Evolutions récentes des usages de drogues à 17 ans

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Evolutions récentes des usages de drogues à 17 ans
Tendances
!N ° 2 9 "
Mai 2003
Le point sur
la recherche
la plus récente
Évolutions récentes des usages
de drogues à 17 ans :
ESCAPAD 2000-2002
Depuis l’année 2000, une fois par an, l’enquête ESCAPAD1 interroge tous les adolescents
qui passent leur Journée d’appel de préparation
à la défense (JAPD), le mercredi et le samedi
d’une semaine donnée en métropole et sur toutes les sessions d’avril à juin dans les DOM. Cette
enquête a été mise en place par l’OFDT, avec le
soutien de la Direction centrale du service national (DCSN). ESCAPAD repose sur un questionnaire autoadministré et strictement anonyme portant sur la santé, les modes de vie, les
consommations et les contextes d’usage de produits psychoactifs. L’objectif de cette enquête
transversale est de donner des résultats précis
sur une tranche d’âge qui correspond à une
période charnière dans les trajectoires de
consommations. Cette troisième édition permet
surtout, pour la première fois, de montrer des tendances d’évolution en comparant les résultats
observés à 17 ans2 avec ceux d’ESCAPAD 2000.
Enfin, lorsque c’était possible, ces chiffres ont été
mis en regard avec les enquêtes en milieu
scolaire menées au cours des années 1990.
L’expérimentation désigne le fait d’avoir déjà
consommé un produit au moins une fois au cours de
sa vie. Les autres indicateurs de consommation
portent sur les trente derniers jours : usage actuel (au
moins un épisode de consommation), usage régulier
d’alcool ou de cannabis (au moins 10 épisodes de
consommation)3, usage quotidien (au moins une fois
par jour). Même s’ils résultent d’un choix raisonné, ces
seuils sont forcément arbitraires et rendent compte
imparfaitement de la diversité des rythmes de
consommations, distinguant mal des réalités parfois
très contrastées.
Tabac : stabilisation récente de
l’expérimentation et léger fléchissement
de l’usage actuel entre 2000 et 2002
À 17 ans, environ huit jeunes sur dix déclarent
avoir déjà fumé au moins une cigarette, les filles
un peu plus souvent que les garçons : 78,9 %
contre 75,6 % (p<0,01). L’usage quotidien est
largement répandu, sans différence significative
entre les sexes (39,0 % parmi les filles, 40,0 %
parmi les garçons). Lorsqu’ils fument quotidien-
nement, garçons et filles déclarent des quantités
assez similaires, même si les garçons sont un peu
plus nombreux à fumer plus de dix cigarettes par
jour (29,0 % contre 26,0 % parmi les fumeuses
quotidiennes, ns) et les filles à fumer moins de 5
cigarettes (35,3 % contre 31,3 % parmi les fumeurs
quotidiens, p<0,05). Ainsi, bien que le tabac reste
le produit psychoactif dont les usages sont les
moins sexuellement différenciés, un léger écart
entre les sexes persiste : une expérimentation un
peu plus fréquente parmi les filles et une consommation quotidienne à peine plus marquée pour les
garçons.
En moyenne, les expérimentateurs ont fumé
leur première cigarette à 13,6 ans pour les filles et
13,4 ans pour les garçons (p< 0,05).Ceux qui
fument tous les jours ont démarré cet usage quotidien juste avant 15 ans (14,7 ans pour les filles et
14,6 ans pour les garçons, ns).
Entre la fin des années 1970 et le début des
années 1990, la comparaison des enquêtes disponibles montre une tendance globale à la baisse de
la consommation du tabac chez les 12-18 ans
(Baudier et al., 1998). Entre 1993 et 1999, cette
consommation connaît une hausse, visible à la fois
sur l’expérimentation et l’usage quotidien des
14-18 ans. Cette hausse est nette à tous les âges,
en particulier pour les filles (Choquet et al., 2002).
