Maurice

Transcription

Maurice
www.colas.com
ROUTES
Le magazine du groupe Colas numéro 25 - septembre 2010
Reportage
Maurice
Une floraison
de projets
SOMMAIRE NUMERO 25 – SEPTEMBRE 2010
escales
04 > Des Etats-Unis à la Pologne, en passant par le
Maroc et la France…, tour du monde des chantiers,
projets et autres réalisations du Groupe.
reportages
24 > Maurice : une floraison de projets.
32 > Tramway de Reims : prêt à sabler le champagne !
trajectoires
38 > Tous exercent leur métier avec passion
et nous font partager leur quotidien et leurs projets.
Portraits de collaborateurs.
dossier
48 > Spac au cœur des réseaux de transport
d’énergie et d’eau.
en images
68 > Salons, remises de trophées, conventions,
partenariats sportifs ou environnementaux…
Quelques images de l’actualité événementielle
du Groupe, en France et à l’international.
rencontres
76 > Hubert Reeves : «Face au défi de la sixième
extinction, l’important est d’être déterminé.»
78 > Maurice Thévenet : «Il faut créer les conditions
qui favorisent l’implication des salariés dans
l’entreprise.»
mécénat
80 > Colas élargit encore son mécénat.
82 > Fondation : Olivier Masmonteil.
colascope
54 > Matériel, environnement, ressources humaines
et communication… Retour sur les derniers mois
de la vie du Groupe.
Photo de couverture : un bateau-taxi à l’île Maurice.
éditorial 03
par Hervé Le Bouc
a violente tempête qui affecte,
dans de nombreux pays, les activités
de construction et d’entretien
d’infrastructures n’est pas finie.
Le carnet de commandes de Colas résiste bien
mais, dans l’ensemble, la visibilité est assez faible.
Maintenir le cap reste donc le mot d’ordre.
Une nouvelle baisse des marchés ne pouvant être
malheureusement exclue, je vous invite tous à vous
y préparer avec lucidité, courage et détermination
pour mieux en surmonter les conséquences.
L
Se préparer, c’est tout d’abord analyser finement
et anticiper ce que seront nos marchés en 2011
et 2012. Exercice difficile mais incontournable.
Il en va de la pertinence de la vision stratégique
et de la juste appréciation des mesures d’adaptation
à prendre. Il importe aussi de mieux identifier
les segments de marché présentant les meilleurs
potentiels de croissance, d’en tirer davantage parti,
et de promouvoir plus rapidement les techniques
et les produits innovants qui nous différencient.
Veiller au niveau des marges constitue un autre
impératif. Chacun, à son niveau de responsabilité,
doit montrer l’exemple. Ne vous laissez pas entraîner
dans une guerre des prix générée un peu partout
par une concurrence toujours plus âpre.
Se préparer, c’est aussi optimiser les structures et
les organisations, améliorer la gestion des chantiers,
pour une productivité accrue. C’est accentuer
les efforts de réduction des frais fixes et des coûts,
sauf s’ils sont porteurs d’avenir, et sans altérer
la qualité des réalisations ou diminuer la sécurité
des collaborateurs et des tiers. C’est mieux
contrôler le fonctionnement de nos opérations, en
nous appuyant, notamment, sur le contrôle interne.
De même, les synergies doivent être renforcées
à la fois entre les filiales, par la libre circulation
des ressources humaines, des matériaux
et du matériel au sein d’une région, d’un pays,
d’une zone géographique, et entre les métiers,
pour enrichir l’offre Colas. Construisez des ponts,
lancez des passerelles entre vous. Vous qui êtes
complémentaires, soyez solidaires et prenez appui
les uns sur les autres.
Se préparer, c’est encore continuer, malgré la crise
et même à cause de la crise, à recruter de jeunes
talents et à former les hommes et les femmes
de Colas à l’excellence. Communiquer, dialoguer,
motiver, rassurer, féliciter, faire progresser les
équipes : il est essentiel que chacun trouve du sens
à son action et que, tous, nous nous mobilisions.
Plus largement, se préparer, c’est poursuivre,
voire accélérer notre dynamique de développement
responsable dans toutes ses composantes
– éthique, économique, sociale, environnementale.
Les économies d’énergie, par exemple, constituent
une voie de progrès triplement gagnante puisqu’elles
permettent à la fois de diminuer les coûts, de
préserver l’environnement et d’améliorer la sécurité
sur les routes.
Enfin, et j’insiste sur ce point, je vous exhorte
à ne pas oublier les «fondamentaux», c’est-à-dire les
règles et les procédures qui ont appuyé la stratégie
de croissance rentable de Colas et ont porté celui-ci
sur la voie du succès. Les dix années de forte
croissance qui ont précédé les difficultés actuelles
pourraient avoir conduit certains à en négliger
l’application. Je vous demande d’y revenir au plus vite.
Exemplaires, solidaires et guerriers, tels doivent être
les collaborateurs de Colas en ces temps de tempête.
ROUTES N° 25 – septembre 2010
04 escales
Des Etats-Unis à la Pologne,
en passant par le Maroc
et la France…, tour du monde des
chantiers, projets et autres réalisations
du Groupe.
>
FRANCE
Île de Man
Canada France Pologne
Suisse Hongrie
Etats-Unis Maroc
Égypte
Togo Djibouti
La Réunion
Afrique du Sud
Une nouvelle digue pour Port-Vendres
En janvier 2009, des vents
extrêmement violents ont
occasionné de gros dégâts
sur les ouvrages de protection
maritime de la côte méditerranéenne entre Port-Vendres
et Cerbère, dans les PyrénéesOrientales. Pour rétablir la digue
de Port-Vendres, le conseil
général a choisi l’entreprise Civale
ROUTES N° 25 – septembre 2010
(Colas Midi-Méditerranée),
spécialisée dans ce type
d’intervention. Les équipes ont
renforcé l’ouvrage avec des blocs
d’enrochement de 5 à 8 tonnes
pour la sous-couche et de
8 à 11 tonnes pour la carapace
extérieure. Au total, 16 000 tonnes
de blocs ont été utilisées.
Une deuxième tranche de travaux
a démarré en décembre dernier
pour compléter le pourtour
du môle de Port-Vendres.
12 000 tonnes d’enrochement
supplémentaires ont été mises en
œuvre. Sur ce site difficile d’accès
et très fréquenté par les touristes,
les équipes auront fait preuve
d’ingéniosité et de vigilance pour
mener à bien les travaux. DJIBOUTI
Achèvement
de la RN 1
La RN 1 est un axe stratégique qui
permet chaque jour à 600 poids lourds
de ravitailler l’Ethiopie depuis le port
de Djibouti. Le projet d’élargissement
et de rénovation d’une section de 40 km
a été remporté, en groupement, par Colas
Djibouti. Les équipes ont réalisé l’ensemble
des travaux, des terrassements jusqu’à
la signalisation horizontale et verticale
en passant par les ouvrages hydrauliques.
Des puits et des ouvrages d’art destinés
à faciliter la vie des populations locales
ont également été construits. Achevé en
vingt-quatre mois, ce chantier exceptionnel
aura mobilisé 200 collaborateurs.
06 escales
FRANCE
RCEA : un chantier à quatre mains
De décembre 2007
à mai 2010, les équipes
de Colas Rhône-Alpes
Auvergne, Screg Est,
Perrier TP et Aximum
ont travaillé de concert
sur la mise à 2 x 2 voies
d’une section de la RN 80
entre Chalon-sur-Saône
et Le Creusot. Au plus fort
de l’activité, une quarantaine
de personnes étaient mobilisées.
Cette réalisation s’inscrit dans
ROUTES N° 20
00 –mois
année
janvier
2007
un projet plus vaste, celui
de la Route Centre Europe
Atlantique (RCEA), qui doit
relier transversalement la
façade atlantique à l’est de
la France. Situé dans une zone
viticole de la côte chalonnaise,
le tracé a nécessité notamment
la construction de six ouvrages
d’art sur 4 km au niveau
de la commune de Saint-Désert.
Des efforts particuliers ont
été accomplis pour améliorer
l’intégration de la route
dans son environnement.
Ainsi, par exemple,
l’infrastructure a été abaissée
de deux mètres sur près
d’un kilomètre pour mieux
se fondre dans le paysage.
De même, les écrans installés
afin de piéger les bruits liés
à la circulation ont été décorés
harmonieusement pour ne pas
nuire au site. <
escales 07
LA REUNION
Centrales
photovoltaïques :
Smac au zénith
L’ensoleillement exceptionnel
de l’île de la Réunion est propice
à l’installation de centrales
photovoltaïques. Dans le cadre
d’un partenariat avec Green
Yellow (groupe Casino), Smac
a posé, en utilisant le procédé
Surfa 5® Solar, des panneaux
solaires sur les toitures et
les parkings de six centres
commerciaux.
FRANCE
Aéroport
de Valence : en piste !
Avec 300 emplois, 25 000 décollages et
atterrissages par an, un aéro-club et une petite
base militaire, l’aéroport de Valence-Chabeuil joue
un rôle économique dans la région Rhône-Alpes.
Son infrastructure vieillissante ne répondant plus
aux normes de sécurité, la Direction générale
de l’aviation civile (DGAC) menaçait de retirer
son agrément. Le conseil général de la Drôme a
alors décidé de lancer des travaux de rénovation.
Ceux-ci ont été confiés à l’agence de Valence
de Sacer Sud-Est et au centre Ardèche-Drôme
de Colas Rhône-Alpes Auvergne : réfection
des chaussées aéroportuaires, mise aux normes
du balisage et de la signalisation, création d’une aire
de stockage d’eau (pélicandrome) pour ravitailler
les canadairs… Pour la piste principale, les filiales
ont proposé d’associer un béton bitumineux
aéronautique Airasphalt® au procédé Colmat® AF,
conçu pour retarder, voire éviter, la remontée de
fissures. La variante a été retenue par le client. ROUTES N° 25 – septembre 2010
08 escales
SUISSE
Le tram avance à Genève
Les filiales suisses sont
sur tous les fronts du tramway
de l’agglomération francovaldo-genevoise. Ainsi, Colas
Genève réalise actuellement
en groupement une section
de 1,3 km de la nouvelle ligne
Cornavin-Onex-Bernex (TCOB),
dont la longueur totale sera
de 6,5 km. Les travaux portent sur
la construction et l’aménagement
des réseaux souterrains,
de la plate-forme, des arrêts,
ROUTES N° 25 – septembre 2010
des trottoirs, des chaussées…
Les 45 collaborateurs mobilisés
sont confrontés aux exigences
quotidiennes inhérentes à ce type
de chantier en centre-ville.
Outre les impératifs de sécurité,
ils veillent notamment à limiter le
plus possible la gêne occasionnée
aux usagers et aux riverains.
Le futur tramway accueillera
ses premiers passagers fin 2011.
Pour Colas Genève, ce projet
n’est pas une première.
Ses équipes ont déjà réalisé
en groupement, sur la ligne
Cornavin-Meyrin-Cern (TCMC),
une section de 2,8 km menant
au centre de la commune de Meyrin.
Le chantier, auquel une vingtaine
de collaborateurs ont participé,
a été achevé en moins de
deux ans. Une belle prouesse !
Outre les succès remportés
par Colas Genève, la filiale Piasio
s’est vu attribuer également
trois lots de tramway à Genève. escales 09
ETATS-UNIS
Interstate 55 : Delta fait son show !
Dans l’Etat du Missouri,
à 200 kilomètres au sud
de Saint Louis, l’autoroute
Interstate 55 est en cours
de réfection sur une section
de 108 kilomètres. Ce chantier
fait partie des premiers projets
lancés dans le cadre du
«Stimulus Plan» (plan de relance
américain). Il a été confié aux
équipes de Delta. Commencé
en juillet 2009 et se déroulant
en deux phases, il devrait
s’achever à la fin de l’année
2010. Au total, 245 000 tonnes
d’enrobés auront été mises
en œuvre. La particularité
de ce projet réside dans
l’utilisation d’enrobés tièdes.
Une première dans
le Missouri ! Plus de
70 000 tonnes d’Ecomat®
ont déjà été appliquées sur
les 140 000 tonnes prévues
au total. Il s’agit du plus gros
chantier d’enrobés tièdes
réalisé à ce jour par le Groupe
en Amérique du Nord.
Fabriqués et mis en œuvre à
des températures plus basses
que les enrobés traditionnels,
ces enrobés tièdes permettent
de réaliser des économies
d’énergie et de limiter
les émissions de gaz à effet
de serre. Ils ont connu,
en 2009, un fort développement
dans les filiales américaines
et canadiennes. ROUTES N° 25 – septembre 2010
10 escales
FRANCE
EcoFlag à l’Elysée
Aximum Produits électroniques
s’invite dans les hautes
sphères de l’Etat ! Dix modèles
de gyrophare EcoFlag ont été
livrés en février dernier au GSPR
(Groupe de sécurité de la
présidence de la République).
Chargé de la protection rapprochée
du président de la République
et de sa famille sur tout le territoire
français et à l’étranger, le GSPR
est une unité d’élite, composée
de policiers et de militaires de
ROUTES N° 20
00 –mois
année
janvier
2007
la gendarmerie, qui compte une
flotte de 80 véhicules. Après avoir
été testé sur l’un d’entre eux,
EcoFlag a séduit par ses qualités
innovantes. Equipé de seize
LEDs haute luminosité,
EcoFlag est en effet reconnu
pour sa consommation réduite,
sa puissance lumineuse sans
équivalent, sa grande maniabilité,
son faible encombrement,
sa forte résistance aux chocs
et son adaptation sur n’importe
quel véhicule. Il présente aussi
l’avantage de coupler la fonction
gyrophare et la fonction feu de
pénétration sous pare-brise. Enfin,
le produit plaît pour son caractère
totalement silencieux, grâce
à l’absence de moteur et de
courroie. Perçu par les équipes du
GSPR comme le plus performant
sur le marché, Ecoflag espère
maintenant intéresser d’autres
services comme le Raid, le GIGN
ou les services préfectoraux… <
escales 11
FRANCE
Panhard : conquis par
les enrobés tièdes
Dans le cadre de la réalisation de
la plate-forme logistique Panhard, au
Coudray-Montceaux (91), les équipes
de Screg Ile-de-France – Normandie
ont décapé et traité 120 000 m2
de sol. 10 000 t d’enrobés tièdes
ont également été mises en œuvre,
avec un gain de 173 t équivalent CO2,
et des séparateurs d’hydrocarbures
installés pour traiter les eaux pluviales.
HONGRIE
En périphérie
de Budapest
Depuis octobre 2008, les équipes
de Colas Hungaria s’affairent sur le chantier
de construction de l’autoroute M 31,
qui doit assurer l’interconnexion des autoroutes
M 0 et M 3 dans la banlieue est de Budapest.
400 collaborateurs sont mobilisés. Financés
en grande partie par l’Union européenne,
les travaux consistent en la construction
d’une section à 2 x 2 voies de 12,4 km, incluant
les bretelles d’accès et les ouvrages d’art.
