Des agendas publics peu garnis
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Des agendas publics peu garnis
Notre chroniqueur Michel David dévoile son bulletin de l’opposition Page A 3 ◆ VO L . C V I No 1 3 5 LE F RANCO F OLIES H OMMAGE À Marques de commerce en anglais Québec forcera la main aux détaillants Page A 3 www.ledevoir.com DEVOIR, LE JEUDI 18 JUIN ◆ 2015 1 , 1 3 S| + TA X E S = 1 , 3 0 S| T RANSPARENCE L A M ÔME Des agendas publics peu garnis Une importante directive ministérielle n’est pas suivie par tous les ministres MARCO BÉLAIR-CIRINO Correspondant parlementaire à Québec moins d’être de véritables ermites, pluÀ sieurs ministres libéraux font fi de l’une des mesures phares du premier ministre Phi- les jeunes, ainsi qu’une programmation musicale qui s’étire bien au-delà du Festival, qui aura lieu cette année du 26 juin au 4 juillet. L’événement a un déficit accumulé de 275 000 $ sur un budget d’environ 1,5 million, lippe Couillard en matière de transparence : la divulgation de toutes les rencontres non sollicitées auxquelles ils participent. Le ministre responsable de l’Accès à l’information et de la Réforme des institutions démocratiques, Jean-Marc Fournier, a commandé aux membres du Conseil des ministres de dévoiler toutes informations per tinentes au sujet de rencontres fortuites avec des « acteurs non gouvernementaux ». Il leur a aussi demandé de diffuser leur agenda public sur le site Web de leur ministère respectif, Pierre « sauf en cas de circonstances ex- Paradis ceptionnelles ». « Nous franchissons, aujourd’hui, une première étape vers l’objectif d’être le gouvernement le plus transparent et le plus ouvert de l’histoire du Québec », a déclaré M. Fournier en novembre 2014 à l’Assemblée nationale. « Ces nouvelles pratiques mettront à la disposition de la population québécoise davantage d’information sur les activités du gouvernement et permettront de se forger une opinion plus éclairée quant aux activités des membres du Conseil des ministres. […] C’est de cette façon que nous redonnerons confiance aux citoyens et aux citoyennes et que nous contribuerons à combattre le cynisme », a-t-il ajouté. Le leader parlementaire du gouvernement donnait suite à la promesse du chef du gouvernement, Philippe Couillard, de faire jaillir la «lumière» sur les affaires du gouvernement. «Le meilleur remède VOIR PA GE A 8 : NAUFRAGE VOIR PA GE A 8 : TRANSPARENCE PEDRO RUIZ LE DEVOIR Les FrancoFolies ont souligné mercredi soir le centenaire de la grande dame de la chanson française Édith Piaf lors d’un concert regroupant les voix de Yann Perreau, Florence K, Sylvie Moreau et Marie-Thérèse Fortin notamment. Notre compte-rendu sur l’application tablette et le site Web du Devoir. Naufrage redouté pour Petite-Vallée Des difficultés financières menacent l’avenir du réputé Festival en chanson PHILIPPE PAPINEAU es chiffres en soi font peur, mais c’est le ton du directeur du Festival en chanson de PeL tite-Vallée, Alan Côté, qui inquiète le plus. D’habitude batailleur, fougueux, énergique, passionné, Côté a le caquet bas au bout du fil, car même s’il est fier de la programmation de la 33e édition de cette fête gaspésienne, l’avenir du festival est en danger plus que jamais, confie-t-il au Devoir. Le Village en chanson de Petite-Vallée, c’est un gros bateau, concède Côté, car il y a les bâtiments à gérer — comme le magnifique Théâtre de la vieille forge —, le Camp en chanson pour A SSURANCE - EMPLOI A UJOURD ’ HUI Les ex-employés d’Aveos obtiennent gain de cause Actualités › Fin du courrier à domicile à Montréal. Postes Canada se dit maintenant ouverte à des accommodements. Page A 4 Actualités › Cyberattaque. Les serveurs d’Ottawa ciblés par Anonymous en représailles au projet de loi antiterroriste. Page A 2 KARL RETTINO-PARAZELLI Économie › Walmart, l’art d’économiser... de l’impôt. Le géant du commerce de détail aurait placé des actifs de 76 milliards dans 15 pays où il n’a aucun magasin. Page B 1 rois ans après la douloureuse fermeture d’Aveos, les ex-employés montréalais du T fournisseur de ser vice d’entretien aéronau- Québécois. Deux cents ans après la défaite de Waterloo, la France elle non plus n’entend pas à rire. Il faut dire qu’elle a autre chose à faire puisque ce 18 juin, elle célébrera le 75e anniversaire du célèbre appel du général de Gaulle. Alors que l’on attend ces jours-ci 200 000 personnes sur la «morne plaine» décrite par Victor Hugo, la France n’y enverra que son ambassadeur à Bruxelles. À 20 kilomètres de là se déroulera pourtant pen- tique ont finalement une raison de se réjouir. Les travailleurs n’auront pas à rembourser la totalité des quelque 4 millions de dollars reçus en prestation d’assurance-emploi à la suite de leur mise à pied, comme le réclamait la Commission de l’assurance-emploi du Canada, a appris Le Devoir. Dans une décision rendue lundi, le Tribunal de la sécurité sociale du Canada penche essentiellement du côté des travailleurs représentés par l’avocat du Mouvement action-chômage de Montréal, Me Hans Marotte. « La décision crée de la jurisprudence et interprète des dispositions de la loi en faveur des travailleurs, ce qui est très rare, explique-t-il en entrevue. Le juge vient dire que les travailleurs paient des cotisations comme on paie une assurance auto et s’il y a un accident, on ne doit pas chercher des moyens détournés pour les empêcher de recevoir des prestations. » Plusieurs centaines d’ex-employés montréalais d’Aveos vivaient dans l’incertitude après avoir reçu une demande de remboursement de la part de la Commission de l’assurance-emploi. Chacun d’entre eux se voyait ainsi contraint de remettre un montant moyen variant entre VOIR PA GE A 8 : W A T E R L O O VOIR PA GE A 8 : AVE OS JOHN THYS AGENCE FRANCE-PRESSE Reconstitution de la bataille de Ligny, la dernière victoire de Napoléon (personnifié par Franck Samson) sur venue le 16 juin 1815, soit deux jours avant Waterloo. B ICENTENAIRE DE WATERLOO Commémoration historique ou opération touristique ? CHRISTIAN RIOUX Correspondant à Paris Avis légaux.................. A 4 Décès............................ B 4 Météo............................ B 6 Mots croisés............... B 6 Petites annonces ...... B 4 Sudoku......................... A 2 E n 2009, le gouvernement canadien s’était enfargé dans la commémoration de la bataille des plaines d’Abraham. La grande ripaille touristique prévue à Québec par la Commission des champs de bataille nationaux s’était butée à la mémoire d’une Conquête toujours douloureuse dans le souvenir des A 2 L E D E V O I R , L E J E U D I 1 8 J U I N 2 0 1 5 ACTUALITÉS INCONDUITE SEXUELLE DANS L’ARMÉE Trudeau demande le congédiement de Lawson Mais cet acte de contrition ne satisfait en rien le chef du à Ottawa Parti libéral du Canada (PLC), e gouver nement doit re- Justin Trudeau, qui a ainsi apmercier « immédiatement » pelé à la démission immédiate le chef d’état-major des Forces du général Lawson. armées canadiennes (FAC) en « Le commentaire du général raison des propos qu’il a tenus Lawson est complètement inacsur l’inconduite sexuelle, selon ceptable ; en plus, ses excuses le chef libéral Justin Trudeau. étaient tout à fait inadéquates. Dans une entrevue au ré- On est en 2015. Le général Lawseau anglais de Radio-Canada, son devrait être remercié imméle général Tom Lawson a dé- diatement de ses services », a-t-il claré que les hommes étaient lancé d’un ton catégorique en en quelque sorte programmés point de presse à Ottawa. biologiquement pour avoir des Le chef de l’opposition offipulsions les poussant à l’incon- cielle, Thomas Mulcair, n’est duite sexuelle. pas allé jusqu’à réclamer la Il a ainsi suggéré, tête du grand patron lors de cet entretien Le chef libéral des FAC, qui doit de diffusé mardi soir, que toute façon céder sa « cer tains pourraient estime que place à l’automne. croire que c’est une Mais selon M. Mulchose raisonnable de les excuses cair, il revient au gous’imposer [“ press vernement d’envoyer themselves ”] et d’im- de Lawson le « signal clair » qu’il poser leurs désirs aux étaient est grand temps que autres, mais cela ne deles choses changent vrait pas être ainsi». au sein des FAC. totalement Le général Law« Le vrai problème, son, qui doit tirer sa inadéquates c’est qu’à la base, le révérence d’ici gouvernement conserquelques semaines, a rapide- vateur ne croit pas en l’imporment présenté des excuses tance de forcer un changement face à la controverse qu’ont de culture au niveau du harcèsuscitée ses commentaires lement sexuel au sein de nos sur les réseaux sociaux après forces militaires », a-t-il dit. que des extraits de l’entrevue Invité à réagir aux propos eurent été présentés sur In- controversés du chef d’étatternet. « Je suis désolé d’avoir major, le premier ministre Stecaractérisé maladroitement phen Harper les a dénoncés à […] l’inconduite sexuelle dans la Chambre des communes les Forces ar mées cana- pendant la période des quesdiennes », a-t-il déclaré dans tions. Il a dit que ces commenun communiqué. taires étaient « tout à fait inac« Mon commentaire sur l’at- ceptables » en plus d’être « inaptirance biologique en tant que propriés » et « offensants ». facteur d’inconduite sexuelle ne visait en aucun cas à disLa Presse canadienne penser de responsabilités les personnes ayant commis une Lire aussi › Non mon général! inconduite », a poursuivi le nu- L’éditorial de Josée Boileau. méro un des FAC. Page A 6 MÉLANIE MARQUIS L Le Bloc ne veut pas de Fortin Ottawa — La main tendue de Gilles Duceppe aux anciens bloquistes ne s’adressait pas à Jean-François Fortin. L’appel du député de Haute-Gaspésie au chef bloquiste et « toutes les lignes lancées […] sont restées lettre morte », a-til déploré mercredi — une affirmation que M. Duceppe a démentie. M. Fortin a quitté le Bloc, à la suite de l’élec- tion de Mario Beaulieu, et fondé le parti Forces et Démocratie en promettant de défendre les intérêts des régions avant tout. Avec le retour M. Duceppe, il était prêt à discuter d’une collaboration ou d’un retour au Bloc, si le parti endossait cette mission. M. Fortin estime que le Bloc préfère plutôt « toujours se faire dire “non” par Ottawa » pour ne pas « laisser entendre que le fédéralisme peut fonctionner ». Le Devoir CHOIX DE PARCOURS 75, 100, 125 OU 150 KM SEAN KILPATRICK LA PRESSE CANADIENNE Il aura fallu 35 jours au procès du sénateur Duf fy pour que le fameux chèque de Nigel Wright soit étudié. PROCÈS DUFFY Les 90 000 $ ont vite changé de mains MARIE VASTEL Correspondante parlementaire à Ottawa a transaction qui a coûté à L Mike Duf fy son poste de sénateur et qui lui a valu 31 accusations criminelles n’a pris que 24 heures. En une seule journée, Nigel Wright a versé 90 000 $ au sénateur, qui a à son tour envoyé un chèque au Sénat. Il aura fallu 35 jours au procès de Mike Duffy avant que le fameux chèque de Nigel Wright soit étudié. Le juricomptable Mark Grenon était de retour à la barre, mercredi, pour présenter ses analyses des comptes bancaires du sénateur et les transactions entourant ces 90 000 $ qui ont fait scandale il y a deux ans. M. Grenon a découvert que le 25 mars 2013, Nigel Wright a transféré 90 172,24 $ à une firme d’avocats, qui a à son tour versé la somme à Mike Duffy. Ce même 25 mars, le sénateur signait un chèque pour le receveur général du Canada, du même montant, au cent près. De l’avis du témoin, au moins 87% du versement de M. Duffy — 78 200 $ — provenaient des fonds de M. Wright. Les Duffy n’avaient que 11 461 $ d’actifs dans leur compte en banque avant que n’arrive le virement de l’ancien chef de cabinet de Stephen Harper. L’avocat du sénateur a rétorqué que tout l’argent versé au gouvernement était celui de M . Wr i g h t . C e d e r n i e r «contrôle de façon indépendante ses comptes bancaires et le sénateur Duffy n’a aucun contrôle », a insisté Donald Bayne — en insinuant que son client n’a pas forcé la main de M. Wright, qui de son côté ne fait face à aucune accusation. Au départ, Mike Duffy avait plaidé avoir remboursé le Sénat en réhypothéquant sa maison d’Ottawa. Il l’a fait, pour la somme de 91 600 $ le 22 mars 2013. Mais ces fonds ont servi à rembourser une partie de sa marge de crédit (81 000 $). M. Grenon a noté, mardi, que les Duffy vivaient au-dessus de leurs moyens, en pigeant dans cette marge de crédit pour financer leur train de vie. Le couple a d’ailleurs également réhypothéqué sa demeure en 2010, pour 47 000 $. Mike Duf fy est accusé de fraude, d’abus de confiance et pale, déclarait-il au Sénat. Pourtant, depuis 2008, M. Duffy faisait ses impôts en Ontario, a rapporté M. Grenon. 32 000 $ pour Donohue ? Le témoin a par ailleurs révélé que Gerald Donohue avait conservé une part des 65 000$ que le sénateur lui a versés en contrats, pour qu’il les redistribue à son tour à une quinzaine d’individus. L’analyse Duffy a remboursé le receveur des comptes bancaires des deux comgénéral dès la réception du fameux pagnies de M. Donohue indique qu’il a chèque de Nigel Wright seulement reversé de corruption, en raison de ce 33 123$ sur les 65 177$ récoltés chèque de 90 000 $, mais aussi en quatre ans. M. Grenon n’a d’indemnités de déplacements pas su découvrir où était passée et de logement pour sa maison la balance. Me Bayne s’oppose d’Ottawa, qu’il affirmait ne pas au témoignage du juricomptable. Le juge Vaillancourt a achabiter à temps plein. En 2013, M. Duffy a modifié cepté de l’entendre, pour décison dossier chez Revenu Ca- der plus tard s’il l’accepte parmi nada pour y faire une déclara- la preuve. Me Bayne poursuit tion de revenus en tant que ré- jeudi le contre-interrogatoire. sidant de l’Île-du-PrinceLe Devoir Édouard — sa province princi- Les serveurs d’Ottawa ciblés par Anonymous HÉLÈNE BUZZETTI Correspondante parlementaire à Ottawa e projet de loi antiter roL riste C-51 a eu une conséquence imprévue : la mise hors ser vice, par inter mittence, de plusieurs sites Internet du gouvernement fédéral mercredi. Le groupe militant Anonymous a attaqué les serveurs fédéraux pour contester l’adoption, la semaine dernière, de ce projet de loi controversé qui accorde plus de pouvoirs aux services d’espionnage canadiens. Le site du Parlement cana- « Nous avons lancé une attaque […] pour protester contre C-51 Le groupe Anonymous dien (parl.gc.ca) et le guichet unique fédéral (canada.ca) ont notamment été affectés en début d’après-midi. Le ser vice était revenu avant 16 h. Certains médias parlent aussi du site de prévisions météorologiques d’Environnement Canada et de celui du Service canadien du renseignement de » sécurité (SCRS), mais le service est revenu assez rapidement pour qu’il ne soit pas possible de vérifier. L’attaque fut de type « par déni de ser vice », confirme le ministre responsable du Conseil du Trésor, Tony Clement. Ce genre d’attaque consiste à inonder un serveur de demandes jusqu’à ce que ce dernier ne soit plus capable de répondre. Il ne s’agit ni d’un vir us infor matique ni d’une intrusion dans les serveurs qui aurait permis de voler des données. L’attaque a aussi affecté les courriels des ministères, indique un communiqué de presse, « et d’autres biens informatiques essentiels » non spécifiés. Sur sa page Facebook, le groupe Anonymous a affiché une vidéo expliquant les raisons qui l’ont poussé à agir ainsi. Une voix modifiée déclare qu’« aujourd’hui, le 17 juin 2015, nous avons lancé une attaque contre le Sénat canadien et les sites Internet du gouvernement du Canada pour protester contre la récente adoption du projet de loi C-51, un projet de loi qui viole la Déclaration universelle des droits de l’Homme ». Le C-51 a été adopté en dernière lecture par le Sénat le 9 juin dernier. La vidéo d’Anonymous invite les citoyens à manifester contre le C-51 ce samedi. « Quand l’injustice devient loi, la résistance devient un devoir. » Le ministre Clement a indiqué avoir été informé de la situation. Il a invité les Canadiens à communiquer par téléphone avec le gouvernement s’ils éprouvaient des problèmes de connexion. Pouvoirs Le C-51 a accordé au SCRS le pouvoir, qu’ont déjà les policiers, de s’infiltrer dans des réseaux possiblement terroristes pour en per turber les activités. À la dif férence des policiers, leurs actions ne se solderont pas par des arrestation et mises en accusation, ce qui fait que celles-ci resteront secrètes. En 2012, Anonymous avait également dif fusé une vidéo menaçante à l’endroit du ministre Vic Toews pour contester son projet de loi C-30 autorisant les policiers à une surveillance en ligne accrue. Le Devoir Congédié ? Photos : Maxime Juneau Voyez LANAUDIÈRE-MAURICIE CANTONS-DE-L’EST | | Samedi 20 juin » Berthierville Samedi 12 septembre » Coaticook EN PARTENARIAT AVEC Inscrivez-vous maintenant » velo.qc.ca François Gendron avocat LL.L., M.A., Ph.D. Vieux Montréal 514.845.5545 L E D E V O I R , L E J E U D I 1 8 J U I N A 3 2 0 1 5 ACTUALITES Bulletin de l’opposition MARQUES DE COMMERCE Québec officialise les modifications ROBER T DUTRISAC MICHEL DAVID lexandre Cloutier (Lac-Saint-Jean) a été la révélation de la course à la chefferie du PQ, qui lui a valu une hausse de popularité fulgurante. Il a fait un réel effort pour avancer des propositions novatrices, notamment en matière d’éducation, mais il a surtout réussi à incarner aux yeux de plusieurs le renouveau dont le parti avait besoin. A Françoise David (Gouin) demeure la députée québécoise la plus appréciée, selon le dernier baromètre des personnalités politiques Léger-Le Devoir-Le Journal de Montréal. Son projet de loi visant à interdire l’éviction des locataires âgés qui sont dans l’incapacité de payer leur loyer a franchi l’étape de l’adoption de principe. Elle est la principale artisane de la politique visant à contrer le harcèlement budgétaire à l’Assemblée nationale. A Jean-François Lisée (Rosemont) a peut-être quitté la course prématurément, mais il a eu le courage d’assumer ses opinions sur la situation de conflit d’intérêts de PKP en refusant de siéger à la commission parlementaire sur le code d’éthique. À l’Assemblée nationale, il a été le meilleur député d’opposition, tous partis confondus. Il a complètement déculotté le gouvernement sur sa politique de lutte contre l’itinérance et sur la hausse de tarifs dans les CHSLD. AFaire face à un taupin comme Gaétan Barrette n’est pas une tâche facile. Diane Lamarre (Taillon) a semblé un peu intimidée au départ, mais elle a fait une critique très pertinente du projet de loi 20, notamment en ce qui concerne la procréation assistée. Elle avait parfaitement raison de voir un retour de la «prime Bolduc» dans l’entente qui a été signée avec les omnipraticiens. B Contrairement à Mme Lamarre, qui est issue du milieu de la santé, François Paradis (Lévis) est un communicateur de métier qui donne parfois l’impression que la forme l’emporte sur le fond, mais ses inter ventions n’en sont pas moins efficaces. B Le passé d’enseignant de Jean-François Roberge (Chambly) le sert bien face à François Blais. Alors que le ministre de l’Éducation semble toujours prendre de haut l’inquiétude que les compressions budgétaires provoquent dans le milieu scolaire, M. Roberge semble sincèrement préoccupé par le sor t des élèves qui éprouvent des difficultés. B A Correspondant parlementaire à Québec L e Conseil des ministres a donné sa bénédiction, mercredi, à la ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, Hélène David, pour qu’elle procède par règlement cet automne afin de forcer les entreprises à ajouter à leur marque de commerce en anglais un vocable en français. Comme l’écrivait Le Devoir la semaine dernière, le gouvernement Couillard a choisi de modifier par règlement la Charte de la langue française (CLF) pour contrer les effets d’un jugement de la Cour supérieure de 2014, confirmé par la Cour d’appel ce printemps, qui avait conclu que l’Office québécois de la langue française (OQLF) n’avait pas le pouvoir, en vertu de la Charte, d’imposer l’affichage de descriptifs en français à des détaillants dont la marque de commerce est seulement en anglais. Dans cette poursuite parrainée par le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), huit multinationales avaient eu gain de cause : Best Buy, Cur ves, Costco Wholesale, Gap, Guess, Old Navy, Toys “R” Us et Walmart. « Nous croyons qu’il est possible d’assurer la visibilité du français sans altérer la marque d’origine », a fait valoir Hélène David dans un point de presse. La ministre a rappelé que les marques de commerce sont de compétence fédérale et bénéficient d’une protection en vertu du droit international et des traités de libre-échange. Dans la même foulée, la procureure générale « Il s’agit d’une marque de courtoisie, de politesse et surtout l’assurance collective de préservation de notre visage francophone » La ministre Hélène David du Québec, Stéphanie Vallée, a confirmé que le gouvernement du Québec ne portera pas en appel la décision de la Cour d’appel du 27 avril dernier. Comme c’était le cas auparavant, il ne s’agit pas de traduire la marque de commerce, a rappelé Hélène David. « Il s’agit plutôt de l’ajout d’inscriptions ou de mentions en français qui peut prendre la forme d’une description de produits ou de services, d’un slogan ou, si préféré, de l’ajout d’un générique ou autre sans altérer la marque de commerce d’origine. » Début 2016 Le nouveau règlement de la CLF sera publié dans la Gazette officielle à l’automne après son approbation par le Conseil des ministres. Les intéressés disposeront alors de 45 jours pour formuler leurs commentaires. La ministre s’attend à ce qu’il entre en vigueur au début de 2016. Il contiendra des mesures transitoires : les entreprises disposeront d’un délai pour s’y conformer. Plusieurs entreprises se sont déjà pliées à l’exigence de l’ajout d’un descriptif à leur marque de commerce, a-t-elle rappelé, citant les exemples de Café Starbucks, Boutique Spring, Mise en forme Econofitness et Crate & Barrel Maison. D’autres ont adopté une marque en français, comme Bureau en gros (Staples). « Il s’agit d’une marque de courtoisie, de politesse et surtout l’assurance collective de préservation de notre visage francophone », a souligné la ministre. Pour le Conseil canadien du commerce de détail, il s’agit d’une nette victoire. « On doit saluer la décision du gouvernement de reconnaître que les marques de commerce sont de compétence fédérale », a déclaré au Devoir la vice-présidente pour le Québec du CCCD, Nathalie St-Pierre. «La ministre a été très claire. De dire […] que le règlement ne viendra pas altérer la marque de commerce, pour nous, c’est une décision qui est sage», at-elle poursuivi. Le CCCD «travaillera avec le gouvernement » pour la rédaction du règlement qui doit tenir compte des contraintes imposées par les municipalités et les baux commerciaux ainsi que de l’impact pécuniaire des changements, a mentionné Nathalie St-Pierre. Le Devoir ◆ ◆ ◆ Por te-parole de la gauche du PQ, Mar tine Ouellet (Vachon) avait les positions les plus claires durant la course à la chefferie, y compris sur l’échéancier référendaire. Elle et son collègue Sylvain Gaudreault (Jonquière) peuvent considérer comme une victoire d’avoir vendu leur position sur le projet Énergie Est à leur nouveau chef, qui disait pourtant la trouver simpliste. B Stéphane Bédard (Chicoutimi) a monté la garde efficacement durant la course à la chefferie. À titre de leader parlementaire, c’est son devoir de défendre son chef, que les libéraux ne lâcheront pas d’une semelle, mais ses attaques contre le jurisconsulte de l’Assemblée nationale étaient nettement exagérées. BLe «shérif» de la CAQ, Éric Caire (La Peltrie) a beau réclamer à répétition une enquête publique sur la gestion des projets de technologie de l’information du gouvernement, dont il évalue les dépassements à près de 3 milliards, le dossier ne lève toujours pas dans l’opinion publique. C Agnès Maltais (Taschereau) n’a eu aucun mal à embarrasser la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, avec la question du tchador, mais un peu plus de sérénité à l’occasion ne ferait pas de tort. Elle a cependant eu le bon réflexe en portant officiellement plainte contre la nouvelle politique de collecte des ordures du maire Labeaume. C ◆ ◆ ◆ Il est trop facile de dénoncer les compressions budgétaires tout en insistant pour que le déficit zéro soit atteint dès cette année. À l’époque où il était ministre des Finances, Nicolas Marceau (Rousseau) n’était même pas venu près de respecter son propre échéancier de retour à l’équilibre. CSpectaculaire démonstration du blocage de la « troisième voie », la défaite dans Chauveau a été un coup très dur coup pour François Legault (L’Assomption), qui s’était totalement investi dans l’élection partielle. La CAQ n’arrive pas à se faire entendre, au point où son chef a même admis avoir songé à quitter la politique. Ce n’était cependant pas une raison pour passer sa frustration sur les électeurs ni pour déclarer qu’il avait eu de graves raisons pour retirer son poste de leader parlementaire à Gérard Deltell sans préciser ce qu’il lui reprochait, autorisant ainsi tous les soupçons. D Déjà handicapé par sa char te de la laïcité, Bernard Drainville (Marie-Victorin) a commis une grave erreur de positionnement dès le début de la course à la chefferie en renvoyant la tenue d’un référendum à un deuxième mandat. Après avoir qualifié Pierre Karl Péladeau de « mirage » et lui avoir reproché de demander un chèque en blanc aux membres du PQ, il s’est rallié à sa candidature quand il a réalisé qu’il risquait de terminer troisième, laissant en plan les députés qui l’avaient appuyé. D [email protected] P.