Les gardiens de la tradition
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Les gardiens de la tradition
loisirs les informations de l’art de vivre Patrimoine Les gardiens de la tradition Avec son imposant chapeau à poils et sa canne à pommeau, le tambour-major est sans conteste le personnage le plus en vue du carnaval. Véritable maître de cérémonie, il décide de tout et donne le tempo à la bande. Q 26 uel carnavaleux n’a jamais un jour rêvé d’enfiler le prestigieux uniforme de grenadier du premier Empire et de se retrouver à la tête d’une cohorte de masques déchaînés ? C’est pour beaucoup une consécration et l’assurance d’entrer dans la légende. Admirés pour leur ardeur, leur prestance et leur haute stature, les tambours-majors occupent en effet une fonction hautement honorifique qui n’en reste pas moins lourde de responsabilités. En tant que carnavaleux et spécialistes, ils participent à l’établissement de l’itinéraire de la bande, choisissent les musiciens en partenariat avec les organisateurs et veillent le jour J à faire respecter les horaires et un semblant de discipline au sein du cortège. Véritables chefs d’orchestre de la bande, ils commandent les fifres et les tambours qui le suivent. Mais surtout, c’est à eux que revient l’immense privilège de déclencher les cha- Carnet de bals huts aux endroits définis préalablement. Mais depuis quand ces hommes règnent-ils ainsi sur le carnaval? « Pintje Bier », le premier des tambours-majors Tof le Grand, à la tête de la bande de Rosendaël. Impossible de le savoir avec précision. Certains spécialistes avancent l’hypothèse que ces carnavaleux ont pris la succession des tambours-majors officiels de la garde nationale, lesquels dirigeaient les fifres et les cornemuses lors des sorties du Reuze au début du XIXe siècle. D’autres pensent au contraire que ces individus n’avaient qu’un seul objectif : parodier les soldats de Napoléon Ier. Mais quoi Samedi 26 janvier ✱ Nuit de l’Escadre organisée par les Corsaires. Samedi 12 janvier ✱ Bal du Chat noir organisé par le Comité des Quat’z’arts. ✱ Nuit de l’Oncle Cô Samedi 19 janvier ✱ Bal des Kakernesches organisé par les Kakernesches. Dimanche 3 février ✱ Nuit des Acharnés organisée par les Acharnés. qu’il en soit, les premières traces écrites faisant référence à un tel personnage datent du milieu du XIXe siècle. À cette époque, « la musique était conduite par le tambour-major Pintje Bier, alors une célébrité dunkerquoise très populaire », précise Émile Debacker, historien local et ancien président de la Société dunkerquoise, dans un texte consacré à la bande des pêcheurs de Dunkerque Mercredi 6 février ✱ Bal enfantin des Chevaliers organisé par les Chevaliers du siècle. vers 1850. Puis plus rien, à l’exception de quelques dessins de Jacques Dumont représentant des hommes en uniforme dans les années 1860. Cô-Genièvre ou l’Oncle Cô ? Il faudra dès lors attendre la renaissance du carnaval au lendemain de la guerre de 1870 pour que les renseignements affluent sur les nouveaux tambours-majors. En 1872, la vissherbende est ainsi ressuscitée par Jean- organisé par l’harmonie-batterie de Malo-les-Bains et les sapeurspompiers volontaires. Suivez les bandes Samedi 16 février ✱ Bal du Sporting organisé par le Sporting. ✱ Bande de Mardyck XXe Samedi 2 février organisée par les P’tits Louis. Dunkerque Magazine - N°182 - Janvier 2008 Samedi 9 février ✱ Bal des Gigolos et Gigolettes organisé par la Jeune France. Dimanche 10 février ✱ Bal de la Violette Samedi 23 février ✱ Bal du Printemps organisé par les Snustreraer. Samedi 26 janvier Rassemblement devant le café « Au Retour de la Plage », rue de la Mer, départ à 16 h. François Marchel alias Cô-Genièvre, un amuseur public qui prend la tête d’une centaine de masques, habillé en Gilles et armé d’un manche à balai. Carnavaleux invétéré, il