J`apprends à l`instant que mon nom va être supprimé ce soir de l

Transcription

J`apprends à l`instant que mon nom va être supprimé ce soir de l
Le 26 août 2010
Cher Remy,
J'apprends à l'instant que mon nom va être supprimé ce soir de l'ours de FranceSoir. C'est donc encore en tant que Conseiller éditorial de France-Soir que j'écris
cette lettre.
Un Conseiller que tu n'avais pas eu l'élégance d'appeler, bien que nous nous soyons cotoyés
professionnellement pendant des années...
J'avais décidé et déjà annoncé à bon nombre de personnes que je
comptais démissionner de mes fonctions de Conseiller éditorial, mais la façon de procéder à
cette suppression sans même m'en parler m'a vraiment surpris, et relève de la grossièreté.
Pour une seule raison: tu ne m'en as pas soufflé mot il y a quelques instants lorsque
j'ai pris l'initiative de t'appeler, pour te souhaiter une
vraie réussite! Pris de court sans doute, tu m'as même invité à déjeuner...
Je n'avais effectivement plus de raison de rester Conseiller d'un Président
de 26 ans qui n'écoute que les gens qui lui disent... ce qu'il a envie d'entendre.
Quoi qu'il en soit, par cette lettre, je te redis tous les voeux que je forme
pour France-Soir, un journal que j'aime, auquel j'ai consacré 22 ans de
ma vie professionnelle, dont une partie à la grande époque de Pierre Lazareff, puis
dix ans comme patron des Informations, avant d'être rappelé, 26 ans plus tard
comme Directeur de la Redaction pour créer une nouvelle formule dans un marché très
concurrentiel.
J'ai aussi très souvent une belle pensée pour ses collaborateurs, journalistes ou non,
devenus souvent des Amis, même si j'ai dû, face à la brusquerie des évènements,
rester jusque là en retrait.
Puisse France-Soir rester un journal digne de ce nom, maintenu dans
sa crédibilité, loin du trash annoncé, et des scandales quotidiens souhaités par le
Président !
Permets-moi aussi, en te souhaitant beaucoup de perspicacité dans tes nouvelles
fonctions, de saluer ton Prédécesseur, Christian de Villeneuve qui, dans le cadre
d'une formule que j'avais créée et - on oublie de le dire - qui avait séduit tout le
monde et avait été approuvée page par page par le Président, avait su, avec son grand talent
reconnu par tous, développer le quotidien.
Il a été remercié en catimini, avant un week-end de 15 août, dans des conditions
indignes. Cela devrait faire réfléchir ses successeurs...
Le Président voulait 200 à 250 000 exemplaires vendus en première année.Devant
moi, de grands noms de la presse lui avaient dit que c'était impossible, que 60 ou 80 000 peutêtre...
Ma formule, dès les premiers jours a permis des ventes de plus de
90 000. Plus de 430% d'augmentation!
Une légère baisse a suivi: France-Soir, avec plus de 60 000, n'avait plus
"que" 280% d'augmentation !
En réalité, comme après tout lancement, le journal avait baissé avant de se
redresser. En juillet, si je suis bien informé, vous aviez encore regagné
2000 lecteurs, soit une diffusion superieure de 330% à celle du lancement
de la formule... cinq mois avant !
Mais le Président n'était jamais content. Il voulait des scandales, toujours des
scandales, pour ne pas en dire plus dans cette lettre...
Soudain, il ne parla plus que du "Bild", montrait des exemplaires.
Il me fallut un certain temps pour comprendre qu'il était "conseillé" par
Holger Wieman, ancien éditeur (il y a 20 ans) d'un des douze magazines de Prisma-Presse,
qui le flattait, notamment par ses "connaissances" de Bild (où il n'a jamais travaillé), son
CV alléchant ( très approximatif et très superlatif), et son bagout, sa propension connue
de critiquer et démolir... sans rien proposer de concret.
La formule est nulle, la Rédaction est nulle... Tout était nul dans le rapport écrit qu'il avait
remis au Président... qui l'a fait lire à de nombreuses personnes.