-S. Comme d’habitude, à l’instar du premier ministre, le chef de l’opposition officielle est dispensé de bulletin. Des manifestants perturbent le conseil de la CSDM ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR Des dizaines de manifestants ont perturbé la séance du conseil des commissaires de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) mercredi soir. Des enseignants et des employés ont d’abord manifesté contre les compressions imposées dans les écoles du territoire à l’extérieur des murs de l’édifice de la commission scolaire. Plusieurs d’entre eux ont ensuite pris place dans la salle où se tenait la séance du conseil. Celle-ci a débuté avec plusieurs minutes de retard en raison du bruit et des slogans lancés par les manifestants. Les verts veulent leur chance au Québec « Nous sommes une option pour protéger les valeurs québécoises », dit la chef KARL RETTINO-PARAZELLI orte de son élection lors du dernier scrutin F fédéral, la chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, part à la conquête du Québec. De passage à Montréal mercredi pour lancer la campagne québécoise de sa formation politique, elle a fait valoir que les ver ts sont les seuls à proposer une vision cohérente en matière d’environnement. « La stratégie du Par ti ver t au Québec est claire : c’est d’élire des députés verts pour faire campagne contre les pipelines et pour la sécurité ferroviaire. Nous sommes une option pour protéger les valeurs québécoises », affirme Mme May, fière d’annoncer que le Parti vert peut pour la première fois compter sur un « bureau national » au Québec. Le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral, qui peuvent aspirer au pouvoir, ont bien sûr des propositions en matière d’environnement, mais leur appui au projet de pipeline Énergie Est rend leur discours incohérent, juge-t-elle. « Je pense que lorsque les Québécois et les Québécoises vont le réaliser, ils vont voter vert pour protéger le fleuve Saint-Laurent et pour garantir une voix en faveur de l’environnement au sein du Parlement canadien. » « Comment est-ce que des partis qui se disent en faveur de l’environnement peuvent appuyer un avenir pétrolier pour le Québec ? On ne peut pas dire qu’on agit pour lutter contre les change- JACQUES NADEAU LE DEVOIR Daniel Green, Elizabeth May et Jici Lauzon ments climatiques tout en facilitant l’exportation du pétrole de l’Alber ta », renchérit le chef adjoint du parti et lieutenant québécois d’Elizabeth May, l’écologiste Daniel Green. Grandes ambitions Le Parti vert a de grandes ambitions au Québec à l’aube de la prochaine campagne électorale fédérale. Il compte présenter des candidats dans toutes les circonscriptions et mise sur ceux que Mme May appelle ses « champions de l’environnement ». En plus de M. Green, l’acteur et humoriste Jici Lauzon, ainsi que le président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, André Bélisle, se pré- senteront devant les électeurs. Au menu lors des prochains mois : sécurité ferroviaire, pétrole, changements climatiques et énergies renouvelables. M. Green entend notamment démontrer qu’en protégeant l’environnement, le Québec pourrait profiter des emplois « verts » créés dans des secteurs d’avenir. « Tout ce qu’on demande aux Québécois, c’est de nous donner une chance. On va défendre les intérêts du Québec à Ottawa en matière d’environnement, mais sur tout, le Québec sera plus riche et plus en sécurité en élisant des députés verts », dit-il. « Les gens comprennent que chaque fois que tu règles un problème en environnement, tu améliores l’économie et la qualité de vie des citoyens. Les politiciens sont restés dans le XXe siècle, mais les citoyens sont rendus au XXIe, ajoute M. Bélisle. L’expression “ développement durable ” pourrait enfin être défendue de manière réelle et non plus théorique. » De son côté, M. Lauzon croit que l’accroissement prévu du transport de pétrole par train crée un «momentum» au Québec pour le Parti vert. La chef Elizabeth May sait bien que son parti ne dirigera pas le pays, mais précise qu’il pourrait jouer un rôle cr ucial si les électeurs lui confient la « balance du pouvoir ». « Pour faire une différence lors des négociations sur les changements climatiques à Paris, on doit avoir les verts », prévient-elle. Le Devoir A 4 L E D E V O I R , L E J E U D I 1 8 J U I N 2 0 1 5 ACTUALITÉS Les funérailles de Jean Doré célébrées lundi Les funérailles de l’ancien maire de Montréal Jean Doré auront lieu lundi prochain, a confirmé Denis Coderre mercredi. L’heure de ces funérailles civiles, qui doivent se dérouler dans le hall d’honneur de l’hôtel de ville, reste toutefois à confirmer. D’ici là, les Montréalais pourront rendre hommage à l’ancien maire lors d’une chapelle ardente à l’hôtel de ville samedi et dimanche. « Samedi, ce sera un moment pour la famille, les proches et les dignitaires. Mais dimanche, de 10 h à 20 h, ce sera chapelle ardente pour le grand public, a précisé M. Coderre. J’invite donc le grand public à venir dimanche pour saluer une dernière fois ce grand Montréalais. » Rappelons que Jean Doré, qui fut maire de Montréal de 1986 à 1994, est décédé lundi d’un cancer du pancréas à l’âge de 70 ans. Le Devoir La CSDM reporte l’adoption de son budget au 7 juillet Le ministère de l’Éducation a annoncé mercredi la révision de règles budgétaires pour faciliter le redressement exigé dans les commissions scolaires du Québec, notamment à la Commission scolaire de Montréal (CSDM) sur qui plane toujours une menace de tutelle. Le ministère a convenu d’un assouplissement qu’il n’était toutefois pas en mesure de chiffrer mercredi. La CSDM, qui devait adopter mercredi soir son budget fort contesté par les parents, a reporté son vote au 7 juillet. Le Devoir FIN DU COURRIER À DOMICILE POLITIQUE JEUNESSE Postes Canada se dit ouverte à certains accommodements Québec lance sa consultation JEANNE CORRIVEAU ostes Canada se dit prête à examiner des solutions de P rechange aux boîtes postales communautaires dans les quar tiers centraux de Montréal comme elle le fait dans le Vieux-Terrebonne et au centre-ville de Toronto. Pour l’instant toutefois, les discussions entre Postes Canada et Montréal sont rompues et le maire Denis Coderre accuse la société de la Couronne de n’en faire qu’à sa tête et d’agir sans égard pour les citoyens. Radio-Canada rappor tait mercredi que Postes Canada s’était entendue avec la Ville de Terrebonne pour poursuivre la distribution du courrier à domicile dans la partie historique de la Ville, faute d’espace approprié pour installer des boîtes postales communautaires. Postes Canada est toujours déterminée à mettre fin à la livraison du cour rier de por te en por te, mais elle a décidé de suspendre l’implantation de boîtes postales en attendant de trouver une solution. « Il y a 819 adresses touchées. On regarde s’il est possible de louer un espace commercial », a indiqué Anick Losier, porte-parole de Postes Canada. La société d’État a fait une offre similaire à la Ville de Toronto pour un large périmètre du centre-ville. À Montréal, les discussions sont difficiles. Postes Canada reconnaît que dans des arrondissements comme Ville-Marie, le Plateau-Mont-Royal et Rosemont–La Petite-Patrie, l’installation de boîtes postales uébec — Le premier miQ nistre Philippe Couillard, également responsable des ment décidé de contester devant les tribunaux la décision de Postes Canada. Entretemps, la Cour supérieure de l’Ontario a jugé « inapplicable et inopérant » le règlement sur l’installation de boîtes aux lettres communautaires adopté par la Ville de Hamilton. Postes Canada, qui avait invoqué des pertes financières pour justifier la fin de la livraison du courrier à domicile, a enregistré un bénéfice avant impôt de 24 millions au premier trimestre de 2015. Mais Anick Losier soutient que la quantité de courrier traité par Postes Canada ne cesse de baisser depuis neuf ans. dossiers jeunesse, a lancé mercredi une consultation visant à doter le Québec d’une nouvelle politique destinée aux jeunes. Les personnes et groupes intéressés ont jusqu’au 1er octobre pour s’exprimer sur les orientations à privilégier autour de quatre thèmes : les saines habitudes de vie, le décrochage scolaire, l’entrepreneuriat et la par ticipation citoyenne. Un document de consultation est disponible sur le site Web du Secrétariat à la jeunesse du gouvernement. Le 24 septembre, un événement présidé par le premier ministre et réunissant une cinquantaine d’organismes viendra conclure la consultation et préciser les priorités de la future politique. Le renouvellement de cette politique permettra de mettre en œuvre « de nouvelles mesures pour la jeunesse », a dit M. Couillard, en point de presse. Dans une perspective plus large, la politique devrait ser vir de « référence pour l’ensemble des politiques du gouvernement pour de nombreuses années à venir ». Force jeunesse, qui milite pour de meilleures conditions pour les jeunes travailleurs, a salué mercredi l’annonce du premier ministre, qu’elle juge toutefois « tardive ». Le Devoir La Presse canadienne MICHAËL MONNIER LE DEVOIR Postes Canada s’est déjà entendue avec la Ville de Terrebonne pour suspendre l’implantation de boîtes postales. sur le domaine public ne serait pas appropriée et qu’il faudra envisager d’autres solutions, comme l’installation de cases postales dans des commerces. « Ce qu’on cherche à faire depuis plusieurs mois, c’est d’avoir avec Montréal les mêmes conversations qu’on a avec Toronto et commencer à planifier ce qu’on pourrait faire. » Or, dit-elle, malgré plusieurs tentatives auprès du bureau du maire Coderre, il n’a pas été possible pour Postes Canada d’obtenir une rencontre avec un représentant de la Ville. « Nous, on ne veut pas imposer nos boîtes », af firme Mme Losier. Denis Coder re n’accorde aucune crédibilité aux pa- roles des représentants de Postes Canada. Mercredi, il a reproché à la société de prétendr e vouloir collabor er avec la Ville, mais d’agir sans consultation véritable. « La réalité, c’est qu’ils font ce qu’ils veulent. Ils pensent que c’est à eux autres. Ils se foutent éperdument des citoyens. Ils ne perdent rien pour attendre, a-til lancé. Est-ce qu’on va surtout expliquer pourquoi, de façon sauvage, ces grands hommes et femmes de consultation devant l’Éter nel ont déjà commencé à travailler dans Pierrefonds et dans Lachine sans demander la permission à qui que ce soit ? » Solidaires, les villes de la région de Montréal ont récem- AVIS LÉGAUX ET APPELS D’OFFRES APPEL D’OFFRES PUBLIC – TRAVAUX Avis public Arrondissement de Côte-des-Neiges Notre-Dame-de-Grâce DEMANDE DE DÉROGATION MINEURE AVIS PUBLIC est par les présentes donné par la soussignée, Secrétaire de l’arrondissement d’Outremont : 1º que l’arrondissement doit statuer sur une demande de dérogation mineure reçue par la Direction de l’aménagement urbain et du patrimoine de l’arrondissement, visant l’immeuble situé au 31, avenue Belœil et portant sur l’objet suivant : • Autoriser l’agrandissement d’un bâtiment dérogatoire, malgré l’article 5.3 du Règlement de zonage (1177) de l’arrondissement d’Outremont. 2º que le conseil d’arrondissement statuera sur cette demande de dérogation mineure au cours de sa séance ordinaire devant se tenir à 19 h le lundi, 6 juillet 2015 à la salle du conseil de l’arrondissement située au 530, avenue Davaar à Outremont; 3º qu’à cette occasion, toute personne intéressée pourra se faire entendre par le conseil sur cette demande; 4º que dans l’éventualité où le conseil décidait d’accorder cette demande de dérogation mineure, l’agrandissement du bâtiment dérogatoire sera réputé conforme aux dispositions du règlement de zonage de l’arrondissement. Pour de plus ample renseignements, veuillez vous adresser à la Direction de l’aménagement urbain et du patrimoine au 514 495-6234. Montréal, ce 18 juin 2015 Marie-France Paquet, avocate Secrétaire de l’arrondissement Avis public DEMANDE DE DÉROGATION MINEURE AVIS PUBLIC est par les présentes donné par la soussignée, Secrétaire de l’arrondissement d’Outremont : DIVISION AMÉNAGEMENT DES PARCS – ACTIFS IMMOBILIERS Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce, 3755, rue Botrel Fourniture et installation d’un nouveau plancher de scène et travaux connexes Soumission CDN-NDG-15-AOP-DAI-025 Des soumissions sont demandées et devront être reçues, avant 11 heures, le lundi 13 juillet 2015, au bureau Accès Montréal, 5160, boulevard Décarie, rezde-chaussée, Montréal (Québec), H3X 2H9. Les soumissions seront ouvertes publiquement immédiatement après l’expiration du délai fixé pour leur réception. Renseignements : Brigitte Lemay, gestionnaire immobilier Téléphone : (514) 872-4140 Les documents relatifs à cet appel d’offres seront disponibles à compter du 18 juin 2015. Des visites des lieux individuelles et facultatives auront lieu le vendredi 26, le lundi 29 et le mardi 30 juin 2015 sur rendez-vous. Les personnes et les entreprises intéressées par ce contrat doivent obligatoirement se procurer les documents de soumission en s’adressant au Service électronique d’appels d’offres (SEAO) en communiquant avec un des représentants par téléphone au 1 866 6697326 ou au 514 856-6600, ou en consultant le site Web www.seao.ca. Les documents doivent être obtenus au coût établi par le SEAO. Pour être considérée, toute soumission devra être présentée sur les formulaires spécialement préparés à cette fin dans une enveloppe cachetée, clairement identifiée, et portant l’identification fournie en annexe du document d’appel d’offres. La Ville de Montréal ne s’engage à accepter ni la plus basse, ni aucune des soumissions reçues et n’assume aucune obligation de quelque nature que ce soit envers le ou les soumissionnaires. Montréal, le 18 juin 2015 La secrétaire d’arrondissement substitut, Julie Faraldo-Boulet 1º que l’arrondissement doit statuer sur une demande de dérogation mineure reçue par la Direction de l’aménagement urbain et du patrimoine de l’arrondissement, visant l’immeuble situé au 54, avenue Elmwood et portant sur l’objet suivant : • Autoriser l’agrandissement d’un bâtiment dérogatoire, malgré l’article 5.3 du Règlement de zonage (1177) de l’arrondissement d’Outremont. 2º que le conseil d’arrondissement statuera sur cette demande de dérogation mineure au cours de sa séance ordinaire devant se tenir à 19 h le lundi, 6 juillet 2015 à la salle du conseil de l’arrondissement située au 530, avenue Davaar à Outremont; 3º qu’à cette occasion, toute personne intéressée pourra se faire entendre par le conseil sur cette demande; 4º que dans l’éventualité où le conseil décidait d’accorder cette demande de dérogation mineure, l’agrandissement du bâtiment dérogatoire sera réputé conforme aux dispositions du règlement de zonage de l’arrondissement. Pour de plus ample renseignements, veuillez vous adresser à la Direction de l’aménagement urbain et du patrimoine au 514 495-6234. Montréal, ce 18 juin 2015 Marie-France Paquet, avocate Secrétaire de l’arrondissement AVIS LÉGAUX & APPELS D’OFFRES • HEURES DE TOMBÉE Les réservations doivent être faites avant 16h00 pour publication deux (2) jours plus tard. Publications du lundi: Réservations avant 12 h 00 le vendredi Publications du mardi: Réservations avant 16 h 00 le vendredi Tél.: 514-985-3344 Fax: 514-985-3340 Courriel : [email protected] Sur Internet : www.ledevoir.com/services-et-annonces/avis-publics www.ledevoir.com/services-et-annonces/appels-d-offres CANADA PROVINCE DE QUEBEC DISTRICT DE TERREBONNE COUR SUPERIEURE No 700-05-018070-148 No ETA11213-14 AGENCE DU REVENU DU QUEBEC Partie demanderesse CONSTRUCTION DININNI INC. Partie défenderesse PRENEZ AVIS que le 30/06/2015 à 10:00 AU 1, PLACE DE LIVERDUN LORRAINE District de TERREBONNE seront vendus par autorité de justice les biens et effets de CONSTRUCTION DININNI INC. saisis en cette cause soit REMORQUE FERMEE NOIRE ENV. 12 PIEDS 2009, COFFRE A OUTILS, SCIE RONDE DEWALT, ETC. CONDITIONS ARGENT OU CHEQUE VISE. ANYCK LAFLAMME HUISSIER DE L'ETUDE PHILIPPE ET ASSOCIES HUISSIERS DE JUSTICE 165 DU MOULIN ST-EUSTACHE QUEBEC J7R 2P5 TEL 450-491-7575 AVIS DE CLÔTURE D'INVENTAIRE Prenez avis de la clôture de l'inventaire des biens de la succession de Johanne Dextraze, en son vivant domiciliée au 3277, Desautels, Montréal Québec, H1N 3B9, décédée à Saint-Hyacinthe le 30 novembre 2014, lequel inventaire peut être consulté par les intéressés à l'étude du notaire soussigné au 205, 2210, boul. du Millénaire, Saint-BasileLe-Grand, Québec, J3N 1T8. Me Benoit Caron, notaire AVIS À TOUS NOS ANNONCEURS Veuillez, s’il vous plaît, prendre connaissance de votre annonce et nous signaler immédiatement toute anomalie qui s’y serait glissée. En cas d’erreur de l’éditeur, sa responsabilité se limite au coût de la parution. L E D E V O I R , L E J E U D I 1 8 J U I N A 5 2 0 1 5 ACTUALITÉS FRAIS ACCESSOIRES Le taux de suicide en forte baisse au Québec Barrette dit qu’il normalise l’offre JESSICA NADEAU ccusé de toutes par ts de vouloir privatiser en A douce le système de santé en autorisant les frais accessoir es, le ministr e de la Santé, Gaétan Bar rette, se défend d’instaurer un système à deux vitesses. « Ce n’est pas de la médecine à deux vitesses, au contraire, je facilite l’accès, répond le ministre en entrevue téléphonique. La médecine à deux vitesses, elle existe déjà dans le sens où les gouvernements, historiquement, réduisent l’accès par le contrôle de l’offre, ça a toujours été comme ça, alors que moi, dans une cer taine mesure, je normalise l’of fre. Je n’ai pas d’argent pour mettre ça dans le système public et si je l’empêche [la facturation de frais accessoires], je limite l’accès. Alors pour moi, il y a la vitesse zéro et la vitesse normale. Moi, je m’en vais vers la vitesse normale. » Si tout le monde s’entend pour dire qu’il était plus que temps que le gouvernement règle le problème des frais accessoires, la manière de s’attaquer au problème est fortement critiquée. « C’est inacceptable, l’autorisation des frais accessoires vient bafouer le droit à la santé pour tous, dénonce Francis Livernoche, secrétaire-trésorier du regroupement Médecins québécois pour un régime public. Si on veut rester dans l’esprit de la Loi canadienne sur la santé, toute tarification constitue une barrière tarifaire qui limite l’accessibilité des soins. Cela vient consacrer un système à deux vitesses dans lequel celui qui a plus d’argent va pouvoir avoir un accès plus rapide à des soins de santé. C’est une attaque frontale au principe de gratuité du réseau public. » ISABELLE PARÉ lors que le Québec a longtemps af fiché l’un des A taux de suicide les plus élevés JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE « Ce n’est pas de la médecine à deux vitesses, au contraire, je facilite l’accès », prétend le ministre de la Santé, Gaétan Barrette. Il estime que le ministre est « habile » dans sa présentation des faits et le choix des mots. « Il dit qu’il veut protéger le public des abus [en balisant les frais accessoires], mais pour nous, il vient juste autoriser un abus. La meilleure façon de protéger les patients, c’est de s’en tenir au coût réel du service sans extra. » Doublement payé ? L’avocat Cody Verbauwhede, qui pilote l’action collective contre les frais accessoires, s’indigne d’entendre le ministre affirmer que les Québécois ont accepté l’idée de payer pour obtenir un soin en cabinet. « Comment peut-il dire que les patients acceptent ça alors qu’il y a une action collective qui a été déposée contre lui sur cette question il y a un an, qu’il y a des centaines de personnes qui ont envoyé leurs factures, qu’il y a des plaintes au Collège des médecins », s’emporte-t-il. Selon lui, les Québécois sont plutôt « choqués » de se voir facturer pour un ser vice qu’ils payent déjà à travers la rémunération des médecins, qui est majorée lorsqu’ils pratiquent en cabinet. Questionné à cet ef fet, le ministre répond que les frais accessoires vont couvrir des frais d’exploitation non couver ts par ce supplément négocié avec les fédérations. « Le frais accessoire n’existe pas pour payer deux fois la secrétaire ou la table d’examen [déjà couverts dans la rémunération des médecins], mais pour payer ce qui est propre à une vasectomie, par exemple. » Chez les oppositions à Québec, on pr omet une bonne bagarre. « Je pense que là, c’est la privatisation du système de santé qui se dessine, af firme Diane Lamarre du Par ti québécois. On va demander des redressements et des réponses. Il va avoir à se justifier et à s’expliquer, parce que c’est majeur ce dossier-là. » Pour Amir Khadir, de Québec solidaire, ce n’est rien de moins que « l’aveu de l’échec de cette idée que c’était plus ef ficient et moins coûteux de recourir aux cliniques privées ». Il répète qu’il serait plus avantageux pour tous si Québec finançait les CLSC plutôt que cliniques privées. Le Devoir Lancée en 1999, la Stratégie nationale pour la prévention du suicide, axée sur la sensibilisation et les mesures de soutien aux personnes à risque, semble porter ses fruits. en Occident, les plus récentes données font état d’un recul de 50 % du nombre de suicides Dépression 2.0 chez les jeunes et de 30 % chez Plusieurs experts présents à les adultes en 12 ans. Un suc- ce congrès mondial ont fait cès notoire qui fait maintenant état de nouvelles pistes pour du Québec un exportateur de prévenir le suicide, notamment connaissances en matière de celles of fer tes par les nouprévention du suicide. velles technologies. Les interC’est sur cette note positive venants doivent s’ajuster à la que s’est clos merprésence des réseaux credi le Congrès sociaux, puisque plumondial de l’Associa- Chez les sieurs personnes détion inter nationale voilent désormais pour la prévention jeunes, leurs intentions suicidu suicide, où des il y a 50 % daires sur diverses centaines d’exper ts plateformes de pardu monde entier moins de tage. « Les intervesont venus faire état nants doivent pouvoir des dernières avan- suicides qu’il répondre par texto ou cées dans ce champ en clavardant. Bien de pratique qui met y a 12 ans des jeunes n’utilisent au défi autant les méjamais leur téléphone decins, les psychologues que pour faire des appels », explique les chercheurs de tout acabit. ce dernier. « Le Québec a longtemps fait Une équipe franco-québéles manchettes avec ses taux de coise a d’ailleurs présenté un suicide inquiétants. Quand ça logiciel capable de jauger se met à mieux aller, personne quotidiennement l’état psyn’en parle. Les résultats actuels chologique des malades hosprouvent que la prévention, ça pitalisés pour tentatives de marche », af firme Brian Mi- suicide. L’outil interactif peut shara, président du comité or- même activer par courriel le ganisateur du congrès et ex- réseau d’amis du malade pert en prévention du suicide quand son état se dégrade. à l’UQAM. « Les logiciels ne remplaceDepuis le sommet atteint en ront jamais l’humain, mais 1999, avec 22 suicides par cela of fre aux personnes suici100 000 habitants, le nombre daires un moyen rapide de de suicides au Québec a en- trouver de l’aide et de dimisuite fléchi de 4 % par année nuer leur souf france », soupour atteindre 13,1 en 2012. tient Brian Mishara. Chez les jeunes, le nombre de suicides a chuté de moitié. Le Devoir ÉNERGIE EST Péladeau et son caucus se mettent finalement d’accord ALEXANDRE ROBILLARD à Québec e Parti québécois a corrigé le tir, mercredi, L après avoir formulé des opinions divergentes concernant le projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada. Dans un communiqué, le chef péquiste Pierre Karl Péladeau s’est pour la première fois prononcé ouvertement contre le projet de pipeline qui doit traverser le Québec pour transporter du pétrole de l’Alberta. Mardi, M. Péladeau avait été beaucoup moins clair, alors que deux de ses députés, Martine Ouellet et Sylvain Gaudreault, avaient pour tant soutenu que le PQ était opposé au projet. Dans le communiqué, M. Péladeau parle d’une même voix avec M me Ouellet, M. Gaudreault et le député péquiste de Marie-Victorin, Bernard Drainville. « Engagés dans notre volonté de faire du Québec un pays, nous sommes contre le projet Énergie Est, qui nous sera imposé par les autorités fédérales en faisant fi de la volonté des citoyens quant à la protection de l’environnement, à l’acceptabilité sociale et aux retombées économiques, ont-ils déclaré. Ce projet n’est pas bon pour les Québécois. » Au cours des derniers mois, M. Péladeau s’était abstenu de dire s’il était pour ou contre le projet. Il s’était contenté de répéter que son opinion n’était pas importante puisque le projet est soumis à la juridiction fédérale. Mercredi, dans une entrevue, M. Drainville (porte-parole en matière d’énergie) a affirmé que la position exprimée mardi par M. Péladeau était complémentaire à celle de M. Gaudreault, porte-parole des dossiers d’environnement, et Mme Ouellet. « Il a toujours exprimé des doutes sur ce projet-là, et là, la position est claire », a-t-il dit. Plus tôt mercredi, le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, avait souligné les incohérences des péquistes. Mardi, M. Péladeau a tenu des propos beaucoup plus nuancés que ses députés opposés au projet, a souligné M. Arcand. Médecine : McGill en période probatoire La prestigieuse Faculté de médecine de l’Université McGill a été placée sous probation par l’organisme canadien qui délivre les accréditations, jugeant que l’établissement montréalais ne respectait pas toutes les normes universitaires. Mais le doyen de la Faculté de médecine, David Eidelman, a affirmé mercredi que l’établissement JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE Pierre Karl Péladeau « Ce projet [Énergie Est] n’est pas bon pour les Québécois » Pierre Karl Péladeau « On a vu le député de Marie-Victorin dire qu’il était farouchement contre, on voit la position du chef du PQ qui est beaucoup plus nuancée et ça démontre encore une fois l’incohérence du PQ sur ce dossier », a-t-il dit. M. Arcand a affirmé qu’il est actuellement trop tôt pour avoir une position définitive sur le projet de TransCanada parce que plusieurs questions demeurent. « On ne connaît pas la nature du projet, alors c’est assez particulier, de pouvoir dire : est-ce qu’il y aura un port, pas de port, quelles sont les retombées économiques, ouvriront-ils un bureau à Montréal, quelles seront les modalités pour la construction du pipeline ? On n’a pas d’idée véritable de ce qui va se passer », a-t-il dit. travaillait déjà à corriger les lacunes ayant été soulevées. «Il est en fait question d’enjeux de procédures dans la faculté, des éléments qui doivent être documentés, des choses dont il faut s’assurer qu’elles sont faites d’une certaine manière auxquelles nous n’avons pas suffisamment porté attention, a-t-il évoqué. J’estime que c’est pour cela que nous sommes en difficulté.» Une équipe d’enquête de l’Association des facultés de médecine du Canada (AFMC) s’est rendue à l’Université McGill à la fin février. La principale et vice- La Presse canadienne chancelière a été informée par écrit à la mi-juin que l’association avait voté pour placer le programme en période de probation. L’association a indiqué dans la lettre avoir découvert plusieurs manquements aux normes universitaires qui compromettent significativement la qualité du programme d’éducation en médecine. M. Eidelman a dit avoir rencontré des étudiants pour leur assurer que leur statut d’étudiant et leur capacité d’obtenir un diplôme n’étaient pas affectés. La Presse canadienne Pour se rappeler et pour comprendre qui était Jacques Parizeau Le livrel souvenir L’homme de l’État québécois réunit les textes et les photos publiés aux lendemains du décès de « Monsieur ». 