resta à son poste jusqu’en 1910 et dirigea trente-neuf bandes, un record qui n’a encore jamais été égalé. De nos jours circule d’ailleurs l’idée que Cô-Genièvre pourrait être le personnage central de la célèbre chanson reprise en chœur par tous les carnavaleux : « Donne un zo à ton oncle Cô qui ✱ Bande des pêcheurs de la Basse Ville Samedi 2 février Rassemblement rue de la Paix, départ à 15 h. ✱ Bande des pêcheurs de Dunkerque Dimanche 3 février Rassemblement rue Saint-Matthieu, départ à 15 h. r’vient d’Islande. » Légende ou réalité ? Toujours est-il qu’il est le premier des tambours-majors à avoir obtenu le surnom de Cô, diminutif de François. Depuis, tous les tambours-majors de la bande de Dunkerque portent ce nom agrémenté d’un complément pour le moins évocateur: Cô-Gnac, Cô-Pinard, CôSchnick (boire beaucoup), Cô-Trois-Six (un alcool de betterave), Cô-Schlock (un fond de verre), Cô-Pinard II et enfin Cô-Schlock II ! ✱ Bande de la Citadelle Lundi 4 février Rassemblement quai du Risban, départ à 16h. ✱ Bande de Rosendaël Mardi 5 février Rassemblement place des Martyrs de la Résistance, départ à 15 h. ✱ Bande de Petite Synthe Samedi 9 février Rassemblement devant la maison de quartier du Pont Loby, départ à 15 h. ✱ Bande de Malo-les-Bains Dimanche 10 février Rassemblement place Ferdinand Schipman, départ à 15 h. Dunkerque Magazine - N°182 - Janvier 2008 27 loisirs La légende du carnaval Le 3 mai 1988 disparaissait Jean Minne alias Cô-Pinard II, le plus célèbre et le plus populaire des tambours-majors dunkerquois. Personnage truculent à l’accent inimitable, Jean Minne symbolisa à lui seul tout l’esprit du carnaval durant vingt-huit ans, de 1960 à 1988. « Ce jour est le plus beau de toute ma vie », avait-il déclaré au matin de sa première bande en tant que tambour-major. Sapeur-pompier professionnel, celui qu’on appelait Eul’Cô aimait les gens et la fête. Déjà immortalisé par une mosaïque de Xavier Degans décorant l’hôtel communautaire, le Cô est entré dans la légende en 1992 lorsque la Ville baptisa une rue de la Citadelle « rue du Tambour-Major Cô-Pinard II ». Pour beaucoup, cette rue est devenue un lieu de recueillement. Chaque année depuis 2001, la bande de la Citadelle y fait d’ailleurs une halte symbolique et tous les carnavaleux reprennent en chœur l’hommage à Cô-Pinard, une chanson très émouvante écrite par les Prout. Le sav iez-vous ? Des carnavaleux corsaires Le carnaval a de tout Un Reuze à l’origine de Dunkerque Les gardes impériaux du carnaval 28 En 1878, un chroniqueur local note que Cô-Genièvre a abandonné son costume de Gilles au profit d’une veste de mobile et d’un shako de douanier. Une tenue qu’il remplace trois ans plus tard par celle des chasseurs à cheval en drap vert, avant d’opter pour une capote de sergent-major et un shako à plume. Des changements de déguisement qui tendent à prouver qu’à cette époque les tambours-majors Cô-Schlock II, tambour-major de Dunkerque. n’avaient pas encore adopté le costume de grenadier du premier Empire, le fut lancée par Snustre (Léon Bailly) en un uniforme que portaient pourtant déjà ha- 1956… Aujourd’hui, le territoire de l’agglobituellement les personnages guidant les mération dunkerquoise compte dix-neuf tambours, les fifres et les cornemuses dans tambours-majors dont Co-Schlock II (Jacky la première moitié du XIXe siècle. D’après Hennebert) à Dunkerque, Goliath VII certaines sources, il semblerait que ce soit (Roger Turckx) à Malo-les-Bains, Snustre Goliath Ier, de son vrai nom François-Louis VIII (Michel Vanbaelinghem) à PetiteDaems, premier tambour-major de la bande Synthe et Tof le Grand (Christophe Merten) de la Violette (Malo-les-Bains), qui aurait à Rosendaël. Une grande famille dont les relancé cette coutume en 1895. Cô- membres se retrouvent quatre à cinq fois par Genièvre l’aurait alors imité, suivi