Entre 2000 et 2002, l’expérimentation de
tabac reste stable parmi les filles (78,9 % contre
79,4 % en 2000) comme parmi les garçons
(75,6 % contre 76,0 % en 2000). En revanche, le
tabagisme actuel (fumeurs occasionnels ou quotidiens) a légèrement baissé (47,8 % contre
49,6 % en 2000, p<0,01) notamment parmi les
filles (47,8 % contre 50,7 % en 2000, p<0,05),
la baisse observée parmi les garçons n’étant
pas significative. Les prochains exercices
1. Enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel
de préparation à la Défense
2. Les résultats de l’enquête ESCAPAD 2001 étaient centrés
sur les jeunes de 18 ans. Ils ne sont donc pas directement
comparables avec les chiffres présentés ici dans la mesure où
les niveaux de consommation croissent fortement avec l’âge
à l’adolescence.
3. Pour le cannabis, il sera également fait référence à l’usage
« répété » (au moins 10 fois au cours de l’année) pour
observer l’évolution depuis le début des années 1990, la
question de l’usage au cours du mois n’ayant pas été posée
dans les premières enquêtes.
Tendances
d’ESCAPAD permettront de déterminer si cette évolution légère
persiste et dessine une tendance à plus long terme ou si elle
n’est qu’une fluctuation conjoncturelle.
Évolution de l’usage actuel de tabac par sexe, à 17 ans
depuis 1993
%
60
50,1
50,7
47,8
50
49,6
39,7
44,5
40
30
30,9
20
10
0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
garçons
4
Entre 2000 et 2002, l’usage de boissons alcoolisées au
cours des trente derniers jours est resté stable parmi les filles
(76,8 % contre 77,4 % en 2000) mais il a augmenté parmi les
garçons (84,7 % contre 81,0 % en 2000, p<0,001), cette
augmentation étant surtout due à la croissance de la proportion de buveurs réguliers (18,8 % contre 16,0 % en 2000,
p<0,001). Les comparaisons avec les années antérieures se
révèlent délicates car les questions posées en 1993 et 1999
n’étaient pas identiques.
Entre 2000 et 2002, l’expérimentation de l’ivresse apparaît
quant à elle remarquablement stable parmi les filles (49,1 %
contre 49,5 % en 2000) comme parmi les garçons (62,8 %
contre 63,2 % en 2000). Le nombre d’épisodes d’ivresse
au cours de l’année n’était pas demandé dans l’enquête
ESCAPAD 20007. Il est néanmoins possible d’observer, à 18
ans cette fois, que la proportion de jeunes ayant connu l’ivresse
au moins dix fois au cours de l’année a baissé entre 1993
et 1999 pour ensuite augmenter légèrement entre 1999 et 2002.
Les fluctuations observées sont toutefois faibles, en particulier
pour les filles : cette proportion varie de 10 à 14 % pour les
garçons, de 2 à 3 % pour les filles.
filles
5
6
Sources : INSERM 1993 ; ESPAD 1999 INSERM-OFDT-MENRT ; ESCAPAD
2000, OFDT ; ESCAPAD 2002, OFDT.
Alcool : augmentation récente des usages réguliers
parmi les garçons
Comme parmi les adultes, à 17 ans l’usage d’alcool est un
comportement plus masculin. Si l’écart entre les sexes n’est
pas significatif pour l’expérimentation (qui concerne 95,3 % des
garçons et 94,0 % des filles), il augmente avec la fréquence de
consommation : les filles sont ainsi trois fois moins nombreuses
que les garçons à déclarer un usage régulier.
Usage d’alcool à 17 ans, en 2002 : nombre d’épisodes de
consommation au cours des 30 derniers jours
Cannabis : une hausse continue depuis le début
des années 1990
L’usage de cannabis est lui aussi sexuellement différencié :
plus souvent expérimentateurs (54,6 % contre 45,7 %), les
garçons sont aussi presque trois fois plus souvent usagers réguliers (17,7 % contre 6,8 % parmi les filles). En moyenne,
l’expérimentation a lieu à 15,2 ans pour les garçons et à 15,3 ans
pour les filles (p<0,001).
