Daniel Paul, député communiste du Havre \( deuxième
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Daniel Paul, député communiste du Havre \( deuxième
Etre communisme aujourd’hui. Entretien avec Daniel Paul, député communiste du Havre (deuxième circonscription), Décembre 2003 Q. Quand et pourquoi avez-vous rejoint le PCF ? R. Mon adhésion au PCF remonte à novembre 1962. J’étais alors au PSU et très déçu par certaines prises de position de ses responsables locaux qui me semblaient inspirées du réformisme. J’avais rejoint le Parti Communiste qui, face au gaullisme dominateur, affichait des valeurs identitaires en même temps que des objectifs de rassemblement. Q. Pour vous, qu’est-ce que ça signifie d’être communiste aujourd’hui ? R. Etre communiste, dans la France d’aujourd’hui, c’est, pour moi, refuser la fatalité du libéralisme, l’inéluctabilité de la « fin de l’histoire » que ce soit en France, dans l’Europe en construction ou au plan international. Q. Quelles sont les forces et les faiblesses du PCF aujourd’hui ? R. C’est construire, en liaison avec les citoyens, les mouvements sociaux, un projet alternatif qui redonne des perspectives à ceux qui refusent le libéralisme et les aménagements qui ne sont là que pour mieux le perpétuer. Ainsi, nous refusons que l’alternative au libéralisme devienne inconstitutionnelle comme prévue dans le projet actuel de « constitution européenne ». Les perspectives de changement réel ont pris « des coups », c’est évident … Pour autant, l’idée qu’un autre monde est possible est toujours là. C’est un atout. L’idée que ce changement est nécessaire, face aux dérives financières qui génèrent tant d’injustices et d’inégalités, entre les hommes et entre les peuples, est loin d’avoir disparu. Nous devons aussi montrer notre capacité à ouvrir des perspectives, à entendre les luttes et à être dans les institutions, et sans doute est-ce difficile !!! Nous avons à l’évidence perdu des points d’appui, mais il nous en reste … Pour autant, tout passe par notre capacité, réelle ou non, à faire vivre une alternative progressiste au libéralisme. Q. Quel a été le moment le plus fort (le plus important ou qui vous a le plus marqué) de votre engagement au PCF ? R. Sans aucun doute, la participation à une majorité parlementaire et gouvernementale, avec les avancées permises, mais aussi les limites imposées par le rapport des forces et l’insuffisance d’un mouvement populaire exigeant des transformations économiques et sociales.