Un rêve qui devient réalité A dream that is coming true
Transcription
Un rêve qui devient réalité A dream that is coming true
Desertec Un rêve qui devient réalité Par Lies Sahar Avec le déclin des réserves des énergies fossiles qui ont assuré au monde le niveau de développement que nous lui connaissons et le déséquilibre climatique que subit la planète avec les émissions de gaz à effet de serre, la recherche et l’exploitation de nouvelles sources d’énergie qui soient durables et propres constituent peut être le plus grand défi de ce siècle. A dream that is coming true By Lies Sahar Although fossil energy has enabled the world to develop to the level we enjoy today, with depletion of the world reserves and climate change due to greenhouse gas emissions, the research and management of new, sustainable sources of clean energy has probably become the greatest challenge of this century. 64 GreenOrbis | Avril - Juin 2012 | GreenOrbis | Avril - Juin 2012 | 65 energie energy L O ne of the greatest sources of energy known to Man since ancient times is the sun; sunlight offers an endless source of energy that has always fascinated human beings, above all because it has enabled living organisms to exist on earth. Solar energy has been used since times immemorial, although in our modern world it has systematically been replaced by coal, oil or gas. The decline in our fossil fuel reserves has made solar energy stand out as the source of the future, guaranteeing a safe supply to cover our needs, whilst protecting the environment. As fossil energy resources dwindle, the issue of ways of finding secure sources of energy for the world is raised. Over the last few years, the largest study in this area, listing all the ways of finding renewable energy sources, mainly those based on sun and wind, was carried out by the German Space Agency. According to the GSA study, by 2025 Europe should be able to cover 15% of its electricity needs with solar energy, a source that is safe and respectful of the environment. Research on the availability of renewable energy sources to generate electricity in the Europe/North Africa/Middle East region reached this conclusion and provided the Desertec foundation with a map/diagram* showing where solar power plants could be located. The project is based on surveys carried out by three satellites, recording 50 countries in which combined solar power and desalination plants could be built to generate electricity from renewable solar energy and produce drinking water. The principle is based on building solar power plants to supply energy and desalinated water to meet the needs of the North Africa/Middle East region and cover 15% of Europe’s electricity needs using only 0.3% of the surface are of the unlimited energy reservoir in the deserts of the North Africa/Middle East region. The studies also indicated that this plan would decrease the carbon dioxide emissions released by generating electricity by 25% by 2050. ’une des plus grandes sources d’énergie que l’homme connaît depuis l’antiquité est le soleil et le rayonnement qui en est issu constitue une énergie inépuisable. Cette énergie a toujours fasciné l’être humain parce qu’elle a surtout permis la vie sur terre. Elle a été utilisée par l’homme depuis la nuit des temps. Mais à l’époque moderne, elle a toujours été supplantée par le charbon, le pétrole ou le gaz. Le déclin de ces sources d’énergie fait apparaître l’énergie solaire comme celle qui pourrait garantir un approvisionnement sécurisé et assurer une protection de l’environnement. La sécurité des approvisionnements énergétiques dans le monde face au déclin des énergies fossiles pose le problème de la recherche. L’étude la plus importante réalisée ces dernières années a été faite par l’Agence Spatiale Allemande. Elle a recensé les possibilités d’utiliser différentes sources d’énergie renouvelables, et principalement à partir du soleil et du vent. Selon cette étude, il est possible pour l’Europe d’atteindre 15 % de ses besoins en énergie électrique d’ici 2050 à partir de l’énergie solaire, une énergie sûre et respectueuse de l’environnement. Des travaux de recherche sur la disponibilité des sources d’énergie renouvelables pour la production d’électricité dans la région Europe/Afrique du Nord/Moyen-Orient, ont permis d’arriver à ce résultat et de fournir à la fondation Desertec un schéma d’implantation de centrales solaires thermiques. Le projet s’est basé sur les études de trois satellites qui ont recensé la possibilité d’implanter dans 50 pays des installations de production d’électricité à partir de l’énergie solaire renouvelable et de produire aussi de l’eau en utilisant le processus de dessalement. Le principe étant de construire des centrales solaires thermiques qui fourniraient de l’énergie et de l’eau dessalée pour répondre aux besoins des pays de la région Afrique du Nord/Moyen-Orient et fournir 15 % des besoins en électricité de l’Europe en utilisant seulement 0,3 % de la surface des déserts de la région Afrique du Nord/Moyen Orient, un réservoir illimité d’énergie. De plus, les études ont montré qu’il était possible avec ce schéma de réduire de 25 % les émissions de dioxyde de carbone dans le secteur de l’électricité d’ici 2050. 