POVERTY IS NOT JUST ABOUT INCOME

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POVERTY IS NOT JUST ABOUT INCOME
La pauvreté n’est pas qu’une affaire de revenu
– Il s’agit aussi d’une question d’actifs
Notes pour une présentation à la conférence « Investing in Self-Sufficiency:
Moving the Asset-Building Agenda Forward in B.C. », Coquitlam (ColombieBritannique), les 21 et 22 octobre 2004
Cynthia Williams
Agrégée de recherche principale
aux RCRPP
Introduction
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C’est un plaisir pour moi que de participer à cette plénière à l’heure du déjeuner. Je
tiens à féliciter les organisateurs de la conférence et, notamment, le Social and
Enterprise Development Innovations (SEDI), pour le leadership qu’ils apportent à
l’examen des approches fondées sur les actifs au Canada.
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Le titre de cette session m’a semblé très attrayant : « La pauvreté n’est pas qu’une
affaire de revenu – Il s’agit aussi d’une question d’actifs ».
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Dans les faits, il est exact que nous considérons la pauvreté à peu près
exclusivement en termes de revenu – revenu disponible, revenu ponctuel, revenu
au moment présent.
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La prémisse selon laquelle la pauvreté a trait au revenu actuel a véritablement
imprégné nos réflexions sur les politiques dans ce domaine.
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Nos mesures de la pauvreté sont le reflet de cette façon de penser : le seuil
de faible revenu permet de calculer l’argent dont un ménage familial a
besoin; la mesure fondée sur un panier de consommation permet de
calculer l’argent qui entre et qui sort, ainsi que ce qu’il reste après avoir
acquis et payés les biens et les services essentiels.
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○
Et la majorité de nos interventions en matière de politique sont aussi le
reflet de cette approche : il est acceptable qu’un élément majeur de la
politique de lutte contre la pauvreté soit axé sur le soutien du revenu, mais
nous savons sans doute que le soutien du revenu à lui seul, même s’il
permet de rendre le revenu égal ou supérieur aux seuils de faible revenu,
n’est pas une stratégie de lutte contre la pauvreté qui fonctionne pour tout
le monde.
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Il y a quelque chose d’insuffisant en soi qui se rattache à une approche fondée sur le
soutien du revenu.
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L’approche fondée sur les actifs, en tant qu’élément complémentaire à l’accent mis
sur le revenu, offre une avenue plus prometteuse pour considérer la pauvreté et
prendre des mesures pour la combattre.
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Permettez-moi de présenter trois raisons pour lesquelles j’estime qu’il en est ainsi.
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Premièrement, l’approche fondée sur les actifs possède une valeur éducative – elle
permet à tous les Canadiens de mieux comprendre ce qui maintient certains individus
et certains groupes dans un état persistant de pauvreté, tandis que d’autres gens, dans
la même classe de revenu, font preuve de plus de résilience.
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Deuxièmement, la notion d’une accumulation d’actifs au fil du temps favorise le
recours à une optique de durée de vie dans le contexte de la politique sociale. Nous
savons que la pauvreté est quelque chose qui est souvent associée à des points de
transition, et une approche fondée sur les actifs nous aide à comprendre cette
situation et à planifier en conséquence.
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Troisièmement, l’approche fondée sur les actifs constitue un outil puissant pour
s’attaquer à l’un des pièges de la pauvreté le plus incisif et le plus tenace, qui se
manifeste sous la forme d’une absence d’espoir et d’optimisme à l’égard d’un avenir
meilleur.
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Permettez-moi de préciser brièvement ma pensée sur chacun de ces avantages.
1. S’attaquer à la persistance de la pauvreté parmi les groupes à risque
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L’accent mis sur les actifs nous encourage à considérer de quelle façon l’absence
d’actifs contribue à emprisonner les gens dans la pauvreté. Ceci permet de faire une
importante percée dans la politique de lutte contre la pauvreté.
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Il ne s’agit pas uniquement d’actifs ou d’avoirs financiers. Nous devons réaliser que
le capital humain, le capital social, le logement et d’autres formes de capital physique
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sont tous des actifs qui peuvent être accumulés, mis en réserve et monnayés en temps
opportuns.
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Cette optique est particulièrement utile lorsqu’on considère les personnes qui risquent
d’être victimes de la pauvreté d’une façon persistante – les personnes pour lesquelles
un soutien financier ponctuel ne tient tout simplement pas compte de tous les
obstacles majeurs à la participation et, parfois, ne représente pas pour elles l’obstacle
majeur à la richesse. Statistique Canada a identifié cinq groupes qui risquent de faire
face à la pauvreté d’une façon tenace : des immigrants nouvellement arrivés au pays,
des Canadiens d’origine autochtone, des personnes handicapées, des parents seuls et
des personnes seules de plus de 45 ans.