en cela an au sein de la confrérie des tambourspar les tambours-majors des villes voisines. majors fondée en 1991, pour assurer la promotion du carnaval et préserver les tradiÀ chaque bande son tambour-major tions et les coutumes locales. ◆ Car peu à peu, chaque commune, chaque quartier, voulut avoir sa propre bande et son Sources : tambour-major. Cô-Casse inaugura ainsi la Archives municipales. première bande de Rosendaël en 1913. Le Stéphane Verstaevel-Magnier, « L’Cô, Petites Grand Charles (Charles Janssens) défila histoires des tambours-majors de la bande avec les carnavaleux de Coudekerque- des Pêcheurs ». Branche en 1922 et Zoeteckoucke (Noël Jean Denise et Jean-Charles Bayon, Duvet) avec ceux de Saint-Pol-sur-Mer en « Dunkerque en carnaval ». 1925. Quant à la bande de Petite-Synthe, elDunkerque Magazine - N°182 - Janvier 2008 Le carnaval, fête mobile père, dernier grand corsaire dunkerquois, embarque avec ses quatre-vingts hommes d’équipage à bord du « Furet », une lougre de quatre canons, dans le but de s’adonner à son activité favorite: la guerre de course. Dans la matinée, ils se trouvent au large de Douvres lorsque soudain se profile à l’horizon un brick anglais lourdement chargé. Gaspard Malo demande alors à ses hommes d’enfiler leurs déguisements et de danser sur le pont en chantant quelques airs populaires. Au loin, les marins anglais admirent le spectacle sans se douter du danger qui les guette. Les deux navires se rapprochent et une fois bord à bord, le capitaine dunkerquois lance ses hommes à l’abordage. Surpris, l’équipage anglais se rendra sans même combattre. elon la légende, Dunkerque aurait été fondée par un chef viking du nom d’Allowyn. Après avoir pillé et saccagé Mardyck, le barbare scandinave et ses hommes, que les populations locales qualifiaient de reuzes (les géants en flamand) à cause de leur imposante stature, décident de s’en prendre au hameau voisin. À la descente de son drakkar, Allowyn est victime d’une mauvaise chute et se blesse grièvement avec son épée. Il est aussitôt capturé par les pêcheurs qui peuvent ainsi se venger. Mais saint Éloi, alors en visite dans le secteur, prend le prisonnier sous sa protection, le soigne puis le baptise. Le saint évêque parvient même à lui faire épouser une jeune fille de la région. À la sortie de l’église, le guerrier aurait déclaré : « Que ceux qui savent tailler le bois, travailler la pierre, forger le fer et labourer la terre me suivent. Nous allons construire dans les dunes la plus belle des forteresses jamais édifiées pour la paix et la sécurité de ses habitants. » Dunkerque était née. C’est pour rendre hommage au père fondateur de leur cité que les Dunkerquois fabriquèrent donc vers 1550 un mannequin d’osier et de toile à qui on donna le nom de « Reuze ». ◆ S temps donné lieu à des histoires invraisemblables. En voici une particulièrement surprenante qui s’est déroulée en 1808. Dans la nuit du mardi gras, une fois les festivités terminées, Gaspard Malo réparez vos costumes, chapeaux et autres berguenaeres, le carnaval 2008 démarre dès le mois de janvier. Le premier bal, celui du Chat noir, se déroulera en effet au Kursaal le 12 janvier, tandis que la bande de Mardyck sortira le 26 janvier. Des dates précoces qui ne sont pas choisies au hasard ou selon le bon vouloir des uns ou des autres. Bien au contraire, le calendrier carnavalesque est régi par des règles très strictes. Il est basé sur la date du Mardi gras, elle-même fonction de la fête mobile de P Pâques qui depuis le concile de Nicée en 325 de notre ère est célébrée le premier dimanche suivant la première pleine lune de printemps, soit entre le 22 mars et le 25 avril. Or, cette année, Pâques sera fêtée le 23 mars et Mardi gras, 47 jours plus tôt, le 5 février. Dès lors, il est facile d’établir le programme officiel du