Le niveau d’expérimentation du cannabis a plus que doublé entre 1993 et 2002. Cette évolution s’avère quasi linéaire,
ce que montre l’observation des droites de régression, parmi les
garçons comme parmi les filles. L’augmentation annuelle
moyenne sur l’ensemble de la période est ainsi de 3,2 points
pour les filles et de 3,3 points pour les garçons. Il faut toutefois
se garder d’extrapoler une telle croissance pour les années à
venir, un tassement étant plutôt à prévoir au vu des niveaux déjà
atteints, qui situent la France en tête des pays européens (Hibell
et al., 2000). Il est probable que l’expérimentation du cannabis
plafonnera en deçà de celle du tabac, bien qu’on ne puisse
prédire à quel niveau.
%
100
0,2
5,9
1,7
17,1
80
plus de 30
ou quotidien
10 à 29
28,0
34,7
60
3à9
1à2
42,7
Usage de cannabis à 17 ans, en 2002 : nombre d’épisodes de
consommation au cours des 30 derniers jours
%
100
5,9
2,4
4,4
40
31,2
aucun
80
18,5
quotidien
10 à 29
21,5
20
0
6,4
11,3
23,2
15,3
filles
garçons
1à9
60
aucun
40
74,7
60,9
Source : ESCAPAD 2002, OFDT.
20
0
L’écart de fréquence d’usage entre les sexes constaté sur
les consommations d’alcool se retrouve pour l’ivresse : à 17
ans, les garçons déclarent ainsi plus souvent que les filles avoir
déjà été ivres au cours de leur vie (62,8 % contre 49,1 %) ou
au cours des douze derniers mois (55,8 % contre 38,2 %). L’âge
moyen lors de la première ivresse se situe à 15,0 ans pour les
garçons et 15,3 ans pour les filles (p<0,001).
filles
garçons
Source : ESCAPAD 2002, OFDT.
4. Institut national de la santé et de la recherche médicale
5. European School Survey on Alcohol and Other Drugs
6. Ministère de l’Education nationale de la Recherche et de la Technologie
7. La question du nombre de fois était alors posée sur la vie.
Observatoire français des drogues et des toxicomanies - 105 rue La Fayette
Les médicaments psychotropes constituent une classe de
produits
à
part
:
contrairement
aux
autres
substances, ils peuvent faire l’objet d’une prescription médicale. En outre, leur consommation s’avère surtout féminine (en
2002, 30,7 % des filles en ont déjà pris au cours de leur vie
contre 12,3 % parmi les garçons). Cette prise de médicament
a été demandée par un médecin dans un peu plus de la moitié des cas, par les parents dans plus d’un quart, mais a été
décidée par l’adolescent lui-même dans un cas sur sept.
Entre 2000 et 2002, leur niveau d’expérimentation a légèrement
progressé parmi les jeunes de 17 ans (21,4 % contre 19,8 %
en 2000, p<0,05). Les niveaux d’usage plus récent apparaissent toutefois similaires dans les deux enquêtes : 13,6 % des
filles et 4,2 % des garçons ont pris de tels médicaments au
cours des trente derniers jours.
%
60
54,6
50,1
47,3
50
40,1
45,7
40
40,9
38,1
30
24,7
27,8
20
17,1
10
0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
garçons
Les médicaments psychotropes : légère hausse de l’expérimentation
filles
Sources : INSERM 1993 ; CADIS8-OFDT 1997 (usage au cours de l’année) ;
ESPAD 1999 INSERM-OFDT-MENRT ; ESCAPAD 2000, OFDT ; ESCAPAD 2002,
OFDT
L’usage répété (au moins dix fois au cours de l’année) du
cannabis a connu une hausse encore plus rapide que celle de
l’expérimentation au cours de la même période : la proportion
de tels usagers a plus que triplé entre 1993 et 2002, tant parmi
les garçons que parmi les filles, même si la proportion parmi
ces dernières reste deux fois moindre.
