Des agendas publics peu garnis

Transcription

Des agendas publics peu garnis
Notre chroniqueur Michel David dévoile
son bulletin de l’opposition Page A 3
◆
VO L . C V I
No 1 3 5
LE
F RANCO F OLIES H OMMAGE
À
Marques de commerce en anglais Québec
forcera la main aux détaillants Page A 3
www.ledevoir.com
DEVOIR,
LE
JEUDI
18
JUIN
◆
2015
1 , 1 3 S| +
TA X E S
= 1 , 3 0 S|
T RANSPARENCE
L A M ÔME
Des agendas
publics
peu garnis
Une importante directive
ministérielle n’est pas
suivie par tous les ministres
MARCO BÉLAIR-CIRINO
Correspondant parlementaire
à Québec
moins d’être de véritables ermites, pluÀ
sieurs ministres libéraux font fi de l’une
des mesures phares du premier ministre Phi-
les jeunes, ainsi qu’une programmation musicale qui s’étire bien au-delà du Festival, qui
aura lieu cette année du 26 juin au 4 juillet.
L’événement a un déficit accumulé de
275 000 $ sur un budget d’environ 1,5 million,
lippe Couillard en matière de transparence : la
divulgation de toutes les rencontres non sollicitées auxquelles ils participent.
Le ministre responsable de l’Accès à l’information et de la Réforme des institutions démocratiques, Jean-Marc Fournier,
a commandé aux membres du
Conseil des ministres de dévoiler toutes informations per tinentes au sujet de rencontres
fortuites avec des « acteurs non
gouvernementaux ». Il leur a
aussi demandé de diffuser leur
agenda public sur le site Web
de leur ministère respectif, Pierre
« sauf en cas de circonstances ex- Paradis
ceptionnelles ». « Nous franchissons, aujourd’hui, une première étape vers l’objectif d’être le gouvernement le plus transparent
et le plus ouvert de l’histoire du Québec », a déclaré M. Fournier en novembre 2014 à l’Assemblée nationale. « Ces nouvelles pratiques mettront à la disposition de la population québécoise
davantage d’information sur les activités du gouvernement et permettront de se forger une opinion plus éclairée quant aux activités des membres du Conseil des ministres. […] C’est de cette
façon que nous redonnerons confiance aux citoyens et aux citoyennes et que nous contribuerons à combattre le cynisme », a-t-il ajouté.
Le leader parlementaire du gouvernement donnait suite à la promesse du chef du gouvernement,
Philippe Couillard, de faire jaillir la «lumière» sur
les affaires du gouvernement. «Le meilleur remède
VOIR PA GE A 8 : NAUFRAGE
VOIR PA GE A 8 : TRANSPARENCE
PEDRO RUIZ LE DEVOIR
Les FrancoFolies ont souligné mercredi soir le centenaire de la grande dame de la chanson française Édith Piaf
lors d’un concert regroupant les voix de Yann Perreau, Florence K, Sylvie Moreau et Marie-Thérèse Fortin
notamment. Notre compte-rendu sur l’application tablette et le site Web du Devoir.
Naufrage redouté pour Petite-Vallée
Des difficultés financières menacent l’avenir du réputé Festival en chanson
PHILIPPE PAPINEAU
es chiffres en soi font peur, mais c’est le ton
du directeur du Festival en chanson de PeL
tite-Vallée, Alan Côté, qui inquiète le plus. D’habitude batailleur, fougueux, énergique, passionné,
Côté a le caquet bas au bout du fil, car même s’il
est fier de la programmation de la 33e édition de
cette fête gaspésienne, l’avenir du festival est en
danger plus que jamais, confie-t-il au Devoir.
Le Village en chanson de Petite-Vallée, c’est
un gros bateau, concède Côté, car il y a les bâtiments à gérer — comme le magnifique Théâtre
de la vieille forge —, le Camp en chanson pour
A SSURANCE - EMPLOI
A UJOURD ’ HUI
Les ex-employés
d’Aveos
obtiennent
gain de cause
Actualités › Fin du courrier à domicile à Montréal. Postes Canada
se dit maintenant ouverte à des
accommodements. Page A 4
Actualités › Cyberattaque. Les
serveurs d’Ottawa ciblés par Anonymous en représailles au projet
de loi antiterroriste. Page A 2
KARL RETTINO-PARAZELLI
Économie › Walmart, l’art d’économiser... de l’impôt. Le géant du
commerce de détail aurait placé
des actifs de 76 milliards dans
15 pays où il n’a aucun magasin.
Page B 1
rois ans après la douloureuse fermeture
d’Aveos, les ex-employés montréalais du
T
fournisseur de ser vice d’entretien aéronau-
Québécois. Deux cents ans après la défaite de Waterloo, la France elle non
plus n’entend pas à rire. Il faut dire
qu’elle a autre chose à faire puisque ce
18 juin, elle célébrera le 75e anniversaire
du célèbre appel du général de Gaulle.
Alors que l’on attend ces jours-ci 200 000
personnes sur la «morne plaine» décrite
par Victor Hugo, la France n’y enverra que
son ambassadeur à Bruxelles. À 20 kilomètres de là se déroulera pourtant pen-
tique ont finalement une raison de se réjouir.
Les travailleurs n’auront pas à rembourser la
totalité des quelque 4 millions de dollars reçus
en prestation d’assurance-emploi à la suite de
leur mise à pied, comme le réclamait la Commission de l’assurance-emploi du Canada, a appris Le Devoir.
Dans une décision rendue lundi, le Tribunal
de la sécurité sociale du Canada penche essentiellement du côté des travailleurs représentés
par l’avocat du Mouvement action-chômage de
Montréal, Me Hans Marotte. « La décision crée de
la jurisprudence et interprète des dispositions de la
loi en faveur des travailleurs, ce qui est très rare,
explique-t-il en entrevue. Le juge vient dire que
les travailleurs paient des cotisations comme on
paie une assurance auto et s’il y a un accident, on
ne doit pas chercher des moyens détournés pour les
empêcher de recevoir des prestations. »
Plusieurs centaines d’ex-employés montréalais d’Aveos vivaient dans l’incertitude après
avoir reçu une demande de remboursement de
la part de la Commission de l’assurance-emploi.
Chacun d’entre eux se voyait ainsi contraint de
remettre un montant moyen variant entre
VOIR PA GE A 8 : W A T E R L O O
VOIR PA GE A 8 : AVE OS
JOHN THYS AGENCE FRANCE-PRESSE
Reconstitution de la bataille de Ligny, la dernière victoire de Napoléon (personnifié
par Franck Samson) sur venue le 16 juin 1815, soit deux jours avant Waterloo.
B ICENTENAIRE
DE
WATERLOO
Commémoration historique
ou opération touristique ?
CHRISTIAN RIOUX
Correspondant
à Paris
Avis légaux.................. A 4
Décès............................ B 4
Météo............................ B 6
Mots croisés............... B 6
Petites annonces ...... B 4
Sudoku......................... A 2
E
n 2009, le gouvernement canadien s’était enfargé dans la
commémoration de la bataille des plaines d’Abraham.
La grande ripaille touristique
prévue à Québec par la Commission des
champs de bataille nationaux s’était butée à la mémoire d’une Conquête toujours douloureuse dans le souvenir des
A 2
L E
D E V O I R ,
L E
J E U D I
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J U I N
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ACTUALITÉS
INCONDUITE SEXUELLE DANS L’ARMÉE
Trudeau demande
le congédiement
de Lawson
Mais cet acte de contrition
ne
satisfait en rien le chef du
à Ottawa
Parti libéral du Canada (PLC),
e gouver nement doit re- Justin Trudeau, qui a ainsi apmercier « immédiatement » pelé à la démission immédiate
le chef d’état-major des Forces du général Lawson.
armées canadiennes (FAC) en
« Le commentaire du général
raison des propos qu’il a tenus Lawson est complètement inacsur l’inconduite sexuelle, selon ceptable ; en plus, ses excuses
le chef libéral Justin Trudeau.
étaient tout à fait inadéquates.
Dans une entrevue au ré- On est en 2015. Le général Lawseau anglais de Radio-Canada, son devrait être remercié imméle général Tom Lawson a dé- diatement de ses services », a-t-il
claré que les hommes étaient lancé d’un ton catégorique en
en quelque sorte programmés point de presse à Ottawa.
biologiquement pour avoir des
Le chef de l’opposition offipulsions les poussant à l’incon- cielle, Thomas Mulcair, n’est
duite sexuelle.
pas allé jusqu’à réclamer la
Il a ainsi suggéré,
tête du grand patron
lors de cet entretien Le chef libéral des FAC, qui doit de
diffusé mardi soir, que
toute façon céder sa
« cer tains pourraient estime que
place à l’automne.
croire que c’est une
Mais selon M. Mulchose raisonnable de les excuses
cair, il revient au gous’imposer [“ press
vernement d’envoyer
themselves ”] et d’im- de Lawson
le « signal clair » qu’il
poser leurs désirs aux étaient
est grand temps que
autres, mais cela ne deles choses changent
vrait pas être ainsi».
au sein des FAC.
totalement
Le général Law« Le vrai problème,
son, qui doit tirer sa inadéquates
c’est qu’à la base, le
révérence d’ici
gouvernement conserquelques semaines, a rapide- vateur ne croit pas en l’imporment présenté des excuses tance de forcer un changement
face à la controverse qu’ont de culture au niveau du harcèsuscitée ses commentaires lement sexuel au sein de nos
sur les réseaux sociaux après forces militaires », a-t-il dit.
que des extraits de l’entrevue
Invité à réagir aux propos
eurent été présentés sur In- controversés du chef d’étatternet. « Je suis désolé d’avoir major, le premier ministre Stecaractérisé maladroitement phen Harper les a dénoncés à
[…] l’inconduite sexuelle dans la Chambre des communes
les Forces ar mées cana- pendant la période des quesdiennes », a-t-il déclaré dans tions. Il a dit que ces commenun communiqué.
taires étaient « tout à fait inac« Mon commentaire sur l’at- ceptables » en plus d’être « inaptirance biologique en tant que propriés » et « offensants ».
facteur d’inconduite sexuelle
ne visait en aucun cas à disLa Presse canadienne
penser de responsabilités les
personnes ayant commis une Lire aussi › Non mon général!
inconduite », a poursuivi le nu- L’éditorial de Josée Boileau.
méro un des FAC.
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MÉLANIE MARQUIS
L
Le Bloc ne veut pas
de Fortin
Ottawa — La main tendue de
Gilles Duceppe aux anciens
bloquistes ne s’adressait pas
à Jean-François Fortin. L’appel du député de Haute-Gaspésie au chef bloquiste et
« toutes les lignes lancées […]
sont restées lettre morte », a-til déploré mercredi — une affirmation que M. Duceppe a
démentie. M. Fortin a quitté
le Bloc, à la suite de l’élec-
tion de Mario Beaulieu, et
fondé le parti Forces et Démocratie en promettant de
défendre les intérêts des régions avant tout. Avec le retour M. Duceppe, il était prêt
à discuter d’une collaboration ou d’un retour au Bloc,
si le parti endossait cette
mission. M. Fortin estime
que le Bloc préfère plutôt
« toujours se faire dire “non”
par Ottawa » pour ne pas
« laisser entendre que le fédéralisme peut fonctionner ».
Le Devoir
CHOIX DE
PARCOURS
75, 100, 125
OU 150 KM
SEAN KILPATRICK LA PRESSE CANADIENNE
Il aura fallu 35 jours au procès du sénateur Duf fy pour que le fameux chèque de Nigel Wright soit étudié.
PROCÈS DUFFY
Les 90 000 $ ont vite changé de mains
MARIE VASTEL
Correspondante parlementaire
à Ottawa
a transaction qui a coûté à
L
Mike Duf fy son poste de
sénateur et qui lui a valu 31
accusations criminelles n’a
pris que 24 heures. En une
seule journée, Nigel Wright a
versé 90 000 $ au sénateur, qui
a à son tour envoyé un chèque
au Sénat.
Il aura fallu 35 jours au procès de Mike Duffy avant que
le fameux chèque de Nigel
Wright soit étudié. Le juricomptable Mark Grenon était
de retour à la barre, mercredi,
pour présenter ses analyses
des comptes bancaires du sénateur et les transactions entourant ces 90 000 $ qui ont fait
scandale il y a deux ans.
M. Grenon a découvert que
le 25 mars 2013, Nigel Wright a
transféré 90 172,24 $ à une
firme d’avocats, qui a à son tour
versé la somme à Mike Duffy.
Ce même 25 mars, le sénateur
signait un chèque pour le receveur général du Canada, du
même montant, au cent près.
De l’avis du témoin, au moins
87% du versement de M. Duffy
— 78 200 $ — provenaient des
fonds de M. Wright. Les Duffy
n’avaient que 11 461 $ d’actifs
dans leur compte en banque
avant que n’arrive le virement
de l’ancien chef de cabinet de
Stephen Harper.
L’avocat du sénateur a rétorqué que tout l’argent versé au
gouvernement était celui de
M . Wr i g h t . C e d e r n i e r
«contrôle de façon indépendante
ses comptes bancaires et le sénateur Duffy n’a aucun contrôle »,
a insisté Donald Bayne — en insinuant que son client n’a pas
forcé la main de M. Wright, qui
de son côté ne fait face à aucune accusation.
Au départ, Mike Duffy avait
plaidé avoir remboursé le Sénat en réhypothéquant sa maison d’Ottawa. Il l’a fait, pour la
somme de 91 600 $ le 22 mars
2013. Mais ces fonds ont servi
à rembourser une partie de sa
marge de crédit (81 000 $).
M. Grenon a noté, mardi, que
les Duffy vivaient au-dessus de
leurs moyens, en pigeant dans
cette marge de crédit pour financer leur train de vie. Le couple a d’ailleurs également réhypothéqué sa demeure en 2010,
pour 47 000 $.
Mike Duf fy est accusé de
fraude, d’abus de confiance et
pale, déclarait-il au Sénat. Pourtant, depuis 2008, M. Duffy faisait ses impôts en Ontario, a
rapporté M. Grenon.
32 000 $ pour Donohue ?
Le témoin a par ailleurs révélé que Gerald Donohue avait
conservé une part des 65 000$
que le sénateur lui a versés en
contrats, pour qu’il les redistribue à son tour à une quinzaine
d’individus. L’analyse
Duffy a remboursé le receveur
des comptes bancaires des deux comgénéral dès la réception du fameux pagnies de M. Donohue indique qu’il a
chèque de Nigel Wright
seulement reversé
de corruption, en raison de ce 33 123$ sur les 65 177$ récoltés
chèque de 90 000 $, mais aussi en quatre ans. M. Grenon n’a
d’indemnités de déplacements pas su découvrir où était passée
et de logement pour sa maison la balance. Me Bayne s’oppose
d’Ottawa, qu’il affirmait ne pas au témoignage du juricomptable. Le juge Vaillancourt a achabiter à temps plein.
En 2013, M. Duffy a modifié cepté de l’entendre, pour décison dossier chez Revenu Ca- der plus tard s’il l’accepte parmi
nada pour y faire une déclara- la preuve. Me Bayne poursuit
tion de revenus en tant que ré- jeudi le contre-interrogatoire.
sidant de l’Île-du-PrinceLe Devoir
Édouard — sa province princi-
Les serveurs d’Ottawa ciblés par Anonymous
HÉLÈNE BUZZETTI
Correspondante parlementaire
à Ottawa
e projet de loi antiter roL
riste C-51 a eu une conséquence imprévue : la mise
hors ser vice, par inter mittence, de plusieurs sites Internet du gouvernement fédéral
mercredi. Le groupe militant
Anonymous a attaqué les serveurs fédéraux pour contester
l’adoption, la semaine dernière, de ce projet de loi
controversé qui accorde plus
de pouvoirs aux services d’espionnage canadiens.
Le site du Parlement cana-
«
Nous avons lancé une attaque […]
pour protester contre C-51
Le groupe Anonymous
dien (parl.gc.ca) et le guichet
unique fédéral (canada.ca) ont
notamment été affectés en début d’après-midi. Le ser vice
était revenu avant 16 h. Certains médias parlent aussi du
site de prévisions météorologiques d’Environnement Canada et de celui du Service canadien du renseignement de
»
sécurité (SCRS), mais le service est revenu assez rapidement pour qu’il ne soit pas
possible de vérifier.
L’attaque fut de type « par
déni de ser vice », confirme le
ministre responsable du
Conseil du Trésor, Tony Clement. Ce genre d’attaque
consiste à inonder un serveur
de demandes jusqu’à ce que
ce dernier ne soit plus capable
de répondre. Il ne s’agit ni
d’un vir us infor matique ni
d’une intrusion dans les serveurs qui aurait permis de voler des données. L’attaque a
aussi affecté les courriels des
ministères, indique un communiqué de presse, « et d’autres biens informatiques essentiels » non spécifiés.
Sur sa page Facebook, le
groupe Anonymous a affiché
une vidéo expliquant les raisons qui l’ont poussé à agir
ainsi. Une voix modifiée déclare qu’« aujourd’hui, le
17 juin 2015, nous avons lancé
une attaque contre le Sénat canadien et les sites Internet du
gouvernement du Canada pour
protester contre la récente adoption du projet de loi C-51, un
projet de loi qui viole la Déclaration universelle des droits de
l’Homme ». Le C-51 a été
adopté en dernière lecture par
le Sénat le 9 juin dernier.
La vidéo d’Anonymous invite les citoyens à manifester
contre le C-51 ce samedi.
« Quand l’injustice devient loi,
la résistance devient un devoir. » Le ministre Clement a
indiqué avoir été informé de la
situation. Il a invité les Canadiens à communiquer par téléphone avec le gouvernement
s’ils éprouvaient des problèmes de connexion.
Pouvoirs
Le C-51 a accordé au SCRS
le pouvoir, qu’ont déjà les policiers, de s’infiltrer dans des
réseaux possiblement terroristes pour en per turber les
activités. À la dif férence des
policiers, leurs actions ne se
solderont pas par des arrestation et mises en accusation,
ce qui fait que celles-ci resteront secrètes.
En 2012, Anonymous avait
également dif fusé une vidéo
menaçante à l’endroit du ministre Vic Toews pour contester son projet de loi C-30 autorisant les policiers à une surveillance en ligne accrue.
Le Devoir
Congédié ?
Photos : Maxime Juneau
Voyez
LANAUDIÈRE-MAURICIE
CANTONS-DE-L’EST
|
|
Samedi 20 juin » Berthierville
Samedi 12 septembre » Coaticook
EN PARTENARIAT AVEC
Inscrivez-vous maintenant » velo.qc.ca
François Gendron
avocat
LL.L., M.A., Ph.D.
Vieux Montréal 514.845.5545
L E
D E V O I R ,
L E
J E U D I
1 8
J U I N
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ACTUALITES
Bulletin
de l’opposition
MARQUES DE COMMERCE
Québec officialise les modifications
ROBER T DUTRISAC
MICHEL DAVID
lexandre Cloutier (Lac-Saint-Jean) a
été la révélation de la course à la chefferie du PQ, qui lui a valu une hausse
de popularité fulgurante. Il a fait un réel effort
pour avancer des propositions novatrices, notamment en matière d’éducation, mais il a surtout réussi à incarner aux yeux de plusieurs le
renouveau dont le parti avait besoin. A
Françoise David (Gouin) demeure la députée
québécoise la plus appréciée, selon le dernier baromètre des personnalités politiques Léger-Le Devoir-Le Journal de Montréal. Son projet de loi visant à interdire l’éviction des locataires âgés qui
sont dans l’incapacité de payer leur loyer a franchi
l’étape de l’adoption de principe. Elle est la principale artisane de la politique visant à contrer le harcèlement budgétaire à l’Assemblée nationale. A
Jean-François Lisée (Rosemont) a peut-être
quitté la course prématurément, mais il a eu le
courage d’assumer ses opinions sur la situation de
conflit d’intérêts de PKP en refusant de siéger à la
commission parlementaire sur le code d’éthique.
À l’Assemblée nationale, il a été le meilleur député
d’opposition, tous partis confondus. Il a complètement déculotté le gouvernement sur sa politique
de lutte contre l’itinérance et sur la hausse de tarifs dans les CHSLD. AFaire face à un taupin comme Gaétan Barrette
n’est pas une tâche facile. Diane Lamarre (Taillon)
a semblé un peu intimidée au départ, mais elle a
fait une critique très pertinente du projet de loi 20,
notamment en ce qui concerne la procréation assistée. Elle avait parfaitement raison de voir un retour de la «prime Bolduc» dans l’entente qui a été
signée avec les omnipraticiens. B
Contrairement à Mme Lamarre, qui est issue
du milieu de la santé, François Paradis (Lévis)
est un communicateur de métier qui donne parfois l’impression que la forme l’emporte sur le
fond, mais ses inter ventions n’en sont pas
moins efficaces. B
Le passé d’enseignant de Jean-François Roberge (Chambly) le sert bien face à François
Blais. Alors que le ministre de l’Éducation semble toujours prendre de haut l’inquiétude que
les compressions budgétaires provoquent dans
le milieu scolaire, M. Roberge semble sincèrement préoccupé par le sor t des élèves qui
éprouvent des difficultés. B
A
Correspondant parlementaire
à Québec
L
e Conseil des ministres a donné sa bénédiction, mercredi, à la ministre responsable de
la Protection et de la Promotion de la langue
française, Hélène David, pour qu’elle procède
par règlement cet automne afin de forcer les
entreprises à ajouter à leur marque de commerce en anglais un vocable en français.
Comme l’écrivait Le Devoir la semaine dernière, le gouvernement Couillard a choisi de
modifier par règlement la Charte de la langue
française (CLF) pour contrer les effets d’un jugement de la Cour supérieure de 2014,
confirmé par la Cour d’appel ce printemps, qui
avait conclu que l’Office québécois de la langue
française (OQLF) n’avait pas le pouvoir, en
vertu de la Charte, d’imposer l’affichage de descriptifs en français à des détaillants dont la
marque de commerce est seulement en anglais.
Dans cette poursuite parrainée par le Conseil
canadien du commerce de détail (CCCD), huit
multinationales avaient eu gain de cause : Best
Buy, Cur ves, Costco Wholesale, Gap, Guess,
Old Navy, Toys “R” Us et Walmart.
« Nous croyons qu’il est possible d’assurer la visibilité du français sans altérer la marque d’origine », a fait valoir Hélène David dans un point de
presse. La ministre a rappelé que les marques
de commerce sont de compétence fédérale et
bénéficient d’une protection en vertu du droit international et des traités de libre-échange.
Dans la même foulée, la procureure générale
«
Il s’agit d’une marque de courtoisie, de politesse
et surtout l’assurance collective de préservation
de notre visage francophone
»
La ministre Hélène David
du Québec, Stéphanie Vallée, a confirmé que le
gouvernement du Québec ne portera pas en appel
la décision de la Cour d’appel du 27 avril dernier.
Comme c’était le cas auparavant, il ne s’agit
pas de traduire la marque de commerce, a rappelé Hélène David. « Il s’agit plutôt de l’ajout
d’inscriptions ou de mentions en français qui
peut prendre la forme d’une description de produits ou de services, d’un slogan ou, si préféré, de
l’ajout d’un générique ou autre sans altérer la
marque de commerce d’origine. »
Début 2016
Le nouveau règlement de la CLF sera publié
dans la Gazette officielle à l’automne après son
approbation par le Conseil des ministres. Les intéressés disposeront alors de 45 jours pour formuler leurs commentaires. La ministre s’attend
à ce qu’il entre en vigueur au début de 2016. Il
contiendra des mesures transitoires : les entreprises disposeront d’un délai pour s’y conformer.
Plusieurs entreprises se sont déjà pliées à
l’exigence de l’ajout d’un descriptif à leur
marque de commerce, a-t-elle rappelé, citant les
exemples de Café Starbucks, Boutique Spring,
Mise en forme Econofitness et Crate & Barrel
Maison. D’autres ont adopté une marque en
français, comme Bureau en gros (Staples). « Il
s’agit d’une marque de courtoisie, de politesse et
surtout l’assurance collective de préservation de
notre visage francophone », a souligné la ministre.
Pour le Conseil canadien du commerce de
détail, il s’agit d’une nette victoire. « On doit saluer la décision du gouvernement de reconnaître
que les marques de commerce sont de compétence
fédérale », a déclaré au Devoir la vice-présidente
pour le Québec du CCCD, Nathalie St-Pierre.
«La ministre a été très claire. De dire […] que le
règlement ne viendra pas altérer la marque de commerce, pour nous, c’est une décision qui est sage», at-elle poursuivi. Le CCCD «travaillera avec le gouvernement » pour la rédaction du règlement qui
doit tenir compte des contraintes imposées par les
municipalités et les baux commerciaux ainsi que
de l’impact pécuniaire des changements, a mentionné Nathalie St-Pierre.
Le Devoir
◆ ◆ ◆
Por te-parole de la gauche du PQ, Mar tine
Ouellet (Vachon) avait les positions les plus
claires durant la course à la chefferie, y compris
sur l’échéancier référendaire. Elle et son collègue
Sylvain Gaudreault (Jonquière) peuvent considérer comme une victoire d’avoir vendu leur position sur le projet Énergie Est à leur nouveau chef,
qui disait pourtant la trouver simpliste. B
Stéphane Bédard (Chicoutimi) a monté la
garde efficacement durant la course à la chefferie. À titre de leader parlementaire, c’est son
devoir de défendre son chef, que les libéraux
ne lâcheront pas d’une semelle, mais ses attaques contre le jurisconsulte de l’Assemblée
nationale étaient nettement exagérées. BLe «shérif» de la CAQ, Éric Caire (La Peltrie)
a beau réclamer à répétition une enquête publique sur la gestion des projets de technologie
de l’information du gouvernement, dont il évalue
les dépassements à près de 3 milliards, le dossier
ne lève toujours pas dans l’opinion publique. C
Agnès Maltais (Taschereau) n’a eu aucun mal à
embarrasser la ministre de la Justice, Stéphanie
Vallée, avec la question du tchador, mais un peu
plus de sérénité à l’occasion ne ferait pas de tort.
Elle a cependant eu le bon réflexe en portant officiellement plainte contre la nouvelle politique de
collecte des ordures du maire Labeaume. C
◆ ◆ ◆
Il est trop facile de dénoncer les compressions budgétaires tout en insistant pour que le
déficit zéro soit atteint dès cette année. À
l’époque où il était ministre des Finances, Nicolas Marceau (Rousseau) n’était même pas venu
près de respecter son propre échéancier de retour à l’équilibre. CSpectaculaire démonstration du blocage de la
« troisième voie », la défaite dans Chauveau a été
un coup très dur coup pour François Legault
(L’Assomption), qui s’était totalement investi
dans l’élection partielle. La CAQ n’arrive pas à
se faire entendre, au point où son chef a même
admis avoir songé à quitter la politique. Ce
n’était cependant pas une raison pour passer sa
frustration sur les électeurs ni pour déclarer
qu’il avait eu de graves raisons pour retirer son
poste de leader parlementaire à Gérard Deltell
sans préciser ce qu’il lui reprochait, autorisant
ainsi tous les soupçons. D
Déjà handicapé par sa char te de la laïcité,
Bernard Drainville (Marie-Victorin) a commis
une grave erreur de positionnement dès le début de la course à la chefferie en renvoyant la
tenue d’un référendum à un deuxième mandat.