66 GreenOrbis elle est disponible, à créer de l’emploi à grande échelle et à améliorer le niveau de développement des pays situés au sud. The contribution of the German space Agency The Desertec Industrial Initiative was born on the basis of these results in 2009. Almost three years after the initiative was launched the Desertec concept, planning a sustainable supply of energy for North Africa, the Middle East and Europe, derived from the boundless potential solar energy of the deserts, has become a real project, supported by several governments south of the Mediterranean and the European Union. When the Desertec Foundation launched the idea, a concept initially promoted by Trec (TREC- or Trans-Mediterranean Renewable Energy Cooperation), which was itself an initiative launched by the Club of Rome, several observers described the idea as a « dream which would never come true ». However, in view of the success that the project has encountered and the number of governments and regional organisations that have given it their support, we can now say without undue risk that the dream may well become true in the medium term. The idea, as it was developed by Desertec, has now been taken over by the German association of the Club of Rome and has the support of that same institution. Initially, the Trans-Mediterranean Renewable Energy Cooperation was created in September 2002; it was a start-up designed to think up solutions to find clean energy for Europe and the desert regions on its southern rim. An economically viable source of supply was deemed possible by developing cooperation between the countries of the European Union and the North Africa/Middle East region. The energy derived from this cooperation could be sourced from solar energy or sunlight in the deserts on the southern rim of the Mediterranean Sea. The concept was based on a dual objective. On one hand the clean, renewable energy from the deserts would complete the other sources of renewable energy promoted by the countries of the European Union, the goal being to slow down CO2 emissions and help to reinforce the security of Europe’s energy supply and secondly this energy could also be used to produce drinking water by desalinating brackish water, whenever possible, thereby creating jobs on a large scale in the southern countries and enhancing their development. Le recul du nucléaire civil L’apport de l’Agence Spatiale Allemande C’est sur la base de ces résultats qu’est né le projet Desertec Industrial Initiative au mois de juillet 2009. Près de trois années après le lancement de l’initiative, le concept Desertec qui prévoit l’approvisionnement énergétique durable de l’Afrique du Nord, du Moyen Orient et de l’Europe à partir du formidable potentiel de l’énergie solaire des déserts, est devenu un projet réel, soutenu par plusieurs gouvernements du sud de la méditerranée et par l’Union Européenne. Lorsque la Fondation Desertec avait lancé l’idée qui avait été conçue par l’initiative Trec (TREC- Transmediterranean Renewable Energy Cooperation), elle même initiative lancée par le Club de Rome, plusieurs observateurs avaient qualifié l’idée d’un rêve qui ne sera jamais réalisé. Pourtant au vu du succès que connaît le projet et des adhésions qu’il suscite de la part des gouvernements et des organisations régionales, on peut sans risque de se tromper affirmer que le rêve peut devenir réalité à moyen terme. L’idée, tel que développée par Desertec, a été reprise de l’association CO2 et aider à accroître la sécurité de l’approvisionnement de l’Europe en énergie. De l’autre coté, cette énergie pourra aider à produire de l’eau potable, en utilisant l’énergie pour dessaler l’eau saumâtre là ou allemande du Club de Rome et soutenu aussi par ce même Club de Rome. Au départ, il y a eu la création au mois de septembre 2003 de la Trans-Mediterranean Renewable Energy Coopération, une création qui obéissait à l’idée de réfléchir aux solutions qui pouvaient permettre de fournir de l’énergie propre pour l’Europe et en même temps à la région des déserts sur son flanc sud. La possibilité d’un approvisionnement économique était possible en développant la coopération entre les pays de l’Union Européenne et de la région Afrique du Nord/Moyen Orient. L’approvisionnement était possible à partir de l’énergie solaire, ou à partir du rayonnement dont bénéficiaient les déserts situés sur le flanc sud de la mer méditerranée. L’objectif est double