Un rêve qui devient réalité A dream that is coming true

Transcription

Un rêve qui devient réalité A dream that is coming true
Desertec
Un rêve qui devient réalité
Par Lies Sahar
Avec le déclin des réserves des énergies fossiles qui ont assuré au monde le
niveau de développement que nous lui connaissons et le déséquilibre climatique
que subit la planète avec les émissions de gaz à effet de serre, la recherche
et l’exploitation de nouvelles sources d’énergie qui soient durables et propres
constituent peut être le plus grand défi de ce siècle.
A dream that is coming true
By Lies Sahar
Although fossil energy has enabled the world to develop to the level we enjoy
today, with depletion of the world reserves and climate change due to greenhouse
gas emissions, the research and management of new, sustainable sources of clean
energy has probably become the greatest challenge of this century.
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L
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ne of the greatest sources of energy known to Man since ancient
times is the sun; sunlight offers an endless source of energy
that has always fascinated human beings, above all because it has
enabled living organisms to exist on earth. Solar energy has been
used since times immemorial, although in our modern world it has
systematically been replaced by coal, oil or gas. The decline in our
fossil fuel reserves has made solar energy stand out as the source
of the future, guaranteeing a safe supply to cover our needs, whilst
protecting the environment.
As fossil energy resources dwindle, the issue of ways of finding secure
sources of energy for the world is raised. Over the last few years, the
largest study in this area, listing all the ways of finding renewable
energy sources, mainly those based on sun and wind, was carried out
by the German Space Agency.
According to the GSA study, by 2025 Europe should be able to cover
15% of its electricity needs with solar energy, a source that is safe
and respectful of the environment. Research on the availability of
renewable energy sources to generate electricity in the Europe/North
Africa/Middle East region reached this conclusion and provided the
Desertec foundation with a map/diagram* showing where solar power
plants could be located. The project is based on surveys carried out
by three satellites, recording 50 countries in which combined solar
power and desalination plants could be built to generate electricity
from renewable solar energy and produce drinking water.
The principle is based on building solar power plants to supply energy
and desalinated water to meet the needs of the North Africa/Middle
East region and cover 15% of Europe’s electricity needs using only
0.3% of the surface are of the unlimited energy reservoir in the deserts
of the North Africa/Middle East region. The studies also indicated that
this plan would decrease the carbon dioxide emissions released by
generating electricity by 25% by 2050.
’une des plus grandes sources d’énergie que l’homme connaît
depuis l’antiquité est le soleil et le rayonnement qui en est issu
constitue une énergie inépuisable. Cette énergie a toujours fasciné
l’être humain parce qu’elle a surtout permis la vie sur terre. Elle a
été utilisée par l’homme depuis la nuit des temps. Mais à l’époque
moderne, elle a toujours été supplantée par le charbon, le pétrole
ou le gaz. Le déclin de ces sources d’énergie fait apparaître l’énergie
solaire comme celle qui pourrait garantir un approvisionnement
sécurisé et assurer une protection de l’environnement.
La sécurité des approvisionnements énergétiques dans le monde
face au déclin des énergies fossiles pose le problème de la recherche.
L’étude la plus importante réalisée ces dernières années a été faite par
l’Agence Spatiale Allemande. Elle a recensé les possibilités d’utiliser
différentes sources d’énergie renouvelables, et principalement à partir
du soleil et du vent.
Selon cette étude, il est possible pour l’Europe d’atteindre 15 % de ses
besoins en énergie électrique d’ici 2050 à partir de l’énergie solaire,
une énergie sûre et respectueuse de l’environnement. Des travaux
de recherche sur la disponibilité des sources d’énergie renouvelables
pour la production d’électricité dans la région Europe/Afrique du
Nord/Moyen-Orient, ont permis d’arriver à ce résultat et de fournir à
la fondation Desertec un schéma d’implantation de centrales solaires
thermiques. Le projet s’est basé sur les études de trois satellites qui
ont recensé la possibilité d’implanter dans 50 pays des installations
de production d’électricité à partir de l’énergie solaire renouvelable et
de produire aussi de l’eau en utilisant le processus de dessalement.
