La maladie et protection sanitaire en élevage de volaille

Transcription

La maladie et protection sanitaire en élevage de volaille
La protection sanitaire en
élevage de volaille
Le mot « hygiène» dérive du nom «hygea», déesse grecque qui avait pour
rôle de prendre soin de la santé. Le mot « santé» dérive du latin «sanitas.»
«Prendre soin» n’est autre chose que protéger.
La «protection sanitaire» en aviculture a donc comme objectif l’élimination des agents pathogènes dans l’environnement ou milieu de vie des
animaux ou tout au moins la maîtrise et la réduction de la charge ou
pression infectieuse au niveau le plus bas possible.
n effet, comme nous l’avons vu dans notre revue des
maladies aviaires, les modalités de transmission sont
multiples et varient selon l’agent en présence, la nature de l’organe ou tissu cible. Ainsi donc les virus responsables des maladies respiratoires effectuent une réplication sur
la muqueuse des voies respiratoires et de ce fait la toux, l’éternuement répandent des particules pathogènes sous forme
d’un aérosol.
E
Les maladies entériques provoquant la diarrhée dispersent les agents infectieux dans l’environnement par
la fiente (entérites virales, entérites hémorragiques, coccidioses et salmonelloses). Chez la poule parentale, l’infection des sacs aériens et de l’oviducte est provoquée
par la contamination et la transmission verticale par
l’œuf. A côté des agents viraux et microbiens, il y a naturellement les vecteurs animés et inanimés, organiques
et inorganiques (comme les équipements, le fumier, les
aliments).
L’exploitation plus ou moins intensive des volailles
favorise les infections virales, bactériennes et parasitaires
et entraîne par conséquent la morbidité, la mortalité et
les pertes économiques. Il y a au mieux baisse des performances, au pire, maladies cliniques graves. C’est la persistance des agents infectieux qu’il faut combattre par le nettoyage et la désinfection d’autant plus fortement que cette
persistance peut être plus ou moins longue dans l’environnement.
En effet, la nécessité de nettoyage et désinfection sont
des notions généralement bien comprises par tous les éleveurs. La vaccination demeure aussi le moyen indispensable pour contrôler et contenir les principales maladies
virales et bactériennes. Mais sans une approche
environnementale, globale et systématique, sans une stratégie planifiée, les résultats de la désinfection et de la vaccination, aussi excellents qu’ils puissent être ne sont une
panacée.
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La protection sanitaire est donc un concept très large que nous pourrions définir comme l’ensemble de mesures et pratiques sanitaires et préventives ayant pour but de réduire le risque de contamination des animaux
dans un site donné et de limiter au maximum la propagation des agents
pathogènes d’un site à un autre.
Cette approche globale de la protection sanitaire est
définie par le néologisme «bio-sécurité». Elle répond essentiellement aux préoccupations suivantes :
™ La prévention de la transmission verticale (des poules parentales à leur progéniture par l’élevage d’animaux indemnes des maladies infectieuses)
™ La mise en place des protections qui font obstacle à
la dissémination horizontale
™ Mise en place d’un programme de vaccination en
tenant compte des facteurs environnementaux (micro climat, nutrition, stress…)
En fonction de ces principes de base, nous pouvons
distinguer trois échelles ou niveaux d’intervention :
•
L’échelle conceptuelle
La protection sanitaire commence normalement au
moment de l’étude et du choix du site avec ses implications sur la séparation des spéculations (ferme de ponte,
ferme parentale), la différentiation des bandes (le système
à bandes multiples est un système à risque qui assure la
pérennité des maladies infectieuses et parasitaires) et l’éloignement par rapport aux biotopes naturels des oiseaux sauvages.
Le choix du site et la protection sanitaire doivent tenir compte de l’articulation des marchés « approvisionnement -distribution » en vue de maintenir des niveaux de
productions optimales mais aussi intégrer le risque que représente la proximité des routes publiques, la densité avicole dans une zone en rapport avec la pression microbienne.
NB : les erreurs de conception en termes de localisation et choix
du site ne peuvent être corrigées ou modifiées par la suite en
réponse au danger d’émergence de nouvelles maladies.
•
L’échelle structurelle (infrastructures)
Cette étape englobe toutes les considérations de la protection sanitaire en rapport avec l’implantation de la ferme,
l’orientation et l’espacement des pavillons – conception
41
et équipement des bâtiments, les clôtures, les routes de
desserte et le plan de circulation (véhicule – personnel matériel), la séparation des zones propres et zones sales,
les installations de décontamination des équipements, emplacement des pédiluves (bains de pied) et dips pour véhicules etc… mais aussi le planning d’élevage et la séparation des lots selon le principe «tout plein-tout vide», c’est
à dire la programmation des bandes d’élevage en lot unique selon le principe : une ferme = une catégorie= un seul
âge.
Ici aussi, la mise en place des éléments de l’échelle
structurelle suppose la mobilisation des ressources financières et ne peut pas répondre à une situation d’urgence
épizootique.
•
L’échelle opérationnelle
Cette échelle nous ramène à la gestion courante de la
bio-sécurité notamment la réglementation draconienne
des visites et la mise en place des mesures ou procédures
de routine en vues de contrecarrer l’introduction et la transmission des agents infectieux, leur éradication et la prévention de la dissémination vers d’autres sites.
Elle est conditionnée par :
1. la revue permanente des procédures
2. la participation active à tous les échelons et une discipline rigoureuse de groupe (aussi bien au niveau
de l’encadrement que de l’exécution)
3. le suivi ou monitoring continu du statut sanitaire
et du niveau immunitaire du troupeau.
ges. La probabilité de transmission entre deux groupes de
volailles dépend de divers facteurs, notamment :
- La distance entre les groupes ou lots
- L’effectif de volailles dans le lot «donneur» porteur
de l’agent pathogène
- L’effectif de volailles potentiellement réceptives ou
sensibles dans le lot «cible»
- L’action du climat sur la persistance de l’agent pathogène dans le milieu extérieur
- La concentration ou dose infectieuse suffisante pour
provoquer la maladie
- Le bilan immunitaire du lot cible
- La présence de foyers infectieux (poules indigènes,
oiseaux sauvages, élevages infectés)
- L’orientation des vents dominants
- La localisation du site d’élevage : a t-on implanté
les bâtiments à côté d’une usine d’équarrissage ?
Les bâtiments sont-ils sous le vent d’un abattoir ou
à proximité d’une autoroute ? (revoir l’articulation
des échelles structurelles et opérationnelles)
- L’action des vecteurs «taxis microbiens» : personnel,
matériel, transfert entre sites, aliments, canalisations
d’eau, copeaux -litière, insectes, rongeurs etc...
- La fréquence des épisodes infectieux peut renseigner
sur le niveau de risque auquel l’exploitation est exposée
- La densité avicole ou nombre d’espèces dans une
zone donnée.
Pourquoi avons-nous besoin d’une protection ou contrôle
biologique ?
La protection continue
Enfin, l’échelle opérationnelle réglemente les aspects
sécuritaires du site, notamment l’accès des visiteurs, le port
de tenues de travail( vestiaire et buanderie), les bains de
pieds et lavabos, le dispositif de contrôle de mouvements
des véhicules, la surveillance du transfert de matériel entre sites, la protection contre les rongeurs et insectes, l’évacuation du fumier, la nébulisation intermittente de désinfectants dans les bâtiments etc. …
En résumé
- Le coût des traitements des maladies est très élevé
et ne garantit pas toujours une réponse effective.
- Des pertes économiques peuvent survenir longtemps
avant le diagnostic.
Comment pouvons nous articuler notre système de biosécurité ?
-
Par l’évaluation des sollicitations antigéniques et le choix
des méthodes de contrôle appropriées notamment :
les mesures d’hygiène générale et la prémunition
(vaccination et contrôle de la réponse immunitaire.)
-
Par l’étude des voies d’infection (trans-ovarienne, aérienne…)
Que faut-il retenir du concept de «bio-sécurité» ?
* La bio-sécurité en aviculture englobe tous les aspects de
gestion et de conduite d’élevage ayant pour objectif la réduction du risque de maladies susceptibles de se répandre
à l’intérieur et à l’extérieur d’une exploitation avicole.
Au moment de la construction de nouveaux bâtiments, il faut tenir compte des routes d’accès et de
l’orientation des vents dominants aussi bien que les
mouvements du cheptel et du personnel
-
- Que devons nous comprendre par risque de maladies ?
- Quels sont les facteurs qui influencent la dissémination
des agents pathogènes ?
Achat de poussins provenant de lots sains ; s’assurer du
bilan immunitaire et du calendrier de vaccination
des poules parentales
-
Par l’élevage en bandes uniques : ce système est idéal,
bien que difficilement applicable aux petits élevages. En cas de nécessité, des mesures d’extrêmes précautions doivent être mises en place en cas d’élevage en bandes d’âges différents.
A l’exception de la plupart des sérotypes de la salmonellose, les agents pathogènes aviaires proviennent essentiellement des volailles en élevage et divers oiseaux sauva-
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Quelques mesures pratiques pour la protection sanitaire
en aviculture intensive.
1. Pour les unités intégrées, respecter une distance de 3 à
5 Km entre différents sites.
2. A l’intérieur d’un site, la distance idéale entre groupes
de bâtiments devrait être de 1 Km, mais en pratique,
retenir une distance minimale de 500 mètres et 15 à
20 mètres entre bâtiments.
3. Travailler sur un schéma «tout vide-tout plein» si possible.
4. Construire dans les zones à faible densité avicole.
5. Eliminer ou tenir à distance les espèces indigènes.
6. Réduire au strict minimum, le mouvement de véhicules dans le site.
7. Au moment de l’implantation, tenir compte des vents
dominants et de l’orientation des bâtiments.
8. l’érection de clôtures (treillis) pour limiter les mouvements indésirables de personnel et de vecteurs.
9. l’aménagement des vestiaires est vital dans le système
«tout plein-tout vide».
10. Contrôle des matières premières et des aliments composés.
11. Tenir dans la mesure du possible les sites «indépendants» et éviter autant que possible l’échange de matériel et équipements entre sites.
18. Les insectes et les rongeurs ?
- Prévenir et éviter les pertes (gaspillage) d’eau et des
aliments
- Tenir les alentours des bâtiments propres, tondre le
gazon, désherber régulièrement
- Enlever le fumier régulièrement et le stocker à une
certaine distance des bâtiments d’élevage ( 1.5 Km)
- Veiller à disposer en permanence de bâtiments étanches à l’épreuve de la vermine (treillis et portes étanches)
- Démarrer immédiatement le programme insecticide
et anti rongeurs dès qu’on détecte la présence des
prédateurs
- Alterner l’usage de produits pour éviter l’accoutumance
- Se rappeler qu’il est plus important de tuer les larves plutôt que les formes adultes
- Stocker les insecticides et rodenticides dans des armoires ou magasins sous clefs
- Veiller au port de tenue et équipements de protection appropriés (pardessus – masque – gants – bottes…), se laver soigneusement après application et
éviter de manger ou boire durant le traitement
- Veiller à la propreté de l’endroit après traitement
(poubelle, enfouir, incinérer les restes de produits,
emballages…).
