème anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc. Le Parti socialiste et le Front national accusent le Président de « récupération ». Marine Le Pen, pour sa part, organise un rassemblement de ses partisans le 7 janvier devant la statue de Jeanne d'Arc, place des Pyramides, à Paris. Nicolas Sarkozy tente de faire passer en force son projet de taxe Tobin sur les transactions financières, malgré l’opposition de certains partenaires européens, notamment la Suède et la Grande-Bretagne. « La France n’attendra pas que les autres soient d’accord », déclare le Président de la République. L’Italie et l’Allemagne, favorables à cette taxe, préféreraient la créer directement à l’échelle européenne pour éviter les fuites de capitaux vers les places financières non taxées comme Londres, ce que craint également Laurence Parisot, présidente du Medef. Mi-décembre, Christine Boutin avait menacé de lâcher « une bombe atomique » dans la campagne de Nicolas Sarkozy si elle n’obtenait pas ses 500 signatures pour se présenter à l’élection présidentielle. Interrogée sur Canal +, la candidate du Parti chrétien-démocrate annonce qu’elle pourrait soutenir François Bayrou. Dénonçant un « déni de démocratie » de la part de l’UMP, elle se dit prête à rallier le président du MoDem, à condition toutefois que celui-ci révise certaines de ses positions, notamment sur l’adoption pour les couples homosexuels. Christine Boutin avait pourtant fustigé, en octobre dernier, son ancien collaborateur à l’UDF. «(Il) se pare d'être un bâtisseur fiable. Il a surtout détruit, s’était-elle indignée. Il a détruit la démocratie chrétienne ; il a détruit l'école, en l'abandonnant aux pédagogistes; il a renié les valeurs permanentes qui ont fait la France, en se pliant aux règles du politiquement correct, que ce soit sur les questions de société ou sur la définition à donner au mot laïcité» > Samedi 7 janvier 2012 – Louis Alliot, vice-président du FN, prédit de lourdes sanctions pour l’UMP dans l’hypothèse où Marine Le Pen ne serait empêchée, faute de parrainages assez nombreux, de se présenter à l’élection présidentielle. « Il y aurait un mouvement naturel parmi nos sympathisants pour sanctionner Nicolas Sarkozy, qui serait considéré comme responsable de l'impossibilité faite à Marine Le Pen de se présenter », déclare-t-il au Figaro. > Dimanche 8 janvier 2012 – Au travers d’une lettre envoyée aux maires de France et relayée sur le site Liberation.fr, Éric Cantona annonce sa candidature à l’élection présidentielle. Engagé aux côtés de la Fondation Abbé Pierre, l’ancien footballeur et acteur précise que, plus qu’une réelle candidature, il s’agit surtout d’imposer la question du mal-logement dans le débat présidentiel. 22 Plusieurs centaines de sympathisants du FN se réunissent à Saint-Denis à l’occasion d’une « galette des Rois présidentielle » organisée par Marine Le Pen. La réunion publique est perturbée par une manifestation : entre 200 et 300 personnes, en majorité des militants d’extrême-gauche, protestent contre la présence de la présidente du Front national, et jettent des pierres aux forces de l’ordre présentes sur place. L’allocution de Marine Le Pen, entamée avec une demi-heure de retard, porte sur la question du protectionnisme : « Notre pays est en voie de sous-développement, de tiersmondisation […] C'est la question des protections et du protectionnisme qu'il faut poser [...] J'attends des réponses concrètes de leur part et pas seulement des incantations », dit-elle, proposant de « taxer à hauteur de 35 % l'industrie automobile qui ne produit pas au moins la moitié de sa production en France ». > Lundi 9 janvier 2012 – Le baromètre baro-Eco ViaVoice pour HEC, Le Figaro et France inter révèle que 64 % des cadres ne voient pas dans l’élection présidentielle une source d’espoir. Le moral des cadres, à -52, demeure très bas après avoir atteint, en novembre 2011, son niveau le plus bas (-56) depuis la création du baromètre. En mai 2007, après l’élection de Nicolas Sarkozy, cet indicateur était passé au-dessus de zéro pour la première fois de son histoire. Pour Dominique Reynié, directeur général du think tank libéral Fondapol, interrogé par Le Figaro, François Bayrou représente le « vote blanc qui porte un nom ». En déplacement à Berlin, Nicolas Sarkozy obtient le soutien de la chancelière allemande Angel Merkel pour l’instauration de la taxe Tobin. Mercredi 11 janvier 2012 – Au cours de ses vœux à la presse, Bernard Accoyer, président de l’Assemblée nationale, juge « indispensable » que Marine Le Pen puisse se présenter à l’élection présidentielle. « Ce serait un problème majeur si un mouvement politique qui représente une part significative de l'opinion publique française ne pouvait pas être représenté », explique-t-il. > Jeudi 12 janvier 2012 – Marine Le Pen, présidente du Front national, présente son programme à la presse. Outre le retour au franc, elle préconise une hausse des 200 euros de tous les salaires inférieurs à 1,4 fois le SMIC, un augmentation de 8,5 milliards d’euros du budget de la Justice, destinée notamment à la création de 40 000 places de prison supplémentaires, et une augmentation de 1,2 milliards d’euros du budget de l’Intérieur. Elle estime à 11,7 milliards d’euros en cinq ans l’économie de la contribution nette au budget de l’Union européenne. Ces chiffres sont immédiatement contestés. L’Institut de l’entreprise estime notamment à environ 20 milliards d’euros par an le coût de l’augmentation des salaires, contre 11,2 milliards d’euros d’après le FN. > Vendredi 13 janvier 2012 – Invité sur la radio RMC, Daniel Cohn-Bendit, qui vote en Allemagne, déclare que s’il votait en France, il pourrait être tenté par le « vote utile » en faveur de François Hollande, plutôt que par Eva Joly, candidate de sa famille politique, en raison de la montée du FN. 23 Du 16 au 31 janvier 2012 > Dimanche 15 janvier 2012 – François Bayrou voit dans la perte du AAA français un « point positif ». Pour le candidat centriste, « la perte du AAA va obliger les responsables à regarder - enfin ! - la réalité en face, à cesser de raconter des histoires. » Quant à Marine Le Pen, elle accuse le chef de l’État d’avoir engagé la France dans l'escalier qui mène à l'enfer économique et social. » Lors d’un meeting à Grand-Quevilly (Seine-Maritime), elle affirme voir en cet évènement « la validation de l'analyse [qu’elle fait] depuis maintenant deux ans. » > Dimanche 22 janvier 2012 – Au cours d’un grand rassemblement du PS au Bourget, François Hollande prononce un discours de campagne devant 20 000 militants et sympathisants. S’ancrant radicalement à gauche, il affirme notamment : « Mon véritable adversaire, il n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c'est le monde de la finance. » Le candidat souverainiste Nicolas Dupont-Aignan tient à Paris son premier meeting de campagne. Devant environ 800 personnes, il vante les mérites et la nécessité d’une « France libre ». > Mardi 24 janvier 2012 – Ségolène Royal, que François Hollande a omis de mentionner dans son discours du Bourget et que Manuel Valls n’a pas fait figurer dans le film retraçant les grandes heures de la gauche, proteste et fait part de sa vexation. « C'est une grande maladresse, déclare-t-elle sur Europe 1, et je pense que les principes de respect et de vérité doivent l'emporter et que cette maladresse sera réparée. ». Deux jours après le rassemblement du Bourget, Nicolas Sarkozy qualifie « d'attaque sans précédent contre les classes moyennes et la France qui travaille » le programme de François Hollande. François Bayrou, lui, juge que le candidat socialiste a commis une erreur : « En déclarant, ‘’mon ennemi, c'est la finance’’, François Hollande court après Jean-Luc Mélenchon. Je pense que beaucoup de gens de centre gauche vont s'interroger sur cette posture. ». > Vendredi 27 janvier 2012 – Après le discours du Bourget, un sondage OpinionWay-Fiducial pour Le Figaro et LCI donne une nouvelle fois François Hollande en tête du premier tour avec 27,5 % des intentions de vote, devant Nicolas Sarkozy (24 %), Marine Le Pen (17 %), François Bayrou (14 %) et Jean-Luc Mélenchon (8 %). Cette même étude révèle une baisse de l’intérêt pour l’élection présidentielle, un sondé sur trois indiquant son indifférence. > Dimanche 29 janvier 2012 – À 20 heures, Nicolas Sarkozy intervient à la télévision « en tant que chef de l’État », pour annoncer le programme des ultimes réformes du quinquennat. Au cours d’une allocution retransmise simultanément sur six chaînes de télévision, il aborde une série de thèmes : « TVA emploi », taxe sur les transactions financières, banque de l'industrie, logement, 35 heures, etc. et propose une liste de réformes, notamment l’obligation faite aux entreprises de plus de 250 salariés d’augmenter à 5 % de leurs effectifs la part d’apprentis et de jeunes en alternance. Le couple franco-allemand et la collaboration du Président avec Angela Merkel ont par ailleurs été le fil rouge de cette intervention. > Lundi 30 janvier 2012 – Hervé Morin assure disposer de 250 promesses de parrainages pour l’élection présidentielle, sur les 500 que chaque candidat doit décrocher avant le 16 mars 2012 à 18 24 heures. Malgré cette progression, le candidat du Nouveau centre plafonne toujours à 1 % d’intentions de vote dans les sondages. > Mardi 31 janvier 2012 – Daniel Cohn-Bendit déclare que, selon lui, Eva Joly devrait se montrer « moins péremptoire » dans son discours. La candidate Europe Écologie-Les Verts, qui stagne entre 2 et 4 % dans les sondages, est en effet jugée « pas sympathique » par 75 % des personnes interrogées dans le cadre d’une étude Ipsos pour Le Monde du jeudi 26 janvier 2012. Par ailleurs 91 % des personnes interrogées la trouvent « dépourvue de stature présidentielle ». Du 1er au 15 février 2012 > Mercredi 1er février 2012 – Nicolas