Le pionnier du jeu vidéo Nintendo joue sa survie avec la Wii U
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Le pionnier du jeu vidéo Nintendo joue sa survie avec la Wii U
34 ÉCONOMIE LeMatinDimanche I 2 DÉCEMBRE 2012 é é L’AIDE À LA GRÈCE POURSUIT SON CHEMIN LES INDICATEURS Adoptée en début de semaine, l’aide à la Grèce a passé le cap des députés allemands. Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, s’est dit en outre confiant sur le versement prochain d’une nouvelle tranche d’aide à Athènes, alors que le FMI dit vouloir attendre les résultats du rachat de dette prévu par le pays, part du programme d’aide. Historique de la dette grecque Déficit budgétaire Balance des comptes courants Dette gouvernementale en % du PIB 0 200 -2 180 -4 160 -6 140 120 -8 100 -10 80 -12 60 -14 40 -16 -18 20 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004 2008 2012 0 SOURCES: UBS, FMI, WEO SEPTEMBRE 2012 é UNIFORME Paquet de cigarettes COMPROMIS Il est unique. Vert olivâtre sombre. Couvert d’avertissements. Depuis hier, toutes les cigarettes vendues en Australie ont le même emballage. Seul le nom des cigarettes change. But de la nouvelle loi: rendre le moins attirant possible le fait de fumer. L’industrie du tabac a tenté de s’opposer à cette mesure. Elle a été déboutée. C’est, en euros, ce qu’ArcelorMittal promet d’investir sur cinq ans dans les hauts-fourneaux de Florange, selon le compromis trouvé. La réduction d’effectifs se fera sans licenciement sec. Pas de nationalisation du site sidérurgique français donc, comme l’avait laissé entendre le gouvernement. Au grand dam des syndicats déçus. 180 millions Le pionnier du jeu vidéo Nintendo joue sa survie avec la Wii U ÉCRANS Après avoir séduit le grand public avec la Wii en 2006, l’entreprise japonaise a lancé vendredi en Suisse sa nouvelle console. Objectif: reconquérir les joueurs chevronnés. Un pari risqué alors que Nintendo a affiché une perte d’un demi-milliard de dollars l’année dernière. Alexandre Haederli [email protected] Il fut un temps, pas si lointain, où les jeux vidéo étaient essentiellement la prérogative d’adolescents, accrochés à leur manette et terrés dans leur chambre. La sortie de la console Wii, en 2006, a largement contribué à rendre obsolète ce cliché. Des millions de familles se sont mises à gesticuler dans leur salon, mimant une reprise de volée ou le lancer d’une balle de bowling. Avant la démocratisation des smartphones et des réseaux sociaux, Nintendo est parvenu à convertir un très large public au jeu vidéo. Près de 100 millions de Wii ont été vendues, contre 70 millions de PlayStation et autant de Xbox. Six ans plus tard, Nintendo tente le grand écart: convaincre le grand public de renouveler sa console, tout en séduisant les joueurs avertis. L’innovation majeure de la Wii U réside en son écran et sa caméra qui ont été greffés sur la manette. Pour le reste, Nintendo s’est surtout contenté de rattraper le retard technique qu’elle avait sur ses concurrentes. Pour la première fois, il est ainsi possible de jouer à Mario en haute définition. Ces arguments parviendront-ils à convaincre? «On a envie d’y croire parce que Nintendo est un mythe dans l’histoire du jeu vidéo», répond Niels Weber, porte-parole de Swiss Gamers, un réseau qui représente les amateurs de jeux vidéo. Mais, pour ce connaisseur, la Wii U représente davantage un joli gadget qu’une révolution. «Tout dépendra des jeux qui seront disponibles sur cette nouvelle console.» Dans un premier temps, 23 titres sont disponibles dont certains, comme «Call of Duty: Black Ops 2» ou «Batman» sont calibrés pour plaire aux joueurs aguerris. «C’est un bon signe, mais j’attends quelques mois pour voir si d’autres suivront avant d’acheter la Wii U», poursuit Niels Weber. Sony et Microsoft arrivent Piers Harding-Rolls, analyste spécialiste du jeu vidéo chez IHS Screen Digest, souligne pour sa part que le paysage du secteur a profondément changé depuis 2006: «Il est devenu beaucoup plus diversifié et compétitif.» «Angry Birds» et les jeux disponibles gratuitement ou presque sont passés par là. Nintendo a fait le choix de s’accrocher aux consoles qu’elle vend à prix coûtant, tout en es- D’une taxe sur les piscines au CO2, les Etats traquent chaque petit sou Contrôle qualité LE BAROMÈTRE Prévisions pour Noël Les analystes prévoient que 3,5 millions de Wii U seront vendues d’ici à la fin de l’année. C’est plus que les 3,1 millions de Wii écoulées à la même période en 2006. 