Exemples de produits rodenticides
(à utiliser avec une boite appât) :
12. Contrôle de la litière (durant la période d’élevage).
13. Contrôle et réglementation du mouvement du personnel, les tours de poulaillers se faisant des « jeunes
volailles vers les adultes ».
14. Eliminer dans la mesure du possible la divagation des
volailles sauvages et autochtones : foyers et vecteurs potentiels de maladies.
15. S’assurer que l’eau de boisson répond aux spécifications minimales de potabilité et d’innocuité.
16. Proscrire l’existence de dispensaires vétérinaires dans
la ferme (une loge dispensaire augmente le risque d’infection pour les autres volailles dans le bâtiment).
17. Les poules mortes ? C’est un problème de protection à
l’échelle opérationnelle qui est tout différent pour une
petite exploitation et beaucoup plus préoccupant pour
les exploitations industrielles. Pour les grandes fermes,
on recommande la construction d’une chambre froide
ou on dépose au fur et à mesure les poules crevées
préalablement mises en sacs plastic avant l’envoi à
l’usine d’équarrissage. Eventuellement, on peut aménager une « décharge sanitaire » ou dépôt d’immondices pour l’enfouissement (mélange avec la chaux vive
5 kg/tonne), l’incinération et/ou le compostage. Une
autre alternative, c’est « l’incinération » : méthode radicale mais qui a un coût (carburant et équipements :
incinérateur). Enfin, il est aussi possible de recourir
aux fosses ou tanks de fermentation (addition d’enzymes) dans lesquels les carcasses se décomposent.
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Les anticoagulants
Dérivés de la coumarine : entraînent la mort par hémorragies dues à un effet anti thrombine.
(Broma-dione, Coumachlore, Couma-fène, Diféna-coum)
Warfarin = 1 kg pur + 19 kg d’appât pour rats : 200 gr par
boite et 1 boite /20m2 .
Difenacoum : 40 gr par boite (souris) et 1 boite par 10m².
Bromadéolone : 100grs / boite et une boite par 20 m².
Dérivés de l’Indanédione : Présentation : appâts céréales
entières, concassées, broyées (incluses ou non dans la paraffine) ou poudres de piste (support silice argile) ;
concentrats (pour le pré-mélange d’appâts volumineux).
Coloration obligatoire : Bleue ou Rouge.
Chlorophacinone = 1 kg pur + 40 kg d’appât : 200 gr par
boîte, 1 boite/20 m².
Difacenone = 40 g par boite à appât, 1 boite par 10 m².
Autres rodenticides : Chloralose ou glucochloral (agissent
par anesthésie générale fatale).
Produits interdits : Strichnine, crimidine, phosphures.
Les insecticides
Les insecticides végétaux (dérivés de la pyréthrine et
roténone (peu toxique pour les animaux supérieurs).
Cyfluthrin = 40 gr dissous dans 10 litres d’eau.
Deltamethrine = 60 gr dans 10 litres d’eau.
Permethrine+ pyréthrine =50 ml dans 10 litres d’eau.
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Les insecticides organiques de synthèse
Organophosphorés, insecticides carbamiques et les dérivés chlorés des hydrocarbures dont le DDT, le lindane
(HCH ou BHC) et son dérivé le chlordane ; les dérivés des
hydrocarbures terpéniques (toxaphène) ; les dérivés des
naphtalènes (aldrin et dieldrin).
Pour tuer les larves :
Diflubenzuron =12.5 gr/m2.
Dimethoate + Phenitrothion = 100 ml/10l d’eau.
Tetrachlorvinfos =200 gr/10l d’eau.
Trichlorfon = 50gr/10l d’eau.
1. la désinfection des bâtiments d’élevage
«La manière de désinfecter vaut plus que la nature du désinfectant».
1.1 La désinfection terminale
Dès le départ des animaux, pour s’assurer l’hygiène parfaite d’un local, il faut :
- Démonter le matériel.
- Nettoyer à sec, enlever la litière, les déchets, dépoussiérer, effectuer les réparations.
- Détremper pour ramollir les salissures-les parois, le
sol et le matériel fixe.
Ce détrempage peut être facilité par l’action d’un
détergent ou d’un décapant (soude pendant ½ heure,
1kg de paillettes par 100 m²).
La durée normale du détrempage est de 3 heures.
Décaper à la brosse métallique ou par action d’un
jet d’eau froide à haute pression « jet en pinceau »
= Pression minimale 50 atm, 12 litres d’eau par
minute. Nettoyer le matériel proprement, laisser sécher le local et le matériel avant de le remettre en
place. Vérifier la présence d’insectes, larves de mouches et les éliminer.
- Pulvérisation de la solution désinfectante par jet d’eau
basse pression (3-4 kg/cm²) avec l’aide d’un pulvérisateur type traitement arbre fruitier.
1 litre/10 m² pour les surfaces non poreuses.
1 litre/5 m² pour les surfaces moyennement poreuses.
1 litre /4 m² pour les surfaces véritablement poreuses.
Pour que le désinfectant agisse correctement, les surfaces doivent être exemptes de matière organique,
poussière, saletés, litière et fumier.
Laisser agir le désinfectant pendant 4-6 heures. Tenir les portes et fenêtres closes après la désinfection.
- Après la désinfection, réinstaller le matériel préalablement désinfecté aussi, mangeoires, abreuvoirs,
pondoirs…
Epandre une nouvelle litière ; au moment de l’arrivée
des poussins, le bâtiment devrait être non seulement
propre mais aussi sec et préchauffé et bien ventilé.
1.2
Désinfection continue
Les procédés de désinfection que nous avons vu jusqu’ici, constituent une désinfection discontinue, pratiquée
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en cas de nécessité (après le passage d’une maladie contagieuse) ou périodiquement (en fin de bande). Il existe une
autre forme de désinfection continue qui peut se faire occasionnellement en cours d’une maladie survenant dans l’effectif ou systématiquement tous les 15 jours pour lutter
contre la pollution chimique ou microbienne des locaux.
La désinfection continue consiste à diffuser sous forme de brumes
ou d’aérosols des mélanges antiseptiques huileux, d’action rémanente prolongée, qui se déposent sur les parois des locaux, les objets
et les animaux qui imprègnent l’atmosphère de façon durable.
Produits type : crésylol, terpinéol, huile de pin, essence
de térébenthine.
Caractéristique : non corrosif, non irritant, innocuité et
action bactéricide, bactériostatique, virulicide et sporicide.
Equipements : pulvérisateurs, brumisateurs, aérosolisateurs.
Action : prophylaxie sanitaire, lutte contre la pollution chimique par la neutralisation de l’alcalinité due au dégagement de CO2 et d’ammoniac par les litières. Lutte contre
le microbisme des locaux. Les mêmes appareils peuvent
servir à la vaccination collective par voie aérienne dans les
élevages industriels et à l’administration des antibiotiques
contre certaines maladies respiratoires.
1.3 Le vide sanitaire
Cette technique est le prolongement « logique » de la
désinfection. En effet, le nettoyage et la désinfection ont
permis de détruire la presque totalité des micro-organismes ; cependant certains ont pu être épargnés et seront
alors tués par les agents physiques naturels : oxygène de
l’air, rayons ultra violets de la lumière solaire, dessiccation… Le vide sanitaire ne doit pas être inférieur à 8 jours
pour une salle, 15 jours pour un bâtiment complet et un
mois pour un élevage.
1.4 Pédiluve
Après la désinfection, il est de coutume de pouvoir
placer à l’entrée du local d’élevage un bac résistant à la
corrosion (50 cm x 70 cm) pour les bains de pieds en vue
de la protection contre un des grands vecteurs de germes :
l’homme. Pour mieux faire, il faut au préalable décrotter
les bottes après chaque visite au moyen d’une brosse dure,
ensuite retremper longuement les bottes dans le pédiluve.
Produit : Formol 3%, association formol 3% + sulfate de
cuivre 2%, crésyl 2%. Eau de javel, dérivés phénoliques,
les iodophores et les dérivés amphotèriques.
1.5 Quelques exemples de produits désinfectants
Le désinfectant idéal est non toxique, a une odeur agréable, il est non agressif et doit être capable de détruire
toutes sortes de bactéries, moisissures, virus et spores.
La vérité est que le produit idéal n’existe pas. Les produits réunissant au maximum le profil de ce cliché se retrouvent dans un groupe restreint des désinfectants chlorés et des dérivés des aldéhydes.
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Dr César BISIMWA
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Principales vaccinations
et programmes
Partie I : Programmes de vaccination
I. RAPPEL DES CONCEPTS ET PRINCIPES
Il existe plusieurs méthodes ou conduites susceptibles de limiter l’entrée de maladies dans un élévage. Une
première possibilité, c’est de réduire la pression ou charge
infectieuse (nombre d’agents pathogènes dans l’environnement). Ceci peut être réalisé en améliorant les conditions d’hygiène générale de la ferme. Une autre pratique
susceptible de baisser l’incidence des maladies c’est d’augmenter la résistance spécifique des volailles par la vaccination.
Pour mieux comprendre le mode d’action d’un vaccin, nous devrions d’abord apprendre les mécanismes naturels de défense contre les maladies infectieuses. La résistance ou défense d’un animal contre les agents pathogènes
peut être subdivisée en :
™ La résistance passive ou «première ligne de défense».
™ La résistance spécifique, «deuxième front de défense» ou immunité.
Ces deux modalités sont naturellement déterminées
par les facteurs génétiques (race, souche), l’âge, le niveau
ou l’étape de production et les conditions générales de
l’animal.
I.1 La résistance non-spécifique
Le premier front de défense est constitué de barrières
naturelles.
™ La peau : protection mécanique par les plumes et les
cellules épidermiques kératinisées à forte capacité de
regénération (ou réparation).
™ Les muqueuses (épithélium non kératinisé composé
d’une ou plusieurs couches de cellules). Il s’agit notamment de la muqueuse conjonctive de l’œil, la muqueuse respiratoire (poumons et sacs aériens), la muqueuse digestive (du bec au cloaque), de la muqueuse
urogénitale (oviducte, uterus et conduit vaginal).
™ Le proventricule succenturié : Le proventricule est une
importante barrière pour les agents pathogènes ingérés par la voie digestive. Le PH très bas (degré très
élevé d’acidité) est le résultat de l’ acide hydrochlorique
(HCl) élaboré par les glandes du gésier. Il tue pratiquement tous les virus et bactéries contenus dans les
aliments et eau de boisson. Seules les formes larvaires
et les oocystes de la coccidiose peuvent résister dans
ce milieu à PH bas.
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™ L’exclusion compétitive ou résistance de
colonisation
La résistance par colonisation est offerte par la flore
bactérienne qui protège la peau et les muqueuses contre
les agents pathogènes. Elle est aussi appelée « exclusion
compétitive car dans la lutte pour l’occupation de la surface des muqueuses ce sont les bactéries pathogènes qui
sont perdantes. Le mode d’action n’est pas seulement mécanique (colonisation par occupation spatiale mais aussi
chimique par l’acidification du milieu).