J'aurais pu ne rien dire sur cet homme que j'ai vu démarrer dans un autre Groupe de Presse, où
nous avons travaillé ensemble, et qui convoite de toute évidence de prendre les rênes de ce
journal.
Pourquoi, et pour qui ?
J'ai aussi vite compris pourquoi il ne m'avait pas appelé. Je connaissais
trop bien son parcours. Et j'entendis vite dire, et répéter de bonnes sources, qu'il s'appropriait
des titres, des fonctions et des succés qui ne lui appartenaient pas dans notre métier.
.. Ce qui a provoqué cette lettre, dans laquelle je me dois de donner des
précisions sur quelqu'un qui, investi d'une mission d'audit externe, n'appartient pas encore à
France-Soir !
Il répète par exemple, à l'envie, que le succès de Télé-Loisirs, c'est lui!
J'ai en réalité lancé ce magazine avec Axel Ganz en mars 1986. Dix mois tout juste après,
j'avais atteint 1 million d'exemplaires vendus. Holger Wieman est arrivé bien après comme
Directeur d'édition, avant de passer Editeur. Télé-Loisirs fera 1,1millions sans lui. Puis 1,5
(Editeur Jean-Marie Burn), et jusqu'à 2,14 millions (Editeur Denis Berriat).
Dans n'importe quelle société, on vérifie scrupuleusement les CV.
Il est vrai qu'à ce niveau, avec une telle proximité avec le President...
Même sur Google, des "erreurs" ont été inscrites. Par qui ?
Ci-joint quelques liens internet pour vérifier mes dires qui ne vont certes pas "grandir" cet
homme là sur lequel j'aurais pu être intarissable...
- Il n'a jamais été "Directeur de la Publication" des magazines Télé-Loisirs
et Voici. Poste occupé bien sûr par Axel Ganz.
-Il n'a jamais été non plus "PDG de la Presse Magazine de Gruner&Yahr"
(Poste inexistant)
-Il n'a jamais été PDG de Gala, Voici et Télé-Loisirs.
(Poste inexistant. Axel Ganz étant lui même désigné comme "Gerant".
-Il n'a jamais été "Directeur adjoint de Prisma-Presse à Paris".
Le Directeur Général Adjoint a toujours été Jean Pierre Caffin. Au
dessous il n'y avait que des Editeurs, Rédacteurs en Chef, Directeur de
Pub, DRH, ou Directeur Financier...
- Il a bien été responsable des magazines de Gruner&Yahr au Royaume
Uni, mais il oublie de dire comment ça s'est terminé, pourquoi sa
carrière à Gruner&Yahr, comme à Prisma Presse s'est arrétée là...
Au bout de la traversée du désert, aujourd'hui enfin... le mirage!
Arretons là, Rémy. Je ne voulais pas faire si long.
Mais j'ai si peur pour tous les journalistes de France-Soir, pour certains
pris quelques engagements.
J'aurai souhaité vivement, cher Remy, que, en vrai journaliste,
tu les maintiennes sur la route du succès.
auprès desquels j'ai
Mais je leur dois la vérité: puisque lors de notre entretien téléphonique tu as été d'une grande
hypocrisie, je ne garderai pas pour moi ta "confidence".
"Alors, tu vas faire du trash? t'ais je demandé.
"Tu sais, Gilles, m'as-tu répondu, on peut faire du trash
sous des habits dorés..."
Ainsi donc, vous avancez masqués...
Puisse France-Soir ne pas aller vers un formidable gâchis!
Et puisque j'ai décidé de rendre cette lettre publique lundi prochain en réponse aux décisions
prises en catimini,
Je salue Chacune et Chacun des journalistes et collaborateurs de
France-Soir que j'ai eu la fierté de cotoyer et de diriger, et je leur témoigne mon attachement
et mon amitié indéfectible.
Gilles de Prevaux
Conseiller éditorial,
Ancien Directeur de la
Rédaction de France-Soir
(26 octobre 2009 / 30 avril 2010)