Évolution de l’usage répété de cannabis (au moins 10 fois au
cours de l’année) par sexe à 17 ans depuis 1993
Évolution 2000-2002 du niveau d’usage régulier(1) de tabac,
d’alcool, de médicaments psychotropes et de cannabis par
sexe, à 17 ans (% en ligne)
tabac
alcool
médicaments
cannabis
filles
2000
filles
2002
garçons
2000
garçons
2002
total
2000
total
2002
40,2
5,5
2,6
5,2
39,0
6,1
3,2
6,8**
41,9
16,0
1,0
14,6
40,0
18,8***
1,0
17,7***
41,1
10,9
1,8
10,0
39,5*
12,6***
2,1
12,3***
Lecture : *, **, *** : évolution 2000/2002 significative au seuil 0,05 ; 0,01 ; 0,001 ; les pourcentages sans astérisque décrivent des évolutions non significatives au seuil 0,05.
(1) usage quotidien pour le tabac
Source : ESCAPAD 2002, OFDT.
%
30
28,0
23,8
25
22,5
Des niveaux d’expérimentation faibles mais à la hausse
pour la plupart des autres produits psychoactifs
20
L’expérimentation d’autres produits psychoactifs est nettement
plus rare et la hiérarchie des produits est à peu près
13,5
9,7
12,6
la même qu’en 2000 : les produits à inhaler, l’ecstasy, les cham10
pignons hallucinogènes et le poppers ont été expérimentés par
5
à peine 5 % des jeunes de 17 ans, et l’expérimentation des
4,2
amphétamines, du LSD, de la cocaïne, de l’héroïne ou du crack
0
est encore plus marginale (entre 0,7 % et 2 %).
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Les expérimentations de la plupart des substances psychofilles
garçons
actives ont crû depuis 2000, mais restent à des niveaux très
inférieurs à ceux de l’alcool, du tabac, du cannabis ou des médiSources : INSERM 1993 ; ESPAD 1999 INSERM-OFDT-MENRT ; ESCAPAD 2000,
caments psychotropes. C’est le cas, pour les deux sexes, des
OFDT ; ESCAPAD 2002, OFDT.
produits à inhaler, des champignons hallucinogènes, du
poppers, de l’ecstasy et des amphétamines. Le niveau d’expérimentation de
Évolution 2000-2002 du niveau d’expérimentation d’autres substances
ces trois derniers produits a même
psychoactives illicites par sexe, à 17 ans (% en ligne)
doublé pour les filles. Par ailleurs, il
filles 2000 filles 2002 garçons 2000 garçons 2002 total 2000 total 2002
existe une légère hausse de l’expérimentation de cocaïne et d’héroïne, resproduits à inhaler
3,3 %
4,3 %*
4,9 %
6,1 %*
4,1 %
5,2 %***
champignons
treinte aux garçons. Si les écarts sont
hallucinogènes
1,6 %
2,6 %**
4,5 %
5,7 %**
3,1 %
4,2 %***
faibles, ils n’en demeurent pas moins
poppers
1,3 %
2,6 %***
3,4 %
5,4 %***
2,4 %
4,0 %***
ecstasy
1,4 %
2,9 %***
2,8 %
5,0 %***
2,9 %
3,9 %***
significatifs. Le LSD et le crack restent
amphétamines
0,6 %
1,3 %**
1,4 %
2,6 %***
1,0 %
2,0 %***
au niveau d’expérimentation très bas
cocaïne
0,6 %
0,9 %
1,3 %
2,2 %***
1,0 %
1,6 %***
qu’ils connaissaient déjà en 2000.
LSD
0,8 %
0,9 %
1,6 %
1,7 %
1,2 %
1,3 %
15
14,4
héroïne
crack
0,4 %
0,2 %
0,6 %
0,4 %
0,9 %
0,9 %
1,4 %**
1,0 %
0,7 %
0,6 %
1,0 %*
0,7 %
Lecture : *, **, *** : évolution 2000-2002 significative au seuil 0,05 ; 0,01 ; 0,001 ; les pourcentages sans astérisque décrivent des évolutions non significatives au seuil 0,05.