Le principe étant de construire des centrales solaires thermiques
qui fourniraient de l’énergie et de l’eau dessalée pour répondre aux
besoins des pays de la région Afrique du Nord/Moyen-Orient et fournir
15 % des besoins en électricité de l’Europe en utilisant seulement 0,3
% de la surface des déserts de la région Afrique du Nord/Moyen
Orient, un réservoir illimité d’énergie. De plus, les études ont montré
qu’il était possible avec ce schéma de réduire de 25 % les émissions
de dioxyde de carbone dans le secteur de l’électricité d’ici 2050.
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elle est disponible, à créer de l’emploi à grande échelle et à améliorer
le niveau de développement des pays situés au sud.
The contribution of the German space Agency
The Desertec Industrial Initiative was born on the basis of these
results in 2009. Almost three years after the initiative was launched
the Desertec concept, planning a sustainable supply of energy for
North Africa, the Middle East and Europe, derived from the boundless
potential solar energy of the deserts, has become a real project,
supported by several governments south of the Mediterranean and
the European Union.
When the Desertec Foundation launched the idea, a concept
initially promoted by Trec (TREC- or Trans-Mediterranean Renewable
Energy Cooperation), which was itself an initiative launched by the
Club of Rome, several observers described the idea as a « dream
which would never come true ». However, in view of the success that
the project has encountered and the number of governments and
regional organisations that have given it their support, we can now
say without undue risk that the dream may well become true in the
medium term. The idea, as it was developed by Desertec, has now
been taken over by the German association of the Club of Rome
and has the support of that same institution.
Initially, the Trans-Mediterranean Renewable Energy Cooperation
was created in September 2002; it was a start-up designed to
think up solutions to find clean energy for Europe and the desert
regions on its southern rim. An economically viable source of supply
was deemed possible by developing cooperation between the
countries of the European Union and the North Africa/Middle East
region. The energy derived from this cooperation could be sourced
from solar energy or sunlight in the deserts on the southern rim of the
Mediterranean Sea.
The concept was based on a dual objective. On one hand the
clean, renewable energy from the deserts would complete the
other sources of renewable energy promoted by the countries of
the European Union, the goal being to slow down CO2 emissions
and help to reinforce the security of Europe’s energy supply and
secondly this energy could also be used to produce drinking water
by desalinating brackish water, whenever possible, thereby creating
jobs on a large scale in the southern countries and enhancing their
development.
Le recul du nucléaire civil
L’apport de l’Agence Spatiale Allemande
C’est sur la base de ces résultats qu’est né le projet Desertec Industrial
Initiative au mois de juillet 2009. Près de trois années après le lancement
de l’initiative, le concept Desertec qui prévoit l’approvisionnement
énergétique durable de l’Afrique du Nord, du Moyen Orient et de
l’Europe à partir du formidable potentiel de l’énergie solaire des déserts,
est devenu un projet réel, soutenu par plusieurs gouvernements du
sud de la méditerranée et par l’Union Européenne.
Lorsque la Fondation Desertec avait lancé l’idée qui avait été conçue
par l’initiative Trec (TREC- Transmediterranean Renewable Energy
Cooperation), elle même initiative lancée par le Club de Rome, plusieurs
observateurs avaient qualifié l’idée d’un rêve qui ne sera jamais réalisé.
Pourtant au vu du succès que connaît le projet et des adhésions qu’il
suscite de la part des gouvernements et des organisations régionales,
on peut sans risque de se tromper affirmer que le rêve peut devenir
réalité à moyen terme.
L’idée, tel que développée par Desertec, a été reprise de l’association
CO2 et aider à accroître la sécurité de l’approvisionnement de l’Europe
en énergie. De l’autre coté, cette énergie pourra aider à produire de
l’eau potable, en utilisant l’énergie pour dessaler l’eau saumâtre là ou
allemande du Club de Rome et soutenu aussi par ce même Club de
Rome.