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Le biochimiste Tim Hunt, Prix Nobel 2001, a contesté en trois points la présence de femmes dans un laboratoire : « Vous tombez amoureux d’elles, elles tombent amoureuses de vous, et quand vous les critiquez, elles pleurent.» Dans le milieu scientifique, où l’égalité des femmes est loin d’être acquise (voir la liste des Nobel!), sa remarque a suscité une avalanche de réactions de la part de femmes qui ne pleuraient pas du tout mais le raillaient allègrement. Ah, quelle perturbatrice je fais! Ah ce Tim!, quel tombeur! On est dans le même registre — celui de la nature contre laquelle on ne peut rien — lorsque le général Lawson explique les cas d’inconduites sexuelles, qui vont du harcèlement à l’agression, par le fait que «les êtres humains sont biologiquement programmés différemment ». Sauf qu’ici, il n’y a rien à railler tant on touche à une souffrance immense, et taboue, que l’armée a ignorée et sous-estimée, ce dont les propos du chef d’état-major sont en soi le troublant symbole. À noter d’abord qu’il n’y avait rien de spontané dans les réponses données par le général aux questions de l’animateur vedette de la JOSÉE CBC, Peter Mansbridge. Le thème de l’entreBOILEAU vue était connu, l’intervieweur lui a demandé de préciser sa pensée et M. Lawson reprendra son explication plus tard dans l’entrevue, ce qui la rendait d’autant plus inacceptable. Les excuses s’imposaient donc, elles ont été faites, et comme le général Lawson doit quitter son poste à la mi-juillet, les appels à la démission lancés par Justin Trudeau, justes en principe, ne changent tellement rien à la situation qu’on peut en rester là pour ce qui est de l’homme. C’est l’armée qui doit plutôt nous inquiéter. Dans son rapport sur les inconduites sexuelles qui y sévissent, l’ancienne juge de la Cour suprême, Marie Deschamps, a bien souligné que celles-ci ont cours dans un contexte où les plus hauts gradés ferment les yeux, nient les problèmes ou les minimisent parce qu’ainsi, n’est-ce pas, sont les hommes… Il en résulte, et c’est là une défaillance cruciale de l’institution, une méfiance profonde des femmes agressées quant à leur possibilité d’être soutenue ou crue par leurs supérieurs. Que le grand patron de l’armée reprenne à son tour, à tête reposée, ce genre d’analyse accentue l’isolement des victimes. C’est dévastateur. C’est aussi ne rien comprendre à la dynamique en jeu. Les agressions contre les femmes s’appuient sur un rapport de domination qui a plusieurs dimensions. Cela n’a rien à voir avec le désir mais tout avec celui de considérer l’autre comme une inférieure en imposant le silence à l’entourage. Pour briser la protection dont jouissent les agresseurs, il faut d’abord constater l’anormalité de leur conduite, et non y voir un côté « naturel ». Grâce au féminisme, ces concepts sont compris depuis des décennies et c’est à ce genre de compréhension « culturelle » qu’appelait le rapport Deschamps en analysant les caractéristiques du monde militaire. Pour vraiment qu’il y ait excuses, l’armée n’a en fait qu’un geste à poser : appliquer le rapport Deschamps, incluant la création d’un bureau des plaintes indépendant. FONDÉ PAR HENRI BOURASSA LE 10 JANVIER 1910 › FAIS CE QUE DOIS ! Directeur BERNARD DESCÔTEAUX Rédactrice en chef JOSÉE BOILEAU Vice-présidente, développement CHRISTIANNE BENJAMIN Vice-présidente, ventes publicitaires LISE MILLETTE Directeur des finances STÉPHANE ROGER Directrice de l’information MARIE-ANDRÉE CHOUINARD Adjoints PAUL CAUCHON, JEAN-FRANÇOIS NADEAU, DOMINIQUE RENY, LOUISE-MAUDE RIOUX SOUCY Directeur artistique CHRISTIAN TIFFET Directeur de la production CHRISTIAN GOULET I QUÉBEC ET L’OLÉODUC ÉNERGIE EST Incohérences videmment, la volte-face de Pierre Karl Péladeau au sujet du projet d’oléoduc Énergie Est a de quoi étonner. Mardi matin, ses députés Martine Ouellet et Sylvain Gaudreault rappellent que « le Parti québécois, comme vous le savez, est contre le projet ». En aprèsmidi, de manière quelque peu déconcertante, le chef les rabroue presque. M. Péladeau dit avoir « lu dans le journal qu’ils étaient contre », ajoute avoir « entendu parler de Sylvain », puis taxe la position de ce dernier de simpliste. Le nouveau chef, un néophyte en politique, semble clairement avoir des ennuis de communication avec ses ouailles, et inversement. Il prend connaissance de leur position « dans le journal » ! Les traite de simpliste ! Quand la question avait été posée à Sylvain Gaudreault, en matinée, il a entre autres eu ces mots : « Je ne peux pas répondre pour M. Péladeau. » Bonjour l’unité ! Justement, mercredi après-midi, M. Péladeau, par communiqué, se… ralliait à son caucus. Et donc au « simplisme » ? Philippe Couillard et Pierre Arcand ont eu beau jeu, mercredi, de dénoncer « l’incohérence ANTOINE du Parti québécois sur ce dossier-là». Mais s’il est ROBITAILLE très important que l’on connaisse la position du PQ sur la question, celui-ci ne forme toutefois pas le gouvernement… Et en plus, le parti au pouvoir, le PLQ, est loin d’avoir fait preuve d’une cohérence parfaite sur le sujet. On peut même parler, dans sa gestion, d’incohérence risquée pour les intérêts du Québec et de son environnement. Souvenons-nous qu’en septembre 2014, le gouvernement était emballé par ce projet de pipeline appelé à traverser quelque 700 kilomètres en territoire québécois. M. Arcand avait livré un plaidoyer en sa faveur: «Il y a des avantages économiques. Ça crée des emplois, c’est un pipeline neuf, c’est la construction d’un nouveau pipeline sur l’ensemble du Québec.» Quelques jours plus tard, M. Couillard faisait sa fameuse sortie: puisque le Québec reçoit de la péréquation, dont une part provient de l’Alberta, il devait accepter le projet d’oléoduc. Il aura fallu la pression des citoyens, des groupes écologistes, un jugement de la Cour supérieure (dans l’affaire des bélugas), les exemples britanno-colombien et ontarien pour que le gouvernement sorte de son attitude béate et pose sept conditions. TransCanada a abandonné l’idée de construire un port pétrolier à Cacouna, a retiré son projet. Promet d’en déposer un autre. Québec dit maintenant attendre ce nouvel avatar du projet ainsi que l’évaluation environnementale stratégique en cours sur la filière des hydrocarbures au Québec pour se prononcer. Sous cette « incohérence », toutefois, affleure l’antique préjugé favorable du gouvernement. « On ne peut pas être contre le bateau, le rail, le pipeline… », insistait M. Arcand mercredi. É L E T T R E S Une moitié de dignité Après avoir fait une démonstration lamentable de ce qu’est un jugement éclairé lors des funérailles nationales de Jacques Parizeau, la Fraternité des policiers Montréal vient de « consentir » à porter l’uniforme réglementaire lors des funérailles de Jean Doré, comme si, à titre de faveur, elle consentait à faire son devoir dans les règles de l’art. La Fraternité des policiers ne semble pas avoir compris que la dignité n’est pas un concept qui se sépare en parties ; on ne peut être à moitié digne ou presque digne. On est digne ou on ne l’est pas. Le por t de la casquette rouge est indigne de la part de représentants de l’autorité lors de funérailles officielles. Lors des funérailles nationales de Jacques Parizeau, le monde entier a pu voir que les policiers de Montréal étaient avant tout des syndiqués et non des policiers. Une telle confusion ne saurait être tolérée dans une société démocratique. Les policiers déguisés auraient dû avoir honte, des remords ou des regrets ; pourtant, et c’est anormal, c’est nous qui avons eu honte. Le combat syndical des policiers est valable ; il faut cependant prendre garde à ne pas confondre le rôle d’agent de la paix, avec la dignité et le décorum que cela implique lors de funérailles d’État, et le combat syndical, tout légitime soit-il. Ce que la honte suffisait à régler jadis, il faut désormais la loi, les tribunaux et la force publique qui la fait appliquer. Le problème survient lorsque ce sont les représentants de la force publique qui nous font honte. René Villemure Le 16 juin 2015 Philippe Couillard et la discussion sur le pays « Je trouve toujours ça curieux de voir que les gens sont terrorisés par une conversation constitutionnelle », a af firmé Philippe Couillard lors de la conférence de presse qui clôturait le congrès du Parti libéral du Québec le 14 juin dernier. « Je ne connais pas de pays qui n’accepte pas de temps en temps de revoir ses fondements. » Pour ma part, je trouve ça curieux que des gens soient terrorisés à l’idée qu’on les consulte sur l’avenir de leur nation, au moyen d’un référendum. Michel Leclerc Québec, le 16 juin 2015 Quand la rigueur devient austère et discriminatoire Récemment, M. Coiteux reprochait à PKP d’appuyer les infirmières en revêtant un sarrau. Il af firmait qu’un gouvernement doit représenter l’ensemble de la population. Pourquoi ce tout inclusif exclut-il les L I B R E 650 000 employés et employées de l’État ? Quelle réalité se cache derrière ces offres financières patronales (0%, 0%, 1%, 1% et 1%), soit 3% pour une durée de cinq ans? De deux choses l’une: ou bien l’austérité va se prolonger pendant cinq ans, ou bien le secteur public va devenir le dindon de la farce de la reprise économique éventuelle. Au minimum (c’est là où se situe le maximum gouvernemental…), les offres devraient s’aligner sur la projection de l’inflation pour les années à venir. La CAQ devrait appuyer cette clause d’appauvrissement zéro. M. Legault clame ce principe d’indexation chaque fois que le gouvernement annonce des hausses de tarifs. Les ser vices publics sont donnés par des personnes respectables que l’on ne respecte pas dans cette négociation. Nous ne sommes plus dans la rigueur, l’attitude austère de ce gouvernement frôle le harcèlement envers ses employés et employées qui ne méritent pas un tel acharnement. J’invite donc les Québécois et les Québécoises à revêtir le sarrau des travailleurs de la Santé, à partager la patience et l’engagement des enseignants et enseignantes et à apprécier le professionnalisme de tous ces employés et employées qui travaillent pour le bien-être de l’ensemble la population : oui, le secteur public est inclusif. Marcel Perron Neuville, 17 juin 2015 O P I N I O N Le square Viger : travaillons intelligemment JONATHAN CHA Urbanologue et architecte paysagiste* es grands défis naissent de grands D projets. Le square Viger, mal-aimé, sous-utilisé et défaillant, appelle aux meilleures solutions et à la redéfinition de notre approche de l’espace public. Malheureusement, la précipitation à livrer des « legs » pour le 375e anniversaire de Montréal aveugle la prise de décision et évacue tout processus rigoureux de planification. L’annonce de la démolition de l’Agora du square Viger et la divulgation des images de l’aménagement projeté sont tout aussi prématurées qu’inacceptables. Dans une métropole désignée Ville UNESCO de design, il va de soi que les instances municipales doivent promouvoir une créativité éclairée. Elles doivent enjoindre aux parties prenantes d’innover et de rivaliser d’audace, tout en ayant une approche ouverte aux enjeux sociaux, historiques, patrimoniaux et artistiques qui définissent le lieu, auxquels un projet de réaménagement ne saurait se soustraire. Avant même de produire des esquisses, il faut statuer sur l’œuvre d’art et ses composantes, sur leur fonctionnalité, leur sécurité et leur pérennité. Prendre position à cet égard est crucial. Cela relève d’une mobilisation des parties prenantes en ma- tière d’art et de culture et les ayants droit, non pas de la conception paysagère. La proposition d’aménagement dévoilée la semaine dernière n’est clairement pas appuyée sur une réflexion aboutie sur les enjeux à considérer. La décision de traiter uniquement les îlots Chénier et Daudelin en laissant de côté les îlots Théberge et Gnass est tout autant irrecevable qu’inexplicable. La proposition de déplacer Mastodo fait fi du fait qu’elle s’insère dans un ensemble. Cette proposition est franchement réductrice et démontre une incompréhension de l’œuvre spatiale de Daudelin. Où est la vision de l’ensemble paysager et urbain du square V iger ? Comment dialoguera-t-il avec la Cité administrative, la r ue Saint-Antoine, les abords de la station de métro Champ-deMars, des lieux qui sont également sur les planches à dessin ? Le projet est clairement motivé par un empressement politique indu, qui n’a pas sa place dans un tel contexte. La solution inappropriée, parachutée, désincarnée est le fruit d’une course effrénée et aveugle à la livraison de projets pour 2017, alors que tout projet d’aménagement, pour être excellent, nécessite le temps et l’espace de réflexion requis pour arriver à maturité. Qu’ils soient internes ou externes aux services municipaux, les architectes paysa- gistes et autres professionnels doivent pouvoir travailler de manière créative et rigoureuse, avec les partenaires de la Ville, en ayant la confiance de leurs élus. Le réaménagement du square Viger requiert la mise en place d’un processus de design exemplaire. Il faut revoir la méthodologie du projet, inclure les citoyens, analyser finement toutes les composantes du lieu et de son contexte et aller à la rencontre des meilleurs projets à l’étranger. Par exemple, pourquoi ne pas s’inspirer des mécanismes de préservation mis en œuvre aux États-Unis pour restaurer des projets modernistes d’architectes paysagistes aussi célèbres que Garrett Eckbo, Lawrence Halprin et Simonds & Simonds ? Il n’y a pas d’urgence à réaménager le square Viger. Affinons notre compréhension du secteur, dotons-nous des expertises nécessaires, harmonisons le travail des divers services de la Ville, bref, donnons-nous le temps et la liberté de bien faire les choses. Créons un mécanisme de conception et de concertation visant l’excellence afin que le square V iger devienne un précédent, synonyme d’innovation, de créativité et de fierté. * La liste des cosignataires de cette lettre est publiée sur l’application tablette et le site Web du Devoir. L E D E V O I R , L E J E U D I 1 8 J U I N A 7 2 0 1 5 IDEES Redonner au Sénat son rôle premier La Chambre haute a été créée pour protéger les intérêts provinciaux dans le cadre du processus législatif VINCENT POULIOT Avocat à la retraite e scandale qu’ont provoqué des sénateurs en réclamant des dépenses personnelles indues détourne l’attention d’un malaise plus profond à l’égard du Sénat, un malaise qui remonte à la Confédération. Ce malaise concerne les raisons mêmes pour lesquelles les Pères de la Confédération ont créé un Sénat, et leur omission d’appliquer par la suite une procédure de sélection qui aurait permis au Sénat d’accomplir les fonctions pour lesquelles il avait été créé. Montesquieu a écrit: «La liberté politique ne se trouve que […] lorsqu’on n’abuse pas du pouvoir; mais c’est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites. […] Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.» Voilà ce que le Sénat devait être : un pouvoir qui arrête le pouvoir. Plus précisément, le Sénat devait permettre aux provinces de contraindre le fédéral à rendre compte de son exercice du pouvoir et d’en empêcher l’abus. La confusion quant à la constitution du Sénat est due à des idées fausses soutenues depuis la mise en œuvre du système fédéral canadien pour finalement s’imposer comme vérités incontestables. Elles servent ceux qui rechignent des limites à leur exercice du pouvoir. On nous dit que le Sénat représente les intérêts des régions. Mais une région est une délimitation territoriale. Un territoire n’a pas d’intérêts. Seules les personnes possèdent des intérêts. Les « territoires » au Canada qui possèdent des intérêts politiques ont été légalement constitués en provinces et organisés afin que l’ensemble de leurs résidants puisse légitimement constituer la volonté de cette personne juridique par l’entremise de partis politiques à l’Assemblée législative. L L’encadrement constitutionnel du pouvoir Au Canada, le gouverneur général est dépositaire du pouvoir. Il ne possède toutefois pas l’autorité de l’exercer. Son rôle est de sanctionner l’exercice du pouvoir selon la volonté du citoyen afin de garantir la légitimité du gouvernement. Il connaît cette volonté par l’entremise de conseillers qui possèdent l’autorité du Parlement de lui recommander cet exercice du pouvoir. Aujourd’hui, seule la Chambre des communes, par l’entremise du premier ministre du Canada, joue un rôle actif auprès du gouverneur en conseil. Ainsi, le gouverneur général doit sanctionner l’exercice de tous les pouvoirs discrétionnaires de l’État sur demande du premier ministre, sans que nul ne puisse contester la légitimité de cette attribution de pouvoirs. Le gouverneur en conseil doit ainsi sanctionner, entre autres : 1) L’initiation, la conception et l’étendue des pouvoirs accordés par tout projet de loi et toute réglementation des lois ; 2) La no- SEAN KILPATRICK LA PRESSE CANADIENNE «Depuis toujours, les détenteurs du pouvoir ont craint le genre de contrôle qu’un Sénat ef ficace et représentatif pourrait exercer. Par conséquent, ils ont véhiculé des conceptions erronées qui ont donné lieu au gâchis que nous connaissons aujourd’hui», écrit l’auteur. mination des sénateurs, des membres du quant à la nomination de sénateurs au motif Conseil du gouverneur général, des ambassa- que les provinces ne confèrent pas au premier deurs et autres officiers politiques de l’État, des ministre l’autorité de choisir leurs représenjuges et des of ficiers des corporations pu- tants au Sénat. Les provinces pourraient faire bliques ; 3) La convocation, prorogation et disso- respecter leurs compétences constitutionnelles lution du Parlement, les règles de conduite des exclusives si le premier ministre prétendait que débats au Parlement, des élections, de le pouvoir de dépenser lui permettait la nomination, rémunération et sancde s’y immiscer. Elles pourraient surtions de nos représentants au Parle- Voilà ce que veiller les dépenses fédérales. Elles ment ; 4) Le déploiement de nos forces pourraient même faire respecter le militaires, la négociation des traités in- le Sénat droit qu’elles possèdent en common ternationaux et autrement gérer nos law de participer au choix du gouverdevrait être: relations internationales. neur général du Canada. Par contre, l’ar ticle 18 de l’Acte un pouvoir Le caractère représentatif constitutionnel (1867), confirmé par l’article 4 de la Loi sur le Parlement du Ca- qui arrête La quatorzième résolution de la nada, accorde à la fois au Sénat et à la Conférence de Québec de 1864, qui a Chambre des communes les mêmes le pouvoir jeté les assises de la Constitution de pouvoirs et privilèges que ceux que pos1867, stipule : « Les premiers [sénasédait la Chambre des communes du teurs] […] seront nommés par la CouRoyaume-Uni en 1867. Ainsi, le Sénat, tout autant ronne, à la recommandation du gouvernement que la Chambre des communes, a le droit de re- général et sur la présentation des gouvernements présenter la volonté de ses constituants auprès locaux respectifs. Dans ces nominations, on dedu gouverneur général. vra avoir égard aux droits [de] […] l’opposition Si les provinces étaient représentées de fa- dans chaque province, afin que tous les partis poçon appropriée au Sénat et que le Sénat était re- litiques soient, autant que possible, équitableprésenté au Conseil du gouverneur, elles pour- ment représentés. » Cette résolution prévoit raient alors s’opposer si le premier ministre donc la représentation proportionnelle de tous tentait de conseiller le gouverneur général les partis politiques provinciaux au Sénat ! Cette résolution ne prévoyait que la nomination des premiers sénateurs. Il en est ainsi parce que les Pères de la Confédération n’ont pu s’entendre sur plus. Plusieurs d’entre eux soutenaient que chaque province devrait être libre de choisir ses représentants comme elle juge approprié. Cette résolution est le compromis accepté par la conférence. Ils ont tout naturellement supposé que le principe représentatif établi pour le choix des premiers sénateurs continuerait de s’appliquer jusqu’à ce que la province en décide autrement. Les Pères de la Confédération n’ont certainement pas prévu que le gouvernement fédéral soit structuré de manière à empêcher les provinces de recommander au gouverneur général leur choix de représentants au Sénat. Depuis toujours, les détenteurs du pouvoir ont craint le genre de contrôle qu’un Sénat efficace et représentatif pourrait exercer. Par conséquent, ils ont véhiculé des conceptions erronées qui ont donné lieu au gâchis que nous connaissons aujourd’hui. L’actuelle crise du Sénat offre la possibilité de redonner à la Chambre haute du Canada son rôle premier par l’application intégrale des principes constitutionnels au libellé de la Constitution. Il en résulterait la structure politique prévue pour permettre au citoyen de pleinement exprimer sa volonté politique et d’exercer l’influence qui lui revient au Parlement. LA RÉPLIQUE — AUTOCHTONES D’une démesure à l’autre PIERRE TRUDEL Anthropologue et chargé de cours à l’UQAM e texte « Dérives autochtones » de Réjean Morissette dénonce la présumée « démesure» autochtone à la suite de la parution du rappor t de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) sur les pensionnats. « D’abord, rétablissons un fait, écrit-il. Les autochtones du Québec ont migré au Québec après l’arrivée des Français. » Ensuite, «l’occupation ancestrale du territoire » n’aurait jamais existé. N’auraient non plus jamais existé « des modes de vie traditionnels fondés sur une culture communautaire autochtone structurée » ; la tradition orale « autorise tous les dérapages, même les plus fumeux». Les faits sont plutôt ceuxci, et le lecteur du Devoir pourra constater où se situe la « démesure ». Les ancêtres des Inuits, des Cris, des Innus, des Naskapis, des Atikamekws, des Micmacs, des Algonquins, des Malécites occupaient le territoire du Québec à l’arrivée des Français. D’autres données archéologiques et historiques indiquent L LE DÉCLENCHEUR « Le problème, c’est que démesure, légendes urbaines et fabulations ont bonne presse lorsqu’il est question de la victimisation historique des autochtones au Québec. Plus personne ne songe à distinguer le vrai du faux. L’idéologie autochtoniste et la reconnaissance comme évidente et probante de la tradition orale autochtone autorisent tous les dérapages, même les plus fumeux. » Réjean Morissette, « Dérives autochtones », Le Devoir, 11 juin que les Abénaquis, les Mohawks et les Hurons-Wendats circulaient et exploitaient les ressources du territoire actuel du Québec. À cette époque, ces dernières Premières Nations résidaient dans des territoires situés plus au sud ou à l’ouest du territoire actuel du Québec. La seule nation autochtone contemporaine dont le territoire ne déborde pas les frontières actuelles du Québec est la nation atikamekw. Au cours des siècles, l’arrivée des Européens, les guerres et les épidémies ont modifié la démographie et l’occupation des territoires par les autochtones. L’identité des groupes amérindiens rencontrés par Cartier et qui occupaient la vallée du SaintLaurent fait encore l’objet de débats. Lors de l’arrivée de Cham- plain près d’un siècle plus tard, leurs villages n’existent plus. Les Mohawks et les HuronsWendats affirment qu’il s’agissait de leurs ancêtres. Les archéologues et les ethnohistoriens avancent plutôt l’hypothèse qu’ils se sont sans doute dispersés au sein de populations voisines. Ce bref bilan des connaissances que nous présentons ici fait l’objet d’un large consensus de la part des archéologues, des historiens et des anthropologues sur la présence des Amérindiens au Québec avant l’arrivée des Européens. La Constitution du Canada reconnaît des «droits ancestraux et issus de traités » des « peuples » autochtones. Ces peuples ont le fardeau de la preuve afin de faire reconnaître l’étendue de leurs droits et sur quels territoires ils s’appliquent. Le texte de Réjean Morissette ne vise qu’à saper le fondement des droits ancestraux, comme d’autres ont tenté, en vain, de le faire avant lui. Rappelons que depuis 1982, aucune décision des tribunaux n’a soutenu les faits que Réjean Morissette tient à rétablir. La Cour suprême a aussi reconnu que la tradition orale est une preuve qu’il faut évaluer comme toute autre preuve. Le contraire porte préjudice aux autochtones parce qu’ils ne pratiquaient pas l’écriture, ont décidé les juges. Nous ne voulons pas ici nous lancer dans une critique de la thèse avancée dans le livre de M. Morissette (Les autochtones ne sont pas des pandas). Mais il est cependant d’intérêt public de relever les propos à caractère diffamatoire tenus par Réjean Morissette dans son livre. Ces propos s’attaquent à la réputation de groupes identifiables ou ethniques. Dans le cadre du débat sur la liber té d’expression, il importe de les distinguer de critiques sévères, voire d’affirmations mensongères à l’endroit de gouver nements ou d’acteurs sociaux et politiques. Des extraits tirés de son livre le démontrent clairement : « Ils [les Mohawks] ne firent que piller leurs voisins sans dé- fense, violer leurs femmes, massacrer les personnes faibles et handicapées… » (p. 61). [...] Selon Morissette, les Hurons « saccagent », « braconnent sans vergogne » et font « chanter le gouvernement » (p. 118). [...] D’autres propos suscitent clairement l’intolérance, tels ceux-ci : « Quelqu’un pourra-t-il un jour nous instruire, avec un début et une fin, de tous les droits des autochtones ayant été bafoués ou appelés à être bafoués dans l’avenir ? Une fois ces droits inscrits dans un grand livre, aurons-nous le courage collectivement de tourner la page et de passer à autre chose ? » (p. 291). En réalité, la parution du rapport de la CVR a constitué pour les autochtones