Cette nouvelle infrastructure permettra notamment
de délester la section est de l’autoroute de
contournement M 0, qui supporte actuellement
un trafic de transit important. La réalisation
de la M 31 répond à la volonté de désengorger
les grands axes et de faire face à la croissance
constante de la circulation. Les habitants
des quartiers riverains verront leurs conditions
de vie améliorées. ROUTES N° 25 – septembre 2010
FRANCE
RD 332 :
une «route durable»
Réalisée par les équipes
de Screg Sud-Est, la rénovation
de la route littorale RD 332
entre Gruissan et Narbonne-Plage
s’inscrit dans la démarche
«Route durable» du conseil
général de l’Aude. Spécificités
du chantier : la mise en œuvre
de la technique Recycold®
(recyclage en place des matériaux
provenant de l’ancienne
chaussée) et la pose d’enrobés
tièdes Ecoflex.
escales 13
FRANCE
A 75 : l’innovation à grande échelle
Sous l’autorité du ministère
de l’Ecologie, de l’Energie,
du Développement durable et
de la Mer, les équipes de Colas
Midi-Méditerranée, Perrier TP
(Colas Rhône-Alpes Auvergne)
et Aximum réalisent actuellement
en groupement, entre Pézenas
et Béziers, la construction d’une
section de 10,7 km de l’autoroute
A 75, incluant une trentaine
d’ouvrages d’art. Ce chantier
colossal se distingue par sa forte
dimension innovante, avec la mise
en œuvre, sur toute la longueur,
d’enrobés économes en énergie
3E® LT. Fabriqués et appliqués à
des températures inférieures de
40 à 45 °C à celle des enrobés
traditionnels, ces enrobés tièdes
permettent d’obtenir un gain
énergétique de 15 à 25% et
une réduction significative des
émissions de gaz à effet de serre
(environ 20%). Autre spécificité
innovante : l’intégration, par une
technique de recyclage, de 20%
d’agrégats d’enrobés provenant
d’anciennes chaussées. Réalisé
dans le cadre d’une charte
d’innovation 3E®+R («R» pour
recyclage), le premier lot, portant
sur 1,2 km d’autoroute, a été livré
en février 2009. Le deuxième lot
concerne une section de 9,5 km
et représente 1,2 million de mètres
cubes de terrassement et
155 000 tonnes d’enrobés 3E®+R.
Il sera achevé courant 2011. ROUTES N° 25 – septembre 2010
14 escales
EGYPTE
Métro du Caire, un projet pharaonique
L’extension du métro du Caire
se poursuit et Colas Rail
participe une nouvelle fois
au chantier. Après la construction
des lignes 1 et 2 entre 1981
et 2005, et la première phase
de la ligne 3 en 2007, Colas Rail,
mandataire du groupement
composé également d’Alstom
Transport, d’Alstom Egypt, de
Thales Transportation Systems
et des sociétés égyptiennes
Arab Contractors et Orascom,
ROUTES N° 00
année
20 mois
– janvier
2007
s’est vu confier la réalisation
de la 2e phase de la ligne 3.
Le projet porte sur la construction
de 7,12 km de ligne en tunnel
et de quatre stations souterraines.
Colas Rail intervient dans la mise
en place des systèmes électromécaniques, la distribution d’énergie,
les systèmes de contrôle et de
communication, et les équipements
de maintenance des trains.
Elle est également chargée
des essais, de la mise en service,
de la formation du personnel
et de la maintenance pendant
les deux années de garantie.
D’une longueur totale de 39 km
et ponctuée de 33 stations,
la ligne 3 reliera à terme l’aéroport
du Caire, au nord-est de la ville,
et le quartier populaire d’Imbaba,
à l’ouest, au gouvernorat de Gizeh.
Cinq autres phases de travaux
sont prévues sur les quinze années
à venir pour achever la réalisation
de l’ensemble de la ligne. <
escales 15
FRANCE
Des enrobés clairs
pour le tunnel de
l’A 86
Le tunnel de l’A 86 entre RueilMalmaison et Versailles est l’un
des plus grands chantiers routiers
souterrains réalisés actuellement
en Europe. Il devrait être achevé
fin 2010. Les équipes de Colas
Ile-de-France – Normandie auront
notamment mis en œuvre près
de 180 000 m2 d’enrobés clairs,
acoustiques et à forte adhérence,
pour plus de sécurité, plus
d’économies d’énergie et plus
de confort.
ILE DE MAN
Triple prouesse
sur l’aéroport
Colas Ltd sait relever les défis ! Le chantier de
rénovation des taxiways de l’aéroport de l’île de Man,
située entre la Grande-Bretagne et l’Irlande, en
témoigne. Les équipes étaient soumises à trois
impératifs : ne pas interrompre l’activité aérienne
ni dépasser le budget prévu et limiter le plus possible
l’impact environnemental des travaux. En particulier,
le client exigeait qu’il n’y ait aucun déchet de chantier
à mettre en décharge, afin d’éviter les allers-retours
de camions. 100% des matériaux provenant des
anciennes structures ont donc été réincorporés dans
les nouvelles chaussées. Au total, les émissions de
CO2 et la consommation d’énergie ont été réduites
respectivement de 45% et 32% par rapport à une
solution classique, et le coût du projet abaissé de
40%. «Plus d’environnement, plus de sécurité, plus
d’économies» : ce chantier illustre la démarche
triplement bénéficiaire du développement responsable,
dont Colas Ltd s’est déjà montré la championne sur
d’autres projets aéroportuaires au Royaume-Uni. ROUTES N° 25 – septembre 2010
16 escales
MAROC
Colas Rail et GTR sur le tramway de Rabat
Parmi les missions confiées
par Sa Majesté le roi
Mohammed VI à l’Agence
pour l’Aménagement
de la Vallée du Bouregreg
figure la création de deux
lignes de tramway dans
l’agglomération de Rabat-Salé.
Longues de 19 kilomètres
et ponctuées de 31 stations,
ces deux lignes relieront
la capitale, Rabat, à la ville
de Salé, située sur l’autre rive
ROUTES N° 25 – septembre 2010
du Bouregreg. Débutés en
avril 2008, les travaux sont
réalisés par la filiale routière
marocaine GTR, pour la
construction des plates-formes
du tramway, et par Colas Rail,
pour la pose des voies ferrées.
Elargissement des voiries,
terrassements, revêtements…,
les 330 collaborateurs de
GTR travaillent d’arrache-pied
pour respecter le calendrier
fixé. Même engagement chez
les 130 collaborateurs de
Colas Rail, qui auront mis en
place, au total, 55 000 traverses
et 4 500 tonnes de rail.
La mise en service du tramway,
fin 2010, devrait grandement
améliorer la circulation
entre les deux villes, trop
souvent congestionnées. FRANCE
Smac à Fos-sur-Mer
De mai 2008 à avril 2010,
les équipes de l’agence
Smac Eurofaçade de Vitrolles
ont réalisé l’ensemble des
couvertures et façades du centre
de valorisation des déchets
de Fos-sur-Mer. Ce chantier
a nécessité notamment
l’intervention d’un hélicoptère
pour le levage de matériaux
dans les zones inaccessibles…
18 escales
FRANCE
Démolition au fort d’Issy-les-Moulineaux
Construit au milieu du
XIXe siècle, le fort d’Issyles-Moulineaux était l’un
des 19 ouvrages militaires
destinés à défendre Paris.
En partie détruit lors de la guerre
de 1870, il a été acquis
récemment par la ville pour être
transformé en cyber-quartier
résidentiel HQE (haute qualité
environnementale). Dans le cadre
de la réalisation de ce projet,
des opérations de démolition
ont été confiées à l’agence
SNPR de Conflans et à Brunel
Démolition, deux filiales de
Colas Ile-de-France – Normandie
spécialisées dans les travaux
de déconstruction. Débutées
en septembre 2009, ces
opérations ont duré sept mois.
Un travail rendu délicat par
l’hypothétique présence d’obus
datant de la guerre de 1870.
Ce n’est qu’après l’intervention
d’une société de dépollution
pyrotechnique que les équipes
ont pu entreprendre la démolition
de vingt-cinq bâtiments, dont
un de 15 000 m2, de deux
poudrières et d’un bunker.
Au total, 350 tonnes de
matériaux amiantés, 4 000 m3
de déchets de bois, 6 000 m3
de gravats et 20 000 m3 de béton
ont été dégagés. D’ici quelques
années, ce site historique
de 12 hectares sera ressuscité
en «fort numérique». <
escales 19
POLOGNE
S 11 : un chantier
doublement innovant
Dans le cadre de la construction
d’une section de 5 km de la route
express S 11, entre Poznań
et Kórnik, les équipes de Colas
Polska ont mis en œuvre
l’enrobé silencieux Nanosoft®
et les revêtements de sécurité
Colgrip® et Ruflex®.
FRANCE
Et le silence
se fait sur la RD 2020
On ne présente plus Nanosoft®, ce revêtement
silencieux dernière génération qui contribue
à lutter contre le bruit lié à la circulation.
Une nouvelle démonstration de son efficacité
a été réalisée sur la RD 2020 (ancienne RN 20)
par les équipes Colas Centre-Ouest d’Orléans
pour le compte du conseil général du Loiret.
A l’automne dernier, 22 000 m2 de Nanosoft®
ont ainsi été mis en œuvre à proximité
de la commune d’Olivet. L’objectif ? Diminuer
de manière significative les nuisances sonores
dans cette zone résidentielle traversée par
un trafic particulièrement dense. Avant l’application
de ce produit, le niveau sonore enregistré avoisinait
les 102 dB(A). Aujourd’hui, les mesures de bruit
affichent 88 dB(A) à 90 km/h. Nanosoft® présente
également des qualités d’adhérence élevées :
la distance de freinage est réduite d’environ 30%. ROUTES N° 25 – septembre 2010
FRANCE
Aqueduc de la Vanne :
intervention express
Long de 173 km, l’aqueduc
de la Vanne alimente Paris en
eau potable depuis le XIXe siècle.
Majoritairement souterrain et
en arcades sur 14 km, il capte les
eaux de la rivière éponyme dans
la région de Troyes. A l’automne
2009, les équipes fontainerie
de Spac Aulnay sont intervenues
sur 500 m d’arcades, au niveau
de Moret-sur-Loing. Deux conduites
de 1 100 mm de diamètre ont
été déposées puis remplacées
après réfection de l’étanchéité
du pont. L’opération a été menée
en un mois seulement !
escales 21
CANADA
Dawson City : synergie franco-canadienne
Lié directement aux effets
du réchauffement climatique,
le chantier de Dawson City,
dans le territoire du Yukon,
a été l’occasion d’une belle
synergie franco-canadienne.
Confiés aux équipes de Skookum
Asphalt Ltd. (Terus Construction
Ltd.), les travaux consistaient
en la réalisation d’un revêtement
sur l’artère principale de la ville.
Jusqu’alors, les véhicules roulaient
directement sur le pergélisol
(sol gelé). Le choix s’est porté
sur un revêtement fabriqué avec
le liant Bituclair® : outre ses atouts
esthétiques, la couleur claire
de ce produit permet de réfléchir
les radiations solaires, alors
que des enrobés bitumineux
sombres les auraient absorbées,
accélérant la fonte du pergélisol.
La formulation du Bituclair®,
utilisé pour la première fois
sur le territoire nord-américain,
a été adaptée aux températures
extrêmes par le Campus
Scientifique et Technique
de Colas, en France. Les équipes
de Colas Midi-Méditerranée
ont ensuite pris le relais pour
la fabrication et l’acheminement
par containers jusqu’à Vancouver.
Jalon du patrimoine national
canadien depuis la ruée vers
l’or au XIXe siècle, Dawson City
est désormais aussi la vitrine
du Bituclair® en Amérique
du Nord ! ROUTES N° 25 – septembre 2010
22 escales
AFRIQUE DU SUD
Mondial de football : Colas à pied d’œuvre
En Afrique du Sud, il n’y a
pas que les infrastructures
sportives qui bénéficient
de la Coupe du monde
de football. Une part importante
des investissements a été
consacrée à la modernisation
du réseau routier. De nombreux
projets ont vu le jour, comme
la rénovation de sections
autoroutières, la construction
de voies supplémentaires, de
voies d’urgence et d’échangeurs
ROUTES N° 20
00 –mois
année
janvier
2007
à plusieurs niveaux… avec une
échéance : juin 2010 ! Colas
South Africa, dont les activités
sont principalement industrielles,
et son agence de Johannesburg
ont vu leur production
de bitumes modifiés augmenter
de près de 70% par rapport
à l’an passé. En quatre mois,
40 000 tonnes de liants bitumineux
ont également été commercialisées.
Un exploit, malgré des conditions
climatiques peu favorables
et les arrêts successifs des
raffineries du pays pour cause
de maintenance. A terme,
tous ces aménagements auront
des effets positifs, tant sur le plan
de la sécurité routière que
sur le plan économique et social.
Ils devraient notamment favoriser
le développement des régions
moins dynamiques. D’ores
et déjà, ils auront contribué
à la création d’emplois pendant
la phase de travaux. <
escales 23
FRANCE
Le front de mer des Sablesd’Olonne fait peau neuve
Depuis octobre 2009, le centre Screg Ouest
des Sables-d’Olonne participe à la rénovation
de la promenade du front de mer de la ville.
D’ores et déjà, 8 000 m2 de pavage et 2 200 m2
d’enrobés ont été réalisés. De nombreux
arbustes ont été plantés. La deuxième phase
des travaux débutera en octobre 2010.
TOGO
La route d’Aflao,
au-delà des frontières
Un vaste chantier de réhabilitation et
de modernisation de l’infrastructure routière
reliant le Bénin au Ghana, via le Togo,
est en cours. L’objectif est d’améliorer
les conditions de circulation et de favoriser
les échanges commerciaux dans cette région
de l’Afrique de l’Ouest. Colas Bénin a remporté le
contrat de la route d’Aflao, une section de 9 km qui
commence à la frontière ghanéenne et se termine
au niveau du port de Lomé, la capitale du Togo.
Les travaux consistent à réhabiliter et construire
une double voie urbaine, constituée de deux
chaussées séparées par un terre-plein. Pour
réaliser ce chantier, Colas Bénin a créé une entité
au Togo et a fait venir du Bénin de nombreux
engins ainsi que plusieurs centrales d’enrobés,
de béton et de concassage. Une carrière de roches
massives a également été ouverte à 45 km
de Lomé pour répondre aux besoins du chantier.
Au total, 300 personnes auront été mobilisées. ROUTES N° 25 – septembre 2010
24 reportage
Maurice
Une floraison
de projets
Colas est présent à Maurice depuis trente ans.
Cette île paradisiaque de l’océan Indien, dont
l’économie repose en partie sur le tourisme, connaît aujourd’hui
une forte croissance. De nombreux projets sont en cours de
lancement, offrant de belles perspectives aux filiales mauriciennes.
ILE MAURICE
RENFORCER LES EQUIPES
Outre le renfort apporté par les
autres entités Colas de la zone
Océan Indien, Colas Maurice
recrute et forme sur place de
nouveaux collaborateurs pour
mener à bien tous les chantiers
qui lui sont confiés.
reportages 27
Port-Louis
ILE MAURICE
D
es panoramas enchanteurs,
des programmes importants
d’investissement et de rénovation d’infrastructures… Plus
que jamais, Maurice fait figure
d’éden dans une zone géographique – l’Océan Indien – en proie
à des turbulences. L’activité y est florissante tandis
qu’elle est fortement ralentie à Madagascar, en raison
d’une situation politique difficile, et à la Réunion, du
fait de la récession économique.
L’implantation de Colas sur l’île remonte au début
des années 1980, lorsque GTE et ses entités de l’océan
Indien rejoignent le Groupe. Aujourd’hui, Colas exerce
son activité à Maurice au travers de trois filiales : Colas
Maurice Ltée, Transinvest Mauritius Ltd et BBC (Bulk
Bitumen Container). «Les travaux routiers représentent
70% de notre activité, le bâtiment et le génie civil, 15%,
et la viabilisation de lotissements privés, les 15%
restants, expose Mario Dalla Favera, directeur de Colas
Maurice. Quant à BBC, son activité de vente de bitume
en vrac se fait à 95% auprès de Colas Maurice et de
Transinvest.» Les entités mauriciennes de Colas sont
adaptées aux spécificités d’un territoire dont la langue
officielle est l’anglais, dont la population est
principalement d’origine indienne, mais aussi africaine,
chinoise et française, et dont les marchés sont souvent
régis par les règles FIDIC (Fédération internationale
des ingénieurs-conseils).
Un essor sans précédent
L’essor de l’économie mauricienne fait naître de
nouveaux besoins importants en infrastructures. Le
réseau routier est aujourd’hui saturé. S’appuyant
notamment sur les financements des bailleurs de
ILE MAURICE
• Superficie : 1 865 km2
• Population : 1,3 million d’habitants
• Capitale : Port-Louis
• Langue officielle : anglais
• Monnaie : roupie mauricienne
fonds (Union européenne, Agence française de
développement, etc.), l’Etat mauricien ambitionne de
le métamorphoser d’ici à 2020, en le modernisant et
en l’adaptant aux normes environnementales. «Cette
dynamique se traduit par de nombreux projets, publics
et privés, laissant augurer cinq à dix ans d’activité
soutenue dans les infrastructures routières et de
nombreuses autres réalisations», poursuit Mario Dalla
Favera. Conséquence pour Colas Maurice : un essor
sans précédent de son activité depuis fin 2008.