Sarkozy justifie le fait de n’être pas encore officiellement candidat à l’élection présidentielle : « Parfois, l'attente fait monter le désir. Le désir est nécessaire. La stratégie, il n'y en a pas d'autre. » Ne cachant plus, néanmoins, la certitude de sa future candidature, il ajoute à l’attention de François Hollande : « On s'est beaucoup émerveillé devant Le Bourget mais ça n'a rien à voir avec le 14 janvier 2007 (son grand discours à la Porte de Versailles devant 80 000 personnes), a-t-il lancé avec un brin d'orgueil. Vous allez voir ce que vous allez voir ! » Lors de la séance d’ouverture du Salon des entrepreneurs, à Paris, le président de la République affirme avoir « fait le choix de l’emploi industriel en France ». Devant plusieurs milliers de créateurs d’entreprises, il critique les banques françaises : « Nous avons les banques les plus importantes d'Europe et, quand il faut prêter de l'argent aux PME, c'est l'État qui est obligé de renforcer le rôle d'Oseo et de créer une banque de l'industrie. On se demande à qui les banques commerciales prêtent de l'argent ! » François Bayrou détaille son programme devant la presse. Le remboursement de la dette étant son thème de prédilection, le candidat du MoDem préconise 50 milliards d’économie, notamment en plafonnant les dépenses de la « puissance publique » (État, Sécurité sociale et collectivités locales), et 50 milliards de recettes supplémentaires notamment grâce à un « coup de rabot » sur les niches fiscales qui devrait rapporter 20 milliards en trois ans et une augmentation de 1 % de la TVA dès 2012 et, au besoin, d’un autre point en 2014, qui devrait également rapporter 20 milliards en trois ans. Enfin, le candidat centriste préconise deux tranches supplémentaires d’imposition sur le revenu et la transformation de l’ISF en une majoration de ce même impôt, le tout devant rapporter 10 milliards d’euros. Alors qu’il prononce une allocution devant la Fondation Abbé-Pierre, François Hollande est aspergé de farine par une déséquilibrée sortie de la foule. L’incident, sans gravité, intervient la veille du jour où le service de sécurité rapprochée du candidat socialiste doit passer de deux à quatorze personnes. > Jeudi 2 février 2012 – Selon une étude du Cercle des fiscalistes publiée dans Le Figaro, le projet fiscal de François Hollande « n’épargnerait ni les PME, ni les salariés, ni les commerçants. » Jean-Luc Mélenchon, qui rencontre une affluence plus importante que prévu lors de ses meetings, au point de devoir parfois louer des salles plus grandes, est contraint de revoir son budget de campagne à la hausse de 400 000 euros. 25 Le Conseil d’État accepte de transmettre au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité soulevée par Marine Le Pen au sujet de l’anonymat des parrainages d’élus. Le Conseil devrait rendre sa décision avant le 22 février, après une audience publique le 16 février. > Vendredi 3 février 2012 – Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire du PS à l’international, exclut formellement que la gauche puisse aider Marine Le Pen à recueillir ses 500 signatures. « Vous n'imaginez quand même pas que le PS - et la gauche en général - va donner des signatures à Marine le Pen ! », déclare-t-il au Figaro. > Dimanche 5 février 2012 – Lors d’un meeting à Toulouse, Marine Le Pen s’en prend à ses adversaires politiques, qu’elle accuse de l’empêcher de recueillir les 500 signatures nécessaires à sa candidature. « Ça ne leur suffit pas de tenter de nous empêcher d'avoir un candidat à l'élection présidentielle, a-t-elle fulminé. De surcroît, ils sont en train de laisser croire aux maires de petites communes que nous sommes des menteurs. Ce sont eux les menteurs ! », a tonné la président du FN, qui affirme ne disposer que de 352 promesses de parrainages. Le même jour, un sondage Ifop pour le JDD révèle que, dans l’hypothèse où elle ne pourrait être candidate, Nicolas Sarkozy ferait jeu égal avec François Hollande à 33 % des suffrages, devant François Bayrou à 17 %. > Mardi 7 février 2012 – Corinne Lepage et Christine Boutin plaident également pour l’anonymat des parrainages. « Nous avons tous le même problème », explique la candidate de CAP 21. « Nous nous retrouvons face à des maires qui ne veulent pas donner leur parrainage en raison des pressions reçues ou escomptées. » Au Parti chrétien-démocrate, on rappelle que Christine Boutin avait déjà présenté les arguments de Marine Le Pen au Conseil constitutionnel dans un courrier public en date du 12 décembre 2011. > Mercredi 8 février 2012 – Laurent Hénart, secrétaire général du Parti radical, prédit « une recomposition politique [de la droite] inévitable, quel que soit le résultat de la présidentielle. » D’après Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, « ont comploté depuis de longs mois pour que Marine Le Pen n'ait pas ses signatures » et pour que le président de la République devienne ainsi « le candidat de remplacement » de l’extrême-droite. > Vendredi 10 février 2012 – Dans une interview au Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy, qui prépare son entrée officielle en campagne, prône entre autres un référendum sur les droits et la formation des chômeurs. En réaction, François Bayrou dénonce « une idée pernicieuse, qui montre à quel point le pouvoir est aujourd'hui dans le désarroi. » > Lundi 13 février 2012 – Christine Boutin annonce son retrait de la campagne présidentielle et se rallie à Nicolas Sarkozy. La présidente du Parti chrétien-démocrate explique ce ralliement par l’opposition du président sortant au mariage homosexuel et à l’euthanasie affirmée lors de son interview au Figaro Magazine. François Bayrou essuie un refus unanime de ses adversaires politiques après avoir proposé une réunion des chefs de parti pour déterminer ce qu’il faudrait faire pour que Marine Le Pen ait ses signatures. Celle-ci a salué le « comportement républicain et démocrate » du président du MoDem, tout en précisant : « je n'ai pas à lui dire merci. Ce qui est dramatique, c'est qu'il soit un des seuls à tenir ce genre de discours. » Avant d’ajouter : « Ce n'est pas moi que je défends, ce sont les millions de Français qu'on cherche à faire disparaître de cette élection présidentielle. » Marielle de Sarnez, 26 numéro deux du MoDem, juge également la situation avec gravité. « Si elle n'a pas ses signatures, cela pose un problème au fond pour le pluralisme, estime-t-elle. C'est absolument incroyable de voir le Parti socialiste, au fond, avancer comme si la question du pluralisme n'était pas une question dans la démocratie française. » > Mardi 14 février 2012 – Un sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match crédite Nicolas Sarkozy de 25,5 % d’intentions de vote, derrière François Hollande (30 %) mais largement devant Marine Le Pen, à 17,5 %. Derrière, François Bayrou recevrait au premier tour 11 % des suffrages et Jean-Luc Mélenchon, 7,5 %. Jean-Luc Mélenchon, devant la presse internationale, fait part de son agacement envers François Hollande. « S'il n'est pas au courant qu'il y a des communistes en France, je me demande comment il va faire pour les faire voter pour lui. Il y a de la part de François Hollande une attitude hautaine à l'égard du reste de la gauche qui commence à être assez insupportable. » Cela fait suite à la déclaration du candidat socialiste au journal anglais The Guardian, auquel il disait la veille : « Aujourd'hui, il n'y a pas de communistes en France... La gauche a été au gouvernement pendant quinze ans au cours desquels nous avons libéralisé l'économie, ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n'y a rien à craindre. » Du 16 au 29 février 2012 > Mercredi 15 février 2012 – Au 20 heures de TF1, Nicolas Sarkozy annonce officiellement sa candidature à l’élection présidentielle. Le président sortant dit avoir pris cette décision « depuis plusieurs semaines […] parce que la France et le monde connaissent une situation sans précédent. » Selon lui, ne pas se représenter serait « comme un abandon de poste ». Il annonce comme programme une poursuite de l’effort de réduction des dépenses et adopte un discours rassembleur : « Il y a une France qui ne croit plus en rien. Mon engagement central, c'est redonner la parole au peuple, par le référendum. » Il n’a enfin pas manqué d’attaquer le projet socialiste : « Veulent-ils une France faible. Le rêve français ? Ça se termine toujours en cauchemar. » Dans la journée, on apprend que le poste de porte-parole du président-candidat a été confié à Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Écologie qui devrait donc démissionner rapidement de son poste. > Vendredi 17 février 2012 – Sur Twitter, Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la République, fait à son tour part de ses inquiétudes concernant l’obtention de ses 500 signatures : « Proche des 500, écrit-il, mais ce sera très juste. Les maires sont très réticents. » > Samedi 18 février 2012 – Dans une interview au Figaro Magazine, Hervé Morin, président du Nouveau Centre, annonce son retrait de la course à la présidentielle et son ralliement à Nicolas Sarkozy. « La crise économique m’a rendu lucide », explique le président du Nouveau Centre, qui n’avait par ailleurs recueillis à ce stade que 280 parrainages sur les 500 requis. > Dimanche 19 février 2012 – Lors de la première convention du Front national pour l’élection présidentielle, Marine Le Pen fait de Nicolas Sarkozy sa cible prioritaire. « Plus c'est gros, plus ça passe. Nicolas Sarkozy, le candidat des puissants, est devenu le candidat du peuple. C'est l'ultime marque de mépris d'une présidence ratée », déclare-t-elle lors de son discours à Lille Grand Palais. 