l’équivalent d’une période de «deuil». Ils se sont réunis comme peuples à l’occasion d’une plus grande reconnaissance de ce qu’ils ont perdu et de ce qu’ils ont souffert dans ces pensionnats. Le texte de M. Morissette réitère la négation de leurs droits en affirmant notamment qu’ils n’ont pas été vraiment des sociétés « structurées ». Interrogeonsnous sur la pertinence d’avoir publié un tel texte quelques jours après la parution du rapport de la CVR. Lire aussi › Un peu de respect pour les Amérindiens et leurs ancêtres, un texte collectif publié sur l’application tablette et le site Web du Devoir. En voici un extrait : « Chacun a droit à son opinion, certes, mais par quel tour de magie peut-on faire disparaître 12 000 ans d’histoire, des milliers de documents d’archives et des millions d’artefacts ? Par quels pouvoirs Réjean Morissette peut-il réécrire l’Histoire à lui seul ? Si au moins il avait la bonté (et la rigueur intellectuelle) de nous révéler ses sources. Que nenni ! Aucune donnée archéologique ou historique ne permet d’affirmer un mensonge aussi grossier que celui voulant que les premiers Européens aient découvert un immense territoire où il n’y avait pas âme qui vive. Comment en effet pourrait-on sérieusement envisager l’idée totalement saugrenue d’un continent partout peuplé d’autochtones, sauf précisément sur le territoire québécois ? Quelle maladroite entreprise de désinformation ! Et quelle gênante démonstration du peu de crédibilité de M. Morissette en la matière… » L’ÉQUIPE DU DEVOIR RÉDACTION Véronique Chagnon et Louis Gagné (adjoints à la direction de l’information), Antoine Robitaille et Guy Taillefer (éditorialistes, responsables de la page Idées), Michel Garneau (caricaturiste), Jacques Nadeau (photographe), Michaël Monnier et Olivier Zuida (recherchistes photos); information générale : Isabelle Paré (chef de division), Lisa-Marie Ger vais (éducation), Alexandre Shields (environnement), Amélie Daoust-Boisvert (santé), Pauline Gravel (sciences), Fabien Deglise (société), Jean Dion (sports), Jessica Nadeau, Philippe Orfali et Karl Rettino-Parazelli (reporters); information politique : Marco Fortier (chef de division), Michel David(chroniqueur), Hélène Buzzetti et Marie Vastel (correspondantes parlementaires à Ottawa), Marco Bélair-Cirino et Robert Dutrisac (correspondants parlementaires à Québec), Jeanne Corriveau (af faires municipales, Montréal), Isabelle Porter (af faires municipales, Québec), Guillaume Bourgault-Côté (reporter), Julie Carpentier (pupitre); information culturelle : Catherine Lalonde (responsable du cahier Livres), Odile Tremblay (cinéma), Stéphane Baillargeon (médias), François Lévesque et Caroline Montpetit(reporters), Benoît Munger et Philippe Papineau(pupitre); information économique : Gérard Bérubé (chef de division), François Desjardins et Éric Desrosiers (reporters), Gérald Dallaire (pupitre); information internationale : Jean-Pierre Legault (pupitre international, page éditoriale et cahier Perspectives), Sophie Chartier et Jean-Frédéric Légaré-Tremblay (pupitre); section art de vivre: Diane Précourt (responsable des cahiers Week-end et Plaisirs); Loïc Hamon (cahiers spéciaux); équipe internet: Laurence Clavel, Marie-Pier Frappier et Geneviève Tremblay (pupitre), Martin Blais, Annabelle Caillou, Justine Daneau, Florence Sara G. Ferraris et Coralie Mensa (assistants) ; correction : Andréanne Bédard, Isabelle Dowd, Christine Dumazet et Michèle Malenfant ; soutien à la rédaction: Amélie Gaudreau (secrétaire), Laura Pelletier et Arnaud Stopa (commis). DOCUMENTATION Manon Derome (Montréal), Denise Ledoux (Ottawa), Dave Noël (Québec). PUBLICITÉ Mélisande Simard (adjointe par intérim), Jean de Billy, Jean-François Bossé, Marlène Côté, Evelyne De Varennes, Amel Elimam, Claire Paquet, Chantal Rainville et Nadia Sebaï (publicitaires), Sylvie Laporte (avis légaux), Amélie Maltais (coordonnatrice), Laurence Hémond (secrétaire). PRODUCTION Bruno Dubois, China Marsot-Wood, Yannick Morin et Nathalie Zemaitis. INFORMATIQUE Yanick Martel (administrateur web), Imane Boudhar (analyste programmeur), Hansel Matthews (technicien informatique). 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A 8 L E D E V O I R , L E J E U D I 1 8 J U I N 2 0 1 5 ACTUALITÉS TRANSPARENCE SUITE DE LA PAGE 1 à l’obscurité, c’est la lumière, la transparence », avait-il déclaré à l’occasion du discours d’ouverture de la 41e législature de l’Assemblée nationale, en mai 2014. « Il faut que la transparence soit la plus entière possible et qu’elle ne trouve comme limite que la protection de la vie privée.» Déclaration à géométrie variable Après un sur vol des agendas des ministres publiés sur le site Web transparence.gov.qc.ca, force est de constater que la diffusion des agendas connaît des ratés… ou que les ministres libéraux sont difficiles d’approche. À en croire les documents disponibles, certains membres du gouvernement ne sont quasiment jamais interpellés par un dirigeant d’une organisation privée ou publique ou d’un électeur sur un dossier entre leurs mains. Par exemple, le ministre des Finances, Carlos Leitão, n’a inscrit aucune « rencontre non sollicitée » à son agenda au cours des deux mois précédant le dépôt du budget 2015-2016, le 26 mars. La dernière « rencontre non sollicitée » à laquelle il a participé avant de livrer le discours sur le budget remontait au mercredi 4 février. La haute direction de la Banque de Chine au Canada avait alors fait une « présentation générale » de ses activités au Québec. Le premier ministre Philippe Couillard et le ministre Jacques Daoust étaient également présents. Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries, et de l’Alimentation, Pierre Paradis, n’a, lui, déclaré aucune « rencontre non sollicitée » par lui ou son entourage depuis le début de l’année 2015. « Moi, je n’attends pas que les clients m’appellent. Je les appelle », explique-t-il dans une brève entrevue avec Le Devoir. M. Paradis dit donner un coup de fil à la directrice générale de l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), Guylaine Gosselin, « une fois par semaine » pour lui demander : « Comment ça va ? » Les producteurs de porc ou de lait du Québec n’ont pas eu le temps de l’interpeller sur un enjeu ou un autre durant leur dernière assemblée générale respective, raconte M. Paradis. «Je vais au-devant. Je trouve que ce n’est pas une méchante méthode parce qu’ils ne me courent pas après. De toute façon, il faut que tu les rencontres. Si tu vas au-devant, tu es en avant de la “game”», poursuit le vétéran de la politique québécoise. M. Paradis a dévoilé le projet de loi visant l’amélioration de la situation juridique de l’animal le 5 juin dernier, avant quoi il avait «appel[é] tout le monde». «Je suis proactif», a-t-il insisté. Pierre Paradis est le seul ministre du gouvernement Couillard à ne pas compter sur l’aide d’un attaché de presse. « C’est plus d’ouvrage. Il faut que je vérifie tout », admet-il. Cette situation l’« oblige à connaître [son] ministère à fond ». « Mais, c’est sûr que c’est mieux d’en avoir. Sauf que, comment on appelle ça… “ l’austérité ” », affirme-t-il, avant d’esquisser un sourire en coin. D’autres, comme les ministres Hélène David (Culture) et Francine Charbonneau(Famille) déclarent beaucoup de rencontres non sollicitées. La diffusion des agendas — renfermant à la fois les activités publiques et les rencontres fortuites de tous les ministres — « fonctionne plutôt bien », fait valoir l’attaché de presse de M. Fournier, Félix Rhéaume. Quelques-uns de ses collègues ne sont toutefois pas du même avis. « C’est inapplicable », lance sans détour l’un d’entre eux au Devoir. Il suit à la trace un ministre de premier plan de l’équipe Couillard depuis plus d’un an. Il peine toujours à distinguer le « small talk » d’une discussion de fond entre son patron et son interlocuteur lors d’un événement public. « C’est difficile. » Le ministre de l’Économie, Jacques Daoust, a indiqué avoir été salué le mercredi 25 mars par une cer taine « Madame Panneton », une citoyenne de la circonscription de Verdun, au restaurant Le Parlementaire. La consultation de l’agenda de M. Couillard permet notamment d’apprendre qu’il a eu droit à une « brève présentation générale » du projet Hopes Advance de la part des dirigeants de la société minière Océanic Iron Ore Corporation le vendredi 20 février et qu’il a été informé d’une « problématique rencontrée pour l’obtention d’un permis de limousine » par le propriétaire du restaurant le Météore — sis à Saint-Félicien — Ghislain Lamothe. « À partir de quand ça devient une “ rencontre ” ? C’est difficile à dire », ajoute un autre attaché de presse, refusant aussi d’être identifié. À ses yeux, la directive du bureau de Jean-Marc Fournier mériterait d’être précisée. Le Devoir De petits festivals en quête d’une solution commune ÉTIENNE FOURNIER Le Festival en chanson de Petite-Vallée n’est pas le seul événement musical qui s’inquiète pour sa survie. Le Devoir écrivait lundi dans ses pages que la survie du Festival de Tadoussac était loin d’être assurée. « Les petits festivals en régions sont une espèce en voie de disparition », disait le directeur de l’événement, Charles Breton. Est-ce que Petite-Vallée et Tadoussac pourraient trouver des solutions communes ? « On s’en parle chaque fois qu’on se voit, Charles et moi, affirme Alan Côté. Mais on est tellement occupé à mener nos barques, et à essayer de survivre… Mais [comment pousser cette idée] quand l’équipe doit travailler deux fois plus que d’habitude parce que le côté financement nous prend la tête ? » Le concours annuel de Festival en chanson de Petite-Vallée est né en 1983. NAUFRAGE SUITE DE LA PAGE 1 un ratio qui inquiète pas mal Alan Côté. Le directeur explique que les fonds publics ont fondu, voire dispar u. L’abolition des Conférences régionales des élus (CRE) et des Centres locaux de développement (CLD) a fait mal à Petite-Vallée, qui recevait de ces organismes quelques dizaines de milliers de dollars. « On a beau se battre… On en fait, des collectes de fonds, on travaille en maudit. Ça avance d’un bord, mais de l’autre on recule, on revient à zéro », dit Alan Côté. Le festival a récemment lancé une campagne sur Internet pour vendre des cartes de membre à 10 $, et l’événement a obtenu davantage d’aide de son commanditaire Sirius, en plus de voir Québecor apposer son nom sur le Camp en chanson. Mais malgré tout, Petite-Vallée est en péril. « L’heure est plus grave qu’on peut le penser, dit Alan Côté. Nos AVEOS SUITE DE LA PAGE 1 15 000 $ et 20 000 $. « Les travailleurs sont très heureux de la décision. C’est une épée de Damoclès qu’on avait au-dessus de la tête depuis environ deux ans, donc ça fait du bien de se libérer de ce poids-là », confie Alexandre Pigeon, un exemployé qui devait personnellement rembourser plus de 13 000 $. Longue saga La saga judiciaire dans laquelle ont été engouffrés les travailleurs d’Aveos débute lorsque Air Canada décide de mettre en vente une partie de ses activités d’entretien lourd à partir de 2007. Les employés de la division des services techniques cessent de travailler pour Air Canada en 2011 et commencent alors un nouvel emploi au sein d’Aveos. Le sor t de ces travailleurs bascule quand Aveos cesse ses opérations en mars 2012 en raison de sérieuses difficultés financières. Sans tarder, la plupart des employés déposent des demandes de prestations à la Commission de l’assurance-emploi du Canada, qui commence à verser de l’argent à partir de décembre 2012. Entre-temps, au mois de septembre, un arbitre confirme qu’en vertu d’une entente négociée avec le syndicat des employés, Air Canada doit payer des indemnités de départ de 55 millions de dollars à ses anciens travailleurs qui Les bureaux du Devoir sont situés au 2050, rue De Bleury, 9e étage, Montréal (Québec), H3A 3M9 Place-des-Arts Ils sont ouverts du lundi au vendredi de 8 h 30 à 17 h Renseignements et administration : 514 985-3333 comptables nous l’ont dit, on a un gros défi cette année, en plus que l’État n’est pas en bonne santé financière, je ne sais pas comment on va faire. » Ce pourrait être la fin pour Petite-Vallée ? « La question va se poser à l’automne c’est sûr », soupire le directeur. Le grand manitou de Petite-Vallée n’accuse pas que le gouvernement, car plusieurs des difficultés de l’événement sont en lien avec la situation démographique de la Gaspésie. « On a perdu un tiers de la population depuis 2001, le constat est terrible, dit Côté. Quand on a commencé à travailler avec les jeunes il y a 20 ans, il y avait 1000 jeunes pour cinq écoles primaires, ce qui n’était déjà pas beaucoup. Là on est rendu à 200 jeunes pour cinq écoles, étalées sur 150 kilomètres. Y’a une génération de parents qui n’est pas là, il n’y a pas d’emplois. » De gros noms pour la programmation Malgré toutes les difficultés, le Festival en chanson de Petite-Vallée offrira une programmation solide, qui redonne le moral à Alan ont perdu leur emploi chez Aveos. C’est à ce moment que les choses se corsent. La Commission de l’assurance-emploi du Canada considère que l’indemnité de départ reçue par les ex-employés constitue une rémunération. Elle exige donc le remboursement partiel des prestations reçues. « L’assurance-chômage prétendait que toute la somme reçue d’Air Canada devait être étalée à compter de la fin d’emploi avec Aveos, en mars 2012. Ce qui veut dire que 30 000 $ reçus d’Air Canada équivaudraient à un salaire de 1000 $ par semaine, pendant 30 semaines », résume M. Marotte. Celui-ci a convaincu le tribunal de voir les choses autrement : la totalité de la somme versée par Air Canada à chaque employé doit être considérée comme la rémunération d’une seule semaine, a tranché Me Dominique Bellemare. « Les travailleurs ne doivent donc pas 10, 15 ou 30 semaines de prestations, mais seulement une semaine, précise-t-il. Les trop-payés pour les gens que nous avons représentés sont donc passés d’environ 4 millions de dollars à près de 20 000 $. » Rare victoire Cette décision en apparence technique pourrait avoir des effets bien concrets dans le futur, croit M. Marotte, qui représentera par ailleurs le Nouveau Parti démocratique lors des prochaines élections fédérales. « Autant sur le plan politique que juridique, il n’y a pas eu beaucoup de victoires en matière d’assurance-emploi de- Le Devoir sur ledevoir.com Côté au bout du fil. L’événement accueillera 12 « chansonneurs » qui seront en formation pendant la durée du festival. Sinon, on y verra entre autres sur scène Philippe B, Salomé Leclerc, Alexandre Désilets, Yann Perreau, Alexandre Belliard et ses Légendes d’un peuple, Les sœurs Boulay, Pierre Lapointe et Renée Martel. L’« artiste passeur » sera Kevin Parent, qui donnera lui-même un concert en plus d’être honoré dans un autre. Le slogan de cette 33 e édition, « Face à l’ouest », est d’ailleurs inspiré d’une chanson du chanteur gaspésien. Une phrase qui donne un peu de courage à Alan Côté. « L’ouest pour nous, à Petite-Vallée, c’est les grands vents, les vents dominants, et Dieu sait qu’il vente ! Et c’est aussi se tenir debout face aux grands centres, au pouvoir central. Et on va rester debout même si le vent n’est pas de notre bord. On est là, pis venez entendre ce qu’on a à crier, pourvu que le cri dont parlait Félix Leclerc ne devienne pas un râle ! » SUITE DE LA PAGE 1 dant trois jours une gigantesque foire son et lumière rassemblant 5000 figurants, 200 chevaux et 100 canons. Les organisateurs annoncent «la plus grande reconstitution de l’ère napoléonienne jamais réalisée dans le monde». Malgré les frictions diplomatiques, le gouvernement belge assure qu’il s’agit d’adresser à tous «un message de réconciliation et d’union». La cérémonie officielle revêt pourtant l’allure d’un grand raout de têtes couronnées. Entre le roi des Belges, Philippe, sa reine Mathilde et le couple royal des Pays-Bas, on verra défiler le grand-duc du Luxembourg. Par solidarité européenne, l’Allemagne ne célébrera pas la victoire prussienne du maréchal Blücher. Mais l’Angleterre, toujours fan de Wellington, n’a pas eu cette délicatesse. Mercredi, le prince Charles et son épouse Camilla ont inauguré la ferme récemment rénovée d’Hougoumont, lieu de la résistance héroïque des soldats britanniques. L’euro de la discorde L’opération a de forts relents touristiques. La Wallonie a injecté 40 millions d’euros dans la construction d’un centre d’interprétation dans l’espoir d’attirer chaque année 500 000 visiteurs. Il faut dire que, contrairement aux plaines d’Abraham par exemple, le champ de bataille où trépassèrent plus de 10 000 soldats a depuis longtemps été donné en concession à une entreprise privée chargée d’en rentabiliser l’utilisation. Le prix des laissez-passer pour le spectacle du bicentenaire peut atteindre 200dollars. Faut-il y voir un symbole de l’Europe d’aujourd’hui? Même si la France s’y est opposée, la Monnaie royale de Belgique n’a pas hésité à frapper une pièce commémorative de 2,50 euros. Cette valeur inhabituelle ravira les collectionneurs qui vont s’arracher les 70 000 pièces au prix de 6euros chacune. Pour ajouter à l’ambiance, le député britannique conservateur Peter Bone a ironisé: «Je sais que l’euro est une monnaie inutile, mais je ne savais pas que les Français ne digéraient toujours pas leur défaite!» Si les braises de Waterloo ne sont pas aussi chaudes que celles des plaines d’Abraham, l’unanimité est cependant loin d’être faite sur Napoléon. En témoignent les nombreux livres et documentaires réalisés à l’occasion de cet anniversaire. En Angleterre, seul Churchill a vu dans Napoléon un grand stratège et un visionnaire. Pour le reste, c’est l’image du tyran qui domine toujours. Une image récemment reprise en France par Lionel Jospin (Le mal napoléonien, Seuil). L’ancien premier ministre socialiste voit en effet dans Napoléon un « despote » qui a « dissous la République » et un modèle néfaste qui influence encore certains dirigeants français, Nicolas Sarkozy par exemple. En France, les historiens s’entendent néanmoins pour dire que, sans lui, les acquis de la Révolution n’auraient pu être consolidés. Le spécialiste Jean Tulard compare Napoléon à ces dictateurs romains qui volaient au secours de la République. C’est aussi la thèse de David Chanteranne. L’historien qui dirige la revue trimestrielle Napoléon 1er parle même d’une «dictature de salut public» qui saura consolider les réformes de la Révolution et repousser les ennemis extérieurs. Le règne napoléonien n’est pas marqué par plus de limitations des libertés démocratiques que dans les autres régimes européens de l’époque, soutient le directeur de la Fondation Napoléon, Thierry Lentz. puis les 25 dernières années. C’est une interprétation assez exceptionnelle qui revient au but de la loi, c’est-à-dire de favoriser le versement de prestations pour les gens qui perdent leur emploi sans que ce soit de leur faute », dit-il. Pour sa part, M. Pigeon, un ex-représentant syndical, avait pratiquement tourné la page après avoir cumulé 17 ans de métier chez Air Canada et Aveos. Comme plusieurs de ses collègues, il s’est déniché un nouveau poste chez Bombardier, mais n’a jamais digéré le remboursement exigé par la Commission de l’assurance-emploi. « Je croyais fermement à cette cause, c’est pour ça que je me suis battu. Je ne pouvais pas croire que je pourrais perdre mon emploi chez Aveos et que mon indemnité de départ d’Air Canada affecterait mes prestations», insiste-t-il. Les ex-employés d’Aveos ne peuvent toutefois se réjouir trop vite, puisque la Commission de l’assurance-emploi du Canada a 30 jours pour porter la décision en appel. Mercredi, le ministère de l’Emploi et du Développement social du Canada n’a pas été en mesure de nous indiquer si la Commission entend se prévaloir de ce droit. M. Marotte rencontrera jeudi à Montréal les médias en compagnie de plusieurs ex-travailleurs d’Aveos pour revenir sur la nature et la portée du litige. Il souhaite par-dessus tout que la décision rendue lundi mette fin pour de bon à des années de lutte. « Je pense que ces gens-là ont assez donné. Il est temps qu’on passe à un autre appel. » Napoléon a gagné Dans un livre récent au titre énigmatique, le journaliste britannique Stephen Clarke explique Comment les Français ont gagné Waterloo (Albin Michel). «En fait, il [Napoléon] a été la dernière barrière entre nous et la colonisation du monde entier», a déclaré l’auteur au journal La Croix. Si Anglais et Prussiens l’ont emporté sur le champ de bataille, il semblerait en effet que le général corse a gagné la bataille de la mémoire. Cette bataille décisive, c’est lui-même qui la livra dans son exil à Sainte-Hélène en dictant ses mémoires à Las Cases qui publiera le célèbre Mémorial de SainteHélène. Mais, Napoléon a aussi confectionné ses propres mémoires. Pour ce travail, il avait demandé à ses geôliers 60 000 ouvrages. Il n’en obtint que 3500. C’est l’historien Thierry Lentz qui a tiré d’un siècle d’oubli cette œuvre monumentale qu’il republia en 2010 chez Tallandier. Obsédé par cette période, Napoléon avait d’ailleurs commencé sa rédaction par Waterloo et les Cent-Jours. Waterloo reste la bataille la plus évoquée par les écrivains (Byron, Thackeray, Stendhal, Balzac, Chateaubriand, Erckmann-Chatrian), les peintres (Pellerin, Clément-Auguste Andrieux, de nombreux Anglais) et les cinéastes (Charles Weston, Karl Grune, Campo di Maggio, Sergueï Bondartchouk). Sans oublier la série télévisée française Napoléon du Québécois Yves Simoneau. Mais c’est probablement à Victor Hugo que Waterloo doit sa réputation de « défaite glorieuse ». C’est en effet dans Les misérables que Cambronne lance sa célèbre phrase : « La garde meurt mais ne se rend pas. » Résultat, une bonne partie de ceux qui visitent le champ de bataille chaque année sont convaincus que Waterloo fut une victoire française. Sur le site, les boutiques et les cafés sont tous identifiés à Napoléon. Voilà pourquoi l’avocat français qui personnifiera Napoléon, Franck Samson, n’a pas hésité à affirmer qu’en cet anniversaire, «le public applaudira l’empereur, et oubliera que nous avons perdu»! Le Devoir Le Devoir Le Devoir La rédaction Avis publics et appels d’offres Abonnements (lundi à vendredi, 7 h 30 à 16 h 30) Au téléphone Par courriel Par télécopieur Au téléphone Par courriel Par télécopieur Au téléphone 514 985-3355 Extérieur de Montréal (sans frais) 1 800 463-7559 Par courriel [email protected] Par télécopieur 514 985-5967 514 985-3333 / 418 643-1541 [email protected] 514 985-3360 Publicité sur Facebook et sur Twitter WATERLOO Au téléphone Extérieur de Montréal (sans frais) Par télécopieur 514 985-3399 1 800 363-0305 514 985-3390 514 985-3344 [email protected] 514 985-3340 Petites annonces et publicité par regroupement Au téléphone Par télécopieur 514 985-3322 514 985-3340 Agenda culturel Par courriel [email protected] Le Devoir peut, à l’occasion, mettre la liste d’adresses de ses abonnés à la disposition d’organisations reconnues dont la cause, les produits ou les services peuvent intéresser ses lecteurs. Si vous ne souhaitez pas recevoir de correspondance de ces organisations, veuillez en avertir notre service à la clientèle. Le Devoir est publié du lundi au samedi par Le Devoir inc. dont le siège social est situé au 2050, rue De Bleury, 9e étage, Montréal (Québec), H3A 3M9. Il est imprimé par Imprimerie Mirabel inc., 12800, rue Brault, Saint-Janvier de Mirabel, division de Québecor Media, 612, rue Saint-Jacques Ouest, Montréal, qui a retenu pour la région de Québec les services de l’imprimerie du Journal de Québec, 450, avenue Béchard, Québec, qui est la propriété de Corporation Sun Media, 612, rue Saint-Jacques Ouest, Montréal. Envoi de publication — Enregistrement no 0858. Dépôt légal: Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2007. États-Unis La Fed réitère son intention de relever les taux bientôt Page B 3 République dominicaine Des milliers d’Haïtiens risquent l’expulsion Page B 5 ECONOMIE CAHIER PERSPECTIVES Défaut grec GÉRARD BÉRUBÉ La Grèce fait face à une situation de défaut de paiement aux conséquences désastreuses. Les joueurs participant à cette partie de poker à 18 contre 1 semblent incapables d’en mesurer la portée. n janvier, la Grèce faisait le choix politique d’en découdre avec ses pairs européens dans le but d’en finir avec cette souffrance économique, puis sociale, imposée par ses créanciers avec « erreur d’anticipation ». Aujourd’hui, le symbole de l’échec de l’austérité sans croissance pourrait devenir celui de l’échec de la monnaie unique. Le Fonds monétaire international a pourtant été le premier à reconnaître que la « rigueur » a échoué à relancer la croissance et l’emploi en Europe, et que la Grèce en était son plus bel exemple. Aujourd’hui sans argent, sans capacité d’emprunt, sans levier ni autre rapport de force et encore sous tutelle, la Grèce vient de renouer avec la récession. Faut-il le rappeler, ce pays a connu plus de six années de dépression, avec un PIB fondant de près du quart depuis 2008. Et plus du tiers de la population se retrouve dans une situation de privation matérielle sévère. Avec, à la clé, la persistance d’un chômage structurel alimentant un cercle vicieux de pauvreté intergénérationnelle, de perte de qualification et d’exclusion sociale menaçant une génération perdue. Dans l’intervalle, la dette publique, à 120 % du PIB au début de la crise, frôle désormais les 175 %. Ce qui ne l’empêche pas de se retrouver face au défaut de paiement avec, pour cible, ce remboursement de 1,6 milliard d’euros de prêt du FMI, dû le 30 juin. Athènes est en faillite, économiquement et socialement, et personne ne voulait y croire. En résumant simplement le compr omis, après plus de quatre mois de « négociations » la « solidarité européenne » n’a proposé qu’un déverrouillage budgétaire et qu’un peu plus de flexibilité politique dans une austérité imposée ayant conser vé l’essentiel de son carcan. La Grèce a beau jouer la carte géopolitique d’un rapprochement avec la Russie ou évoquer cette solution de rechange au FMI que proposent la Chine et sa nouvelle banque asiatique d’investissement. Une situation de défaut, poussant la Grèce hors de la zone euro, offre des lendemains douloureux aux conséquences systémiques désastreuses. E Esquisse d’un Grexit Les analystes tentent déjà d’esquisser un « Gr exit ». Selon le scénario