carnaval. Traditionnellement organisée le dimanche qui précède Mardi gras, la bande de Dunkerque se tiendra le 3 février et ainsi de suite. Alors tous à vos cletches ! ◆ Les « pépins » des carnavaleux ccessoires typiques des carnavaleux, les berguenaeres (parapluies en flamand) sont attestés dans les bandes depuis le milieu du XIXe siècle. Selon certains, l’origine de cette tradition remonterait à 1847. Cette année-là, lorsque vint le jour du défilé, le temps était si mauvais que le maire, à la demande des masques ou plutôt des loueurs de costumes, aurait reporté la fête d’une semaine. Le dimanche suivant, la A météo ne s’étant pas améliorée, les carnavaleux auraient défilé munis de leur parapluie. Cette hypothèse est toutefois fortement contestée par quelques spécialistes arguant que ce deuxième dimanche fut particulièrement ensoleillé. Pour eux, les masques ont adopté cet objet pour se moquer des paysans venus regarder la bande munis de leur inséparable pépin. Cette dernière explication est aujourd’hui la plus communément admise. Tenus à bout de bras, ces berguenaeres étaient à l’origine de simples parapluies dont on avait équipé les baleines de bouchons de liège. Par mesure de sécurité, ils furent fixés au bout de longs manches au début du XXe siècle. Un temps délaissés, ils sont remis à la mode par les sociétés carnavalesques dans les années 1950. Aujourd’hui, ils ont de nouveau tendance à disparaître au profit des plumeaux plus légers, plus maniables et moins dangereux. ◆ Dunkerque Magazine - N°182 - Janvier 2008 29 loisirs Les artisans de l’eau Omniprésentes sur les voies navigables du nord de la France, les péniches accompagnent depuis plus de huit siècles le développement portuaire et économique de Dunkerque. Récit d’une aventure à la fois humaine et technique. vec près de deux millions de tonnes de marchandises transbordées chaque année, Dunkerque reste le premier port fluvial de la région. Cette place, la cité de Jean Bart la doit en grande partie à son port maritime (le troisième de France par le trafic global), à son puissant pôle industriel, mais aussi et surtout à tous ces mariniers qui depuis des générations approvisionnent les usines en matières premières et acheminent denrées alimentaires et autres pondéreux fraîchement débarqués des cargos vers l’intérieur du pays. Tout commence au XIIe siècle lorsque les comtes de Flandre encouragent l’aménagement des rivières et l’ouverture de nouvelles voies navigables afin de faciliter le transport fluvial. Creusé dans un ancien bras du delta du fleuve l’Aa, le « Haven Dijck » (le canal de Bergues) permet alors au port de Dunkerque d’entrer en communication avec son hinterland. Opération de déchargement au Port. Péniches amarrées face aux Bains dunkerquois. A 30 Le monopole des bélandres dunkerquoises La batellerie prend immédiatement son essor et en 1566 c’est la consécration. Les mariniers dunkerquois sont autorisés à se regrouper au sein d’une corporation, obtenant même des magistrats locaux un véritable monopole de transport. Équipés de solides péniches voilées qu’on appelle localement bélandres, ces artisans de l’eau fréquentent les canaux mais n’hésitent pas à s’aventurer dans le port, voire même en haute mer. Car Dunkerque Magazine - N°182 - Janvier 2008 Après plusieurs décennies de crise, le transport fluvial revient sur le devant de la scène. ces hommes sont avant tout d’excellents marins à qui la ville confie la délicate mission de porter secours aux navires échoués afin de récupérer leur précieuse cargaison. Huit embarcations se tiennent prêtes à appareiller au moindre problème, de jour comme de nuit. Vers 1685, la flotte dunkerquoise se compose d’une centaine de bateaux dont une dizaine susceptibles d’affronter de fortes mers. Sédentaires, les bélandriers vivent alors en ville et profitent pleinement des