27 Interrogé sur BFMTV, François Hollande accuse Nicolas Sarkozy d’avoir instauré un « État UMP », notamment à propos des nominations de proches du président de la République au sein de l’administration. « Il y a eu un État UMP qui s'est installé, affirme-t-il. Eh bien nous aurons, sans qu'il y ait de brutalité, sans qu'il y ait d'excès, à remettre l'État républicain à sa place. » > Lundi 20 février 2012 – Le premier sondage depuis l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy paraît. Réalisé par OpininWay-Fiducial pour Le Figaro et LCI, il montre un rapprochement entre François Hollande (29 %) et le président sortant (27 %), qui distancent tous deux les autres candidats. Marine Le Pen est créditée de 16,5 % des intentions de vote, devant François Bayrou (13 %), Jean-Luc Mélenchon (8 %), Eva Joly (2 %) et Dominique de Villepin (2 %). D’après les analystes, Nicolas Sarkozy bénéficierait à la fois de l’effet médiatique de son entrée officielle en campagne et du retrait en sa faveur de Christine Boutin et Hervé Morin. Invité de l’émission « Parole de candidat » sur TF1, François Bayrou prône une réforme profonde du mode de scrutin. Partisan d’une « Assemblée plus forte et resserrée », il préconise la réduction du nombre de députés de 577 à 400, dont 100 seraient élus à la proportionnelle. La veille, sur M6, le président du MoDem s’était dit « persuadé » qu’il serait au second tour de la présidentielle. > Mardi 21 février 2012 – Le Conseil constitutionnel rejette la question prioritaire de constitutionnalité soulevée par Marine Le Pen au sujet de la publication des parrainages d’élus. Les Sages, en la personne de Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel, estiment en effet que « la présentation de candidats par les citoyens élus habilités ne saurait être assimilée » à une quelconque sympathie politique. En conséquence, « cette publicité ne saurait en elle-même méconnaître le principe du pluralisme des courants d'idées et d'opinions ». Louis Aliot, vice-président du FN, y voit un « manque de courage ». Selon l’entourage de la candidate, environ 410 promesses de parrainage auraient été recueillies à ce jour. Selon la nouvelle vague du baromètre CSA pour BFMTV, RMC et 20 Minutes, Nicolas Sarkozy ne serait plus qu’à un point de François Hollande, avec 27 % des intentions de vote contre 28 % pour le candidat socialiste. > Mercredi 22 février 2012 - Sur le plateau du 20 heures de TF1, Frédéric Nihous, président national de Chasse, Pêche, Nature et Tradition, renonce à être candidat à l’élection présidentielle et se rallie à Nicolas Sarkozy. « Il faut être lucide, réaliste : je suis dans l’impossibilité de réunir les 500 parrainages », explique-t-il. > Jeudi 23 février 2012 - Invitée de l’émission politique « Des Paroles et des actes » sur France 2, Marine Le Pen se trouve opposée à Jean-Luc Mélenchon, avec qui elle avait pourtant refusé de débattre aux motifs que cela était déjà arrivé deux fois, ainsi qu’en raison des propos très violents tenus à son égard par le président du Front de gauche. Face à elle, ce dernier a d’ailleurs réitérés ces propos, qualifiant Marine Le Pen de « semi-démente », « barbare », « fasciste » et « bête », affirmant que son « obsession névrotique contre les étrangers » trahit « un grand dérangement mental ». Pour sa part, la candidate du FN s’en est pris à la chaîne : « L'objectif de France 2, déclare-t-elle, est clairement de laisser M. Mélenchon exprimer sa violence à l'égard d'une candidate et de ses millions d'électeurs dans le but de provoquer un ‘clash’ qui ferait le ‘buzz’. Ces pitoyables considérations d'audimat déshonorent le service public. » 28 > Samedi 25 février 2012 – Alain Krivine, ancien dirigeant de la Ligue communiste révolutionnaire et candidat aux élections présidentielles de 1969 et 1974, affirme que Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), parviendra à recueillir ses 500 signatures. « Il est totalement exclu que nous abandonnions la partie », ajoute Alain Krivine. Philippe Poutou, depuis son entrée en campagne, n’a pas dépassé 1 % d’intentions de vote dans les sondages. > Dimanche 26 février 2012 – Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, François Bayrou attaque durement François Hollande. « On a l'impression que François Hollande se promène dans cette campagne, en étant sûr d'être élu, avec une condescendance. C'est un excès de confiance en soi et de mépris assez peu justifié », lance-t-il avant de dénoncer la « complicité affichée » de la droite et de la gauche. Invité sur Radio J, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant affirme que le Front national est « un parti national et socialiste », avant de préciser « pas national-socialiste, mais pas républicain ». Louis Aliot, vice-président du FN, réclame sa démission. En meeting à Châteauroux, Marine Le Pen s’adresse à la France rurale. Elle promet « une formidable renaissance » aux « paysans » qui, selon elle, « subissent de plein fouet les ravages de la mondialisation. » Elle s’adresse également aux chasseurs, défendant la chasse « que le parisianisme présente trop souvent comme s'opposant à la nature […]. Il est temps de ne plus considérer les chasseurs comme des barbares. Il faut faire confiance à ceux qui ne gèrent pas nos faunes à coups de statistiques mais qui la vivent au quotidien. », déclare-t-elle. > Lundi 27 février 2012 – Invité de l’émission Parole de candidat sur TF1, François Hollande propose un taux d’imposition à 75 % pour tous les revenus (travail et épargne) à partir d’un million d’euros par an. > Mardi 28 février 2012 – Nicolas Sarkozy juge « démagogique et irréaliste » la proposition de François Hollande d’imposer les hauts revenus à 75 %. En déplacement à Montpellier, le président sortant dit y voir « une impression d’amateurisme assez consternante » et dénonce la « folie égalitariste » du candidat socialiste, « qui nourrit cette folie fiscale qui s’en prend au talent, à la réussite, à l’esprit d’entreprise […] qui isole la France du reste du monde. » Il raille également la proposition de François Hollande de créer 60 000 emplois supplémentaires dans l’éducation, évoquant « une fable ». > Mercredi 29 février 2012 – Alors que François Hollande est en déplacement à Londres, David Cameron, chef du gouvernement britannique, refuse de le recevoir. Il est en revanche reçu par le leader du parti travailliste, Ed Miliband. Du 1er au 15 mars 2012 > Jeudi 1er mars 2012 – En déplacement à Bayonne, Nicolas Sarkozy est accueilli par une foule très agressive de militants indépendantistes, auxquels se sont joints quelques militants socialistes. Le chef de l’État met en cause son rival François Hollande : « Je suis désolé de voir que des militants socialistes de M. Hollande s'associent à des indépendantistes pour des manifestations de violence. Si 29 c'est cela leur conception de la démocratie, alors le débat s'engage mal [...]. De mon côté, il n'y aura aucune insulte à l'égard de qui que ce soit. Je le dis à tous ceux qui peuvent se reconnaître dans ma candidature : ne vous comportez jamais comme eux. ». En déplacement à Angers, François Bayrou dénonce devant 2 000 militants « la surenchère démagogique » du PS et de l'UMP. « C'est une campagne qui passe à côté des enjeux essentiels. On est dans le toujours plus et le n'importe quoi », déclare-t-il avant d’affirmer : « le vote utile, c’est moi ! » Interrogé dans Le Figaro, Eric Ciotti, président du Conseil général des Alpes-Maritimes, attaque François Hollande à propos de sa volonté de revenir sur la suppression des allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire des enfants. « François Hollande est aveuglé par des a priori idéologiques, que ce soit sur l'éducation ou sur d'autres sujets régaliens comme la sécurité », affirme-t-il. « Plus grave, il a un problème avec l'autorité et avec la responsabilité. “Autorité” pour lui, c'est un mot tabou qu'il ne saurait prononcer. Il a une approche hémiplégique de la société : il rappelle les droits, mais pas les devoirs. » Nicolas Dupont-Aignan, qui n’avait pas pu se présenter en 2007 faute d’avoir pu réunir les 500 parrainages nécessaires, affirme cette fois en disposer de 485, à quelques jours de la date limite. > Vendredi 2 mars 2012 – Le taux de chômage officiel de la fin de l’année 2011 est annoncé, à 9,4 % des actifs. Le nombre de chômeurs en France aura donc progressé de 362 000 au cours du quinquennat, atteignant près de 2,7 millions de personnes, ce qui représente une augmentation de 15 %, l’une des plus basses d’Europe. L’augmentation dans le même temps a en effet été de 35 % en Italie, 65 % en Grande-Bretagne et 185 % en Espagne. > Samedi 3 mars 2012 – En meeting à Bordeaux, Nicolas Sarkozy aborde avec virulence le thème de l’immigration. Il réaffirme son opposition au droit de vote des étrangers, déclarant que « séparer le droit de vote de la citoyenneté, c'est porter atteinte à la République. C'est ouvrir la voie au vote communautaire ». À propos de l’identité nationale, et notamment de la polémique sur l’abattage halal (que Marine Le Pen dénonçait quelques jours plus tôt comme étant systématique pour toute la viande française) « Il faut considérer nos jours fériés, la place qu'occupent dans nos villages les clochers de nos églises, nos habitudes alimentaires [...], non comme des faits religieux mais comme des faits de civilisation », allant jusqu’à dire que, si elle pouvait être un « atout », l’immigration pouvait aussi être un « problème ». > Lundi 5 mars 2012 – Lors d’un point presse, Dominique de Villepin affirme avoir récolté 420 parrainages, et se battre pour obtenir les 80 manquants avant la date butoir du 16 mars. S’il ne peut être candidat, il promet de s’engager. Il ne précise pas en faveur de qui, mais montre d’évidentes sympathies à l’égard du président sortant, notamment au sujet de l’un de ses points forts du moment, le vote des étrangers. « Je n'ai jamais été favorable au vote des étrangers aux élections municipales car je lie la citoyenneté et le droit de vote. Il faut préserver ce lien très fort. », déclare l’ancien président de République solidaire. > Mardi 6 mars 2012 – Interrogé par Le Figaro, Bernard Accoyer, président de l’Assemblée nationale, affirme à propos de la politique fiscale de François Hollande que « ce sont bien tous les Français qui paieront ce choc fiscal sans précédent. ». 