probable, la Grèce renouerait avec la Dépression et devrait endiguer une panique bancaire. Elle se retrouverait avec une devise nationale dévaluée de plus de moitié par rappor t à l’euro, abaissant d’autant l’épargne, les prêts et les salaires nationaux. Une telle monnaie dévaluée fait miroiter un lointain gain de compétitivité et un éventuel appor t du secteur extérieur à l’activité économique. L’impact immédiat prendrait cependant la forme d’une flambée des prix des impor tations, dont celles concernant les biens de première nécessité et l’énergie. Déjà confrontées à des taux usuraires sur le marché, la Grèce et ses institutions financières verraient leurs sources de financement se tarir. Et sa situation de défaut face à la troïka (FMI, BCE et UE) s’étendrait à l’ensemble de ses créanciers internationaux, là où le remboursement demeurera libellé en euros ou en devises étrangères, et déborderait sur le secteur privé, grandes entreprises grecques en tête. L’économie de la Grèce peut bien ne représenter que 2 % du PIB de la zone euro, cette union monétaire ne serait pas immunisée pour autant. Les grands argentiers parlent d’effets de marché et de sa contagion aux autres pays de l’euro. Ils craignent aussi une per te de confiance frappant plus durement les économies lourdement endettées de l’Irlande, de l’Italie, du Portugal et de l’Espagne. Et ils anticipent un désaveu généralisé par rappor t à ce modèle d’intégration plutôt malmené depuis la crise, qui nourrit un euroscepticisme grandissant de manière exponentielle. Plus concrètement, les créanciers composant la troïka auront à radier une dette de 195 milliards d’euros. Les autres pays de la zone devront composer avec la recapitalisation d’une Banque centrale exposée au « risque grec » à hauteur de 125 milliards, peut-on lire dans les médias européens, et dont le plafond au plan d’aide offert aux banques grecques vient d’être haussé à 84 milliards d’euros. Bref… Un grand banquier central a déjà dit qu’il n’existe finalement que trois solutions pour réduire la dette publique : la restructuration, l’inflation et la croissance économique. Il ne reste plus beaucoup de choix. B › L E D E V O I R , L E J E U D I 1 8 J U I N 2 0 1 5 Le Québec paie le prix fort pour la bataille fiscale que livre Ottawa La baisse des impôts du gouvernement fédéral se traduit par une réduction des dépenses et des transferts aux provinces, note l’IREC ÉRIC DESROSIERS uébec aura de plus en plus de mal à comQ penser le rétrécissement graduel d’Ottawa en matière d’impôt et de dépenses publiques, estiment des chercheurs. Le poids des impôts du gouvernement fédéral n’a pas cessé de diminuer depuis une vingtaine d’années au Canada, constate l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) dans une note de recherche devant être dévoilée ce jeudi. Équivalant à 15,8 % du produit intérieur brut en 1997, l’ensemble de ses recettes fiscales au Québec a graduellement fondu pour ne plus s’élever qu’à 11,7 % en 2013. Cette baisse de revenus s’est évidemment traduite par une baisse équivalente des dépenses et des transferts aux provinces, a obser vé mercredi en entretien téléphonique au Devoir Gilles Bourque, coauteur avec Julien Tousignant de la note de l’IREC. « Le Canada est l’un de ces pays délinquants, comme l’Irlande et l’Australie, qui livrent aux autres une concurrence fiscale féroce. Le revers de la chose est qu’Ottawa a moins d’argent pour assumer ses responsabilités en matière, par exemple, de dépenses en infrastructures. » Cela se fait sentir aussi sur les paiements de péréquation et autres transferts d’Ottawa vers les provinces. Au Québec, ces transferts fédéraux sont passés d’une moyenne de 22,4 % des revenus totaux du gouvernement québécois entre 1989 et 1995 à 17,9 % entre 2005 à 2013 pour une moyenne générale sur l’ensemble de la période de 19,1 %. Si cette der nière moyenne s’était appliquée en 2013, Québec aurait eu DARRYL DYCK LA PRESSE CANADIENNE JACQUES NADEAU LE DEVOIR Le ministre fédéral des Finances, Joe Oliver Le ministre québécois des Finances, Carlos Leitão 1,7 milliard de plus à sa disposition. « Le problème est que la concurrence fiscale ne se pratique pas seulement entre les pays, mais entre les provinces aussi », note Gilles Bourque. Le Québec est allé occuper une partie de l’espace fiscal laissé vacant par Ottawa, mais a dû se refréner afin de tenir compte du fait que plusieurs de ses voisins ne l’ont pas fait pour des raisons, notamment, idéologiques. La limite imposée par la concurrence fiscale des autres provinces est bien réelle, assure Gilles Bourque. « Il ne serait plus possible de revenir aux niveaux d’imposition qu’on avait dans les années 50, où les plus riches pouvaient être imposés à 80 %. » On pourrait quand même, selon lui, relever encore d’un point de pourcentage la TVQ et imposer des taxes beaucoup Espace vacant L’affaire ne serait pas si mal si les autres paliers de gouvernements au Canada allaient occuper l’espace fiscal libéré par Ottawa. Le gouvernement du Québec l’a fait, mais en partie seulement, en répondant, par exemple, à la baisse par Ottawa de deux points de pourcentage de la TPS par une hausse équivalente de la TVQ. Le poids de ses recettes fiscales est ainsi passé de 19,2 % du PIB québécois en 1997 à 22 % en 2013, alors que le poids relatif des recettes fiscales des villes n’a, quant à lui, pratiquement pas bougé, à environ 3,5 %. Au total, les recettes fiscales de l’ensemble des gouvernements au Québec, Ottawa compris, ont ainsi reculé de 38,9 % du PIB en 1997 à 37,3 % en 2013. VOIR PAGE B 2 : FISCALITÉ PARADIS FISCAUX Walmart, l’art d’économiser… de l’impôt Le géant du commerce de détail aurait placé des actifs de 76 milliards dans 15 pays où il n’a aucun magasin, dont le Luxembourg, selon un groupe lié aux syndicats FRANÇOIS DESJARDINS n réseau de 78 filiales dans 15 paradis fiscaux notoires, dont le Luxembourg, a perU mis à Walmart d’y placer des actifs de 76 milliards sans toutefois y exploiter des succursales, avance l’analyse d’un groupe proche du milieu syndical. Selon le rapport de l’organisme Americans for Tax Fairness, le géant du commerce de détail n’a pas révélé l’existence de ces filiales dans ses documents réglementaires, mais en a fait la pierre angulaire de son approche fiscale. Les actifs de 76 milliards inscrits dans ces pays, parmi lesquels figurent aussi les PaysBas, représentent 90 % des actifs de sa division internationale et 37 % de ses actifs totaux, selon le recensement. Au Luxembourg seulement, Walmart aurait placé des actifs de 45 milliards depuis 2011. De 2010 à 2013, l’entreprise aurait payé 1 % d’impôt sur un bénéfice de 1,3 milliard. Le fisc américain aurait tout intérêt à procéder à une vérification de l’usage que fait Walmart des filiales étrangères, selon le groupe, qui estime aussi que la Securities and Exchange Commission devrait lui demander une plus grande transparence. « Ce genre de déplacement de profits est difficile pour les détaillants, car leurs activités sont étroitement liées à des magasins dans des pays en particulier », a écrit le groupe, dont l’un des coauteurs travaille aussi pour la campagne des United Food and Commercial Workers (UFCW) concernant Walmart. JOE RAEDLE AGENCE FRANCE-PRESSE VOIR PAGE B 2 : W A L M A R T B 2 L E D E V O I R , L E J E U D I 1 8 J U I N 2 0 1 5 ÉCONOMIE ÉVASION FISCALE Le plan de lutte de Bruxelles est jugé trop timide CÉLINE LOUBETTE à Bruxelles a Commission européenne L poursuit son of fensive pour lutter contre l’évasion fiscale des multinationales à la suite du scandale LuxLeaks, avec un plan d’action pour tenter d’harmoniser les 28 systèmes européens d’impôt sur les sociétés, immédiatement critiqué pour son manque d’ambition. Le but est de « lutter activement contre les entreprises qui essaient d’échapper à l’impôt », a résumé mercredi le commissaire chargé de la Fiscalité, Pier re Moscovici, au cours d’une conférence de presse. « Nous ne pouvons plus tolérer que certaines entreprises, sou- PHILIPPE HOSLET AGENCE FRANCE-PRESSE Pierre Moscovici, commissaire à la Fiscalité vent les plus prospères, s’affranchissent de leur juste contribution à l’impôt et que certains régimes fiscaux les encouragent dans cette voie », a-til insisté, en référence aux ac- MARCHÉS BOURSIERS TORONTO New York S&P TSX S&P 500 14 732,98 ▼ -20,07 -0,1% PÉTROLE 59,92 -0,05 $US -0,1% 2100,44 ▲ ▼ +4,15 +0,2% OR 1176,80 -4,10 $US -0,3% NASDAQ 5064,98 ▲ ▼ +9,33 DOLLAR CANADIEN +0,2% 81,73 +0,51 $US +0,6% DOW JONES 17 935,74 ▲ ▲ 1$US = 1,2236 +31,26 +0,2% 72,06 -0,20 EURO cords fiscaux, ou « tax r ulings », mis en évidence par le scandale LuxLeaks. Ces révélations sur un système d’évasion fiscale à grande échelle avaient mis en lumière le rôle joué par certains États, comme le Luxembourg, dont les accords fiscaux passés avec des multinationales permettent à celles-ci d’échapper en partie ou totalement à l’impôt dans les pays européens où elles opèrent. Le plan répond à « un principe de base : toutes les entreprises, grandes ou petites, locales ou mondiales, doivent payer leur juste par t d’impôt là où se situe l’activité économique et là où elles font leurs bénéfices », a résumé le viceprésident de la Commission char gé de l’Eur o, Valdis Dombrovskis. Principale mesure présentée mercredi : la mise en place d’une assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés au sein des 28. La Commission avait mis une telle proposition sur la table, connue sous son acronyme Accis, en 2011. Mais les discussions sur ce sujet entre États membres sont dans l’impasse. Pour en sor tir, l’exécutif européen veut procéder par étapes, mais aussi rendre cette assiette commune obligatoire. Chaque pays restera cependant souverain pour fixer son taux d’imposition sur les sociétés. La Commission finalisera sa proposition d’ici 18 mois. Un calendrier pas assez ambitieux aux yeux d’Alain Lamassoure, président de la commission spéciale du Parlement européen créée après LuxLeaks, qui réclame à la Commission des propositions concrètes d’ici la fin de l’année. Quant à son collègue belge Philippe Lamberts, il estime que « pour être pleinement ef ficace, une base consolidée doit être accompagnée d’un taux minimum ». Actuellement, le taux d’impôt sur les sociétés diffère grandement entre des pays comme l’Irlande, où il est en moyenne de 12,5 %, et la France (33,3 %). Liste des paradis fiscaux Autre axe de ce programme, la transparence. La Commission a publié mercredi une liste de 30 paradis fiscaux qui figurent tous déjà sur les listes noires individuelles des États membres. Quatre sont situés en Europe (Andorre, Guernesey, le Liechtenstein et Monaco). « Un who’s who des paradis fiscaux qui, de manière bien pratique, épar gne les pays de l’UE, en particulier le Luxembourg, est soit une plaisanterie, soit démontre que l’UE est dans le déni concernant le rôle central qu’elle joue dans le réseau mondial des paradis fiscaux », s’est emportée dans un communiqué une responsable de l’ONG Oxfam, Catherine Olier. La Commission a aussi lancé mercredi une consultation publique pour déterminer s’il faut obliger les entreprises à rendre publiques certaines informations fiscales, notamment leur situation pays par pays, une mesure réclamée par les ONG et déjà appliquée aux banques. Particulièrement virulente dans ses critiques, l’eurodéputée Eva Joly (groupe des Verts) a estimé que « la décision de ne pas s’engager sur le repor ting financier pays par pays marque le peu de détermination de Pierre Moscovici ». Pour elle « c’est un acte manqué, pour ne pas dire un torpillage ». M. Moscovici s’en est défendu. « Je sais que c’est une mesure populaire et attendue. Nous voulons y répondre, a-t-il dit, mais « il s’agit de prendre le temps pour bien faire ». Plus nuancée dans ses critiques, la Confédération européenne des syndicats a jugé que le plan d’action offrait « un bon diagnostic, clair, mais aucune perspective immédiate de remède ». D’autant qu’obtenir un accord des 28 en matière de fiscalité est toujours une gageure, car l’unanimité est requise. Mais la volonté politique, sous la pression de l’opinion publique, semble plus forte que jamais, a assuré M. Moscovici, pour qui « les temps sont en train de changer ». Agence France-Presse 1 EURO = 1,3878 Titre Symbole Fermeture Variation (%) ($) Volume Titre (000) SPTT14732.98 -20.07 0.46 TX20 587.75 TX60 857.49 -1.64 TX6C 948.21 -1.81 TTCS 454.93 -1.42 TTCD 182.26 -0.63 0.13 TTEN 211.26 TTFS 248.95 -1.46 3.35 TTGD 156.23 TTHC 134.72 -0.93 50.70 -0.17 TTTK TTIN 182.26 -0.18 1.68 TTMT 219.36 1.50 TTRE 280.64 TTTS 126.02 -0.41 TTUT 213.26 -0.69 0.55 TTMN 714.80 -0.14 162174 0.08 57485 -0.19 77082 -0.19 77082 -0.31 3012 -0.34 7859 0.06 47331 -0.58 23544 2.19 34854 -0.69 1735 -0.33 4325 -0.10 15347 0.77 41754 0.54 6513 -0.32 3339 -0.32 3208 0.08 10209 TSX CROISSANCE TSX Venture JX 681.57 2.82 0.42 51391 ENTREPRISES DE CONSOMMATION DISCRÉTIONNAIRE Alim. Couche-Tard Canadian-Tire Cogeco Corus Groupe TVA Jean Coutu Loblaw Magna Metro Quebecor Rona Saputo Shaw Shoppers Drug Mart Tim Hortons Transat A.T. Yellow Media ATD.B 53.33 CTC.A 133.28 CCA 67.84 CJR.B 16.87 TVA.B 4.54 PJC.A 23.00 L 63.94 MG 71.02 MRU 34.04 QBR.B 31.02 RON 15.36 SAP 31.55 SJR.B 27.16 SC 60.83 THI 99.00 TRZ.B 7.43 Y 19.45 -0.22 -0.79 0.01 0.13 -0.39 -0.02 -0.21 -0.29 -0.11 0.20 -0.14 -0.08 -0.21 0.00 0.00 -0.13 -0.19 -0.41 -0.59 0.01 0.78 -7.91 -0.09 -0.33 -0.41 -0.32 0.65 -0.90 -0.25 -0.77 0.00 0.00 -1.72 -0.97 734 124 104 250 0 169 528 800 459 329 99 642 1154 0 0 68 104 ÉNERGIE Cameco Canadian Natural Canadian Oil Sands Enbridge EnCana Enerplus Pengrowth Energy Pétrolière Impériale Suncor Energy Talisman Energy TransCanada Valener 35.43 9.72 -0.17 -0.04 -0.48 -0.41 254 345 BB GIB.A 11.40 51.39 -0.01 -0.20 -0.09 -0.39 530 398 52.98 31.66 41.81 40.77 -0.30 0.00 0.06 -0.38 -0.56 0.00 0.14 -0.92 1059 0 1064 819 -0.11 -0.08 -0.18 -0.12 -0.19 -0.35 -0.29 -0.46 -0.49 -0.81 67 12 6649 196 1091 TECHNOLOGIE BlackBerry CGI TÉLÉCOMMUNICATIONS BCE Bell Aliant Rogers Telus BCE BA RCI.B T FONDS NÉGOCIÉS EN BOURSE iShares DEX iShares MSCI iShares MSCI EMU iShares S&P 500 iShares S&P/TSX XBB XEM EZU XSP XIC 31.56 27.50 38.60 24.21 23.27 LES PLUS ACTIFS DE LA BOURSE DE TORONTO HB NYMEX CL BULL iShares S&P TSX 60 MANULIFE FINANCIAL TORONTO DOMINION HB NYMEX CL BEAR ROYAL BANK of TECK COMINCO CL B CENOVUS ENERGY INC CANADIAN NATURAL ENCANA CORP HOU XIU MFC TD HOD RY TCK.B CVE CNQ ECA LUMENPULSE INC BOULDER ENERGY LTD CARMANAH DETOUR GOLD CORP BLACK DIAMOND S&P TSX GLOBAL MAG SILVER CORP BONTERRA ENERGY BADGEER BARRICK GOLD CORP LMP BXO CMH DGC BDI HGU MAG BNE BAD ABX -0.11 0.40 -0.30 -0.18 -1.07 0.94 0.00 0.42 -0.09 0.00 0.54 0.24 424 2665 2056 1556 2595 777 1928 413 2191 0 1053 36 CM BMO LB NA RY BNS TD BAM.A CUF.UN PWF MFC SLF GWO IAG POW X 94.13 74.57 49.33 48.47 78.05 65.28 53.86 42.25 18.03 36.41 23.74 42.23 36.80 42.73 32.30 52.44 -0.51 -0.61 0.21 -0.20 -0.47 -0.55 -0.45 -0.46 0.16 -0.16 0.01 -0.05 -0.19 -0.63 -0.27 -0.01 -0.54 -0.81 0.43 -0.41 -0.60 -0.84 -0.83 -1.08 0.90 -0.44 0.04 -0.12 -0.51 -1.45 -0.83 -0.02 AC 13.79 BBD.B 2.40 CAE 14.95 CP 205.73 CNR 73.95 SNC 44.50 TCL.A 15.59 TFI 25.33 -0.16 -0.05 -0.02 0.08 0.57 -0.07 -0.22 -0.24 -1.15 -2.04 -0.13 0.04 0.78 -0.16 -1.39 -0.94 832 1385 LES GAGNANTS EN $ 70 FNV 1495 FRACO-NEVADA CORP BNE 3200 BONTERRA ENERGY LMP 2166 LUMENPULSE INC 3785 BOARDWALK EQUITIES BEI.UN DGC 938 DETOUR GOLD CORP BAD 211 BADGEER BDI 203 BLACK DIAMOND AEM 3868 AGNICO EAGLE MINES CAR.UN 1528 CANADIAN APT NBD 1032 NORBORD INC 149 LES PERDANTS EN $ 440 AGRIUM INC AGU 54 SHAWCOR LTD SCL CINEPLEX INC CGX CTC.A 1005 CANADIAN TIRE CORP 6278 GENWORTH MI CANADA MIC CXR 224 CONCORDIA HEALTH CIG 468 COLLIERS INTL IAG 1883 INDUSTRIAL BMO 527 BANK of MONTREAL NHC 406 NOBILIS HEALTH 166 -1.29 0.36 0.18 0.11 0.64 -0.15 0.20 -1.01 2.61 0.89 3.87 1.72 -0.40 1.48 416 1951 2249 1481 757 1154 3134 AGU 126.81 ABX 14.13 G 20.36 K 2.95 AEM 37.89 POT 37.77 TCK.B 13.67 9.67 21.54 23.74 53.86 8.11 78.05 13.67 20.69 35.11 14.79 -0.07 -0.18 0.01 -0.45 0.07 -0.47 0.20 0.21 0.14 -0.16 -0.72 -0.83 0.04 -0.83 0.87 -0.60 1.48 1.03 0.40 -1.07 4053 3882 3868 3785 3644 3200 3134 2905 2665 2595 17.98 8.50 7.20 16.01 17.40 5.42 9.70 32.00 26.89 14.13 1.02 0.45 0.34 0.75 0.68 0.21 0.35 1.07 0.69 0.36 6.01 5.59 4.96 4.91 4.07 4.03 3.74 3.46 2.63 2.61 214 533 152 1477 390 910 163 153 243 1951 7.63 11.93 7.62 7.26 7.80 37.48 9.45 10.45 23.31 14.01 -0.61 -0.48 -0.30 -0.28 -0.24 -1.10 -0.24 -0.26 -0.56 -0.33 -7.40 -3.87 -3.79 -3.71 -2.99 -2.85 -2.48 -2.43 -2.35 -2.30 1129 582 417 276 947 114 159 329 770 204 60.86 32.00 17.98 58.15 16.01 26.89 17.40 37.89 28.25 28.92 1.28 1.07 1.02 0.93 0.75 0.69 0.68 0.64 0.59 0.57 2.15 3.46 6.01 1.63 4.91 2.63 4.07 1.72 2.13 2.01 447 153 214 105 1477 243 390 757 259 270 126.81 37.48 46.54 133.28 32.10 85.43 47.01 42.73 74.57 7.63 -1.29 -1.10 -0.86 -0.79 -0.74 -0.72 -0.69 -0.63 -0.61 -0.61 -1.01 -2.85 -1.81 -0.59 -2.25 -0.84 -1.45 -1.45 -0.81 -7.40 416 114 126 124 165 131 139 149 1385 1129 LES GAGNANTS EN % -0.02 0.14 -0.03 -0.10 -0.16 0.11 0.00 0.20 -0.03 0.00 0.28 0.04 ENTREPRISES DE MATÉRIAUX Agrium Barrick Gold Goldcorp Kinross Gold Mines Agnico-Eagle Potash Teck Resources Volume (000) FTS TA 18.58 35.11 9.96 55.52 14.79 11.79 3.19 47.73 34.46 9.67 52.19 16.98 INDUSTRIELLES Air Canada Bombardier CAE Canadien Pacifique Chemin de fer CN SNC-Lavalin Transcontinental TransForce Fortis TransAlta CCO CNQ COS ENB ECA ERF PGF IMO SU TLM TRP VNR FINANCIÈRES B. CIBC B. de Montréal B. Laurentienne B. Nationale B. Royale B. Scotia B. TD Brookfield Asset Cominar Real Corp. Fin. Power Fin. Manuvie Fin. Sun Life Great-West Lifeco Industrielle All. Power Corporation TMX Variation (%) ($) SERVICES PUBLICS LES INDICES DE LA BOURSE DE TORONTO S&P TSX S&P TX20 S&P TX60 S&P TX60 Cap. Cons. de base Cons. discré. Énergie Finance Aurifère Santé Tech. de l’info Industrie Matériaux Immobilier Télécoms Sev. collect. Métaux/minerals Fermeture Symbole LES PERDANTS EN % NOBILIS HEALTH HORIZONS BETA PAINTED PONY NUVISTA ENERGY LTD STINGRAY DIGITAL SHAWCOR LTD DHX MEDIA LTD TRICON CAPITAL FINNING INTL LTD AIMIA INC NHC HGD PPY NVA RAY.A SCL DHX.B TCN FTT AIM Consultez toutes les cotes boursières sur www.decisionplus.com CENTRE D’ANALYSE ET DE SUIVI DE L’INDICE QUÉBEC L’indice Québec est une initiative du Département de finance de l’Université de Sherbrooke et de l’Institut de recherche en économie contemporaine INDICES QUÉBÉCOIS Indice Fermeture var. pts var. % IQ30 IQ120 2260,53 2238,65 -8,09 -8,06 -0,36 -0,36 FORÊT Québec crée une cellule de crise pour établir le coût de la fibre uébec crée une cellule de crise qui aura le mandat de déterminer si la fibre forestière Q est vendue à un coût trop élevé. La « Cellule d’inter vention forestière » sera en fait un comité interministériel, regroupant des représentants du ministère des Forêts, du ministère de l’Économie et de celui des Finances. L’annonce a été faite mercredi par le ministre des Forêts, Laurent Lessard, et le ministre des Finances, Carlos Leitão. En point de presse, les deux ministres ont dit s’inquiéter en constatant le déclin de l’industrie forestière au Québec, qui a perdu 30 000 emplois depuis quelques années. La nouvelle cellule tentera de dresser un portrait juste de la situation, en déterminant quels sont les coûts réels d’approvisionnement en bois pour l’industrie. L’industrie forestière sera mise à contribu- FISCALITÉ SUITE DE LA PAGE B 1 plus lourdes sur l’essence pour forcer, entre autres, le virage vers une économie plus verte. Et puis, la concurrence fiscale des autres provinces s’annonce un peu moins forte. Rattrapés par la dure réalité économique, les gouvernements de l’Ontario et de l’Alberta ont annoncé des hausses d’impôt. Sombre avenir Pendant ce temps, Ottawa poursuit sur son élan, déplore les chercheurs de l’IREC, un think tank fondé par l’ancien premier ministre du Parti québécois Jacques Parizeau en 1999. On y a annoncé d’autres réductions de revenu fiscal sous forme entre autres de baisses d’impôt sur les entreprises, de fractionnement du revenu des particuliers, mais surtout de doublement de la limite de cotisation au compte WALMART SUITE DE LA PAGE B 1 « Le fait que Walmart ait construit un réseau de filiales dans les paradis fiscaux semble indiquer que des stratégies exotiques d’évitement fiscal se répandent dans de nouveaux secteurs de l’économie », ont af firmé les auteurs. L’évitement fiscal désigne généralement l’usage légal de stratégies visant à réduire la facture d’impôt. Un por te-parole de Walmar t a af firmé à l’agence Bloomberg que le rapport ne vise qu’à désinformer et que l’entreprise se conforme à toutes les lois applicables aux États-Unis et à l’étranger. Walmar t compte environ 11 450 magasins dans le monde. Au cours de son année financière terminée en janvier 2015, ses revenus ont atteint 482,2 milliards, cela permettant de dégager un bénéfice net de 16,3 milliards. Le rapport affirme que parmi les autres pays où Walmart détient des filiales figurent la Suisse, les îles Caïman, Hong Kong, les Îles Vierges britanniques, les Pays-Bas et la Barbade. Un consortium international de journalistes a tion pour mener à bien l’opération. Les entreprises devront donc ouvrir leurs livres « pour nous donner accès » à leurs données, a dit le ministre Lessard. Le portrait permettra de comparer la situation au Québec avec celle prévalant en Ontario, et de comparer entre elles les différentes régions du Québec quant aux écarts de coûts de la fibre ligneuse, a fait valoir le ministre Leitão. L’objectif sera d’« analyser objectivement et rigoureusement les enjeux liés aux coûts de la fibre au Québec », a dit le ministre Leitão. Québec dit vouloir procéder rapidement et adopter des mesures, quand le portrait de la situation sera connu. Les deux ministres n’ont fixé aucune échéance. La Presse canadienne d’épargne libre d’impôt (CELI) que les provinces pourraient bien ne pas avoir le choix d’imiter et qui les priverait à moyen et long terme de milliards en revenus. Toutes ces transformations depuis 20 ans « ont amoindri la progressivité et l’équité du système fiscal, disent Gilles Bourque et Julien Tousignant dans leur note de recherche. Il y a urgence de tenir un vaste débat public sur une réforme de la fiscalité au Québec, débat qui devrait tenir compte des dysfonctions du régime fiscal canadien. » Les deux chercheurs jugent comme un bon point de départ le rapport dévoilé en mars par la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise présidée par Luc Godbout. Ils regrettent que la commission n’ait pas d’emblée remis en cause l’objectif d’un retour à l’équilibre budgétaire dès cette année. Ils voudraient plutôt que la priorité soit accordée à la mise en place « d’une nouvelle solidarité fiscale associant le développement soutenable et la justice sociale ». Le Devoir signalé en 2014 que de nombreuses entreprises ont créé des filiales au Luxembourg pour y signer des accords fiscaux relativement complexes — des « tax rulings » — avec l’État. De passage à Montréal au mois d’avril, le ministre des Finances du Luxembourg avait affirmé lors d’une rencontre de presse que son pays « n’est pas que structuration d’entreprises ». « Je pense que la perception du public au sujet de LuxLeaks est extrêmement exagérée, avait dit au Devoir le ministre Pierre Gramegna. Le Luxembourg n’est pas construit sur des rulings, qui sont “une” technique de la fiscalité qui joue un certain rôle pour la structuration d’entreprise. » Le Luxembourg n’est pas le seul à le faire, avait-il insisté. M. Gramegna avait ajouté que son pays participerait volontiers à un mouvement mondial de nouveaux accords fiscaux, mais que les règles devaient être les mêmes pour tout le monde. La Commission européenne enquête présentement sur les pratiques du Luxembourg. Au cours des dernières semaines, Amazon a indiqué qu’il s’éloignerait du Luxembourg en ce qui concerne le recensement de ses ventes. Le Devoir L E D E V O I R , L E J E U D I 1 8 J U I N B 3 2 0 1 5 ECONOMIE La Fed réitère sa volonté de relever les taux bientôt La Réserve fédérale américaine revoit à la baisse sa prévision de croissance pour l’année CHIP SOMODEVILLA AGENCE FRANCE-PRESSE ser plus tard dans l’année », a-t-elle ajouté. Côté pile, le rythme des créations d’emplois aux États-Unis a « accéléré » et le secteur immobilier, encore convalescent après la crise de 20082009, a montré une certaine « amélioration ». Mais côté face, des faiblesses subsistent : l’investissement des entreprises reste faible et, surtout, fait nouveau, la Fed relève que les exportations américaines ont elles aussi fait grise mine. Le renforcement du billet ver t « exerce un poids sur l’économie qui va probablement continuer à se manifester quelque temps », a noté Mme Yellen. 