Après avoir qualifié Pierre Karl Péladeau de
« mirage » et lui avoir reproché de demander un
chèque en blanc aux membres du PQ, il s’est
rallié à sa candidature quand il a réalisé qu’il
risquait de terminer troisième, laissant en plan
les députés qui l’avaient appuyé. D
[email protected]
P.-S. Comme d’habitude, à l’instar du premier
ministre, le chef de l’opposition officielle est
dispensé de bulletin.
Des manifestants perturbent le conseil de la CSDM
ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR
Des dizaines de manifestants ont perturbé la séance du conseil des commissaires de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) mercredi soir.
Des enseignants et des employés ont d’abord manifesté contre les compressions imposées dans les écoles du territoire à l’extérieur des murs de
l’édifice de la commission scolaire. Plusieurs d’entre eux ont ensuite pris place dans la salle où se tenait la séance du conseil. Celle-ci a débuté
avec plusieurs minutes de retard en raison du bruit et des slogans lancés par les manifestants.
Les verts veulent leur chance au Québec
« Nous sommes une option pour protéger les valeurs québécoises », dit la chef
KARL RETTINO-PARAZELLI
orte de son élection lors du dernier scrutin
F
fédéral, la chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, part à la conquête du Québec. De
passage à Montréal mercredi pour lancer la
campagne québécoise de sa formation politique, elle a fait valoir que les ver ts sont les
seuls à proposer une vision cohérente en matière d’environnement.
« La stratégie du Par ti ver t au Québec est
claire : c’est d’élire des députés verts pour faire
campagne contre les pipelines et pour la sécurité
ferroviaire. Nous sommes une option pour protéger les valeurs québécoises », affirme Mme May,
fière d’annoncer que le Parti vert peut pour la
première fois compter sur un « bureau national » au Québec.
Le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral, qui peuvent aspirer au pouvoir, ont bien
sûr des propositions en matière d’environnement, mais leur appui au projet de pipeline
Énergie Est rend leur discours incohérent,
juge-t-elle.
« Je pense que lorsque les Québécois et les Québécoises vont le réaliser, ils vont voter vert pour
protéger le fleuve Saint-Laurent et pour garantir
une voix en faveur de l’environnement au sein
du Parlement canadien. »
« Comment est-ce que des partis qui se disent
en faveur de l’environnement peuvent appuyer
un avenir pétrolier pour le Québec ? On ne peut
pas dire qu’on agit pour lutter contre les change-
JACQUES NADEAU LE DEVOIR
Daniel Green, Elizabeth May et Jici Lauzon
ments climatiques tout en facilitant l’exportation
du pétrole de l’Alber ta », renchérit le chef adjoint du parti et lieutenant québécois d’Elizabeth May, l’écologiste Daniel Green.
Grandes ambitions
Le Parti vert a de grandes ambitions au Québec à l’aube de la prochaine campagne électorale fédérale. Il compte présenter des candidats
dans toutes les circonscriptions et mise sur
ceux que Mme May appelle ses « champions de
l’environnement ». En plus de M. Green, l’acteur
et humoriste Jici Lauzon, ainsi que le président
de l’Association québécoise de lutte contre la
pollution atmosphérique, André Bélisle, se pré-
senteront devant les électeurs.
Au menu lors des prochains mois : sécurité
ferroviaire, pétrole, changements climatiques
et énergies renouvelables. M. Green entend notamment démontrer qu’en protégeant l’environnement, le Québec pourrait profiter des emplois « verts » créés dans des secteurs d’avenir.
« Tout ce qu’on demande aux Québécois, c’est
de nous donner une chance. On va défendre les
intérêts du Québec à Ottawa en matière d’environnement, mais sur tout, le Québec sera plus
riche et plus en sécurité en élisant des députés
verts », dit-il.
« Les gens comprennent que chaque fois que tu
règles un problème en environnement, tu améliores l’économie et la qualité de vie des citoyens.
Les politiciens sont restés dans le XXe siècle, mais
les citoyens sont rendus au XXIe, ajoute M. Bélisle. L’expression “ développement durable ” pourrait enfin être défendue de manière réelle et non
plus théorique. »
De son côté, M. Lauzon croit que l’accroissement prévu du transport de pétrole par train crée
un «momentum» au Québec pour le Parti vert.
La chef Elizabeth May sait bien que son parti
ne dirigera pas le pays, mais précise qu’il pourrait jouer un rôle cr ucial si les électeurs lui
confient la « balance du pouvoir ». « Pour faire
une différence lors des négociations sur les changements climatiques à Paris, on doit avoir les
verts », prévient-elle.
Le Devoir
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ACTUALITÉS
Les funérailles
de Jean Doré
célébrées lundi
Les funérailles de l’ancien
maire de Montréal Jean Doré
auront lieu lundi prochain, a
confirmé Denis Coderre mercredi. L’heure de ces funérailles civiles, qui doivent se
dérouler dans le hall d’honneur
de l’hôtel de ville, reste toutefois à confirmer. D’ici là, les
Montréalais pourront rendre
hommage à l’ancien maire lors
d’une chapelle ardente à l’hôtel
de ville samedi et dimanche.
« Samedi, ce sera un moment
pour la famille, les proches et les
dignitaires. Mais dimanche, de
10 h à 20 h, ce sera chapelle ardente pour le grand public, a
précisé M. Coderre. J’invite donc
le grand public à venir dimanche pour saluer une dernière fois ce grand Montréalais. » Rappelons que Jean
Doré, qui fut maire de Montréal de 1986 à 1994, est décédé
lundi d’un cancer du pancréas
à l’âge de 70 ans.
Le Devoir
La CSDM reporte
l’adoption de son
budget au 7 juillet
Le ministère de l’Éducation a
annoncé mercredi la révision
de règles budgétaires pour faciliter le redressement exigé
dans les commissions scolaires du Québec, notamment
à la Commission scolaire de
Montréal (CSDM) sur qui
plane toujours une menace de
tutelle. Le ministère a
convenu d’un assouplissement
qu’il n’était toutefois pas en
mesure de chiffrer mercredi.
La CSDM, qui devait adopter
mercredi soir son budget fort
contesté par les parents, a reporté son vote au 7 juillet.
Le Devoir
FIN DU COURRIER À DOMICILE
POLITIQUE
JEUNESSE
Postes Canada se dit ouverte
à certains accommodements
Québec
lance sa
consultation
JEANNE CORRIVEAU
ostes Canada se dit prête à
examiner des solutions de
P
rechange aux boîtes postales
communautaires dans les
quar tiers centraux de Montréal comme elle le fait dans le
Vieux-Terrebonne et au centre-ville de Toronto. Pour l’instant toutefois, les discussions
entre Postes Canada et Montréal sont rompues et le maire
Denis Coderre accuse la société de la Couronne de n’en
faire qu’à sa tête et d’agir sans
égard pour les citoyens.
Radio-Canada rappor tait
mercredi que Postes Canada
s’était entendue avec la Ville de
Terrebonne pour poursuivre la
distribution du courrier à domicile dans la partie historique de
la Ville, faute d’espace approprié pour installer des boîtes
postales communautaires.
Postes Canada est toujours déterminée à mettre fin à la livraison du cour rier de por te en
por te, mais elle a décidé de
suspendre l’implantation de
boîtes postales en attendant de
trouver une solution. « Il y a
819 adresses touchées. On regarde s’il est possible de louer un
espace commercial », a indiqué
Anick Losier, porte-parole de
Postes Canada.
La société d’État a fait une
offre similaire à la Ville de Toronto pour un large périmètre
du centre-ville.
À Montréal, les discussions
sont difficiles. Postes Canada
reconnaît que dans des arrondissements comme Ville-Marie, le Plateau-Mont-Royal et
Rosemont–La Petite-Patrie,
l’installation de boîtes postales
uébec — Le premier miQ
nistre Philippe Couillard,
également responsable des
ment décidé de contester devant les tribunaux la décision
de Postes Canada. Entretemps, la Cour supérieure de
l’Ontario a jugé « inapplicable
et inopérant » le règlement sur
l’installation de boîtes aux lettres communautaires adopté
par la Ville de Hamilton.
Postes Canada, qui avait invoqué des pertes financières
pour justifier la fin de la livraison du courrier à domicile, a
enregistré un bénéfice avant
impôt de 24 millions au premier trimestre de 2015. Mais
Anick Losier soutient que la
quantité de courrier traité par
Postes Canada ne cesse de
baisser depuis neuf ans.
dossiers jeunesse, a lancé
mercredi une consultation visant à doter le Québec d’une
nouvelle politique destinée
aux jeunes.
Les personnes et groupes
intéressés ont jusqu’au 1er octobre pour s’exprimer sur les
orientations à privilégier autour de quatre thèmes : les
saines habitudes de vie, le décrochage scolaire, l’entrepreneuriat et la par ticipation citoyenne. Un document de
consultation est disponible sur
le site Web du Secrétariat à la
jeunesse du gouvernement.
Le 24 septembre, un événement présidé par le premier
ministre et réunissant une cinquantaine d’organismes viendra conclure la consultation et
préciser les priorités de la future politique.
Le renouvellement de cette
politique permettra de mettre
en œuvre « de nouvelles mesures pour la jeunesse », a dit
M. Couillard, en point de
presse. Dans une perspective
plus large, la politique devrait
ser vir de « référence pour l’ensemble des politiques du gouvernement pour de nombreuses années à venir ».
Force jeunesse, qui milite
pour de meilleures conditions
pour les jeunes travailleurs, a
salué mercredi l’annonce du
premier ministre, qu’elle juge
toutefois « tardive ».
Le Devoir
La Presse canadienne
MICHAËL MONNIER LE DEVOIR
Postes Canada s’est déjà entendue avec la Ville de Terrebonne pour suspendre l’implantation de
boîtes postales.
sur le domaine public ne serait
pas appropriée et qu’il faudra
envisager d’autres solutions,
comme l’installation de cases
postales dans des commerces.
« Ce qu’on cherche à faire depuis plusieurs mois, c’est
d’avoir avec Montréal les
mêmes conversations qu’on a
avec Toronto et commencer à
planifier ce qu’on pourrait
faire. » Or, dit-elle, malgré plusieurs tentatives auprès du bureau du maire Coderre, il n’a
pas été possible pour Postes
Canada d’obtenir une rencontre avec un représentant de la
Ville. « Nous, on ne veut pas
imposer nos boîtes », af firme
Mme Losier.
Denis Coder re n’accorde
aucune crédibilité aux pa-
roles des représentants de
Postes Canada. Mercredi, il a
reproché à la société de prétendr e vouloir collabor er
avec la Ville, mais d’agir sans
consultation véritable. « La
réalité, c’est qu’ils font ce
qu’ils veulent. Ils pensent que
c’est à eux autres. Ils se foutent
éperdument des citoyens. Ils ne
perdent rien pour attendre, a-til lancé. Est-ce qu’on va surtout expliquer pourquoi, de façon sauvage, ces grands
hommes et femmes de consultation devant l’Éter nel ont
déjà commencé à travailler
dans Pierrefonds et dans Lachine sans demander la permission à qui que ce soit ? »
Solidaires, les villes de la région de Montréal ont récem-
AVIS LÉGAUX ET APPELS D’OFFRES
APPEL D’OFFRES PUBLIC – TRAVAUX
Avis public
Arrondissement de Côte-des-Neiges
Notre-Dame-de-Grâce
DEMANDE DE DÉROGATION MINEURE
AVIS PUBLIC est par les présentes donné par la soussignée, Secrétaire de
l’arrondissement d’Outremont :
1º que l’arrondissement doit statuer sur une demande de dérogation mineure
reçue par la Direction de l’aménagement urbain et du patrimoine de l’arrondissement, visant l’immeuble situé au 31, avenue Belœil et portant sur
l’objet suivant :
• Autoriser l’agrandissement d’un bâtiment dérogatoire, malgré
l’article 5.3 du Règlement de zonage (1177) de l’arrondissement
d’Outremont.
2º que le conseil d’arrondissement statuera sur cette demande de dérogation
mineure au cours de sa séance ordinaire devant se tenir à 19 h le lundi,
6 juillet 2015 à la salle du conseil de l’arrondissement située au 530, avenue Davaar à Outremont;
3º qu’à cette occasion, toute personne intéressée pourra se faire entendre par
le conseil sur cette demande;
4º que dans l’éventualité où le conseil décidait d’accorder cette demande de
dérogation mineure, l’agrandissement du bâtiment dérogatoire sera réputé
conforme aux dispositions du règlement de zonage de l’arrondissement.
Pour de plus ample renseignements, veuillez vous adresser à la Direction de
l’aménagement urbain et du patrimoine au 514 495-6234.
Montréal, ce 18 juin 2015
Marie-France Paquet, avocate
Secrétaire de l’arrondissement
Avis public
DEMANDE DE DÉROGATION MINEURE
AVIS PUBLIC est par les présentes donné par la soussignée, Secrétaire de
l’arrondissement d’Outremont :
DIVISION AMÉNAGEMENT DES PARCS –
ACTIFS IMMOBILIERS
Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce, 3755,
rue Botrel
Fourniture et installation d’un nouveau plancher
de scène et travaux connexes
Soumission CDN-NDG-15-AOP-DAI-025
Des soumissions sont demandées et devront être
reçues, avant 11 heures, le lundi 13 juillet 2015, au
bureau Accès Montréal, 5160, boulevard Décarie, rezde-chaussée, Montréal (Québec), H3X 2H9. Les soumissions seront ouvertes publiquement immédiatement
après l’expiration du délai fixé pour leur réception.
Renseignements : Brigitte Lemay, gestionnaire immobilier
Téléphone : (514) 872-4140
Les documents relatifs à cet appel d’offres seront disponibles à compter du 18 juin 2015.
Des visites des lieux individuelles et facultatives auront
lieu le vendredi 26, le lundi 29 et le mardi 30 juin
2015 sur rendez-vous.
Les personnes et les entreprises intéressées par ce
contrat doivent obligatoirement se procurer les documents de soumission en s’adressant au Service électronique d’appels d’offres (SEAO) en communiquant
avec un des représentants par téléphone au 1 866 6697326 ou au 514 856-6600, ou en consultant le site Web
www.seao.ca. Les documents doivent être obtenus au
coût établi par le SEAO.
Pour être considérée, toute soumission devra être présentée sur les formulaires spécialement préparés à
cette fin dans une enveloppe cachetée, clairement identifiée, et portant l’identification fournie en annexe du
document d’appel d’offres.
La Ville de Montréal ne s’engage à accepter ni la plus
basse, ni aucune des soumissions reçues et n’assume
aucune obligation de quelque nature que ce soit envers
le ou les soumissionnaires.
Montréal, le 18 juin 2015
La secrétaire d’arrondissement substitut,
Julie Faraldo-Boulet
1º que l’arrondissement doit statuer sur une demande de dérogation mineure
reçue par la Direction de l’aménagement urbain et du patrimoine de l’arrondissement, visant l’immeuble situé au 54, avenue Elmwood et portant sur
l’objet suivant :
• Autoriser l’agrandissement d’un bâtiment dérogatoire, malgré
l’article 5.3 du Règlement de zonage (1177) de l’arrondissement
d’Outremont.
2º que le conseil d’arrondissement statuera sur cette demande de dérogation
mineure au cours de sa séance ordinaire devant se tenir à 19 h le lundi,
6 juillet 2015 à la salle du conseil de l’arrondissement située au 530, avenue
Davaar à Outremont;
3º qu’à cette occasion, toute personne intéressée pourra se faire entendre par le
conseil sur cette demande;
4º que dans l’éventualité où le conseil décidait d’accorder cette demande de
dérogation mineure, l’agrandissement du bâtiment dérogatoire sera réputé
conforme aux dispositions du règlement de zonage de l’arrondissement.
Pour de plus ample renseignements, veuillez vous adresser à la Direction de
l’aménagement urbain et du patrimoine au 514 495-6234.
Montréal, ce 18 juin 2015
Marie-France Paquet, avocate
Secrétaire de l’arrondissement
AVIS LÉGAUX & APPELS D’OFFRES • HEURES DE TOMBÉE
Les réservations doivent être faites avant 16h00 pour publication deux (2) jours plus tard.
Publications du lundi: Réservations avant 12 h 00 le vendredi
Publications du mardi: Réservations avant 16 h 00 le vendredi
Tél.: 514-985-3344 Fax: 514-985-3340 Courriel : [email protected]
Sur Internet : www.ledevoir.com/services-et-annonces/avis-publics
www.ledevoir.com/services-et-annonces/appels-d-offres
CANADA PROVINCE DE QUEBEC DISTRICT DE TERREBONNE COUR SUPERIEURE No
700-05-018070-148 No ETA11213-14 AGENCE DU REVENU
DU QUEBEC Partie demanderesse CONSTRUCTION DININNI
INC. Partie défenderesse PRENEZ
AVIS que le 30/06/2015 à 10:00
AU 1, PLACE DE LIVERDUN
LORRAINE District de TERREBONNE seront vendus par autorité
de justice les biens et effets de
CONSTRUCTION DININNI INC.
saisis en cette cause soit REMORQUE FERMEE NOIRE ENV.
12 PIEDS 2009, COFFRE A OUTILS, SCIE RONDE DEWALT,
ETC. CONDITIONS ARGENT OU
CHEQUE VISE. ANYCK LAFLAMME HUISSIER DE L'ETUDE PHILIPPE ET ASSOCIES
HUISSIERS DE JUSTICE 165
DU MOULIN ST-EUSTACHE
QUEBEC
J7R
2P5
TEL
450-491-7575
AVIS DE
CLÔTURE D'INVENTAIRE
Prenez avis de la clôture de l'inventaire des biens de la succession de Johanne Dextraze, en
son vivant domiciliée au 3277,
Desautels, Montréal Québec,
H1N 3B9, décédée à Saint-Hyacinthe le 30 novembre 2014, lequel inventaire peut être consulté par les intéressés à l'étude du
notaire soussigné au 205, 2210,
boul. du Millénaire, Saint-BasileLe-Grand, Québec, J3N 1T8.
Me Benoit Caron, notaire
AVIS À TOUS NOS ANNONCEURS
Veuillez, s’il vous plaît, prendre connaissance de votre annonce et nous signaler immédiatement toute anomalie
qui s’y serait glissée. En cas d’erreur de l’éditeur, sa responsabilité se limite au coût de la parution.
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ACTUALITÉS
FRAIS ACCESSOIRES
Le taux de suicide
en forte baisse
au Québec
Barrette dit qu’il normalise l’offre
JESSICA NADEAU
ccusé de toutes par ts de
vouloir privatiser en
A
douce le système de santé en
autorisant les frais accessoir es, le ministr e de la
Santé, Gaétan Bar rette, se
défend d’instaurer un système à deux vitesses.
« Ce n’est pas de la médecine
à deux vitesses, au contraire, je
facilite l’accès, répond le ministre en entrevue téléphonique.
La médecine à deux vitesses,
elle existe déjà dans le sens où
les gouvernements, historiquement, réduisent l’accès par le
contrôle de l’offre, ça a toujours
été comme ça, alors que moi,
dans une cer taine mesure, je
normalise l’of fre. Je n’ai pas
d’argent pour mettre ça dans le
système public et si je l’empêche
[la facturation de frais accessoires], je limite l’accès. Alors
pour moi, il y a la vitesse zéro et
la vitesse normale. Moi, je m’en
vais vers la vitesse normale. »
Si tout le monde s’entend
pour dire qu’il était plus que
temps que le gouvernement règle le problème des frais accessoires, la manière de s’attaquer
au problème est fortement critiquée. « C’est inacceptable, l’autorisation des frais accessoires
vient bafouer le droit à la santé
pour tous, dénonce Francis Livernoche, secrétaire-trésorier
du regroupement Médecins
québécois pour un régime public. Si on veut rester dans l’esprit de la Loi canadienne sur la
santé, toute tarification constitue une barrière tarifaire qui limite l’accessibilité des soins.
Cela vient consacrer un système
à deux vitesses dans lequel celui
qui a plus d’argent va pouvoir
avoir un accès plus rapide à des
soins de santé. C’est une attaque
frontale au principe de gratuité
du réseau public. »
ISABELLE PARÉ
lors que le Québec a longtemps af fiché l’un des
A
taux de suicide les plus élevés
JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE
« Ce n’est pas de la médecine à deux vitesses, au contraire, je facilite l’accès », prétend le ministre
de la Santé, Gaétan Barrette.
Il estime que le ministre est
« habile » dans sa présentation
des faits et le choix des mots.
« Il dit qu’il veut protéger le public des abus [en balisant les
frais accessoires], mais pour
nous, il vient juste autoriser un
abus. La meilleure façon de
protéger les patients, c’est de
s’en tenir au coût réel du service sans extra. »
Doublement payé ?
L’avocat Cody Verbauwhede,
qui pilote l’action collective
contre les frais accessoires,
s’indigne d’entendre le ministre affirmer que les Québécois
ont accepté l’idée de payer
pour obtenir un soin en cabinet. « Comment peut-il dire que
les patients acceptent ça alors
qu’il y a une action collective
qui a été déposée contre lui sur
cette question il y a un an, qu’il
y a des centaines de personnes
qui ont envoyé leurs factures,
qu’il y a des plaintes au Collège
des médecins », s’emporte-t-il.
Selon lui, les Québécois sont
plutôt « choqués » de se voir facturer pour un ser vice qu’ils
payent déjà à travers la rémunération des médecins, qui est
majorée lorsqu’ils pratiquent
en cabinet. Questionné à cet
ef fet, le ministre répond que
les frais accessoires vont couvrir des frais d’exploitation non
couver ts par ce supplément
négocié avec les fédérations.
« Le frais accessoire n’existe pas
pour payer deux fois la secrétaire ou la table d’examen [déjà
couverts dans la rémunération
des médecins], mais pour
payer ce qui est propre à une
vasectomie, par exemple. »
Chez les oppositions à
Québec, on pr omet une
bonne bagarre. « Je pense que
là, c’est la privatisation du
système de santé qui se dessine, af firme Diane Lamarre
du Par ti québécois. On va
demander des redressements
et des réponses. Il va avoir à
se justifier et à s’expliquer,
parce que c’est majeur ce dossier-là. »
Pour Amir Khadir, de Québec solidaire, ce n’est rien de
moins que « l’aveu de l’échec de
cette idée que c’était plus ef ficient et moins coûteux de recourir aux cliniques privées ». Il répète qu’il serait plus avantageux pour tous si Québec finançait les CLSC plutôt que
cliniques privées.
Le Devoir
Lancée en 1999, la Stratégie
nationale pour la prévention
du suicide, axée sur la sensibilisation et les mesures de soutien aux personnes à risque,
semble porter ses fruits.
en Occident, les plus récentes
données font état d’un recul de
50 % du nombre de suicides Dépression 2.0
chez les jeunes et de 30 % chez
Plusieurs experts présents à
les adultes en 12 ans. Un suc- ce congrès mondial ont fait
cès notoire qui fait maintenant état de nouvelles pistes pour
du Québec un exportateur de prévenir le suicide, notamment
connaissances en matière de celles of fer tes par les nouprévention du suicide.
velles technologies. Les interC’est sur cette note positive venants doivent s’ajuster à la
que s’est clos merprésence des réseaux
credi le Congrès
sociaux, puisque plumondial de l’Associa- Chez les
sieurs personnes détion inter nationale
voilent désormais
pour la prévention jeunes,
leurs intentions suicidu suicide, où des il y a 50 %
daires sur diverses
centaines d’exper ts
plateformes de pardu monde entier moins de
tage. « Les intervesont venus faire état
nants doivent pouvoir
des dernières avan- suicides qu’il
répondre par texto ou
cées dans ce champ
en clavardant. Bien
de pratique qui met y a 12 ans
des jeunes n’utilisent
au défi autant les méjamais leur téléphone
decins, les psychologues que pour faire des appels », explique
les chercheurs de tout acabit. ce dernier.
« Le Québec a longtemps fait
Une équipe franco-québéles manchettes avec ses taux de coise a d’ailleurs présenté un
suicide inquiétants. Quand ça logiciel capable de jauger
se met à mieux aller, personne quotidiennement l’état psyn’en parle. Les résultats actuels chologique des malades hosprouvent que la prévention, ça pitalisés pour tentatives de
marche », af firme Brian Mi- suicide. L’outil interactif peut
shara, président du comité or- même activer par courriel le
ganisateur du congrès et ex- réseau d’amis du malade
pert en prévention du suicide quand son état se dégrade.
à l’UQAM.
« Les logiciels ne remplaceDepuis le sommet atteint en ront jamais l’humain, mais
1999, avec 22 suicides par cela of fre aux personnes suici100 000 habitants, le nombre daires un moyen rapide de
de suicides au Québec a en- trouver de l’aide et de dimisuite fléchi de 4 % par année nuer leur souf france », soupour atteindre 13,1 en 2012. tient Brian Mishara.
Chez les jeunes, le nombre de
suicides a chuté de moitié.
Le Devoir
ÉNERGIE EST
Péladeau et son caucus
se mettent finalement d’accord
ALEXANDRE ROBILLARD
à Québec
e Parti québécois a corrigé le tir, mercredi,
L
après avoir formulé des opinions divergentes concernant le projet d’oléoduc Énergie
Est de TransCanada.
Dans un communiqué, le chef péquiste
Pierre Karl Péladeau s’est pour la première fois
prononcé ouvertement contre le projet de pipeline qui doit traverser le Québec pour transporter du pétrole de l’Alberta.
Mardi, M. Péladeau avait été beaucoup
moins clair, alors que deux de ses députés,
Martine Ouellet et Sylvain Gaudreault, avaient
pour tant soutenu que le PQ était opposé au
projet. Dans le communiqué, M. Péladeau parle
d’une même voix avec M me Ouellet, M. Gaudreault et le député péquiste de Marie-Victorin,
Bernard Drainville.
« Engagés dans notre volonté de faire du Québec
un pays, nous sommes contre le projet Énergie Est,
qui nous sera imposé par les autorités fédérales en
faisant fi de la volonté des citoyens quant à la protection de l’environnement, à l’acceptabilité sociale et aux retombées économiques, ont-ils déclaré. Ce projet n’est pas bon pour les Québécois. »
Au cours des derniers mois, M. Péladeau
s’était abstenu de dire s’il était pour ou contre
le projet. Il s’était contenté de répéter que son
opinion n’était pas importante puisque le projet
est soumis à la juridiction fédérale.
Mercredi, dans une entrevue, M. Drainville
(porte-parole en matière d’énergie) a affirmé
que la position exprimée mardi par M. Péladeau
était complémentaire à celle de M. Gaudreault,
porte-parole des dossiers d’environnement, et
Mme Ouellet. « Il a toujours exprimé des doutes sur
ce projet-là, et là, la position est claire », a-t-il dit.
Plus tôt mercredi, le ministre des Ressources
naturelles, Pierre Arcand, avait souligné les incohérences des péquistes. Mardi, M. Péladeau
a tenu des propos beaucoup plus nuancés que
ses députés opposés au projet, a souligné
M. Arcand.
Médecine : McGill
en période
probatoire
La prestigieuse Faculté de médecine de l’Université McGill a
été placée sous probation par
l’organisme canadien qui délivre les accréditations, jugeant
que l’établissement montréalais
ne respectait pas toutes les
normes universitaires. Mais le
doyen de la Faculté de médecine, David Eidelman, a affirmé
mercredi que l’établissement
JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE
Pierre Karl Péladeau
«
Ce projet [Énergie Est]
n’est pas bon pour les
Québécois
»
Pierre Karl Péladeau
« On a vu le député de Marie-Victorin dire
qu’il était farouchement contre, on voit la position du chef du PQ qui est beaucoup plus nuancée et ça démontre encore une fois l’incohérence
du PQ sur ce dossier », a-t-il dit.