30 > Mercredi 7 mars 2012 – Invité de l’émission Des Paroles et des Actes sur France 2, Nicolas Sarkozy assume ses propos en matière d’immigration qui ont lancé la polémique sur sa course aux voix FN. « Si Mme Le Pen dit que le ciel est bleu, je ne vais pas dire le contraire », ironise-t-il, « Si Mme Le Pen dit « j'aime la France », moi aussi j'aime la France. » François Bayrou reçoit le soutien officiel de 18 sénateurs centristes. Le président du MoDem y voit « une première étape du rassemblement des centres ». Il reçoit en outre le soutien de Philippe Douste-Blazy, ancien ministre désormais secrétaire général adjoint des Nations-Unies. > Jeudi 8 mars 2012 – Marine Le Pen affirme qu’il lui manque encore une trentaine de parrainages, à huit jours de la date limite. Selon le Front national, cela serait principalement dû à un grand nombre de désistements d’élus qui avaient initialement promis leurs parrainages à la candidate d’extrêmedroite. > Vendredi 9 mars 2012 – En déplacement en Pologne, François Hollande essuie un nouveau refus de la part d’un dirigeant conservateur, le Premier ministre Donald Tusk ne le recevant pas. En revanche, le candidat socialiste rencontre le président, Bronislaw Komorowski, et affirme que « c’était lui [qu’il] voulait rencontrer. » Je trouve tout à fait normal que les dirigeants conservateurs soient liés les uns aux autres. Ils ont travaillé ensemble, ils veulent continuer. », déclare-t-il également lors d’une conférence de presse. Sur France Info, Philippe Poutou affirme disposer de 440 parrainages, à six jours de la date limite de dépôt des formulaires. > Dimanche 11 mars 2012 – À Villepinte (Seine-Saint-Denis), Nicolas Sarkozy tient le plus important meeting de sa campagne devant plus de 25 000 personnes. Entouré de tous les responsables de l’UMP et des centristes ralliés, le président sortant prononce un discours d’une heure majoritairement consacré à son projet de renégociation des accords Schengen. Il menace en effet de sortir définitivement de l’espace Schengen si l’Europe ne fait rien pour lutter contre l’immigration clandestine dans les douze mois. Dans un discours consacré aux questions de défense, à Paris, François Hollande annonce officiellement sa volonté d’accélérer le retrait des troupes françaises d’Afghanistan. Il voudrait l’achever avant la fin 2012, soit un an plus tôt que ne le prévoit Nicolas Sarkozy, lui-même ayant avancé d’un an l’échéance par rapport au calendrier élaboré par les États-Unis. > Lundi 12 mars 2012 – Sur TF1, Nicolas Sarkozy annonce une nouvelle mesure destinée à lutter contre l’exil fiscal. « Je souhaite que la fiscalité et la nationalité soient désormais liées. », affirme-t-il, avant d’énoncer la mesure : « Tout exilé fiscal qui est parti à l'étranger dans le seul but d'échapper à l'impôt français devra déclarer à l'administration française ce qu'il a payé comme impôt à l'étranger. Et si c'est inférieur à ce qu'il aurait payé sur ses revenus de son capital en France, on lui fera payer la différence. » Il rassure néanmoins les expatriés, déclarant « nous ne changerons rien pour eux ». Alors que Marine Le Pen affirme manquer d’une quinzaine de parrainages à quatre jours de la date limite, un sondage OpinionWay pour La Croix révèle que 63 % des personnes interrogées jugeraient « grave pour la démocratie » qu’elle ne puisse pas se présenter. 31 François Hollande rencontre les familles des victimes de l’attentat de Karachi et leur promet, s’il est élu, de lever le secret-défense sur cette affaire. > Mardi 13 mars 2012 – Un sondage Ifop pour Europe 1 donne pour la première fois Nicolas Sarkozy en tête du premier tour avec 28,5 % des voix, contre 27 % pour François Hollande. Dans les sondages, les deux favoris semblent désormais hors d’atteinte, Marine Le Pen descendant à 15,5 % devant Jean-Luc Mélenchon (13 %) et François Bayrou (11,5 %). Philippe Poutou affirme avoir passé la barre des 500 parrainages d’élus, même s’il rappelle qu’il faut « attendre le verdict du Conseil constitutionnel ». Marine Le Pen annonce avoir obtenu ses 500 signatures. Jean-Pierre Chevènement et son parti, le Mouvement républicain et citoyen, se rallient officiellement à François Hollande. > Mercredi 14 mars 2012 – Nicolas Dupont-Aignan dépose 708 signatures d’élus au Conseil constitutionnel, après une marche dans Paris avec ses missionnaires, l’équipe de terrain qui a aidé le candidat souverainiste à recueillir ces parrainages. > Jeudi 15 mars 2012 – Au journal de 20 heures de France 2, Dominique de Villepin annonce que « sauf miracle républicain, [il n’aura] pas les 500 parrainages requis et [il sera] donc empêché de participer à l'élection présidentielle. » À la veille de la date limite de dépôt des formulaires, « une trentaine » de signatures manquent encore à l’ex-président de République solidaire, qui n’a pas prévu de se rallier à qui que ce soit dans l’immédiat. Du 16 au 31 mars 2012 > Vendredi 16 mars 2012 – Nicolas Sarkozy évoque pour la première fois sa victoire à l’élection présidentielle, en concluant son discours au meeting de Meaux par : « Oui, on va gagner ! ». > Samedi 17 mars 2012 – Un sondage OpinionWay-Fiducial pour Le Figaro et LCI place François Hollande et Nicolas Sarkozy ex aequo au premier tour, avec chacun 27,5 % d’intentions de vote. Ils distancent toujours Marine Le Pen (16 %), François Bayrou (13 %), Jean-Luc Mélenchon (10 %) et Eva Joly (2 %). Au second tour, le candidat socialiste l’emporterait face au président sortant avec 55 % des voix. D’après Bruno Jeanbart, directeur des études politiques d’OpinionWay, Nicolas Sarkozy bénéficierait d’une dynamique en faveur du vote utile au détriment de Marine Le Pen. > Dimanche 18 mars 2012 – Invité de l’émission « Capital » sur M6, Nicolas Sarkozy annonce sa mesure principale au sujet de l’emploi des seniors : éxonérer de charges patronales l’embauche d’un chômeur de plus de 55 ans. > Lundi 19 mars 2012 – Tous les candidats décident de suspendre leur campagne suite à une fusillade ayant fait quatre morts, dont trois enfants, dans une école juive de Toulouse. « C’est une tragédie […] c’est la République tout entière qui est mobilisée pour faire face à ce drame », déclare Nicolas Sarkozy lors d’une allocution officielle à l’Élysée, indiquant qu’il suspendra sa campagne au moins 32 jusqu’au mercredi suivant. De son côté, François Hollande appelle à « une réponse commune et ferme de toute la République » face à « l’ignominie ». Le Conseil constitutionnel publie la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle 2012, après vérification des 500 parrainages. Sont candidats : Eva Joly (Europe-Écologie-Les Verts), Marine Le Pen (Front national), Nicolas Sarkozy (Union pour un mouvement populaire), Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste), Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Jacques Cheminade (Solidarité et progrès), François Bayrou (MoDem), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), François Hollande (Parti socialiste). > Mercredi 21 mars 2012 – Nicolas Sarkozy, François Hollande, Marine Le Pen, Nicolas DupontAignan et Eva Joly se rendent aux obsèques des militaires assassinés à Montauban la semaine précédente, alors que le RAID mène une opération pour arrêter l’assassin présumé, Mohammed Merah également suspecté d’être l’auteur de la tuerie à l’école juive de Toulouse. Nicolas Dupont-Aignan annonce qu’il va lancer un appel au CSA pour que les émissions politiques télévisées « ne soient pas arrêtées au moment où l'égalité des temps de parole entre les candidats devient la règle ». Le président de Debout la République trouve « scandaleux qu'il n'y ait plus de débat contradictoire avant le premier tour, alors qu'il y a eu deux débats aux heures de grande écoute pendant les primaires socialistes, qui étaient une élection privée ». « On aura un premier tour tronqué », affirme-t-il. « La vérité, c'est que ni Nicolas Sarkozy ni François Hollande ne veulent répondre à leurs contradicteurs. » Sur I-Télé, Marine Le Pen, tout en affirmant ne pas faire d’amalgame entre musulmans et fondamentalistes, estime que « le risque fondamentaliste a été sous-estimé dans notre pays », affirmant que « des groupes politico-religieux se développent face à un certain laxisme ». François Bayrou crée la polémique en disant vouloir poursuivre la campagne malgré les attentats de Toulouse, et surtout en en tenant pour responsable « l’état d’une société » dont les dirigeants « montrent du doigt » une partie de la population et feraient « flamber les passions ». Face à la fronde qui s’élève contre lui, le candidat du MoDem dit ne pas comprendre et ne pas accepter ces critiques. « Il y a des années que l'intolérance progresse dans une société française de plus en plus violente et toujours plus à la merci d'une explosion ! » affirme le leader centriste. « Pour moi, le rôle des responsables politiques, c'est d'apaiser la société dont ils ont la charge et de faire progresser la compréhension réciproque entre Français. » Nathalie Arthaud, qui refuse également de suspendre sa campagne dénonce « une comédie de l’unité nationale ». > Jeudi 22 mars 2012 – Nicolas Sarkozy et François Hollande reprennent leur campagne par des meetings, à Strasbourg pour le président sortant et à Aurillac pour le candidat socialiste. Selon un proche de François Hollande, « le choix se fera entre Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry » pour occuper Matignon si le camp socialiste l’emporte. D’après cette source, citée par Le