selon le concept. D’un coté, l’énergie en provenance des déserts, qui est renouvelable et propre, complétait les autres sources d’énergies renouvelables que les pays de l’Union Européenne mettait en valeur, dans le but de ralentir les émissions de | Avril - Juin 2012 | Deux évènements majeurs, survenus en 2011, vont attirer davantage l’attention sur le projet Desertec et susciter un plus grand intérêt de la part des pouvoirs publics et des opinions en Europe et dans la région Afrique du Nord/Moyen Orient, l’accident des centrales nucléaires de Fukushima au Japon et le mouvement de recul vis à vis du nucléaire en Europe. L’accident nucléaire de Fukushima au Japon, au mois de mars 2011, suite à un tsunami provoqué par un séisme de magnitude 9 sur l’échelle de Richter a relancé l’intérêt pour les énergies renouvelables un peu partout dans le monde et notamment en Europe ou des pays comme l’Allemagne ont déjà programmé l’abandon du nucléaire comme source d’énergie. Trois centrales nucléaires ont été endommagées au Japon après le séisme et le tsunami qui s’en est suivi. L’arrêt du système de refroidissement a provoqué une catastrophe majeure. Les effets, sur la population et l’environnement, continuent toujours d’être étudiés. Ce drame a provoqué un grand choc dans le monde entier. Cinq mois plus tard, le bilan provisoire était de 15 689 morts et 4 744 disparus. Apres cette catastrophe, le Japon a décidé de s’orienter vers un développement plus grand des énergies renouvelables. La construction de nouvelles centrales a été gelée. En Europe, le débat sur le nucléaire a été relancé et l’Allemagne a affiché, dès le mois de mars 2011, sa volonté d’abandonner le nucléaire, à partir de l’année 2022, en procédant à la fermeture des derniers réacteurs en activité. GreenOrbis La décision de l’Allemagne, considérée en Europe comme le pays le plus important sur le plan industriel et dont le besoin d’énergie est aussi important, a renforcé le camp des défenseurs des énergies renouvelables. C’est le 30 mai 2011 que l’Allemagne, pays leader en Europe, a annoncé la fermeture en 2022 de ses derniers réacteurs nucléaires. « La grande majorité des 17 réacteurs allemands ne sera plus en service d’ici à la fin 2021 et les derniers fonctionneront jusqu’à fin 2022 au plus tard » avait annoncé le lundi 30 mai 2011, le ministre allemand de l’Environnement, Norbert Röttgen, qui a qualifié cette décision d’ « irréversible ». Les sept réacteurs allemands qui ont été éteints en mars à la suite de l’accident de Fukushima ne seront plus jamais réactivés et en 2022, plus aucun des dix-sept réacteurs allemands ne devraient plus fonctionner. Ils procurent 22 % de l’électricité. La chancelière allemande, Angela Merkel, avait déclaré « d’ici 2022 nous allons progressivement renoncer à l’énergie nucléaire» en indiquant que l’Allemagne entendait montrer la voie de l’abandon de l’énergie nucléaire au monde entier, «L’Allemagne abandonne le nucléaire en 2022 et veut faire école». Dans le même sillage, le gouvernement italien avait décidé le 19 avril 2011 d’abandonner le retour au nucléaire. Un référendum organisé le 13 juin 2011 a conforté la décision avec plus de 90 % de voix qui s’opposent à la reprise du nucléaire. | Avril - Juin 2012 | 67 energie energy Phasing out civil nuclear power Un réservoir d’énergie inépuisable Les données sur le désert du Sahara Algérien sont impressionnantes. C’est en 2006, que l’opinion en Algérie découvrait les résultats des études établies par l’Agence Spatiale Allemande. Selon les évaluations faites, «le potentiel d’énergies renouvelables algérien est le plus important dans le Bassin méditerranéen, avec pour le solaire thermique 169 000 Twh/an, pour le solaire photovoltaïque 13,9 Twh/an et pour l’éolien, 35 Twh/an». A titre de comparaison, la consommation de l’Algérie était de 25 à 30 Twh/an et l’Europe prévoyait de consommer à fin 2006, près de 300 Twh/an. L’importance de ce potentiel solaire a été mesurée. Elle équivaut les 37 000 milliards de mètres cubes de gaz naturel, soit dix fois le gisement géant de Hassi Rmel (Sud algérien). A la différence du gaz, cet équivalent en solaire est renouvelable. Mais, pour être concrétisé, ce projet est conditionné par l’utilisation de la technologie qui est disponible en Europe et nécessite l’adhésion des pays de la région Afrique du Nord/Moyen Orient à travers un partenariat. An unlimited reservoir of energy Two major events that occurred in 2011, contributed to attracting even more interest in the Desertec project, especially from the public authorities and opinion leaders in Europe and the North Africa/Middle East region: the accident at the Nuclear Power station at Fukushima in Japan and the movement against nuclear power in Europe. The nuclear disaster in Fukushima, Japan, stimulated public interest in renewable energies all