M. Arcand a affirmé qu’il est actuellement
trop tôt pour avoir une position définitive sur le
projet de TransCanada parce que plusieurs
questions demeurent.
« On ne connaît pas la nature du projet, alors
c’est assez particulier, de pouvoir dire : est-ce qu’il
y aura un port, pas de port, quelles sont les retombées économiques, ouvriront-ils un bureau à
Montréal, quelles seront les modalités pour la
construction du pipeline ? On n’a pas d’idée véritable de ce qui va se passer », a-t-il dit.
travaillait déjà à corriger les lacunes ayant été soulevées. «Il
est en fait question d’enjeux de
procédures dans la faculté, des
éléments qui doivent être documentés, des choses dont il faut
s’assurer qu’elles sont faites d’une
certaine manière auxquelles
nous n’avons pas suffisamment
porté attention, a-t-il évoqué. J’estime que c’est pour cela que nous
sommes en difficulté.» Une
équipe d’enquête de l’Association des facultés de médecine
du Canada (AFMC) s’est rendue à l’Université McGill à la fin
février. La principale et vice-
La Presse canadienne
chancelière a été informée par
écrit à la mi-juin que l’association avait voté pour placer le
programme en période de probation. L’association a indiqué
dans la lettre avoir découvert
plusieurs manquements aux
normes universitaires qui compromettent significativement la
qualité du programme d’éducation en médecine. M. Eidelman
a dit avoir rencontré des étudiants pour leur assurer que
leur statut d’étudiant et leur capacité d’obtenir un diplôme
n’étaient pas affectés.
La Presse canadienne
Pour se rappeler et pour
comprendre qui était
Jacques Parizeau
Le livrel souvenir L’homme de l’État québécois
réunit les textes et les photos publiés aux
lendemains du décès de « Monsieur ».
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EDITORIAL
AGRESSIONS DANS L’ARMÉE
Non mon général !
Le chef d’état-major Tom Lawson a fait l’unanimité contre lui
avec ses propos sur la nature, à ses yeux par essence brutale,
des rapports des hommes envers les femmes. Au-delà de la
bévue s’y reflète parfaitement la manière dont l’armée souffle
le chaud et le froid en matière d’inconduites sexuelles.
l s’en dit des niaiseries sur les rappor ts
hommes-femmes en milieu de travail, des
énormités que l’on croyait reléguées au passé
mais qui de temps en temps ressortent par la
bouche de personnages éminents. Le général
Tom Lawson, grand patron de l’armée qui s’est
exprimé sur le sujet mardi, n’est pas le seul de
son camp. Pas plus tard que la semaine dernière, c’est en sciences qu’on a eu droit à une
de ces perles.
Le biochimiste Tim Hunt, Prix Nobel 2001, a contesté en trois
points la présence de femmes dans un laboratoire : « Vous tombez
amoureux d’elles, elles tombent amoureuses de vous, et quand vous
les critiquez, elles pleurent.» Dans le milieu scientifique, où l’égalité
des femmes est loin d’être acquise (voir la liste des Nobel!), sa remarque a suscité une avalanche de réactions de la part de femmes
qui ne pleuraient pas du tout mais le raillaient allègrement. Ah,
quelle perturbatrice je fais! Ah ce Tim!, quel tombeur!
On est dans le même registre — celui de la nature contre laquelle on ne peut rien — lorsque le général Lawson explique les
cas d’inconduites sexuelles, qui vont du harcèlement à l’agression,
par le fait que «les êtres humains sont biologiquement programmés différemment ». Sauf qu’ici, il
n’y a rien à railler tant on touche à une souffrance immense, et taboue, que l’armée a ignorée et sous-estimée, ce dont les propos du chef
d’état-major sont en soi le troublant symbole.
À noter d’abord qu’il n’y avait rien de spontané dans les réponses données par le général
aux questions de l’animateur vedette de la
JOSÉE
CBC, Peter Mansbridge. Le thème de l’entreBOILEAU
vue était connu, l’intervieweur lui a demandé
de préciser sa pensée et M. Lawson reprendra
son explication plus tard dans l’entrevue, ce qui la rendait d’autant plus inacceptable. Les excuses s’imposaient donc, elles ont
été faites, et comme le général Lawson doit quitter son poste à la
mi-juillet, les appels à la démission lancés par Justin Trudeau,
justes en principe, ne changent tellement rien à la situation
qu’on peut en rester là pour ce qui est de l’homme. C’est l’armée
qui doit plutôt nous inquiéter.
Dans son rapport sur les inconduites sexuelles qui y sévissent, l’ancienne juge de la Cour suprême, Marie Deschamps, a
bien souligné que celles-ci ont cours dans un contexte où les
plus hauts gradés ferment les yeux, nient les problèmes ou les
minimisent parce qu’ainsi, n’est-ce pas, sont les hommes… Il en
résulte, et c’est là une défaillance cruciale de l’institution, une
méfiance profonde des femmes agressées quant à leur possibilité d’être soutenue ou crue par leurs supérieurs. Que le grand
patron de l’armée reprenne à son tour, à tête reposée, ce genre
d’analyse accentue l’isolement des victimes. C’est dévastateur.
C’est aussi ne rien comprendre à la dynamique en jeu. Les
agressions contre les femmes s’appuient sur un rapport de domination qui a plusieurs dimensions. Cela n’a rien à voir avec le
désir mais tout avec celui de considérer l’autre comme une inférieure en imposant le silence à l’entourage. Pour briser la protection dont jouissent les agresseurs, il faut d’abord constater
l’anormalité de leur conduite, et non y voir un côté « naturel ».
Grâce au féminisme, ces concepts sont compris depuis des décennies et c’est à ce genre de compréhension « culturelle » qu’appelait le rapport Deschamps en analysant les caractéristiques du
monde militaire. Pour vraiment qu’il y ait excuses, l’armée n’a en
fait qu’un geste à poser : appliquer le rapport Deschamps, incluant
la création d’un bureau des plaintes indépendant.
FONDÉ PAR HENRI BOURASSA LE 10 JANVIER 1910 › FAIS CE QUE DOIS !
Directeur BERNARD DESCÔTEAUX
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Vice-présidente, développement CHRISTIANNE BENJAMIN
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Directeur des finances STÉPHANE ROGER
Directrice de l’information MARIE-ANDRÉE CHOUINARD
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Directeur artistique CHRISTIAN TIFFET
Directeur de la production CHRISTIAN GOULET
I
QUÉBEC ET L’OLÉODUC ÉNERGIE EST
Incohérences
videmment, la volte-face de Pierre Karl Péladeau au
sujet du projet d’oléoduc Énergie Est a de quoi étonner. Mardi matin, ses députés Martine Ouellet et Sylvain Gaudreault rappellent que « le Parti québécois,
comme vous le savez, est contre le projet ». En aprèsmidi, de manière quelque peu déconcertante, le chef
les rabroue presque. M. Péladeau dit avoir « lu dans le
journal qu’ils étaient contre », ajoute avoir « entendu parler de Sylvain », puis taxe la position de ce dernier de simpliste.
Le nouveau chef, un néophyte en politique, semble clairement
avoir des ennuis de communication avec ses ouailles, et inversement. Il prend connaissance de leur position « dans le journal » !
Les traite de simpliste ! Quand la question avait
été posée à Sylvain Gaudreault, en matinée, il a
entre autres eu ces mots : « Je ne peux pas répondre pour M. Péladeau. » Bonjour l’unité !
Justement, mercredi après-midi, M. Péladeau,
par communiqué, se… ralliait à son caucus. Et
donc au « simplisme » ?
Philippe Couillard et Pierre Arcand ont eu
beau jeu, mercredi, de dénoncer « l’incohérence
ANTOINE
du Parti québécois sur ce dossier-là». Mais s’il est
ROBITAILLE
très important que l’on connaisse la position du
PQ sur la question, celui-ci ne forme toutefois
pas le gouvernement… Et en plus, le parti au pouvoir, le PLQ, est
loin d’avoir fait preuve d’une cohérence parfaite sur le sujet. On
peut même parler, dans sa gestion, d’incohérence risquée pour les
intérêts du Québec et de son environnement.
Souvenons-nous qu’en septembre 2014, le gouvernement était
emballé par ce projet de pipeline appelé à traverser quelque 700 kilomètres en territoire québécois. M. Arcand avait livré un plaidoyer
en sa faveur: «Il y a des avantages économiques. Ça crée des emplois,
c’est un pipeline neuf, c’est la construction d’un nouveau pipeline sur
l’ensemble du Québec.» Quelques jours plus tard, M. Couillard faisait sa fameuse sortie: puisque le Québec reçoit de la péréquation,
dont une part provient de l’Alberta, il devait accepter le projet
d’oléoduc. Il aura fallu la pression des citoyens, des groupes écologistes, un jugement de la Cour supérieure (dans l’affaire des bélugas), les exemples britanno-colombien et ontarien pour que le gouvernement sorte de son attitude béate et pose sept conditions.
TransCanada a abandonné l’idée de construire un port pétrolier à Cacouna, a retiré son projet. Promet d’en déposer un autre. Québec dit maintenant attendre ce nouvel avatar du projet
ainsi que l’évaluation environnementale stratégique en cours sur
la filière des hydrocarbures au Québec pour se prononcer. Sous
cette « incohérence », toutefois, affleure l’antique préjugé favorable du gouvernement. « On ne peut pas être contre le bateau, le
rail, le pipeline… », insistait M. Arcand mercredi.
É
L E T T R E S
Une moitié de dignité
Après avoir fait une démonstration lamentable de ce qu’est un jugement
éclairé lors des funérailles nationales de
Jacques Parizeau, la Fraternité des policiers Montréal vient de « consentir » à porter l’uniforme réglementaire lors des funérailles de Jean Doré, comme si, à titre
de faveur, elle consentait à faire son devoir dans les règles de l’art.
La Fraternité des policiers ne semble
pas avoir compris que la dignité n’est pas
un concept qui se sépare en parties ; on
ne peut être à moitié digne ou presque
digne. On est digne ou on ne l’est pas.
Le por t de la casquette rouge est indigne de la part de représentants de l’autorité lors de funérailles officielles.
Lors des funérailles nationales de
Jacques Parizeau, le monde entier a pu
voir que les policiers de Montréal
étaient avant tout des syndiqués et non
des policiers.
Une telle confusion ne saurait être tolérée dans une société démocratique. Les
policiers déguisés auraient dû avoir
honte, des remords ou des regrets ; pourtant, et c’est anormal, c’est nous qui avons
eu honte.
Le combat syndical des policiers est valable ; il faut cependant prendre garde à
ne pas confondre le rôle d’agent de la
paix, avec la dignité et le décorum que
cela implique lors de funérailles d’État, et
le combat syndical, tout légitime soit-il.
Ce que la honte suffisait à régler jadis,
il faut désormais la loi, les tribunaux et la
force publique qui la fait appliquer. Le
problème survient lorsque ce sont les représentants de la force publique qui nous
font honte.
René Villemure
Le 16 juin 2015
Philippe Couillard et
la discussion sur le pays
« Je trouve toujours ça curieux de voir
que les gens sont terrorisés par une conversation constitutionnelle », a af firmé Philippe Couillard lors de la conférence de
presse qui clôturait le congrès du Parti libéral du Québec le 14 juin dernier. « Je ne
connais pas de pays qui n’accepte pas de
temps en temps de revoir ses fondements. »
Pour ma part, je trouve ça curieux que
des gens soient terrorisés à l’idée qu’on
les consulte sur l’avenir de leur nation, au
moyen d’un référendum.
Michel Leclerc
Québec, le 16 juin 2015
Quand la rigueur devient
austère et discriminatoire
Récemment, M. Coiteux reprochait à
PKP d’appuyer les infirmières en revêtant un sarrau.
Il af firmait qu’un gouvernement doit
représenter l’ensemble de la population.
Pourquoi ce tout inclusif exclut-il les
L I B R E
650 000 employés et employées de
l’État ?
Quelle réalité se cache derrière ces offres financières patronales (0%, 0%, 1%, 1%
et 1%), soit 3% pour une durée de cinq ans?
De deux choses l’une: ou bien l’austérité va
se prolonger pendant cinq ans, ou bien le
secteur public va devenir le dindon de la
farce de la reprise économique éventuelle.
Au minimum (c’est là où se situe le
maximum gouvernemental…), les offres
devraient s’aligner sur la projection de
l’inflation pour les années à venir.
La CAQ devrait appuyer cette clause
d’appauvrissement zéro. M. Legault
clame ce principe d’indexation chaque
fois que le gouvernement annonce des
hausses de tarifs.
Les ser vices publics sont donnés par
des personnes respectables que l’on ne
respecte pas dans cette négociation.
Nous ne sommes plus dans la rigueur,
l’attitude austère de ce gouvernement
frôle le harcèlement envers ses employés et employées qui ne méritent pas
un tel acharnement.
J’invite donc les Québécois et les Québécoises à revêtir le sarrau des travailleurs de la Santé, à partager la patience
et l’engagement des enseignants et enseignantes et à apprécier le professionnalisme de tous ces employés et employées qui travaillent pour le bien-être
de l’ensemble la population : oui, le secteur public est inclusif.
Marcel Perron
Neuville, 17 juin 2015
O P I N I O N
Le square Viger : travaillons intelligemment
JONATHAN CHA
Urbanologue et architecte paysagiste*
es grands défis naissent de grands
D
projets. Le square Viger, mal-aimé,
sous-utilisé et défaillant, appelle aux meilleures solutions et à la redéfinition de notre approche de l’espace public. Malheureusement, la précipitation à livrer des
« legs » pour le 375e anniversaire de Montréal aveugle la prise de décision et évacue
tout processus rigoureux de planification.
L’annonce de la démolition de l’Agora du
square Viger et la divulgation des images
de l’aménagement projeté sont tout aussi
prématurées qu’inacceptables.
Dans une métropole désignée Ville
UNESCO de design, il va de soi que les
instances municipales doivent promouvoir une créativité éclairée. Elles doivent
enjoindre aux parties prenantes d’innover
et de rivaliser d’audace, tout en ayant une
approche ouverte aux enjeux sociaux, historiques, patrimoniaux et artistiques qui
définissent le lieu, auxquels un projet de
réaménagement ne saurait se soustraire.
Avant même de produire des esquisses,
il faut statuer sur l’œuvre d’art et ses composantes, sur leur fonctionnalité, leur sécurité et leur pérennité. Prendre position
à cet égard est crucial. Cela relève d’une
mobilisation des parties prenantes en ma-
tière d’art et de culture et les ayants droit,
non pas de la conception paysagère.
La proposition d’aménagement dévoilée la semaine dernière n’est clairement
pas appuyée sur une réflexion aboutie sur
les enjeux à considérer. La décision de
traiter uniquement les îlots Chénier et
Daudelin en laissant de côté les îlots Théberge et Gnass est tout autant irrecevable
qu’inexplicable. La proposition de déplacer Mastodo fait fi du fait qu’elle s’insère
dans un ensemble. Cette proposition est
franchement réductrice et démontre une
incompréhension de l’œuvre spatiale de
Daudelin. Où est la vision de l’ensemble
paysager et urbain du square V iger ?
Comment dialoguera-t-il avec la Cité administrative, la r ue Saint-Antoine, les
abords de la station de métro Champ-deMars, des lieux qui sont également sur
les planches à dessin ?
Le projet est clairement motivé par un
empressement politique indu, qui n’a pas
sa place dans un tel contexte. La solution
inappropriée, parachutée, désincarnée est
le fruit d’une course effrénée et aveugle à
la livraison de projets pour 2017, alors que
tout projet d’aménagement, pour être excellent, nécessite le temps et l’espace de
réflexion requis pour arriver à maturité.
Qu’ils soient internes ou externes aux services municipaux, les architectes paysa-
gistes et autres professionnels doivent
pouvoir travailler de manière créative et rigoureuse, avec les partenaires de la Ville,
en ayant la confiance de leurs élus.
Le réaménagement du square Viger requiert la mise en place d’un processus de
design exemplaire. Il faut revoir la méthodologie du projet, inclure les citoyens, analyser finement toutes les composantes du
lieu et de son contexte et aller à la rencontre des meilleurs projets à l’étranger. Par
exemple, pourquoi ne pas s’inspirer des
mécanismes de préservation mis en œuvre aux États-Unis pour restaurer des projets modernistes d’architectes paysagistes
aussi célèbres que Garrett Eckbo, Lawrence Halprin et Simonds & Simonds ?
Il n’y a pas d’urgence à réaménager le
square Viger. Affinons notre compréhension du secteur, dotons-nous des expertises nécessaires, harmonisons le travail
des divers services de la Ville, bref, donnons-nous le temps et la liberté de bien
faire les choses. Créons un mécanisme de
conception et de concertation visant l’excellence afin que le square V iger devienne un précédent, synonyme d’innovation, de créativité et de fierté.
* La liste des cosignataires de cette lettre est publiée sur l’application tablette et
le site Web du Devoir.
L E
D E V O I R ,
L E
J E U D I
1 8
J U I N
A 7
2 0 1 5
IDEES
Redonner au Sénat son rôle premier
La Chambre haute a été créée pour protéger les intérêts provinciaux dans le cadre du processus législatif
VINCENT POULIOT
Avocat à la retraite
e scandale qu’ont provoqué
des sénateurs en réclamant
des dépenses personnelles indues détourne l’attention d’un
malaise plus profond à l’égard
du Sénat, un malaise qui remonte à la Confédération. Ce
malaise concerne les raisons
mêmes pour lesquelles les
Pères de la Confédération ont
créé un Sénat, et leur omission
d’appliquer par la suite une procédure de sélection qui aurait permis au Sénat d’accomplir les
fonctions pour lesquelles il avait été créé.
Montesquieu a écrit: «La liberté politique ne se
trouve que […] lorsqu’on n’abuse pas du pouvoir;
mais c’est une expérience éternelle, que tout homme
qui a du pouvoir est porté à en abuser; il va jusqu’à
ce qu’il trouve des limites. […] Pour qu’on ne
puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.»
Voilà ce que le Sénat devait être : un pouvoir
qui arrête le pouvoir. Plus précisément, le Sénat devait permettre aux provinces de contraindre le fédéral à rendre compte de son exercice
du pouvoir et d’en empêcher l’abus. La confusion quant à la constitution du Sénat est due à
des idées fausses soutenues depuis la mise en
œuvre du système fédéral canadien pour finalement s’imposer comme vérités incontestables.
Elles servent ceux qui rechignent des limites à
leur exercice du pouvoir.
On nous dit que le Sénat représente les intérêts des régions. Mais une région est une délimitation territoriale. Un territoire n’a pas d’intérêts. Seules les personnes possèdent des intérêts. Les « territoires » au Canada qui possèdent
des intérêts politiques ont été légalement
constitués en provinces et organisés afin que
l’ensemble de leurs résidants puisse légitimement constituer la volonté de cette personne juridique par l’entremise de partis politiques à
l’Assemblée législative.
L
L’encadrement constitutionnel
du pouvoir
Au Canada, le gouverneur général est dépositaire du pouvoir. Il ne possède toutefois pas l’autorité de l’exercer. Son rôle est de sanctionner
l’exercice du pouvoir selon la volonté du citoyen
afin de garantir la légitimité du gouvernement. Il
connaît cette volonté par l’entremise de conseillers qui possèdent l’autorité du Parlement de lui
recommander cet exercice du pouvoir.
Aujourd’hui, seule la Chambre des communes, par l’entremise du premier ministre du
Canada, joue un rôle actif auprès du gouverneur en conseil. Ainsi, le gouverneur général
doit sanctionner l’exercice de tous les pouvoirs
discrétionnaires de l’État sur demande du premier ministre, sans que nul ne puisse contester
la légitimité de cette attribution de pouvoirs.
Le gouverneur en conseil doit ainsi sanctionner, entre autres : 1) L’initiation, la conception et
l’étendue des pouvoirs accordés par tout projet
de loi et toute réglementation des lois ; 2) La no-
SEAN KILPATRICK LA PRESSE CANADIENNE
«Depuis toujours, les détenteurs du pouvoir ont craint le genre de contrôle qu’un Sénat ef ficace et représentatif pourrait exercer. Par conséquent, ils
ont véhiculé des conceptions erronées qui ont donné lieu au gâchis que nous connaissons aujourd’hui», écrit l’auteur.
mination des sénateurs, des membres du quant à la nomination de sénateurs au motif
Conseil du gouverneur général, des ambassa- que les provinces ne confèrent pas au premier
deurs et autres officiers politiques de l’État, des ministre l’autorité de choisir leurs représenjuges et des of ficiers des corporations pu- tants au Sénat. Les provinces pourraient faire
bliques ; 3) La convocation, prorogation et disso- respecter leurs compétences constitutionnelles
lution du Parlement, les règles de conduite des exclusives si le premier ministre prétendait que
débats au Parlement, des élections, de
le pouvoir de dépenser lui permettait
la nomination, rémunération et sancde s’y immiscer. Elles pourraient surtions de nos représentants au Parle- Voilà ce que
veiller les dépenses fédérales. Elles
ment ; 4) Le déploiement de nos forces
pourraient même faire respecter le
militaires, la négociation des traités in- le Sénat
droit qu’elles possèdent en common
ternationaux et autrement gérer nos
law de participer au choix du gouverdevrait être:
relations internationales.
neur général du Canada.
Par contre, l’ar ticle 18 de l’Acte un pouvoir
Le caractère représentatif
constitutionnel (1867), confirmé par l’article 4 de la Loi sur le Parlement du Ca- qui arrête
La quatorzième résolution de la
nada, accorde à la fois au Sénat et à la
Conférence de Québec de 1864, qui a
Chambre des communes les mêmes le pouvoir
jeté les assises de la Constitution de
pouvoirs et privilèges que ceux que pos1867, stipule : « Les premiers [sénasédait la Chambre des communes du
teurs] […] seront nommés par la CouRoyaume-Uni en 1867. Ainsi, le Sénat, tout autant ronne, à la recommandation du gouvernement
que la Chambre des communes, a le droit de re- général et sur la présentation des gouvernements
présenter la volonté de ses constituants auprès locaux respectifs. Dans ces nominations, on dedu gouverneur général.
vra avoir égard aux droits [de] […] l’opposition
Si les provinces étaient représentées de fa- dans chaque province, afin que tous les partis poçon appropriée au Sénat et que le Sénat était re- litiques soient, autant que possible, équitableprésenté au Conseil du gouverneur, elles pour- ment représentés. » Cette résolution prévoit
raient alors s’opposer si le premier ministre donc la représentation proportionnelle de tous
tentait de conseiller le gouverneur général les partis politiques provinciaux au Sénat !
Cette résolution ne prévoyait que la nomination des premiers sénateurs. Il en est ainsi parce
que les Pères de la Confédération n’ont pu s’entendre sur plus. Plusieurs d’entre eux soutenaient que chaque province devrait être libre de
choisir ses représentants comme elle juge approprié. Cette résolution est le compromis accepté
par la conférence. Ils ont tout naturellement supposé que le principe représentatif établi pour le
choix des premiers sénateurs continuerait de
s’appliquer jusqu’à ce que la province en décide
autrement. Les Pères de la Confédération n’ont
certainement pas prévu que le gouvernement fédéral soit structuré de manière à empêcher les
provinces de recommander au gouverneur général leur choix de représentants au Sénat.
Depuis toujours, les détenteurs du pouvoir ont
craint le genre de contrôle qu’un Sénat efficace
et représentatif pourrait exercer. Par conséquent, ils ont véhiculé des conceptions erronées
qui ont donné lieu au gâchis que nous connaissons aujourd’hui. L’actuelle crise du Sénat offre
la possibilité de redonner à la Chambre haute du
Canada son rôle premier par l’application intégrale des principes constitutionnels au libellé de
la Constitution. Il en résulterait la structure politique prévue pour permettre au citoyen de pleinement exprimer sa volonté politique et d’exercer l’influence qui lui revient au Parlement.
LA RÉPLIQUE — AUTOCHTONES
D’une démesure à l’autre
PIERRE TRUDEL
Anthropologue et chargé de cours
à l’UQAM
e texte « Dérives autochtones » de Réjean
Morissette dénonce
la présumée « démesure» autochtone à la
suite de la parution
du rappor t de la
Commission de vérité et réconciliation (CVR) sur les pensionnats. « D’abord, rétablissons un
fait, écrit-il. Les autochtones du
Québec ont migré au Québec
après l’arrivée des Français. »
Ensuite, «l’occupation ancestrale
du territoire » n’aurait jamais
existé. N’auraient non plus jamais existé « des modes de vie
traditionnels fondés sur une culture communautaire autochtone
structurée » ; la tradition orale
« autorise tous les dérapages,
même les plus fumeux».
Les faits sont plutôt ceuxci, et le lecteur du Devoir
pourra constater où se situe
la « démesure ».
Les ancêtres des Inuits, des
Cris, des Innus, des Naskapis,
des Atikamekws, des Micmacs,
des Algonquins, des Malécites
occupaient le territoire du Québec à l’arrivée des Français.
D’autres données archéologiques et historiques indiquent
L
LE
DÉCLENCHEUR
« Le problème, c’est que démesure, légendes urbaines et fabulations ont bonne presse lorsqu’il est question de la victimisation historique des autochtones au Québec. Plus personne ne
songe à distinguer le vrai du faux. L’idéologie autochtoniste et
la reconnaissance comme évidente et probante de la tradition
orale autochtone autorisent tous les dérapages, même les plus
fumeux. »
Réjean Morissette, « Dérives autochtones », Le Devoir,
11 juin
que les Abénaquis, les Mohawks et les Hurons-Wendats
circulaient et exploitaient les
ressources du territoire actuel
du Québec. À cette époque, ces
dernières Premières Nations
résidaient dans des territoires
situés plus au sud ou à l’ouest
du territoire actuel du Québec.
La seule nation autochtone
contemporaine dont le territoire
ne déborde pas les frontières
actuelles du Québec est la nation atikamekw.
Au cours des siècles, l’arrivée
des Européens, les guerres et
les épidémies ont modifié la démographie et l’occupation des
territoires par les autochtones.
L’identité des groupes amérindiens rencontrés par Cartier et
qui occupaient la vallée du SaintLaurent fait encore l’objet de débats. Lors de l’arrivée de Cham-
plain près d’un siècle plus tard,
leurs villages n’existent plus.
Les Mohawks et les HuronsWendats affirment qu’il s’agissait de leurs ancêtres. Les archéologues et les ethnohistoriens avancent plutôt l’hypothèse qu’ils se sont sans doute
dispersés au sein de populations
voisines. Ce bref bilan des
connaissances que nous présentons ici fait l’objet d’un large
consensus de la part des archéologues, des historiens et des anthropologues sur la présence
des Amérindiens au Québec
avant l’arrivée des Européens.