Nombreux chantiers routiers d’envergure
Colas Maurice mène actuellement de front plusieurs
projets importants, qui désengorgeront le réseau. Outre
le contournement de Triolet sur 7 km et l’élargissement
sur 4 km de l’autoroute à l’entrée sud de Port-Louis, la
construction de l’autoroute de contournement de la
capitale (Ring Road) a démarré fin février 2010. Le
projet Terre Rouge-Verdun, qui offrira aux Mauriciens
un nouvel axe autoroutier de 16 km reliant les accès
nord et sud de Port-Louis, a débuté mi-mai. De même,
les équipes réalisent les travaux d’élargissement de
l’autoroute A13 sur 7 km entre Pamplemousses et
Forbach, ainsi que la réhabilitation d’une section de
CHIFFRES CLES 2010
> RESSOURCES HUMAINES
> INDUSTRIES
1 500 collaborateurs 4 postes d’enrobés
1 usine d’émulsion
1 laboratoire
1 usine de liants
1 bureau d’études
modifiés
et de topographie
4
stations
> MATERIEL
de concassage
450 véhicules et engins
ROUTES N° 25 – septembre 2010
3 km et la construction de 3,5 km de chaussées
neuves entre Phœnix et Beaux-Songes. D’autres
projets d’envergure seront lancés dans les prochains
mois, comme l’autoroute est-ouest (en trois lots de
consultation), la nouvelle piste de l’aéroport et son
taxiway, ou encore des contrats d’entretien routier.
Synergies et formation
Pour faire face à cette hausse d’activité et mener
à bien tous les chantiers qui lui sont confiés, Colas
Maurice doit renforcer ses équipes. Mais elle se
heurte à la difficulté de recruter sur place des
personnes qualifiées dans ses métiers. D’où le recours
à deux solutions. D’une part, la solidarité du réseau
Colas au sein de la zone Océan Indien : au gré des
variations d’activité et des besoins en ressources
humaines ou en moyens matériels, les entités de la
région ont l’habitude de faire jouer les synergies.
ROUTES N° 25 – septembre 2010
CHANTIER
RING ROAD DE PORT-LOUIS :
UNE PREMIERE
Démarré fin février 2010, le projet «Ring Road»
de Port-Louis a pour objectif de contourner la capitale
en construisant 5 km d’autoroute neuve en 2 x 2 voies.
D’un montant de 20 millions d’euros et financé par l’Etat
sur ses fonds propres, le contrat a été remporté par
Colas Maurice en groupement avec une société locale.
Le chantier, qui comprend des travaux de terrassement
très importants, devrait être achevé en avril 2012. Pour
la première fois sur l’île, les granulats utilisés par Colas
Maurice pour construire l’infrastructure seront produits
à partir des ressources disponibles sur le tracé.
Aujourd’hui, Colas Madagascar, GTOI (à la Réunion)
et Colas Mayotte sont souvent sollicitées par Colas
Maurice. Des équipes sont envoyées en renfort. Le
laboratoire de Colas Madagascar et le service des
LE BATIMENT AUSSI
La hausse d’activité à Maurice
se traduit également par la
multiplication des chantiers de
bâtiment. Ici, construction d’un
centre commercial à Rivière-Noire.
CONTOURNEMENT
DE TRIOLET
Les habitants de Triolet,
le plus long village
de l’île Maurice, comptent
sur le futur contournement
pour réduire le trafic.
reportages 31
méthodes de GTOI offrent aussi leur aide. D’autre
part, Colas Maurice développe des actions de
formation pour les nouveaux collaborateurs recrutés
localement. «Notre démarche comprend quatre
volets : l’évaluation des compétences, l’identification
des besoins, le souhait des collaborateurs et un plan
de formation», précise Mario Dalla Favera. Les besoins
majeurs visent les métiers de base : conducteur
d’engin, géomètre topographe, dessinateur-projeteur
et chef de chantier. La formation permet aussi de
perfectionner les compétences déjà acquises.
De nouveaux développements
Colas Maurice met à profit ce contexte favorable
pour accélérer la modernisation de ses méthodes,
améliorer ses formations, mieux structurer ses
services connexes et introduire de nouveaux
produits et savoir-faire du Groupe. En particulier,
l’entreprise souhaite enrichir son offre en proposant
des techniques plus respectueuses de l’environnement. «Nous nous préparons également à
développer notre industrie de concassage», ajoute
Mario Dalla Favera. MATTHIEU D’AUBERT
JEAN-FRANÇOIS CRESCENCE
DE NOUVEAUX REPERES
UNE EXPERIENCE HUMAINE
A 27 ans, Matthieu d’Aubert, conducteur de travaux
entré chez Colas en septembre 2006, vit sa première
expatriation. Après un an de tour de France Screg, suivi
de deux ans et demi en poste à Saint-Nazaire, il arrive
mi-janvier 2010 sur l’île Maurice. Un dépaysement total !
«Je voulais connaître de nouveaux horizons et
des chantiers de taille différente, commente Matthieu.
Je ne suis vraiment pas déçu ! Je travaille actuellement
sur le projet “Ring Road”. C’est une organisation tout
à fait nouvelle.» Une structure dédiée et une cellule
complète ont été créées spécialement pour ce chantier.
Enthousiaste, Matthieu apprécie de pouvoir prendre
de nombreuses initiatives : «J’apprends à être plus
autonome. Je dois m’habituer par ailleurs à une nouvelle
législation et une autre façon de vivre.» Un véritable
bouleversement de ses repères !
Jean-François Crescence est chef de chantier gros
œuvre. Ce Réunionnais de 40 ans a gravi tous les échelons
depuis son entrée dans le Groupe, en 1995, en tant
que manœuvre. «Je suis arrivé en renfort à Maurice en
septembre 2009, sur le chantier Nautica. Pour la première
fois, je travaillais loin de chez moi ! C’était dur au départ,
mais finalement je suis très content de ce changement»,
explique Jean-François. Initialement prévu pour quatre
mois, son séjour sera finalement prolongé. Le projet
Nautica, qui porte sur la réalisation d’un bâtiment de
commerces et bureaux de 8 000 m2 et l’aménagement
d’un parking de 2 000 m2, constitue une première
à Maurice : la construction est entièrement en béton
banché. Pour conduire avec succès le chantier,
la bonne gestion des ressources humaines est un facteur
déterminant. Jean-François a recruté sur place
une trentaine de personnes pour constituer son équipe.
«Je me suis basé sur mon expérience pour choisir les
meilleurs. C’était très enrichissant.»
ROUTES N° 25 – septembre 2010
32 reportages
FRANCE
Reims
LE TRAMWAY DE REIMS
• 11,2 km de tracé
• 23 stations
• 1 centre de maintenance de 8 000 m2
• 25 minutes entre Neufchâtel au nord et
la gare TGV Champagne-Ardenne au sud
• Plus de 70 000 habitants desservis, soit près
d’un tiers de la population de l’agglomération
Le tramway de Reims sera inauguré en avril 2011.
Un projet réalisé en PPP dans lequel Colas, actionnaire
de la société concessionnaire MARS, aura apporté son expertise
en génie civil et ferroviaire au travers de ses filiales Colas Est,
Screg Est et Colas Rail, membres du groupement constructeur.
FRANCE
Tramway de Reims
Prêt à sabler le champagne !
L
e 26 mars dernier, la première rame
du tramway de Reims, entièrement
revêtue de rose, était présentée au
public sur le parvis de la cathédrale.
Fanfares, artistes de rue, chorales se sont
succédé toute la journée… avant le
baptême de la rame au champagne !
Reims Métropole et MARS (Mobilité agglomération
rémoise), la société concessionnaire des transports
urbains de l’agglomération rémoise, ont voulu ainsi
fêter le début de la phase opérationnelle d’un projet
engagé de longue date.
Le tramway, une nécessité
L’idée de doter Reims d’un tramway date du début
des années 1960, mais il faut attendre septembre
2003, avec le lancement des études d’avant-projet,
pour qu’elle commence à prendre corps. Consultée
entre décembre 2003 et janvier 2005, la population
ROUTES N° 25 – septembre 2010
rémoise approuve le projet. Un appel d’offres est alors
lancé, et c’est le groupement MARS, composé
notamment de Colas, qui est retenu, en juillet 2006.
Après l’achèvement des fouilles archéologiques et la
délivrance d’un ordre de service, en mai 2008, le
chantier démarre enfin.
L’arrivée du tramway est d’autant plus attendue que
pollution et embouteillages asphyxient le centre-ville
tandis que certains quartiers sont mal desservis. De
même, les transports publics existants sont quasiment
saturés. L’objectif des autorités municipales est de
faciliter les déplacements en favorisant l’intermodalité.
La ligne desservira donc des pôles fortement générateurs de trafic, comme la future cité administrative,
la Comédie de Reims, le stade Auguste-Delaune, le
parc Léo-Lagrange, la polyclinique Courlancy, etc. A
terme, le tramway devrait concerner 70 000 habitants,
soit près d’un tiers de la population de l’agglomération,
dont plus de 15 000 étudiants.
PREMIERS ESSAIS
Les infrastructures du tramway
sont aujourd’hui prêtes pour les
premiers essais. La mise en service
des 18 rames, dont la face avant
est en forme de flûte à champagne,
sera effective en avril 2011.
Partenariat public-privé
Le montage juridique du projet du tramway de
Reims constitue une première en France pour ce type
d’infrastructures. Le contrat porte en effet sur la conception, la construction, l’exploitation et le financement.
«Cela représente quatre fois plus de responsabilités
pour la société concessionnaire !», commente Alain
Desvaux, directeur de production du groupement génie
civil. MARS est composé de Colas et Bouygues TP
pour les travaux de génie civil ; d’Alstom Transport pour
le matériel roulant et les équipements électromécaniques ; de la Caisse d’Épargne Champagne-Ardenne
et Natixis pour le financement ; de SNC-Lavalin Pingat
Ingénierie pour la conception et la maîtrise d’œuvre
ainsi que de la Caisse des dépôts et consignations.
Le groupement constructeur comprend un pôle génie
civil constitué de Colas Est, Screg Est, Bouygues TP,
ROUTES N° 25 – septembre 2010
REDISTRIBUER
L’ESPACE PUBLIC
La réalisation du
tramway donne
l’occasion de redistribuer l’espace public
selon les différents
modes de transport.
Quille et Pertuy Construction ;
un sous-groupement voies
ferrées avec Alstom Transport
et Colas Rail ; et une division
électromécanique et matériel
roulant avec Alstom
Transport. Le pôle génie civil est lui-même scindé en
trois divisions : Bâtiment, Ouvrages d’art et VRD (voirie et réseaux divers). Il aura conçu et réalisé toutes
les infrastructures du tramway de façade à façade.
Un paysage urbain entièrement redessiné
Confiés aux équipes génie civil, les aménagements urbains ont débuté en mai 2008. «La réalisation d’un tramway change l’image d’une ville, observe Alain Desvaux. Le chantier donne l’occasion de
rénover les rues, d’améliorer les espaces publics et
CHANGER LA VILLE
de redistribuer les espaces Gazon sur la plateforme du tramway,
dédiés aux divers modes de arbres et pistes
déplacement.» C’est ainsi cyclables le long
que des pistes cyclables ont du tracé : l’image
de Reims va changer.
fait leur apparition le long
de la ligne sur 7 km. L’aménagement urbain apporte également son lot de verdure. Que ce soit à
Bordeaux, à Lille, à Paris ou, maintenant, à Reims, là
où le tramway passe, l’herbe pousse ! 60% de la
plate-forme sera engazonnée et des arbres seront
plantés à proximité. Autres particularités, destinées
à rendre plus lisibles, pour plus de sécurité, les espaces réservés au tramway : les revêtements minéraux
sont traités dans une teinte différente des revêtements de voirie habituels ; de même, des bordures
claires sont disposées de part et d’autre de la ligne
pour matérialiser le gabarit limite d’obstacle (GLO),
la distance que l’usager doit respecter au passage
des rames. Les équipes VRD ont réalisé, quant à
elles, les chaussées, les trottoirs, trois parkings relais
d’une capacité de 1 000 places et un centre de
maintenance inauguré en mai 2010.
La pose des rails
Le nouveau tramway de Reims fonctionnera à
l’énergie électrique grâce aux lignes aériennes
de contact et, sur un tronçon de 2 km situé entre la
place de la République et la Comédie, grâce à une
alimentation par le sol. Reims est la troisième ville en
France, après Bordeaux et Angers, à choisir ce mode
innovant et parfaitement sécurisé, qui allie esthétique,
technologie et fiabilité. «Pour la pose des rails, plusieurs procédés ont été mis en œuvre, selon la
configuration des lieux et les contraintes techniques,
ROUTES N° 25 – septembre 2010
LA POSE DE RAILS
Plusieurs procédés ont été
mis en œuvre à Reims.
Ici, les rails sont posés
de manière traditionnelle
sur des traverses et maintenus
par des tiges à 6 cm du sol
pendant que le béton est coulé.
reportages 37
explique Alain Laurent, conducteur de travaux voies
ferrées chez Colas Rail. La technique traditionnelle
consiste à poser les rails sur des traverses. On les
maintient par des tiges à 6 cm du sol pendant que
le béton est coulé. Une fois que le béton a pris, on
enlève les tiges.»
Une organisation efficace
Les travaux auront mobilisé 400 personnes en
moyenne par jour pendant plus de trois ans. La cohabitation sur un même chantier d’intervenants aussi
nombreux, appartenant en outre à des corps de métier
différents, aura constitué un véritable défi. «On a créé
plusieurs cellules pour gérer la situation sur le chantier, et aussi pour organiser les relations avec les
riverains, les commerçants, explique Alain Desvaux.
Sur un chantier d’une telle envergure, il n’y a pas de
place pour l’improvisation !»
Les premiers essais ont débuté en avril 2010
pour une mise en service en avril 2011. <
NICOLAS PELTIER
STEPHANE DOUTRE
UNE PREMIERE
EXPERIENCE RICHE
EN RESPONSABILITES
DES CONTRAINTES
MUTUALISER
LES CONNAISSANCES CLASSIQUES
POUR UN CHANTIER
L’aventure de Stéphane Doutre
FERROVIAIRE
chez Screg Est débute en 2001.
Pour Nicolas Peltier, jeune conducteur
de travaux chez Colas Est, le chantier
du tramway de Reims constitue une
formidable opportunité pour accroître
ses connaissances : «C’est mon
premier chantier urbain. Chaque jour
apporte son lot de découvertes !»
Nicolas doit avoir une vue d’ensemble
du projet pour gérer le budget, tenir
les délais, respecter les normes de
sécurité, etc. Au programme :
management, gestion de planning,
coordination… «Du stress et des
défis ! souligne-t-il. On doit s’adapter
à la circulation des bus, à la cohabitation
entre les engins de chantier et les
piétons. Au début, on est plongé
24 heures sur 24 dans le chantier.
L’expérience aide à prendre du recul,
à mieux gérer la pression.» La présence
des différentes filiales sur le chantier
n’est pas une contrainte, bien au
contraire : «C’est un travail d’équipe
qui bénéficie de l’expertise de chacun.»
Ingénieur travaux à Reims, puis
adjoint d’exploitation à Châlonsen-Champagne, Stéphane est
aujourd’hui directeur travaux du pôle
VRD (voirie et réseaux divers) sur
le chantier du tramway. Sa mission :
manager 13 conducteurs de travaux
et 40 équipes chantier, rédiger les
procédures d’exécution, suivre les
interfaces avec les sous-groupements,
piloter les sous-traitants, garantir
délais et sécurité… «Le plus difficile
à gérer reste la cohabitation avec
les bus en circulation. Cela représente
d’énormes contraintes de phasage
et de finitions pour les équipes.»