over the world, especially in Europe, where countries such as Germany have already planned to phase out nuclear energy. Three nuclear power stations were damaged in Japan after the earthquake and the subsequent tsunami. The failure of the cooling system caused a major disaster. Its effects on the population and the environment are still being studied. This dramatic event was a terrible shock to the whole world. Five months later, the provisional death-toll was 15,689 fatalities and 4,744 people unaccounted for. After the disaster Japan decided to aim at developing more renewable energy sources. The construction of new power stations has been frozen. In Europe, nuclear power is once again a subject of debate and Germany announced in March 2011 that it would abandon nuclear power by 2022 and proceed to close down the last reactors that are still in use. Germany is considered to be Europe’s major industrial player and therefore has substantial energy requirements; the German decision has reinforced the ranks of those who defend renewable energies. On 30 May 2011 Germany, the leading country in Europe, announced the closure of its last nuclear reactors in 2022. « The majority of Germany’s 17 reactors will no longer be in service by the end of 2021 and the last few will only operate until 2022 at the latest » announced the German Minister of the Environment, Norbert Röttgen ; he said that there was «no going back» on that decision. The seven German reactors that were closed down in March after the disaster at Fukushima will never be recommissioned and in 2022 none of the seventeen German reactors will operate any more. They produce 22% of the country’s electricity. The German Chancellor, Angela Merkel stated that « by 2022 we are going to gradually phase out nuclear energy », indicating that Germany intended to pave the way for the whole world to abandon nuclear power. «Germany will phase out nuclear energy by 2022 and hopes that other countries will follow suit». Along the same lines, the Italian government decided on the 19 April 2011, to give up the idea of a return to nuclear power. A referendum organised on 13 June 2011 supported this decision with over 90% of the voters against resuming nuclear power. 68 GreenOrbis Dans un entretien accordé à Europolitique M. Paul van Son, PDG de Desertec Industrial Initiative a estimé que « Les déserts d’Afrique du Nord et du Proche-Orient sont intrinsèquement les réservoirs d’énergie du monde. Si leurs pays parviennent à organiser l’exploitation d’énergie en partenariat avec le monde industrialisé et les clients potentiels à long terme, ils auront un avenir extrêmement brillant». (Europolitique-vendredi 09 décembre 2011) Dans l’une de ses dernières communications publiée le 19 décembre 2011 intitulée «Feuille de route pour l’énergie à l’horizon 2050», la Commission Européenne a estimé que «L’UE doit étendre et diversifier les liens entre le réseau européen et les pays voisins, en particulier l’Afrique du Nord afin d’exploiter au mieux le potentiel du Sahara en matière d’énergie solaire». Dans la même feuille de route, «L’UE s’est fixé comme objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95 % par rapport aux niveaux de 1990 d’ici à 2050 dans le cadre des réductions à réaliser collectivement par les pays développés». Cette déclaration constitue un grand soutien au projet Desertec. The data on the Algerian Sahara desert are impressive. In 2006, public opinion in Algeria discovered the results of the studies set out by the German Space Agency. According to the assessments made «the potential renewable energy reservoir in Algeria is the largest in the Mediterranean basin with 169,000 Twh/year for solar electricity, 13.9 Twh/year for solar photovoltaics and 35 Twh/year for wind power». For the purposes of comparison, Algeria’s consumption was between 25 and 30 Twh/year and Europe planned to use almost 300 Twh/ year at the end of 2006. The extent of this potential source of solar power has been measured ; it is equivalent to 37,000 billion cubic metres of natural gas, that is to say ten times the giant reservoir at Hassi Rmel (in the south of Algeria). On the contrary to gas, its solar equivalent is renewable. However, if this project is to become real, it will be reliant on the technology available in Europe and the buy-in of the countries of the North Africa/middle East Region via a partnership. In an interview he gave to Europolitics, Mr. Paul van Son, CEO of | Avril - Juin 2012 | GreenOrbis Desertec Industrial Initiative Europe said that «The deserts of North Africa and the Middle East are intrinsically the energy reservoirs of the world. If those countries are capable of organising a means of using that energy in partnership with the industrial countries and potential long-term customers, they will have a very bright