3,5 mios 36 % Résultats en berne Sur son exercice 2011-2012 clos en mars, Nintendo a accusé une baisse de 36% de son chiffre d’affaires et une perte de 530 millions de dollars. La console Wii U est disponible en Suisse depuis vendredi. L’édition «basique» est vendue 379 fr. DR L’ÉCO SANSPLOMB Voilà. La facture est là. En octobre 2012, la zone euro a affiché un taux de chômage «record», c’est-à-dire le niveau le plus haut de son histoire depuis l’an 2000. Les dix-sept pays de l’Union monétaire comptent désormais 18,7 millions de personnes sans emploi, soit 11,7% des actifs. Pire: en un seul mois, près de 200 ooo ex-employés sont venus grossir les rangs des anciens chômeurs. En un an, ce sont plus de 2 millions de personnes (soit le quart de la population suisse) qui se sont retrouvées donc à la rue. Octobre noir. Voilà. La facture de la plus grosse crise économique depuis 1929 tombe. Souvenez-vous de ces images chocs d’un New York des années 1930, où le peuple faisait la queue pour la soupe sayant d’engranger des bénéfices grâce aux jeux vendus une cinquantaine de francs. L’objectif affiché par le constructeur nippon est d’écouler 5 millions de Wii U d’ici le mois de mars, moment où elle clôturera son exercice 2012-2013. L’année précédente, Nintendo a vu son chiffre d’affaires chuter de 36% et a dû annoncer une perte de plus de 530 millions de dollars, notamment en raison des ventes décevantes de la console portable 3DS et de l’appréciation du yen. Les spécialistes d’IHS Screen Digest tablent sur un démarrage en trombe de la Wii U, mais cet enthousiasme devrait rapidement se tasser. Les prochaines générations de PlayStation et Xbox sont en effet attendues pour courant 2013. x populaire. Quelles images garderonsnous de la crise des années 2010? Près de 20 millions de personnes sans emploi en Europe, cela s’appelle un désastre, une dépression. Or rappelons ici les raisons de cette tragédie: hormis quelques pays du Sud où la fraude fiscale, des plus riches aux plus modestes, était la règle, il s’est agi, depuis 2008, de sauver nos banques, qui ont non seulement prêté à tout va mais ont surtout spéculé sur la hausse ou la baisse de telle ou telle devise, de tout ou tel secteur économique. Et qui ont perdu… Les Etats, dont la Suisse, ont dû sauver ces mastodontes financiers à coups de milliers de milliards de francs d’emprunts sur les marchés financiers. Aujourd’hui, ces derniers présentent la facture, alors ÉLISABETH ECKERT Journaliste économique même que les caisses publiques sont vides, parce que, par ailleurs, l’Europe et, dans une moindre mesure, les cantons suisses ont vécu au-dessus de leurs moyens. Dès lors, les collectivités publiques traquent le moindre sou. Cette semaine, pour exemple, le PS genevois a ajouté, à la longue liste des nouveaux prélèvements (qu’on ne veut nommer impôts), une taxe sur les piscines privées. De la hausse des impôts sur la voiture à la taxe poubelle, d’une TVA augmentée sur le Nutella à l’impôt pour chiens dangereux, d’une augmentation du forfait hospitalier à la hausse des tarifs d’électricité, tout est bon, comme dans le cochon, pour renflouer des caisses asséchées par le sauvetage d’un système financier en plein délire. x Le thé froid bio n’est pas bio, dit la loi. A l’amende! ADDITITFS Le chimiste cantonal fribourgeois fait condamner le producteur de thé froid à la stevia de Morat. «595 francs d’amende ou quatre jours de prison: voilà ce à quoi il faut s’attendre lorsqu’on s’engage pour une alimentation meilleure!» Umberto Leonetti est amer, mais pas résigné. La décision tombée cette semaine n’est qu’un épisode du bras de fer qui oppose sa société BioDrinks au chimiste cantonal fribourgeois depuis 2007, date à laquelle l’entrepreneur de Morat s’est lancé dans la fabrication de boissons à la stevia. La décision porte sur l’usage du terme «bio» sur les boissons vendues par BioDrinks. La plante est cultivée dans des conditions qui respectent les normes bio, la fabrication de ses extraits obéit à toutes les réglementations en vigueur, mais voilà: la loi suisse ne fait pas de différence entre ce qu’elle considère comme des additifs. Aucun d’eux ne peut être considéré comme bio, point barre. Résultat: les boissons à base de stevia ne peuvent se distinguer commercialement de celles utilisant des édulcorants artificiels comme l’aspartame, dont l’industrie alimentaire fait un usage immodéré. Umberto Leonetti dénonce cette situation absurde à ses yeux: «Là derrière se cache la protection d’un marché gigantesque, qui met en danger la santé des consommateurs, pollue l’environnement et n’a rien à voir le développement durable.» Umberto Leonetti indique qu’il fera recours. François Pilet