2,7 % en 2016, et de 2,1 % à 2,5 % l’année d’après. Le taux de chômage semble devoir rester un peu plus élevé cette année (entre 5,2 % et 5,3 %) qu’on le prévoyait encore en mars (5 % et 5,2 %), alors que le taux d’inflation (entre 0,6 % et 0,8 % cette année) est encore loin de la cible de 2 %. « Pourtant, iI est clair d’après nos prévisions que nous anticipons une croissance de l’économie et une amélioration du marché du travail, a affirmé la présidente de la Fed, Janet Yellen, au cours d’une conférence de presse. Il peut y avoir des surprises, ce n’est pas inscrit dans le marbre, mais nous estimons que cela peut se pas- Attention au reste de la planète ! Janet Yellen avait déjà déclaré, le mois dernier, qu’il « fallait » que la Fed commence à relever ses taux « à un moment cette année » afin d’éviter « une surchauffe » de l’économie. Elle a précisé mercredi qu’il n’était pas question de faire comme lors de la dernière campagne de resserrement monétaire, c’est-àdire relever le taux directeur d’un quar t de point de pourcentage à chaque réunion du FOMC. « Aucun plan automatique n’est à attendre pour relever les taux », a-t-elle déclaré, af firmant que le processus allait être « graduel » et que chaque nouvelle hausse sera dé- ÉRIC DESROSIERS a Réserve fédérale américaine continue de laisser entendre que le début du relèveL ment des taux d’intérêt est pour bientôt en dépit de la croissance décevante. Mais cette hausse des taux risque d’être lente. Sans surprise, le Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (FOMC) a maintenu son taux directeur dans le mince espace situé entre 0% et 0,25% mercredi. Le taux du principal outil d’intervention monétaire de la Fed est à son plancher absolu depuis le début de la Grande Récession, en décembre 2008. Quinze des 17 membres du FOMC ont toutefois estimé que les taux se situeront entre 0,25 % et 1 % dès cette année, impliquant assurément une hausse, voire deux, au r ythme d’un quar t de point chaque fois. La plupart des analystes misent sur un premier relèvement en septembre. Prenant acte d’un premier trimestre pire que décevant, les membres du FOMC en ont aussi profité pour revoir à la baisse leur prévision de croissance économique pour cette année. Plutôt qu’une tendance centrale de 2,3 % à 2,7 %, ils penchent désormais le rythme d’expansion de seulement 1,8 % à 2 % en 2015. La situation devrait s’améliorer ensuite avec une tendance de 2,4 % à Janet Yellen Valero et Suncor s’impatientent Les deux sociétés demandent à l’ONE de préciser quand il rendra sa décision JULIEN ARSENAULT nergie Valero et Suncor ont décidé d’écrire à l’Office national de l’énergie (ONE) parce É qu’elles veulent savoir quand l’organisme fédé- es trois quarts des Canadiens disent n’avoir L jamais entendu parler de l’ambitieux traité de libre-échange qu’Ottawa est en train de né- et d’attirer un partenaire qui sera prêt à investir un montant plus important. Au cours de l’assemblée, il a notamment donné l’exemple de l’entreprise Chesapeake Energy, en Ohio, qui a vu en 2012 la multinationale Total allonger près de 2,4 milliards pour prendre une participation de 25 % dans ses permis. M. Dorrins s’est par ailleurs félicité du travail accompli sur le gisement de Galt en Gaspésie, dont la mise à jour dévoilée la semaine dernière estimait qu’il est possible de récupérer jusqu’à 55,7 millions de barils de brut. « La prochaine phase, c’est trois autres puits d’exploration [pour un total de sept], a-t-il expliqué. Si l’on continue à avoir du succès, on pense être capable de demander un bail d’exploitation vers le milieu de 2016. » Le dirigeant de Junex s’est montré très prudent dans ses commentaires, mais si «tout continue d’aller bien» il n’est pas impossible de voir la production pétrolière commerciale débuter vers la fin de l’année prochaine en Gaspésie. «Ça peut être aussi tôt que cela, mais ça dépend de beaucoup de choses», a nuancé M. Dorrins. gocier avec 11 autres pays d’Asie et des Amériques représentant ensemble près 40 % de l’économie mondiale. Plus de 75 % des Canadiens ont dit n’avoir jamais entendu parler du projet de Partenariat transpacifique (PTP) auquel participe le Canada aux côtés notamment de ses par tenaires de l’ALENA, les États-Unis et le Mexique, mais aussi du Japon, du Chili, du Vietnam, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, selon un sondage. Les Québécois (79 %) et les jeunes de 18 à 29 ans (83%) compteraient parmi les moins au courant, contrairement aux gens de la Colombie-Britannique (67 %) et aux Canadiens âgés de plus de 60 ans (67%). « C’est profondément troublant », a commenté Martin O’Hanion, porte-parole du Réseau pour le commerce juste, l’une des organisations altermondialistes, avec le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC), à avoir commandé l’enquête d’opinion à la firme Environics Research. Le PTP touche pourtant de «larges pans de nos politiques publiques» tels que la réglementation, l’ouverture de nouveaux secteurs de services à l’investissement étranger, l’agriculture les droits de propriété intellectuelle et la culture, a fait valoir le porte-parole du RQIC, Pierre-Yves Serinet. « La majorité des Canadiens […] n’ont aucune idée que cet accord est négocié en secret sous la gouverne de multinationales, sans que soient consultés les dirigeants syndicaux, les experts environnementaux ou même les élus au Parlement », a martelé Martin O’Hanion. Lorsque présenté ainsi dans le sondage dévoilé mercredi, le PTP suscite l’inquiétude de 76 % de l’ensemble des répondants (66 % des Québécois). Les Canadiens se montrent plus inquiets encore (83 %, et 79 % pour les Québécois) lorsqu’on évoque la possibilité que le traité comprenne un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE) permettant aux premiers de poursuivre les seconds devant des tribunaux commerciaux s’ils venaient à se sentir lésés par une norme environnementale, de santé et du travail. On leur a aussi demandé s’ils pensaient que le pays y gagnerait des emplois ou en perdrait compte tenu du fait que le salaire moyen dans un pays comme le Vietnam n’est que de 65 ¢ l’heure. Un peu moins de la moitié (47 %) ont penché pour la seconde option alors que l’autre moitié (46 %) a dit ne pas en savoir assez pour se prononcer. Réalisé auprès de 1002 répondants du 3 au 12 juin, le sondage téléphonique d’Environics a une marge d’erreur de 3,2 % 19 fois sur 20. Initiateurs du projet, les États-Unis voient notamment le PTP comme une façon de prendre de vitesse la Chine dans l’établissement des règles commerciales qui s’appliqueront à la région pacifique. Leur principal obstacle est pour le moment le Congrès américain, qui refuse d’accorder au président Obama les pouvoirs de négociation nécessaires. Le projet d’accord a jusqu’à présent surtout attiré l’attention au Québec (et au Canada) pour la menace qu’il pourrait faire peser en agriculture sur le système de gestion de l’offre en vigueur dans les secteurs du lait, de la volaille et des œufs. Ottawa s’en est toutefois toujours défendu. La Presse canadienne Le Devoir LARRY MACDOUGAL LA PRESSE CANADIENNE Le pétrole des sables bitumineux est entreposé dans un réser voir à Hardisty, en Alberta, avant d’être réacheminé par pipeline ou par train. […] ce qui s’est traduit par d’impor tantes dépenses mensuelles », écrit le président des activités canadiennes de Valero, Ross Bayus. Valero a également allongé 100 millions dans le cadre d’une coentreprise pour acquérir deux navires pour faire la navette entre la métropole et sa raffinerie, ce qui, pour le moment, laisse 100 nouveaux emplois en suspens. «Ces 100 emplois ne comprennent pas les nouveaux postes créés au terminal de Montréal et à la raffinerie, a également rappelé la porte-parole de Valero. Il s’agit d’emplois reliés exclusivement au transpor t, comme des marins et du personnel technique.» La Ligne 9B permettra de transporter entre 240 000 et 300 000 barils de pétrole par jour vers les raffineries du Québec et de l’Ontario en provenance des sables bitumineux de l’Alber ta. Exploité depuis près de 40 ans, le tronçon de 639 kilomètres transportait à l’origine du pétrole de Sar nia, en Ontario, vers Montréal, avant d’être inversé à la fin des années 1990 pour répondre à la demande du marché. La canalisation traverse également des centaines de cours d’eau avant d’aboutir à Mon tréal-Est, ce qui inquiète plusieurs groupes écologistes et des communautés locales. Ces intervenants craignent des risques de fuite, ce qui pourrait, à leur avis, contaminer les cours d’eau ainsi que les nappes phréatiques. Plusieurs municipalités — comme Laval et Terrebonne — exigent également des essais hydrostatiques, qui consistent à remplir et pressuriser l’oléoduc avec de l’eau, afin de détecter des anomalies, comme des fuites. La Presse canadienne Junex laisse le travail d’exploration à ses « voisins » attendra les premiers résultats d’exploJfaireunex ration pétrolière sur l’île d’Anticosti avant de quoi que ce soit avec les permis qu’elle détient dans l’espoir de voir leur valeur bondir. Pour le moment, la société n’a pas l’intention de trouver un partenaire, une condition décrétée par le gouvernement du Québec, pour investir dans l’exploration sur l’île d’Anticosti où le potentiel pétrolier est estimé par certains à 46 milliards de barils. «À ce stade-ci, c’est prématuré de diluer notre intérêt dans les permis», a expliqué le président et chef de la direction de Junex, Peter Dorrins, en entrevue, après l’assemblée annuelle de la société, mercredi à Montréal. Dans le cadre de l’exploration sur Anticosti, Québec avait pris l’engagement d’allonger 45 millions dans les permis détenus par Junex et Pétrolia. En échange, les sociétés devaient dénicher un partenaire privé avant le 31 octobre dernier. Pétrolia a vu la valeur de ses permis être diluée avec la création d’Hydrocarbures Anticosti, une société en commandite qui comprend également Corridor Resources Ressources Québec ainsi que la société française Maurel & Prom. Un sondage montre l’ignorance des Canadiens au sujet de la négociation d’un accord de libre-échange avec 11 pays d’Asie et d’Amérique ÉRIC DESROSIERS ÎLE D’ANTICOSTI JULIEN ARSENAULT Avec l’Agence France-Presse Le Devoir Le PTP ? Connais pas ! INVERSION DE LA LIGNE 9B ral tranchera dans le dossier de l’inversion du flux de l’oléoduc de la Ligne 9B d’Enbridge. Dans des missives distinctes envoyées la semaine dernière, les deux sociétés — qui exploitent des installations au Québec — demandent chacune une rencontre avec le président de l’Office, Peter Watson. « On se demande ce qui se passe, a expliqué en entrevue la directrice principale aux affaires publiques chez Valero, Julie Cusson. C’est la première fois que nous intervenons de la sorte. Il y a une certaine impatience. Est-ce qu’on devrait s’attendre à des délais supplémentaires ? Si c’est le cas, est-ce que l’on parle de quelques semaines, de quelques mois ? » Pour le moment, Valero et Suncor n’ont pas reçu de réponse de la part de l’Office. Enbridge prévoyait être en mesure d’aller de l’avant avec l’inversion de la Ligne 9B d’ici la fin du mois, mais l’entreprise albertaine a récemment indiqué qu’il n’y a plus d’échéancier précis pour le moment. De son côté, une porte-parole de l’Office a fait savoir à La Presse canadienne qu’elle ne veut pas spéculer quant au moment où une décision sera prise. Si elles affirment ne pas remettre en question le processus d’évaluation de l’ONE, Valero et Suncor rappellent en revanche que les délais se traduisent par une augmentation de leurs coûts. «Sans échéancier quant au temps que l’Office pourrait prendre, nous croyons important de vous rappeler les […] impacts négatifs sur nos activités », écrit le vice-président directeur, raffinage et commercialisation de Suncor, Kris Smith. Une porteparole de l’entreprise, Sneh Seetal, a ajouté que l’inversion de la canalisation 9B est nécessaire afin d’assurer la compétitivité de la raffinerie qu’exploite la société albertaine à Montréal-Est. Dans sa missive, Valero a pour sa part rappelé avoir procédé à des investissements de 200 millions à son terminal de Montréal-Est ainsi qu’à sa raffinerie Jean-Gaulin située à Lévis. « Outre les investissements déjà ef fectués, [Valero] a embauché des employés et a conclu des ententes à long terme avec des tierces parties, cidée en fonction de la réalité économique. « Un rebond de la croissance du PIB réel au deuxième trimestre et de bons indicateurs mensuels au cours de l’été pourraient ouvrir la porte à une première hausse de taux en septembre. Par la suite, le rythme des hausses de taux devrait être lent et parsemé de pauses », a estimé Francis Généreux du Mouvement Desjardins. Au début du mois, le Fonds monétaire international a conseillé à la Fed d’atteindre à l’an prochain avant de commencer à relever le loyer de l’argent afin de ne pas faire « caler » la reprise économique américaine. Derrière l’avertissement du FMI se cachait aussi la crainte d’une répétition des mouvements brutaux de capitaux vers les États-Unis qu’avaient déclenchés dans le reste du monde les der nières grosses rumeurs de resserrement de la politique de la Fed. Janet Yellen a assuré, mercredi, prendre en compte l’ensemble des facteurs pouvant nuire directement ou indirectement à la stabilité économique américaine. Elle a notamment dit porter une grande attention pour ce faire à la clarté de ses communications. M. Dorrins a indiqué que Junex, qui possède cinq permis d’exploration couvrant 944 kilomètres carrés dans le sud de l’île d’Anticosti, préfère attendre le travail d’exploration par ses « voisins » sur ce territoire. « Il y a des [partenaires] intéressés, a-t-il rappelé. Mais le prix du pétrole est à la baisse. Il faut investir des dizaines de millions de dollars à Anticosti. Ça prend quelqu’un avec les poches profondes. C’est moins évident actuellement. » Au cours de la saison estivale, Hydrocarbures Anticosti a l’intention de poursuivre ses sondages stratigraphiques entamés en 2014 sur l’île d’Anticosti. M. Dorrins se dit tout à fait conscient que sa stratégie dérange Pétrolia ainsi que les autres sociétés impliquées dans l’exploration sur Anticosti, mais il estime que cela fait partie des règles du jeu. « Les voisins sont en train de faire le travail pour le potentiel [pétrolier], a-til dit. On garde 100 % de la valeur de nos permis. Corridor Resources et Pétrolia, eux, ont décidé de transférer cela. » D’après le patron de Junex, la patience de l’entreprise permettra de diminuer le risque entourant son bloc de permis sur l’île d’Anticosti B 4 L E D E V O I R , L E J E U D I 1 8 J U I N 2 0 1 5 ÉCONOMIE YANIS VAROUFAKIS ÉTAIT PESSIMISTE À LA VEILLE D’UNE RÉUNION DE L’EUROGROUPE La Grèce au seuil d’un défaut de paiement La pression sur le grouvernement Tsipras vient de l’Europe, des États-Unis, et maintenant de l’intérieur, avec une intervention de la Banque de Grèce, qui évoque à son tour les risques d’une sortie de l’euro SOPHIE MAKRIS à Athènes a Banque de Grèce a à son tour mis en garde le gouvernement grec sur le risque L d’une sor tie de l’euro, voire de l’UE, en cas d’échec, probable selon le ministre des Finances, Yanis Varoufakis, des négociations de jeudi avec les créanciers. Interrogé mercredi à Paris quant à l’éventualité d’un accord sur la dette à l’issue de l’Eurogroupe, la réunion avec ses homologues des États de la zone euro, le lendemain à Luxembourg, M. Varoufakis a en effet répondu : « Je ne le crois pas, maintenant ce sont les dirigeants politiques qui doivent parvenir à un accord ». Le ministre adjoint grec des Affaires étrangères, Euclide Tsakalotos, principal représentant d’Athènes dans les négociations avec les créanciers (BCE, FMI, UE), considère à cet égard, dans une inter view à paraître ce jeudi dans le quotidien français Libération, que ces derniers « ne semblent pas prêts au compromis. Nos interlocuteurs insistent chaque fois sur les baisses des retraites. C’est irréaliste dans un pays où elles ont déjà été considérablement réduites depuis cinq ans, et où les deux tiers des retraités vivent sous le seuil de pauvreté », note-t-il. « Si l’Europe insiste sur les retraites, elle devra en accepter le prix », a parallèlement martelé le chef du gouvernement Alexis Tsipras. En visite à Athènes, Amanda Sloat, une responsable du département d’État américain, a pourtant souligné « l’urgence que la Grèce fasse un pas » en vue d’« atteindre un compromis pragmatique avec ses créanciers », relevant qu’« un échec entraînerait immédiatement des difficultés pour la Grèce et de grandes incer titudes pour l’Europe et l’économie mondiale ». « Défaut de paiement de la Grèce puis, au bout du compte, sortie du pays de la zone euro et, très probablement, de l’Union européenne », avertit d’ailleurs la Banque de Grèce dans son rapport annuel, tout en jugeant que « peu de chemin reste à parcourir » vers un compromis. De son côté, le Trésor britannique a fait savoir mercredi qu’il se préparait à l’éventualité d’un défaut de paiement grec dont le risque va croissant. Pour sa part, Janet Yellen avertit que l’économie mondiale risque de subir des « per turbations » si la Grèce et ses créanciers ne parviennent pas à conclure un accord. La présidente de la Banque centrale américaine a soutenu que « dans l’hypothèse où il n’y aurait pas d’accord, je prévois de possibles perturbations qui pourraient affecter les perspectives économiques en Europe et les marchés financiers dans le monde ». Syriza, le parti de gauche radicale de M. Tsipras, a toutefois reproché au gouverneur de la banque centrale grecque, Yannis Stournaras, d’outrepasser ses fonctions par cette intervention à la tonalité très politique. Il n’en demeure pas moins que pour les ana- Téléphone : 514 985-3322 Télécopieur : 514 985-3340 LES PETITES ANNONCES DU LUNDI AU VENDREDI DE 8H30 À 17H00 Pour placer, modifier ou annuler votre annonce, téléphonez avant 14 h 30 pour lʼédition du lendemain. 514-985-3322 Télécopieur: 514-985-3340 Téléphone: [email protected] Conditions de paiement : cartes de crédit s r r ANGELOS TZOR TZINIS AGENCE FRANCE-PRESSE Manifestation d’appui au gouvernement Tsipras, mercredi, devant le parlement grec, à Athènes. Les Grecs obser vent, inquiets, les négociations entre leur gouvernement et ses créanciers. lystes de la banque allemande Berenberg, l’incompréhension mutuelle entre la Grèce et ses créanciers, qui s’est accrue ces derniers jours, rend le scénario d’un accord de dernière minute sur le déblocage d’une tranche de prêts vitale de 7,2 milliards d’euros moins probable qu’une sortie de la Grèce de la zone euro. Aide d’urgence aux banques Une fois n’est pas coutume, c’est du président de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem, qu’est venue une incitation à la retenue contre les «conclusions hâtives», tandis que la Banque centrale européenne a relevé mercredi de 1,1 milliard d’euros, à 84,1 milliards, le plafond de l’aide d’urgence aux banques grecques. M. Dijsselbloem pilotera ce jeudi la reprise du dialogue entre les deux parties à Luxembourg. Mais le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a confié avoir peu d’espoir d’un dénouement à cette occasion et le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, s’est contenté d’espérer que ce rendez-vous serait «utile». Alexis Tsipras sera, quant à lui, en Russie à partir de jeudi, pour un forum économique à LES PETITES ANNONCES I •N •D •E •X 100 • 199 200 • 299 300 • 399 400 • 499 500 • 599 160 160 160 APPARTEMENTS ET LOGEMENTS À LOUER APPARTEMENTS ET LOGEMENTS À LOUER APPARTEMENTS ET LOGEMENTS À LOUER VILLE-MARIE 2 Beau condo-loft 800 pi sur 2 étages (aire ouverte au 3e et chambre en mezz au 4e), 2 murs de fenêtres, orientation sud-ouest. Grand balcon et terrasse privée de 240 p.c. avec cabanon. Électros en inox haut de gamme (5), climatiseur, habillage de fenêtre et système d’alarme. Stationnement. Près Hôpital Notre-Dame et parc La Fontaine. Bien desservi par transport en commun (autobus 24 et 45, métro Papineau). Libre. 1 250 $ / MOIS. [email protected]. AU BORD DE L’EAU 1 MOIS GRATUIT Domaine Bellerive 1½: 715$ | 3½: 820$ | 4½: 995$ | 5½: 1295$ 1 Place de la Belle-Rive, LAVAL Plancher de bois, chauff., eau ch.inclus., piscine int., Stationnement disp, navette privée et commerces sur place 438-808-0181 AHUNTIC-CARTIERVILLE 7 1/2, Ht duplex ensoleillé, pl. 9'. Cachet. 3 c.c., cuis. et s. de b. rénovées. Solarium. Non-fum. 1330$. Rabais de 50% 1er mois. Libre. 514 235-1545 DISCRIMINATION INTERDITE La Commission des droits de la personne du Québec rappelle que lorsqu'un logement est offert en location (ou sous-location), toute personne disposée à payer le loyer et à respecter le bail doit être traitée en pleine égalité, sans distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l'orientation sexuelle, l'état civil, l'âge du locataire ou de ses enfants, la religion, les convictions politiques, la langue, l'origine ethnique ou nationale, la condition sociale, le handicap ou l'utilisation d'un moyen pour pallier ce handicap. MILE-END - Esplanade Grand 6 1/2, r.de c. avec cour. Rénové. 1000 p.c. 2 c.c. + bureau + s. de lav. Pl. bois franc. Chauf. élec. Maison très tranquille. 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La pression venue des rangs de Syriza est également forte : le parlement grec a entendu mercredi les premières conclusions d’une « Commission pour la vérité sur la dette publique » formée en avril. Selon un de ses membres, la commission estime que « la Grèce ne devrait pas payer sa dette car elle est illégale, illégitime, et odieuse », et que le pays a été victime d’« une attaque concertée » de ses créanciers pour sauver les banques au détriment des citoyens. Reste que, sans le feu vert de ses créanciers, la Grèce pourrait être dans l’incapacité de rembourser les quelque 1,5 milliard d’euros qu’elle doit au FMI d’ici à la fin juin. La dernière occasion de trouver une solution pourrait être le sommet européen prévu pour fin juin, ou un sommet exceptionnel dans l’intervalle. Courriel : BUREAUX REGROUPEMENTS DE RUBRIQUES 600 • 699 TM Saint-Pétersbourg, et une rencontre avec le président, Vladimir Poutine. Le premier ministre grec a toutefois appelé le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pour la première fois depuis l’échec des dernières négociations en date sur le financement de la Grèce la semaine passée, a déclaré à l’AFP un responsable européen. « Tsipras a appelé Juncker. Ils ont parlé quelques minutes et se sont mis d’accord pour parler plus tard, aucune date n’a été fixée », a dit cette source. Pour éviter la rupture, la banque centrale grecque appelle les deux camps à faire preuve de souplesse. Elle invite le gouvernement à reconnaître que l’abaissement des objectifs d’excédent primaire accepté par l’UE et le FMI lui donne « quelques degrés de liber té supplémentaire dans la conduite de la politique budgétaire », et demande de l’autre côté aux créanciers de « préciser leur volonté » d’octroyer à la Grèce un allégement de sa dette publique « comme initialement prévu » en 2012. Si l’effort demandé à ce pays est désormais trois fois moindre, avec un objectif d’excédent primaire — avant paiement de la charge de la COMMIS AUX ABONNÉS Le Devoir est à la recherche d’un(e) commis au service aux abonnés pour occuper un poste à temps plein (35h), du lundi au vendredi. Les tâches : • Reçoit et traite les appels téléphoniques et les courriels de la clientèle; • Traite tous les paiements reçus qui concernent les activités du service à la clientèle; • Traite et/ou réachemine toute demande d’information ainsi que le courrier et les télécopies ; Les habiletés et compétences requises : • Excellent français écrit et parlé; • Bonne connaissance des nouvelles technologies; (Exp. avec CRM un atout) • Connaissance de base de la suite de Microsoft Office (Outlook); Expérience professionnelle : • Diplôme d’études secondaires; • Expérience significative en service à la clientèle ou en centre d’appels; Entrée en poste : Dès que possible. 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Les divisions politiques ont Le texte débattu au Conseil législatif (le Parlement local), éclaté au grand jour à l’aupour un vote prévu d’ici ven- tomne 2014 lorsque des didredi, fixe les modalités de zaines de milliers de militants l’élection en 2017 du chef de prodémocratie ont paralysé l’exécutif de l’ancienne colonie une par tie de la ville deux britannique, revenue dans le mois durant, donnant naissance au désormais célèbre giron de la Chine en 1997. Les députés prodémocratie Mouvement des parapluies. ont déjà fait savoir Les prodémocratie q u ’ i l s v o t e r a i e n t Pékin a mis sont revenus à la charge devant le parcontre, ce qui signe lement. « Montrons d’avance la mise en en garde au monde que nous échec du projet ne sommes pas des puisqu’il n’obtiendra Hong-Kong imbéciles. Nous ne pas la majorité des nous laisserons pas deux tiers néces- contre le prendre à de telles ilsaires à son adoption. chaos social lusions dans le but Comme Fion Wong, une femme d’une qua- en cas de rejet d’avoir une vie tranquille », a dit Claudia rantaine d’années veMo, du Parti civique. nue dénoncer « une de la réforme Adopter le texte prétendue démocratie », des centaines de manifes- dans l’espoir que Pékin adoutants se sont massées autour du cisse un jour sa position revienparlement, dont les accès drait « à empocher une pomme étaient protégés par des bar- véreuse», a-t-elle ajouté. Pékin a aver ti que Hongrières métalliques et des poliKong, ter ritoire autonome ciers en uniforme. Face à eux, des partisans du jouissant de larges prérogagouvernement agitaient des tives et de liberté inexistantes drapeaux chinois en hurlant en Chine populaire, se prépadans des haut-parleurs des slo- rait à un avenir « préoccupant » en cas de rejet. gans favorables à la réforme. La sécurité avait été renforMise en garde cée autour du parlement, situé À Pékin, le Quotidien du au cœur du quartier financier peuple a publié en une un édi- et administratif de la ville. La sitorial mettant Hong-Kong en tuation était calme en soirée et garde contre le « chaos social » les débats, suspendus pour la nuit, reprendront jeudi matin. en cas de rejet de la réforme. Le numéro deux du gouvernement local, la députée Car- La police sur les dents rie Lam, a prévenu le camp La police dit vouloir préved’en face en donnant le coup nir l’intrusion de militants « rad’envoi des discussions : « Ce dicaux » après l’arrestation de gouvernement ne pourra relan- 10 personnes soupçonnées de cer le processus » de réformes fabriquer des explosifs, dont en cas de blocage. « Le déve- l’une appar tiendrait à un loppement politique sera au « groupe radical local ». point mort. » La presse locale a rapporté La députée pro-Pékin Re- que le groupe en question était gina Ip a renchéri en assurant le Parti national indépendant qu’un rejet constituerait « une (PNI), né en janvier dans la grande perte ». « Dans de nom- mouvance dite «localiste». breux pays occidentaux démoDes produits chimiques ont cratiques avancés, tous les habi- été retrouvés dans le district tants ne disposent pas de droits de Sai Kung (nord-est de égaux de désignation », a-t-elle Hong-Kong). Des composants lancé, en référence à la procé- pouvant servir à la fabrication dure électorale qualifiée de d e p e r o x y d e d ’ a c é t o n e « parodie » par le mouvement (TATP), un explosif puissant mais très instable, ont été saiprodémocratie. Le projet de réforme prévoit sis lors d’une perquisition de pour la première fois d’instau- domicile. rer le suffrage universel, alors que le chef de l’exécutif était Agence France-Presse MIGRANTS à Ramallah ADEL ZAANOUN à Gaza e premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, a L remis mercredi la démission de son gouvernement d’union, devant la fracture grandissante entre la Cisjordanie et la bande de Gaza et le défi représenté par les discussions que le Hamas mènerait secrètement avec Israël. « Hamdallah