La Constitution du Canada reconnaît des «droits ancestraux et
issus de traités » des « peuples »
autochtones. Ces peuples ont le
fardeau de la preuve afin de faire
reconnaître l’étendue de leurs
droits et sur quels territoires ils
s’appliquent. Le texte de Réjean
Morissette ne vise qu’à saper le
fondement des droits ancestraux, comme d’autres ont tenté,
en vain, de le faire avant lui. Rappelons que depuis 1982, aucune
décision des tribunaux n’a soutenu les faits que Réjean Morissette tient à rétablir. La Cour suprême a aussi reconnu que la
tradition orale est une preuve
qu’il faut évaluer comme toute
autre preuve. Le contraire porte
préjudice aux autochtones parce
qu’ils ne pratiquaient pas l’écriture, ont décidé les juges.
Nous ne voulons pas ici nous
lancer dans une critique de la
thèse avancée dans le livre de
M. Morissette (Les autochtones
ne sont pas des pandas). Mais il
est cependant d’intérêt public
de relever les propos à caractère diffamatoire tenus par Réjean Morissette dans son livre.
Ces propos s’attaquent à la réputation de groupes identifiables ou ethniques.
Dans le cadre du débat sur
la liber té d’expression, il importe de les distinguer de critiques sévères, voire d’affirmations mensongères à l’endroit
de gouver nements ou d’acteurs sociaux et politiques.
Des extraits tirés de son livre
le démontrent clairement :
« Ils [les Mohawks] ne firent
que piller leurs voisins sans dé-
fense, violer leurs femmes, massacrer les personnes faibles et
handicapées… » (p. 61).
[...] Selon Morissette, les
Hurons « saccagent », « braconnent sans vergogne » et font
« chanter le gouvernement »
(p. 118). [...]
D’autres propos suscitent
clairement l’intolérance, tels
ceux-ci : « Quelqu’un pourra-t-il
un jour nous instruire, avec un
début et une fin, de tous les
droits des autochtones ayant été
bafoués ou appelés à être bafoués dans l’avenir ? Une fois
ces droits inscrits dans un grand
livre, aurons-nous le courage
collectivement de tourner la
page et de passer à autre
chose ? » (p. 291).
En réalité, la parution du rapport de la CVR a constitué pour
les autochtones l’équivalent
d’une période de «deuil». Ils se
sont réunis comme peuples à
l’occasion d’une plus grande reconnaissance de ce qu’ils ont
perdu et de ce qu’ils ont souffert
dans ces pensionnats. Le texte
de M. Morissette réitère la négation de leurs droits en affirmant notamment qu’ils n’ont pas
été vraiment des sociétés
« structurées ». Interrogeonsnous sur la pertinence d’avoir
publié un tel texte quelques
jours après la parution du rapport de la CVR.
Lire aussi › Un peu de respect pour les Amérindiens
et leurs ancêtres, un texte collectif publié sur l’application tablette et le site Web du Devoir.
En voici un extrait : « Chacun
a droit à son opinion, certes,
mais par quel tour de magie
peut-on faire disparaître
12 000 ans d’histoire, des
milliers de documents d’archives et des millions d’artefacts ? Par quels pouvoirs Réjean Morissette peut-il réécrire l’Histoire à lui seul ? Si
au moins il avait la bonté (et
la rigueur intellectuelle) de
nous révéler ses sources.
Que nenni ! Aucune donnée
archéologique ou historique
ne permet d’affirmer un
mensonge aussi grossier que
celui voulant que les premiers Européens aient découvert un immense territoire où il n’y avait pas âme
qui vive. Comment en effet
pourrait-on sérieusement envisager l’idée totalement saugrenue d’un continent partout peuplé d’autochtones,
sauf précisément sur le territoire québécois ? Quelle maladroite entreprise de désinformation ! Et quelle gênante
démonstration du peu de crédibilité de M. Morissette en
la matière… »
L’ÉQUIPE DU DEVOIR
RÉDACTION Véronique Chagnon et Louis Gagné (adjoints à la direction de l’information), Antoine Robitaille et Guy Taillefer (éditorialistes, responsables de la page Idées), Michel Garneau (caricaturiste), Jacques Nadeau (photographe), Michaël Monnier et Olivier Zuida (recherchistes photos); information générale : Isabelle Paré (chef de division), Lisa-Marie Ger vais (éducation), Alexandre Shields (environnement), Amélie Daoust-Boisvert (santé), Pauline Gravel (sciences), Fabien Deglise (société), Jean Dion (sports), Jessica Nadeau, Philippe Orfali et Karl
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SUITE DE LA PAGE 1
à l’obscurité, c’est la lumière, la transparence »,
avait-il déclaré à l’occasion du discours d’ouverture de la 41e législature de l’Assemblée nationale,
en mai 2014. « Il faut que la transparence soit la
plus entière possible et qu’elle ne trouve comme limite que la protection de la vie privée.»
Déclaration à géométrie variable
Après un sur vol des agendas des ministres
publiés sur le site Web transparence.gov.qc.ca,
force est de constater que la diffusion des agendas connaît des ratés… ou que les ministres libéraux sont difficiles d’approche. À en croire
les documents disponibles, certains membres
du gouvernement ne sont quasiment jamais interpellés par un dirigeant d’une organisation
privée ou publique ou d’un électeur sur un dossier entre leurs mains.
Par exemple, le ministre des Finances, Carlos Leitão, n’a inscrit aucune « rencontre non
sollicitée » à son agenda au cours des deux
mois précédant le dépôt du budget 2015-2016,
le 26 mars. La dernière « rencontre non sollicitée » à laquelle il a participé avant de livrer le
discours sur le budget remontait au mercredi
4 février. La haute direction de la Banque de
Chine au Canada avait alors fait une « présentation générale » de ses activités au Québec.
Le premier ministre Philippe Couillard et le
ministre Jacques Daoust étaient également
présents.
Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries,
et de l’Alimentation, Pierre Paradis, n’a, lui, déclaré aucune « rencontre non sollicitée » par lui
ou son entourage depuis le début de l’année
2015. « Moi, je n’attends pas que les clients m’appellent. Je les appelle », explique-t-il dans une
brève entrevue avec Le Devoir. M. Paradis dit
donner un coup de fil à la directrice générale de
l’Union des producteurs agricoles du Québec
(UPA), Guylaine Gosselin, « une fois par semaine » pour lui demander : « Comment ça va ? »
Les producteurs de porc ou de lait du Québec
n’ont pas eu le temps de l’interpeller sur un enjeu
ou un autre durant leur dernière assemblée générale respective, raconte M. Paradis. «Je vais au-devant. Je trouve que ce n’est pas une méchante méthode parce qu’ils ne me courent pas après. De
toute façon, il faut que tu les rencontres. Si tu vas
au-devant, tu es en avant de la “game”», poursuit
le vétéran de la politique québécoise.
M. Paradis a dévoilé le projet de loi visant
l’amélioration de la situation juridique de l’animal
le 5 juin dernier, avant quoi il avait «appel[é] tout
le monde». «Je suis proactif», a-t-il insisté.
Pierre Paradis est le seul ministre du gouvernement Couillard à ne pas compter sur l’aide
d’un attaché de presse. « C’est plus d’ouvrage. Il
faut que je vérifie tout », admet-il. Cette situation
l’« oblige à connaître [son] ministère à fond ».
« Mais, c’est sûr que c’est mieux d’en avoir. Sauf
que, comment on appelle ça… “ l’austérité ” », affirme-t-il, avant d’esquisser un sourire en coin.
D’autres, comme les ministres Hélène David (Culture) et Francine Charbonneau(Famille) déclarent beaucoup de rencontres non
sollicitées.
La diffusion des agendas — renfermant à la
fois les activités publiques et les rencontres fortuites de tous les ministres — « fonctionne plutôt bien », fait valoir l’attaché de presse de
M. Fournier, Félix Rhéaume.
Quelques-uns de ses collègues ne sont toutefois pas du même avis. « C’est inapplicable »,
lance sans détour l’un d’entre eux au Devoir.
Il suit à la trace un ministre de premier plan
de l’équipe Couillard depuis plus d’un an. Il
peine toujours à distinguer le « small talk »
d’une discussion de fond entre son patron et
son interlocuteur lors d’un événement public.
« C’est difficile. »
Le ministre de l’Économie, Jacques Daoust, a
indiqué avoir été salué le mercredi 25 mars par
une cer taine « Madame Panneton », une citoyenne de la circonscription de Verdun, au restaurant Le Parlementaire.
La consultation de l’agenda de M. Couillard
permet notamment d’apprendre qu’il a eu droit
à une « brève présentation générale » du projet
Hopes Advance de la part des dirigeants de la
société minière Océanic Iron Ore Corporation
le vendredi 20 février et qu’il a été informé
d’une « problématique rencontrée pour l’obtention d’un permis de limousine » par le propriétaire du restaurant le Météore — sis à Saint-Félicien — Ghislain Lamothe.
« À partir de quand ça devient une “ rencontre ” ? C’est difficile à dire », ajoute un autre attaché de presse, refusant aussi d’être identifié. À
ses yeux, la directive du bureau de Jean-Marc
Fournier mériterait d’être précisée.
Le Devoir
De petits festivals en quête
d’une solution commune
ÉTIENNE FOURNIER
Le Festival en chanson de Petite-Vallée
n’est pas le seul événement musical qui s’inquiète pour sa survie. Le Devoir écrivait
lundi dans ses pages que la survie du Festival de Tadoussac était loin d’être assurée.
« Les petits festivals en régions sont une espèce
en voie de disparition », disait le directeur de
l’événement, Charles Breton.
Est-ce que Petite-Vallée et Tadoussac
pourraient trouver des solutions communes ? « On s’en parle chaque fois qu’on se
voit, Charles et moi, affirme Alan Côté.
Mais on est tellement occupé à mener nos
barques, et à essayer de survivre… Mais
[comment pousser cette idée] quand
l’équipe doit travailler deux fois plus que
d’habitude parce que le côté financement
nous prend la tête ? »
Le concours annuel de Festival en chanson de Petite-Vallée est né en 1983.
NAUFRAGE
SUITE DE LA PAGE 1
un ratio qui inquiète pas mal Alan Côté. Le directeur explique que les fonds publics ont
fondu, voire dispar u. L’abolition des Conférences régionales des élus (CRE) et des Centres locaux de développement (CLD) a fait mal
à Petite-Vallée, qui recevait de ces organismes
quelques dizaines de milliers de dollars. « On a
beau se battre… On en fait, des collectes de fonds,
on travaille en maudit. Ça avance d’un bord,
mais de l’autre on recule, on revient à zéro », dit
Alan Côté.
Le festival a récemment lancé une campagne sur Internet pour vendre des cartes de
membre à 10 $, et l’événement a obtenu davantage d’aide de son commanditaire Sirius,
en plus de voir Québecor apposer son nom
sur le Camp en chanson. Mais malgré tout,
Petite-Vallée est en péril. « L’heure est plus
grave qu’on peut le penser, dit Alan Côté. Nos
AVEOS
SUITE DE LA PAGE 1
15 000 $ et 20 000 $. « Les travailleurs sont très
heureux de la décision. C’est une épée de Damoclès qu’on avait au-dessus de la tête depuis environ deux ans, donc ça fait du bien de se libérer de
ce poids-là », confie Alexandre Pigeon, un exemployé qui devait personnellement rembourser plus de 13 000 $.
Longue saga
La saga judiciaire dans laquelle ont été engouffrés les travailleurs d’Aveos débute lorsque
Air Canada décide de mettre en vente une partie de ses activités d’entretien lourd à partir de
2007. Les employés de la division des services
techniques cessent de travailler pour Air Canada en 2011 et commencent alors un nouvel
emploi au sein d’Aveos.
Le sor t de ces travailleurs bascule quand
Aveos cesse ses opérations en mars 2012 en raison de sérieuses difficultés financières. Sans tarder, la plupart des employés déposent des demandes de prestations à la Commission de l’assurance-emploi du Canada, qui commence à verser de l’argent à partir de décembre 2012.
Entre-temps, au mois de septembre, un arbitre confirme qu’en vertu d’une entente négociée avec le syndicat des employés, Air Canada
doit payer des indemnités de départ de 55 millions de dollars à ses anciens travailleurs qui
Les bureaux du Devoir sont situés
au 2050, rue De Bleury, 9e étage,
Montréal (Québec), H3A 3M9
Place-des-Arts
Ils sont ouverts du lundi au vendredi de 8 h 30 à 17 h
Renseignements et administration : 514 985-3333
comptables nous l’ont dit, on a un gros défi
cette année, en plus que l’État n’est pas en
bonne santé financière, je ne sais pas comment
on va faire. » Ce pourrait être la fin pour Petite-Vallée ? « La question va se poser à l’automne c’est sûr », soupire le directeur.
Le grand manitou de Petite-Vallée n’accuse
pas que le gouvernement, car plusieurs des
difficultés de l’événement sont en lien avec la
situation démographique de la Gaspésie.
« On a perdu un tiers de la population depuis
2001, le constat est terrible, dit Côté. Quand
on a commencé à travailler avec les jeunes il y
a 20 ans, il y avait 1000 jeunes pour cinq
écoles primaires, ce qui n’était déjà pas beaucoup. Là on est rendu à 200 jeunes pour cinq
écoles, étalées sur 150 kilomètres. Y’a une génération de parents qui n’est pas là, il n’y a pas
d’emplois. »
De gros noms pour la programmation
Malgré toutes les difficultés, le Festival en
chanson de Petite-Vallée offrira une programmation solide, qui redonne le moral à Alan
ont perdu leur emploi chez Aveos. C’est à ce
moment que les choses se corsent.
La Commission de l’assurance-emploi du Canada considère que l’indemnité de départ reçue par les ex-employés constitue une rémunération. Elle exige donc le remboursement partiel des prestations reçues.
« L’assurance-chômage prétendait que toute la
somme reçue d’Air Canada devait être étalée à
compter de la fin d’emploi avec Aveos, en
mars 2012. Ce qui veut dire que 30 000 $ reçus
d’Air Canada équivaudraient à un salaire de
1000 $ par semaine, pendant 30 semaines », résume M. Marotte.
Celui-ci a convaincu le tribunal de voir les
choses autrement : la totalité de la somme versée par Air Canada à chaque employé doit être
considérée comme la rémunération d’une seule
semaine, a tranché Me Dominique Bellemare.
« Les travailleurs ne doivent donc pas 10, 15
ou 30 semaines de prestations, mais seulement
une semaine, précise-t-il. Les trop-payés pour les
gens que nous avons représentés sont donc passés
d’environ 4 millions de dollars à près de
20 000 $. »
Rare victoire
Cette décision en apparence technique pourrait avoir des effets bien concrets dans le futur,
croit M. Marotte, qui représentera par ailleurs
le Nouveau Parti démocratique lors des prochaines élections fédérales. « Autant sur le plan
politique que juridique, il n’y a pas eu beaucoup
de victoires en matière d’assurance-emploi de-
Le Devoir sur
ledevoir.com
Côté au bout du fil. L’événement accueillera
12 « chansonneurs » qui seront en formation
pendant la durée du festival. Sinon, on y
verra entre autres sur scène Philippe B, Salomé Leclerc, Alexandre Désilets, Yann Perreau, Alexandre Belliard et ses Légendes d’un
peuple, Les sœurs Boulay, Pierre Lapointe et
Renée Martel. L’« artiste passeur » sera Kevin
Parent, qui donnera lui-même un concert en
plus d’être honoré dans un autre.
Le slogan de cette 33 e édition, « Face à
l’ouest », est d’ailleurs inspiré d’une chanson
du chanteur gaspésien. Une phrase qui donne
un peu de courage à Alan Côté. « L’ouest pour
nous, à Petite-Vallée, c’est les grands vents, les
vents dominants, et Dieu sait qu’il vente ! Et
c’est aussi se tenir debout face aux grands centres, au pouvoir central. Et on va rester debout
même si le vent n’est pas de notre bord. On est
là, pis venez entendre ce qu’on a à crier,
pourvu que le cri dont parlait Félix Leclerc ne
devienne pas un râle ! »
SUITE DE LA PAGE 1
dant trois jours une gigantesque foire son et lumière rassemblant 5000 figurants, 200 chevaux et
100 canons. Les organisateurs annoncent «la plus
grande reconstitution de l’ère napoléonienne jamais
réalisée dans le monde».
Malgré les frictions diplomatiques, le gouvernement belge assure qu’il s’agit d’adresser à tous
«un message de réconciliation et d’union». La cérémonie officielle revêt pourtant l’allure d’un
grand raout de têtes couronnées. Entre le roi des
Belges, Philippe, sa reine Mathilde et le couple
royal des Pays-Bas, on verra défiler le grand-duc
du Luxembourg. Par solidarité européenne, l’Allemagne ne célébrera pas la victoire prussienne
du maréchal Blücher. Mais l’Angleterre, toujours
fan de Wellington, n’a pas eu cette délicatesse.
Mercredi, le prince Charles et son épouse Camilla ont inauguré la ferme récemment rénovée
d’Hougoumont, lieu de la résistance héroïque
des soldats britanniques.
L’euro de la discorde
L’opération a de forts relents touristiques. La
Wallonie a injecté 40 millions d’euros dans la
construction d’un centre d’interprétation dans l’espoir d’attirer chaque année 500 000 visiteurs. Il
faut dire que, contrairement aux plaines d’Abraham par exemple, le champ de bataille où trépassèrent plus de 10 000 soldats a depuis longtemps
été donné en concession à une entreprise privée
chargée d’en rentabiliser l’utilisation. Le prix des
laissez-passer pour le spectacle du bicentenaire
peut atteindre 200dollars.
Faut-il y voir un symbole de l’Europe d’aujourd’hui? Même si la France s’y est opposée, la
Monnaie royale de Belgique n’a pas hésité à frapper une pièce commémorative de 2,50 euros.
Cette valeur inhabituelle ravira les collectionneurs
qui vont s’arracher les 70 000 pièces au prix de
6euros chacune. Pour ajouter à l’ambiance, le député britannique conservateur Peter Bone a ironisé: «Je sais que l’euro est une monnaie inutile,
mais je ne savais pas que les Français ne digéraient
toujours pas leur défaite!»
Si les braises de Waterloo ne sont pas aussi
chaudes que celles des plaines d’Abraham, l’unanimité est cependant loin d’être faite sur Napoléon. En témoignent les nombreux livres et documentaires réalisés à l’occasion de cet anniversaire.
En Angleterre, seul Churchill a vu dans Napoléon un grand stratège et un visionnaire. Pour le
reste, c’est l’image du tyran qui domine toujours.
Une image récemment reprise en France par
Lionel Jospin (Le mal napoléonien, Seuil). L’ancien premier ministre socialiste voit en effet dans
Napoléon un « despote » qui a « dissous la République » et un modèle néfaste qui influence encore certains dirigeants français, Nicolas Sarkozy par exemple.
En France, les historiens s’entendent néanmoins
pour dire que, sans lui, les acquis de la Révolution
n’auraient pu être consolidés. Le spécialiste Jean
Tulard compare Napoléon à ces dictateurs romains qui volaient au secours de la République.
C’est aussi la thèse de David Chanteranne. L’historien qui dirige la revue trimestrielle Napoléon
1er parle même d’une «dictature de salut public» qui
saura consolider les réformes de la Révolution et
repousser les ennemis extérieurs. Le règne napoléonien n’est pas marqué par plus de limitations
des libertés démocratiques que dans les autres régimes européens de l’époque, soutient le directeur
de la Fondation Napoléon, Thierry Lentz.
puis les 25 dernières années. C’est une interprétation assez exceptionnelle qui revient au but de
la loi, c’est-à-dire de favoriser le versement de
prestations pour les gens qui perdent leur emploi
sans que ce soit de leur faute », dit-il.
Pour sa part, M. Pigeon, un ex-représentant
syndical, avait pratiquement tourné la page après
avoir cumulé 17 ans de métier chez Air Canada et
Aveos. Comme plusieurs de ses collègues, il s’est
déniché un nouveau poste chez Bombardier, mais
n’a jamais digéré le remboursement exigé par la
Commission de l’assurance-emploi. « Je croyais
fermement à cette cause, c’est pour ça que je me
suis battu. Je ne pouvais pas croire que je pourrais
perdre mon emploi chez Aveos et que mon indemnité de départ d’Air Canada affecterait mes prestations», insiste-t-il.
Les ex-employés d’Aveos ne peuvent toutefois
se réjouir trop vite, puisque la Commission de
l’assurance-emploi du Canada a 30 jours pour porter la décision en appel. Mercredi, le ministère de
l’Emploi et du Développement social du Canada
n’a pas été en mesure de nous indiquer si la Commission entend se prévaloir de ce droit.
M. Marotte rencontrera jeudi à Montréal les
médias en compagnie de plusieurs ex-travailleurs d’Aveos pour revenir sur la nature et la
portée du litige. Il souhaite par-dessus tout que
la décision rendue lundi mette fin pour de bon
à des années de lutte. « Je pense que ces gens-là
ont assez donné. Il est temps qu’on passe à un autre appel. »
Napoléon a gagné
Dans un livre récent au titre énigmatique, le
journaliste britannique Stephen Clarke explique
Comment les Français ont gagné Waterloo (Albin
Michel). «En fait, il [Napoléon] a été la dernière
barrière entre nous et la colonisation du monde entier», a déclaré l’auteur au journal La Croix. Si Anglais et Prussiens l’ont emporté sur le champ de
bataille, il semblerait en effet que le général corse
a gagné la bataille de la mémoire. Cette bataille décisive, c’est lui-même qui la livra dans son exil à
Sainte-Hélène en dictant ses mémoires à Las
Cases qui publiera le célèbre Mémorial de SainteHélène. Mais, Napoléon a aussi confectionné ses
propres mémoires. Pour ce travail, il avait demandé à ses geôliers 60 000 ouvrages. Il n’en obtint que 3500. C’est l’historien Thierry Lentz qui a
tiré d’un siècle d’oubli cette œuvre monumentale
qu’il republia en 2010 chez Tallandier. Obsédé par
cette période, Napoléon avait d’ailleurs commencé
sa rédaction par Waterloo et les Cent-Jours.
Waterloo reste la bataille la plus évoquée par
les écrivains (Byron, Thackeray, Stendhal, Balzac, Chateaubriand, Erckmann-Chatrian), les
peintres (Pellerin, Clément-Auguste Andrieux,
de nombreux Anglais) et les cinéastes (Charles
Weston, Karl Grune, Campo di Maggio, Sergueï Bondartchouk). Sans oublier la série télévisée française Napoléon du Québécois Yves Simoneau. Mais c’est probablement à Victor
Hugo que Waterloo doit sa réputation de « défaite glorieuse ». C’est en effet dans Les misérables que Cambronne lance sa célèbre phrase :
« La garde meurt mais ne se rend pas. »
Résultat, une bonne partie de ceux qui visitent le
champ de bataille chaque année sont convaincus
que Waterloo fut une victoire française. Sur le site,
les boutiques et les cafés sont tous identifiés à Napoléon. Voilà pourquoi l’avocat français qui personnifiera Napoléon, Franck Samson, n’a pas hésité à
affirmer qu’en cet anniversaire, «le public applaudira l’empereur, et oubliera que nous avons perdu»!
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services de l’imprimerie du Journal de Québec, 450, avenue Béchard, Québec, qui est la propriété de Corporation Sun Media, 612, rue Saint-Jacques Ouest, Montréal. Envoi de publication — Enregistrement no 0858. Dépôt légal: Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2007.
États-Unis La Fed réitère
son intention de relever
les taux bientôt Page B 3
République dominicaine
Des milliers d’Haïtiens
risquent l’expulsion Page B 5
ECONOMIE
CAHIER
PERSPECTIVES
Défaut grec
GÉRARD BÉRUBÉ
La Grèce fait face à une situation de défaut de
paiement aux conséquences désastreuses.
Les joueurs participant à cette partie de poker à 18 contre 1 semblent incapables d’en
mesurer la portée.
n janvier, la Grèce faisait le choix politique d’en découdre avec ses pairs européens dans le but d’en finir avec cette
souffrance économique, puis sociale, imposée
par ses créanciers avec « erreur d’anticipation ».
Aujourd’hui, le symbole de l’échec de l’austérité sans croissance pourrait devenir celui de
l’échec de la monnaie unique.
Le Fonds monétaire international a pourtant
été le premier à reconnaître que la « rigueur » a
échoué à relancer la croissance et l’emploi en
Europe, et que la Grèce en était son plus bel
exemple. Aujourd’hui sans argent, sans capacité d’emprunt, sans levier ni autre rapport de
force et encore sous tutelle, la Grèce vient de
renouer avec la récession.
Faut-il le rappeler, ce pays a connu plus de
six années de dépression, avec un PIB fondant
de près du quart depuis 2008. Et plus du tiers
de la population se retrouve dans une situation
de privation matérielle sévère. Avec, à la clé, la
persistance d’un chômage structurel alimentant un cercle vicieux de pauvreté intergénérationnelle, de perte de qualification et d’exclusion sociale menaçant une génération perdue.
Dans l’intervalle, la dette publique, à 120 % du
PIB au début de la crise, frôle désormais les
175 %. Ce qui ne l’empêche pas de se retrouver
face au défaut de paiement avec, pour cible, ce
remboursement de 1,6 milliard d’euros de prêt
du FMI, dû le 30 juin.
Athènes est en faillite, économiquement et
socialement, et personne ne voulait y croire.
En résumant simplement le compr omis,
après plus de quatre mois de « négociations »
la « solidarité européenne » n’a proposé qu’un
déverrouillage budgétaire et qu’un peu plus
de flexibilité politique dans une austérité
imposée ayant conser vé l’essentiel de son
carcan.
La Grèce a beau jouer la carte géopolitique
d’un rapprochement avec la Russie ou évoquer
cette solution de rechange au FMI que proposent la Chine et sa nouvelle banque asiatique
d’investissement. Une situation de défaut, poussant la Grèce hors de la zone euro, offre des
lendemains douloureux aux conséquences systémiques désastreuses.
E
Esquisse d’un Grexit
Les analystes tentent déjà d’esquisser un
« Gr exit ». Selon le scénario probable, la
Grèce renouerait avec la Dépression et devrait endiguer une panique bancaire. Elle se
retrouverait avec une devise nationale dévaluée de plus de moitié par rappor t à l’euro,
abaissant d’autant l’épargne, les prêts et les
salaires nationaux. Une telle monnaie dévaluée fait miroiter un lointain gain de compétitivité et un éventuel appor t du secteur extérieur à l’activité économique. L’impact immédiat prendrait cependant la forme d’une flambée des prix des impor tations, dont celles
concernant les biens de première nécessité
et l’énergie.
Déjà confrontées à des taux usuraires sur le
marché, la Grèce et ses institutions financières
verraient leurs sources de financement se tarir.
Et sa situation de défaut face à la troïka (FMI,
BCE et UE) s’étendrait à l’ensemble de ses
créanciers internationaux, là où le remboursement demeurera libellé en euros ou en devises
étrangères, et déborderait sur le secteur privé,
grandes entreprises grecques en tête.
L’économie de la Grèce peut bien ne représenter que 2 % du PIB de la zone euro, cette
union monétaire ne serait pas immunisée pour
autant. Les grands argentiers parlent d’effets
de marché et de sa contagion aux autres pays
de l’euro. Ils craignent aussi une per te de
confiance frappant plus durement les économies lourdement endettées de l’Irlande, de l’Italie, du Portugal et de l’Espagne. Et ils anticipent un désaveu généralisé par rappor t à ce
modèle d’intégration plutôt malmené depuis la
crise, qui nourrit un euroscepticisme grandissant de manière exponentielle.