Source : ESCAPAD 2002, OFDT.
e - 75 010 - Paris/Tél. : 01 53 20 16 16 - Fax : 01 53 20 16 00 - email : [email protected]
8. Centre d’analyse et d’intervention
sociologique.
Tendances
Évolution du niveau d’expérimentation de cannabis par sexe,
à 17 ans depuis 1993
Conclusion
ESCAPAD 2002 permet au dispositif mis en place en 2000
de jouer son rôle de baromètre des usages à la fin de l’adolescence en mettant au jour un certain nombre d’évolutions récentes. Parmi celles-ci, il faut retenir la légère baisse de l’usage de
tabac, la légère hausse du niveau d’expérimentation des médicaments psychotropes et, parmi les garçons uniquement, de la
consommation régulière d’alcool. La poursuite d’une hausse des
usages du cannabis confirme une tendance déjà avérée et la plupart des autres substances psychoactives illicites affichent des
niveaux d’expérimentation toujours faibles mais en augmentation.
C’est en particulier le cas des produits à inhaler, des champignons
hallucinogènes, du poppers, de l’ecstasy et des amphétamines.
Les prochains exercices d’ESCAPAD permettront de vérifier si
ces variations récentes persistent pour matérialiser une tendance,
ou disparaissent. Le rapport complet, à paraître, fournira également les niveaux d’usages à 18 et 19 ans, ainsi qu’une exploration fine des contextes d’usage, assortie d’une analyse inédite sur
les consommations problématiques.
François Beck et Stéphane Legleye ■
"Repères méthodologiques
L’enquête ESCAPAD complète un dispositif comprenant des enquêtes quadriennales en milieu scolaire (ESPAD, sous la direction scientifique
de l’INSERM, dont le dernier exercice a eu lieu en 2003 ; HBSC9, réalisée en 2002 sous l’égide de l’OMS) ainsi qu’une enquête téléphonique
triennale auprès des 12-75 ans, le Baromètre santé, sous la direction
scientifique de l’INPES10, dont le prochain exercice aura lieu en 2004.
ESCAPAD repose sur un questionnaire auto administré et strictement
anonyme. La passation est confiée à l’un des deux intervenants encadrant
les appelés. Celui-ci présente l’enquête (en rappelant la garantie de
l’anonymat, l’intérêt d’une telle étude et l’importance d’obtenir des réponses exactes et fiables), et distribue les questionnaires. Après 25 minutes,
l’intervenant remplit un rapport de passation décrivant le déroulement
de l’enquête, puis ramasse les questionnaires.
Tout en bénéficiant d’un mode de collecte similaire à celui des
enquêtes en milieu scolaire, l’échantillon contient aussi des jeunes non
scolarisés. Par ailleurs, la procédure de convocation, qui limite les
risques que les jeunes convoqués résidant dans une même commune
se retrouvent dans la même salle, garantit une très bonne confidentialité. Le questionnaire est élaboré pour qu’un consommateur mette
à peu près le même temps à le renseigner qu’un non consommateur,
afin de gommer la différence entre eux durant la passation.
Le taux de participation aux JAPD est de l’ordre de 90 %, sachant
que ce ratio (nombre de présents sur le nombre de convocations) reste
en deçà de la réalité : les appelés sont convoqués à plusieurs dates
et ont donc plusieurs opportunités de régulariser leur situation s’ils ne
sont pas venus à la première convocation. La JAPD est de fait quasi
obligatoire : les participants se voient remettre un certificat dont la
présentation est nécessaire à l’inscription aux examens ou contrôles
soumis à l’autorité publique (permis de conduire, baccalauréat, examens universitaires, etc.). Certaines personnes déclarées « définitivement inaptes » sur présentation d’une carte d’invalidité ou d’un
dossier médical (environ 1 % des convoqués en 2002) obtiennent le
certificat sans participer à la journée.