Les poussins fraichement éclos ne disposent pas de
cette flore de protection. Ils devraient normalement la
recevoir de leur mère. Force est donc d’administrer cette
flore de démarrage au couvoir juste à l’ éclosion. Plus tard
l’ administration se fera par l’ eau de boisson.
™ La défense cellulaire
Les leucocytes (ou globules blancs) de différentes
formes et tailles (neutrophiles et macrophages) sont présents dans le sang, sous la peau, les muqueuses et différents tissus, prêts à neutraliser les agents pathogènes qui
traversent les barrières naturelles.
Ces globules blancs agissent de façon non spécifiques et tenteront d’ éliminer tout pathogène par la phagocytose. D’autres cellules sanguines , les lymphocytes, procèdent tout autrement vs-à-vis de pathogènes spécifiques.
La «résistance spécifique» d’un animal dépend de son «immunité» ou seconde ligne de défense.
I.2 Immunité ou seconde ligne de défense
I.2.1 Introduction
L’immunité est un mécanisme de défense spécifique,
ceci veut dire que quand un animal a acquis un niveau de
résistance contre un agent pathogène donné, par exemple
le virus de la maladie de la pseudo peste aviaire, cette
immunité ne pourra pas inactiver d’ autres pathogènes,
par exemple le virus de la maladie de Gumboro. La fulgurante histoire de la vaccination a ainsi commencé en 1796
par Dr Jenner (GB) qui le premier découvrit le vaccin contre la variole humaine au départ de la variante bovine
(vaccinia). A sa suite, Pasteur (FR) développera le vaccin
contre le choléra aviaire, le charbon et la rage.
I.2.2 Les antigènes
C’est une structure ou substance chimique ou encore
une particule étrangère à l’organisme. Ils peuvent être des
agents pathogènes (virus, bactéries, moisissure, protozoaire,
parasites) des toxines produites par ces agents ; des nutriments (lacto-globulines), des organes et cellules étrangers
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et enfin des médicaments (provaquant des réactions allergiques).
Seuls les agents pathogènes et leurs toxines nous intéressent quand il s’agit d’immunité. Les déterminants
antigéniques peuvent être l’ADN, l’ARN, la membrane
cellulaire , les cellules enzymatiques ou des protéines…du
même agent pathogène prvoquant ainsi une réponse immunitaire (formation d’anticorps) spécifique au déterminant. Un agent peut donc développer plusieurs variantes
appelées sérotypes.
I.2.3 Les lymphocytes
En pathologie aviaire, on distingue deux types de lymphocytes : les lymphocytes T et les lymphocytes B tous
deux produits par la moelle osseuse. De la moelle, certains
lymphocytes migrent vers le Thymus et deviennent «les
cellules T», les autres passent par la Bourse de Fabricius et
deviennent «les cellules B». Par la suite les cellules B et T
migrent vers les organes lymphoïdes (rate, glande de
Harder, moelle osseuse, paroi intestinale). Ces cellules se
transforment en véritables «cellules mémoires» responsables du fameux «effet booster» lors des vaccinations de rappel.
Les macrophages jouent un rôle déterminant dans la
réponse immunitaire. La séquence des actions se présente
comme suit : présentation de l’antigène aux cellules T et
B ; activation des ces dernières ; phagocytose et ingestion
des pathogènes ; réparation tissulaire, sécrétion des différentes substances (interleukins) pour stimuler ou supprimer les réactions immunitaires etc…
L’interféron est une glycoprotéine produite directement par les cellules corporelles juste après l’infection. L’interféron quittera la cellule pour protéger les cellules voisines contre l’infection seulement pour une très courte période (approximativement une semaine). C’est pourquoi,
il n’est pas recommandé d’administrer deux vaccins vivants
dans un court intervalle de temps (jours).
I.2.4 Anticorps
Ce sont des protéines appartenant au groupe des globulines et ainsi appelées immunoglobulines (Ig) classées
selon leur poids moléculaire, leur structure et leur fonction : on dsitingue ansi :
IgG- présente dans le sang, et le vitellus.
IgA- responsable de l’ immunité locale, présente dans
les muqueuses.
IgM : 5 x la taille des IgG, apparaissent rapidement dans
le sérum sanguin juste après l’infection ou la vaccination et disparaissent aussi rapidement.
I.2.5 Immunité passive et immunité active.
Les anticorps que nous trouvons dans le sang proviennent ou sont transmises soit passivement par la mère à
travers le vitellus (c’est l’immunité maternelle), soit par la
vaccination (immunité active), soit à la suite d’une infection récente (immunité active).
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II. IMMUNISATION ACTIVE OU VACCINATION
II.1 Objectifs
™ Prevention des maladies: prévenir et maitriser la morbidité, la mortalité, les pertes de production liées à la
maladie clinique. Par exemple le coryza ou le choléra
aviaire.
™ Prévention des effets des formes subcliniques des maladies. Prévenir les pertes de productions et frais en
produits vétérinaires liées aux infections secondaires.
Exemple : augmentation de la susceptibilité aux maladies opportunistes causée par l’immuno-suppression dans la maladie de Gumboro.
II.2 Elements du programme de vaccination
Les trois élements de base d’ un programme de vaccination sont : la souche vaccinale, le chronométrage de l’opération et la voie d’administration. Les autres aspects du
programme concernent la fréquence des vaccinations: opération unique (encéphalomyelite aviaire) ou opération
multiple avec primo vaccination et rappels (PPA,
Gumboro), faisant intervenir plusieurs souches (gumboro
forte, Bursine 2, BI H120 et Bi H52….).
La primovaccination prépare l’organisme au rappel
avec une souche généralement plus immunogénique, plus
invasive (tel le cas de la PPA avec la souche Hb1 et le rappel avec la souche lasota). Le rappel produit comme nous
l’avons dit un effet potentialisateur du premier vaccin aussi
appelé «effet booster».
Le pouvoir immunogénique varie selon la voie d’administration. Pour illustration, nous donnons l’exemple
du vaccin contre la bronchite infectieuse.
Type ou souche; Degré immunogénique; Voie
d’administration
Type ou souche
Degré
immunogénique
Voie d’administration
H52
Vaccination tertiaire,
la plus invasive
Mass, Mass II, Ark,
JMK, D274, D1466
Vaccination secondaire
Gouttes oculaires
Nébulisation grossière
H120, Mass,
Conn, Ulster
La moins immunogène
Primo vaccination
Eau de boisson,
Oculonasal
Fine nébulisation
Séquences et chronométrage des opérations de vaccination
™ Pour la Bronchite et la PPA, respecter un intervalle de 2
semaines minimum entre deux vaccinations et 4 semaines entre la deuxième vaccination et la troisième.
™ Prévoir au moins 4 semaines entre l’administration du
dernier vaccin vivant et un vaccin inactivé (PPA,
Gumboro, Réovirus, Bronchite) et un intervalle de 8
semaines est recommandable avant la vaccination contre la BI avec une souche inactivée.
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™ Prévoir 30 à 60 jours pour les vaccinations contre
PPA et la bronchite pour les poulettes de ponte.
™ Eviter de donner dans un intervalle rapproché les vaccins AE (encephalomyelite), BI (Bronchite infectieuse), LTI (Laryngotrachéite), choléra souche vivante ou MG (mycoplasma) souche vivante comme
ces vaccins se développent sur la muqueuse respiratoire. (Interférence et très forte réaction vaccinale).
™ Le vaccin contre l’encephalomyelite ne peut être
donné aux poulettes futures pondeuses avant l’âge de
6 semaines et au plus tard 4 semaines avant le début
de ponte.
™ Les vaccins bactériens inactivés contre la
mycoplasmose, le choléra et coryza aviaire peuvent
être admninistrés à partir de 4 à 6 semaines et au
plus tard 4 semaines avant le début de ponte.
™ Respecter une période d’ attente de 7 jours après la
distribution des antibiotiques dans l’eau de boisson
ou dans l’aliment et avant l’administration des vaccins bactériens vivants (choléra, MG, coryza).
™ Le vaccin contre la maladie de Marek doit être administré au couvoir en dose entière unique le premier
jour.
Séquence et chronométrage en rapport
avec l’immunité maternelle
Les poules parentales recoivent des vaccins vivants et
inactivés dans le but de remonter les niveaux d’anticorps
circulants qui seront transférés aux poussins éclos. Ces anticorps maternels protègent naturellement le jeune poussin mais peuvent interférer avec les vaccins vivants. Ce problème est bien illustré par la vaccination contre gumboro.
Dans les régions exposées aux souches sauvages, pour prévenir les atteintes précoces, il est recommandé de vacciner
le plus tôt possible en tenant compte du niveau de rémanence des anticorps maternels qui tombe généralement
entre les 2 à 3 premières semaines.
Il n’existe plus d’immunité pour éviter la maladie lorsqu’elle résulte d’une contamination tardive, après la 3ème
et la 4ème semaine d’ âge.Or, c’est justement entre la 4ème
et la 7ème semaine que les conséquences de l’ infection virale sont les plus dangereuses.
Réactions post vaccinales
On distingue deux types de réactions post vaccinales.
Le premier type de réaction survient après inoculation d’un
vaccin inactivé suite à une mauvaise manipulation. Par
exemple une injection tout près de la tête ou dans le cou
peut provoquer une inflammation sur le site d’injection,
inflammation de la tête et parfois un retournement du
cou. Certains vaccins bactériens (MG,Coryza, Pastereula)
ont tendance à provoquer une forte réaction tissulaire à
cause de la présence d’endotoxines.
Un matériel de vaccination contaminé par les bactéries
peut aussi provoquer des inflammations sévères et la formation d’abcès. Le deuxième type de réaction survient à la suite
48
d’une administration d’un vaccin vivant au contact de la muqueuse respiratoire causant des signes cliniques d’une pathologie des voies respiratoires supérieures les 3 à 4 jours suivant
la vaccination... (larmoiement, écoulement nasal, inflammation de la face, jetage et balancement de la tête).
En règle générale, les erreurs d’administration et de manipulation de vaccins suivants peuvent provoquer des réactions plus ou moins sévères :
1. Nébulisation très fine
2. vaccination d’un lot positif au test de mycoplasmose
3. vaccination de lots malades ou en état
d’immunosuppression
4. l’usage d’une souche vaccinale trop forte pour l’âge du
troupeau
5. long intervalle entre les premières vaccinations et les
vaccinations de rappel
6. faible niveau technique d’exécution abandonnant de
nombreux poussins non vaccinés
7. vaccin vivant se répandant dans des lots d’âges multiples
8. atmosphère surchargée en ammoniac et poussières (lésions de la muqueuse nasale et trachéale).
Combinaisons de vaccins
(vaccins polyvalents)
Le calendrier de vaccination de poulettes futures pondeuses est généralement très long et son exécution très fastidieuse pour de grands effectifs. Pour faciliter l’administration
et minimiser le stress, on recourt souvent aux combinaisons
de vaccins. Il existe plusieurs combinaisons de vaccins vivants
Newcastle-Bronchite-Gumboro (PPA-IB-IBD) ou encore
Encephalomyelite et variolo diphterie (AE –Pox) ceci à cause
de la ressemblance des vaccins, du calendrier et des voies d’administration.