Plus concrètement, les créanciers composant
la troïka auront à radier une dette de 195 milliards d’euros. Les autres pays de la zone devront composer avec la recapitalisation d’une
Banque centrale exposée au « risque grec » à
hauteur de 125 milliards, peut-on lire dans les
médias européens, et dont le plafond au plan
d’aide offert aux banques grecques vient d’être
haussé à 84 milliards d’euros. Bref…
Un grand banquier central a déjà dit qu’il
n’existe finalement que trois solutions pour réduire la dette publique : la restructuration, l’inflation et la croissance économique. Il ne reste
plus beaucoup de choix.
B
›
L E
D E V O I R ,
L E
J E U D I
1 8
J U I N
2 0 1 5
Le Québec paie le prix fort pour
la bataille fiscale que livre Ottawa
La baisse des impôts du gouvernement fédéral se traduit par une
réduction des dépenses et des transferts aux provinces, note l’IREC
ÉRIC DESROSIERS
uébec aura de plus en plus de mal à comQ
penser le rétrécissement graduel d’Ottawa
en matière d’impôt et de dépenses publiques,
estiment des chercheurs.
Le poids des impôts du gouvernement fédéral n’a pas cessé de diminuer depuis une vingtaine d’années au Canada, constate l’Institut de
recherche en économie contemporaine (IREC)
dans une note de recherche devant être dévoilée ce jeudi. Équivalant à 15,8 % du produit intérieur brut en 1997, l’ensemble de ses recettes
fiscales au Québec a graduellement fondu pour
ne plus s’élever qu’à 11,7 % en 2013.
Cette baisse de revenus s’est évidemment
traduite par une baisse équivalente des dépenses et des transferts aux provinces, a obser vé mercredi en entretien téléphonique au
Devoir Gilles Bourque, coauteur avec Julien
Tousignant de la note de l’IREC. « Le Canada
est l’un de ces pays délinquants, comme l’Irlande
et l’Australie, qui livrent aux autres une concurrence fiscale féroce. Le revers de la chose est
qu’Ottawa a moins d’argent pour assumer ses
responsabilités en matière, par exemple, de dépenses en infrastructures. »
Cela se fait sentir aussi sur les paiements de
péréquation et autres transferts d’Ottawa vers
les provinces. Au Québec, ces transferts fédéraux sont passés d’une moyenne de 22,4 % des
revenus totaux du gouvernement québécois entre 1989 et 1995 à 17,9 % entre 2005 à 2013 pour
une moyenne générale sur l’ensemble de la période de 19,1 %. Si cette der nière moyenne
s’était appliquée en 2013, Québec aurait eu
DARRYL DYCK LA PRESSE CANADIENNE
JACQUES NADEAU LE DEVOIR
Le ministre fédéral des Finances, Joe Oliver
Le ministre québécois des Finances, Carlos Leitão
1,7 milliard de plus à sa disposition.
« Le problème est que la concurrence fiscale ne
se pratique pas seulement entre les pays, mais entre les provinces aussi », note Gilles Bourque. Le
Québec est allé occuper une partie de l’espace
fiscal laissé vacant par Ottawa, mais a dû se refréner afin de tenir compte du fait que plusieurs
de ses voisins ne l’ont pas fait pour des raisons,
notamment, idéologiques.
La limite imposée par la concurrence fiscale
des autres provinces est bien réelle, assure
Gilles Bourque. « Il ne serait plus possible de revenir aux niveaux d’imposition qu’on avait dans
les années 50, où les plus riches pouvaient être
imposés à 80 %. » On pourrait quand même, selon lui, relever encore d’un point de pourcentage la TVQ et imposer des taxes beaucoup
Espace vacant
L’affaire ne serait pas si mal si les autres paliers de gouvernements au Canada allaient occuper l’espace fiscal libéré par Ottawa. Le gouvernement du Québec l’a fait, mais en partie
seulement, en répondant, par exemple, à la
baisse par Ottawa de deux points de pourcentage de la TPS par une hausse équivalente de la
TVQ. Le poids de ses recettes fiscales est ainsi
passé de 19,2 % du PIB québécois en 1997 à 22 %
en 2013, alors que le poids relatif des recettes
fiscales des villes n’a, quant à lui, pratiquement
pas bougé, à environ 3,5 %. Au total, les recettes
fiscales de l’ensemble des gouvernements au
Québec, Ottawa compris, ont ainsi reculé de
38,9 % du PIB en 1997 à 37,3 % en 2013.
VOIR PAGE B 2 : FISCALITÉ
PARADIS FISCAUX
Walmart, l’art
d’économiser…
de l’impôt
Le géant du commerce
de détail aurait placé
des actifs de 76 milliards
dans 15 pays où il
n’a aucun magasin, dont
le Luxembourg, selon
un groupe lié aux syndicats
FRANÇOIS DESJARDINS
n réseau de 78 filiales dans 15 paradis fiscaux notoires, dont le Luxembourg, a perU
mis à Walmart d’y placer des actifs de 76 milliards sans toutefois y exploiter des succursales, avance l’analyse d’un groupe proche du
milieu syndical.
Selon le rapport de l’organisme Americans
for Tax Fairness, le géant du commerce de détail n’a pas révélé l’existence de ces filiales dans
ses documents réglementaires, mais en a fait la
pierre angulaire de son approche fiscale.
Les actifs de 76 milliards inscrits dans ces
pays, parmi lesquels figurent aussi les PaysBas, représentent 90 % des actifs de sa division
internationale et 37 % de ses actifs totaux, selon
le recensement.
Au Luxembourg seulement, Walmart aurait
placé des actifs de 45 milliards depuis 2011.
De 2010 à 2013, l’entreprise aurait payé 1 %
d’impôt sur un bénéfice de 1,3 milliard.
Le fisc américain aurait tout intérêt à procéder à une vérification de l’usage que fait Walmart des filiales étrangères, selon le groupe,
qui estime aussi que la Securities and Exchange Commission devrait lui demander une
plus grande transparence.
« Ce genre de déplacement de profits est difficile pour les détaillants, car leurs activités sont
étroitement liées à des magasins dans des pays en
particulier », a écrit le groupe, dont l’un des coauteurs travaille aussi pour la campagne des
United Food and Commercial Workers
(UFCW) concernant Walmart.
JOE RAEDLE AGENCE FRANCE-PRESSE
VOIR PAGE B 2 : W A L M A R T
B 2
L E
D E V O I R ,
L E
J E U D I
1 8
J U I N
2 0 1 5
ÉCONOMIE
ÉVASION FISCALE
Le plan de lutte de Bruxelles est jugé trop timide
CÉLINE LOUBETTE
à Bruxelles
a Commission européenne
L
poursuit son of fensive
pour lutter contre l’évasion fiscale des multinationales à la
suite du scandale LuxLeaks,
avec un plan d’action pour tenter d’harmoniser les 28 systèmes européens d’impôt sur
les sociétés, immédiatement
critiqué pour son manque
d’ambition.
Le but est de « lutter activement contre les entreprises qui
essaient d’échapper à l’impôt »,
a résumé mercredi le commissaire chargé de la Fiscalité,
Pier re Moscovici, au cours
d’une conférence de presse.
« Nous ne pouvons plus tolérer
que certaines entreprises, sou-
PHILIPPE HOSLET AGENCE FRANCE-PRESSE
Pierre Moscovici, commissaire à la Fiscalité
vent les plus prospères, s’affranchissent de leur juste
contribution à l’impôt et que
certains régimes fiscaux les encouragent dans cette voie », a-til insisté, en référence aux ac-
MARCHÉS BOURSIERS
TORONTO
New York
S&P TSX
S&P 500
14 732,98 ▼
-20,07
-0,1%
PÉTROLE
59,92
-0,05 $US
-0,1%
2100,44 ▲
▼
+4,15
+0,2% OR
1176,80
-4,10 $US
-0,3%
NASDAQ
5064,98 ▲
▼
+9,33 DOLLAR CANADIEN
+0,2%
81,73
+0,51 $US
+0,6%
DOW JONES
17 935,74 ▲
▲
1$US = 1,2236
+31,26
+0,2%
72,06
-0,20 EURO
cords fiscaux, ou « tax r ulings », mis en évidence par le
scandale LuxLeaks.
Ces révélations sur un système d’évasion fiscale à grande
échelle avaient mis en lumière
le rôle joué par certains États,
comme le Luxembourg, dont
les accords fiscaux passés avec
des multinationales permettent
à celles-ci d’échapper en partie
ou totalement à l’impôt dans
les pays européens où elles
opèrent.
Le plan répond à « un principe de base : toutes les entreprises, grandes ou petites, locales ou mondiales, doivent
payer leur juste par t d’impôt
là où se situe l’activité économique et là où elles font leurs
bénéfices », a résumé le viceprésident de la Commission
char gé de l’Eur o, Valdis
Dombrovskis.
Principale mesure présentée
mercredi : la mise en place
d’une assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés au sein des 28. La Commission avait mis une telle proposition sur la table, connue
sous son acronyme Accis, en
2011. Mais les discussions sur
ce sujet entre États membres
sont dans l’impasse. Pour en
sor tir, l’exécutif européen
veut procéder par étapes,
mais aussi rendre cette assiette commune obligatoire.
Chaque pays restera cependant souverain pour fixer
son taux d’imposition sur les
sociétés.
La Commission finalisera sa
proposition d’ici 18 mois. Un
calendrier pas assez ambitieux
aux yeux d’Alain Lamassoure,
président de la commission
spéciale du Parlement européen créée après LuxLeaks,
qui réclame à la Commission
des propositions concrètes
d’ici la fin de l’année. Quant à
son collègue belge Philippe
Lamberts, il estime que « pour
être pleinement ef ficace, une
base consolidée doit être accompagnée d’un taux minimum ».
Actuellement, le taux d’impôt
sur les sociétés diffère grandement entre des pays comme
l’Irlande, où il est en moyenne
de 12,5 %, et la France (33,3 %).
Liste des paradis fiscaux
Autre axe de ce programme,
la transparence. La Commission a publié mercredi une
liste de 30 paradis fiscaux qui
figurent tous déjà sur les listes
noires individuelles des États
membres. Quatre sont situés
en Europe (Andorre, Guernesey, le Liechtenstein et Monaco). « Un who’s who des paradis fiscaux qui, de manière
bien pratique, épar gne les
pays de l’UE, en particulier le
Luxembourg, est soit une plaisanterie, soit démontre que
l’UE est dans le déni concernant le rôle central qu’elle joue
dans le réseau mondial des paradis fiscaux », s’est emportée
dans un communiqué une responsable de l’ONG Oxfam, Catherine Olier.
La Commission a aussi lancé
mercredi une consultation publique pour déterminer s’il faut
obliger les entreprises à rendre publiques certaines informations fiscales, notamment
leur situation pays par pays,
une mesure réclamée par les
ONG et déjà appliquée aux
banques. Particulièrement virulente dans ses critiques, l’eurodéputée Eva Joly (groupe
des Verts) a estimé que « la décision de ne pas s’engager sur le
repor ting financier pays par
pays marque le peu de détermination de Pierre Moscovici ».
Pour elle « c’est un acte manqué, pour ne pas dire un torpillage ». M. Moscovici s’en est
défendu. « Je sais que c’est une
mesure populaire et attendue.
Nous voulons y répondre, a-t-il
dit, mais « il s’agit de prendre le
temps pour bien faire ».
Plus nuancée dans ses critiques, la Confédération européenne des syndicats a jugé
que le plan d’action offrait « un
bon diagnostic, clair, mais aucune perspective immédiate de
remède ».
D’autant qu’obtenir un accord des 28 en matière de fiscalité est toujours une gageure,
car l’unanimité est requise.
Mais la volonté politique, sous
la pression de l’opinion publique, semble plus forte que
jamais, a assuré M. Moscovici,
pour qui « les temps sont en
train de changer ».
Agence France-Presse
1 EURO = 1,3878
Titre
Symbole
Fermeture
Variation
(%)
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Volume Titre
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-0.19 77082
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0.08 10209
TSX CROISSANCE
TSX Venture
JX
681.57
2.82
0.42 51391
ENTREPRISES DE CONSOMMATION DISCRÉTIONNAIRE
Alim. Couche-Tard
Canadian-Tire
Cogeco
Corus
Groupe TVA
Jean Coutu
Loblaw
Magna
Metro
Quebecor
Rona
Saputo
Shaw
Shoppers Drug Mart
Tim Hortons
Transat A.T.
Yellow Media
ATD.B 53.33
CTC.A 133.28
CCA
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CJR.B 16.87
TVA.B
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L
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0
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0
0
68
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ÉNERGIE
Cameco
Canadian Natural
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Suncor Energy
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Valener
35.43
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BB
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12
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196
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TECHNOLOGIE
BlackBerry
CGI
TÉLÉCOMMUNICATIONS
BCE
Bell Aliant
Rogers
Telus
BCE
BA
RCI.B
T
FONDS NÉGOCIÉS EN BOURSE
iShares DEX
iShares MSCI
iShares MSCI EMU
iShares S&P 500
iShares S&P/TSX
XBB
XEM
EZU
XSP
XIC
31.56
27.50
38.60
24.21
23.27
LES PLUS ACTIFS DE LA BOURSE DE TORONTO
HB NYMEX CL BULL
iShares S&P TSX 60
MANULIFE FINANCIAL
TORONTO DOMINION
HB NYMEX CL BEAR
ROYAL BANK of
TECK COMINCO CL B
CENOVUS ENERGY INC
CANADIAN NATURAL
ENCANA CORP
HOU
XIU
MFC
TD
HOD
RY
TCK.B
CVE
CNQ
ECA
LUMENPULSE INC
BOULDER ENERGY LTD
CARMANAH
DETOUR GOLD CORP
BLACK DIAMOND
S&P TSX GLOBAL
MAG SILVER CORP
BONTERRA ENERGY
BADGEER
BARRICK GOLD CORP
LMP
BXO
CMH
DGC
BDI
HGU
MAG
BNE
BAD
ABX
-0.11
0.40
-0.30
-0.18
-1.07
0.94
0.00
0.42
-0.09
0.00
0.54
0.24
424
2665
2056
1556
2595
777
1928
413
2191
0
1053
36
CM
BMO
LB
NA
RY
BNS
TD
BAM.A
CUF.UN
PWF
MFC
SLF
GWO
IAG
POW
X
94.13
74.57
49.33
48.47
78.05
65.28
53.86
42.25
18.03
36.41
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42.23
36.80
42.73
32.30
52.44
-0.51
-0.61
0.21
-0.20
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-0.55
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0.16
-0.16
0.01
-0.05
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-0.02
AC
13.79
BBD.B
2.40
CAE
14.95
CP 205.73
CNR
73.95
SNC
44.50
TCL.A 15.59
TFI
25.33
-0.16
-0.05
-0.02
0.08
0.57
-0.07
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-1.15
-2.04
-0.13
0.04
0.78
-0.16
-1.39
-0.94
832
1385 LES GAGNANTS EN $
70
FNV
1495 FRACO-NEVADA CORP
BNE
3200 BONTERRA ENERGY
LMP
2166 LUMENPULSE INC
3785 BOARDWALK EQUITIES BEI.UN
DGC
938 DETOUR GOLD CORP
BAD
211 BADGEER
BDI
203 BLACK DIAMOND
AEM
3868 AGNICO EAGLE MINES
CAR.UN
1528 CANADIAN APT
NBD
1032 NORBORD INC
149 LES PERDANTS EN $
440 AGRIUM INC
AGU
54 SHAWCOR LTD
SCL
CINEPLEX INC
CGX
CTC.A
1005 CANADIAN TIRE CORP
6278 GENWORTH MI CANADA MIC
CXR
224 CONCORDIA HEALTH
CIG
468 COLLIERS INTL
IAG
1883 INDUSTRIAL
BMO
527 BANK of MONTREAL
NHC
406 NOBILIS HEALTH
166
-1.29
0.36
0.18
0.11
0.64
-0.15
0.20
-1.01
2.61
0.89
3.87
1.72
-0.40
1.48
416
1951
2249
1481
757
1154
3134
AGU 126.81
ABX
14.13
G
20.36
K
2.95
AEM
37.89
POT
37.77
TCK.B 13.67
9.67
21.54
23.74
53.86
8.11
78.05
13.67
20.69
35.11
14.79
-0.07
-0.18
0.01
-0.45
0.07
-0.47
0.20
0.21
0.14
-0.16
-0.72
-0.83
0.04
-0.83
0.87
-0.60
1.48
1.03
0.40
-1.07
4053
3882
3868
3785
3644
3200
3134
2905
2665
2595
17.98
8.50
7.20
16.01
17.40
5.42
9.70
32.00
26.89
14.13
1.02
0.45
0.34
0.75
0.68
0.21
0.35
1.07
0.69
0.36
6.01
5.59
4.96
4.91
4.07
4.03
3.74
3.46
2.63
2.61
214
533
152
1477
390
910
163
153
243
1951
7.63
11.93
7.62
7.26
7.80
37.48
9.45
10.45
23.31
14.01
-0.61
-0.48
-0.30
-0.28
-0.24
-1.10
-0.24
-0.26
-0.56
-0.33
-7.40
-3.87
-3.79
-3.71
-2.99
-2.85
-2.48
-2.43
-2.35
-2.30
1129
582
417
276
947
114
159
329
770
204
60.86
32.00
17.98
58.15
16.01
26.89
17.40
37.89
28.25
28.92
1.28
1.07
1.02
0.93
0.75
0.69
0.68
0.64
0.59
0.57
2.15
3.46
6.01
1.63
4.91
2.63
4.07
1.72
2.13
2.01
447
153
214
105
1477
243
390
757
259
270
126.81
37.48
46.54
133.28
32.10
85.43
47.01
42.73
74.57
7.63
-1.29
-1.10
-0.86
-0.79
-0.74
-0.72
-0.69
-0.63
-0.61
-0.61
-1.01
-2.85
-1.81
-0.59
-2.25
-0.84
-1.45
-1.45
-0.81
-7.40
416
114
126
124
165
131
139
149
1385
1129
LES GAGNANTS EN %
-0.02
0.14
-0.03
-0.10
-0.16
0.11
0.00
0.20
-0.03
0.00
0.28
0.04
ENTREPRISES DE MATÉRIAUX
Agrium
Barrick Gold
Goldcorp
Kinross Gold
Mines Agnico-Eagle
Potash
Teck Resources
Volume
(000)
FTS
TA
18.58
35.11
9.96
55.52
14.79
11.79
3.19
47.73
34.46
9.67
52.19
16.98
INDUSTRIELLES
Air Canada
Bombardier
CAE
Canadien Pacifique
Chemin de fer CN
SNC-Lavalin
Transcontinental
TransForce
Fortis
TransAlta
CCO
CNQ
COS
ENB
ECA
ERF
PGF
IMO
SU
TLM
TRP
VNR
FINANCIÈRES
B. CIBC
B. de Montréal
B. Laurentienne
B. Nationale
B. Royale
B. Scotia
B. TD
Brookfield Asset
Cominar Real
Corp. Fin. Power
Fin. Manuvie
Fin. Sun Life
Great-West Lifeco
Industrielle All.
Power Corporation
TMX
Variation
(%)
($)
SERVICES PUBLICS
LES INDICES DE LA BOURSE DE TORONTO
S&P TSX
S&P TX20
S&P TX60
S&P TX60 Cap.
Cons. de base
Cons. discré.
Énergie
Finance
Aurifère
Santé
Tech. de l’info
Industrie
Matériaux
Immobilier
Télécoms
Sev. collect.
Métaux/minerals
Fermeture
Symbole
LES PERDANTS EN %
NOBILIS HEALTH
HORIZONS BETA
PAINTED PONY
NUVISTA ENERGY LTD
STINGRAY DIGITAL
SHAWCOR LTD
DHX MEDIA LTD
TRICON CAPITAL
FINNING INTL LTD
AIMIA INC
NHC
HGD
PPY
NVA
RAY.A
SCL
DHX.B
TCN
FTT
AIM
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CENTRE D’ANALYSE
ET DE SUIVI DE
L’INDICE QUÉBEC
L’indice Québec est une initiative
du Département de finance de l’Université
de Sherbrooke et
de l’Institut de recherche en
économie contemporaine
INDICES QUÉBÉCOIS
Indice
Fermeture
var. pts
var. %
IQ30
IQ120
2260,53
2238,65
-8,09
-8,06
-0,36
-0,36
FORÊT
Québec crée une cellule de crise
pour établir le coût de la fibre
uébec crée une cellule de crise qui aura le
mandat de déterminer si la fibre forestière
Q
est vendue à un coût trop élevé.
La « Cellule d’inter vention forestière » sera
en fait un comité interministériel, regroupant
des représentants du ministère des Forêts, du
ministère de l’Économie et de celui des Finances. L’annonce a été faite mercredi par le
ministre des Forêts, Laurent Lessard, et le ministre des Finances, Carlos Leitão.
En point de presse, les deux ministres ont dit
s’inquiéter en constatant le déclin de l’industrie
forestière au Québec, qui a perdu 30 000 emplois
depuis quelques années. La nouvelle cellule tentera de dresser un portrait juste de la situation,
en déterminant quels sont les coûts réels d’approvisionnement en bois pour l’industrie.
L’industrie forestière sera mise à contribu-
FISCALITÉ
SUITE DE LA PAGE B 1
plus lourdes sur l’essence pour forcer, entre autres, le virage vers une économie plus verte.
Et puis, la concurrence fiscale des autres provinces s’annonce un peu moins forte. Rattrapés
par la dure réalité économique, les gouvernements de l’Ontario et de l’Alberta ont annoncé
des hausses d’impôt.
Sombre avenir
Pendant ce temps, Ottawa poursuit sur son
élan, déplore les chercheurs de l’IREC, un
think tank fondé par l’ancien premier ministre
du Parti québécois Jacques Parizeau en 1999.
On y a annoncé d’autres réductions de revenu
fiscal sous forme entre autres de baisses d’impôt sur les entreprises, de fractionnement du
revenu des particuliers, mais surtout de doublement de la limite de cotisation au compte
WALMART
SUITE DE LA PAGE B 1
« Le fait que Walmart ait construit un réseau
de filiales dans les paradis fiscaux semble indiquer que des stratégies exotiques d’évitement fiscal se répandent dans de nouveaux secteurs de
l’économie », ont af firmé les auteurs. L’évitement fiscal désigne généralement l’usage légal
de stratégies visant à réduire la facture d’impôt.
Un por te-parole de Walmar t a af firmé à
l’agence Bloomberg que le rapport ne vise qu’à
désinformer et que l’entreprise se conforme à
toutes les lois applicables aux États-Unis et à
l’étranger.
Walmar t compte environ 11 450 magasins
dans le monde. Au cours de son année financière terminée en janvier 2015, ses revenus ont
atteint 482,2 milliards, cela permettant de dégager un bénéfice net de 16,3 milliards.
Le rapport affirme que parmi les autres pays
où Walmart détient des filiales figurent la Suisse,
les îles Caïman, Hong Kong, les Îles Vierges britanniques, les Pays-Bas et la Barbade.
Un consortium international de journalistes a
tion pour mener à bien l’opération. Les entreprises devront donc ouvrir leurs livres « pour
nous donner accès » à leurs données, a dit le ministre Lessard.
Le portrait permettra de comparer la situation au Québec avec celle prévalant en Ontario,
et de comparer entre elles les différentes régions du Québec quant aux écarts de coûts de
la fibre ligneuse, a fait valoir le ministre Leitão.
L’objectif sera d’« analyser objectivement et rigoureusement les enjeux liés aux coûts de la fibre
au Québec », a dit le ministre Leitão.
Québec dit vouloir procéder rapidement et
adopter des mesures, quand le portrait de la situation sera connu. Les deux ministres n’ont
fixé aucune échéance.
La Presse canadienne
d’épargne libre d’impôt (CELI) que les provinces pourraient bien ne pas avoir le choix
d’imiter et qui les priverait à moyen et long
terme de milliards en revenus.
Toutes ces transformations depuis 20 ans « ont
amoindri la progressivité et l’équité du système fiscal, disent Gilles Bourque et Julien Tousignant
dans leur note de recherche. Il y a urgence de tenir un vaste débat public sur une réforme de la fiscalité au Québec, débat qui devrait tenir compte
des dysfonctions du régime fiscal canadien. »
Les deux chercheurs jugent comme un bon
point de départ le rapport dévoilé en mars par
la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise présidée par Luc Godbout. Ils regrettent
que la commission n’ait pas d’emblée remis en
cause l’objectif d’un retour à l’équilibre budgétaire dès cette année. Ils voudraient plutôt que
la priorité soit accordée à la mise en place
« d’une nouvelle solidarité fiscale associant le développement soutenable et la justice sociale ».
Le Devoir
signalé en 2014 que de nombreuses entreprises
ont créé des filiales au Luxembourg pour y signer des accords fiscaux relativement complexes — des « tax rulings » — avec l’État.
De passage à Montréal au mois d’avril, le ministre des Finances du Luxembourg avait affirmé lors d’une rencontre de presse que son
pays « n’est pas que structuration d’entreprises ».
« Je pense que la perception du public au sujet de
LuxLeaks est extrêmement exagérée, avait dit au
Devoir le ministre Pierre Gramegna. Le Luxembourg n’est pas construit sur des rulings, qui sont
“une” technique de la fiscalité qui joue un certain rôle pour la structuration d’entreprise. » Le
Luxembourg n’est pas le seul à le faire, avait-il
insisté.
M. Gramegna avait ajouté que son pays participerait volontiers à un mouvement mondial de
nouveaux accords fiscaux, mais que les règles
devaient être les mêmes pour tout le monde.
La Commission européenne enquête présentement sur les pratiques du Luxembourg. Au
cours des dernières semaines, Amazon a indiqué qu’il s’éloignerait du Luxembourg en ce
qui concerne le recensement de ses ventes.
Le Devoir
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D E V O I R ,
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ECONOMIE
La Fed réitère sa volonté de relever les taux bientôt
La Réserve fédérale américaine revoit à la baisse sa prévision de croissance pour l’année
CHIP SOMODEVILLA AGENCE FRANCE-PRESSE
ser plus tard dans l’année », a-t-elle ajouté.
Côté pile, le rythme des créations d’emplois
aux États-Unis a « accéléré » et le secteur immobilier, encore convalescent après la crise de 20082009, a montré une certaine « amélioration ».
Mais côté face, des faiblesses subsistent : l’investissement des entreprises reste faible et, surtout, fait nouveau, la Fed relève que les exportations américaines ont elles aussi fait grise mine.
Le renforcement du billet ver t « exerce un
poids sur l’économie qui va probablement continuer à se manifester quelque temps », a noté
Mme Yellen.
2,7 % en 2016, et de 2,1 % à 2,5 % l’année d’après.
Le taux de chômage semble devoir rester un
peu plus élevé cette année (entre 5,2 % et 5,3 %)
qu’on le prévoyait encore en mars (5 % et 5,2 %),
alors que le taux d’inflation (entre 0,6 % et 0,8 %
cette année) est encore loin de la cible de 2 %.
« Pourtant, iI est clair d’après nos prévisions
que nous anticipons une croissance de l’économie
et une amélioration du marché du travail, a affirmé la présidente de la Fed, Janet Yellen, au
cours d’une conférence de presse. Il peut y
avoir des surprises, ce n’est pas inscrit dans le
marbre, mais nous estimons que cela peut se pas-
Attention au reste de la planète !