privilèges que celle-ci leur concède. De solides avantages qui seront néanmoins supprimés par l’Assemblée constituante lors de la dissolution des corporations en 1791. difficile qu’en 1879 Charles Freycinet, ministre des Travaux publics, impose un gabarit unique pour toutes les voies principales et uniformise les écluses. Une nouvelle fois, les pénichiens s’adaptent. Les bateaux les plus anciens sont transformés, tandis que de nouvelles unités dites Freycinet apparaissent sur les canaux rénovés. Auparavant simple outil de travail, la péniche devient alors un lieu d’habitation capable de parcourir des distances de plus en plus importantes pour répondre aux besoins d’une industrie en pleine expansion. Vers 1900, près de 300 bélandres sont recensées dans le port fluvial de Dunkerque qui devient l’un des plus grands de la région. Le gabarit Freycinet Déjà fortement ébranlés par la perte de leur monopole, les mariniers dunkerquois subissent un nouveau revers avec l’arrivée du chemin de fer au milieu du XIXe siècle. À Dunkerque comme partout ailleurs, la batellerie est en crise. Pour lui permettre de subsister, l’État réduit les droits de navigation et s’attache à moderniser et homogénéiser le réseau hexagonal. C’est dans ce contexte L’ère des automoteurs et des convois poussés À cette époque, les péniches ne possèdent pas encore leurs propres moyens de propulsion et doivent être tractées par des chevaux, des tracteurs ou des remorqueurs. Mais avec les Trente Glorieuses et la mise en grand gabarit de la liaison Dunkerque-Valenciennes à la fin des années 1960, apparaissent les La péniche musée Amarrée devant le Musée portuaire, la « Guilde » est une péniche de type Freycinet dont la vie résume à elle seule toute l’histoire de la batellerie au XXe siècle. Construite par les chantiers Rousseau de Sotteville-lès-Rouen en 1929, cette embarcation en métal riveté de 38 mètres de long et 5 mètres de large a d’abord été exploitée par une compagnie privée pour le transport de charbon et de sable avant d’être rachetée en 1959 par un couple de mariniers : Michel et Yvette Guilbert. Ces derniers la modernisent bateaux métalliques, les automoteurs et les premières barges poussées de plus de 3 000 tonnes. Si la batellerie traditionnelle tend alors à disparaître au profit de la batellerie industrielle, subsiste toutefois à Dunkerque un groupe de mariniers sédentaires qui effectuent toujours le transport de matières premières et autres pondéreux depuis les quais de déchargement du port vers les usines installées le long des berges des canaux. et la rebaptisent « Guilde ». Un moteur est installé, l’intérieur est réaménagé et la cale est recouverte de panneaux afin de pouvoir contenir des engrais, des céréales ou encore du sucre… En 1974, le bateau est mis aux normes internationales et commence à naviguer L’activité est alors à son apogée. Malheureusement, l’âge d’or prend fin avec la crise pétrolière des années 1970. Le trafic diminue et nombre de pénichiens doivent quitter le métier. Cette tendance semble aujourd’hui s’inverser. En effet, depuis le milieu des années 1990, le trafic fluvial n’a cessé de progresser et tous les acteurs politiques et économiques sont unanimes : les voies d’eau possèdent de sérieux atouts environnemen- sur les canaux d’Europe du Nord. Touchée par le plan d’assainissement de la batellerie, cette péniche est déclassée en 1991 mais échappe à la destruction puisque sauvée par le Musée portuaire qui la transforme en musée à flot. taux et constituent une bonne alternative au transport routier. ◆ Sources : Archives municipales et Musée portuaire. Carol Vermeulen, « Le corps des bélandriers à Dunkerque, 1762-1791 », mémoire de maîtrise. Bernard Le Sueur, « Mariniers, histoire de la batellerie artisanale », tomes 1 et 2. Dunkerque Magazine - N°182 - Janvier 2008 31