Figaro, « la piste Fabius, évoquée par certains, n’existe pas. » Jean-Marc Ayrault, député maire de Nantes et président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, serait le favori, mais Martine Aubry, plus à gauche, pourrait lui être préférée dans le cas où Jean-Luc Mélenchon obtiendrait un score important le soir du premier tour. 33 > Vendredi 23 mars 2012 – Dans un sondage BVA-RTL, Jean-Luc Mélenchon passe devant Marine Le Pen avec 14 % des intentions de vote, la candidate du Front national descendant à 13 %, devant François Bayrou à 12 %. Dans une brochure de seize pages résumant les mesures principales du programme de Marine Le Pen, celle-ci s’engage à soumettre la sortie de l’euro à un référendum. La consultation du peuple à ce sujet, jusqu’alors, ne figurait pas officiellement dans le programme de la candidate FN. Nicolas Sarkozy se rend à Valenciennes (Nord), dans la circonscription de Jean-Louis Borloo, où il reçoit le soutien actif de ce dernier, un ralliement très attendu à l’UMP, notamment après que des pressions internes au Parti Radical aient contraint l’ancien ministre de l’Écologie à ne pas être présent au meeting de Villepinte. > Dimanche 25 mars 2012 – En meeting à Nantes, Marine Le Pen s’attaque violemment à l’islam radical, qu’elle promet de « mettre à genou ». Selon la présidente du FN, « Mohammed Merah n’est peut-être que la partie émergée de l’iceberg » et il symbolise « le début de l’avancée du fascisme vert dans notre pays ». Elle s’engage à faire voter la présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre, l’imposition d’un bracelet électronique à toute personne revenant d’un « séjour suspect en Afghanistan » et l’inspection systématique de toutes les caves de banlieue. Sur Radio France Politique, Florian Philippot, directeur de campagne de Marine Le Pen, déclare qu’il n’y aura pas de ralliement du Front national au second tour en cas de duel Sarkozy-Hollande. Au Zénith de Paris, François Bayrou tient son grand meeting parisien devant plus de 6000 personnes > Lundi 26 mars 2012 – Selon un proche de François Hollande, « si les conditions le permettent […] François Hollande serait très déterminé, et le congrès de Versailles modifierait donc la Constitution pour accorder les droit de vote aux étrangers. » > Mardi 27 mars 2012 – Invitée du « Talk 2012 Orange-Le Figaro », la ministre du Budget Valérie Pécresse considère le nomination de François Bayrou à Matignon comme une éventualité possible en cas de victoire de Nicolas Sarkozy. « Tout est possible ! Cela dépendra des accords du second tour », déclare-t-elle, ajoutant « ce que je remarque, c'est que ses thématiques sont celles qui sont les nôtres, que ce soit sur l'éducation, la dette, la formation des chômeurs ou sur l'Europe, il y a de grandes similitudes. » > Mercredi 28 mars 2012 – La nouvelle vague du baromètre OpinionWay-Fiducial pour Le Figaro et LCI donne pour la première Nicolas Sarkozy en tête au premier tour avec 28 % des intentions de vote, devant François Hollande (27 %), Marine Le Pen (17 %), François Bayrou (12 %) et Jean-Luc Mélenchon (11 %). Au second tour, François Hollande est crédité de 54 % d’intentions de vote contre 46 % pour Nicolas Sarkozy, l’écart le plus réduit depuis le lancement du baromètre en novembre 2011. > Jeudi 29 mars 2012 – Marine Le Pen, François Bayrou, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Eva Joly, Nicolas Dupont-Aignan et Jacques Cheminade assistent tous au congrès de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), au Palais des Congrès de Montpellier, au cours duquel chacun s’exprime quinze minutes et échange des questions-réponses avec l’assistance pendant cinq minutes. 34 > Vendredi 30 mars 2012 – Nicolas Sarkozy annonce sur Europe 1 l’arrestation pour expulsion d’une vingtaine d’islamistes radicaux, suite à l’affaire Mohammed Merah. Lors de la présentation de son programme de défense « souverain et altermondialiste », Jean-Luc Mélenchon se prononce en faveur d’une sortie immédiate de l’Otan. Sur ce point comme sur d’autres, il se dit « en désaccord complet » en matière de défense avec le PS. Nicolas Dupont-Aignan souhaite organiser un grand débat contradictoire entre les neuf candidats à l’élection présidentielle, et envoie dans ce but une invitation à chacun d’eux. Dans le cas où un tel débat ne serait pas organisé, il s’agirait selon le candidat souverainiste d’un « déni de démocratie dont semblent se contenter les responsables du PS et de l’UMP. » Lors d’un meeting à Nice, Marine Le Pen demande la dissolution de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), dont le congrès est prévu du 6 au 9 avril 2012. « Il faut prendre sans tarder et sans faiblesse des mesures drastiques contre l’islam radical », a justifié la candidate FN. Du 1er au 15 avril 2012 > Dimanche 1er avril 2012 – Laurence Parisot, présidente du Medef, apporte son soutien à Nicolas Sarkozy sur Europe 1. « On ne mesure pas assez tout ce qui a été fait ces dernières années, a-t-elle indiqué. Le bilan de Nicolas Sarkozy n'est pas un boulet mais un boulot extraordinaire. Il faut continuer le travail effectué ces cinq dernières années. », déclare-t-elle avant d’affirmer qu’avec François Hollande, « on va dans le mur ». En meeting à Grigny (Essonne), Jean-Luc Mélenchon s’en prend au PS, dont il essuie des critiques depuis plusieurs jours, notamment de la part du maire socialiste de Lyon Gérard Collomb qui avait déclaré que le candidat du Front de gauche proposait « ce qui a échoué au Cambodge ». « Qu’est-ce que ça signifie, ce tir de barrage incroyable ? Qu'est-ce que cela veut dire, de s'en prendre à moi quand on est de gauche ? Occupez-vous de l'extrême droite, occupez-vous de Sarkozy, fichez-nous la paix », a tonné le candidat d’extrême gauche. En déplacement en Corse, François Bayrou accuse Nicolas Sarkozy et François Hollande de « déni de réalité » et de « non-assistance à pays en danger ». > Lundi 2 avril 2012 – Lors d’un discours prononcé au siège de la CGPME, François Hollande promet « une nouvelle donne, un nouveau cadre fiscal et réglementaire » aux patrons de PME. Le candidat socialiste s’engage à garantir la non-rétroactivité des lois – que la CGPME considère comme une mesure prioritaire – et à créer un « principe de spécificité PME » qui sera imposé à toutes les lois s’il est élu président, ainsi qu’un taux d’imposition progressif en fonction de la taille de l’entreprise, et modulable « selon que les bénéfices dégagés sont redistribués aux actionnaires ou réinvestis. » Harlem Désir, numéro deux du PS, et Christophe Borgel, en charge des investitures, menacent tous deux d’exclure Arnaud Montebourg du PS après que celui-ci a, la veille, sur BFMTV, remis en question l’accord PS-Europe Écologie pour les législatives. 35 > Mardi 3 avril 2012 – François Hollande provoque l’indignation de la droite en déclarant à propos de Nicolas Sarkozy : « on va le taper ». François Fillon rappelle que l’élection présidentielle n’est pas « une bagarre de rue » et que « ce n’est pas en jouant les gros durs qu’on élève le débat ». De son côté, Nicolas Sarkozy raille son rival et confie à son entourage : « j’ai vraiment hâte d’être au débat d’entre-deux-tours, je vais l’atomiser ! ». François Bayrou, en faveur d’un débat opposant les dix candidats avant le premier tour à l’instar de Nicolas Dupont-Aignan et de tous les candidats à l’exception des deux favoris, dénonce sur RTL « une entente clandestine entre François Hollande et Nicolas Sarkozy pour ne pas débattre ». Plus tard, sur LCP-La Chaîne parlementaire, il accuse également les médias de « ne pas faire leur boulot ». > Mercredi 4 avril 2012 – François Hollande publie une brochure de quatre pages détaillant sa « feuille de route » pour les cent premiers jours de son mandat, s’il est élu le 6 mai. La première mesure serait « la réduction de la rémunération du chef de l’État et des membres du gouvernement de 30 % ». En outre, le candidat PS prévoit de faire voter avant juillet 2012 son projet fiscal, prévoyant une hausse d’impôts de 50 milliards d’euros. Nicolas Sarkozy est en déplacement à l’île de la Réunion, que François Hollande visitait la veille. Le président sortant promet notamment l’exonération totale de charges pour l’embauche d’un employé de moins de 25 ans, dans un département où le chômage des jeunes dépasse 60 %. > Jeudi 5 avril 2012 – Lors d’une conférence de presse, Nicolas Sarkozy présente une « Lettre au peuple français » qui, d’après Le Figaro, « insiste davantage sur la philosophie de son projet que sur les mesures concrètes ». Le soir même, lors d’un meeting de François Hollande à Nice, Najat VallaudBelkakem et Bruno Le Roux, porte-parole du candidat socialiste, évoquent « une montagne ayant accouché d’une souris pathétique », « un candidat autiste par rapport à son bilan » et « un embrouillamini de propositions sans aucune cohérence ». Invitée du Talk Orange-Le Figaro, Marine Le Pen attaque Jean-Luc Mélenchon, affirmant qu’il « joue exactement le même rôle que celui qui avait été réclamé à Bernard Tapie : insulter et lutter exclusivement contre le Front national et jouer le populo du PS » et ajoutant qu’il « participe intégralement du système qu’il est censé combattre. » > Vendredi 6 avril 2012 – En campagne dans les quartiers difficiles de la banlieue parisienne, François Hollande mise avec succès sur l’antisarkozysme, son discours à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) étant notamment interrompu par la foule scandant : « Sarkozy, à la porte ! » > Dimanche 8 avril 2012 – Dans une interview accordée au Journal du Dimanche, Nicolas Sarkozy se prononce contre l’idée d’un débat opposant les dix candidats, mais « prêt à participer à deux débats » entre les deux tours. Tendant la main aux électeurs de François Bayrou, il attaque à nouveau François Hollande, qui est selon lui « otage de Jean-Luc Mélenchon après avoir été celui d'Eva Joly et des factions du Parti socialiste ». > Mardi 10 avril 2012 – À la suite de François Hollande, Nicolas Sarkozy effectue une visite surprise dans les quartiers sensibles, à Drancy (Seine-Saint-Denis). Il y dénonce l’absence de propositions du candidat PS lors de son passage dans les banlieues : « La prochaine fois, il restera moins longtemps et sortira plus d'idées, a-t-il ironisé. Il y a ceux qui parlent et exploitent la misère et ceux qui font. » Le président-candidat rencontre également des représentants religieux avec qui il s’entretient de 36 l’affaire Merah, et tient un discours protecteur pour l’islam : « L'Islam de France est la deuxième religion de France. C'est une religion de paix [...]