Stéphane est impressionné par
les connaissances techniques réunies
sur ce chantier. «Le tramway
de Reims est une école permanente !
Sur ce projet de conception, réalisation
et exploitation, les synergies entre
les filiales jouent un rôle primordial.»
DANIEL RIBOUT
Métrobus de Rouen, chantier Meteor
à Paris, TVR de Nancy, tramway
de Lyon, de Mulhouse ou de Nice,
métro de Marseille… En quinze ans
de métier, Daniel Ribout, conducteur
de travaux à l’agence Voie ferrée
urbaine (Ollainville) de Colas Rail,
a participé à de nombreux projets
ferroviaires. Autant dire que, sur
le chantier du tramway de Reims,
il est dans son élément. «Circulation
autour des travaux, vigilance accrue
vis-à-vis des piétons et des riverains,
respect du planning et du budget,
sécurité des collaborateurs… Sur tous
ces plans, c’est un chantier classique
aux contraintes habituelles», observe
Daniel Ribout. A Reims, Colas Rail
a choisi de développer une technique
traditionnelle de pose (cf. article cidessus). Au final, 2 500 t de rails ont
été posées sur les 11 km de tracé.
ROUTES N° 25 – septembre 2010
38 trajectoires
Elle est animatrice QSE, ils sont
chefs d’agence, de laboratoire
ou d’équipe… Tous exercent leur métier
avec passion et nous font partager leur
quotidien et leurs projets.
>
Danemark
France
Martinique
Maroc
“ Il faut savoir rester proche du terrain ”
MOUNIRE HANNACHI
RESPONSABLE MATERIEL
COLAS MARTINIQUE
MARTINIQUE
En 2005, Mounire Hannachi,
alors technicien dans l’industrie
des travaux publics depuis une
dizaine d’années, profite d’un
congé individuel de formation pour
poser sa candidature à l’école
d’ingénieurs du Cesi à Lyon-Ecully.
Au même moment, il obtient
ROUTES N° 25 – septembre 2010
un entretien chez Colas. «On m’a
proposé un poste de chef d’atelier,
explique-t-il. A l’époque, j’attendais
les résultats d’admission. Nous avons
convenu de reprendre contact
à la fin de ma formation, en cas
de réussite.» En 2007, le Groupe
se rappelle à son bon souvenir et
lui propose un stage de fin d’études
comme ingénieur matériel chez
Colas Martinique. Il sera ensuite
embauché comme responsable
matériel, une fonction qu’il affectionne
particulièrement : «Technique, gestion,
management des équipes… j’aime
la diversité de ce métier. Il faut rester
proche du terrain, aller voir les engins
sur les chantiers, discuter des
éventuels dysfonctionnements avec
les opérateurs et les conducteurs…»
Passionné de plongée sous-marine,
Mounire part souvent en voyage
avec sa famille à la découverte
de nouveaux pays. trajectoires 39
“ Chez Colas, on apprend tous les jours ”
AHMED BAKI
CHEF DE LABORATOIRE
GTR
MAROC
Chimiste de formation,
Ahmed Baki entre chez
Colas Maroc en 1978.
Il découvre alors les produits
et les techniques utilisés
par Colas. Depuis, il les
expérimente en laboratoire
(Ahmed est aujourd’hui
chef de laboratoire du centre
de Fès) avant leur mise
en œuvre sur les routes
du Maroc. La déviation
routière du barrage Al Wahda,
le doublement de la voie de
Sidi Kacem à Meknès, la piste
d’atterrissage de l’aéroport
d’Oujda… Ahmed a participé
à des dizaines de chantiers !
Sa connaissance des liants
et des enrobés bitumineux ainsi
que de nombreuses années
passées dans les laboratoires
lui confèrent une légitimité pour
former les jeunes au métier :
«Pour ceux qui sont passionnés
par cette profession, il n’y aura
aucun problème, ils réussiront,
explique-t-il. Ceux qui sont là
par erreur, je leur conseille de
se réorienter.» Ahmed se montre
particulièrement intransigeant
avec ses apprentis : pour lui,
être responsable de laboratoire
est avant tout une vocation.
Et ne croyez pas que, après
toutes ces années, Ahmed
en ait terminé avec le sujet.
«Chez Colas, on apprend tous
les jours. Et je n’aurai pas assez
d’une vie pour tout connaître !»,
conclut-il en riant. ROUTES N° 25 – septembre 2010
40 trajectoires
“ Le Groupe fait confiance aux jeunes ”
CHRISTOPHE SIMON
DIRECTEUR DE TRAVAUX
SCREG OUEST
FRANCE
Christophe Simon a
découvert le monde de la
route quand il était petit :
«Mon père a été conducteur
de niveleuse, explique-t-il.
C’est à son contact que
j’ai appréhendé le métier.»
La voie de Christophe est
dès lors toute tracée. Diplômé
de l’Ecole centrale de Paris
en 2006, le jeune ingénieur
décroche un stage chez Screg
ROUTES N° 25 – septembre 2010
Ile-de-France – Normandie.
Il y fait ses premières armes
en tant qu’assistant chef de
chantier puis chef de chantier.
Il effectue ensuite le tour
de France Screg, à l’issue duquel
il rejoint Screg Ouest. Conducteur
de travaux à l’agence de Nantes
pendant un an, Christophe
est ensuite nommé, à tout juste
25 ans, directeur de travaux
du groupement Sacer
Atlantique/Screg Ouest/Colas
Centre-Ouest pour la construction
du tramway d’Angers. Il encadre
entre 60 et 90 personnes.
Sa mission : veiller à la bonne
marche des travaux,
sur le plan tant technique
que financier. Ces responsabilités,
il les doit bien entendu
à son travail, mais également
à la confiance que le Groupe
accorde aux jeunes. «C’est
une formidable opportunité,
observe Christophe. L’expérience
est d’autant plus positive
que règne un véritable esprit
d’équipe, qui nous permet
de relever plus facilement
les nombreux défis que nous
rencontrons.» trajectoires 41
“ Colas ? L’histoire d’une vie, l’histoire de ma vie ”
GUY SARRASIN
CHEF D’AGENCE
COLAS SUD-OUEST
FRANCE
Pour Guy Sarrasin, la fidélité
n’est pas un vain mot :
«Après quarante ans de bons
et loyaux services chez Colas,
l’heure de la retraite a sonné»,
dit-il. Recruté en 1970 comme
chef de chantier dans la Nièvre,
il devient conducteur de travaux
à Bourges, puis chef d’agence
à La Brionne, dans la Creuse.
Hasard de la vie, sa fin
de carrière coïncide avec
l’achèvement, dans la région,
d’un chantier sur lequel il aura
passé vingt ans : celui de la
Route Centre Europe Atlantique
(RCEA). «J’aurai fait 80 km
de la RCEA, note-t-il fièrement.
La dernière section sera bientôt
livrée, et après je tire ma
révérence.» Pour Guy, cette route
qui traverse d’est en ouest
le département, c’est un peu
l’histoire de sa vie. «J’ai formé
de nombreux jeunes sur ce très
beau chantier. Certains ont fait
ensuite de brillantes carrières.
La RCEA aura été une école de
la route Colas !» Ce passionné
de chasse et de voyages
quittera la région à la fin
de l’année pour se rapprocher
de sa fille et de ses petitsenfants. Un brin nostalgique
lorsqu’il évoque ses années
passées sur les chantiers,
il a la fierté du devoir accompli :
«Je m’étais promis de terminer
la RCEA avant de partir
en retraite. Promesse tenue !
Aujourd’hui, une nouvelle page
se tourne.» ROUTES N° 25 – septembre 2010
42 trajectoires
“ La mobilité comme marque de fabrique ”
AUDREY SANCHEZ
ANIMATRICE QSE
COLAS EST
FRANCE
A 33 ans, Audrey Sanchez
a déjà connu quatre filiales du
Groupe. Cette «globe-trotteuse»
hors pair a commencé son
parcours Colas en 2000.
«J’ai débuté en mission d’intérim
chez Screg Est, au sein du service
qualité : je devais rédiger le système
documentaire conformément
au référentiel ISO 9001.»
En 2002, Audrey poursuit
sa mission chez Screg Sud-Est
ROUTES N° 25 – septembre 2010
et suit, en alternance, une formation
à l’Institut européen de la qualité
totale de Rodez. «C’est une
période pendant laquelle j’ai
beaucoup bougé», explique-t-elle.
En 2004, la voilà qui reprend
la route, direction Toulouse,
où l’attend un poste d’animatrice
QSE au sein de Colas MidiMéditerranée : mise en place
d’un système de management
environnemental et sécurité,
communication auprès des
collaborateurs… Fin du voyage ?
Pas tout à fait. «En 2007, j’ai émis
le souhait de me rapprocher de
ma famille en Lorraine, expliquet-elle. Le Groupe a tout de suite
pris en compte mes vœux et m’a
proposé un poste chez Colas Est.»
Audrey est animatrice sécurité
pour la filiale. Ses missions :
conseiller et accompagner
les établissements dans la mise
en place et le suivi d’actions
de prévention, se rendre sur
les chantiers, gérer les relations
avec les organismes extérieurs
de prévention… Un emploi
du temps bien rempli qui lui laisse
toutefois le temps de pratiquer
son sport favori : le badminton. trajectoires 43
“ La tête dans les étoiles ! ”
JEAN VOIRIN
RESPONSABLE DE LABORATOIRE
SCREG EST
FRANCE
Côté pile, Jean Voirin est
responsable du laboratoire
Screg Est de Nancy.
Son parcours ? Après un CAP
de dessinateur en bâtiment,
il obtient un DUT de génie civil,
puis un doctorat. Son activité
principale consiste à étudier
les mélanges routiers traités
aux liants hydrauliques et
hydrocarbonés, ainsi que les sols
et les granulats. Jean se voit
également confier des missions
de recherche au Campus
Scientifique et Technique
du Groupe (CST), en région
parisienne. Côté face, une fois
sa journée de travail terminée,
quand la nuit tombe sur la ville,
il s’adonne à sa passion :
l’astronomie. Planètes, astéroïdes,
galaxies, comètes, nébuleuses…
le ciel n’a pas de secret pour
ce noctambule qui avoue
ne pouvoir dormir que quelques
heures par nuit. «Je suis affilié
à l’Association de l’observatoire
des côtes de Meuse, qui dispose
de l’un des plus grands télescopes
européens ouverts au public,
explique Jean. Je mène en
parallèle des travaux personnels
depuis une quinzaine d’années,
notamment sur la prise d’images
astronomiques CCD et leur
traitement informatique.»
Quand il n’est pas derrière
l’oculaire de son télescope,
il part sur les sommets vosgiens
pour participer à des Stars
Parties. «Ciel dégagé, obscurité
complète, faible turbulence
sont les conditions idéales pour
apprécier un ciel étoilé !» ROUTES N° 25 – septembre 2010
44 trajectoires
“ Le Groupe offre les moyens de réussir ”
MATHIAS CAZAUX
CHEF D’EQUIPE
SMAC
FRANCE
Vingt-cinq ans de rugby.
Dix-sept ans d’étanchéité.
Les deux passions de
Mathias Cazaux puisent
dans les mêmes valeurs.
«Que ce soit sur les chantiers
ou sur les terrains de sport,
on retrouve les mêmes vertus
de solidarité, de combat,
d’abnégation», expliquet-il. C’est à 21 ans que Mathias
Cazaux rejoint Smac. Le jeune
ROUTES N° 25 – septembre 2010
homme, alors en contrat de
qualification, se fait rapidement
remarquer par sa volonté
d’apprendre et de progresser.
«J’ai suivi tous les stages qu’on
me proposait. En 1994, j’ai
obtenu mon CAP de revêtisseur
étanchéiste, suivi d’un BEP
étanchéité du bâtiment et des
travaux publics.» Ses lettres
de noblesse, il les obtient sur
l’extension du parking Leclerc
de Blagnac. «Initialement prévu
pour durer quatre mois, le
chantier a été livré avec deux
mois d’avance. Pour moi, ce
chantier reste une référence.»
Reconnu pour ses qualités
humaines, son autorité naturelle
et ses capacités professionnelles,
Mathias est nommé en 2007
compagnon de l’Arche.
Une reconnaissance à valeur
d’exemplarité. «Etre compagnon,
résume-t-il, c’est, en particulier,
veiller chaque jour à la bonne
tenue d’un chantier en termes
de qualité et de sécurité.» Entré
comme simple manœuvre,
Mathias est aujourd’hui chef
d’équipe… trajectoires 45
“ Une belle aventure humaine et professionnelle ”
JEROME QUILHAC
CONDUCTEUR DE TRAVAUX
COLAS RAIL
FRANCE
Titulaire d’un DUT de
génie civil, Jérôme Quilhac
débarque un soir d’hiver
à l’agence de Toulouse de
Colas Rail (à l’époque, la filiale
ferroviaire de Colas s’appelait
Seco-Rail), pour un entretien.
«Je me souviens… les bureaux
étaient quasiment vides.
Il fallait développer l’activité,
recruter des collaborateurs.»
Encadré par un directeur de
centre dynamique et pariant
sur l’avenir, le jeune diplômé
se lance. «Ce défi s’est avéré
une formidable opportunité
professionnelle.» Après
la réhabilitation des sites
et l’installation de nouveaux
bureaux, Jérôme s’attelle
à décrocher des contrats
ferroviaires dans la région.
«Au départ, nous recherchions
plutôt des petits chantiers
que nous étions capables
de maîtriser, explique-t-il.
Il s’agissait de mieux connaître
le marché et de constituer des
équipes compétentes, soudées.
Puis nous avons acquis une
certaine notoriété régionale
et, maintenant, nous sommes
de plus en plus sollicités.»
Signe de ce succès, l’effectif
de l’agence de Toulouse est
passé en quelques années de
20 à 60 personnes. Une belle
aventure, à la fois humaine et
professionnelle ! ROUTES N° 25 – septembre 2010
46 trajectoires
“ Ma vocation ? Former les jeunes ”
MARC BEAUVENTRE
RESPONSABLE BUREAU
D’ETUDES
COLAS NORD-PICARDIE
FRANCE
C’est en 1993 que Marc
Beauventre rejoint Colas
Nord-Picardie. Rapidement,
ce responsable des études pour
les agences de l’Artois manifeste
la volonté de transmettre
son expérience aux jeunes
générations. Sur les conseils d’un
directeur d’agence, il obtient un
poste de vacataire à l’université
d’Artois en structure de chaussée.
ROUTES N° 25 – septembre 2010
«Sur les centaines d’étudiants
que j’ai eus en cours, plusieurs
ont suivi de belles carrières chez
Colas ou dans d’autres sociétés
ou bureaux d’études», se réjouit-il.
A cette satisfaction s’en ajoute
une autre, celle d’avoir été l’un
des moteurs de la mise en place
du système de gestion de
chantiers du Groupe, le logiciel
Siroco, et d’avoir su conduire
le changement avec succès.
Et pourtant, pour celui qui fut
longtemps un inconditionnel
du crayon de bois et du bloc à
papier, le passage à Siroco n’était
pas chose aisée. «Au tout début,
j’étais réticent. Je ne voyais pas
l’intérêt de ce nouveau logiciel.
Puis je me suis habitué, petit
à petit, et j’ai changé d’avis :
je mesure aujourd’hui l’importance
que représente ce virage
technologique.» A la fin de l’année,
Marc quittera ses fonctions
et partira en retraite. Une retraite
qui s’annonce plutôt active ! «Je
serai bénévole dans une association
qui aide les jeunes à monter leur
entreprise.» Une chose est sûre,
son désir de transmettre est loin
d’être assouvi. trajectoires 47
“ Je suis un transmetteur de savoir-faire ”
MARTIN OLE KORSGAARD
INGENIEUR CHIMISTE
COLAS DANMARK A/S
DANEMARK
Les synergies au sein de Colas
existent bel et bien : Martin Ole
Korsgaard peut en témoigner !
En janvier 2008, un an seulement
après son embauche par Colas
Danmark A/S, ce jeune ingénieur
chimiste passe quatre semaines
en France au Campus scientifique
et technique (CST) de Magnyles-Hameaux, près de Paris.