Janet Yellen avait déjà déclaré, le mois dernier, qu’il « fallait » que la Fed commence à relever ses taux « à un moment cette année » afin
d’éviter « une surchauffe » de l’économie.
Elle a précisé mercredi qu’il n’était pas
question de faire comme lors de la dernière
campagne de resserrement monétaire, c’est-àdire relever le taux directeur d’un quar t de
point de pourcentage à chaque réunion du
FOMC. « Aucun plan automatique n’est à attendre pour relever les taux », a-t-elle déclaré,
af firmant que le processus allait être « graduel » et que chaque nouvelle hausse sera dé-
ÉRIC DESROSIERS
a Réserve fédérale américaine continue de
laisser entendre que le début du relèveL
ment des taux d’intérêt est pour bientôt en dépit de la croissance décevante. Mais cette
hausse des taux risque d’être lente.
Sans surprise, le Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (FOMC) a
maintenu son taux directeur dans le mince espace situé entre 0% et 0,25% mercredi. Le taux du
principal outil d’intervention monétaire de la Fed
est à son plancher absolu depuis le début de la
Grande Récession, en décembre 2008. Quinze
des 17 membres du FOMC ont toutefois estimé
que les taux se situeront entre 0,25 % et 1 % dès
cette année, impliquant assurément une hausse,
voire deux, au r ythme d’un quar t de point
chaque fois. La plupart des analystes misent sur
un premier relèvement en septembre.
Prenant acte d’un premier trimestre pire que
décevant, les membres du FOMC en ont aussi
profité pour revoir à la baisse leur prévision de
croissance économique pour cette année. Plutôt
qu’une tendance centrale de 2,3 % à 2,7 %, ils penchent désormais le rythme d’expansion de seulement 1,8 % à 2 % en 2015. La situation devrait
s’améliorer ensuite avec une tendance de 2,4 % à
Janet Yellen
Valero et Suncor s’impatientent
Les deux sociétés demandent à l’ONE de préciser quand il rendra sa décision
JULIEN ARSENAULT
nergie Valero et Suncor ont décidé d’écrire
à l’Office national de l’énergie (ONE) parce
É
qu’elles veulent savoir quand l’organisme fédé-
es trois quarts des Canadiens disent n’avoir
L
jamais entendu parler de l’ambitieux traité
de libre-échange qu’Ottawa est en train de né-
et d’attirer un partenaire qui sera prêt à investir
un montant plus important. Au cours de l’assemblée, il a notamment donné l’exemple de
l’entreprise Chesapeake Energy, en Ohio, qui a
vu en 2012 la multinationale Total allonger près
de 2,4 milliards pour prendre une participation
de 25 % dans ses permis.
M. Dorrins s’est par ailleurs félicité du travail
accompli sur le gisement de Galt en Gaspésie,
dont la mise à jour dévoilée la semaine dernière estimait qu’il est possible de récupérer
jusqu’à 55,7 millions de barils de brut. « La prochaine phase, c’est trois autres puits d’exploration [pour un total de sept], a-t-il expliqué. Si
l’on continue à avoir du succès, on pense être capable de demander un bail d’exploitation vers le
milieu de 2016. »
Le dirigeant de Junex s’est montré très prudent dans ses commentaires, mais si «tout continue d’aller bien» il n’est pas impossible de voir la
production pétrolière commerciale débuter vers
la fin de l’année prochaine en Gaspésie. «Ça peut
être aussi tôt que cela, mais ça dépend de beaucoup de choses», a nuancé M. Dorrins.
gocier avec 11 autres pays d’Asie et des Amériques représentant ensemble près 40 % de
l’économie mondiale.
Plus de 75 % des Canadiens ont dit n’avoir jamais entendu parler du projet de Partenariat
transpacifique (PTP) auquel participe le Canada
aux côtés notamment de ses par tenaires de
l’ALENA, les États-Unis et le Mexique, mais aussi
du Japon, du Chili, du Vietnam, de l’Australie et
de la Nouvelle-Zélande, selon un sondage. Les
Québécois (79 %) et les jeunes de 18 à 29 ans
(83%) compteraient parmi les moins au courant,
contrairement aux gens de la Colombie-Britannique (67 %) et aux Canadiens âgés de plus de
60 ans (67%).
« C’est profondément troublant », a commenté
Martin O’Hanion, porte-parole du Réseau pour le
commerce juste, l’une des organisations altermondialistes, avec le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC), à avoir commandé l’enquête d’opinion à la firme Environics Research. Le
PTP touche pourtant de «larges pans de nos politiques publiques» tels que la réglementation, l’ouverture de nouveaux secteurs de services à l’investissement étranger, l’agriculture les droits de
propriété intellectuelle et la culture, a fait valoir le
porte-parole du RQIC, Pierre-Yves Serinet.
« La majorité des Canadiens […] n’ont aucune
idée que cet accord est négocié en secret sous la
gouverne de multinationales, sans que soient
consultés les dirigeants syndicaux, les experts environnementaux ou même les élus au Parlement », a martelé Martin O’Hanion.
Lorsque présenté ainsi dans le sondage dévoilé mercredi, le PTP suscite l’inquiétude de
76 % de l’ensemble des répondants (66 % des
Québécois).
Les Canadiens se montrent plus inquiets encore (83 %, et 79 % pour les Québécois)
lorsqu’on évoque la possibilité que le traité
comprenne un mécanisme de règlement des
différends entre investisseurs et États (RDIE)
permettant aux premiers de poursuivre les seconds devant des tribunaux commerciaux s’ils
venaient à se sentir lésés par une norme environnementale, de santé et du travail. On leur a
aussi demandé s’ils pensaient que le pays y gagnerait des emplois ou en perdrait compte tenu
du fait que le salaire moyen dans un pays
comme le Vietnam n’est que de 65 ¢ l’heure. Un
peu moins de la moitié (47 %) ont penché pour
la seconde option alors que l’autre moitié (46 %)
a dit ne pas en savoir assez pour se prononcer.
Réalisé auprès de 1002 répondants du 3 au
12 juin, le sondage téléphonique d’Environics a
une marge d’erreur de 3,2 % 19 fois sur 20.
Initiateurs du projet, les États-Unis voient notamment le PTP comme une façon de prendre
de vitesse la Chine dans l’établissement des règles commerciales qui s’appliqueront à la région pacifique. Leur principal obstacle est pour
le moment le Congrès américain, qui refuse
d’accorder au président Obama les pouvoirs de
négociation nécessaires.
Le projet d’accord a jusqu’à présent surtout attiré l’attention au Québec (et au Canada) pour la
menace qu’il pourrait faire peser en agriculture
sur le système de gestion de l’offre en vigueur
dans les secteurs du lait, de la volaille et des œufs.
Ottawa s’en est toutefois toujours défendu.
La Presse canadienne
Le Devoir
LARRY MACDOUGAL LA PRESSE CANADIENNE
Le pétrole des sables bitumineux est entreposé dans un réser voir à Hardisty, en Alberta, avant d’être
réacheminé par pipeline ou par train.
[…] ce qui s’est traduit par d’impor tantes dépenses mensuelles », écrit le président des activités canadiennes de Valero, Ross Bayus.
Valero a également allongé 100 millions dans
le cadre d’une coentreprise pour acquérir deux
navires pour faire la navette entre la métropole et
sa raffinerie, ce qui, pour le moment, laisse 100
nouveaux emplois en suspens. «Ces 100 emplois
ne comprennent pas les nouveaux postes créés au
terminal de Montréal et à la raffinerie, a également rappelé la porte-parole de Valero. Il s’agit
d’emplois reliés exclusivement au transpor t,
comme des marins et du personnel technique.»
La Ligne 9B permettra de transporter entre
240 000 et 300 000 barils de pétrole par jour vers
les raffineries du Québec et de l’Ontario en provenance des sables bitumineux de l’Alber ta.
Exploité depuis près de 40 ans, le tronçon de
639 kilomètres transportait à l’origine du pétrole de Sar nia, en Ontario, vers Montréal,
avant d’être inversé à la fin des années 1990
pour répondre à la demande du marché.
La canalisation traverse également des centaines de cours d’eau avant d’aboutir à Mon tréal-Est, ce qui inquiète plusieurs groupes écologistes et des communautés locales. Ces intervenants craignent des risques de fuite, ce qui
pourrait, à leur avis, contaminer les cours d’eau
ainsi que les nappes phréatiques. Plusieurs municipalités — comme Laval et Terrebonne —
exigent également des essais hydrostatiques,
qui consistent à remplir et pressuriser l’oléoduc
avec de l’eau, afin de détecter des anomalies,
comme des fuites.
La Presse canadienne
Junex laisse le travail d’exploration à ses « voisins »
attendra les premiers résultats d’exploJfaireunex
ration pétrolière sur l’île d’Anticosti avant de
quoi que ce soit avec les permis qu’elle détient dans l’espoir de voir leur valeur bondir.
Pour le moment, la société n’a pas l’intention
de trouver un partenaire, une condition décrétée
par le gouvernement du Québec, pour investir
dans l’exploration sur l’île d’Anticosti où le potentiel pétrolier est estimé par certains à 46 milliards
de barils. «À ce stade-ci, c’est prématuré de diluer
notre intérêt dans les permis», a expliqué le président et chef de la direction de Junex, Peter Dorrins, en entrevue, après l’assemblée annuelle de
la société, mercredi à Montréal.
Dans le cadre de l’exploration sur Anticosti,
Québec avait pris l’engagement d’allonger 45 millions dans les permis détenus par Junex et Pétrolia. En échange, les sociétés devaient dénicher un
partenaire privé avant le 31 octobre dernier. Pétrolia a vu la valeur de ses permis être diluée avec
la création d’Hydrocarbures Anticosti, une société en commandite qui comprend également
Corridor Resources Ressources Québec ainsi
que la société française Maurel & Prom.
Un sondage montre
l’ignorance des Canadiens au
sujet de la négociation d’un
accord de libre-échange avec
11 pays d’Asie et d’Amérique
ÉRIC DESROSIERS
ÎLE D’ANTICOSTI
JULIEN ARSENAULT
Avec l’Agence France-Presse
Le Devoir
Le PTP ?
Connais pas !
INVERSION DE LA LIGNE 9B
ral tranchera dans le dossier de l’inversion du
flux de l’oléoduc de la Ligne 9B d’Enbridge.
Dans des missives distinctes envoyées la semaine dernière, les deux sociétés — qui exploitent des installations au Québec — demandent
chacune une rencontre avec le président de
l’Office, Peter Watson. « On se demande ce qui
se passe, a expliqué en entrevue la directrice
principale aux affaires publiques chez Valero,
Julie Cusson. C’est la première fois que nous intervenons de la sorte. Il y a une certaine impatience. Est-ce qu’on devrait s’attendre à des délais
supplémentaires ? Si c’est le cas, est-ce que l’on
parle de quelques semaines, de quelques mois ? »
Pour le moment, Valero et Suncor n’ont pas
reçu de réponse de la part de l’Office. Enbridge
prévoyait être en mesure d’aller de l’avant avec
l’inversion de la Ligne 9B d’ici la fin du mois,
mais l’entreprise albertaine a récemment indiqué qu’il n’y a plus d’échéancier précis pour le
moment. De son côté, une porte-parole de l’Office a fait savoir à La Presse canadienne qu’elle
ne veut pas spéculer quant au moment où une
décision sera prise.
Si elles affirment ne pas remettre en question
le processus d’évaluation de l’ONE, Valero et Suncor rappellent en revanche que les délais se traduisent par une augmentation de leurs coûts.
«Sans échéancier quant au temps que l’Office pourrait prendre, nous croyons important de vous rappeler les […] impacts négatifs sur nos activités »,
écrit le vice-président directeur, raffinage et commercialisation de Suncor, Kris Smith. Une porteparole de l’entreprise, Sneh Seetal, a ajouté que
l’inversion de la canalisation 9B est nécessaire
afin d’assurer la compétitivité de la raffinerie
qu’exploite la société albertaine à Montréal-Est.
Dans sa missive, Valero a pour sa part rappelé avoir procédé à des investissements de
200 millions à son terminal de Montréal-Est
ainsi qu’à sa raffinerie Jean-Gaulin située à Lévis. « Outre les investissements déjà ef fectués,
[Valero] a embauché des employés et a conclu
des ententes à long terme avec des tierces parties,
cidée en fonction de la réalité économique.
« Un rebond de la croissance du PIB réel au
deuxième trimestre et de bons indicateurs mensuels au cours de l’été pourraient ouvrir la porte
à une première hausse de taux en septembre. Par
la suite, le rythme des hausses de taux devrait
être lent et parsemé de pauses », a estimé Francis
Généreux du Mouvement Desjardins.
Au début du mois, le Fonds monétaire international a conseillé à la Fed d’atteindre à l’an
prochain avant de commencer à relever le loyer
de l’argent afin de ne pas faire « caler » la reprise économique américaine. Derrière l’avertissement du FMI se cachait aussi la crainte
d’une répétition des mouvements brutaux de
capitaux vers les États-Unis qu’avaient déclenchés dans le reste du monde les der nières
grosses rumeurs de resserrement de la politique de la Fed.
Janet Yellen a assuré, mercredi, prendre en
compte l’ensemble des facteurs pouvant nuire
directement ou indirectement à la stabilité économique américaine. Elle a notamment dit porter une grande attention pour ce faire à la clarté
de ses communications.
M. Dorrins a indiqué que Junex, qui possède
cinq permis d’exploration couvrant 944 kilomètres carrés dans le sud de l’île d’Anticosti, préfère attendre le travail d’exploration par ses
« voisins » sur ce territoire. « Il y a des [partenaires] intéressés, a-t-il rappelé. Mais le prix du
pétrole est à la baisse. Il faut investir des dizaines
de millions de dollars à Anticosti. Ça prend
quelqu’un avec les poches profondes. C’est moins
évident actuellement. »
Au cours de la saison estivale, Hydrocarbures Anticosti a l’intention de poursuivre ses
sondages stratigraphiques entamés en 2014 sur
l’île d’Anticosti.
M. Dorrins se dit tout à fait conscient que sa
stratégie dérange Pétrolia ainsi que les autres
sociétés impliquées dans l’exploration sur Anticosti, mais il estime que cela fait partie des
règles du jeu. « Les voisins sont en train de
faire le travail pour le potentiel [pétrolier], a-til dit. On garde 100 % de la valeur de nos permis. Corridor Resources et Pétrolia, eux, ont décidé de transférer cela. »
D’après le patron de Junex, la patience de
l’entreprise permettra de diminuer le risque entourant son bloc de permis sur l’île d’Anticosti
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ÉCONOMIE
YANIS VAROUFAKIS ÉTAIT PESSIMISTE À LA VEILLE D’UNE RÉUNION DE L’EUROGROUPE
La Grèce au seuil d’un défaut de paiement
La pression sur le grouvernement Tsipras vient de l’Europe, des États-Unis, et maintenant de l’intérieur,
avec une intervention de la Banque de Grèce, qui évoque à son tour les risques d’une sortie de l’euro
SOPHIE MAKRIS
à Athènes
a Banque de Grèce a à son tour mis en
garde le gouvernement grec sur le risque
L
d’une sor tie de l’euro, voire de l’UE, en cas
d’échec, probable selon le ministre des Finances, Yanis Varoufakis, des négociations de
jeudi avec les créanciers.
Interrogé mercredi à Paris quant à l’éventualité d’un accord sur la dette à l’issue de l’Eurogroupe, la réunion avec ses homologues des
États de la zone euro, le lendemain à Luxembourg, M. Varoufakis a en effet répondu : « Je ne
le crois pas, maintenant ce sont les dirigeants politiques qui doivent parvenir à un accord ».
Le ministre adjoint grec des Affaires étrangères, Euclide Tsakalotos, principal représentant d’Athènes dans les négociations avec les
créanciers (BCE, FMI, UE), considère à cet
égard, dans une inter view à paraître ce jeudi
dans le quotidien français Libération, que ces
derniers « ne semblent pas prêts au compromis.
Nos interlocuteurs insistent chaque fois sur les
baisses des retraites. C’est irréaliste dans un pays
où elles ont déjà été considérablement réduites
depuis cinq ans, et où les deux tiers des retraités
vivent sous le seuil de pauvreté », note-t-il.
« Si l’Europe insiste sur les retraites, elle devra
en accepter le prix », a parallèlement martelé le
chef du gouvernement Alexis Tsipras.
En visite à Athènes, Amanda Sloat, une responsable du département d’État américain, a
pourtant souligné « l’urgence que la Grèce fasse
un pas » en vue d’« atteindre un compromis pragmatique avec ses créanciers », relevant qu’« un
échec entraînerait immédiatement des difficultés
pour la Grèce et de grandes incer titudes pour
l’Europe et l’économie mondiale ».
« Défaut de paiement de la Grèce puis, au bout
du compte, sortie du pays de la zone euro et, très
probablement, de l’Union européenne », avertit
d’ailleurs la Banque de Grèce dans son rapport
annuel, tout en jugeant que « peu de chemin reste
à parcourir » vers un compromis. De son côté, le
Trésor britannique a fait savoir mercredi qu’il se
préparait à l’éventualité d’un défaut de paiement
grec dont le risque va croissant.
Pour sa part, Janet Yellen avertit que l’économie mondiale risque de subir des « per turbations » si la Grèce et ses créanciers ne parviennent pas à conclure un accord. La présidente de
la Banque centrale américaine a soutenu que
« dans l’hypothèse où il n’y aurait pas d’accord, je
prévois de possibles perturbations qui pourraient
affecter les perspectives économiques en Europe
et les marchés financiers dans le monde ».
Syriza, le parti de gauche radicale de M. Tsipras, a toutefois reproché au gouverneur de la
banque centrale grecque, Yannis Stournaras,
d’outrepasser ses fonctions par cette intervention à la tonalité très politique.
Il n’en demeure pas moins que pour les ana-
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ANGELOS TZOR TZINIS AGENCE FRANCE-PRESSE
Manifestation d’appui au gouvernement Tsipras, mercredi, devant le parlement grec, à Athènes. Les Grecs obser vent, inquiets, les négociations entre
leur gouvernement et ses créanciers.
lystes de la banque allemande Berenberg, l’incompréhension mutuelle entre la Grèce et ses
créanciers, qui s’est accrue ces derniers jours,
rend le scénario d’un accord de dernière minute sur le déblocage d’une tranche de prêts vitale de 7,2 milliards d’euros moins probable
qu’une sortie de la Grèce de la zone euro.
Aide d’urgence aux banques
Une fois n’est pas coutume, c’est du président
de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem, qu’est venue une incitation à la retenue contre les «conclusions hâtives», tandis que la Banque centrale européenne a relevé mercredi de 1,1 milliard d’euros, à 84,1 milliards, le plafond de l’aide d’urgence
aux banques grecques. M. Dijsselbloem pilotera
ce jeudi la reprise du dialogue entre les deux parties à Luxembourg. Mais le ministre allemand
des Finances, Wolfgang Schäuble, a confié avoir
peu d’espoir d’un dénouement à cette occasion et
le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, s’est contenté d’espérer que ce rendez-vous serait «utile».
Alexis Tsipras sera, quant à lui, en Russie à
partir de jeudi, pour un forum économique à
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160 • 199 Location
dette — revu à 1 % du PIB en 2015 contre 3 %
auparavant, les moyens de réaliser ces économies continuent de diviser le gouvernement
grec et les institutions qui lui prêtent de l’argent depuis qu’elle a plongé dans la crise fin
2009 en raison d’une dette publique explosive.
La pression venue des rangs de Syriza est également forte : le parlement grec a entendu mercredi les premières conclusions d’une « Commission pour la vérité sur la dette publique » formée
en avril. Selon un de ses membres, la commission estime que « la Grèce ne devrait pas payer sa
dette car elle est illégale, illégitime, et odieuse », et
que le pays a été victime d’« une attaque concertée » de ses créanciers pour sauver les banques
au détriment des citoyens.
Reste que, sans le feu vert de ses créanciers,
la Grèce pourrait être dans l’incapacité de rembourser les quelque 1,5 milliard d’euros qu’elle
doit au FMI d’ici à la fin juin. La dernière occasion de trouver une solution pourrait être le
sommet européen prévu pour fin juin, ou un
sommet exceptionnel dans l’intervalle.
Courriel :
BUREAUX
REGROUPEMENTS DE RUBRIQUES
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TM
Saint-Pétersbourg, et une rencontre avec le président, Vladimir Poutine. Le premier ministre
grec a toutefois appelé le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pour la
première fois depuis l’échec des dernières négociations en date sur le financement de la
Grèce la semaine passée, a déclaré à l’AFP un
responsable européen. « Tsipras a appelé
Juncker. Ils ont parlé quelques minutes et se sont
mis d’accord pour parler plus tard, aucune date
n’a été fixée », a dit cette source.
Pour éviter la rupture, la banque centrale
grecque appelle les deux camps à faire preuve
de souplesse. Elle invite le gouvernement à reconnaître que l’abaissement des objectifs d’excédent primaire accepté par l’UE et le FMI lui
donne « quelques degrés de liber té supplémentaire dans la conduite de la politique budgétaire », et demande de l’autre côté aux créanciers de « préciser leur volonté » d’octroyer à la
Grèce un allégement de sa dette publique
« comme initialement prévu » en 2012.
Si l’effort demandé à ce pays est désormais
trois fois moindre, avec un objectif d’excédent
primaire — avant paiement de la charge de la
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LE MONDE
HONG-KONG
PROCHE-ORIENT
La réforme électorale Le gouvernement d’union palestinien
est à l’étude
démissionne à cause des dissensions
au Conseil législatif
NASSER ABU BAKR
DENNIS CHONG
à Hong-Kong
U
jusqu’alors désigné par un collège de Grands Électeurs loyal
à Pékin, mais le Parti communiste chinois (PCC) gardera la
haute main sur le processus
puisque seuls deux ou trois
candidats adoubés par un comité aux ordres seront autorisés à se présenter.
ne nouvelle épreuve de
force s’est engagée mercredi à Hong-Kong entre militants prodémocratie et pro-Pékin avec l’examen d’une réforme électorale controversée
qui avait jeté ses opposants
Les parapluies
dans la rue l’an dernier.
Les divisions politiques ont
Le texte débattu au Conseil
législatif (le Parlement local), éclaté au grand jour à l’aupour un vote prévu d’ici ven- tomne 2014 lorsque des didredi, fixe les modalités de zaines de milliers de militants
l’élection en 2017 du chef de prodémocratie ont paralysé
l’exécutif de l’ancienne colonie une par tie de la ville deux
britannique, revenue dans le mois durant, donnant naissance au désormais célèbre
giron de la Chine en 1997.
Les députés prodémocratie Mouvement des parapluies.
ont déjà fait savoir
Les prodémocratie
q u ’ i l s v o t e r a i e n t Pékin a mis
sont revenus à la
charge devant le parcontre, ce qui signe
lement. « Montrons
d’avance la mise en en garde
au monde que nous
échec du projet
ne sommes pas des
puisqu’il n’obtiendra Hong-Kong
imbéciles. Nous ne
pas la majorité des
nous laisserons pas
deux tiers néces- contre le
prendre à de telles ilsaires à son adoption. chaos social
lusions dans le but
Comme Fion Wong,
une femme d’une qua- en cas de rejet d’avoir une vie tranquille », a dit Claudia
rantaine d’années veMo, du Parti civique.
nue dénoncer « une de la réforme
Adopter le texte
prétendue démocratie », des centaines de manifes- dans l’espoir que Pékin adoutants se sont massées autour du cisse un jour sa position revienparlement, dont les accès drait « à empocher une pomme
étaient protégés par des bar- véreuse», a-t-elle ajouté.
Pékin a aver ti que Hongrières métalliques et des poliKong, ter ritoire autonome
ciers en uniforme.
Face à eux, des partisans du jouissant de larges prérogagouvernement agitaient des tives et de liberté inexistantes
drapeaux chinois en hurlant en Chine populaire, se prépadans des haut-parleurs des slo- rait à un avenir « préoccupant »
en cas de rejet.
gans favorables à la réforme.
La sécurité avait été renforMise en garde
cée autour du parlement, situé
À Pékin, le Quotidien du au cœur du quartier financier
peuple a publié en une un édi- et administratif de la ville. La sitorial mettant Hong-Kong en tuation était calme en soirée et
garde contre le « chaos social » les débats, suspendus pour la
nuit, reprendront jeudi matin.
en cas de rejet de la réforme.
Le numéro deux du gouvernement local, la députée Car- La police sur les dents
rie Lam, a prévenu le camp
La police dit vouloir préved’en face en donnant le coup nir l’intrusion de militants « rad’envoi des discussions : « Ce dicaux » après l’arrestation de
gouvernement ne pourra relan- 10 personnes soupçonnées de
cer le processus » de réformes fabriquer des explosifs, dont
en cas de blocage. « Le déve- l’une appar tiendrait à un
loppement politique sera au « groupe radical local ».
point mort. »
La presse locale a rapporté
La députée pro-Pékin Re- que le groupe en question était
gina Ip a renchéri en assurant le Parti national indépendant
qu’un rejet constituerait « une (PNI), né en janvier dans la
grande perte ». « Dans de nom- mouvance dite «localiste».
breux pays occidentaux démoDes produits chimiques ont
cratiques avancés, tous les habi- été retrouvés dans le district
tants ne disposent pas de droits de Sai Kung (nord-est de
égaux de désignation », a-t-elle Hong-Kong). Des composants
lancé, en référence à la procé- pouvant servir à la fabrication
dure électorale qualifiée de d e p e r o x y d e d ’ a c é t o n e
« parodie » par le mouvement (TATP), un explosif puissant
mais très instable, ont été saiprodémocratie.
Le projet de réforme prévoit sis lors d’une perquisition de
pour la première fois d’instau- domicile.
rer le suffrage universel, alors
que le chef de l’exécutif était
Agence France-Presse
MIGRANTS
à Ramallah
ADEL ZAANOUN
à Gaza
e premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, a
L
remis mercredi la démission
de son gouvernement d’union,
devant la fracture grandissante entre la Cisjordanie et la
bande de Gaza et le défi représenté par les discussions que
le Hamas mènerait secrètement avec Israël.
« Hamdallah a remis sa démission à Abbas qui lui a ordonné de former un nouveau
gouvernement », a dit Nimr Hamad, conseiller politique du
président palestinien Mahmoud Abbas. M. Hamdallah
devait commencer immédiatement ses consultations avec
tous les mouvements palestiniens, y compris avec le Hamas, a-t-il ajouté.
Cette démission sanctionne
l’incapacité d’agir du gouvernement d’union qui avait été
formé en 2014 pour mettre fin
à des années de divisions
ayant quasiment tourné à la
guerre civile en 2007 entre les
deux grands rivaux palestiniens, le Fatah laïque et modéré de M. Abbas, et le Hamas, le mouvement islamiste
aux commandes dans la bande
de Gaza. Elle risque d’ajouter
HAZEM BADER AGENCE FRANCE-PRESSE
Le président, Mahmoud Abbas, a demandé au premier ministre,
Rami Hamdallah (notre photo), de former un nouveau
gouvernement.
aux profondes incertitudes du
moment.
