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Wauty Jean - Philippe
Médecine vétérinaire aviaire
rue de Trazegnies, 64 ; 7160 Chapelle lez Herlaimont.
(0032)(0)64/44.45.11
Bien être du canari chez son propriétaire.
Introduction.
Vous vous êtes décidé à l'achat d'un petit canari, pour faire plaisir aux enfants, par passion
pour le petit animal, félicitation! Cependant, connaissez-vous les besoins réels du petit animal
qui sont très loin de ceux du chien et du chat que vous connaissez bien.
Par exemple, il arrive régulièrement que la cage achetée soit peu adaptée au bien être de
l'oiseau ou mal disposée dans le lieu de vie : Une fenêtre ouverte et voici un courant d'air
froid, une exposition plein sud et voila la température devenue insupportable dans la cage, le
canari dans la cuisine soumis aux vapeurs de cuisson, etc. autant de petits désagréments qui
stressent l'oiseau et l'empêchent d'obtenir le bien être maximal.
Dans cet article nous allons développer un ensemble de points à surveiller pour assurer à
l'oiseau un niveau confortable de vie.
La cage.
Les cages grillagées à vision sur 360° sont la norme. Elles permettent de voir son animal en
tout temps. Il ne faut pas cacher que c'est une source de stress. Contrairement aux "box"
d'élevages fermés sur trois côtés, l'animal se sent exposé à la prédation sans possibilité de se
cacher. On peut palier au problème en disposant dans la cage ou sur le côté de celle-ci par
l'une des ouvertures (comme pour la baignoire ou le nid) une cachette en bois disponible dans
le commerce qui permettra à l'oiseau de se sécuriser.
Dans la cage, l'animal a du mal de percevoir les délimitations exactes de son cadre de vie. On
préfèrera toujours une cage carrée à une ronde. Les barreaux seront sombres et non clairs
(le noir est le mieux) pour faciliter leur vision à l'oiseau. La taille minimale par oiseau sera de
60/30/30 cm et, bien sur, il faut pousser le propriétaire à la choisir la plus grande possible.
La plupart des cages du commerce sont non toxiques, souvent en métal recouvert d'une sorte
de latex ou en acier inoxydable à fond en plastique.
Les composantes.
Les composantes de la cage seront essentiellement les perchoirs, une mangeoire et un
abreuvoir, une baignoire.
Les perchoirs seront en bois ou en plastiques, non traumatiques (éviter le bois de mauvaise
qualité à échardes), plutôt ovale que rond et de diamètres différents pour éviter les lésions de
position au niveau des pattes. En effet si les barreaux sont de diamètre identiques, les pattes se
poseront toujours de la même façon avec à terme des risque de dépôt de kératines qui peuvent
donner lieur à des maladies de pattes comme les podagres.
Ils seront écartés des barreaux latéraux pour éviter les traumas ainsi que des mangeoires et
abreuvoir (qui possèdent pour la plupart leur mini-perchoir) pour éviter les souillures de
matières fécales. On les placera de manière harmonieuse pour permettre à l'oiseau de s'exercer
à de mini vols ou à des bonds.
On veillera à disposer au moins un perchoir rainuré pour permettre à l'oiseau de lisser son bec
dessus.
Dans la même optique, l'abreuvoir/ la mangeoire sera plutôt accrochée extérieurement à la
cage pour un gain de place. On évitera ainsi que l'animal puisse se retourner en direction
des graines et de l'eau pour pratiquer ses déjections.
Le matériel alimentaire sera nettoyé le plus souvent possible, essayez toutes les quarante huit
heures, une fois par semaine au minimum. Il en sera de même pour les barres de perche.
Régulièrement, trois fois par semaines, on mettra à disposition de l'oiseau une baignoire soit
sur le sol de la cage, soit pendue aux barreaux. Dès que l'animal a pris le bain, il faut retirer
l'eau souillée. La désinfection est obligatoire après chaque utilisation. Durant la période de
bain, il vaut mieux retirer les graines pour éviter toute souillure.
Le sol de la cage.
Le plus aisé sera d'utiliser un sable de carrière ou un sable de mer lavé vendu dans le
commerce. On peut envisager le placement de feuilles de papier journaux mais certains
oiseaux ont l'art de déchirer le papier et de l'avaler ce qui peut provoquer de sérieux corps
étrangers ou une toxicité liée à l'encre utilisée.
La sciure est à proscrire. Le risque de macération bactérienne est trop important.
Le cadre de vie.
Il faut essayer d'amener l'oiseau à un cadre de vie se rapprochant au maximum des conditions
de liberté. Les interactions entre l'oiseau et l'environnement créent les conditions propices à la
mue, au chant, à la reproduction et à la diminution du stress.
Il faut éviter les courants d'air, excessivement problématiques pour les oiseaux en
général, donc on évitera la proximité des portes et des murs froids. À l'inverse on évitera
de les coller contre les radiateurs qui s'allument et s'éteignent provoquant des "chauds
froids".
On choisira plutôt la proximité d'une fenêtre pour permettre au canari d'obtenir la lumière du
jour et ainsi de régler naturellement son rythme circadien. Il ne faut pas le perturber par une
luminosité artificielle trop importante. 8 à 12h de repos nocturne est impératif. La vitre ne doit
pas être orientée plein sud ou alors elle doit être ombragée par des arbres pour éviter l'effet
"serre". Dans tous les cas, chaque fois que le temps le permettra, on sortira le canari pour une
exposition directe au soleil.
Il faut éviter l'utilisation de produits toxiques en présence de l'oiseau. Cela peut sembler
évident pour l'ensemble des produits d'entretiens de la maison mais les vapeurs de cuisine sont
tout aussi toxiques. Les oiseaux soumis régulièrement à la graisse de friteuse concentrent
celle-ci dans les poumons. Il en va de même pour les feus au bois et au charbon qui refoulent
régulièrement dans la pièce. Bien entendu, on ne fume pas dans la même pièce que son
canari! Les oiseaux sont très sensibles à la fumée!
D'une manière générale, la cage sera placée en hauteur dans la pièce. Proie naturelle, une
position de surveillance facilitée permettra de déstresser l'oiseau.
Bibliographie.
ANDRE J-P. Guide pratique des maladies des oiseaux de cages et de volières. Ed MED'COM
2005.
ROBERT C. Contribution à l'étude du canari en tant qu'animal de compagnie. Thèse ENVA
2009.
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