Au départ, il y a eu la création au mois de septembre 2003 de la
Trans-Mediterranean Renewable Energy Coopération, une création qui
obéissait à l’idée de réfléchir aux solutions qui pouvaient permettre de
fournir de l’énergie propre pour l’Europe et en même temps à la région
des déserts sur son flanc sud. La possibilité d’un approvisionnement
économique était possible en développant la coopération entre les
pays de l’Union Européenne et de la région Afrique du Nord/Moyen
Orient. L’approvisionnement était possible à partir de l’énergie solaire,
ou à partir du rayonnement dont bénéficiaient les déserts situés sur le
flanc sud de la mer méditerranée.
L’objectif est double selon le concept. D’un coté, l’énergie en
provenance des déserts, qui est renouvelable et propre, complétait
les autres sources d’énergies renouvelables que les pays de l’Union
Européenne mettait en valeur, dans le but de ralentir les émissions de
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Deux évènements majeurs, survenus en 2011, vont attirer davantage
l’attention sur le projet Desertec et susciter un plus grand intérêt de la
part des pouvoirs publics et des opinions en Europe et dans la région
Afrique du Nord/Moyen Orient, l’accident des centrales nucléaires de
Fukushima au Japon et le mouvement de recul vis à vis du nucléaire en
Europe. L’accident nucléaire de Fukushima au Japon, au mois de mars
2011, suite à un tsunami provoqué par un séisme de magnitude 9 sur
l’échelle de Richter a relancé l’intérêt pour les énergies renouvelables
un peu partout dans le monde et notamment en Europe ou des pays
comme l’Allemagne ont déjà programmé l’abandon du nucléaire
comme source d’énergie.
Trois centrales nucléaires ont été endommagées au Japon après
le séisme et le tsunami qui s’en est suivi. L’arrêt du système de
refroidissement a provoqué une catastrophe majeure. Les effets, sur
la population et l’environnement, continuent toujours d’être étudiés.
Ce drame a provoqué un grand choc dans le monde entier. Cinq mois
plus tard, le bilan provisoire était de 15 689 morts et 4 744 disparus.
Apres cette catastrophe, le Japon a décidé de s’orienter vers
un développement plus grand des énergies renouvelables. La
construction de nouvelles centrales a été gelée. En Europe, le débat
sur le nucléaire a été relancé et l’Allemagne a affiché, dès le mois de
mars 2011, sa volonté d’abandonner le nucléaire, à partir de l’année
2022, en procédant à la fermeture des derniers réacteurs en activité.
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La décision de l’Allemagne, considérée en Europe comme le pays
le plus important sur le plan industriel et dont le besoin d’énergie est
aussi important, a renforcé le camp des défenseurs des énergies
renouvelables.
C’est le 30 mai 2011 que l’Allemagne, pays leader en Europe, a
annoncé la fermeture en 2022 de ses derniers réacteurs nucléaires.
« La grande majorité des 17 réacteurs allemands ne sera plus en
service d’ici à la fin 2021 et les derniers fonctionneront jusqu’à fin 2022
au plus tard » avait annoncé le lundi 30 mai 2011, le ministre allemand
de l’Environnement, Norbert Röttgen, qui a qualifié cette décision d’
« irréversible ».
Les sept réacteurs allemands qui ont été éteints en mars à la suite
de l’accident de Fukushima ne seront plus jamais réactivés et en
2022, plus aucun des dix-sept réacteurs allemands ne devraient plus
fonctionner. Ils procurent 22 % de l’électricité. La chancelière allemande,
Angela Merkel, avait déclaré « d’ici 2022 nous allons progressivement
renoncer à l’énergie nucléaire» en indiquant que l’Allemagne entendait
montrer la voie de l’abandon de l’énergie nucléaire au monde entier,
«L’Allemagne abandonne le nucléaire en 2022 et veut faire école».
