Le Parc olympique lyonnais, un stade à
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Le Parc olympique lyonnais, un stade à
EN PRATIQUE Le Parc olympique lyonnais, un stade à l’unisson numérique Un entretien avec Michel Brousse, Directeur de Compte, Orange Le Parc olympique lyonnais, précédemment nommé Grand stade de Lyon ou Stade des lumières. et l’OL depuis 1999, nous ne pouvions que nous associer à ce projet. À cette occasion, nous avons créé un partenariat étroit entre l’Olympique Lyonnais, le constructeur Vinci, et les équipes locales et nationales d’Orange. Le résultat est un « stade connecté », dans lequel les utilisateurs peuvent non seulement disposer d’internet, mais dans lequel ils ont accès, via leurs smartphones, à une foule de services. L’engouement pour les réseaux sociaux n’est plus à prouver, à l’image des 35 millions de tweets durant la demi-finale de Coupe du Monde Brésil-Allemagne. C’est une première en France, et pionnier en Europe. Seuls les États-Unis sont aussi avancés, mais leurs stades sont incomparables, ce sont des ensembles beaucoup plus vastes, conçus pour y passer l’après-midi et pas seulement deux heures. Et leur coût de construction est à l’avenant – il faut compter un milliard d’euros pour 60 000 places. Vous parliez des services aux spectateurs. Précisément, pour l’utilisateur, qu’est-ce que cela change ? Grâce aux technologies mises en place, le parcours spectateur devient digital et incomparable. Le spectateur est au cœur de l’ambiance. Il bénéficie d’un cadre aussi convivial et interactif qu’à la maison avec des services enrichis : accès wifi privé de Haute Densité, téléchargement de contenus relatifs à l’événement (accès au replay, commentaires, interviews), accès à une bibliothèque de services pour commander ses consommations et produits dérivés. Il ne rate au- AGR-Wikicommons Le Parc olympique lyonnais se présente comme le premier stade connecté. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Aujourd’hui, dans tous les stades de France, il est très difficile de se connecter à internet sur son mobile : le wifi n’est techniquement pas disponible, et le réseau 3G/4G sature en raison des milliers de connexions simultanées. Pourtant, les spectateurs seraient friands, par exemple de partager ces moments avec leurs proches sur les réseaux sociaux. Au-delà, des dizaines de services pourraient être proposés si les spectateurs avaient accès au réseau. Pour la réalisation de son nouveau stade, Jean-Michel Aulas souhaitait réaliser un équipement futuriste, une expérience inédite et évolutive. Orange accompagne le football Orange Qui peut se passer d’internet pendant un match de football, deux heures d’émotions et de partage intenses ? À l’heure où les transports, métros, trains ou avions, tentent de relever le défi de la connectivité, les grands équipements accueillant du public font face à des contraintes techniques importantes pour proposer un réseau satisfaisant pour plusieurs dizaines de milliers de personnes. Avec l’inauguration du Parc olympique lyonnais, Orange propose un dispositif, fruit d’un partenariat étroit avec l’OL pour accompagner la révolution digitale de son stade. 44 - Journal des communes n° 2192 - Avril-Mai 2016 EN PRATIQUE Et pour l’Olympique Lyonnais, quelles évolutions ? Pour le club, disposer de l’internet dans le stade, cœur de la vie du club et moment de rencontre directe avec ses supporters, permet de créer une nouvelle relation avec eux. Cela signifie, via l’appli, de mieux les connaître, et leur proposer des solutions adaptées. Après les premières rencontres, depuis janvier, Jean-Michel Aulas a pu constater une augmentation importante du panier moyen des visiteurs et d’après lui le Grand Stade devrait générer 200 M€ de recettes en 2016. Nous en sommes Jean-Michel Aulas souhaitait un équipement futuriste Xavou-Wikicommons cun moment clé. Le spectateur n’a pas de contraintes logistiques puisque l’accès au stade et au parking est facilité avec le système de pré-réservation via le site de l’OL. Il devient un acteur de l’événement et appartient à une communauté élargie avec qui il peut partager en direct ses émotions sur les réseaux sociaux (poster des photos, commenter le match). Le « parcours