future before them» (Europolitics – Friday 9 December 2011) In one of its latest papers published on 19 December 2011, headed «Energy Roadmap 2050», the European Commission said that «The EU must extend and multiply the linkage between the European network and neighbouring countries, especially those in North Africa, to put the Sahara’s potential solar energy resources to the best possible use ». In that same roadmap, «The EU has set a goal to reduce greenhouse gas emissions by 80 to 95% by 2050 in relation to the levels in 1990, within the scope of the reductions that the developed countries must achieve collectively ». This statement is very supportive to the Desertec project. | Avril - Juin 2012 | 69 energie energy Le soutien de l’Union Européenne Pour renforcer le projet dans le volet du transport de l’énergie électrique, Desertec a signé le 24 novembre un accord avec Medgrid, une autre initiative industrielle crée en France pour supporter le Plan Solaire Méditerranéen de l’Union pour la Méditerranée. Le principe de Medgrid est complémentaire avec Desertec puisque qu’il se fixe comme objectif «un projet de transport à courant continu sur longue distance reliant des centrales solaires ou éoliennes de production d’électricité, envisagées dans le PSM, aux lieux de consommation des deux cotés de la Méditerranée». Concernant la coopération avec les sociétés des pays du sud de la méditerranée et après des contacts qui ont duré environ deux ans, Desertec et Sonelgaz, la société publique algérienne de l’électricité et du gaz ont signé le 09 décembre 2011, un accord de partenariat qui va organiser leur coopération y compris dans le domaine industriel. Sonelgaz gère, pour le compte de l’Etat algérien, le programme national des énergies renouvelables qui prévoit la production d’ici 2030 de 22 000 MW d’électricité à partir des énergies renouvelables, avec essentiellement du solaire. La quantité destinée à l’exportation serait de 10 000 MW et c’est l’Europe qui serait le marché naturel. 70 GreenOrbis DII a également conclu des partenariats au Maroc avec l’agence marocaine de l’énergie solaire (MASEN), et en Tunisie avec Les Energies Renouvelables, filiale de la compagnie nationale de l’électricité et du gaz. C’est le Maroc qui a bénéficié du premier projet de référence. Un accord a été signé au mois de juin 2011 entre la Moroccan Agency for Solar Energy (Masen) et le consortium industriel Dii. Selon Masen « L’objectif de cette coopération est de développer un projet solaire à grande échelle au Maroc, qui, entre autres, démontrera la faisabilité de l’exportation d’électricité d’origine solaire en Europe. Masen agira en tant que développeur de projet et supervisera le processus complet au Maroc, notamment la spécification du projet et l’identification des implantations. Dii aura un rôle de facilitateur, et apportera son expertise en développant un dossier commercial viable pour le projet solaire à l’étude». Avec la Tunisie, Dii s’est entendu avec la société «STEG Energies renouvelables» pour entamer la coopération par une étude de faisabilité pour de grands projets sur l’énergie solaire et éolienne en Tunisie. | Avril - Juin 2012 | Support from the European Union To reinforce the project in terms of transporting the electricity generated, Desertec signed an agreement with Medgrid, another industrial initiative created in France to support the Mediterranean’s Union’s Solar Plan on 24 November. Medgrid is based on a principle that is complementary to Desertec, since the goal it has set for itself is «a project to transmit highvoltage continuous current over long distances connecting up solar or wind power plants envisaged in the MSP to load centres on either rim of the Mediterranean ». In terms of cooperation with companies south of the Mediterranean, after talks that lasted around two years, Desertec and Sonelgaz, the Algerian public electricity and gas provider, signed a partnership agreement to organise their cooperation, including the industrial aspects on 9 December 2011. Sonelgaz manages the Algerian government’s national renewable energy programme, planning to produce 22,000 MW of electricity, essentially from solar renewable energy sources, by 2030. Around 10,000 MW of this amount could be exported and Europe would be its natural market of destination. DII has also signed partnerships with the Moroccan Agency for Solar Energy (MASEN) and with Renewable Energies, a subsidiary of the national gas and electricity company in Tunisia. Morocco has secured the first reference project via an agreement signed in June 2011 between the Moroccan Agency for Solar Energy (MASEN) and Dii, an industrial consortium. According to MASEN «the goal of this cooperation is to develop a large-scale solar project in Morocco and, amongst other endpoints, demonstrate the feasibility of exporting