Dans le même sillage, le gouvernement italien avait décidé le 19 avril
2011 d’abandonner le retour au nucléaire.
Un référendum organisé le 13 juin 2011 a conforté la décision avec
plus de 90 % de voix qui s’opposent à la reprise du nucléaire.
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Phasing out civil nuclear power
Un réservoir d’énergie inépuisable
Les données sur le désert du Sahara Algérien sont impressionnantes.
C’est en 2006, que l’opinion en Algérie découvrait les résultats des
études établies par l’Agence Spatiale Allemande.
Selon les évaluations faites, «le potentiel d’énergies renouvelables
algérien est le plus important dans le Bassin méditerranéen, avec pour
le solaire thermique 169 000 Twh/an, pour le solaire photovoltaïque
13,9 Twh/an et pour l’éolien, 35 Twh/an».
A titre de comparaison, la consommation de l’Algérie était de 25 à
30 Twh/an et l’Europe prévoyait de consommer à fin 2006, près de
300 Twh/an.
L’importance de ce potentiel solaire a été mesurée. Elle équivaut
les 37 000 milliards de mètres cubes de gaz naturel, soit dix fois le
gisement géant de Hassi Rmel (Sud algérien).
A la différence du gaz, cet équivalent en solaire est renouvelable.
Mais, pour être concrétisé, ce projet est conditionné par l’utilisation
de la technologie qui est disponible en Europe et nécessite l’adhésion
des pays de la région Afrique du Nord/Moyen Orient à travers un
partenariat.
An unlimited reservoir of energy
Two major events that occurred in 2011, contributed to
attracting even more interest in the Desertec project, especially
from the public authorities and opinion leaders in Europe and
the North Africa/Middle East region: the accident at the Nuclear
Power station at Fukushima in Japan and the movement against
nuclear power in Europe. The nuclear disaster in Fukushima,
Japan, stimulated public interest in renewable energies all over
the world, especially in Europe, where countries such as Germany
have already planned to phase out nuclear energy.
Three nuclear power stations were damaged in Japan after the
earthquake and the subsequent tsunami. The failure of the cooling
system caused a major disaster. Its effects on the population and
the environment are still being studied.
This dramatic event was a terrible shock to the whole world. Five
months later, the provisional death-toll was 15,689 fatalities and
4,744 people unaccounted for.
After the disaster Japan decided to aim at developing more
renewable energy sources. The construction of new power
stations has been frozen. In Europe, nuclear power is once again
a subject of debate and Germany announced in March 2011
that it would abandon nuclear power by 2022 and proceed to
close down the last reactors that are still in use.
Germany is considered to be Europe’s major industrial player
and therefore has substantial energy requirements; the German
decision has reinforced the ranks of those who defend renewable
energies.
On 30 May 2011 Germany, the leading country in Europe,
announced the closure of its last nuclear reactors in 2022.
« The majority of Germany’s 17 reactors will no longer be in
service by the end of 2021 and the last few will only operate
until 2022 at the latest » announced the German Minister of the
Environment, Norbert Röttgen ; he said that there was «no going
back» on that decision.
The seven German reactors that were closed down in March after
the disaster at Fukushima will never be recommissioned and in
2022 none of the seventeen German reactors will operate any
more. They produce 22% of the country’s electricity. The German
Chancellor, Angela Merkel stated that « by 2022 we are going to
gradually phase out nuclear energy », indicating that Germany
intended to pave the way for the whole world to abandon
nuclear power. «Germany will phase out nuclear energy by 2022
and hopes that other countries will follow suit».
Along the same lines, the Italian government decided on the 19
April 2011, to give up the idea of a return to nuclear power.
A referendum organised on 13 June 2011 supported this decision
with over 90% of the voters against resuming nuclear power.