«Je suis venu pour parfaire mes
connaissances et me former aux
bitumes, aux liants, aux procédés
et techniques du Groupe,
se rappelle Martin. Le but de ce
voyage était également d’importer
ensuite au Danemark les produits
innovants élaborés en France.»
Il apprend beaucoup au contact
des équipes françaises.
«Le CST est un lieu d’échange
de connaissances et de savoir-faire
entre les chercheurs du Groupe.
Cette expérience a été très
enrichissante.» De retour dans
son pays, le jeune homme teste
sur les routes danoises les
innovations «made in France»,
en particulier le liant végétal
Végécol® et les enrobés économes
en énergie 3E®. Il vérifie leur
adaptation au climat rigoureux
que connaît le Danemark l’hiver.
L’autre mission de Martin
est de former les collaborateurs
et les fournisseurs aux techniques
apprises en France. «Je suis en
quelque sorte un transmetteur de
savoir-faire, s’amuse-t-il. D’ailleurs,
une partie de mon travail consiste
à me tenir informé des dernières
recherches menées en France.
Ce qui me conduira sans doute
à refaire un petit séjour à Paris ! » ROUTES N° 25 – septembre 2010
48 dossier
Spac au cœur
des réseaux de transport
d’énergie et d’eau
Pipelines, canalisations, stations de compression et de stockage
de gaz… Spécialisée dans la construction d’infrastructures de transport
des fluides, Spac bénéficie aujourd’hui d’un marché en croissance.
ROUTES N° 25 – septembre 2010
réée en 1945 et filiale de Colas depuis
1993, Spac apporte un savoir-faire et
une expertise reconnus dans la construction de pipelines et de canalisations. «Nous
construisons des réseaux pour transporter l’énergie
et l’eau : gaz naturel, gaz industriels, hydrocarbures,
saumure, produits chimiques, eau potable ou
industrielle, etc.», expose Gilles de Bagneux, présidentdirecteur général de l’entreprise. Dans le domaine de
l’énergie, l’offre s’adresse à des clients industriels,
comme les filiales de transport et de distribution de
gaz GRTgaz et GrDF, de GDF Suez, ou TIGF, de
Total. Pour l’eau et l’environnement, il s’agit de clients
publics, tels que les syndicats d’adduction ou
d’assainissement d’eau des collectivités locales, ou
de clients privés.
C
Chantiers de proximité et grands projets
Spac est présente sur l’ensemble du territoire avec
neuf agences régionales, qui traduisent l’enracinement
local de l’entreprise. Parmi les chantiers les plus récents
figurent l’extension du réseau de chauffage urbain dans
le cadre de la construction du tramway parisien T3
entre les portes de Vincennes et de la Chapelle, la
réalisation à Toulon d’une nouvelle liaison HTB enterrée
(très haute tension) pour le réseau de transport
d’électricité (RTE), ou encore l’installation à Crozon,
dans le Finistère, d’un système de récupération des
eaux pluviales. Spac développe également une activité
grands projets au sein de l’agence de Bordeaux, qui
couvre tout le territoire national, voire même au-delà.
Ainsi, les équipes construisent actuellement en Belgique,
pour Fluxys, le gestionnaire du réseau belge de
ROUTES N° 25 – septembre 2010
50 dossier
La soudure manuelle fait appel à un personnel hautement qualifié. Le nombre de passes nécessaires dépend
de l’épaisseur de l’acier. La soudure est une étape essentielle pour la sécurité des ouvrages.
L’ART DE LA SOUDURE
80% des pipelines construits et maintenus par Spac
sont en acier (leur diamètre allant jusqu’à 1,40 mètre).
Pour transporter le gaz, par exemple, ils doivent supporter
une pression très haute (de 80 à 100 bars) tout au long
du parcours, puis relativement basse (entre 5 et 20 bars)
lors de la distribution. Pour cette dernière phase,
les tuyaux ne sont plus en acier mais en polyéthylène
haute densité (PEHD). La soudure est une étape
essentielle dans la construction des réseaux de transport
de fluides : elle conditionne la sécurité des ouvrages.
«Elle se fait le plus souvent manuellement, mais parfois
aussi de façon automatique. La première technique
nécessite un personnel hautement qualifié.
La seconde s’appuie sur un appareil d’automatisation
très sophistiqué», précise Gilles de Bagneux.
L’épaisseur de l’acier conditionne le nombre de passes
nécessaires à la soudure. Une fois la soudure terminée,
une couche d’isolant noir est ajoutée pour éviter
tout risque de corrosion du pipeline enfoui dans le sol.
ROUTES N° 25 – septembre 2010
transport de gaz, un pipeline de 86,3 kilomètres, en
diamètre 1 000 mm, avec tous ses équipements.
Des savoir-faire multiples
La technique de Spac repose sur quatre piliers : le
terrassement, le levage, la soudure et le génie civil.
Des techniques complémentaires s’y ajoutent, comme
l’électricité et les travaux sans tranchée. Historiquement,
Spac a bâti sa notoriété sur ses succès dans la réalisation
de grands projets de construction de pipelines. Comment
se déroulent de tels chantiers ? Au rythme de plus d’un
kilomètre par jour, des équipes nomades font avancer
le «cirque de pose», avec différents ateliers qui se
succèdent ou travaillent en parallèle. Première étape :
la création d’une piste, qui permet aux engins de circuler.
Les travaux de terrassement de la tranchée peuvent
dossier 51
Porte de Bagnolet, à Paris, les équipes de Spac réalisent l’extension du réseau de chauffage urbain dans le cadre
de la construction du tramway T3, entre les portes de Vincennes et de la Chapelle.
alors commencer. Préalablement acheminés par rail, les
tubes sont chargés et déchargés tout au long du tracé.
Ce sont les opérations de «bardage». Des géomètres
font des levés et les tuyauteurs marquent sur chaque
tuyau des instructions de pose. Certains doivent être
cintrés pour s’insérer parfaitement dans le tracé. Après
l’étape fondamentale de la soudure, les tuyaux sont
posés dans la tranchée, à 1,20 mètre de profondeur
environ, à l’aide d’engins appelés «pipelayers». C’est la
soudure qui fixe la cadence d’avancement. Une fois le
pipeline posé, le remblaiement redonne au terrain son
état d’origine. Seules des balises placées tout au long
du tracé permettront de repérer plus tard le pipeline.
Qualité, sécurité, environnement
Face aux exigences croissantes des clients indus-
SEGEC :
PRÉFABRICATION LOURDE
Située à La Châtre, dans l’Indre, Segec est l’une des
filiales de Spac. Sa spécialité ? Le béton armé préfabriqué.
Grâce à ce savoir-faire, Spac peut proposer à des prix
compétitifs la réalisation d’ouvrages de génie civil
ou la préfabrication d’éléments spécifiques (poutres,
linteaux, longrines, massifs, escaliers, soutènements,
piédroits pour pont, corniches, etc.).
triels, et dans le cadre de sa démarche déjà ancienne
de développement responsable, Spac a mis en place
une structure qualité sécurité environnement dans
toutes les agences et sur les chantiers importants.
«Aujourd’hui, les pétroliers et les gaziers écartent les
entreprises dont les résultats sécurité sont insufROUTES N° 25 – septembre 2010
52 dossier
CHIFFRES CLES 2009
250
millions d’euros
de chiffre d’affaires
2 secteurs d’activité :
– énergie
– eau et environnement
1 800
100
collaborateurs,
dont
environ à
l’agence grands projets
1,64 : l’indice de sécurité
9 agences régionales
1 agence grands projets
fisants», précise Gilles de Bagneux. En 2009, Spac
a vu son indice de sécurité s’améliorer fortement,
passant de 12,73 à 1,64.
Nouveaux axes de développement
Au fil des ans, Spac a développé et enrichi ses
savoir-faire pour adapter son offre de services et
répondre à la demande des marchés.
Ainsi, dans le secteur de l’énergie, Spac est
devenue en quelques années un des leaders de la
construction des stations de compression et de
stockage de gaz en France. Placées à intervalles
réguliers tout au long du tracé du réseau, les stations
de compression redonnent la pression nécessaire
au gaz circulant dans le pipeline. Quant aux stations
de stockage, elles sont construites dans des zones
géologiques favorables. Spac est aujourd’hui en
mesure de proposer, de la conception à la mise en
service, des contrats d’ingénierie clés en main, dits
EPCC (Engineering, Procurement, Construction,
Commissioning). «Nous avons recruté de nouveaux
profils – ingénieurs soudeurs, ingénieurs méthode,
techniciens – capables de réaliser l’ingénierie de ces
chantiers, explique Philippe Joanlanne, directeur de
l’agence grands projets. L’équipe grands projets
spécialisée dans les stations de compression et de
stockage de gaz est passée d’une vingtaine de
collaborateurs à près d’une centaine !» Dernier EPCC
en date : la station de stockage d’Hauterives, dans
la Drôme, pour Storengy (filiale stockage de GDF
Suez), pour un montant de 56 millions d’euros.
Dans le secteur de l’eau, Spac a aussi adapté son
offre à l’évolution des marchés : «Avec la construction
d’émissaires en mer, de digues de protection contre
les crues, de stations d’épuration et de traitement
des eaux, les travaux de génie civil et les travaux
maritimes sont en développement», commente
Bernard Delpretti, directeur d’exploitation.
ROUTES N° 25 – septembre 2010
De belles perspectives pour demain
Les marchés dans lesquels Spac exerce ses activités
sont en croissance en Europe. Dans le secteur de l’énergie,
de grands projets internationaux de transport de gaz
(Northstream, Southstream, Nabucco, etc.) devraient se
concrétiser dans les dix ans à venir. En France, les
nouvelles exigences de contrôle des pipelines tous les
cinq ans vont densifier les programmes de maintenance
et de réparation. Dans le secteur de l’eau et de
l’environnement, l’adduction d’eau potable et
l’assainissement constituent de fortes opportunités de
développement. Spac est prête à relever ces défis. «En
mars 2008, nous avons lancé Ambition 2012. Ce projet
d’entreprise comporte deux objectifs majeurs : un indice
sécurité inférieur à 4 et une marge de 4%. Sa réussite
s’appuie sur la mise en œuvre de quatre outils clés : les
retours d’expérience partagés, le travail pluridisciplinaire,
une déclinaison locale de la stratégie et, enfin, une
communication forte», conclut Gilles de Bagneux. ENVIRONNEMENT : LES
TECHNIQUES SANS TRANCHÉE
Afin de réduire l’impact de ses activités sur l’environnement,
Spac emploie de nombreuses techniques innovantes :
le forage dirigé de petit diamètre pour l’enfouissement
de réseaux et les branchements de gaz ; le forage dirigé de
gros diamètre pour la traversée d’obstacles de tous types,
dans tous les sols ; l’éclatement de conduites existantes ;
ou encore le microtunnelier pour l’installation d’ouvrages
souterrains plus importants. Spac réalise aussi des
terrassements mécanisés avec des camions aspirateurs
et assure le retraitement des terres issues du terrassement
in situ avec des solutions adaptées au contexte du chantier
(du godet cribleur à la centrale mobile de concassage).
STATION DE COMPRESSION DE GAZ NATUREL
Placées à intervalles réguliers, tous les 120 à 150 km,
sur le tracé des réseaux de transport de gaz, les stations
de compression, comme ici celle de Bazainville, dans
les Yvelines, construite par Spac, redonnent au gaz circulant
dans le pipeline la pression perdue durant son transport.
54 colascope
Matériel
54 > Un pas de plus vers une conduite
responsable
55 > Concours e-nov : partagez vos idées !
56 > Colas Suisse mise sur l’énergie solaire
thermique
62 > Un accord en faveur des seniors
63 > Alphabétisation : les ateliers
de Screg IDFN
64 > Intéressement : un accord pour
la métropole
Communication
Environnement
57 > Bilan Carbone ® : une agence pilote
65 > Colas Sud-Ouest : la Route du cœur
66 > Bienvenue à Colas City !
67 > Pour un Routes écoresponsable
Ressources humaines
58 > La sécurité, encore en progression
59 > Colas s’associe à l’INRS pour plus
de sécurité
60 > Handicap et emploi : Colas partenaire
d’Adecco
61 > Handicap : aménagement de poste
MATERIEL
Un pas de plus vers une conduite responsable
Maîtriser sa consommation de
carburant, c’est désormais possible grâce à l’installation du système e-manager sur les véhicules. Pratique, fiable, simple
d’utilisation, ce dispositif se place entre le filtre
principal et la pompe à injection, et assure une
mesure directe, en temps réel, de la consommation
de carburant. Composé d’un lecteur débitmètre et
d’un boîtier GPRS, il collecte les informations, qui sont
ensuite retraitées via une interface d’exploitation.
Près de 250 véhicules équipés
Axima Centre (Screg Sud-Est) a été choisie
comme site pilote. La mise en place dans cette
agence, depuis juin 2008, du système e-manager
sur les véhicules a permis une baisse de la
consommation de carburant de 10% en 2009. En
complément, des formations à l’écoconduite ont
ROUTES N° 25 – septembre 2010
été dispensées aux chauffeurs. Grâce au logiciel
e-manager, chaque conducteur est informé en fin
de mois de sa consommation ; il peut ainsi mesurer
ses efforts et améliorer ses performances en adaptant sa conduite en conséquence. Le système va
même plus loin avec l’intégration d’alarmes qui se
déclenchent en cas de surconsommation ou de
ralentis anormaux. Au-delà d’Axima Centre, l’ensemble des collaborateurs de Screg Sud-Est a été
sensibilisé à la démarche et près de 250 véhicules
ont été équipés. colascope 55
A l’instar des éditions précédentes, le concours e-nov 2010, organisé par Colas en interne, a vocation à diffuser
dans l’ensemble du Groupe les idées et les pratiques ingénieuses des collaborateurs.
MATERIEL
Concours e-nov : partagez vos idées !
Vous êtes collaborateur du Groupe
et vous avez des idées pour améliorer la productivité ou les conditions de travail ?
Faites-en part avant le 31 décembre 2010 via le concours
interne e-nov 2010. «L’objectif est de promouvoir les
bonnes idées et les bonnes pratiques des collaborateurs
et de valoriser celles et ceux qui en sont les auteurs
auprès de leur hiérarchie et de leurs collègues», indique
Bruno Morel, chef de service à la direction matériel de
Colas. Seront décernés, avec des récompenses de
1 000 à 2 000 euros, le prix de la plus large application
dans le Groupe, celui du progrès le plus significatif en
matière de sécurité, celui de la meilleure approche
énergétique ou environnementale, celui de la meilleure
amélioration de la productivité ou du meilleur retour sur
investissement, et le prix spécial du jury. Pour dynamiser
le concours, un nouveau prix a été créé cette année :
Handy-Plus récompensera l’innovation la plus remarquable relative à l’aménagement du poste de travail d’une
personne handicapée afin de lui permettre d’exercer son
activité. «L’adaptation des postes relève souvent de cas
particuliers. Avec ce concours, les bonnes idées pourront
être réutilisées dans d’autres établissements, d’autres
filiales, d’autres pays, puisque nous assurons une large
diffusion des bonnes pratiques, qu’elles soient primées
ou non», précise Bruno Morel. ROUTES N° 25 – septembre 2010
56 colascope
Les équipes de Colas Suisse ont installé des panneaux solaires à haute énergie sur un poste d’enrobage pilote.