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Nous savons que le recours à des politiques de soutien ponctuel du revenu – même si
le niveau de soutien est suffisant pour répondre aux besoins quotidiens des gens – ne
permettra tout simplement pas à ces groupes d’échapper aux risques de la pauvreté.
C’est l’absence d’autres actifs et d’autres ressources qui est à l’origine du problème.
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Une approche axée sur les actifs oblige les responsables des politiques à envisager de
faire des investissements dans le capital humain et le capital social qui sont des actifs
tellement essentiels pour briser le cercle vicieux de la pauvreté – les aptitudes
nécessaires à la vie quotidienne, les aptitudes en matière de participation, un
sentiment d’appartenance culturelle, la ressource de la résilience personnelle.
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Pour ce faire, il faut s’assurer que ceux d’entre nous qui préconisons une approche
fondée sur les actifs ne limitent pas leur propre notion d’actifs à des avoirs financiers
comme l’épargne. Si nous pouvons nous entendre pour procéder ainsi, nous
parviendrons à concevoir un outil doublement efficace dans la lutte contre la
pauvreté.
2.
L’optique de la durée de vie
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Un deuxième apport important d’une approche fondée sur les actifs aux réflexions
concernant la pauvreté est le fait qu’elle nous incite à considérer les gens sur
l’ensemble de leur durée de vie – l’accumulation d’actifs pendant certaines étapes de
la vie et leur consommation par la suite.
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Les économistes désignent ce phénomène comme étant l’effet de « nivellement » ou
de « lissage » que les actifs peuvent exercer, et il s’agit d’un effet particulièrement
apprécié au moment des points de transition dans la vie d’une personne, comme le
début des études postsecondaires, l’installation dans une maison pour la première
fois, la naissance d’un premier enfant ou la perte d’un partenaire.
○ L’approche fondée sur les actifs repose sur une optique de durée de vie et, à mon
avis, cette particularité permet d’ouvrir de nouveaux horizons dans le contexte de
réflexions sur la politique sociale.
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Pensons aux progrès accomplis dans le domaine des enjeux relatifs aux enfants :
Après plus d’une décennie d’efforts incessants par ses défenseurs, les Canadiens
comprennent et appuient la notion d’investissements dans le développement de la
petite enfance, qu’ils considèrent précisément dans cette optique – comme étant des
« investissements » à partir desquels les enfants et la société pourront retirer des
avantages dans les années subséquentes.
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Une approche fondée sur les actifs dans le contexte de la lutte à la pauvreté s’inscrit
dans la même ligne de pensée – en permettant à des personnes vulnérables
d’accumuler des actifs qu’elles pourront utiliser en temps opportuns pour réduire leur
vulnérabilité et leur donner la possibilité de devenir des membres qui contribuent
davantage à la collectivité.
3. S’attaquer à la culture de la pauvreté
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La troisième possibilité à laquelle l’approche fondée sur les actifs ouvre la voie dans
le contexte de la lutte contre la pauvreté en est une que plusieurs commentateurs ont
déjà relevée – à savoir un sentiment plus profond d’estime de soi, d’autonomie et de
confiance, qui accompagne l’accumulation et la possession d’actifs.
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Dans nos sociétés fondées sur l’économie de marché, cette observation s’applique
tout spécialement aux avoirs financiers. Mais elle s’applique aussi aux autres types
d’actifs sous forme de capital humain, social et physique, auxquels j’ai fait référence
plus tôt, comme la langue pour les nouveaux immigrants, l’appartenance culturelle
pour les Autochtones qui vivent en milieux urbains et le fauteuil roulant pour la
personne handicapée.
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Où sont les preuves qui indiquent qu’il est possible de faire échec à une culture de la
pauvreté ???
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Nous en avons des preuves tangibles – par exemple, les régimes enregistrés
d’épargne-logement qui permettent à de nombreux jeunes gens d’acquérir leur
première maison; et les résultats préliminaires du projet expérimental du SEDI sur
l’apprentissage de l’épargne qui indiquent, entre autres, que les prestataires de l’aide
sociale réussissent à épargner davantage.
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Mais, à mon avis, une preuve encore plus satisfaisante est celle que l’on trouve dans
les dernières pages du numéro du printemps du bulletin d’information du SEDI. Il
s’agit du cas de Sheryl et James, Caroline, Julie et Archana – tous des exemples de
réussite, qui font part de leur expérience en indiquant de quelle façon la participation
à des projets fondés sur les actifs du SEDI leur a permis de prendre une nouvelle
orientation dans la vie.
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De quelles meilleures preuves avons-nous besoin ?
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Permettez-moi de laisser le dernier mot à Julie – une participante au programme
LearnSave de Fredericton : « LearnSave va m’aider à enseigner à mon fils qu’on peut
réaliser ses rêves. […] Ce programme m’aide à changer ma vie pour le mieux et pour
toujours ».
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Merci de m’avoir invité à faire part de mes vues sur ces questions.
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