a remis sa démission à Abbas qui lui a ordonné de former un nouveau gouvernement », a dit Nimr Hamad, conseiller politique du président palestinien Mahmoud Abbas. M. Hamdallah devait commencer immédiatement ses consultations avec tous les mouvements palestiniens, y compris avec le Hamas, a-t-il ajouté. Cette démission sanctionne l’incapacité d’agir du gouvernement d’union qui avait été formé en 2014 pour mettre fin à des années de divisions ayant quasiment tourné à la guerre civile en 2007 entre les deux grands rivaux palestiniens, le Fatah laïque et modéré de M. Abbas, et le Hamas, le mouvement islamiste aux commandes dans la bande de Gaza. Elle risque d’ajouter HAZEM BADER AGENCE FRANCE-PRESSE Le président, Mahmoud Abbas, a demandé au premier ministre, Rami Hamdallah (notre photo), de former un nouveau gouvernement. aux profondes incertitudes du moment. Les perspectives de création prochaine d’un État palestinien ont rarement par u plus sombres. La réconciliation proclamée est restée un vœu pieux, la bande de Gaza est un « baril de poudre », selon les mots du chef de la diplomatie allemande, et, sous la coupe du Hamas, l’enclave paraît s’éloigner toujours davantage politiquement de la FUL YA OZERKAN à Ankara contre-courant de l’euphoÀ rie occidentale provoquée par la prise de la ville syrienne a Hongrie a annoncé merL credi la fermeture de sa frontière avec la Serbie, un nouveau signe de la crise migratoire au lendemain de l’échec des Européens à décider d’une répartition solidaire des réfugiés sur leur territoire. Le premier ministre serbe a aussitôt réagi en se déclarant surpris et choqué. « La solution n’est pas de dresser des murs. La Serbie ne peut pas être responsable de la situation créée par les migrants, nous ne sommes qu’un pays de transit. La Serbie est-elle responsable de la crise en Syrie ? » s’est interrogé M. Vucic qui a souligné que les clandestins, dont nombre de Syriens fuyant la guer re dans leur pays, ar rivaient dans son pays en provenance de Grèce et de Bulgarie, pays membres de l’UE. Budapest a lancé des « travaux préparatoires » pour la construction d’une clôture de quatre mètres de haut sur les À sa manière Opposée à une gestion européenne du dossier, la Hongrie revendique pour sa par t de pouvoir traiter à sa manière les flux migratoires. Le nombre de réfugiés entrant en Hongrie, qui était de 2000 pour toute l’année 2012, a bondi, s’élevant à 54 000 depuis janvier et faisant de ce pays d’Europe centrale celui de l’UE, après la Suède, qui accueille le plus de réfugiés relativement à sa population. Agence France-Presse 10 % d’entre eux sont en situation régulière. Le Plan de régularisation concerne tous les immigrés, dont une minorité de Nord-Américains, de Chinois ou encore de Mexicains. « Nous sommes dans la première phase du Plan de régularisation. Nous allons travailler jusqu’à résorber les files d’attente, parce que nous n’allons maltraiter personne », a tenté de rassurer mercredi le ministre de l’Intérieur, José Ramon Fadul. « L’expulsion est l’exception, nous souhaitons que tous soient régularisés », a-t-il ajouté. Mercredi matin, 275 000 personnes étaient déjà inscrites au Plan. Le gouvernement, qui a déjà préparé plusieurs bus et des centres de rétention pour assurer ces rapatriements, tablait sur la régularisation de 250 000 étrangers. Mais le processus semble compliqué. « Depuis novembre, je demande les papiers [d’identité pour s’enregistrer dans le plan de régularisation], mais je n’ai pas encore réussi à les avoir », a raconté Mariamis Crousef, qui a passé la nuit de lundi à mardi dans la file d’attente avec son bébé de 18 mois. Comme elle, de nombreuses mères ont fait la queue parfois depuis plusieurs jours avec leurs enfants ou leurs nouveau-nés. « Environ 200 000 Haïtiens vont se retrouver dehors », estime Roudy Joseph, coordinateur du Mouvement justice migratoire, qui regroupe des organisations de la communauté haïtienne et des syndicats. La presse locale a rapporté que plusieurs centaines de Haïtiens avaient déjà renoncé à une éventuelle régularisation et commencé à se déplacer vers la frontière. de Tall Abyad au groupe État islamique (EI), la Turquie s’inquiète de la progression des forces kurdes, accusées de vouloir installer un bastion autonome à sa frontière. Après Kobané, plus à l’ouest, en janvier, les combattants des Unités de protection du peuple (YPG), soutenus par les frappes aériennes internationales, ont infligé mardi une nouvelle défaite cinglante aux djihadistes d’EI en les repoussant hors de Tall Abyad, qu’ils occupaient depuis près d’un an. S’il a récemment durci le ton à l’endroit du groupe radical, le gouvernement islamoconser vateur d’Ankara a ouvertement manifesté son hostilité envers les Kurdes. Le président Recep Tayyip Erdogan s’est dit troublé par l’avancée des forces kurdes à sa porte, assimilée à la « création d’une structure qui menace [nos] frontières ». Dans la foulée, son vice-premier ministre Bülent Arinç a accusé les Kurdes de mener une campagne de « purification ethnique » contre les autres populations de Tall Abyad, en majorité arabes, et de vouloir y créer une région autonome qui irait de l’Irak jusqu’à Kobané, dans la province syrienne d’Alep à l’ouest. Les YPG ont immédiatement riposté aux accusations turques, qualifiées de « dif famatoires ». « Nous répétons clairement que les YPG défendent l’unité syrienne et non pas sa dissolution», a assuré le mouvement. Contrairement à ses rapports avec la province autonome du Kurdistan irakien, les relations entre la Turquie et les Kurdes de Syrie sont mauvaises. Ankara s’inquiète des risques de la création d’une région autonome à sa frontière sud. Agence France-Presse Agence France-Presse ERIKA SANTICELES AGENCE FRANCE-PRESSE Ils étaient nombreux mercredi à se bousculer devant les locaux du ministère de l’Intérieur. RÉPUBLIQUE DOMINICAINE Des milliers de Haïtiens menacés d’expulsion à Saint-Domingue à Budapest Agence France-Presse La Turquie craint la montée des Kurdes en Syrie NICANOR LEYBA 175 km de sa frontière avec la Serbie, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, précisant que ces travaux préparatoires seraient achevés d’ici mercredi 24 juin. « De tous les pays de l’Union européenne, la Hongrie est celui qui subit la plus forte pression migratoire. Une réponse commune de l’UE à ce défi prend trop de temps et la Hongrie ne peut plus attendre. Elle doit agir », a-t-il déclaré. Un refus… de principe Le Hamas a dit of ficiellement refuser la dissolution du gouver nement auquel il est associé, à la seule instigation du président Abbas. « Le Hamas rejette tout changement unilatéral de gouvernement sans le consentement de toutes les parties », a dit Sami SYRIE La Hongrie érige une clôture sur sa frontière avec la Serbie P PETER MURPHY Cisjordanie, dont elle est séparée physiquement par le territoire israélien. Abou Zouhri, porte-parole du Hamas, avant l’annonce effective de la démission. Au-delà des déclarations de principes, un haut responsable du Hamas, Ziad al-Zaza, a laissé une porte ouverte. Il a appelé le président Abbas à remplacer un gouvernement — délibérément composé de technocrates soutenus tant par le Fatah que par le Hamas — par un gouvernement plus politique, « avec tous les mouvements nationaux et islamiques pour faire face à l’occupation israélienne ». « Je pense que nous allons audevant d’un gouvernement de politiques, et non plus de technocrates », a dit sous le couvert de l’anonymat un responsable de l’OLP. Les discussions inter nes aux Palestiniens ont mis en lumière la nécessité d’un tel gouvernement, a-t-il dit. Associera-t-il le Hamas ? Ziad al-Zaza a laissé entendre que le Hamas y était prêt. Il y trouverait son intérêt si ce gouvernement était l’interlocuteur de la communauté internationale. Mais une grande partie de la communauté internationale refuse de traiter avec le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne ou Israël. arfois nés en République dominicaine mais n’ayant jamais disposé de papiers officiels, des centaines de milliers d’habitants majoritairement originaires d’Haïti craignent de se faire expulser du pays, après l’expiration mercredi d’un processus de régularisation des immigrés clandestins. « Je suis née ici […] mais ni mon père ni ma mère n’ont demandé mes papiers. Alors, ce que je veux, c’est obtenir [un document] qui puisse m’assurer de ne pas être expulsée vers un pays que je ne connais pas », a confié Karina Charles, devant le ministère de l’Intérieur à Saint-Domingue, responsable de l’application du Plan national de régularisation des étrangers (PNRE). À l’instar de Mme Charles, des milliers de Haïtiens illégaux ont fait la queue durant des heures et parfois sous une chaleur de plus de 35°C pour tenter de s’inscrire à ce plan, lancé par le gouvernement du président Danilo Medina. « Cela fait cinq jours que je viens et je n’arrive pas à entrer », confirmait Jean-Claude Jodias, dans la longue file d’attente. Ouvrier dans la construction, il vit à Saint-Domingue depuis 10 ans. Quand les bureaux du ministère ont fermé mercredi, plus rien ne pouvait empêcher les expulsions. Les Haïtiens constituent la communauté étrangère la plus importante de République dominicaine, voisine d’Haïti, mais également la plus pauvre. Selon un recensement de 2012, ils sont 458 000, soit 87,3 % des immigrés et 5,4 % de la population totale, travaillant notamment dans l’industrie de la canne à sucre. Seulement B 6 L E D E V O I R , L E J E U D I 1 8 J U I N 2 0 1 5 LES SPORTS C’EST DU SPOR T ! TENNIS Raccroche ! Autre sortie hâtive pour Bouchard JEAN DION ous sommes assis là tranquillement à ne rien faire de particulier sinon à songer dans notre Ford intérieur que nous vivons à une époque incomparable remplie de potentialités et plus frétillante que jamais auparavant. Nous en voulons pour preuve une foule d’éléments, depuis la possibilité de se faire livrer une extra-large toute garnie par drone jusqu’à l’atteinte de l’équilibre budgétaire en passant par l’essor des moyens de communication qui nous permettent d’embrasser la planète entière tout en restant assis là tranquillement. Puis paf, notre bulle d’illusions éclate comme si on venait d’y insérer une fléchette de compétition, et on constate que ces moyens de communication sont largement surfaits. Remontons donc à mardi pour assister à un match de balle majeure mettant aux prises les Phillies de Philadelphie (bien oui, encore eux) et les Orioles de Baltimore. Les Phillies connaissent une saison épouvantable, et ça ne va vraiment pas bien ce soir-là, les Orioles mènent 17-3 après six manches de jeu. Pour la 7 e reprise, les Phillies délèguent donc au monticule Jef f Francœur, un voltigeur de nature. Envoyer lancer un joueur de position se produit quelquefois quand un club s’affaire à subir une dégelée et qu’il veut épargner les bras de ses releveurs. Et dans le cas qui nous occupe, cela fonctionne au début : Francœur fait 1-2-3 en 7e. Mais en 8e, les choses se gâtent. Francœur accorde un circuit, atteint un frappeur et, après un retrait sur un ballon au champ centre, donne deux buts sur balles. Avec les buts remplis et un score de 18-3, l’instructeur des lanceurs des Phillies, Bob McClure — dont on se souvient confusément qu’il porta les couleurs de nos défunts Expos de 1986 à 1988 —, s’entretient avec son gérant, Ryne Sandberg, et ils résolvent que l’expérience Fran- N cœur est en passe d’avoir assez duré et qu’il faudrait peutêtre employer un vrai lanceur sur la butte. McClure passe donc un coup de fil à l’enclos des releveurs, situé der rière la clôture du champ extérieur, pour demander à ce que quelqu’un se réchauf fe. Mais ça ne répond pas. On voit Rod Nichols, l’instructeur dans l’enclos, à côté du téléphone, assis là tranquillement à ne rien faire de particulier sinon regarder devant lui. C’est que le téléphone est décroché, mais il ne le sait pas. Apparemment, ça sonne occupé, comme on disait dans le temps, à moins qu’il n’y ait une boîte vocale disant : « Bonjour, vous avez bien joint l’enclos des Phillies de Philadelphie. Nous ne pouvons répondre présentement, mais si vous laissez après le timbre sonore vos coordonnées et un bref message expliquant pourquoi vous nous dérangez en plein match de baseball majeur, nous vous rappellerons aussitôt que possible, c’est-à-dire quand ça nous tentera et peut-être bien jamais, et puis euh. » Sauf que le baseball a beau être un sport lent, il arrive parfois que ça urge. McClure décide donc d’avoir recours à un moyen de communication bien plus éprouvé que le damné téléphone. Il s’empare donc d’une ser viette blanche au motif de Gatorade, se dirige vers le devant de l’abri des joueurs et agite ladite serviette. Et ça marche. Nichols sor t de ses rêveries et constate que le téléphone est décroché. Il raccroche, parle à McClure et un releveur peut enfin se délier le bras. Voilà qui est typiquement Phillies, ont dit les obser vateurs. Sur tout qu’après le match, Sandberg a commenté la situation en disant que c’était Jeanmar Gomez qui s’était réchauf fé alors qu’il s’agissait de Ken Giles. Mettons qu’il s’agissait d’une soirée à oublier. Francœur a finalement bouclé la 8e, ça s’est terminé 19-3 et les Phillies ont mis fin à leur séjour à l’étranger avec un rendement de 0-8, le pire voyage de l’équipe depuis 1883. La prochaine fois, il serait bien d’avoir non pas une serviette, mais un drapeau blanc à portée de main. irmingham, Royaume-Uni B — La séquence d’insuccès d’Eugenie Bouchard se poursuit à moins de deux semaines du début du tournoi de tennis de Wimbledon : la Québécoise s’est inclinée mercredi à son premier match à la Classique Aegon disputée sur gazon à Birmingham. Bouchard, 5 e tête de série du tour noi et 11 e joueuse mondiale, a perdu en trois manches de 6-3, 4-6 et 6-0 contre la Française Kristina Mladenovic, classée 43 e au monde. Mladenovic avait aussi éliminé Bouchard au premier tour des Internationaux de France dernièrement. Rien ne va plus pour l’athlète de Westmount âgée de 21 ans, qui a encaissé une neuvième défaite à ses 10 derniers matchs. Après avoir été victime de deux bris de ser vice au premier set, Bouchard a af fiché plus d’aplomb pour obtenir un bris décisif dans la deuxième manche. Elle a toutefois été incapable d’enchaîner au troisième set, s’effondrant après avoir vu Mladenovic signer un bris dès le deuxième jeu. « Je me sens très frustrée, a déclaré Bouchard. Mais ils nous ont aver tis que si nous frappions nos raquettes sur le cour t, nous pourrions écoper d’une amende salée. C’est peutêtre pourquoi je ne me suis pas emportée. » La Française l’a finalement empor té en 1 heure 40 minutes. La rencontre a été interrompue par la pluie au moment où elle menait 5-3 en première manche. PATRICK KOVARIK AGENCE FRANCE-PRESSE Eugenie Bouchard, photographiée à Roland-Garros récemment alors qu’elle af frontait la Française Kristina Mladenovic, en arrache cette saison. Azarenka et Ivanovic éliminées Dans les autres matchs, deux anciennes premières raquettes mondiales, Victoria Azarenka et Ana Ivanovic, ont été éliminées. Azarenka, qui tente de relancer sa carrière et devait affronter Zarina Diyas, a subi un autre contretemps alors qu’elle a été forcée de se retirer en raison d’une blessure au pied gauche, tandis qu’Iva- novic, classée 2e, s’est inclinée 6-4, 3-6, 7-6 (6) devant la Portugaise Michelle Larcher de Brito. La blessure d’Azarenka est sensiblement la même que celle qui a provoqué sa chute hors du top 20 il y a une dizaine de mois et qui l’empêche d’ajouter aux 17 titres qu’elle a déjà rempor tés. Ce nouveau recul de la Bélarusse de 25 ans lui fait douter de ses chances de bien faire à Wimbledon. Larcher de Brito a pour sa par t semblé profiter de ses deux matchs déjà disputés sur gazon, frappant souvent avec aplomb et un synchronisme impeccable. Ivanovic semblait en mesure de traverser la tempête quand elle a inscrit un bris tôt dans la manche ultime, qu’elle conser vera jusqu’au moment de servir pour le match. Avec Associated Press La Presse canadienne Raonic passe aux quarts de finale au Queen’s L ondres — Le Canadien Milos Raonic, qui dispute un premier tour noi à la suite d’une courte pause rendue nécessaire par une inter vention chirurgicale pour corriger un nerf coincé au pied droit, a atteint les quar ts de finale du tour noi de Queen’s grâce à une victoire en trois sets de 64, 6-7 (5) et 6-1 acquise mercredi aux dépens du Français Richard Gasquet. La 3e tête de série a enlevé la première manche à l’aide d’un bris de ser vice réussi dès le premier jeu et cinq balles de bris sauvées à l’engagement suivant pour faire 2-0. Après que Gasquet eut créé l’égalité en rempor tant le deuxième set, Raonic a dominé la manche décisive, se forgeant une avance de 4-0 en remportant 71 % des échanges. La série de huit victoires de Stanislas Wawrinka a quant à elle pris fin au deuxième tour du tournoi, où il a été éliminé par Kevin Anderson 7-6 (4), 76 (11). Il s’agit du quatrième triomphe consécutif du SudAfricain contre Wawrinka, qui a rempor té le tournoi de Roland-Garros récemment. Anderson a appliqué de la pression sur la 2e tête de série dès le dépar t, sauvant une balle de bris dès le jeu initial. Et bien que Wawrinka ait sauvé deux balles de manche à 6-5, c’est Anderson qui a enlevé le bris d’égalité. Fin de match enlevante Au deuxième set, Wawrinka a sauvé une balle de bris avec un retard de 3-2, mais Anderson a toujours détenu l’avantage pendant le bris d’égalité. Au cours d’une fin de match enlevante, Wawrinka a sauvé cinq balles de match et échappé trois balles de manche avant qu’Anderson ne l’empor te sur son 22 e as du duel. « J’ai of fer t une très bonne performance au service », a dit Anderson, qui avait aussi été le premier à battre Wawrinka à la suite de la conquête par celui-ci des Inter nationaux d’Australie en 2014. « Je suis demeuré patient tout au long du match. J’ai tenté de lui enlever ses retours de service le plus possible. » Wawrinka était tout de même satisfait de sa prestation contre un adversaire au sommet de sa for me. « J’ai commis une grosse erreur sur une balle de manche, mais c’est tout, a-t-il mentionné. De façon générale, Je pense qu’il a très bien joué. Il a tenté plusieurs choses et visé les lignes sur tous ses coups. Il a appliqué beaucoup de pression. » Le Français Gilles Simon, classé 7e, a quant à lui résisté à la poussée de l’Australien Thanasi Kokkinakis en début de rencontre pour signer un gain de 6-4 et 6-2. Simon a perdu les neuf premiers échanges mais a remporté les quatre jeux suivants pour prendre l’avantage. Après avoir résisté à une balle de bris alors qu’il était en retard 2-1 dans la seconde manche, il a lui-même inscrit un bris pour faire 3-2. Un revers le long de la ligne alors qu’il était en pleine course lui a permis de récolter un autre bris et de sceller l’issue du match. Alexandr Dolgopolov, qui a surpris Rafael Nadal au premier tour, n’a pas été en mesure de poursuivre dans la même veine. L’Ukrainien a été défait 6-3, 7-6 (4) par l’Espagnol Guillermo GarciaLopez. Associated Press COUPE DU MONDE FÉMININE DE SOCCER Le Canada affrontera la Suisse en ronde des 16 e Canada sera opposé à la L Suisse lors de la ronde des 16 de la Coupe du monde féminine de soccer dimanche à Vancouver. L’identité de l’adversaire du Canada lors du premier tour éliminatoire a été connue en début d’après-midi mercredi quand les organisateurs ont confirmé que les Pays-Bas et la Suisse sont deux des équipes de 3 e position à être repêchées. Selon les 15 scénarios présentés par la FIFA pour les affrontements en huitièmes de finale, tous ceux mettant en cause la qualification des équipes de 3e place du groupe A (Pays-Bas) et du groupe C (Suisse) menaient à une confrontation entre la meilleure du groupe A et la 3e du groupe C. Le Canada a décroché le 1er rang du groupe A grâce à un dossier d’une victoire et deux matchs nuls lors de la phase de groupes. La Suisse, de son côté, a perdu contre le Japon 1-0 et le Cameroun 2-1 mais a défait l’Équateur 10-1. Sa différence de buts favorable lui a permis d’être repêchée. Selon le règlement, les deux premières équipes des six groupes se qualifient pour la ronde des 16, tandis que les quatre meilleures formations de 3e position sont repêchées. La Presse canadienne L E D E V O I R , L E J E U D I 1 8 J U I N B 7 2 0 1 5 CULTURE MUSIQUE CLASSIQUE Deux artisans du Devoir à l’Ordre national du Québec La grande fête du violon La collaboratrice du Devoir Lise Gauvin, spécialiste des lettres francophones, et l’ex-directeur du Devoir Jean-Louis Roy font partie des lauréats 2015 de l’Ordre national du Québec. Au sujet de Mme Gauvin, l’Ordre a salué sa manière d’établir des rapports entre langue et littérature, de mettre en perspective la situation des écrivains d’ici avec ceux des autres sphères francophones. Quant à M. Roy, il a été directeur du journal de 1981 à 1986. Le Devoir PAGANINI – 24 CAPRICES Rachel Barton Pine (violon). Festival de musique de chambre de Montréal. Salle Bourgie, mercredi 17 juin 2015. CHRISTOPHE HUSS euf ans après son récital à l’église St. James United de la rue Sainte-Catherine, N la violoniste américaine Rachel Barton Pine reprenait son parcours à travers les 24 caprices de Paganini, encyclopédie, ou presque, de la technique violonistique. Il est fr ustrant de constater que la salle Bourgie n’était pas davantage remplie pour un événement aussi rare et précieux. Rachel Barton Pine — qui reste stoïquement debout en dépit de son infirmité (amputation d’une jambe) — conçoit sa soirée avec Paganini comme une visite guidée à travers les méandres de la technique violonistique. Elle raconte avec humour sa lutte pour la maîtrise des staccatos ou sa réser ve initiale vis-à-vis du 12e caprice, le vilain petit canard devenu cygne à partir du moment où elle a su mieux faire ressortir les mélodies souvent éludées par les embûches techniques. Ainsi, par groupes de deux à quatre caprices, dont les défis et qualités étaient brièvement expliqués avec franchise et humour (traduction sobre de Richard Turp pour l’auditoire francophone), Rachel Barton Pine a su construire un voyage musical fascinant à travers un massif facilement rébarbatif. De la franchise Nous avons eu très peur dans les deux premiers caprices, où de petits accrocs se glissaient ici ou là. Rachel Barton Pine avait-elle perdu de sa superbe ? Pas du tout : après sa première inter vention orale, et tout au plaisir de pouvoir attaquer le 3e caprice avec tant de franchise, c’est une vraie exaltation, une grande fête du violon à laquelle nous avons eu droit. Les qualificatifs et tenants de la réussite sont les mêmes qu’il y a neuf ans. Je paraphrase donc notre compte-rendu de l’époque : « Alliée à une expertise violonistique et une musicalité im- Harmonium dans le palmarès progressif de Rolling Stone L’album Si on avait besoin d’une cinquième saison du groupe Harmonium, paru en 1975, a été classé par le magazine Rolling Stone au 36e rang des 50 meilleurs albums progressifs de tous les temps, mercredi. Le magazine qualifie l’album d’« apogée de tout le mouvement folk-prog », entre autres grâce à ses harmonies vocales et la guitare « susurrante » de Serge Fiori. Le Devoir Prix Polaris : neuf Québécois en nomination SOURCE ICA La violoniste américaine Rachel Barton Pine pressionnantes, Rachel Barton Pine surpasse le défi purement technique pour nous of frir de la musique et du ver tige. Rien ne peut arriver à cette funambule du violon, qui non seulement s’accommode de la corde raide, mais s’en joue pour attraper les étoiles. » A-t-elle cette fois ajouté davantage de variations de nuances pour ne pas tout plaquer au premier plan. Il y a eu ainsi des moments absolument fascinants, telle la fin, pianissimo, du 16e caprice. Il me semble que depuis 2006 se sont ajoutées plein de petites idées d’interprète, car aussi étonnant que cela paraisse, Rachel Barton Pine s’amuse avec les Caprices, qu’elle a parodiés en bis dans une suite de variations sur Happy Birthday. Signalons pour finir que nous avons eu, ainsi que la direction du Devoir, un très aimable courriel de Denis Brott, directeur du Festival de musique de chambre, s’excusant des errements de l’organisation dans le cadre du changement de programme du récital de Marc-André Hamelin. Cette amende honorable s’adresse évidemment, par ricochet, à nos lecteurs et nous en informons donc tous ceux qui ont découvert, une fois rendus sur place, que des œuvres de Liszt et Villa-Lobos remplaceraient la sonate de Schubert. Le Devoir La réalité virtuelle nous plonge dans l’univers du Cirque du Soleil en le comparant à une pièce de théâtre, montée pour une seule personne. PETER HENDERSON à Toronto eux qui n’ont pas la robusC tesse et l’agilité nécessaires pour par ticiper à un MICHAËL MONNIER LE DEVOIR La lecture d’été qui a changé ma vie : un appel aux lecteurs Avez-vous déjà lu, l’été, un livre — un roman, un essai, de la poésie, de la bédé… — qui a changé votre vie ? Le Devoir demande à ses lecteurs et lectrices de lui raconter en 250 mots maximum l’histoire d’une lecture d’été marquante. Quel livre a changé votre parcours ? Et comment, pourquoi ? Six illustrateurs seront ensuite invités à illustrer les six textes retenus par la rédaction, qui seront publiés durant le mois de juillet dans les pages culturelles de votre quotidien. On attend votre histoire de lecture d’ici le 5 juillet à [email protected]. Le Devoir CANAUX 18h00 18h30 19h00 19h30 spectacle du Cirque du Soleil ont maintenant l’occasion de se joindre à la distribution de la plus récente production de l’entreprise grâce à la technologie de réalité virtuelle. Le Cirque s’est associé à la maison de production montréalaise Félix & Paul Studios pour lancer Au cœur de la boîte Kurios, une expérience de réalité virtuelle se situant entre le film traditionnel et le jeu vidéo et qui place le spectateur à l’intérieur du spectacle. Le président de la division médias du Cirque, Jacques Méthé, a expliqué que l’entreprise voulait « essayer la nouvelle technologie et repousser ses limites ». Dans le film, le spectateur est transporté dans l’univers rétrofuturiste rempli de clowns, de gymnastes et d’acrobates du spectacle du Cirque du Soleil Kurios, cabinet des curiosités, qui a pris l’affiche en 2014. M. Méthé explique le concept 20h00 20h30 21h00 Expériences immersives L’expérience de réalité virtuelle est une collaboration entre le metteur en scène du spectacle, Michel Laprise, et Félix Lajeunesse et Paul Raphaël, deux ar tistes de la vidéo qui ont adopté la réalité vir tuelle comme plateforme narrative. M. Lajeunesse a expliqué qu’il travaillait avec son collègue sur « des expériences cinématographiques immersives » depuis une décennie et que leur premier contact avec le Cirque du Soleil datait de l’époque où ils avaient travaillé sur le pavillon de l’entreprise à l’Expo 2010, à Shanghai. Après une première expérience avec le musicien montréalais Patrick Watson en 2013, qui leur a per mis de tour ner l’un des premiers films de réalité vir tuelle non animés, le duo a décidé de se consacrer uniquement à la production de contenu de réalité virtuelle. 