MATERIEL
Colas Suisse mise sur l’énergie solaire thermique
Le centre Colas Suisse de Genève
a attendu le printemps avec impatience : les premiers rayons du soleil ont en effet permis aux panneaux solaires à haute énergie installés
sur un poste d’enrobage pilote d’entrer en action. C’est
la première fois qu’une industrie exploite ainsi une
technologie de panneaux solaires thermiques à ultravide plats (développés et produits par Corp. SRB
Energy S.L. à partir d’un brevet du CERN). Ces panneaux expérimentaux ont des rendements très élevés, qui permettent de maintenir le bitume à une
température de 180 °C. Colas Suisse s’est investie
dans ce projet en 2004 : «La taxe carbone mise en
ROUTES N° 25 – septembre 2010
place dans le pays a poussé les entreprises à trouver des solutions pour faire des économies d’énergie, explique Pierre Bornet, directeur qualité, sécurité,
environnement de Colas Suisse. Nous avons signé
avec la Confédération une convention pour réduire
de plus de 20% nos émissions de CO2 entre 2005
et 2010. Les critères sont sévères et incitent par
exemple à ne pas utiliser les énergies électriques
afin de favoriser les énergies renouvelables.» Ce projet permet à Colas Suisse non seulement de respecter ses engagements d’entreprise responsable,
mais aussi de renforcer ou de créer des liens avec
des clients soucieux de l’environnement. colascope 57
Certifiées ISO 14001, ISO 9001 et OHSAS 18001, la carrière et les centrales d’enrobage de Riutès, situées à Latourde-Carol (66), ont fait l’objet de Bilans Carbone®. La carrière a atteint le plus haut niveau de la charte environnementale
de l’Unicem (Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction).
ENVIRONNEMENT
Bilan Carbone® : une agence pilote
Une carrière, une usine d’émulsion,
une centrale d’enrobage à froid, un
centre de travaux : c’est l’échantillon choisi en 2009
par l’agence pilote Languedoc-Roussillon de Colas
Midi-Méditerranée pour réaliser son Bilan Carbone®.
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) engendrées
directement ou indirectement par les activités ont été
calculées. Quatre étapes ont été nécessaires pour
mener à bien ce bilan : définition des paramètres de
travail, sensibilisation et formation de l’ensemble des
collaborateurs, collecte des informations, analyse et
restitution des données. Un préalable pour établir des
plans d’action et changer les pratiques : «Nous savons
aujourd’hui que nous avons de grandes marges de
progression, notamment sur la marche au ralenti des
poids lourds, avec un objectif de réduction de 30%, ce
qui limitera sérieusement nos émissions de GES»,
souligne Renaud Guillemain, responsable QSE de
l’agence. Un diagnostic thermique des bâtiments de
l’agence a également été entrepris afin d’estimer la
déperdition de chaleur et d’engager des mesures
correctives. L’agence prévoit aussi d’équiper prochainement certains engins avec des capteurs pour
connaître leur consommation quasiment en temps
réel… Des efforts qu’elle compte poursuivre sur d’autres
sites et équipements en 2010. ROUTES N° 25 – septembre 2010
58 colascope
Le «quart d’heure sécurité» est l’un des outils de base de la politique de prévention des accidents sur le terrain. Outre
le rappel des règles élémentaires, il permet éventuellement de préciser les enjeux de sécurité spécifiques à un chantier.
RESSOURCES
HUMAINES
La sécurité, encore en progression
Les résultats obtenus par le Groupe
en matière de sécurité en 2009
constituent plutôt de bonnes performances : ils
dépassent les objectifs fixés pour 2010. En témoigne, en
particulier, le taux de fréquence des accidents, qui s’est
amélioré de 15% par rapport à l’année précédente. Pour
les filiales françaises, l’indicateur est passé à 10 accidents
avec arrêt pour un million d’heures travaillées. Il était à 11,6
en 2008. A l’international*, les progrès sont globalement
comparables, avec un taux de fréquence de 3,4 en
Amérique du Nord (5,9 en 2008), 8,1 en Europe (8,1 en
2008) et 5,9 dans la zone Océan Indien/Afrique/Asie
(6,8 en 2008). Les efforts ne doivent cependant pas fléchir.
ROUTES N° 25 – septembre 2010
L’ambition de Colas, depuis la mise en place déjà ancienne
de sa politique sécurité, est d’atteindre le «zéro accident».
Le dispositif de prévention déployé sur le terrain s’enrichit
sans cesse de nouveaux outils. De même, la formation
des collaborateurs aux premiers secours constitue un axe
de progrès privilégié. Aujourd’hui, 27% des effectifs du
Groupe sont détenteurs du diplôme de sauveteur secouriste
du travail (31% en métropole et 26% à l’international).
L’objectif pour 2014 est de 35%, avec au moins deux
sauveteurs secouristes du travail par chantier. * La définition réglementaire de l’accident avec arrêt est beaucoup plus large en
France que dans la plupart des autres pays. Ceci explique principalement la
différence de niveau de taux entre la France et l’international.
colascope 59
Sur les chantiers, sur les sites de production et dans leur voisinage, la sécurité des piétons, qu’ils soient collaborateurs
ou tiers, est l’une des priorités de Colas.
RESSOURCES
HUMAINES
Colas s’associe à l’INRS pour plus de sécurité
Chaque année, sur les chantiers de
travaux publics, surviennent des
accidents dramatiques impliquant piétons et
engins. En 2007, Colas décide de constituer un groupe
de réflexion sur le sujet, associant également l’Institut
national de recherche et de sécurité (INRS), la Caisse
régionale d’assurance maladie (CRAM) Nord-Est et
deux constructeurs d’engins. Plusieurs pistes sont étudiées, parmi lesquelles l’embarquement sur les engins
d’outils innovants susceptibles d’éviter les risques de
collision entre engins et piétons. Un partenariat est
alors noué entre Colas et l’INRS pour l’expérimentation
sur le terrain de dispositifs de détection de personnes
par ondes électromagnétiques ou par laser. Deux filiales pilotes, Colas Centre-Ouest et Screg Est, ont
accepté de tester ces nouveaux équipements.
L’expérimentation s’est effectuée, dans un premier
temps, sur différents types de chantiers routiers. L’INRS
a cherché à évaluer non seulement l’efficacité du matériel dans les conditions de chantier mais également
les éventuels changements de comportement des
équipes. «Au vu des résultats, Colas et l’INRS ont
décidé de prolonger l’expérience dans des environnements de travail différents (carrières et chantiers de
terrassement)», précise Hugues Decoudun, directeur
prévention et santé de Colas. ROUTES N° 25 – septembre 2010
60 colascope
En signant la charte du Club des partenaires créé par Adecco, Colas manifeste son engagement en faveur de l’insertion
des personnes handicapées en recherche d’emploi.
RESSOURCES
HUMAINES
Handicap et emploi : Colas partenaire d’Adecco
En février dernier, la société de travail
temporaire Adecco inaugurait à
Paris le premier Espace emploi handicap et
compétences. Le but ? Apporter un soutien
supplémentaire et concret aux personnes handicapées
en recherche d’emploi. Pour garantir le succès de cette
initiative, Adecco s’est associée à des entreprises
socialement responsables, dont Colas, en créant le Club
des partenaires. Une charte a été signée pour finaliser
les engagements : améliorer le fonctionnement de
l’Espace emploi handicap et compétences, et proposer
des expérimentations ; mieux comprendre le parcours
et les compétences des personnes handicapées en
ROUTES N° 25 – septembre 2010
recherche d’emploi ; concevoir les outils et les moyens
nécessaires et adaptés à ces parcours ; communiquer
ensemble auprès des partenaires du service public de
l’emploi et du secteur du handicap ; enfin, créer un
«observatoire» (espace d’analyse et d’études). Cette
expérience pilote, d’abord déployée en Ile-de-France,
devrait être étendue à d’autres régions. «Cette démarche
s’inscrit pleinement dans notre politique d’emploi en faveur
des personnes en situation de handicap, souligne Antoine
Cristau, responsable diversité à la direction des ressources
humaines de Colas. Elle commence déjà à porter ses
premiers fruits, puisqu’un aide-maçon vient d’être intégré
par ce biais dans l’une de nos filiales franciliennes.» colascope 61
Une passerelle a été construite pour permettre à Jean-Pierre Farbos de monter dans son chargeur de plain-pied,
sans avoir recours aux deux mains. L’engin lui-même a été adapté.
RESSOURCES
HUMAINES
Handicap : aménagement de poste
«Jean-Pierre Farbos, conducteur
de chargeur sur pneus, a subi un
grave accident domestique en octobre 2008,
raconte Pierre Pécout, chef d’agence chez Gama
(Screg Sud-Ouest). Amputé de l’avant-bras droit, il a
perdu un doigt de la main gauche et deux autres sont
restés bloqués…» Quatorze mois plus tard, le
collaborateur a réintégré son poste. «Grâce au soutien
de ma famille, de mes amis et de mes collègues, j’ai
eu envie de reprendre le travail, explique Jean-Pierre
Farbos. Et puis, de toutes les façons, mon handicap
est là, il faut maintenant se battre, sans arrêt, tous les
jours !» Pour accueillir de nouveau Jean-Pierre, Gama
a adapté son poste à son handicap. Un engin spécifique
a été commandé au constructeur, avec un manipulateur
composé d’un seul levier au lieu de plusieurs – normalement actionnés par les doigts de la main droite –
et une direction simplifiée pour le bras gauche. De
même, son accès a été facilité. Les changements ont
été effectués en trois mois, et le processus global a
duré près d’un an. Il a fallu réunir plusieurs fois
médecins, ergonomes, organisme subventionneur, etc.
Grâce à cet aménagement, le retour de Jean-Pierre
s’est bien passé. Il devrait prochainement reprendre
un plein-temps. Cette expérience, humainement forte
et valorisante, est une première pour Gama. ROUTES N° 25 – septembre 2010
62 colascope
Les seniors constituent, aux côtés de la mixité hommes-femmes, du handicap et de l’insertion des publics en difficulté,
un axe fort de la politique diversité menée par Colas.
RESSOURCES
HUMAINES
Un accord en faveur des seniors
Colas a signé avec les partenaires
sociaux, en décembre 2009, un
accord relatif à l’emploi des seniors et à la gestion
des âges. Antoine Cristau, responsable diversité de
Colas, précise : «Cet accord a été conclu à la suite de
la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2009.
Axé sur le maintien dans l’emploi, il concerne en priorité les collaborateurs de 55 ans et plus, même si certaines mesures intéressent également ceux de 45 ans
et plus. En dépit d’un contexte juridique incertain lié
à la réforme des retraites – quid de l’âge de départ ?
quid de la question de la pénibilité ? –, nous avons
souhaité, dans un premier temps, intensifier et généROUTES N° 25 – septembre 2010
raliser nos actions en faveur des seniors. Cet accord
de transition évoluera donc dans trois ans, lors de sa
renégociation, comme le prévoit la loi.» Le législateur
oblige les entreprises à traduire leur réflexion sur la
question des seniors par un accord précis. Chaque
société doit s’engager au minimum sur trois domaines
d’action, parmi les six proposés, accompagnés
d’objectifs chiffrés et d’indicateurs. L’accord signé par
Colas prévoit le maintien dans l’emploi de 9% des
salariés de 55 ans et plus en 2012, et engage le
Groupe sur 5 domaines d’action dont la traçabilité
sera assurée au travers d’une quinzaine d’indicateurs
au niveau des filiales. colascope 63
Les ateliers d’alphabétisation nouvelle génération proposés par Screg Ile-de-France – Normandie (IDFN) rencontrent
un vif succès.
RESSOURCES
HUMAINES
Alphabétisation : les ateliers de Screg IDFN
«Notre profession a toujours été
confrontée à l’illettrisme, pour certains collaborateurs. Nous aidons depuis très longtemps ceux qui demandent un soutien dans ce
domaine, précise Sandrine Rinaldi, chef de service ressources humaines de Screg Ile-de-France – Normandie
(IDFN). En 2008, un atelier d’alphabétisation nouvelle
génération est né dans un établissement des Yvelines.
Il a remporté un vif succès. Non seulement les personnes formées ont progressé, mais leur évolution a fait
des émules dans l’entreprise, tant et si bien que deux
autres ateliers ont été créés en 2009, à Gennevilliers
et Rosny-sur-Seine.» Ces ateliers hebdomadaires de
quatre heures ont pour objectif d’accompagner des
collaborateurs volontaires dans l’apprentissage de l’écriture et la compréhension du français. Ils ont lieu en
partie pendant le temps de travail, au titre du plan de
formation, et également dans le cadre du droit individuel
à la formation (DIF). D’ores et déjà, neuf compagnons
et deux chefs de chantier ont participé à ce dispositif,
signe que l’illettrisme devient de moins en moins tabou.
Cette année, les ateliers d’alphabétisation sont montés
en puissance : les stagiaires ont préparé le DILF
(diplôme initial de langue française). Ce diplôme d’Etat
récompense l’apprentissage du français en tant que
langue étrangère. ROUTES N° 25 – septembre 2010
64 colascope
Le 8 juin dernier, Hervé Le Bouc a signé avec les représentants de quatre organisations syndicales le premier accord
d’intéressement du Groupe pour l’ensemble des collaborateurs des filiales métropolitaines.
RESSOURCES
HUMAINES
Intéressement : un accord pour la métropole
Après huit mois de négociation,
la direction générale de Colas et
quatre organisations syndicales (la CFDT, la CFTC,
la CGC et Force Ouvrière) ont signé, le 8 juin dernier,
un accord d’intéressement s’appliquant aux filiales
métropolitaines pour les années 2010, 2011 et 2012.
Cet accord est le premier du genre au niveau du
groupe Colas. Il s’ajoute au dispositif légal de participation dont bénéficient déjà les collaborateurs en
France. La distribution de l’intéressement dépendra
de deux critères cumulatifs de performance, appréciés au niveau de chaque filiale : la performance
économique de celle-ci (fonction du résultat net)
ROUTES N° 25 – septembre 2010
et son indice de sécurité. Cette nouvelle étape dans
l’association des collaborateurs aux performances
de l’entreprise devrait avoir pour effet de renforcer
leur motivation et leur valorisation. «L’accord permet
également de faire de la sécurité un enjeu majeur
pour chacun et, dans nos métiers du BTP, c’est la
priorité numéro 1 sur le plan humain», explique
Michel Gentil, directeur du développement social et
humain à la DRH de Colas. Le dispositif concernera potentiellement près de 35 000 salariés de
France métropolitaine. colascope 65
De g. à dr. : Henri Molleron, directeur environnement de Colas et parrain de l’édition 2010 de la Route du cœur,
Marilys Duplantier et son fils Nicolas (conducteur d’engins chez Colas Sud-Ouest), représentant l’association Alliance.
COMMUNICATION
Colas Sud-Ouest : la Route du cœur
Chaque année, Colas Sud-Ouest
mène des actions de mécénat
humanitaire et social. De cette volonté affirmée
de cultiver la solidarité est né un nouveau projet :
la Route du cœur. «Le principe est simple, explique
Julie Renaud-Salis, chargée de communication. Il s’agit
d’associer les collaborateurs au choix de l’action
annuelle de mécénat humanitaire. Chacun propose
une “promesse” (projet de mécénat de solidarité et de
soutien) qui lui tient à cœur et qu’il aimerait voir soutenue
par Colas Sud-Ouest.» Des projets très variés, portés
par des associations, ont ainsi été présentés par les
uns et les autres : construction d’une salle polyvalente
au Burkina Faso, sortie sur la côte de plusieurs familles
n’ayant jamais vu l’océan, aide à la lutte contre une
maladie musculaire rare ou encore formation au
système qualité d’un membre d’une association d’aide
aux enfants cambodgiens… Mais c’est la proposition
de soutien à l’association Alliance, spécialisée dans
l’accompagnement des personnes en fin de vie, qui a
remporté, en avril dernier, les suffrages du jury, composé
de douze personnes. L’aide apportée permettra de
développer le réseau et d’optimiser la qualité du service.
Colas Sud-Ouest récompense ainsi une «promesse»
qui touche un grand nombre de collaborateurs dans
leur vie personnelle ou professionnelle. ROUTES N° 25 – septembre 2010
66 colascope
Ouvert à l’automne 2009, le showroom virtuel en 3D Colas City présente activités et produits aux clients et prospects
des filiales routières Colas en France. Il est riche en images et en documents visuels.
COMMUNICATION
Bienvenue à Colas City !
Colas City est un showroom virtuel
en 3D qui permet de découvrir, de
façon interactive, les différentes activités des
filières routières Colas en France, ainsi que les
produits et procédés de la marque Colas. Cette
présentation a pour cadre une ville imaginaire, baptisée
Colas City. L’application est basée sur une approche
typologique, adaptée aux problématiques des clients.
