TABAC : LE TRAFIC ILLICITE CONTINUE DE PROSPERER A LA

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TABAC : LE TRAFIC ILLICITE CONTINUE DE PROSPERER A LA
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
09 mars 2015
TABAC : LE TRAFIC ILLICITE CONTINUE DE
PROSPERER A LA FRONTIERE ESPAGNOLE
Quelle évolution si le paquet neutre était voté ?
Alors que l’Assemblée nationale étudiera, courant avril, le projet de loi de
Santé publique qui vise notamment à instaurer les paquets de cigarettes
génériques, Seita publie les chiffres 2014 du trafic illicite de tabac en France.
Au cours de l’année passée, ce sont près de 16 milliards de cigarettes qui ont
été achetées en dehors du réseau légal des buralistes. Un rapport
parlementaire1 avait d’ailleurs déjà évalué la perte fiscale pour l’Etat français
à 2,6 milliards d’euros en 2011. Face à ces chiffres alarmants, l’entreprise
souhaite rappeler l’inefficacité des paquets génériques et leurs conséquences
sur l’explosion du trafic illicite.
Dans les départements limitrophes de l’Espagne, plus de 40% du tabac
consommé est acheté hors de France.
Le fait d’aller acheter son tabac au-delà des Pyrénées est devenu une véritable
habitude de consommation, qui s’installe de manière durable. Dans les zones
frontalières de l’Espagne, 2 paquets de cigarettes sur 5 (soit 39,3%) et 1 paquet sur
2 de tabac à rouler (soit 47,3%) ne sont pas achetés au sein du réseau légal des
buralistes français.
Les prix2 particulièrement faibles en Espagne (4,80€) et en Andorre (3,40€) attirent
de très nombreux Français qui n’hésitent plus à parcourir plusieurs centaines de
kilomètres pour acheter leur tabac à bas coût. Avec 1,84 milliard de cigarettes en
provenance d’Espagne pour la seule année 2014, ces volumes massifs ne peuvent
plus seulement être considérés comme des achats transfrontaliers légaux et locaux.
C’est aujourd’hui un trafic organisé qui génère un véritable problème national : 63%
de ces paquets de cigarettes sont en effet consommés ailleurs dans l’Hexagone, en
dehors-même des régions frontalières.
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Rapport parlementaire de Jean-­‐Marie Binetruy, Jean-­‐Louis Dumont et Thierry Lazaro en 2011 Prix observés en janvier 2015 pour un paquet de vingt cigarettes – source ITMAC @seita_officiel
COMMUNIQUE DE PRESSE / P. 2
Comparé aux autres régions frontalières, le Sud-Ouest est celle qui détient
le plus fort taux de paquets de cigarettes issu du trafic illicite.
Ce phénomène s’explique par la forte concurrence exercée, sur les prix du tabac, par
l’Espagne et l’Andorre.
Les autres frontières françaises ne sont pas en reste, les chiffres du trafic illicite sont
le reflet d’autres phénomènes :
-
Le Nord3 est la frontière la plus sensible aux achats transfrontaliers,
notamment pour le tabac à rouler. Dans cette région, ayant une forte habitude
du tubage, 70,9% des pots ne sont pas achetés chez les buralistes français.
Seuls 3 fumeurs sur 10 achètent encore leur tabac à rouler en France car les prix
y sont bien moins compétitifs qu’en Belgique. En revanche, et contrairement à la
frontière espagnole, les produits du tabac en provenance de Belgique restent
consommés localement dans les départements situés à la frontière Belux.
-
Dans l’Est4 de la France, près de 40% du tabac consommé est issu
d’achats transfrontaliers : 27,4% des paquets de cigarettes (soit 1 paquet
sur 4) et 49,8% des paquets de tabac à rouler (soit 1 paquet sur 2) ne sont plus
vendus chez les buralistes français.
-
Le Sud-Est5 est la frontière la plus sensible à la contrebande et à la
contrefaçon. Les chiffres globaux du trafic sont certes inférieurs à la moyenne
nationale mais la zone a la particularité d’être un des principaux points d’entrée
pour la contrebande et la contrefaçon. On y observe notamment un afflux
exponentiel de cigarettes provenant d’Algérie, qui ont plus que doublé en 2013
selon le dernier rapport KPMG6. A Marseille, une brigade spécialisée dans la
traque des ventes à la « sauvette » a d’ailleurs été créée courant janvier afin de
lutter contre le commerce illégal du tabac.