Dans les lots de pondeuses commerciales, on connaît
beaucoup de combinaisons de vaccins inactivés : Mycoplasma
gallisepticum MG, mycoplasma synoviae MS, Vaccin EDS
76 contre la chute de ponte, Newcastle et bronchite infectieuse. Dans les lots de poules parentales, on recommandera
les combinaisons suivantes Gumboro, Newcastle, Bronchite
et REO. Il est par ailleurs recommandé, toujours dans le souci
de diminuer la charge de stress sur les poules, d’associer l’administration d’un vaccin polyvalent à diverses autres manipulations telles que débecquage, comptage ou le transfert
(changement de bâtiment).
Vaccins vivants vs vaccins inactivés :
programmes
On distingue deux types de programmes de vaccination
pour les poules en ponte. Le premier recourt aux vaccins vivants donnés à 30-90 jours d’intervalle, le second recourt aux
vaccins inactivés donnés juste avant le début de la ponte et
aucun vaccin vivant durant la période de ponte.
Dr César BISIMWA
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
Les techniques de
vaccination des volailles
Avec l’apport d’un chapitre MERIAL édité dans « la production de poulets de chair » en climat chaud ITAVI CIRAD,
AFSSA
I. MÉTHODES DE VACCINATION
INDIVIDUELLE
1. Installation oculo-nasale (goutte dans l’oeil)
Déposer une goutte de suspension vaccinale sur le
globe oculaire ou le conduit nasal à l’aide d’un comptegouttes calibré (généralement 1000 gouttes pour 30ml).
Tenir le flacon bien verticalement, en évitant le contact
avec les muqueuses. La coloration du colorant permet de
mieux visualiser la bonne administration de la solution
vaccinale.
Modèle d’intervention individuelle. Elle représente
une méthode de choix retenue au laboratoire pour le contrôle des vaccins vivants de façon à garantir l’administration de chaque sujet.
Sur le terrain, elle est obligatoirement indiquée sur
certains vaccins comme le vaccin Laryngotrachéite Infectieuse. La vaccination par goutte dans l’oeil est souvent
pratiquée en même temps que l’injection d’un vaccin inactivé huileux (Newcastle, Gumboro par ex).
2. Trempage du bec
Tremper le bec jusqu’aux narines de façon à faire pénétrer la solution vaccinale dans les conduits nasaux (150
à 200 ml pour poussins). Le trempage du bec constitue en
fait une variante de l’installation oculo-nasale. Il ne doit
s’appliquer que sur des poussins de moins d’une semaine
d’âge.
Dans certains pays, cette méthode est encore largement utilisée notamment pour la vaccination Gumboro et
Newcastle pendant la première semaine de vie, en raison
de la nécessité d’atteindre 100% des sujets et de limiter
les réactions respiratoires éventuelles.
Facile et assez rapide, la vaccination par trempage du
bec permet de vacciner efficacement les jeunes poussins,
alors que l’administration par eau de boisson serait impossible (consommation d’eau très irrégulière avant l’âge de 5
jours) et que la nébulisation risquerait de provoquer des
réactions respiratoires préjudiciables.
La vaccination par trempage du bec est, elle aussi,
souvent effectuée en même temps que l’injection d’un vaccin inactivé huileux (Newcastle, Gumboro par ex.).
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
3. Transfixion et scarification
Ces méthodes sont réservées au seul vaccin vivant ne
pouvant être administré que par cette voie, c’est à dire le
vaccin contre la variole aviaire. La transfixion de la membrane alaire à l’aide d’une double aiguille cannelée est largement préférée à la scarification de la peau de la cuisse, à
l’aide d’un vaccino-style.
4. Injections intramusculaire et sous-cutanée
Les vaccins injectables sont, soit remis en suspension
dans leur diluant avant d’être injectés (vaccins vivants),
soit prêts à l’emploi (vaccins inactivés).
Le matériel d’injection doit être stérile. Utiliser une
aiguille de longueur adaptée à l’âge (0,7 cm pour les 2
premières semaines de la vie, et 1 cm au-delà de 2 semaines). Pour les palmipèdes, utiliser une aiguille de 1,5 cm
de long au delà de 10 semaines d’âge en raison de l’épaisseur du gras. Le diamètre de l’aiguille doit être assez gros
(1mm), surtout pour les vaccins huileux. Veiller à fréquemment changer d’aiguille (au minimum toutes les 500 injections) pour ne pas déchirer la peau ou le muscle. Pour
améliorer la fluidité des vaccins inactivés huileux, sortir les
flacons du réfrigérateur plusieurs heures avant leur utilisation (ou même la veille au soir).
La voie sous-cutanée est préconisée à la base du cou
de l’oiseau pour des raisons pratiques d’utilisation. Elle
convient pour la vaccination de toutes les volailles de chair
destinées à la découpe où la présence même discrète d’une
réaction fibreuse locale est à éviter, en particulier lors d’utilisation de vaccins bactériens en adjuvant huileux.La voie
intramusculaire est préconisée essentiellement chez les
oiseaux plus âgés (reproducteurs, poules pondeuses) au niveau des muscles du bréchet, notamment pour tous les
vaccins inactivés en adjuvant huileux, utilisés en rappel
avant l’entrée en ponte.
II.
MÉTHODE DE VACCINATION COLLECTIVE
La meilleure méthode demeure la vaccination individuelle. Mais pour des raisons économiques, pratiques, les
méthodes de vaccination collective sont le plus souvent mises en place. Il s’agit de vaccination dans l’eau de boisson ou
par nébulisation. Dans les bâtiments équipés de circuits
d’abreuvement par pipettes, il est néanmoins préférable de
plutôt recommander la vaccination par nébulisation ou
goutte dans l’oeil pour les virus vaccinaux à tropisme respiratoire (Newcastle, Bronchite, Pneumo-virus..). L’important
est que l’éleveur opte pour la méthode de vaccination collective qu’il maîtrise le mieux. Faciles et rapides en appa-
49
rence, les vaccinations de masse n’en demeurent pas moins
un acte médical majeur.
Le succès de la vaccination dépendra de la maîtrise de
chaque détail intervenant dans la conservation des vaccins, la
préparation de la solution vaccinale et sa distribution. Correctement vacciner un troupeau nécessite qu’un maximum
de volailles (au moins 90%) aient vraiment absorbé une dose
entière d’un vaccin maintenu parfaitement vivant.
La qualité de l’eau est déterminante. Elle doit être :
- potable : c’est à dire conforme aux normes de la consommation humaine (peu de matières organiques, peu de
bactéries).
- sans minéralisation excessive (pas d’excès en ions métalliques tels que Fer, Cuivre ou Manganèse). C’est pourquoi
les eaux de forage profond seront à proscrire, de même
que l’utilisation d’abreuvoirs ou de pulvérisateurs métalliques). Sinon il faut ajouter de la poudre de lait écrémé
à raison de 25g/l d’eau.
- avec un pH légèrement acide, de préférence entre 5,5 et
6,5 (10 à 15 ml de vinaigre d’alcool à 7° suffisent pour
faire passer 250 à 300 l d’eau d’un pH de 8 à un pH
entre 5,5 et 6,5).
- dépourvue de toute trace de désinfectant, pendant la vaccination et plusieurs heures après la fin de la vaccination.
En cas d’utilisation d’eau de réseau et/ou de matériel pouvant présenter des traces de chlore, ajouter systématiquement
2,5 g de poudre de lait écrémé par litre d’eau pour neutraliser
le chlore. Le thiosulfate de sodium à raison de 16mg/l (soit
3,2g/200l) neutralise spécifiquement les traces de chlore.
- Fraîche si possible.
1. vaccination par eau de boisson
Cette méthode de vaccination ne peut s’appliquer que
pour des volailles de plus de 4 jours d’âge, en raison de la
trop grande variabilité de la consommation d’eau pendant
les premiers jours de la vie.
Respecter les étapes suivantes :
(1) Veiller régulièrement à nettoyer les canalisations, surtout après des traitements antibiotiques ou vitaminiques. Ne vacciner dans l’eau qu’au minimum 3 jours
après la fin d’un nettoyage des canalisations.
Malgré les nettoyages réguliers, l’intérieur des canalisations est souvent recouvert de dépôts organiques ou minéraux. C’est pourquoi, chaque fois que cela est possible, il est préférable d’éviter les circuits de distribution
d’eau pour vacciner. L’idéal est de disposer d’un nombre suffisant d’abreuvoirs propres en plastique, répartis
sur l’ensemble des bâtiments, et de les remplir manuellement avec la solution vaccinale.
(2) Avant la vaccination, contrôler la propreté et le bon fonctionnement de chaque abreuvoir ou pipette (si nécessaire les nettoyer, mais sans savon).
(3) Assoiffer les volailles pendant ½ heure à 1h30 avant la
distribution de la solution vaccinale, de préférence aux
heures fraîches de la matinée, en fermant le robinet d’arrivée d’eau.
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(4) Vidanger complètement l’ensemble du circuit d’eau.
Veiller notamment à chasser l’eau présente au fond
du bac dans tous les points bas de la canalisation et
dans certains modèles de pipettes. Multiplier le nombre d’abreuvoirs.
(5) Prévoir une quantité d’eau (voir « qualité de l’eau » cidessus) suffisante pour être bue en 2 heures environ. Si
elle est bue en moins d’une heure, certaines volailles
n’auront pas accès à la solution vaccinale. Au-delà de 2 à
3h, la stabilité du vaccin n’est plus certaine. La quantité
à prévoir pour ces 2 heures correspond à environ 1/7 du
volume d’eau consommé la veille par le troupeau. Pour
1000 poulets, le nombre de litres nécessaires équivaut
au minimum à leur âge en jours (par ex. au minimum
20l d’eau pour 1000 poules de 20 jours d’âge).
(6) Dissoudre 25g de poudre de lait par litre d’eau. Pour
éviter la formation de grumeaux qui pourraient boucher
les tuyauteries, procéder en 3 temps : préparer une petite quantité de solution concentrée ; puis la mélanger
(à l’aide d’un agitateur en plastique) à la quantité d’eau
prévue pour la vaccination.
(7) Dissoudre ensuite dans un petit volume d’eau minérale
du commerce (ou de l’eau distillée) le nombre de doses
correspondant au moins au nombre de sujets à vacciner,
quel que soit leur âge. Bien mélanger (avec un agitateur
en plastique) cette solution vaccinale à l’eau laiteuse précédemment préparée.
(8) Remplir les abreuvoirs avec des arrosoirs en plastique ou
ouvrir le circuit de distribution d’eau. Dans ce cas ne
refermer les bouchons de bout de ligne qu’après avoir
constaté l’arrivée de l’eau blanchâtre. Vérifier aussi que
tous les abreuvoirs et pipettes se remplissent d’eau blanchâtre.
(9) Circuler lentement dans le bâtiment (surtout dans les
coins) et s’assurer que toutes les volailles boivent de la
solution vaccinale, en particulier les plus chétives.