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Dans un entretien accordé à Europolitique M. Paul van Son,
PDG de Desertec Industrial Initiative a estimé que « Les déserts
d’Afrique du Nord et du Proche-Orient sont intrinsèquement les
réservoirs d’énergie du monde. Si leurs pays parviennent à organiser
l’exploitation d’énergie en partenariat avec le monde industrialisé et
les clients potentiels à long terme, ils auront un avenir extrêmement
brillant». (Europolitique-vendredi 09 décembre 2011)
Dans l’une de ses dernières communications publiée le 19 décembre
2011 intitulée «Feuille de route pour l’énergie à l’horizon 2050», la
Commission Européenne a estimé que «L’UE doit étendre et diversifier
les liens entre le réseau européen et les pays voisins, en particulier
l’Afrique du Nord afin d’exploiter au mieux le potentiel du Sahara en
matière d’énergie solaire».
Dans la même feuille de route, «L’UE s’est fixé comme objectif de
réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95 % par rapport
aux niveaux de 1990 d’ici à 2050 dans le cadre des réductions à
réaliser collectivement par les pays développés». Cette déclaration
constitue un grand soutien au projet Desertec.
The data on the Algerian Sahara desert are impressive. In 2006,
public opinion in Algeria discovered the results of the studies set
out by the German Space Agency.
According to the assessments made «the potential renewable
energy reservoir in Algeria is the largest in the Mediterranean
basin with 169,000 Twh/year for solar electricity, 13.9 Twh/year for
solar photovoltaics and 35 Twh/year for wind power».
For the purposes of comparison, Algeria’s consumption was between
25 and 30 Twh/year and Europe planned to use almost 300 Twh/
year at the end of 2006.
The extent of this potential source of solar power has been measured
; it is equivalent to 37,000 billion cubic metres of natural gas, that
is to say ten times the giant reservoir at Hassi Rmel (in the south of
Algeria). On the contrary to gas, its solar equivalent is renewable.
However, if this project is to become real, it will be reliant on the
technology available in Europe and the buy-in of the countries of
the North Africa/middle East Region via a partnership.
In an interview he gave to Europolitics, Mr. Paul van Son, CEO of
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Desertec Industrial Initiative Europe said that «The deserts of North
Africa and the Middle East are intrinsically the energy reservoirs of
the world. If those countries are capable of organising a means
of using that energy in partnership with the industrial countries and
potential long-term customers, they will have a very bright future
before them» (Europolitics – Friday 9 December 2011)
In one of its latest papers published on 19 December 2011,
headed «Energy Roadmap 2050», the European Commission said
that «The EU must extend and multiply the linkage between the
European network and neighbouring countries, especially those in
North Africa, to put the Sahara’s potential solar energy resources
to the best possible use ».
In that same roadmap, «The EU has set a goal to reduce
greenhouse gas emissions by 80 to 95% by 2050 in relation to
the levels in 1990, within the scope of the reductions that the
developed countries must achieve collectively ». This statement is
very supportive to the Desertec project.
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Le soutien de l’Union Européenne
Pour renforcer le projet dans le volet du transport de l’énergie
électrique, Desertec a signé le 24 novembre un accord avec Medgrid,
une autre initiative industrielle crée en France pour supporter le Plan
Solaire Méditerranéen de l’Union pour la Méditerranée.
Le principe de Medgrid est complémentaire avec Desertec puisque
qu’il se fixe comme objectif «un projet de transport à courant continu
sur longue distance reliant des centrales solaires ou éoliennes de
production d’électricité, envisagées dans le PSM, aux lieux de
consommation des deux cotés de la Méditerranée».
Concernant la coopération avec les sociétés des pays du sud de la
méditerranée et après des contacts qui ont duré environ deux ans,
Desertec et Sonelgaz, la société publique algérienne de l’électricité et
du gaz ont signé le 09 décembre 2011, un accord de partenariat qui
va organiser leur coopération y compris dans le domaine industriel.