Les perspectives de création prochaine d’un État palestinien ont rarement par u
plus sombres. La réconciliation proclamée est restée un
vœu pieux, la bande de Gaza
est un « baril de poudre », selon les mots du chef de la diplomatie allemande, et, sous
la coupe du Hamas, l’enclave
paraît s’éloigner toujours davantage politiquement de la
FUL YA OZERKAN
à Ankara
contre-courant de l’euphoÀ
rie occidentale provoquée
par la prise de la ville syrienne
a Hongrie a annoncé merL
credi la fermeture de sa
frontière avec la Serbie, un
nouveau signe de la crise migratoire au lendemain de
l’échec des Européens à décider d’une répartition solidaire
des réfugiés sur leur territoire.
Le premier ministre serbe a
aussitôt réagi en se déclarant
surpris et choqué. « La solution n’est pas de dresser des
murs. La Serbie ne peut pas
être responsable de la situation
créée par les migrants, nous ne
sommes qu’un pays de transit.
La Serbie est-elle responsable de
la crise en Syrie ? » s’est interrogé M. Vucic qui a souligné
que les clandestins, dont nombre de Syriens fuyant la
guer re dans leur pays, ar rivaient dans son pays en provenance de Grèce et de Bulgarie,
pays membres de l’UE.
Budapest a lancé des « travaux préparatoires » pour la
construction d’une clôture de
quatre mètres de haut sur les
À sa manière
Opposée à une gestion européenne du dossier, la Hongrie
revendique pour sa par t de
pouvoir traiter à sa manière
les flux migratoires. Le nombre de réfugiés entrant en
Hongrie, qui était de 2000
pour toute l’année 2012, a
bondi, s’élevant à 54 000 depuis janvier et faisant de ce
pays d’Europe centrale celui
de l’UE, après la Suède, qui accueille le plus de réfugiés relativement à sa population.
Agence France-Presse
10 % d’entre eux sont en situation régulière.
Le Plan de régularisation concerne tous les
immigrés, dont une minorité de Nord-Américains, de Chinois ou encore de Mexicains.
« Nous sommes dans la première phase du Plan
de régularisation. Nous allons travailler jusqu’à
résorber les files d’attente, parce que nous n’allons maltraiter personne », a tenté de rassurer
mercredi le ministre de l’Intérieur, José Ramon
Fadul.
« L’expulsion est l’exception, nous souhaitons
que tous soient régularisés », a-t-il ajouté. Mercredi matin, 275 000 personnes étaient déjà inscrites au Plan.
Le gouvernement, qui a déjà préparé plusieurs bus et des centres de rétention pour assurer ces rapatriements, tablait sur la régularisation de 250 000 étrangers.
Mais le processus semble compliqué. « Depuis novembre, je demande les papiers [d’identité pour s’enregistrer dans le plan de régularisation], mais je n’ai pas encore réussi à les
avoir », a raconté Mariamis Crousef, qui a passé
la nuit de lundi à mardi dans la file d’attente
avec son bébé de 18 mois. Comme elle, de
nombreuses mères ont fait la queue parfois depuis plusieurs jours avec leurs enfants ou leurs
nouveau-nés.
« Environ 200 000 Haïtiens vont se retrouver
dehors », estime Roudy Joseph, coordinateur du
Mouvement justice migratoire, qui regroupe
des organisations de la communauté haïtienne
et des syndicats. La presse locale a rapporté
que plusieurs centaines de Haïtiens avaient
déjà renoncé à une éventuelle régularisation et
commencé à se déplacer vers la frontière.
de Tall Abyad au groupe État
islamique (EI), la Turquie s’inquiète de la progression des
forces kurdes, accusées de
vouloir installer un bastion autonome à sa frontière.
Après Kobané, plus à l’ouest,
en janvier, les combattants des
Unités de protection du peuple
(YPG), soutenus par les frappes
aériennes internationales, ont
infligé mardi une nouvelle défaite cinglante aux djihadistes
d’EI en les repoussant hors de
Tall Abyad, qu’ils occupaient
depuis près d’un an.
S’il a récemment durci le
ton à l’endroit du groupe radical, le gouvernement islamoconser vateur d’Ankara a ouvertement manifesté son hostilité envers les Kurdes.
Le président Recep Tayyip
Erdogan s’est dit troublé par
l’avancée des forces kurdes à
sa porte, assimilée à la « création d’une structure qui menace
[nos] frontières ».
Dans la foulée, son vice-premier ministre Bülent Arinç a
accusé les Kurdes de mener
une campagne de « purification ethnique » contre les autres populations de Tall
Abyad, en majorité arabes, et
de vouloir y créer une région
autonome qui irait de l’Irak
jusqu’à Kobané, dans la province syrienne d’Alep à l’ouest.
Les YPG ont immédiatement
riposté aux accusations turques,
qualifiées de « dif famatoires ».
« Nous répétons clairement que
les YPG défendent l’unité syrienne et non pas sa dissolution»,
a assuré le mouvement.
Contrairement à ses rapports
avec la province autonome du
Kurdistan irakien, les relations
entre la Turquie et les Kurdes
de Syrie sont mauvaises. Ankara s’inquiète des risques de la
création d’une région autonome à sa frontière sud.
Agence France-Presse
Agence France-Presse
ERIKA SANTICELES AGENCE FRANCE-PRESSE
Ils étaient nombreux mercredi à se bousculer devant les locaux du ministère de l’Intérieur.
RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
Des milliers de Haïtiens menacés
d’expulsion
à Saint-Domingue
à Budapest
Agence France-Presse
La Turquie
craint
la montée
des Kurdes
en Syrie
NICANOR LEYBA
175 km de sa frontière avec la
Serbie, a indiqué le ministre
des Affaires étrangères, Peter
Szijjarto, précisant que ces travaux préparatoires seraient
achevés d’ici mercredi 24 juin.
« De tous les pays de l’Union
européenne, la Hongrie est celui qui subit la plus forte pression migratoire. Une réponse
commune de l’UE à ce défi
prend trop de temps et la Hongrie ne peut plus attendre. Elle
doit agir », a-t-il déclaré.
Un refus… de principe
Le Hamas a dit of ficiellement refuser la dissolution
du gouver nement auquel il
est associé, à la seule instigation du président Abbas. « Le
Hamas rejette tout changement unilatéral de gouvernement sans le consentement de
toutes les parties », a dit Sami
SYRIE
La Hongrie érige une clôture
sur sa frontière avec la Serbie P
PETER MURPHY
Cisjordanie, dont elle est séparée physiquement par le
territoire israélien.
Abou Zouhri, porte-parole du
Hamas, avant l’annonce effective de la démission.
Au-delà des déclarations de
principes, un haut responsable du Hamas, Ziad al-Zaza, a
laissé une porte ouverte. Il a
appelé le président Abbas à
remplacer un gouvernement
— délibérément composé de
technocrates soutenus tant
par le Fatah que par le Hamas — par un gouvernement
plus politique, « avec tous les
mouvements nationaux et islamiques pour faire face à l’occupation israélienne ».
« Je pense que nous allons audevant d’un gouvernement de
politiques, et non plus de technocrates », a dit sous le couvert
de l’anonymat un responsable
de l’OLP. Les discussions inter nes aux Palestiniens ont
mis en lumière la nécessité
d’un tel gouvernement, a-t-il
dit. Associera-t-il le Hamas ?
Ziad al-Zaza a laissé entendre
que le Hamas y était prêt. Il y
trouverait son intérêt si ce
gouvernement était l’interlocuteur de la communauté internationale. Mais une grande
partie de la communauté internationale refuse de traiter avec
le Hamas, considéré comme
une organisation terroriste par
les États-Unis, l’Union européenne ou Israël.
arfois nés en République dominicaine mais
n’ayant jamais disposé de papiers officiels,
des centaines de milliers d’habitants majoritairement originaires d’Haïti craignent de se faire
expulser du pays, après l’expiration mercredi
d’un processus de régularisation des immigrés
clandestins.
« Je suis née ici […] mais ni mon père ni ma
mère n’ont demandé mes papiers. Alors, ce que je
veux, c’est obtenir [un document] qui puisse m’assurer de ne pas être expulsée vers un pays que je ne
connais pas », a confié Karina Charles, devant le
ministère de l’Intérieur à Saint-Domingue, responsable de l’application du Plan national de régularisation des étrangers (PNRE).
À l’instar de Mme Charles, des milliers de Haïtiens illégaux ont fait la queue durant des heures
et parfois sous une chaleur de plus de 35°C pour
tenter de s’inscrire à ce plan, lancé par le gouvernement du président Danilo Medina.
« Cela fait cinq jours que je viens et je n’arrive
pas à entrer », confirmait Jean-Claude Jodias,
dans la longue file d’attente. Ouvrier dans la
construction, il vit à Saint-Domingue depuis
10 ans.
Quand les bureaux du ministère ont fermé
mercredi, plus rien ne pouvait empêcher les
expulsions.
Les Haïtiens constituent la communauté
étrangère la plus importante de République dominicaine, voisine d’Haïti, mais également la
plus pauvre. Selon un recensement de 2012, ils
sont 458 000, soit 87,3 % des immigrés et 5,4 %
de la population totale, travaillant notamment
dans l’industrie de la canne à sucre. Seulement
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LES SPORTS
C’EST DU SPOR T !
TENNIS
Raccroche !
Autre sortie hâtive pour Bouchard
JEAN DION
ous sommes assis là
tranquillement à ne
rien faire de particulier sinon à songer dans notre
Ford intérieur que nous vivons
à une époque incomparable
remplie de potentialités et plus
frétillante que jamais auparavant. Nous en voulons pour
preuve une foule d’éléments,
depuis la possibilité de se faire
livrer une extra-large toute
garnie par drone jusqu’à l’atteinte de l’équilibre budgétaire
en passant par l’essor des
moyens de communication qui
nous permettent d’embrasser
la planète entière tout en restant assis là tranquillement.
Puis paf, notre bulle d’illusions éclate comme si on venait d’y insérer une fléchette
de compétition, et on constate
que ces moyens de communication sont largement surfaits.
Remontons donc à mardi
pour assister à un match de
balle majeure mettant aux
prises les Phillies de Philadelphie (bien oui, encore eux) et
les Orioles de Baltimore. Les
Phillies connaissent une saison épouvantable, et ça ne va
vraiment pas bien ce soir-là,
les Orioles mènent 17-3 après
six manches de jeu.
Pour la 7 e reprise, les Phillies délèguent donc au monticule Jef f Francœur, un voltigeur de nature. Envoyer lancer un joueur de position se
produit quelquefois quand un
club s’affaire à subir une dégelée et qu’il veut épargner les
bras de ses releveurs. Et dans
le cas qui nous occupe, cela
fonctionne au début : Francœur fait 1-2-3 en 7e.
Mais en 8e, les choses se gâtent. Francœur accorde un circuit, atteint un frappeur et,
après un retrait sur un ballon
au champ centre, donne deux
buts sur balles. Avec les buts
remplis et un score de 18-3,
l’instructeur des lanceurs des
Phillies, Bob McClure — dont
on se souvient confusément
qu’il porta les couleurs de nos
défunts Expos de 1986 à 1988
—, s’entretient avec son gérant, Ryne Sandberg, et ils résolvent que l’expérience Fran-
N
cœur est en passe d’avoir assez duré et qu’il faudrait peutêtre employer un vrai lanceur
sur la butte.
McClure passe donc un coup
de fil à l’enclos des releveurs,
situé der rière la clôture du
champ extérieur, pour demander à ce que quelqu’un se réchauf fe. Mais ça ne répond
pas. On voit Rod Nichols, l’instructeur dans l’enclos, à côté
du téléphone, assis là tranquillement à ne rien faire de particulier sinon regarder devant
lui. C’est que le téléphone est
décroché, mais il ne le sait pas.
Apparemment, ça sonne occupé, comme on disait dans le
temps, à moins qu’il n’y ait une
boîte vocale disant : « Bonjour,
vous avez bien joint l’enclos des
Phillies de Philadelphie. Nous
ne pouvons répondre présentement, mais si vous laissez après
le timbre sonore vos coordonnées
et un bref message expliquant
pourquoi vous nous dérangez en
plein match de baseball majeur,
nous vous rappellerons aussitôt
que possible, c’est-à-dire quand
ça nous tentera et peut-être bien
jamais, et puis euh. »
Sauf que le baseball a beau
être un sport lent, il arrive parfois que ça urge. McClure décide donc d’avoir recours à un
moyen de communication
bien plus éprouvé que le
damné téléphone. Il s’empare
donc d’une ser viette blanche
au motif de Gatorade, se dirige
vers le devant de l’abri des
joueurs et agite ladite serviette. Et ça marche. Nichols
sor t de ses rêveries et
constate que le téléphone est
décroché. Il raccroche, parle à
McClure et un releveur peut
enfin se délier le bras.
Voilà qui est typiquement
Phillies, ont dit les obser vateurs. Sur tout qu’après le
match, Sandberg a commenté
la situation en disant que
c’était Jeanmar Gomez qui
s’était réchauf fé alors qu’il
s’agissait de Ken Giles. Mettons qu’il s’agissait d’une soirée à oublier.
Francœur a finalement bouclé la 8e, ça s’est terminé 19-3
et les Phillies ont mis fin à leur
séjour à l’étranger avec un rendement de 0-8, le pire voyage
de l’équipe depuis 1883. La
prochaine fois, il serait bien
d’avoir non pas une serviette,
mais un drapeau blanc à portée de main.
irmingham, Royaume-Uni
B
— La séquence d’insuccès
d’Eugenie Bouchard se poursuit à moins de deux semaines
du début du tournoi de tennis
de Wimbledon : la Québécoise
s’est inclinée mercredi à son
premier match à la Classique
Aegon disputée sur gazon à
Birmingham.
Bouchard, 5 e tête de série
du tour noi et 11 e joueuse
mondiale, a perdu en trois
manches de 6-3, 4-6 et 6-0
contre la Française Kristina
Mladenovic, classée 43 e au
monde. Mladenovic avait
aussi éliminé Bouchard au
premier tour des Internationaux de France dernièrement.
Rien ne va plus pour
l’athlète de Westmount âgée
de 21 ans, qui a encaissé une
neuvième défaite à ses 10 derniers matchs.
Après avoir été victime de
deux bris de ser vice au premier set, Bouchard a af fiché
plus d’aplomb pour obtenir
un bris décisif dans la deuxième
manche. Elle a toutefois été
incapable d’enchaîner au troisième set, s’effondrant après
avoir vu Mladenovic signer
un bris dès le deuxième jeu.
« Je me sens très frustrée, a
déclaré Bouchard. Mais ils
nous ont aver tis que si nous
frappions nos raquettes sur le
cour t, nous pourrions écoper
d’une amende salée. C’est peutêtre pourquoi je ne me suis pas
emportée. »
La Française l’a finalement
empor té en 1 heure 40 minutes. La rencontre a été interrompue par la pluie au moment où elle menait 5-3 en première manche.
PATRICK KOVARIK AGENCE FRANCE-PRESSE
Eugenie Bouchard, photographiée à Roland-Garros récemment alors qu’elle af frontait la Française
Kristina Mladenovic, en arrache cette saison.
Azarenka et Ivanovic
éliminées
Dans les autres matchs,
deux anciennes premières raquettes mondiales, Victoria
Azarenka et Ana Ivanovic, ont
été éliminées.
Azarenka, qui tente de relancer sa carrière et devait affronter Zarina Diyas, a subi un
autre contretemps alors
qu’elle a été forcée de se retirer en raison d’une blessure
au pied gauche, tandis qu’Iva-
novic, classée 2e, s’est inclinée
6-4, 3-6, 7-6 (6) devant la Portugaise Michelle Larcher de
Brito.
La blessure d’Azarenka est
sensiblement la même que
celle qui a provoqué sa chute
hors du top 20 il y a une dizaine de mois et qui l’empêche
d’ajouter aux 17 titres qu’elle a
déjà rempor tés. Ce nouveau
recul de la Bélarusse de 25 ans
lui fait douter de ses chances
de bien faire à Wimbledon.
Larcher de Brito a pour sa
par t semblé profiter de ses
deux matchs déjà disputés sur
gazon, frappant souvent avec
aplomb et un synchronisme impeccable. Ivanovic semblait en
mesure de traverser la tempête
quand elle a inscrit un bris tôt
dans la manche ultime, qu’elle
conser vera jusqu’au moment
de servir pour le match.
Avec Associated Press
La Presse canadienne
Raonic passe aux quarts de finale au Queen’s
L
ondres — Le Canadien Milos Raonic, qui dispute un
premier tour noi à la suite
d’une courte pause rendue nécessaire par une inter vention
chirurgicale pour corriger un
nerf coincé au pied droit, a atteint les quar ts de finale du
tour noi de Queen’s grâce à
une victoire en trois sets de 64, 6-7 (5) et 6-1 acquise mercredi aux dépens du Français
Richard Gasquet.
La 3e tête de série a enlevé la
première manche à l’aide d’un
bris de ser vice réussi dès le
premier jeu et cinq balles de
bris sauvées à l’engagement
suivant pour faire 2-0. Après
que Gasquet eut créé l’égalité
en rempor tant le deuxième
set, Raonic a dominé la
manche décisive, se forgeant
une avance de 4-0 en remportant 71 % des échanges.
La série de huit victoires de
Stanislas Wawrinka a quant à
elle pris fin au deuxième tour
du tournoi, où il a été éliminé
par Kevin Anderson 7-6 (4), 76 (11). Il s’agit du quatrième
triomphe consécutif du SudAfricain contre Wawrinka, qui
a rempor té le tournoi de Roland-Garros récemment.
Anderson a appliqué de la
pression sur la 2e tête de série
dès le dépar t, sauvant une
balle de bris dès le jeu initial.
Et bien que Wawrinka ait
sauvé deux balles de manche
à 6-5, c’est Anderson qui a enlevé le bris d’égalité.
Fin de match enlevante
Au deuxième set, Wawrinka
a sauvé une balle de bris avec
un retard de 3-2, mais Anderson a toujours détenu l’avantage pendant le bris d’égalité.
Au cours d’une fin de match
enlevante, Wawrinka a sauvé
cinq balles de match et
échappé trois balles de
manche avant qu’Anderson ne
l’empor te sur son 22 e as du
duel.
« J’ai of fer t une très bonne
performance au service », a dit
Anderson, qui avait aussi été
le premier à battre Wawrinka à
la suite de la conquête par celui-ci des Inter nationaux
d’Australie en 2014. « Je suis
demeuré patient tout au long
du match. J’ai tenté de lui enlever ses retours de service le plus
possible. »
Wawrinka était tout de
même satisfait de sa prestation contre un adversaire au
sommet de sa for me. « J’ai
commis une grosse erreur sur
une balle de manche, mais c’est
tout, a-t-il mentionné. De façon
générale, Je pense qu’il a très
bien joué. Il a tenté plusieurs
choses et visé les lignes sur tous
ses coups. Il a appliqué beaucoup de pression. »
Le Français Gilles Simon,
classé 7e, a quant à lui résisté à
la poussée de l’Australien Thanasi Kokkinakis en début de
rencontre pour signer un gain
de 6-4 et 6-2.
Simon a perdu les neuf premiers échanges mais a remporté les quatre jeux suivants
pour prendre l’avantage.
Après avoir résisté à une balle
de bris alors qu’il était en retard 2-1 dans la seconde
manche, il a lui-même inscrit
un bris pour faire 3-2. Un revers le long de la ligne alors
qu’il était en pleine course lui
a permis de récolter un autre
bris et de sceller l’issue du
match.
Alexandr Dolgopolov, qui
a surpris Rafael Nadal au
premier tour, n’a pas été en
mesure de poursuivre dans
la même veine. L’Ukrainien
a été défait 6-3, 7-6 (4) par
l’Espagnol Guillermo GarciaLopez.
Associated Press
COUPE DU MONDE FÉMININE DE SOCCER
Le Canada affrontera
la Suisse en ronde des 16
e Canada sera opposé à la
L
Suisse lors de la ronde des
16 de la Coupe du monde féminine de soccer dimanche à
Vancouver.
L’identité de l’adversaire du
Canada lors du premier tour
éliminatoire a été connue en
début d’après-midi mercredi
quand les organisateurs ont
confirmé que les Pays-Bas et
la Suisse sont deux des
équipes de 3 e position à être
repêchées.
Selon les 15 scénarios présentés par la FIFA pour les affrontements en huitièmes de
finale, tous ceux mettant en
cause la qualification des
équipes de 3e place du groupe
A (Pays-Bas) et du groupe C
(Suisse) menaient à une
confrontation entre la meilleure du groupe A et la 3e du
groupe C.
Le Canada a décroché le 1er
rang du groupe A grâce à un
dossier d’une victoire et deux
matchs nuls lors de la phase
de groupes.
La Suisse, de son côté, a
perdu contre le Japon 1-0 et le
Cameroun 2-1 mais a défait
l’Équateur 10-1. Sa différence
de buts favorable lui a permis
d’être repêchée.
Selon le règlement, les deux
premières équipes des six
groupes se qualifient pour la
ronde des 16, tandis que les
quatre meilleures formations
de 3e position sont repêchées.
La Presse canadienne
L E
D E V O I R ,
L E
J E U D I
1 8
J U I N
B 7
2 0 1 5
CULTURE
MUSIQUE CLASSIQUE
Deux artisans du Devoir
à l’Ordre national du Québec
La grande fête du violon
La collaboratrice du Devoir Lise Gauvin, spécialiste
des lettres francophones, et l’ex-directeur du Devoir Jean-Louis Roy font partie des lauréats 2015 de
l’Ordre national du Québec. Au sujet de
Mme Gauvin, l’Ordre a salué sa manière d’établir
des rapports entre langue et littérature, de mettre
en perspective la situation des écrivains d’ici avec
ceux des autres sphères francophones. Quant à
M. Roy, il a été directeur du journal de 1981 à 1986.
Le Devoir
PAGANINI – 24 CAPRICES
Rachel Barton Pine (violon). Festival de musique
de chambre de Montréal. Salle Bourgie, mercredi
17 juin 2015.
CHRISTOPHE HUSS
euf ans après son récital à l’église St.
James United de la rue Sainte-Catherine,
N
la violoniste américaine Rachel Barton Pine reprenait son parcours à travers les 24 caprices
de Paganini, encyclopédie, ou presque, de la
technique violonistique. Il est fr ustrant de
constater que la salle Bourgie n’était pas davantage remplie pour un événement aussi rare et
précieux.
Rachel Barton Pine — qui reste stoïquement
debout en dépit de son infirmité (amputation
d’une jambe) — conçoit sa soirée avec Paganini
comme une visite guidée à travers les méandres de la technique violonistique. Elle raconte
avec humour sa lutte pour la maîtrise des staccatos ou sa réser ve initiale vis-à-vis du 12e caprice, le vilain petit canard devenu cygne à partir du moment où elle a su mieux faire ressortir
les mélodies souvent éludées par les embûches
techniques.
Ainsi, par groupes de deux à quatre caprices,
dont les défis et qualités étaient brièvement expliqués avec franchise et humour (traduction
sobre de Richard Turp pour l’auditoire francophone), Rachel Barton Pine a su construire un
voyage musical fascinant à travers un massif facilement rébarbatif.
De la franchise
Nous avons eu très peur dans les deux premiers caprices, où de petits accrocs se glissaient ici ou là. Rachel Barton Pine avait-elle
perdu de sa superbe ? Pas du tout : après sa première inter vention orale, et tout au plaisir de
pouvoir attaquer le 3e caprice avec tant de franchise, c’est une vraie exaltation, une grande
fête du violon à laquelle nous avons eu droit.
Les qualificatifs et tenants de la réussite sont
les mêmes qu’il y a neuf ans. Je paraphrase
donc notre compte-rendu de l’époque : « Alliée à
une expertise violonistique et une musicalité im-
Harmonium dans le palmarès
progressif de Rolling Stone
L’album Si on avait besoin d’une cinquième saison du groupe Harmonium, paru en 1975, a été
classé par le magazine Rolling Stone au 36e rang
des 50 meilleurs albums progressifs de tous les
temps, mercredi. Le magazine qualifie l’album
d’« apogée de tout le mouvement folk-prog », entre
autres grâce à ses harmonies vocales et la guitare « susurrante » de Serge Fiori.
Le Devoir
Prix Polaris : neuf Québécois
en nomination
SOURCE ICA
La violoniste américaine Rachel Barton Pine
pressionnantes, Rachel Barton Pine surpasse le
défi purement technique pour nous of frir de la
musique et du ver tige. Rien ne peut arriver à
cette funambule du violon, qui non seulement
s’accommode de la corde raide, mais s’en joue
pour attraper les étoiles. »
A-t-elle cette fois ajouté davantage de variations de nuances pour ne pas tout plaquer au
premier plan. Il y a eu ainsi des moments absolument fascinants, telle la fin, pianissimo, du
16e caprice. Il me semble que depuis 2006 se
sont ajoutées plein de petites idées d’interprète,
car aussi étonnant que cela paraisse, Rachel
Barton Pine s’amuse avec les Caprices, qu’elle a
parodiés en bis dans une suite de variations sur
Happy Birthday.
Signalons pour finir que nous avons eu, ainsi
que la direction du Devoir, un très aimable
courriel de Denis Brott, directeur du Festival
de musique de chambre, s’excusant des errements de l’organisation dans le cadre du changement de programme du récital de Marc-André Hamelin. Cette amende honorable
s’adresse évidemment, par ricochet, à nos lecteurs et nous en informons donc tous ceux qui
ont découvert, une fois rendus sur place, que
des œuvres de Liszt et Villa-Lobos remplaceraient la sonate de Schubert.
Le Devoir
La réalité virtuelle nous plonge
dans l’univers du Cirque du Soleil
en le comparant à une pièce
de théâtre, montée pour une
seule personne.
PETER HENDERSON
à Toronto
eux qui n’ont pas la robusC
tesse et l’agilité nécessaires pour par ticiper à un
MICHAËL MONNIER LE DEVOIR
La lecture d’été qui a changé
ma vie : un appel aux lecteurs
Avez-vous déjà lu, l’été, un livre — un roman, un essai, de la poésie, de la bédé… —
qui a changé votre vie ? Le Devoir demande
à ses lecteurs et lectrices de lui raconter en
250 mots maximum l’histoire d’une lecture
d’été marquante. Quel livre a changé votre
parcours ? Et comment, pourquoi ?
Six illustrateurs seront ensuite invités à illustrer les six textes retenus par la rédaction,
qui seront publiés durant le mois de juillet
dans les pages culturelles de votre quotidien. On attend votre histoire de lecture
d’ici le 5 juillet à [email protected].
Le Devoir
CANAUX
18h00
18h30
19h00
19h30
spectacle du Cirque du Soleil
ont maintenant l’occasion de
se joindre à la distribution de
la plus récente production de
l’entreprise grâce à la technologie de réalité virtuelle.
Le Cirque s’est associé à la
maison de production montréalaise Félix & Paul Studios
pour lancer Au cœur de la boîte
Kurios, une expérience de réalité virtuelle se situant entre le
film traditionnel et le jeu vidéo
et qui place le spectateur à l’intérieur du spectacle.
Le président de la division
médias du Cirque, Jacques Méthé, a expliqué que l’entreprise
voulait « essayer la nouvelle technologie et repousser ses limites ».
Dans le film, le spectateur
est transporté dans l’univers rétrofuturiste rempli de clowns,
de gymnastes et d’acrobates du
spectacle du Cirque du Soleil
Kurios, cabinet des curiosités,
qui a pris l’affiche en 2014.
M. Méthé explique le concept
20h00
20h30
21h00
Expériences immersives
L’expérience de réalité virtuelle est une collaboration entre le metteur en scène du
spectacle, Michel Laprise, et
Félix Lajeunesse et Paul Raphaël, deux ar tistes de la vidéo qui ont adopté la réalité
vir tuelle comme plateforme
narrative.