(10) Quand toute la solution vaccinale est bue, remplir le
bac à son niveau maximum avec une eau non chlorée et
dépourvue de tout désinfectant. Si nécessaire, neutraliser le chlore en y mélangeant à nouveau 2,5g de poudre
de lait écrémé par litre d’eau. Enfin, ouvrir le robinet
d’arrivée d’eau.
2. Vaccination par pulvérisation
- Cette méthode consiste à pulvériser une solution vaccinale
de telle sorte que les gouttelettes contenant un nombre
suffisant de particules virales vivantes entrent en contact
avec les muqueuses de l’oeil et/ou l’appareil respiratoire
pour que le virus vaccinal s’y multiplie. La réponse immunitaire sera d’abord locale puis générale.
- La pulvérisation est donc particulièrement indiquée pour
la vaccination avec des virus peu agressifs. Elle peut être
utilisée pour la vaccination contre la Laryngotrachéite.
Selon la taille des gouttelettes émises par l’appareil de
pulvérisation, on parlera de :
- nébulisation (ou « Coarse spray ») avec des gouttes
de 70 à 150µ
- atomisation (ou « fine spray ») avec des gouttelettes de 15 à 20µ
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
Elles seront fonction :
- du tropisme respiratoire du virus
vaccinal et de son degré d’agressivité ;
- de la taille des gouttelettes. En effet,
plus celles-ci seront microscopiques,
plus le virus vaccinal pénétrera profondément dans l’arbre respiratoire, et plus
les réactions seront fortes, surtout s’il
s’agit d’une primo-vaccination ;
- l’état sanitaire des volailles (absence de Mycoplasmes,
Colibacilles ou virus sauvages intercurrents, tels que
pneumo-virus). C’est pourquoi, l’atomisation sera exclusivement réservée à des vaccinations de rappels sur
des oiseaux de plus de 15 jours, indemnes de Mycoplasmes et dans des conditions d’ambiance particulièrement bonnes. C’est aussi la raison pour laquelle
l’appareil de nébulisation devra garantir des gouttelettes de taille homogène, la proportion des gouttelettes trop fines pouvant suffire pour déclencher une
forte réaction vaccinale. L’efficacité de la vaccination
par nébulisation et l’intensité des réactions respiratoires post-vaccinales dépendent essentiellement de la
taille des gouttelettes réellement en contact avec l’oeil
ou l’appareil respiratoire des volailles. Or cette taille
des gouttelettes, et leur homogénéité est fonction de
nombreux paramètres physiques, dont :
- le type de nébuliseur : il devra garantir une pression constante et être équipé d’un manomètre de
contrôle ;
- le modèle de buse et sa résistance à l’usure. Les
buses à jet conique creux, en céramique ou en
inox, sont à recommander ;
- la pression utilisée (généralement 2 à 25 bars) ;
- l’évaporation des gouttelettes. Celle-ci dépendra
du temps mis par les gouttelettes pour atteindre
la tête des volailles et des conditions d’ambiance :
température, hygrométrie, ventilation; lors de la
nébulisation, les pertes en particules virales peuvent être considérables. Seules les gouttelettes
chargées en virus vaccinal et parvenant à la région
de l’oeil ou inhalées seront réellement actives.
Elle n’est pas directement proportionnelle au nombre
de volailles à vacciner ou à leur âge. Selon le matériel utilisé et les conditions d’ambiance, la quantité d’eau doit
être ajustée pour que :
-
la nébulisation de la bande dure entre 15 et 20
minutes environ ;
plusieurs passages puissent être effectués ;
la nébulisation parvienne à vraiment mouiller la
tête des volailles.
La technique de vaccination par nébulisation requiert
une réelle technicité, malgré son apparente simplicité. C’est
pourquoi, l’éleveur aura tout intérêt à préalablement s’exercer en pratiquant des vaccinations factices.
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
Il est impossible de fixer des normes standards. Cidessus quelques indications selon le matériel utilisé (liste
indicative et non exhaustive).
(1) Ne vacciner par nébulisation que les volailles bénéficiant d’un bon état sanitaire (Mycoplasmes, Colibacilles...) ;
(2) Le matériel doit être propre, sans traces de chlore ou
désinfectant, bien entretenu, parfaitement réglé et réservé exclusivement à la vaccination ;
(3) Préparer la solution vaccinale au dernier moment avec
l’eau d’excellente qualité bactériologique, fraîche, dépourvue de chlore ou désinfectant, légèrement acide
(pH entre 5,5 à 6,5), sans minéralisation excessive.
Compte-tenu des faibles volumes nécessaires, utiliser
de préférence l’eau distillée ou de l’eau minérale du
commerce ;
(4) Regrouper calmement les volailles dans un élevage
restreint (pour que le moins possible de gouttelettes
tombent au sol) ;
(5) Éteindre les lumières, les radiants et la ventilation.
Le troupeau doit être calme, têtes dressées ;
(6) Porter un masque ;
(7) Nébuliser la tête des volailles pendant 15 à 20 minutes en effectuant lentement plusieurs passages. La nébulisation terminée, la tête de toutes les volailles doit
être vraiment mouillée ;
(8) Pour favoriser la multiplication du virus vaccinal dans
la région buccale s’assurer que l’eau bue par les volailles
dans les heures qui suivent la vaccination soit sans chlore,
ni désinfectant. Si nécessaire, avant la vaccination remplir au maximum le bac avec de l’eau dans laquelle on
aura mélangé 2,5 g de poudre de lait écrémé/l pour neutraliser le chlore ;
(9) Rincer abondamment le matériel à l’eau claire, sans chlore
ni désinfectant.
Face à un paramètre nouveau (personnel inexpérimenté, nouveau matériel ou changement de buses, âge ou
taille inhabituel du troupeau, conditions d’ambiance particulières, etc. ...), il est nécessaire d’affiner sa technique
en procédant à des vaccinations factices avant la véritable
vaccination.
Ainsi le réglage de l’appareil, le volume d’eau, la distance des pulvérisations, la durée de la nébulisation et le
nombre de passages seront déterminés à l’avance sans improvisation.
Dr César BISIMWA
51
La Pseudo Peste Aviaire: un fléau
pour les pays en voie de développement
Prologue
La peste aviaire est à présent pratiquement endiguée, et les
opérations de repeuplement des exploitations avicoles peuvent commencer. Mais l’épidémie a coûté du sang, de la
sueur et des larmes. Plus de 3 millions de volailles ont dû
être mises à mort et détruites (plus encore plusieurs millions de poussins d’un jour et d’œufs à couver, en conséquence de l’interdiction de transport). Le coût direct global
de l’opération avoisine les 20 millions d’euros (sans tenir
compte du dommage économique subi par le secteur).
Extrait du bulletin de l’Agence Fédérale pour la sécurité de la
chaîne alimentaire AFSCA -Juillet 2003-
Introduction & terminologie
La pseudo peste aviaire ou maladie de Newcastle est
probablement à l’échelle mondiale, la maladie aviaire la
plus meurtrière. Les premières épizooties ont été formellement reconnues et reportées en 1926 à Java, Indonésie
(Kraneveld 1926) et à Newcastle-upon-Tyne, en Grande
Bretagne (Doyle 1927). Doyle nomma la maladie «Maladie de Newcastle» suivant la localisation géographique des
premières épizooties en Grande Bretagne.
Avec le développement de la virologie et des nouvelles
techniques de propagation et d’identification des virus, il
devint évident que plusieurs autres pathologies virales
étaient causées par des virus très proches du virus de la
maladie de Newcastle notamment pneumoencéphalite
(Beach 1944) (Hitchner & Johnson, 1947) (Asplin, 1952).
Une épizootie : apparition brusque d’une maladie transmissible au sein d’une population animale donnée dans
une zone géographique bien délimitée. Elle peut sévir sur
une courte durée ou s’échelonner sur plusieurs années.
Une panzootie : enzooties (épidémies) très étendues dans
le temps et dans l’espace.
Distribution
Le recours presque universel à la vaccination dans les
élevages industriels démontre à suffisance la distribution
mondiale de la maladie sous les formes enzootique et épizootique, à l’exception de l’Océanie qui semble être
exempte de la Pseudo peste aviaire.
Alexander D.J. (1988) considère que le monde a connu
trois « panzooties » depuis la première identification de la
maladie : la première en Asie (Doyle 1935), la seconde
panzootie est partie du Moyen Orient vers fin 1960 ; il
est bon de noter le développement fulgurant que connaît
l’aviculture entre ces deux panzooties ; dans beaucoup de
52
pays, la basse cour familiale et les petits établissements de
villages se transforment en une aviculture de rapport ou
mieux en agro-industries caractérisées par d’importants
échanges internationaux.
Le virus responsable de cette seconde panzootie apparaît comme lié aux mouvements commerciaux des psittacidés, le transport aérien ayant joué un rôle déterminant dans
la dissémination. Il est actuellement établi qu’une maladie
très proche de la forme neurotropique des volailles mais non
accompagnée de signes respiratoires a sévi au Moyen Orient
vers la fin des années 1970 (Kaleta et, al. 1985). Vers 1981,
elle a atteint l’Europe (Biancifiori & Fiorini 1981) et s’est
répandue rapidement dans tous les continents comme une
conséquence des contacts entre volailles de compétition
lors des foires et divers concours.
En 1984, la Grande Bretagne connut 20 épizooties
dans des lots de volailles non vaccinés ayant consommé
des aliments contaminés par des pigeons infectés. (Alexander et. al 1985). Au niveau de la sous région de l’Afrique
australe et particulièrement la RSA, une variante sauvage
de la pseudo peste aviaire (souche vélogénique) a frappé
en 1993 causant des pertes chiffrées à 80% du cheptel de
poulets de chair. Les fermes commerciales de ponte connurent jusqu’à 40% de chute de ponte. Un nouveau passage moins dévastateur fut signalé en 1998 mais la souche
vélogénique sauvage n’est toujours pas sous contrôle et peut
frapper à tout moment. (Anon).
La conséquence directe d’une telle catastrophe c’est aussi
l’impossibilité d’ exporter les produits avicoles allant des œufs
de table, œufs fécondés, poussins d’un jour, poulets de chair
jusqu’ à la viande d’autruche qui jusque là constituait presque
une exclusivité sous régionale RSA, Botswana, Zimbabwe...
Plus près de nous, au Nigeria, en Afrique de l’Ouest,
les espèces exotiques et autochtones de volailles sont élevées dans les milieux urbains et ruraux. On compte environ 30 millions de volailles exotiques (importées) et on
estime à 120 millions l’effectif des poules villageoises dont
85,5% dans le Nord et 14,5% dans le Sud du pays.
La Pseudo peste aviaire constitue l’une des principales causes de mortalités de volaille sous les formes vélogeniques pour les souches locales et mésogéniques pour les
souches exotiques. (Adu 1987, Nawathe et. Al 1981,
Onunkwo & Momoh 1981).
Entre 1981 et 1989, 11 à 82 épisodes de la pseudo
peste aviaire furent reportés dans différents Etats par l’Institut National de Recherche Vétérinaire, avec une mortalité estimée à 75 % du cheptel concerné.
