Chroniques bleues Bienvenue au Ducobu football club

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Chroniques bleues Bienvenue au Ducobu football club
Chroniques bleues
Bienvenue au Ducobu football club
mardi 17 avril 2012, par Bruno Colombari
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Ainsi donc, l’équipementier des Bleus vient de présenter son pyjama printemps-été 2012. Finie la sobriété de l’an
dernier et retour des rayures style Dalton ou Ducobu, mais en bleu. Enthousiasme de rigueur, la garde républicaine à
cheval veille au grain !
Petite devinette : où trouver un esprit plus torturé que chez un concepteur de maillot de foot ? Réponse : chez un communiquant
d’équipementier, ou chez son homologue de la FFF. Qu’importe : en mobilisant la garde républicaine à cheval, en tenue d’apparat et
sabre au clair pour présenter la nouvelle tunique bleue, ces têtes d’œuf communicantes ont encore une fois repoussé loin les
frontières du ridicule.
Le pire n’étant jamais certain, il a fallu doubler cette mise en scène grotesque par des réactions de joueurs (qui pour se prêter à ce
genre d’épreuve méritent pour le coup pleinement leur salaire astronomique) réquisitionnés pour l’occasion : « Il est très classe, il
est agréable à porter » (Alou Diarra), « un col assez sympa » (Laure Boulleau), « ça représente l’uniforme à la française » (Yohan
Cabaye), etc. Le premier qui en dit du mal se prend un coup de sabre.
De même, pourquoi se limiter à deux maillots pour une sélection
nationale ? Depuis quelques années, les clubs arborent fièrement ce que les équipementiers appellent un maillot « third » (troisième
maillot aurait sans doute fait trop ringard) qui bat généralement des records de mauvais goût et de délires chromatiques. On
pourrait donc imaginer qu’en plus du maillot bleu et du blanc, l’équipe de France arbore un tricot jaune à carreaux violets par
exemple, genre Croatie revisitée par Andy Warhol.
Pour finir, on remarquera que ce nouveau maillot rayé bleu sur bleu fait l’impasse non seulement sur le rouge, comme son
prédécesseur (qui le cachait dans le revers des manches) mais aussi sur le blanc, puisque le logo et le blason de la FFF sont
désormais dorés. Et apparemment, le short et les chaussettes suivent le mouvement, pour former un ensemble tout en bleu
particulièrement terne. De l’uniforme à l’uniformité, il n’y a que deux lettres.
Notes
[1] Ne riez pas, c’est déjà arrivé à l’occasion de France-Brésil amical de mai 2004 pour le centenaire de la FIFA : les deux équipes avaient
disputé la première période en tenues 1900 avant de revenir des vestiaires dans leurs maillots habituels.

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