L`Île des morts - Mission Maternelle 13

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L`Île des morts - Mission Maternelle 13
L'Île des morts
Arnold Böcklin (1827-1901)
Huile sur toile - 80 x 150
Kunstmuseum de Bâle
Metropolitan Museum of Art de New York
Alte Nationalgalerie de Berlin
Museum der bildenden Künste de Leipzig
L’artiste : Peintre, dessinateur, graphiste et sculpteur suisse, Arnold Böcklin a partagé sa vie entre l’Allemagne et
l’Italie. Il est l'un des principaux représentants du symbolisme allemand qui marque une rupture avec la peinture
académique et le naturalisme de la deuxième moitié du XIXe siècle. Des surréalistes comme Giorgio de Chirico,
Salvador Dalí et Max Ernst ont vu en lui un de leurs prédécesseurs et l'ont salué comme un "artiste génial et ironique".
Il se rattache au symbolisme, mouvement littéraire et artistique apparu en France vers 1870, en réaction au
naturalisme et au mouvement parnassien. Pour les Symbolistes, le monde ne saurait se limiter à une apparence
concrète réductible à la connaissance rationnelle. Il est un mystère à déchiffrer. La vie moderne apparaît dans la
deuxième moitié du siècle grâce aux nombreux progrès techniques. Du côté idées, le positivisme triomphe. Le
Symbolisme découle d'une crise des valeurs et des formes : les symboles permettent d'atteindre la réalité supérieure
de la sensibilité et inspirent l'imagination poétique.
Entre 1879 et 1886 il peint cinq versions de "L'Île des morts", son tableau le plus célèbre.
Description : On voit une île constituée de grands rochers de forme quasi circulaire délimitant une sorte de port
naturel. Sur cette île, des bâtiments blancs dont l’un fait penser à une église, des ouvertures taillées dans le rocher.
De grands cyprès presque noirs se détachent sur un ciel gris sombre. Sur l’eau très calme et sombre, une barque va
bientôt accoster sur l’île ; elle est conduite par un rameur. Debout sur la barque une forme blanche fantomatique
nous tourne le dos et regarde l’île. Les rochers sont d’une teinte ocre qui semble accrocher la lumière du
crépuscule. Le bâtiment blanc se détache nettement, mais c’est surtout la silhouette blanche qui concentre toute
la lumière.
Analyse : Les couleurs utilisées pour l’eau, le ciel, les arbres, en dégradé de gris sont froides et donnent une
impression mystérieuse. L’eau semble immobile, le reflet de la silhouette blanche le prouve et on a l’impression d’un
grand silence et d’une grande solitude : les arbres ne bougent pas, il n’y a pas de vent, les bâtiments semblent
inhabités, vides. La lumière vient de derrière nous, elle éclaire le dos de la silhouette blanche qui se détache sur le
noir inquiétant de l’île. Il y a un effet de clair obscur par le contraste violent du blanc de la silhouette sur le noir de
l’île qui donne un effet dramatique.
Interprétation : Mystère, étrangeté, solitude, silence… Où ce rameur emporte-t-il cette silhouette fantomatique ?
L’île semble vouloir "avaler" la barque qui se dirige vers elle.
Avec les élèves,
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Montrer la série des 5 tableaux et jouer au jeu des erreurs : qu’est ce qui change d’un tableau à l’autre ? Le
sujet est identique, c’est surtout une question de lumière et de palette de couleurs.
La composition du tableau : le sujet occupe la presque totalité de la toile.
L'opposition des volumes : l'île / la barque, le ciel / l'eau calme
Mettre en relation avec d'autres œuvres :
o Mine grave de P. Klee ou barque funéraire égyptienne (thème de la barque)
o Le Silence d'O. Redon ou La Cathédrale de Rodin (symbolisme)
o Nativité de G. De la Tour, Famille de paysans des frères leNain ou Narcisse du Caravage (traitement
de la lumière et du clair-obscur)
Pistes d’activités
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Silhouettes blanches sur fond noir : réaliser des fonds avec différents outils en utilisant des couleurs sombres
(noirs, différents gris : c’est l’occasion d’apprendre à fabriquer plusieurs nuances de gris en rajoutant une
quantité différente de blanc dans du noir). Selon les outils utilisés le fond sera plus ou moins uni, lisse ou nuancé
(pinceaux, éponges, rouleaux…). Sur ces fonds on installera des bandes de papier blanc préalablement déchirées
en observant les effets différents selon la répartition et l’organisation des formes. On peut également faire
simplement couler de la peinture blanche ou faire des tâches aléatoires. On peut également tracer des
"silhouettes" à l’aide de craies blanches (fixer ensuite au fixatif à fusain).
Travail sur la lumière : essayer de travailler dans une relative obscurité avec une lampe torche. Les élèves vont
tester différentes façons de mettre un visage en lumière et on fera des photos sans flash des différentes
propositions (lumière de face, de haut, d’en bas, de côté…).
Travail sur le reflet : réaliser des fonds à la peinture et à l’encre qui suggèrent ciel et eau. Lorsque la peinture
est sèche on fait à la peinture noire ou blanche, selon la couleur du fond, une tâche aléatoire sur le fond et on
rabat la partie où se trouve la tâche sur l’autre partie de la feuille…on obtient un reflet plus ou moins figuratif
et suggestif. On peut également faire des photos de reflets dans l’eau des flaques les jours de pluie par
exemple.
Mission Maternelle 13

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