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
Au Soudan, le premier passage d’une épizootie de PPA
date de 1951 (Anon 1951). Depuis les services vétérinaires signalent dans tous leurs rapports l’existence de la PPA
sous une forme enzootique dans toutes les provinces. Le
virus a été isolé et identifié lors de l’épizootie de 1962
dans la Province de Khartoum (Karrar & Mustapha 1964) ;
la série noire va se poursuivre avec plusieurs épisodes causant une mortalité de 81% ( Elobeid 1964, Kassala 1969,
Barakat et Kuku 1973).
En Ouganda, les premiers cas de PPA remontent à
1955, au centre du pays. Il est intéressant de noter que du
point de vue épidémiologique, les cas de PPA sont identifiés à Mombassa en 1935, Nairobi Kenya 1939, Soudan
1951, Nigéria 1952. Il est donc probable que le virus ait
atteint l’Afrique probablement par les ports maritimes de
Mombassa (pour l’Afrique de l’Est) et par les grands ports
de la Côte Ouest pour se répandre par la suite dans les
régions du Centre.
En RDC, la maladie de Newcastle est connue depuis
les années 1940, les rapports des services vétérinaires de
l’ancienne province du Katanga font état des pertes énormes causées par cette maladie depuis 1950, (Dr Eyanga
E. 1990).
Etiologie
Les
membres
de
la
famille
des
«PARAMYXOVIRIDAE» sont des virus ou micro-organismes constitués essentiellement d’un acide nucléique
(l’acide ribonucléique : ARN) entouré d’une capside ou
coque protéique et sont des parasites intracellulaires obligatoires.
La famille comprend plusieurs genres. Les
«morbillivirus» (peste bovine), les «pneumovirus » (rhinotrachéite de la dinde et le syndrome de la grosse tête des
poules) et les «paramyxovirus» (Newcastle, para influenza
aviaire agent de la grippe du poulet). De ce dernier genre,
on distingue 9 groupes sérologiques classés de type 1 à
type 9 en abrégé PMV1 à PMV 9 (Alexander 1986). De
ces sérotypes, le NDV (PMV1) demeure l’agent pathogène le plus important en aviculture.
Espèces sensibles
Une étude de Kaleta et Baldauf (1988) a établi qu’en
plus des espèces aviaires domestiques (poules,
canards,oies,dindes et pigeons) l’ infection soit naturelle
ou expérimentale a déjà été démontrée sur au moins 236
espèces appartenant à 27 ordres du total des 50 ordres
d’oiseaux connus. Malgré le polymorphisme qui caractérise la symptomatologie de la PPA , ces auteurs ont tenté
de classifier les espèces selon l’ ordre de sensibilité suivant :
Très sensibles, les Phasianidae (poule domestique),
Psittacidae (perroquets) Sthruthioniformes (autruchés) et
les columbidae (pigeons et colombes).
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
Sensibilité moyenne, Spheniscidae (pingouins), Falconidae
(faucons), Acciptridae (aigles), Passeridae (passereaux et
oiseaux chanteurs).
Faible sensibilité, Anatidae (palmipèdes aquatiques).
Il est intéressant de noter que les espèces aquatiques
sont les moins sensibles tandis que les plus sensibles se recrutent parmi les oiseaux à comportement grégaire formant
des troupeaux temporaires, saisonniers ou permanents.
Classification
La seule classification des souches de virus de la pseudo
peste aviaire faite à ce jour repose sur le groupage des isolats de même niveau pathogénique ou encore selon la
contagiosité (virus à évolution enzootique ou épizootique).
C’est ainsi que par convenance, les chercheurs ont groupé
les souches de PPA en type : vélogénique, mésogénique et
lentogénique, selon le temps nécessaire pour tuer des embryons de poules après une inoculation allantoïdienne, soit
respectivement, moins de 60 heures (vélo), 60 à 90 heures
(méso) et plus de 90 heures (lento).
Les valeurs obtenues donnent une précieuse indication sur le niveau de virulence de la maladie induite (soit
une haute, moyenne et faible virulence).
Pathogénie
La pathogenèse est en général déterminée par la souche virale aussi bien que par la sensibilité de l’hôte. La
race, la dose, la voie d’infection, l’âge et les conditions du
milieu peuvent fortement influencer le cours de la maladie. Ainsi, les palmipèdes (oies et canards) manifestent peu
ou pas de signes cliniques même pour des souches mortelles pour les poules.
En général, les poussins présenteront une réaction
aiguë et éventuellement une mort subite sans signe clinique en présence d’une souche sauvage pendant que les
oiseaux plus âgés présenteront toutes les nuances du tableau symptomatique de la pseudo peste aviaire. Par contre, la race et la souche génétique des oiseaux n’ont pas
d’effet du point de vue de la pathogénie.
Les voies naturelles d’infection (intra-nasale, orale et
oculaire) semblent exacerber la nature respiratoire de la
maladie (Beard & Easterday 1967), pendant que la voie
parentérale (IM, IV, intracérébrale) tend à développer les
signes nerveux ( Beard & Hanson 1984).
Le polymorphisme clinique, comme nous venons de
le voir, est un caractère important : l’affection présente différents aspects d’un oiseau à l’autre, d’un élevage à l’autre,
d’une épizootie à l’autre. Les lésions sont également polymorphes. C’est ainsi que la maladie a connu plusieurs
dénominations (Pseudo-peste aviaire, pseudovogel-pest,
Atypische Geflugelpest, Peste aviaire, avian distemper,
Ranikhet disease…).
53
Signes cliniques, morbidité, mortalité
Dans une tentative de simplification et de division de matières selon les différentes formes pathogéniques et sur la
base des signes cliniques observés sur les poules, Beard &
Hanson (1984) en sont arrivé au regroupement ou classification des formes suivantes :
La forme de Doyle (Doyle 1927) : Infection létale,
aiguë qui atteint tous les âges, caractérisée par des lésions
hémorragiques du tractus intestinal d’où la dénomination
« PPA vélogénique et viscérotropique ou VVND».
La forme de Beach (Beach 1942 ) : Infection aiguë,
souvent mortelle pour les poussins de tous âges, caractérisée par des signes respiratoires et neurologiques «PPA
vélogénique et neurotropique ou NVND».
La forme de Baudette ( Baudette & Black 1946) :
Infection moins pathogénique, mortalité uniquement chez
les jeunes poussins ; les virus causant cette forme peuvent
être utilisés comme «vaccins vivants secondaires».
La forme de Hitchner (Hitchner & Johnson 1948) :
Cette forme est caractérisée par une infection respiratoire
frustre et inapparente. Les virus de ce groupe sont généralement utilisés comme «vaccins vivants». C’est une forme
entérique asymptomatique localisée essentiellement dans
le tube digestif.
En dehors de cette classification, il faut rappeler que
la sévérité de l’infection peut être fortement influencée par
l’espèce hôte, le bilan immunitaire de l’hôte, l’exacerbation par des germes opportunistes, le stress
environnemental, la voie d’infection. La magnitude et la
durée de la dose infectante influenceront fortement la vitesse d’incubation, l’apparition des premiers signes cliniques, la morbidité et la mortalité.
Pour les souches extrêmement virulentes, la maladie
apparaîtra soudainement avec une forte mortalité sans signes cliniques. Pour le pathotype vélogénique et
viscérotropique, les signes cliniques commencent par la
torpeur, abattement, respiration haletante, faiblesse, prostration et mort.
Au cours de la panzootie causée par ce type de virus
en 1970-1973, la maladie a évolué sous sa forme respiratoire sévère dans certains pays (Grande Bretagne et Irlande
du Nord) tandis que ces signes étaient absents dans d’autres
pays ( McFerran & McCracken 1988).
Ce type viral peut causer aussi l’œdème facial, une
diarrhée verdâtre pour les oiseaux ayant échappé à la mort
précoce, et peu avant la mort, on observe un tremblement
musculaire, le torticolis, la paralysie des pattes et des ailes,
l’ opisthotonos accompagnés d’une mortalité qui peut atteindre 100% du troupeau sensible.
La forme vélogénique et neurotropique a été rapportée très souvent aux Etats-Unis, dans des lots de poussins
frappés soudainement par un accès respiratoire sévère suivi
un ou deux jours après par des signes nerveux. On peut
observer une chute dramatique de la ponte mais la diar-
54
rhée est souvent absente. La morbidité peut atteindre 100%,
mais la mortalité est faible quoique pouvant atteindre 50%
chez les poules adultes et 100% chez les poussins.
La forme « mésogénique» de la pseudo peste aviaire,
qui comprend les vaccins viraux Roakin, Mukteswar,
Komarov et H provoque généralement une maladie respiratoire en présence d’ une souche sauvage. Chez les adultes, on observe une importante chute de ponte qui peut
durer plusieurs semaines et la qualité des œufs est médiocre. Les signes nerveux peuvent apparaître, mais pas souvent. Cependant chez les jeunes oiseaux complètement
sensibles, on peut observer des signes respiratoires sévères.
Quelle est la situation de la P.P.A. en Afrique ?
En général, dans beaucoup de pays en développement
et en particulier dans les pays africains, de la zone tropicale et australe, du Sénégal, Côte d’Ivoire, en Afrique du
Sud en passant par l’Afrique Centrale et l’Afrique de l’Est
(RDC, Kenya, Ouganda, Ethiopie…), la typologie des
élevages avicoles est pratiquement semblable. Malgré le
niveau différent de développement des filières avicoles en
Afrique du Sud, Egypte, Nigeria, Zimbabwe, Kenya, on
retrouve de façon constante la classification suivante:
L’élevage traditionnel villageois
Les volailles sont élevées en liberté et ne font l’objet
d’aucun soin particulier ni sur le plan zootechnique (alimentation, utilisation des souches améliorées), ni sur le
plan des intrants vétérinaires (vaccins, médicaments, etc).
La maladie de Newcastle se dispute la vedette avec la pathologie parasitaire.
L’élevage artisanal (ou élevage traditionnel amélioré)
Dans cette catégorie, on retrouve des éleveurs qui apportent des améliorations techniques (recours aux races et
souches améliorées) ; l’apport de compléments alimentaires, amélioration de l’habitat (élevage en enclos) ; amélioration sanitaire (vaccinations et traitements
antiparasitaires, antibiotiques et vitamines), la situation
sanitaire générale est mauvaise sinon pire. En effet, aux
parasitoses internes et externes s’ajoutent de multiples affections liées aux carences nutritionnelles du fait de l’utilisation de souches à croissance rapide et donc beaucoup
plus exigeantes que les races locales. (J. Domenech,
B.Sanogo, E. Couacy , 1989) (E. Eyanga 1990).
Sur le plan de la pathologie infectieuse, les vaccinations (PPA, Gumboro, variole..) ne sont pas toujours correctement réalisées. Les erreurs techniques les plus fréquentes sont la mauvaise conservation des vaccins, la mauvaise
utilisation, le stress des animaux au moment de la vaccination. La conséquence logique de cette situation, c’est la
protection vaccinale limitée et la concentration d’animaux
en état de faible résistance qui explique le fait que certaines maladies sévissent avec une acuité extrême.