21h30 22h00 22h30 Pour ce faire, ils ont d’abord dû concevoir les outils nécessaires, et Félix & Paul Studios a peaufiné ses propres outils de captation pour construire des images en 3D, à 360 degrés. Nouveau média MM. Lajeunesse et Raphaël ont depuis produit un documentaire en réalité vir tuelle sur des éleveurs de yaks en Mongolie, une scène du film de Jean-Marc Vallée avec Reese Witherspoon, Wild, et plus récemment, une interaction avec un apatosaure, en partenariat avec le studio derrière Jurassic World. C’est la naissance de quelque chose de nouveau, un tout nouveau média et une nouvelle forme d’art, a annoncé M. Lajeunesse. Et nous avons dû accepter l’idée que nous ne ferions probablement plus jamais d’autre film de notre vie et que nous allions nous concentrer, pour le reste de notre carrière, à l’exploration de ce nouveau langage et de ce nouveau média. » La Presse canadienne 23h00 23h30 Des squelettes Les pêcheurs / Prière de ne pas envoyer de Pénélope McQuade / Lise Dion Le Téléjournal Par ici l'été COMMISSAIR SRC dans le placard La passion fleurs / Gilles Renaud , Stéphane Archambault. E BRUNETTI... 17h55 TVA Sucré Salé / Une minute pour gagner / Guy LE PRINCE ET MOI (2004) avec Luke Mably, Miranda TVA nouvelles 22h35 Sucré 23h05 Signé M 23h35 LE MASQUE DE ZORRO TVA nouvelles Claude Poirier Fieri Richardson, Julia Stiles. Salé (1998) Antonio Banderas. Les Subito texto Génial! / François Bellefeuille , Une pilule, une petite granule LE PARRAIN II (1974) avec Robert De Niro, Diane Keaton, Al Pacino. TQ Argonautes Adib Alkhalidey. Duo Un souper Merlin / La Princesse de Nashville / Les lendemains ne Les disciples / Délivrance Tic Tac Show / Opération Un gars le soir L'Instant Gagnant V presque parfait Nemeth chantent pas Anaïs Favron Séduction Le National RDI économie 24/60 Les grands reportages Le Téléjournal RDI économie Le National 24/60 Grands rep. RDI 17h50 Champi.. Journal FR Science/ fiction Terre et ciel Des racines et des ailes / Du Lot au Cantal Des camions et des hommes TV5 le journal 23h40 Thalassa TV5 Enchères Enchères Billy Billy Hantise E.T. E.T. Chroniques paranormales Transports Transports Docu-D D Design V.I.P. Le pro du patio Des rénos qui Idées grandeur On efface et on recommence Propriétaire et prospère Vendre ou rénover? Collection. Collection. Chic Shack VIE Top 10 Génération Millionnaire$ à tout prix Scandales à Hollywood Trop sexy! Souper parfait Souper parfait Top 10 MX 3 fantômes Big Bang 3 célibataires Code F. Filles fauchées New Girl Vie de banlieue Twisted / Le deuil Galaxie près Volé mes jeans Hors d'ondes VRAK.TV 3 fantômes 17h00 Le 5 à 7 Académie L'avant-match LCF Football / Argonauts de Toronto c. Alouettes de Montréal - Pré-saison (D) L'antichambre (D) Sports 30 Poker RDS Légendes L'encan Fous bolides Fous bolides Fous bolides Fous bolides Armes qui ont changé G.O.L.F. histoire Chasseurs HISTORIA Les a$ de la brocante La petite Patrie La petite Patrie Toi et moi Catherine Les demoiselles du swing Ruptures C.A. 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CinéTFO/Öko Flip Boum, canon 24.7/#ONfr TFO 18h50 LE DOSSIER ODESSA (1974) avec Maximilian Schell, Jon Voight. LE DIABLE À 4 HEURES (1961) Spencer Tracy. 23h05 L'INÉVITABLE CATASTROPHE (1978) Cinépop Cinéma 18h05 SAVANNAH (V.F.) (2013) James Caviezel. RAGE (V.F.) (2014) Nicolas Cage. 21h40 PAULINE DÉTECTIVE (2012) 23h20 VICTOR YOUNG PEREZ (2013) SÉcran Victoria: Une reine, un empire Médicis Renaissance Victoria / L'aventure africaine Médicis Renaissance Faits divers le mag Les balayeuses d'Addis Abada Japon Planète La dictée PGL Montréalité Studio direct Open télé Le cahier Place des Arts Laboratoire MAtv Studio direct Champs libres Libre-service MATV 17h00 News Murdoch Mysteries Coronation St. The Nature of Things Balletlujah CBC News: The National CBCNews Blackstone / Suffer the Children CBC eTalk The Big Bang The Big Bang Odd Couple Mistresses / Gone Girl/ I'll Be Watching You CTV National News Montreal 0h05 Daily Sh. CTV (Mont.) CTV News Montreal Evening News Global National E.T. 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Sept ans après l’échec de sa renaissance, entre 2004 et 2008, le magazine gentiment subversif pour enfants Pif Gagdet se prépare à faire une nouvelle réapparition en kiosque à la fin du mois de juin dans un numéro spécial — et unique — d’été, a annoncé le propriétaire de la marque, le journal français à inclinaison communiste l’Humanité. Hors série de 192 pages, ce rappel au bon souvenir du présent du chien comique et de ses gadgets à la solidité relative, va être tiré à 100 000 exemplaires, contenir un gadget, mais aussi « des rééditions et des créations nouvelles autour du personnage de Pif », a indiqué Olivier Chartrain, le rédacteur en chef de ce hors série sur les ondes de la radio française Europe 1. Né en 1950 dans les pages de l’Humanité, le personnage Pif le chien s’installe dans le magazine portant son nom en 1969 avec ses histoires et ses bandes dessinées. Il sera populaire auprès de la jeunesse francophone jusqu’au début des années 90. Le Devoir Sun Media de retour avec La Presse canadienne Toronto — Les journaux de Sun Media bénéficieront de nouveau du contenu du service de nouvelles de l’agence La Presse canadienne. Le président de La Presse canadienne, Malcolm Kirk, a déclaré que le retour comme clients des 33 journaux représentait un important jalon pour l’agence de presse nationale, qui offre des services dans les deux langues officielles. La Presse canadienne et Postmedia ont signé un contrat de quatre ans. La Presse canadienne minuit Le Téléjournal 18 h 06/18 Neuf artistes ou groupes québécois ou installés au Québec se retrouvent dans la longue liste des 40 nommés du prix de musique Polaris, qui récompense depuis dix ans le meilleur disque canadien sans égard aux ventes. LouisJean Cormier (Les grandes artères), The Barr Brothers (Sleeping Operator), Pierre Kwenders (Le dernier empereur Bantou), Braids (Deep in the Iris), Jean Leloup (À Paradis City), Milk & Bone (Little Mourning), Patrick Watson (Love Songs for Robots), Elizabeth Shepherd (The Signal), et Colin Stetson avec Sarah Neufeld (Never Were the Way She Was) ont obtenu une nomination. Parmi les autres artistes canadiens en lice, choisis par un jury de près de 200 journalistes de musique, blogueurs et animateurs, on note Caribou, Drake, Siskiyou, Viet Cong et Death From Above 1979. Le gagnant, qui sera dévoilé le 21 septembre, recevra une bourse de 50 000 $. En 2014, c’est la chanteuse Tanya Tagaq qui avait remporté les honneurs. Le Devoir minuit À LA TÉLÉ Nos choix ce soir RÉVÈLE LA RELÈVE Musique Plus reprend le flambeau qu’elle avait trop longtemps abandonné, celui de la découverte de la relève musicale d’ici. L’animateur Olivier Laveaux Robillard rencontre des artistes et groupes encore peu connus du grand public, qui abordent leurs influences, leur quotidien de musiciens émergents, et enregistrent une pièce pour un vinyle qui paraîtra à la fin de la saison. F.A.Q., Musique Plus, 20 h 30 ÉPOUSES TERRE À TERRE Inspirée d’un livre, cette nouvelle série raconte le changement de destin qu’ont connu les épouses des tout premiers astronautes américains qui ont participé au programme Mercury. The Astronaut Wives Club, ABC, 20 h NEURONES DE GÉNIE Ce documentaire se base sur les plus récentes recherches effectuées dans le monde sur les raisons physiques qui peuvent expliquer pourquoi certains ont des capacités musicales exceptionnelles, et d’autres, aucune… Dans la tête d’un virtuose, Explora, 22 h 05 Amélie Gaudreau CANAUX 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit Des squelettes Les pêcheurs / Prière de ne pas envoyer de Pénélope McQuade / Lise Dion Le Téléjournal Par ici l'été COMMISSAIR dans le placard La passion fleurs / Gilles Renaud , Stéphane Archambault. E BRUNETTI... 17h55 TVA Sucré Salé / Une minute pour gagner / Guy LE PRINCE ET MOI (2004) avec Luke Mably, Miranda TVA nouvelles 22h35 Sucré 23h05 Signé M 23h35 LE MASQUE DE ZORRO TVA nouvelles Claude Poirier Fieri Richardson, Julia Stiles. Salé (1998) Antonio Banderas. Les Subito texto Génial! / François Bellefeuille , Une pilule, une petite granule LE PARRAIN II (1974) avec Robert De Niro, Diane Keaton, Al Pacino. TQ Argonautes Adib Alkhalidey. Duo Un souper Merlin / La Princesse de Nashville / Les lendemains ne Les disciples / Délivrance Tic Tac Show / Opération Un gars le soir L'Instant Gagnant V presque parfait Nemeth chantent pas Anaïs Favron Séduction Le National RDI économie 24/60 Les grands reportages Le Téléjournal RDI économie Le National 24/60 Grands rep. RDI 17h50 Champi.. Journal FR Science/ fiction Terre et ciel Des racines et des ailes / Du Lot au Cantal Des camions et des hommes TV5 le journal 23h40 Thalassa TV5 Enchères Enchères Billy Billy Hantise E.T. E.T. Chroniques paranormales Transports Transports Docu-D D Design V.I.P. Le pro du patio Des rénos qui Idées grandeur On efface et on recommence Propriétaire et prospère Vendre ou rénover? Collection. Collection. Chic Shack VIE Top 10 Génération Millionnaire$ à tout prix Scandales à Hollywood Trop sexy! Souper parfait Souper parfait Top 10 MX 3 fantômes Big Bang 3 célibataires Code F. Filles fauchées New Girl Vie de banlieue Twisted / Le deuil Galaxie près Volé mes jeans Hors d'ondes VRAK.TV 3 fantômes 17h00 Le 5 à 7 Académie L'avant-match LCF Football / Argonauts de Toronto c. Alouettes de Montréal - Pré-saison (D) L'antichambre (D) Sports 30 Poker RDS Légendes L'encan Fous bolides Fous bolides Fous bolides Fous bolides Armes qui ont changé G.O.L.F. histoire Chasseurs HISTORIA Les a$ de la brocante La petite Patrie La petite Patrie Toi et moi Catherine Les demoiselles du swing Ruptures C.A. Enquêtes internes Visite libre ARTV Paresseux Méd ailleurs Sous-marins secrets L'histoire de notre zoo 22h05 Tête d'un virtuose Panique sur terre Pêche risque EXPLORA Une vie de mangouste Une femme exemplaire King & Maxwell La loi et l'ordre: Crimes sexuels Retour à Cedar Cove Retour à Cedar Cove Aidan Black SÉRIES+ C.S.I: Les experts HYP-GAGS Pia$$e Seuls et tout nu Étranges Étranges The Tomorrow People Le don / Un amour aveuglé Le Carol Classé XXX Les stupéfiants ZTÉLÉ Au coeur du cinéma québécois Recherche La bibliothèque de... Publications Archi branchés Rencontre Génération Y Science tourne Regard avenir Pouvoirs C. SAVOIR Encore plus Sur le pouce Échappée gourmande Folle escale / New York Devine où je vais? / Mauricie Benoit le Bienheureux Folle escale ÉVASION Croisières de rêve LeRanch/Miam! Wendy Flip Boum, canon Subito texto 24.7/#ONfr LA GRANDE SAUTERELLE (1967) Mireille Darc. CinéTFO/Öko Flip Boum, canon 24.7/#ONfr TFO 18h50 LE DOSSIER ODESSA (1974) avec Maximilian Schell, Jon Voight. LE DIABLE À 4 HEURES (1961) Spencer Tracy. 23h05 L'INÉVITABLE CATASTROPHE (1978) Cinépop Cinéma 18h05 SAVANNAH (V.F.) (2013) James Caviezel. RAGE (V.F.) (2014) Nicolas Cage. 21h40 PAULINE DÉTECTIVE (2012) 23h20 VICTOR YOUNG PEREZ (2013) SÉcran Victoria: Une reine, un empire Médicis Renaissance Victoria / L'aventure africaine Médicis Renaissance Faits divers le mag Les balayeuses d'Addis Abada Japon Planète La dictée PGL Montréalité Studio direct Open télé Le cahier Place des Arts Laboratoire MAtv Studio direct Champs libres Libre-service MATV 17h00 News Murdoch Mysteries Coronation St. The Nature of Things Balletlujah CBC News: The National CBCNews Blackstone / Suffer the Children CBC eTalk The Big Bang The Big Bang Odd Couple Mistresses / Gone Girl/ I'll Be Watching You CTV National News Montreal 0h05 Daily Sh. CTV (Mont.) CTV News Montreal Evening News Global National E.T. Canada Ent. Tonight Bones / The Geek in the Guck Rookie Blue / A Real Gentleman Elementary / Seed Money News Final E.T. Canada The Doctors GBL News at 6 World News Local 22 News Inside Edition Astronaut Wives Club / Launch Mistresses / Gone Girl/ I'll Be Watching You News at 11 23h35 Jimmy Kimmel Live ABC Channel 3 News at Six Evening News Ent. Tonight The Big Bang Odd Couple Mom Mike & Molly Elementary / Seed Money Ch 3 News 23h35 Hawaii Five-0 CBS Newschannel 5 NBC News Jeopardy! Wheel Fortune Dateline NBC Aquarius Hannibal / Secondo Newschannel 5 23h35 The Tonight Show NBC Resilient Ones Report From Washington Doctor Blake / Brotherly Love Secrets Underground Business Charlie Rose PBS (33) PBS NewsHour PBS NewsHour Secrets of Chatsworth Secrets of Selfridges Antiques Rd Scully World World News Charlie Rose PBS (57) News America Business 5e élément D'est en ouest Pense vite! Les sentiers Ma caravane au / Lac St-Jean Bienvenue à Whistler Jean Duceppe Pense vite! Jardin vu par... Goût du pays UNIS 17h55 Bill Maher: Live NIGHTINGALE (2015) David Oyelowo. Silicon Valley Game of Thrones My Tomorrow My Tomorrow Strike Back 23h50 True Blood HBO Les infiltrés / Secrets Les recrues de la 15e Mensonges / Pom Pom Girls Motel Bates Justifié / La caravane passe Le trône de fer AddikTV Les recrues de la 15e Le TVA sports Le TVA sports Baseball / N.Y. Mets vs Toronto TVA Sports Le TVA sports Le TVA sports LMB Baseball / Mets de New York c. Blue Jays de Toronto (D) SRC 06/18 Le Téléjournal 18 h 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit B 8 L E D E V O I R , L E J E U D I 1 8 J U I N 2 0 1 5 CULTURE SQUARE VIGER Les projets de la Ville de Montréal suscitent la grogne JÉRÔME DELGADO algré la grogne, la Ville M de Montréal va de l’avant avec le réaménagement du square V iger tel qu’elle le conçoit, en détruisant une partie du legs du sculpteur Charles Daudelin. Le responsable de la stratégie du centreville au comité exécutif de la Ville, Richard Bergeron, s’est montré ferme quant à l’avenir de l’œuvre Agora, tant lors de l’Assemblée du conseil municipal, lundi, qu’en séance d’information, mardi. « On a travaillé for t sur toutes sor tes d’hypothèses. On ne voit pas comment [l’Agora] ne pourrait pas être démolie. Et elle sera démolie », a-t-il répété devant la centaine de personnes présentes à la rencontre « d’information sur l’état d’avancement de nos travaux », comme il l’a définie lui-même. Au conseil municipal, le ton avait été similaire lorsqu’il a fallu défendre la décision de seulement sauvegarder et réparer la sculpture fontaine Mastodo, au coût de 2,6 millions. « Il n’y aura aucun recul quant à notre décision de démolir [l’Agora]. Ce que nous souhaitons, c’est que les héritiers de Charles Daudelin comprennent le sincère désir que nous avons d’honorer sa mémoire en faisant de Mastodo le point focal de ce quar tier de la santé qui va renaître », avait répondu Richard Bergeron aux questions de l’opposition. « Ce que je comprends, c’est que si vous avez un Picasso qui jure avec votre sofa, vous ne remplacez pas le sofa, vous prenez un copiste et vous regommez le Picasso pour qu’il aille avec votre sofa », avait alors riposté François Limoges, de Projet Montréal. Citron ou orange Le plan de l’équipe Coderre consiste à redessiner, à temps pour le 375 e de Montréal, les îlots du square V iger adjacents au Centre de recherche du CHUM. Aux yeux de Richard Bergeron, il urge de remédier à un problème vieux de 30 ans. Il a tenu à rappeler que le square Viger a reçu des mauvaises critiques dès son inauguration en 1984, dont un des prix Citron que distribuait autrefois l’organisme Sauvons Montréal. Or, le politicien a omis de signaler que la même association avait, en 2005, décer né au même site un prix Orange (une réussite), lorsque le centre d’ar tistes Dare-Dare l’animait. Richard Bergeron a profité de la soirée d’information pour inviter son auditoire à soumettre des propositions d’ici septembre. La nouvelle place découlera de cet « exercice de codesign » mené avec les citoyens, a-t-il insisté. Nombreux sont ceux qui croient que les dés sont pipés. La période de questions, mardi, a été dominée par ceux qui militent pour la sauvegarde du site, selon les témoignages recueillis par Le Devoir. « Il y a eu une fin de non-recevoir de la part de M. Bergeron. La grogne a monté, mais c’est resté civilisé, note Yannick Roberge, du bureau d’architectespaysagistes Claude Cormier et Associés. On a pour tant entendu des solutions positives, qui visaient la conservation [des deux œuvres de Daudelin] et amélioraient la sécurité et la mise en valeur du site. » Invitation acceptée Le Comité de sauvegarde de l’Agora, qui résume la soirée par l’intitulé « Réception houleuse du projet Bergeron », veut bien accepter l’invitation à soumettre des propositions. « Le Comité demande à la Ville de Montréal de rencontrer rapidement des interlocuteurs crédibles et compétents qui seront capables d’envisager l’avenir d’Agora de Daudelin autrement que sous les assauts des marteaux-piqueurs », lit-on dans le communiqué diffusé mercredi. À noter que le Musée national des beaux-arts du Québec, où sont conser vées les maquettes de Charles Daudelin, a exprimé son « soutien envers cette œuvre exceptionnelle ». Pour la conser vatrice de l’art contemporain (1950-2000), Ève-L yne Beaudr y, le square Viger abrite l’intégration urbanistique de Daudelin la plus aboutie. « On n’a jamais été interpellés par la Ville de Montréal, précisait-elle par téléphone au Devoir, mais si elle veut notre avis, elle aura notre entière collaboration. » Le Devoir SOURCE DARE-DARE Le centre Dare-Dare a dynamisé le square Viger entre 2004 et 2006. Un prix Orange lui avait été attribué à l’époque. Fini le « cube blanc » à Québec L’art dans l’espace public a la vie dure. Contemporaine de l’Agora de Charles Daudelin, menacée de destruction, la sculpture Dialogue avec l’histoire (1987), de l’artiste français Jean-Pierre Raynaud, a été démolie mercredi par la Ville de Québec. Le mauvais état de cette œuvre, connue comme « le cube blanc », a forcé l’administration municipale à la démanteler à coups de pelle mécanique. Des infiltrations d’eau avaient poussé la Ville à faire son évaluation en 2014. Le rapport du Centre de conservation du Québec, qui a révélé la présence d’algues, a été dévastateur pour ce monument vertical en marbre installé place de Paris. L’œuvre était en péril et constituait un danger public. Cadeau offert à Québec par la Ville de Paris, Dialogue avec l’histoire est de triste mémoire, tellement elle a suscité bien des controverses à l’époque de son dévoilement. L’opinion publique avait difficilement accepté cette esthétique purement géométrique dans un site chargé d’histoire. Il est probable que l’œuvre de Raynaud, artiste de réputation mondiale, soit reconstruite, mais pour l’instant, rien n’est assuré. Les coûts de l’exercice, évalués à 200 000 $, font hésiter les autorités. SOURCE FRANCOFOLIES Mariana Yegros dite La Yegros 27ES FRANCOFOLIES DE MONTRÉAL La Yegros, la nouvelle reine de la nu cumbia YVES BERNARD e Buenos Aires s’amène D Mariana Yegros, dite La Yegros, première artiste féminine qui émerge avec envergure de Zizek, le label portègne identifié à la nu cumbia argentine et à l’électro folklore latino-américain. De cette mouvance, elle est également la première à être distribuée inter nationalement et son disque Viene de mi est signé par EMI-France (Parlophone). Elle mélange la cumbia, le chamamé de sa région du Nord et beaucoup plus encore. De ses per for mances scéniques, tous s’entendent sur un point : la dame est flamboyante. Elle monte sur la scène des Spectacles multiculturels ce jeudi. La Yegros (prononcer à la manière argentine : « la chégrosss ») se présente : « J’ai étudié le chant lyrique au conservatoire de Morón où je suis née, dans le nord-est de l’Argentine. À un moment, j’ai eu une place avec De la Guardia, un groupe théâtral très alternatif qui travaille avec des musiciens. J’y ai trouvé un autre chemin. Les compositions des pièces étaient de King Coya, qui est devenu mon réalisateur. Il propose une vision très différente de ce qui est la musique folklorique. J’ai laissé le conservatoire, étudié les musiques indiennes et africaines, puis j’ai formé mon groupe, composé mes chansons et trouvé ma propre identité. » Vive la reine ! Viene de mi paraît en 2013. On proclame alors La Yegros « reina de la nu cumbia ». Certains af firment qu’elle est la première à faire sor tir le genre à l’extérieur des circuits habituels de l’électro tropical. Sa réputation devient graduellement plus inter nationale, même que le Boogat national lui propose une collaboration qui se concrétise dans Una Cita, la pièce la plus urbaine de son nouveau disque NeoReconquista. L’Argentine poursuit sa quête et un deuxième disque devrait paraître l’an prochain : un album dans la même veine que le premier avec quelques variantes. « Dans V iene de mi, il y avait plusieurs r ythmes latino-américains comme la cumbia, le chamamé et la milonga. Je pense que les pièces sont très dif férentes les unes des autres et les rythmes proviennent de dif férentes zones. Le chamamé vient de l’Argentine du Nord, du Paraguay et du Brésil. La cumbia est de Colombie, mais on l’écoutait beaucoup dans ma région de Misiones. Chaque pays latinoaméricain a sa façon de la transmettre. Je suis une Nos choix Les Hôtesses d’Hilaire Ce groupe néo-brunswickois fait en français une chanson rock qui vous mettra un sourire sur le visage. Sur scène, Les Hôtesses d’Hilaire ont une présence presque théâtrale, pas mal en raison du chanteur coloré Serge Brideau. À l’angle de Montigny et Clark, 20 h Vincent Vallières L’interprète d’On va s’aimer encore et de Café Lézard est un habitué de la place des Festivals. Mais il risque d’y avoir pas mal plus de monde aux FrancoFolies jeudi soir pour Vallières que cet hiver à Montréal en lumière! À la place des Festivals, 21 h Le Vent du Nord Dans plusieurs pays, on considère le Vent du Nord au même titre que les plus grands artistes trad de la planète, et le groupe peut remplir des salles de la taille du théâtre Maisonneuve, ou plus grandes encore. À l’Astral, 19h30 Philippe Papineau et Yves Bernard grande fan : c’est une musique joyeuse et puissante qui raconte la joie et la tristesse, mais on peut aussi l’utiliser comme forme de protesta. » L’urgence de vivre Viene de mi démarre avec la chanson-titre, une cumbia électrique assez douce avec un orgue minimaliste, le twang d’une guitare et l’accordéon qui apparaît. Une atmosphère vaguement rétro rappelle aussi la chicha pér uvienne. On poursuit avec des éléments de dub, puis un chamamé se fait entendre avec un son plus sale, roots, à la rythmique plus car rée. L’accordéon fait la mélodie et l’électro augmente en intensité. Ça reste mélodique, mais le chant transmet l’urgence de vivre. La Yegros invitera des rappeurs, mais elle chante avec eux. On trempera une milonga dans le hip-hop et le dub de reggae, on deviendra plus percussif, aérien, oriental même. On ira aussi vers un classique bolivien. Tout au long du parcours, on pense à l’éclatement de Cafe Tacuba, à l’urbanité électro de Bomba Esterio et à quelques autres grands créateurs du renouveau du continent latino. La Yegros s’amène en quatuor. Il sera intéressant de voir de quelle façon l’impor tance qu’elle accorde à l’aspect visuel sera traitée. « Je veux offrir la musique à travers les couleurs, les vêtements, les plumes et tout le matériel qui peut représenter ce que nous faisons musicalement. » Tout cela, dit avec exubérance. Collaborateur Le Devoir LES SPECTACLES MULTICULTURELS Lire aussi › Le compte rendu du spectacle des B.B., sur l’application tablette et le site Web du Devoir. Jeudi 18 juin à 18 h et 20 h. Renseignements : 1 855-FRANCOS, francofolies.com Présence autochtone dévoile sa programmation CAROLINE MONTPETIT ur un mur de la pièce, un miS roir brisé avec, au centre, un téléphone cellulaire qui projette des portraits d’ancêtres autochtones. L’installation fait partie de l’exposition La traversée / Ashutakusseu, de Michel Depatie, qui ouvrait ses portes mercredi à la Maison de la culture Frontenac. Le projet, qui vise par ailleurs à regrouper 30 000 autoportraits de membres des Premières Nations, fait partie de la programmation du Festival Présence autochtone, qui se tiendra en août, entre autres dans le Quartier des spectacles de Montréal. La traversée / Ashu-takusseu est le résultat d’une collaboration entre Michel Depatie et des autochtones de diverses communautés, à qui on a demandé de pr endr e leurs égopor traits. L’ar tiste veut ainsi ébranler et déconstruire « le regard colonisateur », parce que « les autochtones ont sur tout été vus tels que l’homme occidental souhaite s’en souvenir ». Les milliers d’images recueillies seront présentées dans des espaces publics urbains, dont, en grande première, durant le Festival Présence autochtone. Desjardins et Vollant À l’occasion du 25e anniversaire de l’événement, Richard Desjardins et Florent Vollant, qui ont permis l’envol du festival à ses tout premiers débuts, y reviennent avec un spectacle gratuit, le 30 juillet, à la place des Festivals. Desjardins y sera en trio guitare, contrebasse et voix, avec Claude Fradette et Karl Surprenant. Le lendemain, les artistes Moe Clark et Katia Makdissi-Warren présenteront le concert Trancestral, mettant en scène 22 artistes dans une expérience qu’on promet «extatique». Mais le Festival Présence autochtone est peut-être plus que tout un événement cinématographique. Au menu cette année, des films en provenance du Canada, mais aussi du Mexique, du Groenland, de Bolivie et de Nor vège. Mentionnons entre autres le documentaire Antigone, qui se penche sur Floyd Favel et sa troupe, qui joue l’adaptation d’une tragédie grecque dans une réserve amérindienne du nord de la Saskatchewan. Une foule d’activités veilleront à mettre en valeur le patrimoine et le savoir-faire autochtone de diverses manières. Le Devoir