. Tout ce qui peut être fait pour éviter les amalgames sera fait. » > Jeudi 12 avril 2012 – En déplacement à Clermont-Ferrand, François Hollande reçoit le soutien actif de Robert Hue. « Une partie de l'électorat communiste ne se retrouve pas dans la candidature Mélenchon », affirme l’ancien numéro un du Parti communiste, qui appelle à « rassembler le plus largement possible dès le premier tour. L'éparpillement, c'est courir un risque […] La vraie radicalité, ce n'est pas celle qui se complaît dans une phraséologie pseudo-révolutionnaire », ajoute-t-il à l’intention du candidat du Front de gauche. Invité du Talk Orange-Le Figaro, Arnaud Montebourg se dit persuadé que Jean-Luc Mélenchon va « refluer » et qu’une partie de ses électeurs se reporteront sur François Hollande dès le premier tour. En outre, l’ancien candidat aux primaires socialistes estime qu’il n’y a « pas de négociation à avoir » avec le Front de gauche dans l’entre-deux-tours, rappelant que « l’histoire des gauches, c’est leur union ». Invité de l’émission Des Paroles et des Actes sur France 2, François Bayrou affirme que « le modèle social français et menacé au-delà de quelques mois », avant de proposer « une stratégie nationale des filières (bois, textiles…) pour regagner les parts de marché perdues ». > Vendredi 13 avril 2012 – Jean-Luc Mélenchon révèle qu’il envisage de se présenter aux législatives dans la sixième circonscription de Paris, contre Cécile Duflot, secrétaire nationale d’Europe-Écologie Les Verts. Nicolas Dupont-Aignan annonce son projet de présenter plus de 400 candidats aux élections législatives. En outre, il adresse une même critique à François Hollande et Nicolas Sarkozy : « ils se sont mis dans la main des marchés financiers […]. L’euro est leur tombeau. Sarkozy et Hollande ne l’ont pas compris. » > Dimanche 15 avril 2012 – Place de la Concorde à Paris, Nicolas Sarkozy tient le plus grand meeting de sa campagne. Devant 80 000 à 100 000 personnes selon l’UMP, le président sortant lance un appel à « la majorité silencieuse » et annonce un « nouveau modèle social », fondé sur l'organisation d'un « nouveau modèle de croissance » afin d' « organiser les conditions des nouvelles trente glorieuses du XXIe siècle ». À Vincennes, François Hollande tient lui aussi son plus grand meeting de campagne, devant 100 000 personnes selon le PS. « Jusqu'au bout j'irai chercher ces électeurs pour les sortir de leur isolement et pour les appeler fièrement à construire leur avenir avec nous », déclare le candidat socialiste, se disant par ailleurs conscient « des embûches » et « même des pièges » qui l’attendent encore avant le premier tour. Jean-Luc Mélenchon est en meeting à Marseille, devant plus de 50 000 personnes (120 000 selon le Front de gauche). Sur la plage du Prado, il tient un discours sur le métissage qu’il appelle de ses vœux, affirmant notamment qu’il n’y a « pas d’avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères ». 37 En meeting à Hénin-Beaumont devant 1700 personnes, Marine Le Pen tente de décrédibiliser les grands meetings des deux favoris, raillant « les bobos venus, après le brunch, au spectacle de la Concorde avant de filer en Velib' à Vincennes voir si François a une cravate plus cool que Nicolas. » Du 16 au 30 avril 2012 > Lundi 16 avril 2012 – François Bayrou, sur Europe 1, affirme toujours que les jeux ne sont pas faits pour le premier tour. « Plus de 60 % des Français ne veulent pas d'un second tour Hollande-Sarkozy. Et pourtant, on les tympanise tous les jours avec un vote prédécidé (sic)», dénonce le leader du MoDem. Dans la cour des Invalides, Nicolas Sarkozy, François Hollande, François Bayrou et Eva Joly assistent aux obsèques du résistant Raymond Aubrac, décédé le 10 avril à l’âge de 97 ans. > Mardi 17 avril 2012 – Martin Hirsch, ex-Haut-commissaire aux Solidarités actives de Nicolas Sarkozy, s’attire les foudres des autres membres du gouvernement en annonçant son intention de voter François Hollande au premier tour. Avant lui, Fadela Amara, ex secrétaire d’État à la Ville, avait déjà annoncé la même démarche au journal Libération. En déplacement à Morlaix (Finistère), Nicolas Sarkozy revient, lors d’une allocution, à l’un de ses thèmes de campagne initiaux, les racines chrétiennes de la France. « En Bretagne, ou il y a tant d'églises et de chapelles, vous pouvez aller à la messe ou pas. Mais savoir d'où l'on vient, qui l'on est, ça permet ensuite de tendre la main aux autres », déclare le président-candidat. Marine Le Pen tient son dernier meeting de campagne au Zénith de Paris, devant 7000 personnes. Dans son discours, elle affirme que la défaite de Nicolas Sarkozy est inéluctable et qu’elle représente le vrai « vote utile » à droite. Les derniers sondages la situent légèrement en hausse, entre 14 et 17 % des intentions de vote. Le matin même, Bruno Gollnisch, son ancien rival pour la présidence du Front national, avait réaffirmé son soutien à la candidate FN et regretté, dans un bille posté sur son blog, que Nicolas Dupont-Aignan choisisse de faire cavalier seul plutôt que de se rallier à Marine Le Pen, dont il estime que le programme est largement similaire. Lors de son dernier meeting de campagne au Bataclan, à Paris, Nicolas Dupont-Aignan appelle ses partisans à « ne pas donner un chèque en blanc à ceux qui ont gouverné la France pendant trente ans. » Crédité de 1 % d’intentions de vote dans les sondages, le candidat souverainiste estime « avoir gagné la bataille idéologique » et être le seul à avoir mené « une vraie campagne ». > Mercredi 18 avril 2012 – Dans Le Figaro, Hervé Morin, président du Nouveau Centre rallié à Nicolas Sarkozy, demande à François Bayrou « d’appeler à voter pour Nicolas Sarkozy ». Le candidat du MoDem est crédité de 11 % d’intentions de vote dans la plupart des sondages récents. Très sollicité par la droite comme par la gauche, François Bayrou « refuse obstinément de [se] laisser attirer dans un débat de second tour », ce qui, selon lui, « signifierait accepter la bipolarisation de la vie politique française ». 38 Philippe Poutou accuse la CGT, dont il est membre, de « faire campagne pour Jean-Luc Mélenchon » en lui apportant « un soutien logistique ». François Hollande annonce la création, s’il est élu, de 1000 postes supplémentaires de professeurs des écoles dès la rentrée de septembre 2012. > Jeudi 19 avril 2012 – Nicolas Sarkozy s’en prend violemment à la règle du CSA, qui impose depuis le 9 avril une stricte égalité du temps de parole et d’antenne entre les dix candidats. « La conception de l'égalité à la française, c'est neuf contre un ! », s’indigne le président sortant, avant de railler ses plus petits concurrents : « Je passe à la télévision à des heures extraordinaires entre des personnes que je ne connais pas, qui viennent tous les cinq ans, comme une forme de Festival de Cannes. […] Quels sont ces personnages à qui on donne des temps de parole extraordinaires, qu'on n'a pas vus avant, qu'on ne verra pas après ? Quelle curieuse façon d'exprimer la démocratie ! » François Hollande, en déplacement à Bordeaux pour son dernier meeting, affirme qu’il n’y aura aucune négociation avec le reste de la gauche : « Il n'y a pas de place dans une présidentielle pour une négociation entre partis. Pas de troc, de concession, d'échanges. » Sur France 2, Jean-Luc Mélenchon exclut d’entrer au gouvernement en cas de victoire de François Hollande : « Je ne vois pas comment nous irions dans un gouvernement dans lequel François Hollande a dit que son programme, c'est à prendre ou à laisser. Dans ces conditions, on laisse. » Le candidat du Front de gauche tient le soir même son dernier meeting de campagne porte de Versailles, à Paris. Il y appelle à voter pour lui contre Marine Le Pen. > Dimanche 22 avril 2012 – Nicolas Sarkozy s’exprime devant les militants de l’UMP, salle de la Mutualité à Paris. Il se félicite de la forte participation, estimant que « les Français ont pris la mesure d’un choix historique ». Analysant immédiatement un « vote de crise », le président-candidat oriente son allocution en direction des électeurs du Front national, mettant en avant ses thèmes de campagne les plus droitiers, immigration et « amour de la patrie ». Jugeant, devant les journalistes, la victoire « tout à fait jouable », il crée la surprise en demandant à son rival pas moins de trois débats télévisés d’entre-deux-tours. À 21 heures, à la salle Equinoxe dans le XVe arrondissement de Paris, Marine Le Pen donne une allocution suite à l’annonce des résultats. Forte du plus haut score atteint par le FN au premier tour d’une élection présidentielle, la présidente estime que sont parti est désormais « la seule et véritable opposition à gauche ». Déclarant que « le premier tour n’est pas une fin en soi, mais un commencement », la présidente du Front national appelle à « un rassemblement des patriotes de droite comme de gauche, des amoureux de la France et de l’exception française ». Mettant déjà le cap sur les élections législatives, Louis Aliot, vice-président du parti, affirme que « ce qui permettrait de