L’élevage industriel
L’élevage industriel est caractérisé par l’intensification
et la concentration des ressources : élevage de bandes de
plusieurs milliers de poulets ou de poules pondeuses dans
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
des bâtiments fortement mécanisés et à environnement
contrôlé (ventilation, climatisation). L’élevage industriel
recourt aux souches génétiquement performantes, à une
alimentation adaptée et une conduite d’élevage et une prophylaxie contraignante. La situation sanitaire et le statut
immunitaire des oiseaux sont naturellement différents des
précédentes formes d’élevage.
Dans les élevages traditionnels, en l’absence de toute
mesure de prophylaxie, la maladie de Newcastle constitue
un véritable fléau. L’extension de la maladie à de nombreuses régions, voire à la totalité des pays en période d’épizootie et les forts taux de mortalité enregistrés (80 à 100
%) dans les formes aiguës et suraiguës, les retards de croissance et les mauvais indices de consommation chez les
poules pondeuses font d’elle la principale cause des pertes
économiques de cette filière de la production animale.
Comme dans les autres zones géographiques, le diagnostic des formes aiguë et suraiguë se fait sur base des
données épizootologiques et sur base des formes caractéristiques de la maladie : haute contagiosité, atteintes des
gallinacés de tout âge, les symptômes de type septicémiques
avec troubles nerveux, respiratoires et digestifs ; l’évolution rapide dans le temps et l’espace, la mortalité élevée et
la confirmation par les lésions découvertes à l’autopsie.
Résumé de l’épidémiologie de la Pseudo Peste Aviaire
Secteur avicole informel
Lots irrégulièrement ou/non vaccinés
Poules du village (bicyclette)
Rôle social prépondérant
Consommation saisonnière et festive
Poussins mâles
Elevage extensif en parcours
Vente sur pied (volaille vivante)
Poules de réforme
Poulets bicyclettes
Palmipèdes
Dindes
Pigeons
Secteur avicole commercial
Oiseaux sauvages
Lots régulièrement vaccinés
(psittacidae)
Carnivores, rongeurs
Fèces infectées
Eau contaminée
Carcasses contaminées
Litières contaminées
Véhicules
Mouvements du personnel et
matériel
Ventes
La maladie sévit sous forme épizootique en saison sèche (décembre-avril) en zone sahélienne où probablement,
les facteurs climatiques (air sec et poussiéreux, température de nuit basse : c’est l’harmattan) favoriseraient la dissémination du virus qui est du reste bien résistant dans le
milieu extérieur.
En RDC, et dans la zone intertropicale en général, la
maladie sévit pendant la petite saison sèche (janvier-février) et pendant la grande saison sèche juin-août, pour
l’hémisphère sud et décembre-février dans l’hémisphère
Nord.
Prévention et contrôle
Les mesures de prévention de la PPA doivent être appliquées à différents niveaux :
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
Au niveau international : Le caractère international
et multinational de l’industrie avicole montre qu’il y a
un besoin d’échange non seulement des produits de consommation mais aussi de matériel génétique avec des contraintes prophylactiques liées à ce type d’échange. La prévention au niveau international sera donc basée sur l’obligation de déclarer à l’O.I.E. (Office International des
Epizooties) des maladies épizootiques aussitôt qu’elles sont
identifiées.
Au niveau national : L’organisation de la prophylaxie
sera orientée vers la prévention de l’ introduction d’agents
pathogènes et une réglementation limitant la propagation
à l’intérieur du pays sous forme de mesures restrictives
d’importation de produits avicoles (œufs de consommation, œufs fécondés et volailles vivantes). Ces mesures va-
55
rient selon le niveau ou l’état sanitaire du pays exportateur
et du pays importateur notamment la mise en quarantaine des oiseaux exotiques élevés en cages.
compte du contexte social, économique et climatique de
différents pays.
Prévention et contrôle à
l’échelle de la ferme.
Evolution et pronostic
Evolution sans
signes cliniques
Sujet non-exposé
Evolution avec
signes cliniques
Sujet exposé
En incubation
Stress
Porteur (sans signes)
Sensible
Résistant/non-infecté
sans signe
Au niveau régional : Quelques pays ont adopté des
mesures d’estampillage et d’éradication avec abattage obligatoire des volailles atteintes ainsi que la destruction des
produits contaminés. De telles mesures comprennent généralement la restriction de circulation et commerce de
volaille à l’intérieur d’un espace délimité autour de la
source de l’épizootie. Certains pays ordonnent une vaccination préventive même en absence de maladie, pendant
que d’autres recourent plutôt à une «vaccination circonscrite » en vue d’établir une zone tampon autour de l’épicentre de l’épizootie.
Cas de l’Union Européenne : Une politique de non-vaccination est applicable aux zoonoses telles que la fièvre aphteuse, la peste porcine et la peste aviaire ; en effet, l’isolation du virus par les assainissements est pratiquement la
seule manière d’empêcher la propagation de l’épidémie, à
l’exception des espèces rares des parcs zoologiques, pour
lesquelles une vaccination ciblée est autorisée en cas de
nécessité avérée.
De plus en plus fréquemment se pose la question de
savoir si cette politique d’assainissement – la mise à mort
et la destruction de grands nombre d’animaux est acceptable sur le plan social et éthique (en raison notamment
des énormes pertes économiques et de la souffrance humaine qu’elle entraîne), et si la politique de non vaccination ne devrait pas être revue dans le sens de la possibilité
d’ effectuer une vaccination ciblée d’espèces rares et la vaccination des poules des particuliers, vivant à proximité des
foyers d’influenza aviaire ou enfin une vaccination générale ou ciblée dans les exploitations avicoles professionnelles.
Higgins et Shortridge (1988) insistent beaucoup sur
la nécessité de mise en place des législations nationales
«sur mesure» et attirent l’attention sur l’application de
mesures dogmatiques et universelles qui ne tiendraient pas
56
Mort
L’infection et la propagation
du virus de la PPA au niveau de la
ferme dépendent étroitement des
conditions d’élevage et du niveau
de biosécurité en application dans
la ferme. (voir aussi l’article sur la
biosécurité : échelles conceptuelle,
structurelle et opérationnelle).
On n’insistera pas assez sur le
fait que les mouvements du personnel, visiteurs et services extérieurs :
équipe de prélèvement et vaccination, inséminateurs, vétérinaires
Survivant
sont inévitables, mais doivent être
considérés comme la méthode ou
la voie la plus probable de dissémination des enzooties et
épizooties et que les mesures fondamentales de désinfection du matériel, changement de tenues, douches entre
les visites de lots devraient faire l’objet d’une large diffusion et application.
Autocontrôle, traçabilité et notification obligatoire
Dans les fermes atteintes par la PPA , le personnel et
les propriétaires devraient être conscients de leur responsabilité vis-à-vis de toute l’ industrie avicole et s’ assurer qu’ ils ont pris suffisamment de précautions et mesures pour contenir le risque de dissémination au niveau
le plus bas. En effet, l’implication des opérateurs dans le
contrôle des animaux et des produits dont ils ont en
charge la gestion et la responsabilité de sécurité est primordiale. Même dans les régions où les mesures d’abattage ne sont pas appliquées, la dépopulation doit être
sérieusement considérée.
La plupart des pays ayant une réglementation de marquage (estampillage) font généralement appliquer des réglementations sur l’élimination des poules mortes, les produits contaminés, les œufs, la fiente soit par enfouissement soit encore par incinération. Après, les installations
doivent être soigneusement nettoyées, désinfectées et si
possible laissées sous vide sanitaire pendant plusieurs semaines avant toute nouvelle repopulation.
Normalement la vaccination contre la maladie de Newcastle assure une stimulation d’une réponse immunitaire
qui empêche l’infection ou la réplication du virus. Mais
en réalité, la vaccination ne protège les volailles que contre
les plus graves lésions (conséquences) provoquées par le
virus, tandis que la réplication peut toujours se poursuivre
sur certains sites mais à une échelle plus réduite.
Donc, en aucune circonstance, la vaccination ne devrait être considérée comme une solution alternative à la
conduite de l’hygiène et la biosécurité.
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
VACCINS VIVANTS SOUCHES VIRALES
Type de vaccination
recommandée
Virus
Pathotype
Dérivation
Voie d’adm.
Souche H
Mésogénique
Labo : attenuée par
passage sur oeufs
Secondaire (rappel)
Im,sc
Muktewar
Mésogénique
Idem
Secondaire
Im,sc
Komarov
Mésogénique
Atténuée par passage
intracérébral sur canetons
Secondaire
Im,sc,io
Roakin
Mésogénique
Souche sauvage
Secondaire
Im,ww
F (Asplin)
Lentogénique
Souche sauvage
Primovaccination
In,io,eb,sp,aer
Lasota
Lentogénique
Souche sauvage
Secondaire (rappel)
In,io,eb,sp,aer
Hb1= Hitchner B1
Lentogénique
Souche sauvage
Primovaccination
In,io,eb,sp,aer,db
V4
Lentogénique
Souche sauvage
Primovaccination
In,io,sp,aer,oral
Sc = sous cutané, im=intramusculaire, in= intranasal, ww =wing web transfixion alaire, io =intraoculaire, sp =spray ou nébulisation,
eb =eau de boisson, aer = aérosol, db = dipping bec, oral = dans l’ aliment
Vaccins inactivés
Produit à base du liquide allantoïdien après inoculation d’œufs embryonés et traité avec la bétapropiolactone
ou au formol pour tuer le virus et ensuite mélangé à un
adjuvant type aluminium hydroxide. Actuellement les vaccins tués sont produits à base d’une émulsion (ou suspension) huileuse qui varie selon la formulation des émulsifiants, l’antigène utilisé et le ratio eau-huile minérale.
Les souches utilisées : Ulster2C, B1, Lasota, Roakin
etc... Possibilité d’élaborer des «cocktails» par combinaison de plusieurs antigènes (vaccins bi, tri ou polyvalent).
Administration : Injection intramusculaire ou sous
cutanée. (Lire aussi article sur les vaccins et programmes
de vaccination).
Conclusion et Recommandations pour l’Afrique
Il existe au niveau institutionnel un Centre Pan Africain des Vaccins Vétérinaires (PANVAC) créé par l’OUA /
IBAR (Bureau International des Ressources Animales de
l’OUA) avec l’assistance technique et financière de la FAO
et du PNUD. Ce centre a comme objectif : le renforcement de la production et du contrôle de qualité des vaccins vétérinaires en Afrique et tout particulièrement développer un programme coordonné de travail qui couvre les
vaccins prioritaires contre les maladies animales les plus
importantes du point de vue économique dont la maladie
de Newcastle.
Lors du séminaire atelier organisé par le PANVAC en
avril 1991 sur la vaccination contre la maladie de Newcastle en milieu rural en Afrique, les experts ont démontré
que la maladie de Newcastle est effectivement la maladie
la plus importante qui tue la volaille en milieu rural en
Afrique et en Asie. Ils ont par ailleurs reconnu qu’il n’existait pas de traitement contre ce fléau. Le seul remède étant
la prévention et la vaccination.