A chaque besoin, une solution spécifique. Une hôtesse
virtuelle, Laura, accueille le visiteur et le guide dans
quatorze zones d’aménagement urbain et périurbain
(centre-ville, rocade, aéroport, centre commercial, zone
industrielle…). Pour accéder à l’information, il suffit
ROUTES N° 25 – septembre 2010
de cliquer directement sur une zone ou de consulter
le menu déroulant. Ludique, didactique et très simple
d’utilisation, Colas City permet de visionner des films
et de télécharger des brochures commerciales ou des
fiches produits. Ce nouvel outil interactif a été inauguré
l’automne dernier au Salon des maires et des
collectivités locales, à Paris, puis diffusé sur clé USB
dans l’ensemble des filiales Colas en France. Distribué
dans le cadre des salons professionnels ou lors des
rendez-vous commerciaux avec les clients, Colas City
est également accessible et téléchargeable sur www.
colas.com (rubrique produits Colas). colascope 67
A sa mesure, le magazine Routes participe à la dynamique de gestion responsable de Colas (papier écocertifié,
impression Imprim’vert ®).
COMMUNICATION
Pour un Routes écoresponsable
La démarche continue de développement responsable de Colas
s’applique aussi à ses supports de communication.
Ainsi, par exemple, le magazine Routes opte, à partir de
ce numéro, pour un papier et une impression écoresponsables. Le Cocoon est un papier 100% recyclé,
labellisé FSC (Forest Stewardship Council). Cette écocertification garantit que le bois utilisé ne participe pas
à la disparition de forêts anciennes et qu’un traitement
juste et équitable est assuré aux populations autochtones et aux travailleurs forestiers. La couverture du
magazine est désormais finie avec un vernis acrylique
100% biodégradable, qui se substitue au pelliculage.
Concernant la fabrication, l’imprimeur retenu est titulaire
de la marque Imprim’vert ® : pour bénéficier de ce label,
l’entreprise s’engage à trier et à éliminer ses déchets
conformément à la réglementation, à sécuriser ses stockages de produits dangereux et à abandonner l’usage
de produits toxiques. Ce triple engagement est conforté
par un management environnemental certifié ISO 14001.
A l’issue de la fabrication, l’imprimeur calcule l’empreinte
carbone de l’impression : la donnée est indiquée en
avant-dernière page du magazine. A cet endroit figure
également la mention relative à la mise sous pli, qui est
assurée depuis plusieurs années par un atelier protégé
(qui emploie des travailleurs handicapés). ROUTES N° 25 – septembre 2010
68 en images
Salons, remises de trophées,
conventions, partenariats sportifs,
environnementaux… Quelques images
de l’actualité événementielle du Groupe,
en France et à l’international.
>
ROUTES N° 25 – septembre 2010
LES 40 ANS DE SPEIG
La filiale informatique de
Colas a fêté ses 40 ans au
pavillon Cambon, à Paris, ainsi
que les 20 ans de Siedi. Les
250 participants ont assisté
à une conférence portant sur
trois thèmes : l’ère numérique,
les nouvelles interfaces et le
futur de la route.
en images 69
▲
PLANTATION D’ARBRES A MADAGASCAR
Colas Madagascar a planté 1 500 arbres fruitiers près
de sa carrière de Diego Suarez. La récolte des fruits permettra
aux villageois de bénéficier d’un complément de revenus.
▼ CONVENTION COLAS AMERIQUE DU NORD 2010
La convention, qui s’est tenue en février dernier à San Francisco,
sur le thème «Driving excellence 2010», a réuni 850 participants
provenant des 12 filiales nord-américaines.
ROUTES N° 25 – septembre 2010
70 en images
CHALLENGE
SKI COLAS 2010
Pour sa 7e édition,
le challenge ski
a accueilli environ
200 participants
représentant une
dizaine de pays.
29 équipes ont
couru le slalom
géant, en deux
manches.
Sur le podium,
de gauche
à droite :
Andréas Wirth,
(équipe Colas
Europe centrale),
Patrice Meunier,
(équipe Colas
Suisse n° 1,
gagnante
du challenge)
et Lionel Lavernhe
(équipe Sacer
Paris Nord-Est
n° 1).
CONGRES IRF
DE LISBONNE
Colas a exposé
son savoir-faire
environnemental
lors du 16e
congrès mondial
de la route,
qui s’est déroulé
à Lisbonne
du 25 au 28 mai
2010.
ROUTES N° 25 – septembre 2010
en images 71
V TOURNOI HANDI/VALIDES
En février dernier, Screg Sud-Ouest a apporté son soutien
au tournoi handi/valides organisé par le comité handisport
aquitain.
PRIX ENVIRONNEMENT DE L’IRF WASHINGTON
Colas Madagascar s’est vu remettre l’IRF Washington Global
Road Achievement 2009 pour le chantier de la route RN 6,
dans la catégorie grand prix de l’environnement.
W
ROUTES N° 25 – septembre 2010
72 en images
V L’AD MATSU, NOUVEAU NAVIRE BITUMIER DE COLAS
La flotte de Colas en Asie compte un nouveau navire bitumier,
baptisé AD (Asphalt Distribution) Matsu (du nom de la déesse
de la mer dans la religion traditionnelle chinoise).
ROUTES N° 25 – septembre 2010
UN PETROLIER SUEZMAX A LA RAFFINERIE DE KEMAMAN
L’Hellespont Trader, de taille Suezmax, a livré 135 000 tonnes
de brut vénézuélien à la raffinerie de Kemaman (Malaisie),
majoritairement détenue par la filiale thaïlandaise Tasco.
W
en images 73
DEPOT ABS A
BANDA ACEH
Le troisième
dépôt de bitume
d’ABS, filiale
indonésienne
de Wasco, a été
inauguré en
octobre 2009,
en présence des
autorités locales.
D’une capacité
de 3 500 tonnes,
ce dépôt fournit
la zone ouest
de l’île de Sumatra.
CANADA
(YUKON) :
ACTION DE
SOLIDARITE
Skookum Asphalt
Ltd (Terus
Construction Ltd)
a apporté
son soutien
à l’association
caritative
The Children’s
Charity pour
l’acquisition
d’un car
spécifiquement
adapté
au transport
d’enfants
handicapés.
ROUTES N° 25 – septembre 2010
74 en images
UNITE MOBILE
DE FABRICATION
D’EXPLOSIFS
Confrontée,
dans le cadre
de l’exploitation
de ses carrières,
à la complexité
croissante de
l’acheminement
des substances
explosives, ETPC
(Colas Mayotte)
peut désormais
fabriquer
sur place les
explosifs, grâce
à un camion
spécialement
aménagé.
Et cela, en toute
sécurité !
DISTINCTION
SUR LE PROJET
MINIER
D’AMBATOVY
Colas
Madagascar a été
distinguée, parmi
les entreprises
qui ont réalisé
le projet minier
d’Ambatovy,
pour ses actions
de sensibilisation
en faveur de
la lutte contre
le sida et les IST.
ROUTES N° 25 – septembre 2010
en images 75
V 41ES OLYMPIADES DES METIERS
Deux jeunes collaborateurs de Screg Ile-de-France – Normandie,
Didier Correia et Emilien Chambellan, ont remporté l’épreuve
régionale, dans la catégorie constructeur de routes.
CONVENTION ENVIRONNEMENT GROUPE
Les 7 et 8 juin derniers, près de 200 correspondants environnement,
auditeurs internes croisés 14 001 et exploitants se sont réunis
à Toulouse. L’empreinte carbone était notamment au programme.
W
ROUTES N° 25 – septembre 2010
76 rencontres
Hubert Reeves est né à
Montréal. Astrophysicien
de renommée mondiale,
prix Albert-Einstein 2001,
il vit depuis 1965 en
France, où il est directeur
de recherche au CNRS
et conseiller scientifique
au Commissariat à
l’énergie atomique. Il est
également connu pour
ses nombreux ouvrages
(Patience dans l’azur,
1981) et ses conférences
de vulgarisation
scientifique. Président
de la Ligue ROC pour la
préservation de la faune
sauvage depuis 2001,
après Théodore Monod,
il est fortement engagé
dans la lutte pour
la préservation
de l’environnement,
et en particulier
de la biodiversité.
Hubert Reeves :
“Face au défi de la sixième extinction, l’important
est d’être déterminé”
uand astronomie et écologie se rejoignent… L’astrophysicien Hubert Reeves,
président de la Ligue ROC, nous invite
à agir pour lutter contre le réchauffement climatique et l’érosion de la biodiversité.
Q
Vous nous avez longtemps fait rêver en nous
racontant les étoiles. Aujourd’hui, votre discours
est celui d’un militant inquiet de l’état de la planète.
Comment passe-t-on de l’astronomie à l’écologie ?
Hubert Reeves : Pour mieux prendre conscience des
ROUTES N° 25 – septembre 2010
grands enjeux de la planète et de l’humanité dans les
trente années à venir, il faut se rappeler nos origines, se
situer dans l’échelle de temps de l’univers. Dans Annie
Hall, Woody Allen dit qu’il y a quatre grandes questions
existentielles : d’où venons-nous ? qui sommes-nous ?
où allons-nous ? et… qu’allons-nous manger ce soir ? !
L’astronomie et l’écologie apportent des réponses.
Que nous apprend l’astronomie sur nos origines ?
H. R. : L’univers est un archipel de plus de 100 milliards
de galaxies, constituées chacune d’environ 100 milliards
CERCLE COLAS
d’étoiles. Les étoiles représentent un élément fondamental de notre histoire personnelle : elles sont le lieu
de fabrication des atomes dont nous sommes constitués. Nous sommes en quelque sorte des poussières
d’étoiles. Le soleil est né il y a 4,5 milliards d’années.
Cette mise en perspective fait réfléchir, à l’heure où la vie
sur la Terre est menacée du fait de l’activité humaine.
Vous sous-entendez une idée de gâchis ?
H. R. : Nous savons depuis l’Antiquité que la planète et
ses ressources ne sont pas infinies. Mais nous avons
bâti en un siècle toute une civilisation autour du pétrole
comme s’il était inépuisable, nous procédons à des déforestations massives, nous pillons les océans… Après
nous le déluge ! Aujourd’hui, les émissions de CO2 liées
à l’activité humaine et l’épuisement des ressources perturbent de façon majeure la planète et le futur de l’humanité. D’environ 30% depuis les années 1950,
l’augmentation de CO2 est la cause directe du réchauffement climatique. Outre la fonte des glaces et la montée des eaux, qui fera des millions de réfugiés écologiques,
le climat est déstabilisé. Ouragans, canicules, très grands
froids seront de plus en plus fréquents.
Que pensez-vous de la posture
des climato-sceptiques ?
H. R. : Il est légitime de se demander si le réchauffement n’est pas tout simplement naturel. Il y a eu en
effet dans le passé des périodes de réchauffement
puis de glaciation. Au temps des dinosaures, la température était plus élevée de 10 °C. Il y a 250 millions
d’années, la quantité de CO2 était 15 fois supérieure.
Néanmoins, dans son dernier rapport, le Giec estime
que, avec une crédibilité de 90%, la contribution de
l’humanité au réchauffement actuel est majoritaire. Le
plus raisonnable est de faire confiance à ce groupe
mis en place par les Nations unies, qui rassemble les
2 500 meilleurs scientifiques du monde.
L’érosion de la biodiversité est-elle aussi
dangereuse que le réchauffement planétaire ?
H. R. : Chaque année, l’activité humaine a pour effet
d’éliminer des centaines d’espèces végétales et animales. Des animaux emblématiques comme l’ours polaire,
mais aussi les grenouilles, les hirondelles, etc. Les vers
de terre assurent l’oxygénation des sols, les papillons
la pollinisation des fruits… Toute perte d’une espèce
constitue une menace sur les autres, car elles sont toutes interdépendantes, y compris l’espèce humaine.
rencontres 77
La vie pourrait-elle disparaître de la planète Terre ?
H. R. : Une chose est certaine : la vie continuera sur la
Terre. Il y aura toujours des espèces qui passeront au
travers des pires cataclysmes, comme les bactéries
extrêmophiles. Dans le passé, les phénomènes climatologiques, le volcanisme généralisé, la chute de météorites géantes ont causé la disparition de nombreuses
espèces, dont les dinosaures il y a 65 millions d’années,
mais d’autres ont survécu. Celles qui durent sont celles
qui savent s’adapter, vivre dans une harmonie qui consiste
à prendre et à donner. Or, nous agissons comme si nous
menions une guerre contre la nature…
…Et si nous gagnons, nous sommes perdus ?
H. R. : La sixième extinction est en cours et pourrait
concerner l’espèce humaine. Un paradoxe ! L’homme,
qui s’est toujours cru éternel, serait à la fois cause et victime. A l’échelle de l’univers, cette disparition serait anecdotique si l’on négligeait les apports majeurs de l’humanité :
la culture, l’art, la science… et la compassion.
Avez-vous des motifs d’espoir ?
H. R. : L’homme, et lui seul, est capable d’arrêter la
sixième extinction. Deux grandes forces s’opposent :
celle de détérioration, qui se poursuit très vite, et celle
de la prise de conscience des enjeux. Longtemps
confinée au seul cercle écologiste, cette prise de
conscience a enfin atteint le niveau des décideurs,
même s’ils tardent à agir. En témoignent les conférences de Rio, Bali, Bonn, Copenhague et bientôt
Mexico. L’évaluation chiffrée du coût du réchauffement a constitué un choc psychologique salutaire.
Autre motif d’espoir : les progrès de la recherche sur
les énergies renouvelables.
La décroissance est-elle une solution ?
H. R. : Non. C’est un concept pessimiste, qui pénaliserait les milliards de personnes vivant en dessous
du seuil de pauvreté. La solution réside dans un
meilleur contrôle de notre développement, en faisant
mieux avec moins. Les économies d’énergie sont au
cœur du défi. Si nous continuons sur notre lancée, il
faudrait, en 2400, toute l’énergie du soleil pour nous
satisfaire. Il faut donc diminuer nos besoins et favoriser des sources d’énergie compatibles avec l’échelle
de temps de l’humanité. Quel sera l’état de la planète
en 2050 ? Comme disait Jean Monnet à propos de
l’Europe, «l’important n’est pas d’être optimiste ou pessimiste mais d’être déterminé». ROUTES N° 25 – septembre 2010
78 rencontres
CERCLE COLAS
Professeur au Cnam
(Conservatoire national
des arts et métiers)
et à l’Essec, Maurice
Thévenet est agrégé
des facultés en sciences
de gestion. Ancien directeur
de l’Essec et de l’AGRH
(Association de gestion
des ressources humaines),
il est l’auteur de plusieurs
ouvrages sur la culture
d’entreprise et les
comportements dans
l’entreprise, dont,
dernièrement, Manager
en temps de crise (2009),
Le Travail : je veux tout
(2008) ou encore Les
Équipes – Le bonheur
est dans l’équipe (2008).
Il base sa réflexion
sur le niveau d’implication
des personnes dans
leur travail, la culture
organisationnelle de
l’entreprise et le développement du management.
Maurice Thévenet :
“Il faut créer les conditions qui favorisent l’implication
des salariés dans l’entreprise”
omment prendre du plaisir à travailler ?
Peut-on s’identifier à son travail ?
Maurice Thévenet, spécialiste en gestion
des ressources humaines, tente de répondre à
ces questions importantes aussi bien pour le
collaborateur que pour l’entreprise.
C
ROUTES N° 25 – septembre 2010
Qu’est-ce qui vous a conduit à étudier
la notion de «plaisir à travailler» ?
Maurice Thévenet : C’est un sujet qui m’a intéressé
très tôt. Il y a une trentaine d’années, j’ai fait une thèse
sur l’absentéisme dans une grande banque. Je n’arrivais
pas à comprendre comment, chaque matin, 95% des
gens venaient travailler alors que la convention collective
contenait toutes les raisons légales pour rester tranquillement chez soi ! J’ai continué dans cette veine en
approfondissant mes recherches sur les organisations,
le management et l’implication des salariés.
rencontres 79
Selon vous, l’implication des salariés
génère-t-elle automatiquement
de la performance pour l’entreprise ?