Produits du tabac achetés en dehors
du réseau des buralistes en 2014
Cigarettes
Tabac à
rouler et
à tuber
Moyenne
nationale
Nord
Est
Sud-Est
Sud-Ouest
16,7%
36,1%
27,4%
16,4%
39,3%
1 paquet sur 6
2 paquets sur 5
1 paquet sur 4
1 paquet sur 6
2 paquets sur 5
27,6%
70,9%
49,8%
19,3%
47,3%
1 paquet sur 4
7 paquets sur 10
1 paquet sur 2
1 paquet sur 5
1 paquet sur 2
3
Ici, le « Nord » fait référence aux régions : Nord-­‐Pas-­‐de-­‐Calais, Champagne-­‐Ardenne et Lorraine Ici, l’ « Est » fait référence aux régions : Alsace et Franche-­‐Comté 5
Ici, le Sud-­‐est fait référence à la région Provence Alpes Côte d’Azur 6
Rapport publié en juin 2014 (chiffres de l’année 2013) 4
@seita_officiel
COMMUNIQUE DE PRESSE / P. 3
Une situation qui risque encore de s’aggraver avec le paquet générique. La filière tabac française est fragilisée depuis plusieurs années par la concurrence
déloyale à ses frontières, le développement des achats sur Internet, et l’amplification
des phénomènes de contrebande et de contrefaçon. Au cœur d’une économie
fortement mondialisée, il est important de rappeler que toute décision politique a un
impact concret en termes économiques et sociaux sur l’ensemble de la filière. Près
de 7 000 buralistes, principalement transfrontaliers, ont ainsi été contraints de
mettre la clé sous la porte depuis 2003, ce qui représente environ 18 000 emplois
détruits. Dans les départements limitrophes de l’Espagne, ce sont près de 500
bureaux de tabac qui sont concernés par ces fermetures depuis 2003. Et cette
situation ne va certainement pas s’améliorer avec l’arrivée des paquets neutres. La
mesure, qui sera mise en place en France et pas en Espagne, risque d’éloigner un
peu plus le consommateur du réseau légal des buralistes.
Encore plus faciles à imiter, les paquets génériques faciliteront, par ailleurs, la tâche
des contrefacteurs et favoriseront le développement de la contrebande et de la
contrefaçon. Les Français ont bien conscience de cette menace. Selon un sondage
Ipsos7, 79% des personnes interrogées pensent que les paquets neutres vont
accroître le marché de la contrefaçon « parce qu'ils seront plus faciles à copier ». Et
la réalité du terrain va dans ce sens. En Australie, premier pays à avoir mis en place
le paquet neutre il y a deux ans, le commerce illicite a bondi de 25 %8 entre 2012 et
mi-2014 malgré sa situation d’île-continent ! Il est d’ailleurs symptomatique de noter
que les premiers paquets neutres contrefaits ont récemment fait leur apparition dans
le pays...
Quant à la France, elle n’est pas épargnée par le développement du marché illicite :
alors que les ventes légales des produits du tabac diminuent régulièrement depuis
plusieurs années, la prévalence tabagique demeure stable. Ainsi, en 2014, le marché
des cigarettes a accusé un recul de 5,3% quand, dans le même temps, le nombre de
fumeurs est resté inchangé, autour de 16 millions de Français.
Pour Eric Sensi, directeur des affaires corporate de Seita : « Le gouvernement mène
une politique incohérente. D’un côté, il annonce vouloir lutter contre le marché
parallèle et de l’autre il s’entête à vouloir instaurer une mesure qui aura pour seule
conséquence de faire exploser le trafic illicite. L’Etat défendrait-il les intérêts des
contrebandiers et contrefacteurs ? Le paquet neutre pose question... »
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Publié en octobre 2012, pour le magazine Le Losange D’après une étude KPMG 8 @seita_officiel
COMMUNIQUE DE PRESSE / P. 4
A propos de Seita
En France, Seita est le second acteur du marché grâce à une gamme complète de
produits – cigarettes, cigares, tabacs et papiers à rouler. Ses marques phares sont News,
JPS et Gauloises Blondes. Depuis 2015, la société commercialise également des produits
de vapotage.
Seita est la filiale française du groupe Imperial Tobacco. N°4 mondial du tabac, Imperial
Tobacco possède une répartition géographique équilibrée de ses activités dans 160 pays.
Son portefeuille de marques unique lui permet de proposer aux consommateurs des
produits du tabac de grande qualité dans toutes les catégories de segment. Imperial
Tobacco emploie 37 000 personnes dans le monde.
A propos de l’enquête
Etude menée en ligne de mars à septembre 2014 auprès d’un échantillon représentatif de
la population française métropolitaine majeure et comprenant 19 718 interviewés.
@seita_officiel