Les dates de la passation (4 et 15 mai 2002) ont été choisies de
façon à éviter les examens scolaires et une sur-représentation de jeunes dont les situations scolaires ou professionnelles seraient particulières. En tout, 224 centres JAPD ont été mobilisés pour recevoir 17 207
jeunes : seuls 57 d’entre eux ont rendu un questionnaire vierge, 370
autres n’ayant pas renseigné leur sexe ou leur année de naissance
ont été écartés de l’analyse. Après ce filtrage, l’échantillon exploitable atteint 16 775 adolescents en métropole. Les résultats présentés
ici concernent uniquement les 7 608 jeunes nés en 1985, appelés les
« 17 ans », soit 3 767 garçons et 3 841 filles.
ESCAPAD a reçu l’avis d’opportunité du Conseil national de
l’information statistique (CNIS) et le label d’intérêt général de la
statistique publique du Comité du Label, ainsi que l’avis favorable de
la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL).
Dans ce document, les prévalences ne sont pas données pour la
France entière, afin de pouvoir plus facilement comparer ESCAPAD aux
autres enquêtes. La population des DOM étant plus faible que celle de
la métropole, leur prise en compte dans le calcul de prévalences globales n’aurait qu’un impact marginal sur les résultats (1 point de baisse au
maximum). Dans les DOM, le recueil des données a nécessité plusieurs
sessions, s’étalant de début mars à fin mai 2002. Le nombre de jeunes
interrogés à été de 1 035 à la Réunion, 928 en Martinique, 492 en Guadeloupe, et enfin 130 (effectif ne permettant pas une exploitation statistique fiable) en Guyane. Les résultats obtenus à la Réunion, en Martinique
et en Guadeloupe sont présentés dans le rapport.
Par ailleurs, le degré de significativité de la différence entre deux
pourcentages, calculée à partir du test du Chi2 de Pearson, est présenté
de la manière suivante : (ns : la différence n’est pas significative,
p<0,05, p<0,01, p<0,001 : l’écart observé est significatif avec un risque
d’erreur inférieur à 5 %, 1 % et 0,1 % respectivement).
ESCAPAD est également l’occasion d’un échange d’information :
outre des numéros de téléphone et une adresse Internet pour en savoir
plus sur les drogues ou l’enquête, une synthèse de deux pages des principaux résultats de l’année précédente est distribuée aux participants à
la fin de la passation. L’analyse des commentaires libres, présentée dans
les rapports antérieurs montrait en effet que de nombreux enquêtés
souhaitaient savoir quelle utilisation était faite de leurs réponses.
"Références bibliographiques
BAUDIER (F.), JANVRIN (M.-P.), ARÈNES (J.), 1998, Baromètre santé jeunes
97/98, Vanves, Les éditions du CFES, 328 p.
BECK (F.), LEGLEYE (S.), Usages de drogues et contextes d’usages à la fin de
l’adolescence, évolutions récentes : ESCAPAD 2002, OFDT, (à paraître en 2003).
BECK (F.), LEGLEYE (S.), PERETTI-WATEL (P.), Alcool, tabac, cannabis et autres
drogues illicites parmi les élèves de collège et de lycée : ESPAD 1999 France,
Tome II, OFDT, février 2002, 225 p.
CHOQUET (M.), LEDOUX (S.), HASSLER (C.), Alcool, tabac, cannabis et autres
drogues illicites parmi les élèves de collège et de lycée : ESPAD 1999 France,
Tome I, OFDT-INSERM, février 2002, 148 p.
HIBELL (B.), ANDERSSON (B.), AHLSTRÖM (S.), BALAKIREVA (O.), BJARNASSON
(T.), KOKKEVI (A.), MORGAN (M.), 2000, The 1999 ESPAD Report, Alcohol and
Other Drug Use Among Students in 30 European Countries, CAN, Stockholm, 362 p.
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9. Health Behaviour in School-aged Children
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