Cependant, les vaccins et les méthodes de vaccination qui ont prouvé leur efficacité dans le contrôle de la
maladie dans les élevages commerciaux en Afrique et dans
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
les pays développés ne sont pas à la portée des villages d’Afrique et pourraient ne pas être convenables pour le milieu
rural africain.
Comment juguler le fléau de la maladie de
Newcastle au niveau des élevages villageois ?
1. Par la collecte des données épidémiologiques en
vue des études de caractérisation des échantillons
récoltés sur terrain.
2. Harmonisation du travail par la mise sur pied d’un
réseau africain de production et de contrôle de qualité des vaccins aviaires et tout particulièrement
du vaccin contre la PPA.
3. Installation des unités régionales d’élevage pour
la production d’œufs SPF nécessaires au contrôle
de qualité des vaccins viraux.
4. Les producteurs africains doivent s’efforcer à produire le coût réel de la fabrication des vaccins.
5. Acquisition de la souche thermorésistante V4 du
virus vaccin PPA et création d’une banque centrale de semence de ce vaccin. En vue de la redistribution aux pays membres du réseau PANVAC.
6. Procéder méthodiquement aux tests d’efficacité en
laboratoire pour évaluer à la fois la souche V4 et
les vaccins conventionnels aussi bien que les analyses d’autres systèmes d’administration (eau de
boisson, aliment…).
7. Au niveau des pays, encourager les études de la
faisabilité de la production et/ou l’utilisation de
vaccins inactivés contre la PPA en vue de remplacer les souches vivantes mésogéniques utilisées actuellement dans plusieurs pays.
8. Formation du personnel de laboratoire aux techniques de lyophilisation.
Références :
Actes du séminaire atelier du PANVAC,
Debret Zeit, Addis Ababa 22-26 Avril 1991.
Dr César BISIMWA
57
Vaccin thermostable
L
a promotion des élevages des animaux à cycle court
tels que les poulets de chair et les poules pondeuses font partie de la Politique du Gouvernement
de la RDC en matière d’Elevage.
Cependant, il est nécessaire de rappeler que cet élevage de la volaille paie un lourd tribut avec des maladies
telles que : La Pseudo peste aviaire, maladie de Gumboro
pour ne citer que ces deux maladies qui ravagent parfois
100% du cheptel. Le problème des maladies se posent
surtout dans les élevages familiaux et particulièrement à
l’intérieur du pays car dans les élevages organisés, un programme rigoureux de prophylaxie vaccinale est respecté.
Pour rappel, la pseudo peste aviaire ou maladie de
Newcastle est un fléau qui frappe l’essentiel des cheptels
en saison sèche. Cette maladie est responsable du plus
grand nombre de mortalités et elle constitue un obstacle
majeur, pour ne pas dire redibitoire au développement de
l’élevage en République Démocratique du Congo.
Jusque-là, la vaccination se pratiquait avec des flacons
multidoses qui nécessitaient une chaîne de froid pour sa
conservation, ce qui est difficile à pratiquer à l’intérieur
du pays. Mais il y a parfois de bonnes, voire d’excellentes
nouvelles et des exemples remarquables de Coopération :
en effet, une souche vaccinale thermostable a été mise au
point par l’équipe du Professeur Spradbrow de l’Université de Queensland en Australie. Cette souche est mise
gratuitement à la disposition des laboratoires producteurs
de vaccins dans les pays en voie de développement par le
centre australien pour la recherche agricole internationale.
Le Laboratoire Vétérinaire de Kinshasa, producteur du
vaccin contre la pseudo peste aviaire peut à l’instar des autres
laboratoires africains (Dakar, Maputo etc. ...) après sa réhabilitation par le PMURR (Programme Minimum d’Urgence
pour la Réhabilitation et la Réconstruction: financement
Banque Mondiale) solliciter cette souche et mettre au point
une production locale de vaccin thermostable.
Il est bien entendu que cette mise au point du vaccin devra être supportée par un financement du Ministère de
tutelle ou par un TCP auprès d’une coopération ou d’un
organisme international tel que la F.A.O., par exemple.
Les avantages à tirer sur ce type de vaccin par notre
vaste pays sont multiples car avec le fait qu’il supporte des
températures allant de 2 à 20°C, nous aurons résolu le
problème de rupture de chaîne de froid tant redouté avec
nos vaccins traditionnels. Ainsi, ce vaccin pourra être distribué même dans les coins les plus reculés de la République épargnant ainsi des millions de volailles, augmentant
l’autosuffisance alimentaire et le revenu des paysans.
Ets. DIPRAVET
Distribution de Produits et Matériels Agro-Vétérinaires (Gros-Détail)
(Représentant Pantex/Hollande en RDC)
Av Colonel Ebeya N° 195D - Immeuble Sadisa 1° Niveau aile droite
Tels : 8921453 - 8806316 - 0818128793 - e-mail : [email protected]
Produits vétérinaires pour volailles en stock
I. Antibiotiques et anti-infectieux
58
Produit
Principe actif
Présentation
Posologie
Colistin 5.0
5.000.000 UI Sulphate de Colistine
100 gr
1 gr pour 12l d’eau pdt 2 à 3 Jours
Flumequine 100
100 mg Flumequine
100 gr
10 mg par Kg par j pdt 3 à 5 j
Oxytetra 200
200 mg Oxytetracycline
100 gr et 1 Kg
Oxytetravit
55 mg Oxytetracycline
Vitamines A,D3,E,B1,B2,B6,C,K3
100gr et 1Kg
100 gr pour 100l pdt 5 à 7jours
Panteryl
35 mg Erythromycine
50 mg Oxytetracycline
100 gr
100 gr pour 100l d’eau pdt 3 j
Tylosine 200
100 gr
35 mg Tetracycline
200.000 UI Colistin
Vitamines A,D3,E,B1,B2,B6,C,K3 et
Acides Aminés
200 mg Tylosine
100 gr par 40l d’eau pdt 3-5 j
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
II. Anticoccidiens
Produit
Principe actif
Présentation
Posologie
Amprolium 200
200 mg Amprolium
100 Gr
60 gr pour 100l pdt
5-7 j puis 30 gr par 100 litres
d’eau pdt 1 à 2 semaines
Pantacox
200 mg Sulphamérazine
1 gr par litre d’eau pdt 3j
100 Gr
Voici le calendrier de vaccination conseillé par le Dr Bisimwa (Interchix)
Poulets de chair
3° J : PPA HB1
14°J : Gumboro
18°J : PPA Lasota
28°J : Gumboro
25 mg Sulphaquinoxaléine
25 mg Pyriméthamine
100 mg Furaltadone
Vit K et A
III. Vermifuges
Produit
Principe actif
Présentation
Posologie
Levamisole 200
200 mg Levamisole
100 gr
100 gr par 200 litres d’eau
IV. Vitamines
Produit
Principe actif
Présentation Posologie
Pantisol
Vitamine + Oligo élément
100 gr et 1 kg
100 gr par 250 litres d’eau
Pantaminovit
Vitamines + Acides aminés 100 gr et 1 kg
100 gr par 250 litres d’eau
Pondeuses
3° J : PPA HB1
14°J : Gumboro
18°J : PPA Lasota
28°J : Gumboro
35°J : Bronchite Infectieuse H120
49°J : Laryngo Trachéite Infectieuse
56°J : Variole Ovo Diphtérie
84°J : PPA Lasota + Bronchite
Infectieuse H120
105°J : Rappel Laryngo Trachéite
Infectieuse
126°J :PPA Lasota + Bronchite Infectieuse H52
N.B. : Il est conseillé de donner des
vitamines pendant 3 jours à chaque
vaccination.
VI Désinfectant
V. Vaccins
Vaccin
Présentation
PPA Hitchner B1
Flacon de 1.000 doses
Gumboro
Flacon de 1.000 doses
PPA Lasota
Flacon de 1.000 doses
Bronchite Infectieuse H120
Flacon de 1.000 doses
Bronchite Infectieuse H52
Flacon de 1.000 doses
Laryngotrachéite Infectieuse ILT
Flacon de 1.000 doses
Variole Ovo Diphtérie
Flacon de 1.000 doses
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
Nous disposons du Virukil qui est un désinfectant polyvalent (Pédiluve, par voie buccale, désinfection locaux et instruments).
59
Guide pratique de traitement des
maladies aviaires
60
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
Fiche individuelle de contrôle sanitaire
SOUCHE
Poids
Te m p corp
Condition
Pe au
Tê te
Com porte m e nt
Re s piration
A. dige s tif
Ponte
A. locom ote ur
A. circulatoire
AGE:
……………………………………..
REEL (grs)
STANDARD (grs) ……………………...………………
……………………...………………
Embonpoint
Graisse
Plumes
Yeux
Crête/barbillons
Ensemble
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
Type
Ecoulement nasal
Bruits
Détresse
Bec
Jabot
Abdomen
Faèces
Cloaque
Pourcentage
Coquille
Contenu oeuf
Muscles
Nerfs
Articulation
Os
Tendons
Couleur sang
Abdomen/Ascite
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
……………………...………………
…………………………………….…
Fiche de contrôle sanitaire d’un lot
P o n te
TYP E:
D A TE D EM A R R A G E
AGE
P o id s
R éel(grs)
S tandard (grs)
U n ifo rm ité
P o ids m o yen (grs)
P o ids m ax (grs)
P o ids m in (grs)
U nifo rm ité %
C auses du taux bas d'unifo rm ité
M o rta lité
A ctuelle %
N o rm e %
C auses
A lim e n ts
Ingéré :grs/P /Jr
N o rm e grs/P /Jr
E au
L/P /Jr
D ébecquage
O ui/N o n co m m entaires
P o n te
A ctuelle %
N o rm e %
O euf:P o ids m o yen actuel(grs)
O euf:P o ids m o yen no rm al(grs)
Q ualite co quille
O eufs 2èm e classe
R aiso ns ?
A c tiv ité
M anger/bo ire/m o uvem ent/repo s
E m p lu m e m e n t
en fo nctio n de l'âge etpro ductio n
F aèces
C ro ttes
Litière
E n v iro n n e m e n t
C o m po sitio n de l'air
T em pérature
D ensité
M angeo ires
A breuvo irs
H ygiène
P a th o lo g ie
C o m po rtem entano rm al
S ym pto m es respirato ires
S ym pto m es digestifs
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
61
62
et Cultures des Tropiques
Troupeaux
RECAPITULATIF DES PRINCIPALES MALADIES AVIAIRES
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
63
RECAPITULATIF DES PRINCIPALES MALADIES AVIAIRES (suite)
64
et Cultures des Tropiques
Troupeaux
RECAPITULATIF DES PRINCIPALES MALADIES BACTERIENNES ET COCCIDIENNES
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
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RECAPITULATIF DES PRINCIPALES MALADIES BACTERIENNES ET COCCIDIENNES (suite)
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et Cultures des Tropiques
Troupeaux
RECAPITULATIF DES PRINCIPALES MALADIES BACTERIENNES ET COCCIDIENNES (suite)
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
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