Sonelgaz gère, pour le compte de l’Etat algérien, le programme
national des énergies renouvelables qui prévoit la production d’ici
2030 de 22 000 MW d’électricité à partir des énergies renouvelables,
avec essentiellement du solaire. La quantité destinée à l’exportation
serait de 10 000 MW et c’est l’Europe qui serait le marché naturel.
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DII a également conclu des partenariats au Maroc avec l’agence
marocaine de l’énergie solaire (MASEN), et en Tunisie avec Les
Energies Renouvelables, filiale de la compagnie nationale de l’électricité
et du gaz.
C’est le Maroc qui a bénéficié du premier projet de référence. Un
accord a été signé au mois de juin 2011 entre la Moroccan Agency
for Solar Energy (Masen) et le consortium industriel Dii.
Selon Masen « L’objectif de cette coopération est de développer un
projet solaire à grande échelle au Maroc, qui, entre autres, démontrera
la faisabilité de l’exportation d’électricité d’origine solaire en Europe.
Masen agira en tant que développeur de projet et supervisera le
processus complet au Maroc, notamment la spécification du projet
et l’identification des implantations. Dii aura un rôle de facilitateur, et
apportera son expertise en développant un dossier commercial viable
pour le projet solaire à l’étude».
Avec la Tunisie, Dii s’est entendu avec la société «STEG Energies
renouvelables» pour entamer la coopération par une étude de faisabilité
pour de grands projets sur l’énergie solaire et éolienne en Tunisie.
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Support from the European
Union
To reinforce the project in terms of transporting
the electricity generated, Desertec signed an
agreement with Medgrid, another industrial
initiative created in France to support the
Mediterranean’s Union’s Solar Plan on 24
November.
Medgrid is based on a principle that is
complementary to Desertec, since the goal it
has set for itself is «a project to transmit highvoltage continuous current over long distances
connecting up solar or wind power plants
envisaged in the MSP to load centres on either
rim of the Mediterranean ».
In terms of cooperation with companies south
of the Mediterranean, after talks that lasted
around two years, Desertec and Sonelgaz, the
Algerian public electricity and gas provider,
signed a partnership agreement to organise their
cooperation, including the industrial aspects on
9 December 2011.
Sonelgaz manages the Algerian government’s
national renewable energy programme, planning
to produce 22,000 MW of electricity, essentially
from solar renewable energy sources, by 2030.
Around 10,000 MW of this amount could be
exported and Europe would be its natural
market of destination.
DII has also signed partnerships with the
Moroccan Agency for Solar Energy (MASEN)
and with Renewable Energies, a subsidiary of
the national gas and electricity company in
Tunisia.
Morocco has secured the first reference project
via an agreement signed in June 2011 between
the Moroccan Agency for Solar Energy (MASEN)
and Dii, an industrial consortium.
According to MASEN «the goal of this
cooperation is to develop a large-scale
solar project in Morocco and, amongst other
endpoints, demonstrate the feasibility of
exporting electricity generated by solar power
to Europe. MASEN will act as the developer in
this project and supervise the whole process
in Morocco, working in particular on the
specification, identifying suitable sites and
contributing its expertise by developing a
viable commercial policy for the solar project
in the study ».
In Tunisia, Dii has come to an agreement
with «STEG Renewable Energies» to start up
cooperation with a feasibility study for major
solar and wind energy projects in Tunisia.
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Le concept Desertec
Il faut distinguer entre le concept Desertec et l’initiative industrielle.
Selon ses fondateurs, la Fondation DESERTEC est le promoteur
mondial du concept Desertec. Ce concept prévoit un
approvisionnement énergétique durable de toutes les régions du
monde grâce à l’exploitation du potentiel énergétique des déserts.
Pour sa part, Dii est une initiative industrielle dont l’objectif est la
mise en œuvre à travers un travail de facilitation de ce concept
dans la région Europe/Moyen-Orient et Afrique du Nord. La
mise en oeuvre de cet objectif consiste à créer les conditions
favorables à l’exploitation de l’énergie solaire et éolienne dans les
déserts.