digital » commence dès l’achat de son billet, qui sera (très prochainement) dématérialisé sur son smartphone : billet et ticket de parking seront électroniques. Le Grand Stade de Lyon est à 10 kilomètres du centreville, mais le spectateur ne sera pas perdu : il sera ensuite guidé en voiture, jusqu’à sa place de parking pré-réservée, puis, à pied, jusqu’à sa place dans le stade. Tous ceux qui ont patienté de longs moments dans des files d’attente pour assister à de grands événements comprendront combien ces premières étapes rendent les trajets plus fluides et l’avant-match plus agréable. Pendant le match, le smartphone devient un « second écran » sur lequel sont diffusés les informations du match, les ralentis lors des buts… C’est un complément numérique de l’expérience physique. Enfin, avant et après la rencontre, le club et le supporter restent en lien : via l’appli, on peut recevoir des nouvelles du club, des promotions, etc. au tout début, à la proposition de premiers services. Sur la base des premières expériences des utilisateurs, l’Olympique Lyonnais pourra concevoir de nouvelles offres, guidées par le comportement constaté de ses « spect-Acteurs », leur « data ». Par ailleurs, en terme d’équipement, Orange a également équipé le stade de data centers dédiés, pour sécuriser les données émises et recueillies, mis en place 330 écrans IPTV afin de développer un nouveau modèle économique autour des écrans de diffusion installés dans le stade, ainsi que d’un service de vidéo surveillance de qualité exceptionnelle, appuyée par 270 caméras. Qu’est-ce que l’IPTV ? La technologie IPTV permet à une organisation d’utiliser un réseau IP existant pour transmettre très simplement du contenu télévisuel. Avec l’IPTV, on peut ainsi facilement diffuser, au sein d’un bâtiment quelconque, du contenu radio et télévisuel terrestre et satellite, des vidéos, des DVDs, des vidéos numériques à la demande, de la signalétique numérique et informative ainsi que du contenu issu du web. Tout ce contenu multimédia peut être visionné sur des télévisions standards et de haute définition et sur différents types d’écran AV, ainsi que sur les PC de n’importe quel bureau. Les innovations technologiques récentes permettent désormais la distribution vidéo IP au-delà d’un réseau LAN (réseau local) : sur le WI-FI, un WAN (réseau étendu), Internet et les appareils mobiles. Techniquement, en quoi est-ce innovant, pourquoi le wifi de Haute Densité n’est-il pas davantage déployé dans tous les stades de France ? On le sait peu, mais le défi du wifi, c’est de s’adapter… au corps humain ! Et ce n’est pas simple. En effet, les grandes densités de population perturbent la circulation des ondes et nécessitent deux types de réponses. D’une part, une réponse matérielle : nous avons dû installer pas moins de 600 bornes dans le stade, pour pouvoir proposer 20 000 connexions simultanées. D’autre part, une réponse fine lors de chaque événement, il faut ajuster la fréquence et le débit, en fonction du nombre de spectateurs et de leur répartition dans l’enceinte. Si la dimension numérique de l’équipement n’est pas prise en compte au moment de la conception, il est très compliqué de corriger par la suite, c’est pourquoi les grands équipements voient leur réseau rapidement saturé. Depuis l’inauguration, la couverture wifi du Stade s’est améliorée et ajustée de match en match. Le tuning est très important pour le wifi de Haute Densité et celui-ci doit être fait en situation réelle avec un stade rempli au moins à 80 %. Le retour d’expérience de 4 à 5 matchs a permis d’affiner le calibrage du wifi dans toute l’enceinte du stade. Aujourd’hui, après 5 événements, le réseau wifi de Haute Densité est parfaitement calibré à la contenance du stade. Et demain, qu’est-ce que cela changera dans les territoires ? Orange a un savoir-faire reconnu dans le domaine des stades connectés ou salles de spectacles. Des projets aussi complexes ont aussi été réalisés dans d’autres enceintes événementielles. À terme, tous les lieux d’accueil du public devront engager cette révolution numérique, que ce soit pour améliorer leur propre gestion ou pour répondre aux attentes de leurs visiteurs. n Avril-Mai 2016 - Journal des communes n° 2192 - 45