electricity generated by solar power to Europe. MASEN will act as the developer in this project and supervise the whole process in Morocco, working in particular on the specification, identifying suitable sites and contributing its expertise by developing a viable commercial policy for the solar project in the study ». In Tunisia, Dii has come to an agreement with «STEG Renewable Energies» to start up cooperation with a feasibility study for major solar and wind energy projects in Tunisia. GreenOrbis Le concept Desertec Il faut distinguer entre le concept Desertec et l’initiative industrielle. Selon ses fondateurs, la Fondation DESERTEC est le promoteur mondial du concept Desertec. Ce concept prévoit un approvisionnement énergétique durable de toutes les régions du monde grâce à l’exploitation du potentiel énergétique des déserts. Pour sa part, Dii est une initiative industrielle dont l’objectif est la mise en œuvre à travers un travail de facilitation de ce concept dans la région Europe/Moyen-Orient et Afrique du Nord. La mise en oeuvre de cet objectif consiste à créer les conditions favorables à l’exploitation de l’énergie solaire et éolienne dans les déserts. Cette source d’énergie durable peut devenir un substitut aux énergies fossiles et nucléaire, et être d’un grand apport au développement local. The Desertec concept A distinction must be made between Desertec’s concept and the industrial initiative. In the words of its founders, the Desertec Foundation is the world promoter of the Desertec concept. This concept plans a sustainable energy supply for all the regions of the world using the potential energy available in the deserts. Dii, on the other hand, is an industrial initiative and its goal is to act as a facilitator to implement this concept in the Europe/Middle East/ North Africa region. The implementation of this goal consists in creating the right conditions to produce solar and wind energy in the deserts. In the future, this source of sustainable energy could be a substitute for fossil and nuclear fuel and make a major contribution to local development. | Avril - Juin 2012 | 71 energie energy Le consortium Dii The Dii consortium Dii est un consortium international qui a été lancé sous le nom de « Desertec Industrial Initiative » en juillet 2009. Il a été crée à Munich, au mois d’octobre 2009, en tant que GmbH (SARL) régie par le droit allemand. Ses fondateurs étaient douze sociétés et la Fondation DESERTEC. Dii est le facilitateur du concept Desertec en Europe, au MoyenOrient et en Afrique du Nord. Il a des bureaux à Rabat au Maroc et à Tunis en Tunisie. Selon ses fondateurs, Dii comprend plus de 55 entreprises et institutions, dont la fondation DESERTEC et les instituts de recherche Fraunhofer et Max-Planck. Dii is an international consortium that was launched under the name « Desertec Industrial Initiative » in July 2009. It was created in Munich in October 2009 as GmbH in German law (equivalent of the SARL in France). It was founded by twelve companies and the DESERTEC Foundation. Dii acts as the facilitator for the Desertec concept in Europe, in the Middle East and in North Africa. It has offices in Rabat in Morocco and in Tunis in Tunisia. According to its founders Dii now includes over 55 companies and institutions, including the DESERTEC foundation and the Fraunhofer and Max-Planck research institutes. Partenariat stratégique avec l’Algérie Après plusieurs contacts, Dii a signé au mois de décembre 2011 avec le Groupe public algérien de l’électricité et du gaz Sonelgaz au siège de la Commission Européenne à Bruxelles un accord de coopération en présence du Commissaire européen chargé de l’Energie, M. Günter Oettinger, et du ministre de l’énergie et des mines, M.Youcef Yousfi. Considéré comme stratégique, ce partenariat vise le renforcement des échanges d’expertise technique, l’examen des voies et moyens pour l’accès aux marchés extérieurs et la promotion commune du développement des énergies renouvelables en Algérie et à l’international. Les deux parties ont décidé d’encourager, par leurs activités, les coopérations industrielles en matière de R&D dans les domaines de la fabrication, de l’installation et de l’exploitation des énergies renouvelables. Strategic partnership with Algeria After negotiations with various contacts, Dii signed a partnership agreement with the Algerian national electricity and gas group Sonelgaz in December 2011 at the European Commission’s headquarters in Brussels ; the European Commissioner in charge of Energy, Mr. Günter Oettinger, and the Minister of Energy and Mining, Mr.Youcef Yousfi, were present. This partnership is considered to be a strategic one and reinforces the exchange of technical expertise, examining ways and means of gaining access to external markets and promoting the development of renewable energies in Algeria and elsewhere in the world together. Both parties have decided to use their activity to encourage industrial cooperation in R & D in the areas of manufacturing, setting up and operating renewable energies. 