Cette source d’énergie durable peut devenir un substitut aux
énergies fossiles et nucléaire, et être d’un grand apport au
développement local.
The Desertec concept
A distinction must be made between Desertec’s concept and the
industrial initiative.
In the words of its founders, the Desertec Foundation is the
world promoter of the Desertec concept. This concept plans
a sustainable energy supply for all the regions of the world
using the potential energy available in the deserts. Dii, on the
other hand, is an industrial initiative and its goal is to act as a
facilitator to implement this concept in the Europe/Middle East/
North Africa region. The implementation of this goal consists in
creating the right conditions to produce solar and wind energy
in the deserts. In the future, this source of sustainable energy
could be a substitute for fossil and nuclear fuel and make a
major contribution to local development.
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Le consortium Dii
The Dii consortium
Dii est un consortium international qui a été lancé sous le nom
de « Desertec Industrial Initiative » en juillet 2009. Il a été crée à
Munich, au mois d’octobre 2009, en tant que GmbH (SARL) régie
par le droit allemand. Ses fondateurs étaient douze sociétés et la
Fondation DESERTEC.
Dii est le facilitateur du concept Desertec en Europe, au MoyenOrient et en Afrique du Nord.
Il a des bureaux à Rabat au Maroc et à Tunis en Tunisie. Selon ses
fondateurs, Dii comprend plus de 55 entreprises et institutions,
dont la fondation DESERTEC et les instituts de recherche
Fraunhofer et Max-Planck.
Dii is an international consortium that was launched under the
name « Desertec Industrial Initiative » in July 2009. It was created
in Munich in October 2009 as GmbH in German law (equivalent
of the SARL in France). It was founded by twelve companies and
the DESERTEC Foundation.
Dii acts as the facilitator for the Desertec concept in Europe, in
the Middle East and in North Africa.
It has offices in Rabat in Morocco and in Tunis in Tunisia.
According to its founders Dii now includes over 55 companies
and institutions, including the DESERTEC foundation and the
Fraunhofer and Max-Planck research institutes.
Partenariat stratégique avec l’Algérie
Après plusieurs contacts, Dii a signé au mois de décembre 2011 avec le Groupe public
algérien de l’électricité et du gaz Sonelgaz au siège de la Commission Européenne à
Bruxelles un accord de coopération en présence du Commissaire européen chargé de
l’Energie, M. Günter Oettinger, et du ministre de l’énergie et des mines, M.Youcef Yousfi.
Considéré comme stratégique, ce partenariat vise le renforcement des échanges
d’expertise technique, l’examen des voies et moyens pour l’accès aux marchés
extérieurs et la promotion commune du développement des énergies renouvelables en
Algérie et à l’international.
Les deux parties ont décidé d’encourager, par leurs activités, les coopérations
industrielles en matière de R&D dans les domaines de la fabrication, de l’installation et
de l’exploitation des énergies renouvelables.
Strategic partnership with Algeria
After negotiations with various contacts, Dii signed a partnership agreement with
the Algerian national electricity and gas group Sonelgaz in December 2011 at
the European Commission’s headquarters in Brussels ; the European Commissioner
in charge of Energy, Mr. Günter Oettinger, and the Minister of Energy and Mining,
Mr.Youcef Yousfi, were present.
This partnership is considered to be a strategic one and reinforces the exchange
of technical expertise, examining ways and means of gaining access to external
markets and promoting the development of renewable energies in Algeria and
elsewhere in the world together.
Both parties have decided to use their activity to encourage industrial cooperation
in R & D in the areas of manufacturing, setting up and operating renewable energies.
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Une étude de faisabilité pour la Tunisie
A feasibility study for Tunisia
La coopération entre Dii et la Tunisie a débuté par un accord sur
une étude de faisabilité se rapportant à de grands projets sur
l’énergie solaire et éolienne dans ce pays d’Afrique du Nord.
L’accord a été signé avec le fournisseur d’énergie «STEG
Energies Renouvelables», une filiale de la société publique STEG
(Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz).