M. Lajeunesse a expliqué
qu’il travaillait avec son collègue sur « des expériences cinématographiques immersives »
depuis une décennie et que
leur premier contact avec le
Cirque du Soleil datait de
l’époque où ils avaient travaillé
sur le pavillon de l’entreprise à
l’Expo 2010, à Shanghai.
Après une première expérience avec le musicien montréalais Patrick Watson en
2013, qui leur a per mis de
tour ner l’un des premiers
films de réalité vir tuelle non
animés, le duo a décidé de se
consacrer uniquement à la
production de contenu de réalité virtuelle.
21h30
22h00
22h30
Pour ce faire, ils ont d’abord
dû concevoir les outils nécessaires, et Félix & Paul Studios a peaufiné ses propres
outils de captation pour
construire des images en 3D,
à 360 degrés.
Nouveau média
MM. Lajeunesse et Raphaël
ont depuis produit un documentaire en réalité vir tuelle
sur des éleveurs de yaks en
Mongolie, une scène du film
de Jean-Marc Vallée avec
Reese Witherspoon, Wild, et
plus récemment, une interaction avec un apatosaure, en
partenariat avec le studio derrière Jurassic World.
C’est la naissance de quelque
chose de nouveau, un tout nouveau média et une nouvelle
forme d’art, a annoncé M. Lajeunesse. Et nous avons dû accepter l’idée que nous ne ferions
probablement plus jamais d’autre film de notre vie et que nous
allions nous concentrer, pour le
reste de notre carrière, à l’exploration de ce nouveau langage et de ce nouveau média. »
La Presse canadienne
23h00
23h30
Des squelettes Les pêcheurs / Prière de ne pas envoyer de
Pénélope McQuade / Lise Dion Le Téléjournal
Par ici l'été
COMMISSAIR
SRC
dans le placard La passion
fleurs / Gilles Renaud
, Stéphane Archambault.
E BRUNETTI...
17h55 TVA
Sucré Salé /
Une minute pour gagner / Guy LE PRINCE ET MOI (2004) avec Luke Mably, Miranda
TVA nouvelles 22h35 Sucré 23h05 Signé M 23h35 LE MASQUE DE ZORRO
TVA
nouvelles
Claude Poirier Fieri
Richardson, Julia Stiles.
Salé
(1998) Antonio Banderas.
Les
Subito texto
Génial! / François Bellefeuille , Une pilule, une petite granule LE PARRAIN II (1974) avec Robert De Niro, Diane Keaton, Al Pacino.
TQ
Argonautes
Adib Alkhalidey.
Duo
Un souper
Merlin / La Princesse de
Nashville / Les lendemains ne Les disciples / Délivrance
Tic Tac Show / Opération
Un gars le soir L'Instant Gagnant
V
presque parfait Nemeth
chantent pas
Anaïs Favron Séduction
Le National
RDI économie 24/60
Les grands reportages
Le Téléjournal
RDI économie Le National
24/60
Grands rep.
RDI
17h50 Champi.. Journal FR
Science/ fiction Terre et ciel
Des racines et des ailes / Du Lot au Cantal
Des camions et des hommes
TV5 le journal 23h40 Thalassa
TV5
Enchères
Enchères
Billy
Billy
Hantise
E.T.
E.T.
Chroniques paranormales
Transports
Transports
Docu-D
D
Design V.I.P. Le pro du patio Des rénos qui Idées grandeur On efface et on recommence
Propriétaire et prospère
Vendre ou rénover?
Collection.
Collection.
Chic Shack
VIE
Top 10
Génération
Millionnaire$ à tout prix
Scandales à Hollywood
Trop sexy!
Souper parfait Souper parfait Top 10
MX
3 fantômes
Big Bang
3 célibataires Code F.
Filles fauchées New Girl
Vie de banlieue Twisted / Le deuil
Galaxie près
Volé mes jeans Hors d'ondes
VRAK.TV 3 fantômes
17h00 Le 5 à 7 Académie
L'avant-match LCF Football / Argonauts de Toronto c. Alouettes de Montréal - Pré-saison (D)
L'antichambre (D)
Sports 30
Poker
RDS
Légendes
L'encan
Fous bolides Fous bolides Fous bolides Fous bolides Armes qui ont changé
G.O.L.F. histoire
Chasseurs
HISTORIA Les a$ de la brocante
La petite Patrie La petite Patrie Toi et moi
Catherine
Les demoiselles du swing
Ruptures
C.A.
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Méd ailleurs
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L'histoire de notre zoo
22h05 Tête d'un virtuose
Panique sur terre
Pêche risque
EXPLORA Une vie de mangouste
Une femme exemplaire
King & Maxwell
La loi et l'ordre: Crimes sexuels Retour à Cedar Cove
Retour à Cedar Cove
Aidan Black
SÉRIES+ C.S.I: Les experts
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Seuls et tout nu
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Étranges
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Le don / Un amour aveuglé
Le Carol
Classé XXX
Les stupéfiants
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Au coeur du cinéma québécois Recherche
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Génération Y Science tourne Regard avenir Pouvoirs
C. SAVOIR Encore plus
Sur le pouce
Échappée gourmande
Folle escale / New York
Devine où je vais? / Mauricie
Benoit le Bienheureux
Folle escale
ÉVASION Croisières de rêve
LeRanch/Miam! Wendy
Flip
Boum, canon Subito texto
24.7/#ONfr
LA GRANDE SAUTERELLE (1967) Mireille Darc. CinéTFO/Öko Flip
Boum, canon 24.7/#ONfr
TFO
18h50 LE DOSSIER ODESSA (1974) avec Maximilian Schell, Jon Voight.
LE DIABLE À 4 HEURES (1961) Spencer Tracy.
23h05 L'INÉVITABLE CATASTROPHE (1978)
Cinépop Cinéma
18h05 SAVANNAH (V.F.) (2013) James Caviezel.
RAGE (V.F.) (2014) Nicolas Cage.
21h40 PAULINE DÉTECTIVE (2012)
23h20 VICTOR YOUNG PEREZ (2013)
SÉcran
Victoria: Une reine, un empire Médicis Renaissance
Victoria / L'aventure africaine Médicis Renaissance
Faits divers le mag
Les balayeuses d'Addis Abada Japon
Planète
La dictée PGL
Montréalité
Studio direct Open télé
Le cahier
Place des Arts Laboratoire MAtv
Studio direct Champs libres Libre-service
MATV
17h00 News
Murdoch Mysteries
Coronation St. The Nature of Things
Balletlujah
CBC News: The National
CBCNews
Blackstone / Suffer the Children
CBC
eTalk
The Big Bang The Big Bang Odd Couple
Mistresses / Gone Girl/ I'll Be Watching You
CTV National News Montreal 0h05 Daily Sh.
CTV (Mont.) CTV News Montreal
Evening News Global National E.T. Canada
Ent. Tonight
Bones / The Geek in the Guck Rookie Blue / A Real Gentleman Elementary / Seed Money
News Final
E.T. Canada
The Doctors
GBL
News at 6
World News
Local 22 News Inside Edition Astronaut Wives Club / Launch Mistresses / Gone Girl/ I'll Be Watching You
News at 11
23h35 Jimmy Kimmel Live
ABC
Channel 3 News at Six
Evening News Ent. Tonight
The Big Bang Odd Couple
Mom
Mike & Molly Elementary / Seed Money
Ch 3 News
23h35 Hawaii Five-0
CBS
Newschannel 5 NBC News
Jeopardy!
Wheel Fortune Dateline NBC
Aquarius
Hannibal / Secondo
Newschannel 5 23h35 The Tonight Show
NBC
Resilient Ones
Report From Washington
Doctor Blake / Brotherly Love Secrets Underground
Business
Charlie Rose
PBS (33) PBS NewsHour
PBS NewsHour
Secrets of Chatsworth
Secrets of Selfridges
Antiques Rd
Scully World World News
Charlie Rose
PBS (57) News America Business
5e élément
D'est en ouest Pense vite!
Les sentiers
Ma caravane au / Lac St-Jean Bienvenue à Whistler
Jean Duceppe
Pense vite!
Jardin vu par... Goût du pays
UNIS
17h55 Bill Maher: Live
NIGHTINGALE (2015) David Oyelowo.
Silicon Valley Game of Thrones
My Tomorrow My Tomorrow Strike Back
23h50 True Blood
HBO
Les infiltrés / Secrets
Les recrues de la 15e
Mensonges / Pom Pom Girls
Motel Bates
Justifié / La caravane passe
Le trône de fer
AddikTV Les recrues de la 15e
Le TVA sports Le TVA sports Baseball / N.Y. Mets vs Toronto
TVA Sports Le TVA sports Le TVA sports LMB Baseball / Mets de New York c. Blue Jays de Toronto (D)
18h00
18h30
19h00
19h30
20h00
20h30
21h00
21h30
22h00
22h30
23h00
23h30
Le retour de Pif Gadget
Y aura-t-il des pois sauteurs du Mexique — les
célèbres Pifitos ? Un sous-marin à levure ? Ou
un stylo à encre invisible ? Sept ans après
l’échec de sa renaissance, entre 2004 et 2008, le
magazine gentiment subversif pour enfants Pif
Gagdet se prépare à faire une nouvelle réapparition en kiosque à la fin du mois de juin dans un
numéro spécial — et unique — d’été, a annoncé le propriétaire de la marque, le journal
français à inclinaison communiste l’Humanité.
Hors série de 192 pages, ce rappel au bon souvenir du présent du chien comique et de ses
gadgets à la solidité relative, va être tiré à
100 000 exemplaires, contenir un gadget, mais
aussi « des rééditions et des créations nouvelles
autour du personnage de Pif », a indiqué Olivier
Chartrain, le rédacteur en chef de ce hors série
sur les ondes de la radio française Europe 1. Né
en 1950 dans les pages de l’Humanité, le personnage Pif le chien s’installe dans le magazine
portant son nom en 1969 avec ses histoires et
ses bandes dessinées. Il sera populaire auprès
de la jeunesse francophone jusqu’au début des
années 90.
Le Devoir
Sun Media de retour
avec La Presse canadienne
Toronto — Les journaux de Sun Media bénéficieront de nouveau du contenu du service de
nouvelles de l’agence La Presse canadienne. Le
président de La Presse canadienne, Malcolm
Kirk, a déclaré que le retour comme clients des
33 journaux représentait un important jalon
pour l’agence de presse nationale, qui offre des
services dans les deux langues officielles. La
Presse canadienne et Postmedia ont signé un
contrat de quatre ans.
La Presse canadienne
minuit
Le Téléjournal 18 h
06/18
Neuf artistes ou groupes québécois ou installés au Québec se retrouvent dans la longue
liste des 40 nommés du prix de musique Polaris, qui récompense depuis dix ans le meilleur
disque canadien sans égard aux ventes. LouisJean Cormier (Les grandes artères), The Barr
Brothers (Sleeping Operator), Pierre Kwenders (Le dernier empereur Bantou), Braids
(Deep in the Iris), Jean Leloup (À Paradis
City), Milk & Bone (Little Mourning), Patrick
Watson (Love Songs for Robots), Elizabeth Shepherd (The Signal), et Colin Stetson avec Sarah Neufeld (Never Were the Way She Was) ont
obtenu une nomination. Parmi les autres artistes canadiens en lice, choisis par un jury de
près de 200 journalistes de musique, blogueurs et animateurs, on note Caribou, Drake,
Siskiyou, Viet Cong et Death From Above
1979. Le gagnant, qui sera dévoilé le 21 septembre, recevra une bourse de 50 000 $. En
2014, c’est la chanteuse Tanya Tagaq qui avait
remporté les honneurs.
Le Devoir
minuit
À LA TÉLÉ
Nos choix ce soir
RÉVÈLE LA RELÈVE
Musique Plus reprend le flambeau qu’elle avait
trop longtemps abandonné, celui de la découverte de la relève musicale d’ici. L’animateur
Olivier Laveaux Robillard rencontre des artistes
et groupes encore peu connus du grand public,
qui abordent leurs influences, leur quotidien de
musiciens émergents, et enregistrent une pièce
pour un vinyle qui paraîtra à la fin de la saison.
F.A.Q., Musique Plus, 20 h 30
ÉPOUSES TERRE À TERRE
Inspirée d’un livre, cette nouvelle série raconte le
changement de destin qu’ont connu les épouses
des tout premiers astronautes américains qui ont
participé au programme Mercury.
The Astronaut Wives Club, ABC, 20 h
NEURONES DE GÉNIE
Ce documentaire se base sur les plus récentes
recherches effectuées dans le monde sur les
raisons physiques qui peuvent expliquer pourquoi certains ont des capacités musicales exceptionnelles, et d’autres, aucune…
Dans la tête d’un virtuose, Explora, 22 h 05
Amélie Gaudreau
CANAUX
18h00
18h30
19h00
19h30
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20h30
21h00
21h30
22h00
22h30
23h00
23h30
minuit
Des squelettes Les pêcheurs / Prière de ne pas envoyer de
Pénélope McQuade / Lise Dion Le Téléjournal
Par ici l'été
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E BRUNETTI...
17h55 TVA
Sucré Salé /
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Salé
(1998) Antonio Banderas.
Les
Subito texto
Génial! / François Bellefeuille , Une pilule, une petite granule LE PARRAIN II (1974) avec Robert De Niro, Diane Keaton, Al Pacino.
TQ
Argonautes
Adib Alkhalidey.
Duo
Un souper
Merlin / La Princesse de
Nashville / Les lendemains ne Les disciples / Délivrance
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Le National
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18h50 LE DOSSIER ODESSA (1974) avec Maximilian Schell, Jon Voight.
LE DIABLE À 4 HEURES (1961) Spencer Tracy.
23h05 L'INÉVITABLE CATASTROPHE (1978)
Cinépop Cinéma
18h05 SAVANNAH (V.F.) (2013) James Caviezel.
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23h20 VICTOR YOUNG PEREZ (2013)
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Victoria: Une reine, un empire Médicis Renaissance
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MATV
17h00 News
Murdoch Mysteries
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CTV (Mont.) CTV News Montreal
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CULTURE
SQUARE VIGER
Les projets de la Ville
de Montréal suscitent
la grogne
JÉRÔME DELGADO
algré la grogne, la Ville
M
de Montréal va de l’avant
avec le réaménagement du
square V iger tel qu’elle le
conçoit, en détruisant une partie du legs du sculpteur
Charles Daudelin. Le responsable de la stratégie du centreville au comité exécutif de la
Ville, Richard Bergeron, s’est
montré ferme quant à l’avenir
de l’œuvre Agora, tant lors de
l’Assemblée du conseil municipal, lundi, qu’en séance d’information, mardi.
« On a travaillé for t sur
toutes sor tes d’hypothèses. On
ne voit pas comment [l’Agora]
ne pourrait pas être démolie. Et
elle sera démolie », a-t-il répété
devant la centaine de personnes présentes à la rencontre « d’information sur l’état
d’avancement de nos travaux »,
comme il l’a définie lui-même.
Au conseil municipal, le ton
avait été similaire lorsqu’il a
fallu défendre la décision de
seulement sauvegarder et réparer la sculpture fontaine
Mastodo, au coût de 2,6 millions. « Il n’y aura aucun recul
quant à notre décision de démolir [l’Agora]. Ce que nous souhaitons, c’est que les héritiers de
Charles Daudelin comprennent
le sincère désir que nous avons
d’honorer sa mémoire en faisant de Mastodo le point focal
de ce quar tier de la santé qui
va renaître », avait répondu Richard Bergeron aux questions
de l’opposition.
« Ce que je comprends, c’est
que si vous avez un Picasso qui
jure avec votre sofa, vous ne
remplacez pas le sofa, vous prenez un copiste et vous regommez le Picasso pour qu’il aille
avec votre sofa », avait alors riposté François Limoges, de
Projet Montréal.
Citron ou orange
Le plan de l’équipe Coderre
consiste à redessiner, à temps
pour le 375 e de Montréal, les
îlots du square V iger adjacents au Centre de recherche
du CHUM. Aux yeux de Richard Bergeron, il urge de remédier à un problème vieux
de 30 ans. Il a tenu à rappeler
que le square Viger a reçu des
mauvaises critiques dès son
inauguration en 1984, dont un
des prix Citron que distribuait
autrefois l’organisme Sauvons
Montréal. Or, le politicien a
omis de signaler que la même
association avait, en 2005, décer né au même site un prix
Orange (une réussite),
lorsque le centre d’ar tistes
Dare-Dare l’animait.
Richard Bergeron a profité
de la soirée d’information pour
inviter son auditoire à soumettre des propositions d’ici septembre. La nouvelle place découlera de cet « exercice de codesign » mené avec les citoyens, a-t-il insisté.
Nombreux sont ceux qui
croient que les dés sont pipés.
La période de questions,
mardi, a été dominée par ceux
qui militent pour la sauvegarde
du site, selon les témoignages
recueillis par Le Devoir.
« Il y a eu une fin de non-recevoir de la part de M. Bergeron.
La grogne a monté, mais c’est
resté civilisé, note Yannick Roberge, du bureau d’architectespaysagistes Claude Cormier et
Associés. On a pour tant entendu des solutions positives,
qui visaient la conservation
[des deux œuvres de Daudelin] et amélioraient la sécurité
et la mise en valeur du site. »
Invitation acceptée
Le Comité de sauvegarde de
l’Agora, qui résume la soirée
par l’intitulé « Réception houleuse du projet Bergeron », veut
bien accepter l’invitation à soumettre des propositions. « Le
Comité demande à la Ville de
Montréal de rencontrer rapidement des interlocuteurs crédibles et compétents qui seront capables d’envisager l’avenir
d’Agora de Daudelin autrement
que sous les assauts des marteaux-piqueurs », lit-on dans le
communiqué diffusé mercredi.
À noter que le Musée national des beaux-arts du Québec,
où sont conser vées les maquettes de Charles Daudelin, a
exprimé son « soutien envers
cette œuvre exceptionnelle ».
Pour la conser vatrice de l’art
contemporain (1950-2000),
Ève-L yne Beaudr y, le square
Viger abrite l’intégration urbanistique de Daudelin la plus
aboutie. « On n’a jamais été interpellés par la Ville de Montréal, précisait-elle par téléphone au Devoir, mais si elle
veut notre avis, elle aura notre
entière collaboration. »
Le Devoir
SOURCE DARE-DARE
Le centre Dare-Dare a dynamisé le square Viger entre 2004 et
2006. Un prix Orange lui avait été attribué à l’époque.
Fini le « cube blanc » à Québec
L’art dans l’espace public a
la vie dure. Contemporaine
de l’Agora de Charles Daudelin, menacée de destruction,
la sculpture Dialogue avec
l’histoire (1987), de l’artiste
français Jean-Pierre Raynaud,
a été démolie mercredi par la
Ville de Québec. Le mauvais
état de cette œuvre, connue
comme « le cube blanc », a
forcé l’administration municipale à la démanteler à coups
de pelle mécanique.
Des infiltrations d’eau
avaient poussé la Ville à faire
son évaluation en 2014. Le
rapport du Centre de conservation du Québec, qui a révélé la présence d’algues, a
été dévastateur pour ce monument vertical en marbre
installé place de Paris. L’œuvre était en péril et constituait un danger public.
Cadeau offert à Québec
par la Ville de Paris, Dialogue avec l’histoire est de
triste mémoire, tellement
elle a suscité bien des controverses à l’époque de son dévoilement. L’opinion publique avait difficilement accepté cette esthétique purement géométrique dans un
site chargé d’histoire.
Il est probable que l’œuvre de Raynaud, artiste de
réputation mondiale, soit reconstruite, mais pour l’instant, rien n’est assuré. Les
coûts de l’exercice, évalués
à 200 000 $, font hésiter les
autorités.
SOURCE FRANCOFOLIES
Mariana Yegros dite La Yegros
27ES FRANCOFOLIES DE MONTRÉAL
La Yegros, la nouvelle reine
de la nu cumbia
YVES BERNARD
e Buenos Aires s’amène
D
Mariana Yegros, dite La
Yegros, première artiste féminine qui émerge avec envergure de Zizek, le label portègne identifié à la nu cumbia
argentine et à l’électro folklore
latino-américain. De cette
mouvance, elle est également
la première à être distribuée
inter nationalement et son
disque Viene de mi est signé
par EMI-France (Parlophone).
Elle mélange la cumbia, le
chamamé de sa région du
Nord et beaucoup plus encore.
De ses per for mances scéniques, tous s’entendent sur
un point : la dame est flamboyante. Elle monte sur la
scène des Spectacles multiculturels ce jeudi.
La Yegros (prononcer à la
manière argentine : « la chégrosss ») se présente : « J’ai
étudié le chant lyrique au
conservatoire de Morón où je
suis née, dans le nord-est de
l’Argentine. À un moment, j’ai
eu une place avec De la Guardia, un groupe théâtral très alternatif qui travaille avec des
musiciens. J’y ai trouvé un autre chemin. Les compositions
des pièces étaient de King Coya,
qui est devenu mon réalisateur.
Il propose une vision très différente de ce qui est la musique
folklorique. J’ai laissé le conservatoire, étudié les musiques indiennes et africaines, puis j’ai
formé mon groupe, composé
mes chansons et trouvé ma propre identité. »
Vive la reine !
Viene de mi paraît en 2013.
On proclame alors La Yegros
« reina de la nu cumbia ». Certains af firment qu’elle est la
première à faire sor tir le
genre à l’extérieur des circuits
habituels de l’électro tropical.
Sa réputation devient graduellement plus inter nationale,
même que le Boogat national
lui propose une collaboration
qui se concrétise dans Una
Cita, la pièce la plus urbaine
de son nouveau disque NeoReconquista. L’Argentine poursuit sa quête et un deuxième
disque devrait paraître l’an
prochain : un album dans la
même veine que le premier
avec quelques variantes.
« Dans V iene de mi, il y
avait plusieurs r ythmes latino-américains comme la
cumbia, le chamamé et la milonga. Je pense que les pièces
sont très dif férentes les unes
des autres et les rythmes proviennent de dif férentes zones.
Le chamamé vient de l’Argentine du Nord, du Paraguay et
du Brésil. La cumbia est de
Colombie, mais on l’écoutait
beaucoup dans ma région de
Misiones. Chaque pays latinoaméricain a sa façon de la
transmettre. Je suis une
Nos choix
Les Hôtesses d’Hilaire
Ce groupe néo-brunswickois fait en français une chanson rock qui vous mettra un
sourire sur le visage. Sur scène, Les Hôtesses d’Hilaire ont une présence presque
théâtrale, pas mal en raison du chanteur coloré Serge Brideau.
À l’angle de Montigny et Clark, 20 h
Vincent Vallières
L’interprète d’On va s’aimer encore et de Café
Lézard est un habitué de la place des Festivals. Mais il risque d’y avoir pas mal plus de
monde aux FrancoFolies jeudi soir pour Vallières que cet hiver à Montréal en lumière!
À la place des Festivals, 21 h
Le Vent du Nord
Dans plusieurs pays, on considère le Vent
du Nord au même titre que les plus grands
artistes trad de la planète, et le groupe
peut remplir des salles de la taille du théâtre Maisonneuve, ou plus grandes encore.
À l’Astral, 19h30
Philippe Papineau et Yves Bernard
grande fan : c’est une musique
joyeuse et puissante qui raconte la joie et la tristesse,
mais on peut aussi l’utiliser
comme forme de protesta. »
L’urgence de vivre
Viene de mi démarre avec la
chanson-titre, une cumbia
électrique assez douce avec
un orgue minimaliste, le
twang d’une guitare et l’accordéon qui apparaît. Une atmosphère vaguement rétro rappelle aussi la chicha pér uvienne. On poursuit avec des
éléments de dub, puis un chamamé se fait entendre avec un
son plus sale, roots, à la rythmique plus car rée. L’accordéon fait la mélodie et l’électro augmente en intensité. Ça
reste mélodique, mais le
chant transmet l’urgence de
vivre. La Yegros invitera des
rappeurs, mais elle chante
avec eux. On trempera une
milonga dans le hip-hop et le
dub de reggae, on deviendra
plus percussif, aérien, oriental
même. On ira aussi vers un
classique bolivien. Tout au
long du parcours, on pense à
l’éclatement de Cafe Tacuba, à
l’urbanité électro de Bomba
Esterio et à quelques autres
grands créateurs du renouveau du continent latino.
La Yegros s’amène en quatuor. Il sera intéressant de voir
de quelle façon l’impor tance
qu’elle accorde à l’aspect visuel sera traitée. « Je veux offrir la musique à travers les
couleurs, les vêtements, les
plumes et tout le matériel qui
peut représenter ce que nous
faisons musicalement. » Tout
cela, dit avec exubérance.
Collaborateur
Le Devoir
LES SPECTACLES
MULTICULTURELS
Lire aussi › Le compte rendu du spectacle des B.B.,
sur l’application tablette et le site Web du Devoir.
Jeudi 18 juin à 18 h et 20 h.
Renseignements : 1 855-FRANCOS, francofolies.com
Présence autochtone dévoile sa programmation
CAROLINE MONTPETIT
ur un mur de la pièce, un miS
roir brisé avec, au centre, un
téléphone cellulaire qui projette
des portraits d’ancêtres autochtones. L’installation fait partie de
l’exposition La traversée / Ashutakusseu, de Michel Depatie, qui
ouvrait ses portes mercredi à la
Maison de la culture Frontenac.
Le projet, qui vise par ailleurs
à regrouper 30 000 autoportraits
de membres des Premières Nations, fait partie de la programmation du Festival Présence autochtone, qui se tiendra en août,
entre autres dans le Quartier
des spectacles de Montréal.
La traversée / Ashu-takusseu est le résultat d’une collaboration entre Michel Depatie et des autochtones de diverses communautés, à qui
on a demandé de pr endr e
leurs égopor traits. L’ar tiste
veut ainsi ébranler et déconstruire « le regard colonisateur », parce que « les autochtones ont sur tout été vus
tels que l’homme occidental
souhaite s’en souvenir ». Les
milliers d’images recueillies
seront présentées dans des
espaces publics urbains,
dont, en grande première,
durant le Festival Présence
autochtone.
Desjardins et Vollant
À l’occasion du 25e anniversaire de l’événement, Richard
Desjardins et Florent Vollant, qui
ont permis l’envol du festival à
ses tout premiers débuts, y reviennent avec un spectacle gratuit, le 30 juillet, à la place des
Festivals. Desjardins y sera en
trio guitare, contrebasse et voix,
avec Claude Fradette et Karl Surprenant. Le lendemain, les artistes Moe Clark et Katia Makdissi-Warren présenteront le
concert Trancestral, mettant en
scène 22 artistes dans une expérience qu’on promet «extatique».
Mais le Festival Présence
autochtone est peut-être plus
que tout un événement cinématographique. Au menu cette
année, des films en provenance du Canada, mais aussi
du Mexique, du Groenland, de
Bolivie et de Nor vège. Mentionnons entre autres le documentaire Antigone, qui se
penche sur Floyd Favel et sa
troupe, qui joue l’adaptation
d’une tragédie grecque dans
une réserve amérindienne du
nord de la Saskatchewan. Une
foule d’activités veilleront à
mettre en valeur le patrimoine
et le savoir-faire autochtone de
diverses manières.
Le Devoir