dire que la démocratie française, et le renouveau du peuple, est en marche, ce serait qu'il y ait un groupe parlementaire du Front national. » François Bayrou, qui n’a pas atteint les 10 %, se dit « déçu du résultat ». Lors de son allocution, il annonce qu’il ne donnera pas de consignes de vote avant quelques jours. D’après son entourage, le président du MoDem pourrait bien ne se prononcer en faveur d’aucun des deux candidats. Dès l’annonce des premières estimations, Eva Joly appelle « tous celles et ceux qui ont voté pour [elle] et au-delà à se rassembler derrière la candidature de François Hollande. » 39 Jean-Luc Mélenchon, après l’annonce des résultats, appelle à « battre Nicolas Sarkozy » au second tour. Bertrand Delanoë, maire socialiste de Paris, se réjouit du faible score de Marine Le Pen dans la capitale. « Marine Le Pen à 6 %, c'est un bonheur que je ne peux pas dissimuler ! », déclare-t-il. Avec 34,8 % des voix, François Hollande est, en outre, le premier candidat de gauche à arriver en tête à Paris lors du premier tour d’une élection présidentielle. Dans la soirée, François Hollande refuse catégoriquement l’idée des trois débats proposée par Nicolas Sarkozy. « Comme Nicolas Sarkozy est en mauvaise posture, il voudrait changer la règle. Eh bien, on ne change pas la règle quand on est un mauvais élève. Quand on a eu une mauvaise note, on ne demande pas à changer de professeur ! », lance-t-il à l’attention de son rival. > Lundi 23 avril 2012 – L’UMP s’en prend à François Hollande suite à son refus de participer à trois débats, Nicolas Sarkozy en tête. « Lorsque François Hollande débattait tranquillement entre camarades socialistes, il proposait trois débats, rappelle le président sortant. Maintenant, il s'agit de débattre devant les Français, projet contre projet, personnalité contre personnalité, expérience contre expérience. Les Français ont le droit de savoir, M. Hollande ne doit pas fuir. ». Laurent Wauquiez se montre plus indigné encore : « Hollande refuse de faire trois débats de transparence devant les Français. Quel mépris à l'égard des électeurs ! C'est Tartuffe fait roi ! ». Pour Nathalie Kosciusko-Morizet encore, « François Hollande cherche tous les arguments pour fuir le débat ». Côté socialiste, Manuel Valls ne voit pas pourquoi François Hollande devrait « céder au caprice de Nicolas Sarkozy ». Les premiers sondages de l’entre-deux-tours donnent tous François Hollande largement gagnant. Le candidat socialiste s’imposerait avec 53 % des voix pour BVA, 54 % pour Ipsos, 55 % pour Harris Interactive, 54,5 % selon l’Ifop et 56 % selon CSA. Sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon réaffirme sa position déclarée dimanche soir : « En aucun cas, nous ne nous «rallions» ni ne «soutenons» F. Hollande. Nous continuons pleinement le mouvement insurrectionnel. Le bulletin Hollande, nous ne ferons que l'utiliser momentanément pour barrer la route à la droite extrême de Sarkozy. » En déplacement en Bretagne, François Hollande rend Nicolas Sarkozy responsable de la percée du Front national au premier tour. « Le responsable de la montée de l'extrême droite, c'est celui qui a utilisé parfois les mots de l'extrême droite pour essayer de contrecarrer sa progression », affirme-t-il. « C'est celui qui depuis cinq ans a fracturé un certain nombre de droits fondamentaux. C'est celui qui a laissé le chômage atteindre 10 % de la population active. C'est celui qui a laissé faire le libreéchange [...] et qui n'a pas dominé la finance. » François Bayrou annonce qu’il donnera ses consignes de vote le 3 mai, au lendemain du débat télévisé entre les deux candidats. > Mardi 24 avril 2012 – François Hollande affirme dans Libération que « le vote FN a changé de nature entre 2002 et 2012 ». Pour le candidat socialiste, une bonne partie de l’électorat de Marine Le Pen « vient de la gauche et devrait se retrouver du côté du progrès, de l'égalité, du changement, de l'effort partagé, de la justice, parce qu'il est contre les privilèges, contre la mondialisation financière, contre une Europe défaillante. » Le rival de Nicolas Sarkozy se fait ainsi un devoir de les ramener à 40 gauche. « À moi de les convaincre que c'est la gauche qui les défend, a-t-il poursuivi. C'est ma responsabilité de m'adresser tout de suite à ces électeurs qui n'adhèrent pas forcément aux idées du FN mais qui expriment, avant tout, une colère sociale. » En déplacement à Longjumeau (Essonne), Nicolas Sarkozy part lui aussi à la conquête des électeurs du FN. Jugeant le parti d’extrême droite « compatible avec la République », le président candidat affirme que « ce vote n'est pas répréhensible. S'il l'était, la République lui aurait interdit de se présenter. ». Le président sortant n’a pas caché son intention de « tirer les conséquences » de ce vote, en prenant « des engagements suffisamment précis pour que les électeurs [du FN] sachent qu'on a compris leur message ». À l’espace Maucassin, à Paris, Nicolas Sarkozy tient une réunion en urgence devant les parlementaires pour clarifier le discours de l’UMP au sujet du FN. « Il ne faut pas répondre à la question piège sur un deuxième tour PS-FN, a-t-il ordonné. M. Hollande peut discuter de façon honteuse avec l'extrême gauche la plus radicale, et ça, c'est la démocratie, et vous vous seriez sommés de dire pour qui vous voteriez en cas de duel FN-PS ! C'est seulement un piège. C'est un cadeau à Marine Le Pen. Après, elle n'a qu'à aller aux 20 heures et dire «regardez, ce sont tous les mêmes» ! ». Cette consigne fait suite aux déclarations de Chantal Jouanno qui, le matin même, avait affirmé qu’en cas de duel PS-FN, sa « responsabilité » serait de « voter PS ». François Hollande refuse toujours de participer à plus d’un débat avec Nicolas Sarkozy, malgré la proposition commune d’Europe 1, RTL, RMC et France Inter d’en organiser un avant la fin de la semaine, qui serait diffusé sur les quatre antennes. L’UMP s’en indigne toujours, à l’image de Franck Riester, député de Seine-et-Marne, qui dénonce « l’attitude méprisante de François Hollande, qui ne cesse de refuser tous les débats qui lui sont proposés. » Sur France Bleu, Gilbert Collard, président du comité de soutien à Marine Le Pen, annonce que la président du FN appellera « probablement à voter blanc ». La troisième candidate du premier tour s’exprimera officiellement à ce sujet le 1er mai. > Mercredi 25 avril 2012 – Eric Ciotti, député UMP des Alpes Maritime, dénonce « l'attitude complice et irresponsable du Parti socialiste et de son candidat » après l’appel en faveur de François Hollande lancé par de nombreux représentants religieux, qui réunirait plus de 700 mosquées. L’initiative a été lancée par Abderrahmane Dahmane, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy pour les questions de diversité, éconduit en 2011. L’UMP clarifie sa position vis-à-vis du FN. Sur France Info, Nicolas Sarkozy assure qu’il n’y aura « pas d’accord » et « pas de ministre » issu du parti de Marine Le Pen s’il est réélu. Valérie Pécresse, porteparole du gouvernement, estime que le parti d’extrême droite est un « ennemi » de la majorité. Sur Europe 1, François Baroin affirme qu’« il n'y a pas, il n'y a jamais eu et il n'y aura pas d'alliance avec le FN ». Quant à Roselyne Bachelot, « c’est comme si on lui demandait si elle accepterait de siéger avec des gens venus de Mars. » Le président-candidat a confirmé ce choix : il n’y aura « pas d’accord », avec le Fn, « pas de ministre » issu du parti de Marine Le Pen au gouvernement s’il est élu. 41 Après que Nicolas Sarkozy a, la veille, affirmé que le Front national était « un parti démocratique », Marine Le Pen, au micro de Sud Radio, estime que « ce qui est scandaleux, c’est d’avoir dit l’inverse pendant des années ». François Bayrou dénonce la « validation de la thèse du FN » par Nicolas Sarkozy, après que le président-candidat a affirmé que « les préoccupations » des électeurs du MoDem et du FN étaient « les mêmes ». « Les propos de Nicolas Sarkozy tendant à confondre les électeurs qui ont voté pour moi et pour Marine Le Pen sont absurdes et offensants. », déclare l’ex-candidat centriste. > Jeudi 26 avril 2012 – L’ex-président de la République Valéry Giscard d’Estaing appelle à voter pour Nicolas Sarkozy dans Le Parisien. Après la mise en examen pour homicide volontaire d’un policier ayant tué un criminel multirécidiviste, Nicolas Sarkozy, en meeting au Raincy (Seine-Saint-Denis), demande « que le droit de la légitime défense évolue dans un sens plus protecteur pour les policiers et les gendarmes », évoquant la mise en place d’une « présomption de légitime défense » pour les forces de l’ordre, une proposition figurant dans le programme de Marine Le Pen. Invité de l’émission Des Paroles et des Actes, Nicolas Sarkozy se rapproche d’une proposition de Marine Le Pen, celle du retour à la peine de perpétuité réelle, déclarant : « Cela ne me choque pas, je suis allé dans ce sens avec la rétention de sûreté ». En fin d’émission, le président sortant donne un indice sur l’identité de son éventuel Premier ministre en cas de réélection. « Pour la situation actuelle de notre pays, il faut quelqu'un qui ait une certaine expérience », indique-t-il. Invité de la même émission, François Hollande revient sur la polémique soulevée par les déclarations de Nicolas Sarkozy au sujet du Front national. Selon le candidat socialiste, le FN « est autorisé dans la République et conteste un certain nombre de valeurs de la République. … Le Front national est autorisé à se présenter, note-t-il. Est-ce que son fonctionnement est démocratique ? Ça, je n'ai pas de vérification ». Sur les sujets économiques, François Hollande répond indirectement à la chancelière allemande Angel Merkel, qui a le jour même opposé une fin de non-recevoir à son projet de renégociation du traité européen de stabilité financière : « Ce n'est pas l'Allemagne qui va décider pour l'ensemble de l'Europe », assène le candidat socialiste. Le Parti socialiste s’indigne unanimement après que Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes, s’est moqué de Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande, en la surnommant « Valérie Rottweiler ». D’après Pierre Moscovici, le directeur de campagne du candidat socialiste, « Nicolas Sarkozy mène, dans l’entre-deux-tours, une campagne proche de l’indignité. Il se sent sans doute dans une situation compliquée, peut-être désespérée, utilise tous les arguments qui permettent de discréditer son adversaire quitte à proférer des mensonges les plus énormes, les plus insupportables, les plus odieux. ». En cause également, l’appel à voter Hollande de 700 mosquées, démenti le jour même par le ministère de l’Intérieur. Les « humanistes », l’aile centriste de l’UMP, publient une lettre dans laquelle ils appellent à voter Nicolas Sarkozy au second tour. Parmi les signataires figurent entre autres Jean-Pierre Raffarin, Jean Léonetti, Marc Laffineur et Chantal Jouanno. Autre signataire, Etienne Pinte, député de Yvelines, estime que l’UMP « est déjà aujourd'hui très divisée, entre la Droite populaire, la Droite sociale, la Droite humaniste ». Selon lui, en effet, la majorité « se trompe en reprenant des thématiques de 42 Marine Le Pen. … Nous sommes très gênés, ajoute-t-il. Un grand nombre de parlementaires, même s'ils ne disent rien, n'en pensent pas moins, poursuit-il. Il faut avoir le courage de dire ce sur quoi nous ne sommes pas d'accord. ». > Samedi 28 avril 2012 – Dans le journal Le Monde, Dominique de Villepin publie une tribune intitulée « La droite m’effraie, la gauche m’inquiète ! », dans laquelle il renvoie dos à dos les deux candidats du second tour, dont aucun n’est selon lui « à même d'apporter les réponses nécessaires à une crise d'une gravité exceptionnelle ». « Je ne supporte pas l'hystérie générale qui s'est emparée de l'élection dans laquelle le peuple français est pris en otage par six millions d'électeurs en colère. Aujourd'hui, tout se passe comme s'il n'y avait en France que des électeurs du Front national. », s’indigne Dominique de Villepin, qui se refuse à donner une consigne de vote pour le second tour. > Dimanche 29 avril 2012 – En meeting à Toulouse, Nicolas Sarkozy déclare que « La France n'a pas le droit à l'erreur, parce que l'erreur se paiera pendant des décennies ». Toujours donné largement perdant dans les sondages, il confie ne s’être « jamais autant battu en trente-cinq ans » et admet compter sur « la fameuse mobilisation de la dernière minute ». Sur Canal +, le président sortant affirme encore qu’« il n'y a jamais eu depuis trente-cinq ans qu’ [il est] dans la vie politique et depuis le début des années 1980, où Jean-Marie Le Pen est arrivé dans le paysage politique, la tentation, l'idée ou la tentative d'un quelconque accord avec le Front national », et répète qu’ « il n'y aura pas de ministre du Front national, il n'y aura pas d'accord avec le Front national, ils ne seront pas dans la majorité. ». François Fillon et Nicolas Sarkozy s’insurgent contre le site d’informations Mediapart, à la suite de la publication la veille par celui-ci d’un document à l’authenticité douteuse, présenté comme émanant des services secrets libyens et affirmant que le régime de Kadhafi aurait subventionné la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 à hauteur de 50 millions d’euros. Le président-candidat dénonce une « infamie » et accuse la gauche de lancer des « boules puantes […] d’une façon scandaleuse », tandis que le Premier ministre, qualifiant l’affaire de « calomnie », définit Mediapart comme « une officine financée par des riches amis de François Hollande ». En meeting à Bercy, à Paris, François Hollande durcit le ton contre son rival. « Je n'ai pas misé sur je ne sais quel ressentiment ou rancune, j'ai refusé de flatter les sentiments médiocres, de pratiquer la surenchère », assène-t-il devant 20 000 militants, dénonçant « ceux qui craquent des allumettes, qui allument des mèches, ceux qui jouent avec le feu, ceux qui mettent l'étranger au cœur de cette campagne, ceux qui mettent en cause les pauvres parce qu'ils seraient des assistés, ceux qui mettent en cause une religion qu'ils regardent avec méfiance ». Dans la perspective des élections législatives, l’alliance entre PS et Front de gauche se confirme, alors que François Hollande déclare que « Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, doit parler au président du Front de gauche pour ces questions de circonscriptions parce qu'il n'est pas question qu'il y ait un risque d'avoir un duel FN-droite aux élections législatives qui arrivent ». Dans une interview à Midi libre, Marine Le Pen estime que Nicolas Sarkozy « n’a pas respecté [ses] électeurs ». « On ne peut pas appeler mes électeurs à voter pour lui tout en disant que, dans un duel entre le Front national et le PS, on laissera passer le PS », affirme la présidente du Front national, qui renvoie une nouvelle fois dos à dos les deux candidats du second tour. En anticipation des 43 législatives, elle ajoute que « le vrai espace de liberté demain, ça va être le Parlement. Le combat, c'est là qu'il va devoir être mené. ». Du 1er au 15 mai 2012 > Mardi 1er mai 2012 – Sur RMC et BFMTV, Nicolas Sarkozy écarte l’hypothèse d’une nomination de François Bayrou à Matignon en cas de réélection, arguant qu’il serait « difficile d'avoir un premier ministre minoritaire dans la majorité parlementaire ». Cette éventualité avait notamment été évoquée par Alain Juppé et Valérie Pécresse, selon qui le chef du MoDem aurait fait « un très bon Premier ministre ». Nicolas Sarkozy prononce un grand discours en plein air, place du Trocadéro à Paris. À l’occasion de la fête du Travail, il évoque sa vision du travail en France, et s’adresse directement aux syndicats, qu’il appelle à la neutralité politique après que Bernard Thibault, chef de la CGT, a appelé à voter Hollande. « Laissez de côté les partis parce que votre rôle n'est pas de faire de la politique. Votre rôle n'est pas de défendre une idéologie, votre rôle est de défendre les salariés », leur a-t-il lancé. François Hollande est en déplacement à Nevers pour le 1er mai, afin de rendre hommage à Pierre Bérégovoy, qu’il définit comme « un ouvrier, un syndicaliste et un homme d’État ». Au cours de son allocution, il reproche à Nicolas Sarkozy d’avoir voulu organiser une « vraie fête du travail ». « Je ne peux pas accepter que le 1er Mai devienne une bataille contre le syndicalisme », déclare le candidat socialiste, qui n’accepte pas « que le candidat sortant s'arroge la valeur travail. Qui défend la valeur travail, et qui l'abîme ? ». En meeting place de l’Opéra à Paris, Marine Le Pen ne donne pas de consigne de vote explicite pour le second tour, mais annonce qu’elle votera blanc « à titre personnel ». La présidente du FN, déjà tournée vers les législatives, estime devant ses militants qu’« il n'y a plus d'élection présidentielle, elle s'est terminée ce 22 avril » et que « nous assistons maintenant à un concours de recrutement, à un entretien d'embauche pour engager un directeur des opérations de la BCE sous tutelle du FMI ». Elle a en conséquence exprimé sa position, tout en laissant ses électeurs libres de leur choix : « Je sais que certains croient encore dans un semblant de patriotisme de droite et que certains croient encore dans un semblant d'égalité et de fraternité de gauche. Je crois, moi, qu'il ne reste plus que l'illusion d'une certaine droite et l'illusion d'une certaine gauche. À titre personnel, je me détournerai de ces mirages. » > Mercredi 2 mai 2012 – Le ministre de la Défense Gérard Longuet crée la polémique après avoir accordé une interview à l’hebdomadaire d’extrême droite Minute, dans laquelle il considère Marine Le Pen comme « un interlocuteur » légitime suite à son score « très respectable » le 22 avril. Il distingue nettement la présidente du FN de son père, estimant qu’« il sera désormais possible de parler de sujets difficiles avec un interlocuteur qui n'est pas bienveillant, mais qui, au moins, n'est pas disqualifié. ». Le PS dénonce aussitôt « un numéro de racolage désespéré », mais la controverse est également à droite. Entre autres, Rachida Dati se dit « choquée » et « n’adhère absolument pas au fait qu’on puisse dire que Mme Le Pen est un interlocuteur ». 44 À 21 heures, Nicolas Sarkozy et François Hollande se retrouvent pour le débat traditionnel de l’entredeux-tours, diffusé sur cinq chaînes de télévision, dont TF1 et France 2. En deux heures et demie sont abordés les thèmes de l’emploi, de la dette, de l’Europe, de l’immigration, du nucléaire et de la politique internationale. L’ambiance est tendue entre les deux candidats, Nicolas Sarkozy traitant son adversaire de « Père-la-Vertu » et de « petit calomniateur », tandis que François Hollande accuse le président sortant d’être « toujours content de [lui] ». Le débat est suivi par 17,79 millions de téléspectateurs. > Jeudi 3 mai 2012 – Depuis son QG de campagne à Paris, François Bayrou annonce qu’il votera François Hollande au second tour, à titre personnel. Il ne donne en revanche pas de consigne de vote, évitant d’appeler ses électeurs à limiter. Le président du MoDem explique son choix en dénonçant « la course à l’extrême droite » à laquelle s’est livré, selon lui, Nicolas Sarkozy. > Vendredi mai 2012 – Les derniers sondages avant le second tour donnent toujours François Hollande nettement vainqueur, mais l’écart se resserre. Le candidat socialiste serait donc élu avec 52,5 % des voix selon Ipsos et BVA, 53 % selon CSA, Harris et Ifop et 53,5 % selon TNS-Sofres. Tous ces sondages ont été réalisés après le débat, mais avant l’annonce de la décision de François Bayrou de voter François Hollande. 45