Selon la STEG, l’accord prévoit la conduite d’une étude de
préfaisabilité d’un projet pilote d’une puissance pouvant atteindre
les 500 MW (répartis comme suit : 250 MW solaire concentré,
125MW photovoltaïque et 125 MW Eolien. L’électricité est
destinée au marché tunisien avec une option d’export vers
l’Europe.
Dii and Tunisia started up their cooperation with an agreement
to carry out a feasibility study on some major solar and wind
energy projects in this North African country.
The agreement was signed with «STEG Renewable Energies», a
subsidiary of the public company STEG (the Tunisian national
Gas and Electricity Provider
According to STEG, the agreement plans to carry out a
prefeasibility study for a pilot project to produce as much
as 500 MW of electricity (divided up as follows: 250 MW in
concentrated solar power (CSP), 125 MW in solar photovoltaics
(PV) and 125 MW of wind power. The electricity will be produced
for the Tunisian market with an option to export to Europe.
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L’apport du Sahara à l’Europe
The Saharan contribution to Europe
Selon «la Feuille de route pour l’énergie à l’horizon 2050 de la
Commission Européenne, la part des énergies renouvelables va
augmenter considérablement dans tous les scénarios et atteindra au
mois 55 % de la consommation énergétique finale brute en 2050. La
progression sera de 45 points en pourcentage par rapport au niveau
actuel de 10 %.
Concernant la consommation de l’électricité, la part des sources
d’énergie renouvelables atteindra 64 % dans le scénario de «haute
efficacité énergétique» et 97 % dans le scénario «part élevée de
sources d’énergie renouvelables». Dans ses prévisions, l’UE va
étendre et diversifier les liens entre le réseau européen et les pays
voisins, en particulier l’Afrique du Nord afin d’exploiter au mieux le
potentiel du Sahara en matière d’énergie solaire.
According to «Energy Roadmap 2050, published by the European
Commission, the share of renewable energy will increase substantially
in all the scenarios studied and should reach at least 55% of the
gross energy consumption in 2050. The progression amounts to 45%
in relation to the current level, which is 10%.
With respect to electricity consumption, the share of renewable
energies should reach 64% for the « high energy efficiency » scenario
and 97% for the « high share of renewable energy sources » scenario.
The EU will have to extend and diversify its connections between the
European network and the neighbouring countries, in particular in
North Africa, if it is to put the Sahara’s potential to good use.
Le premier projet pilote au Maroc
The first pilot project in Morocco
En raison du réseau qui le relie à l’Espagne, vu la courte distance
qui sépare les deux pays, une dizaine de kilomètres, le Maroc a été
choisi pour le premier projet pilote de Desertec.
L’Agence marocaine de l’énergie solaire, MASEN a lancé un appel
d’offres international en 2011 pour un projet de centrale solaire
thermique à concentration. Des entreprises actionnaires de Dii ont
été présélectionnées pour la centrale solaire projetée à Ouarzazate.
La coopération, dans le cadre du projet Desertec, pourrait être
concrétisée avec des centrales solaires thermiques à concentration
et photovoltaïques.
L’Agence marocaine de l’énergie solaire, MASEN, a été créée par le
gouvernement marocain pour réaliser un programme solaire de 2 000
MW d’ici 2020.n
Because of the network that connects it up to Spain and the
short distance that separates the two countries, no more than
ten kilometres, Morocco has been selected for Desertec’s first
pilot project. The Moroccan Agency for Solar Energy, MASEN,
launched an international call for tender in 2011 on a project
for a concentration solar power plant (CSP). Companies that are
Dii shareholders have been preselected for the solar power plant
project at Ouarzazate. Within the scope of the Desertec project,
cooperation could be envisaged on a solar concentration and a
solar photovoltaics power plant. The Moroccan Agency for Solar
Energy, MASEN, was created by the Moroccan government to
implement a 2,000 MW solar programme by 2020.n
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| Avril - Juin 2012 |
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