72 Une étude de faisabilité pour la Tunisie A feasibility study for Tunisia La coopération entre Dii et la Tunisie a débuté par un accord sur une étude de faisabilité se rapportant à de grands projets sur l’énergie solaire et éolienne dans ce pays d’Afrique du Nord. L’accord a été signé avec le fournisseur d’énergie «STEG Energies Renouvelables», une filiale de la société publique STEG (Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz). Selon la STEG, l’accord prévoit la conduite d’une étude de préfaisabilité d’un projet pilote d’une puissance pouvant atteindre les 500 MW (répartis comme suit : 250 MW solaire concentré, 125MW photovoltaïque et 125 MW Eolien. L’électricité est destinée au marché tunisien avec une option d’export vers l’Europe. Dii and Tunisia started up their cooperation with an agreement to carry out a feasibility study on some major solar and wind energy projects in this North African country. The agreement was signed with «STEG Renewable Energies», a subsidiary of the public company STEG (the Tunisian national Gas and Electricity Provider According to STEG, the agreement plans to carry out a prefeasibility study for a pilot project to produce as much as 500 MW of electricity (divided up as follows: 250 MW in concentrated solar power (CSP), 125 MW in solar photovoltaics (PV) and 125 MW of wind power. The electricity will be produced for the Tunisian market with an option to export to Europe. GreenOrbis | Avril - Juin 2012 | L’apport du Sahara à l’Europe The Saharan contribution to Europe Selon «la Feuille de route pour l’énergie à l’horizon 2050 de la Commission Européenne, la part des énergies renouvelables va augmenter considérablement dans tous les scénarios et atteindra au mois 55 % de la consommation énergétique finale brute en 2050. La progression sera de 45 points en pourcentage par rapport au niveau actuel de 10 %. Concernant la consommation de l’électricité, la part des sources d’énergie renouvelables atteindra 64 % dans le scénario de «haute efficacité énergétique» et 97 % dans le scénario «part élevée de sources d’énergie renouvelables». Dans ses prévisions, l’UE va étendre et diversifier les liens entre le réseau européen et les pays voisins, en particulier l’Afrique du Nord afin d’exploiter au mieux le potentiel du Sahara en matière d’énergie solaire. According to «Energy Roadmap 2050, published by the European Commission, the share of renewable energy will increase substantially in all the scenarios studied and should reach at least 55% of the gross energy consumption in 2050. The progression amounts to 45% in relation to the current level, which is 10%. With respect to electricity consumption, the share of renewable energies should reach 64% for the « high energy efficiency » scenario and 97% for the « high share of renewable energy sources » scenario. The EU will have to extend and diversify its connections between the European network and the neighbouring countries, in particular in North Africa, if it is to put the Sahara’s potential to good use. Le premier projet pilote au Maroc The first pilot project in Morocco En raison du réseau qui le relie à l’Espagne, vu la courte distance qui sépare les deux pays, une dizaine de kilomètres, le Maroc a été choisi pour le premier projet pilote de Desertec. L’Agence marocaine de l’énergie solaire, MASEN a lancé un appel d’offres international en 2011 pour un projet de centrale solaire thermique à concentration. Des entreprises actionnaires de Dii ont été présélectionnées pour la centrale solaire projetée à Ouarzazate. La coopération, dans le cadre du projet Desertec, pourrait être concrétisée avec des centrales solaires thermiques à concentration et photovoltaïques. L’Agence marocaine de l’énergie solaire, MASEN, a été créée par le gouvernement marocain pour réaliser un programme solaire de 2 000 MW d’ici 2020.n Because of the network that connects it up to Spain and the short distance that separates the two countries, no more than ten kilometres, Morocco has been selected for Desertec’s first pilot project. The Moroccan Agency for Solar Energy, MASEN, launched an international call for tender in 2011 on a project for a concentration solar power plant (CSP). Companies that are Dii shareholders have been preselected for the solar power plant project at Ouarzazate. Within the scope of the Desertec project, cooperation could be envisaged on a solar concentration and a solar photovoltaics power plant. The Moroccan Agency for Solar Energy, MASEN, was created by the Moroccan government to implement a 2,000 MW solar programme by 2020.n GreenOrbis | Avril - Juin 2012 | 73