M. T. : L’implication n’a aucune influence positive
sur la performance de l’entreprise si l’organisation
est inadaptée, si les compétences manquent.
L’implication permet de flatter notre système de
valeurs personnelles. Nombre d’entreprises rêvent
de salariés impliqués, certaines en font même l’objectif premier de leur politique de ressources humaines. Les managers déploient à tort une énergie pour
la créer, la stimuler, l’accroître. Il est illusoire de vouloir
créer l’implication : seule la personne choisit de
s’investir ou non. Si l’entreprise ne peut pas décréter
l’implication des individus, elle peut en revanche créer
les conditions qui la favorisent : il faut que le salarié
intègre bien le fonctionnement de son entreprise,
mais aussi que cette dernière s’engage vis-à-vis de
lui et l’aide à s’approprier son travail.
Si elle ne crée pas forcément la performance,
l’implication a-t-elle un intérêt et lequel ?
M. T. : Les entreprises ont besoin de l’implication
des collaborateurs dans leur travail car elle contribue au développement des personnes. Un salarié
impliqué, c’est un ego flatté ! Le salarié impliqué
est fier de son métier, il s’active à défendre bec et
ongles l’image de son entreprise et, quand il rentre
le soir chez lui, il a l’irrésistible besoin de raconter
sa journée. Le travail se compare alors à un
investissement, à une activité sociale que certains
ont dénommée «l’éthique au travail» ou «la valeur
travail». L’impliqué valorise son activité en lui associant des valeurs comme la réalisation, la compétition, la reconnaissance sociale, le devoir… Le travail
fait partie intégrante de son existence et déborde
même parfois de son cadre professionnel. On entre
alors dans un processus de surimplication.
Même en période de crise ?
M. T. : Encore plus en période de crise ! Le véritable carburant de l’entreprise en situation de
crise, c’est l’implication. L’homme d’affaires américain Warren Buffet avait une phrase extraordinaire : «Les marchés financiers c’est comme la
mer, c’est lorsqu’elle se retire qu’on voit les gens
qui nageaient sans maillot de bain.» Il en va un
peu de même pour les entreprises en situation de
crise. C’est quand la crise arrive qu’on voit les
entreprises qui avaient un potentiel d’implication
important et celles qui n’en avaient pas. Celles qui
ont des salariés impliqués s’en sortent généralement beaucoup mieux.
Le plaisir à travailler est-il aujourd’hui
un sentiment en voie d’extinction ?
M. T. : Aujourd’hui, le travail serait plutôt «SSS» : stress,
souffrance, suicide ! Le travail est perçu comme un
long chemin de croix, un calvaire sans fin. Nos
organisations sont de plus en plus complexes, ce qui
n’arrange rien. Lorsqu’on nous présente un organigramme, le schéma peut paraître esthétique mais le
fonctionnement demeurer incompréhensible. Il est
difficile de s’impliquer dans une entreprise dont on ne
discerne pas les codes, dans laquelle on n’a aucune
visibilité. Pourtant, la notion de plaisir existe. Il y a
quelques années, j’ai mené une étude dans laquelle
je demandais à un échantillon de 1 800 salariés de
me relater un moment dans leur carrière où ils se sont
sentis particulièrement impliqués dans leur métier. Je
les ai invités à décrire les sentiments qu’ils ressentaient
à cet instant précis. 46% m’ont répondu qu’ils avaient
un sentiment d’utilité, soit une impression concrète.
Et, pour 45% des sondés, les sensations vécues
étaient du domaine du plaisir, de la satisfaction.
Quels sont les autres sentiments éprouvés
par un salarié impliqué ?
M. T. : Dans cette même étude, les autres sentiments qui revenaient le plus souvent étaient la peur,
la tension, l’anxiété, l’angoisse de ne pas y arriver,
de ne pas être à la hauteur des missions confiées.
Puis venait la fierté. Les salariés se sentaient fiers :
l’entreprise leur renvoyait une image qui correspondait à l’idéal qu’ils avaient envie d’incarner !
Qu’est-ce qui pousse finalement
un salarié à s’impliquer ?
M. T. : L’implication est stimulée chez certains par
l’activité de l’entreprise (ses produits, ses services).
En entrant dans un secteur, une personne peut
réaliser un rêve d’enfant. Elle peut également trouver un statut social grâce à l’image que réfléchit
l’entreprise. L’environnement proche peut être une
autre source d’implication. Un lieu de travail agréable, des collègues sympathiques, des clients compréhensifs, une direction dynamique… jouent
également un rôle majeur dans l’implication du salarié. Les raisons d’être heureux au travail sont diverses. A chacun de trouver les siennes… ROUTES N° 25 – septembre 2010
80 mécénat
Colas élargit encore
son mécénat
Mécénat de compétence et projets de solidarité
sont les deux nouveaux domaines auxquels s’ouvre
Colas, parallèlement à sa Fondation, créée en 1991,
et à Colas en Scène, né en 2008.
endant près de vingt ans, la création
artistique a été le domaine privilégié du
mécénat de Colas : la peinture surtout,
grâce à la Fondation Colas, créée en 1991 par
Alain Dupont, président-directeur général du
Groupe de 1987 à 2007 ; la musique aussi, depuis
de nombreuses années, avec le parrainage de
P
ROUTES N° 25 – septembre 2010
concours internationaux de musique de la Ville de
Paris, le soutien au Festival de jazz de Marciac, celui
apporté à des productions musicales de l’Opéra de
Paris ou du Théâtre des Champs-Elysées et, plus
récemment, le partenariat noué avec le violoncelliste
Gautier Capuçon ; la danse, enfin, avec l’avènement
en 2008 de Colas en Scène, axé sur la danse et la
mécénat 81
musique. Aujourd’hui, le mécénat de Colas s’élargit
à d’autres formes. «Notre démarche se décline
maintenant autour de quatre pôles : la Fondation
Colas pour la peinture, Colas en Scène pour la
danse et la musique, Colas Life pour les actions de
solidarité et, enfin, le mécénat de compétence»,
explique Sophie Sadeler, directrice de la communication de Colas.
La Fondation Colas, dédiée à la peinture
Imaginer la route de demain et la peindre… Un beau
sujet qui inspire chaque année, depuis près de vingt
ans, des artistes de toutes les nationalités sélectionnés par la Fondation Colas. Aujourd’hui, la collection
compte plus de 250 toiles, exposées dans les
bureaux et les espaces de réception de Colas et de
ses filiales, en France et à l’international. Fruits du
soutien ainsi apporté à la peinture contemporaine,
les «routes de l’imaginaire» introduisent l’art dans
l’entreprise tout en fédérant les collaborateurs
autour de représentations créatives de son cœur
de métier.
Musique et danse avec Colas en Scène
Porté par des artistes de renommée internationale
comme le violoncelliste français Gautier Capuçon,
la chorégraphe et ancienne soliste du Ballet Béjart
Alexandra Bansch ou encore le célèbre chorégraphe et danseur banglado-britannique Akram Khan,
Colas en Scène promeut l’art scénique comme
langage commun et a pour vocation de véhiculer, à
travers le soutien à des créations musicales ou
dansées, les messages managériaux de l’entreprise.
Après les talents et la transversalité en 2008 et
2009, la diversité est le thème choisi pour 2010.
Elle sera illustrée par une création chorégraphique
d’Akram Khan, «Vertical Road», soutenue par Colas.
La tournée internationale permettra aux filiales des
différents pays d’implantation de participer à la
diffusion des valeurs de la diversité.
Colas Life et les actions de solidarité
Les actions de solidarité réalisées dans les pays du
Sud, notamment à l’occasion de chantiers, par les
filiales de Colas sont légion depuis de nombreuses
années : construction d’une école au Bénin, d’une
infirmerie au Gabon, campagne de sensibilisation
au sida à Madagascar, soutien financier d’une ludothèque au Maroc pour les enfants malvoyants,
approvisionnement en eau potable pour les populations de Djibouti, etc. Comme en témoignent ces
actions, les filiales s’engagent quotidiennement
auprès des populations locales pour améliorer leurs
conditions de vie. De nombreuses initiatives sont
prises également, dans le domaine de la solidarité,
en France et dans les autres zones géographiques
d’implantation du Groupe. Aujourd’hui, un mécénat
de solidarité s’organise au niveau de Colas, sous le
nom de Colas Life. Six projets associant des collaborateurs volontaires sont en cours de mise en
place avec la fondation Good Planet, créée par le
photographe Yann Arthus-Bertrand.
Un premier mécénat de compétence
En avril dernier, Colas a inauguré un nouveau type de
soutien : une convention pluriannuelle de mécénat
de compétence a été signée avec l’établissement
public du musée et du domaine national de Versailles
(voir ci-dessous) pour la remise en état des allées
du parc. Outre l’aide ainsi apportée à la conservation
du patrimoine et l’ajout d’une référence prestigieuse,
ce mécénat permet de valoriser le métier de Colas,
ses savoir-faire et ses compétences spécifiques,
ainsi que les équipes chargées de la réalisation
des travaux. MECENAT DE COMPETENCE
COLAS A VERSAILLES !
Fleuron du patrimoine français, le parc du château
de Versailles souffre de sa notoriété. Exposées à
la fréquentation de millions de visiteurs chaque année,
les allées (43 km) sont aujourd’hui très dégradées.
Pour remettre en état les plus altérées, l’établissement
public du musée et du domaine national de Versailles
a signé avec Colas, le 15 avril 2010, une convention
de mécénat pluriannuelle. C’est la première fois que
Colas s’engage dans un mécénat de compétence.
Les travaux ont débuté en mai par l’esplanade autour
du bassin d’Apollon. Suivront l’Etoile royale et la
terrasse nord du château. Soucieux de la préservation
de l’environnement et du patrimoine, Colas a mis
au point pour ce chantier un produit baptisé Héliocol
en l’honneur du Roi-Soleil. Composé de granulats
locaux provenant de la vallée de la Seine et mélangés
à un liant translucide, ce revêtement de couleur beige,
sablé à l’aide d’un silex blond, conserve la texture et
la teinte historiques des allées du parc et leur confère
une durabilité supérieure… tout en réduisant de façon
importante les poussières soulevées par les visiteurs !
ROUTES N° 25 – septembre 2010
82 mécénat
FONDATION COLAS
Né en 1973 à Romillysur-Seine, dans l’Aube,
Olivier Masmonteil
est diplômé de l’Ecole
nationale des beaux-arts
de Bordeaux. Il séjourne
à Leipzig, en Allemagne,
voyage autour du monde
durant deux ans, avant
de s’installer à Paris.
Il expose principalement
en France et participe
aussi à des expositions
collectives en Europe,
avec un thème de
prédilection : les paysages.
Olivier Masmonteil :
“La route, une promesse de rencontre”
os tableaux représentent généralement
des paysages naturels. Qu’est-ce qui vous
a intéressé dans le thème de la route ?
Olivier Masmonteil : En 2008-2009, j’ai fait un tour
du monde pour voir tous les paysages qui me faisaient
rêver : les glaciers d’Amérique du Sud, les déserts
d’Australie… J’en ai tiré une série de mille tableaux,
de format 25 x 35 cm, appelée «Quelle que soit la
minute du jour». J’ai donc passé beaucoup de temps
sur la route ! Elle est propice à l’évasion : elle aide à
se projeter vers les lieux dans lesquels on se rend.
J’ai peint la route pour Colas en pensant au cinéma
américain et à l’esthétique des road movies.
V
Qu’est-ce qui vous plaît tant dans les campagnes
et qui vous attire moins dans les villes ?
O. M. : Je suis d’origine rurale et j’ai vécu dans le
ROUTES N° 25 – septembre 2010
Massif central. Je suis quelqu’un de solitaire, qui aime
les territoires vierges. Dans mes tableaux, la présence
humaine est rarement représentée mais souvent
suggérée. La route peut être déserte mais elle
représente une promesse de rencontre.
Quels sont les projets sur lesquels
vous travaillez actuellement ?
O. M. : Je continue d’explorer le thème des paysages
et revisite mon tour du monde dans des toiles de
grand format, où j’exprime davantage mon ressenti :
c’est moins figuratif et plus expressif ! Je me rappelle
par exemple une partie de pêche au thon aux îles
Marquises avec un pêcheur : j’essaye de retraduire
le gigantisme du Pacifique, le mystère de la nuit, la
puissance de la nature… remerciements 83
Frédéric Perrin, Christophe Bultel,
Stéphane Pansier, Philippe Vialle,
Philippe Meunier, Ric Neubert,
Michel Roure, Pierre Poinsignon,
Daniel Dupuy, Tamás Kovesdy,
Alexis Lizan, Guillaume Congar,
Jacky Cahour, Pascal Herique,
Jean Vidal, Hugues de Champs,
Johann Goineau, Didier Calbry,
Nicolas Briche, Philippe Eponon,
Roland Rakotondrasoa,
Emmanuel Verghote, Alain Laurent,
Franck Servigne, Bruno Morel,
Renaud Guillemain, Yves Léger,
Laurence Bénitah, Brigitte Elgoyhen,
Renaud Escande, Christophe Voy,
Serge Cavasino, Mélisa Bertrand.
Routes, magazine du groupe Colas, 7, place René-Clair, 92653 Boulogne-Billancourt, France. Tél. : 01 47 61 75 00.
www.colas.com. ISSN : 0988-6907. Directeur de la publication : Hervé Le Bouc. Directeur de la rédaction et rédacteur
en chef : Sophie Sadeler. Rédaction : Colas, Angie. Crédits photos : Ad’Hoc Photographie (p. 62), Sébastien Arbour (p. 21),
Laurent Arnaud (p. 13), Philippe Auge (p. 17), Yves-Michel Barclay (p. 38), Alex Béraud (p. 20, 48, 49, 51, 53), Joachim
Bertrand (p. 15 haut, 18, 33 à 37, 68, 76, 80), Jean-Dominique Billaud (p. 40), Black River/Elie Bernager (p. 24 à 31),
Cyril Brifault (p. 23 haut), Walter Choroszewski (p. 9, 69 bas), Gilles Cohen (p. 64), Neil Corlett (p. 15 bas), Nicolas Dohr
(p. 42, 43), Hervé Douris (p. 7 haut), Michel Duperrex (p. 8 et 56), Pierre Fleury (p. 6), Jacques Fernandes (p. 69 haut),
Eric Flogny (p. 46), Getty Images (p. 22, 55, 67), Hemis (couv.), Franck Juery (p. 82), Marek Kaczmarczyk (p. 19 haut),
Kaotic/Marco Ricci (p. 39), L’Œil du Sud (p. 50), Sylvie Legoupi (p. 19 bas), Emmanuel Martin (p. 5), Jean-Philippe
Mesguen (p. 59), Philippe Pecher (p. 41), Christian Pedrotti (p. 7 bas, 58), Photothèque Colas (p. 4, 10, 11 haut, 14, 57,
60, 61, 63, 65, 66, 71, 72, 73, 74, 75 haut), Balint Porneczi (p. 11 bas), Joost de Raeymaeker/Sipa (p. 70 bas), Francis
Rhodes (p. 54), Nicolas Robert (p. 23 bas), Olivier Roller (p. 3), Xavier Seyler (p. 12, 44, 45, 75 bas), Patrice Thebault
(p. 16), Galerie Tichot (p. 70 haut), Alexis Toureau (p. 78), Jesper Voldgaard/Sipa Press (p. 47), Jean Zindel (p. 52), DR.
Traduction : Allingua. Conception et réalisation :
01 55 34 46 00 (réf. ROUT025). Imprimé à 53 000 exemplaires
par IME (imprimerie certifiée ISO 14001) sur papier Cocoon silk (100% recyclé et labellisé FSC) avec des encres
à base d’huiles végétales, finition de la couverture avec un vernis acrylique 100% biodégradable. L’empreinte carbone
de la fabrication, des emballages et du routage de ce numéro s’élève à 0,55 kg de CO2 par exemplaire. La mise sous pli
est assurée par APM (Atelier protégé melunais).
ROUTES N° 25 – septembre 2010
Olivier Masmonteil
«Routes du monde»
2009
www.fondationcolas.com

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