Contre la féminisation de la pauvreté - Ile-de
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Contre la féminisation de la pauvreté - Ile-de
SEPT 11 Parution irrégulière Surface approx. (cm²) : 835 N° de page : 91-93 28 RUE DU SENTIER 75002 PARIS - 01 44 88 28 90 Page 1/3 Contre la féminisation de la pauvreté Afin d'aider les femmes en difficulté. Tissons la solidarité et Joséphine pour la beauté des femmes travaillent à leur rendre confiance en elles, en mobilisant des outils comme la mode et la coiffure. C ondamner les femmes au chômage et à la précarité nuit à l'ensemble du système économique, car on se prive de leurs compétences et on fragilise le lien social », rappelle Caroline Portes, directrice de Tissons la solidarité. Créé en 2004 par le Secours catholique, ce réseau regroupe 70 chantiers ou entreprises d'insertion m réserves aux femmes. Dans ces structures, des personnes éloignées de l'emploi trient des habits et des tissus usagés, les remettent en état, puis les revendent en boutique, ou bien proposent des services de blanchisserie et de retouche. Soutenu par des fonds publics et des structures telles que la fondation Macif, le réseau a créé en mai 2010 une marque, Tissons la solidarité, afin de valoriser les lignes de vêtements qu'il recycle. Les salariées en insertion conçoivent et réalisent les modèles, qui sont ensuite commercialisés dans cinq points de vente en France |2!. Des conseils haute couture Environ 2 DOO personnes orientées par le service public de l'emploi (missions locales, PLIE [plans locaux pour l'insertion et l'emploi], Pôle emploi...) sont chaque année accueillies au sein de ses structures. Comme l'explique Caroline Portes, « les femmes travaillent massivement dans des emplois de services et dans la grande distribution, où les postes sont souvent précaires ». Et si le réseau s'est spécialisé dans la mode, c'est pour permettre aux femmes d'utiliser leurs compétences et leurs connaissances durant leurs contrats d'insertion. Le réseau, précise Caroline Portes, « a investi le secteur de la mode dans une optique nouvelle, puisque nous sommes dans une logique de transformation de vêtements », plus écologique. Quant à la griffe Tissons la solidarité, des professionnels de la haute couture ont apporté aux salariées leur savoir et leurs conseils sur le style, l'évolution de la mode et le travail du tissu. « Le but est défaire participer toutes les femmes au projet créatif tout en les formant à la retouche, à la vente et au marketing », indique la directrice du réseau. A l'issue de leur passage dans ces chantiers et entreprises d'insertion, les salariées deviennent des « vendeuses retoucheuses ». Certes, comme pour beaucoup de chantiers d'insertion, environ un tiers des salariées trouvent un poste à la fin de leur contrat (une moyenne qui varie selon le degré d'éloignement de l'emploi que ces femmes ont connu). Mais surtout, pour chacune d'entre elles, le passage par Tissons la solidarité leur permet de se reconstruire et de retrouver des habitudes de travail. ACTIVE 5449229200504/XGZ/OTO/2 3/12 ID Les ateliers et chantiers dinsertion (AGI) proposent a des personnes tres éloignées de l'emploi une premiere étape de reinsertion par le travail De leur côte, les entreprises d'insertion (El) s'inscrivent dans des marches concurrentiels, tout en employant des personnes en difficulté auxquelles elles assurent un accompagnement social A la difference des AGI, les El sont spécialisées dans un secteur professionnel particulier et leurs salariés sont en principe engagés dans l'une des dernieres etapes d'un parcours d'insertion, qu'ils soient passés par d'autres structures ou non (2) A Arras (association Vestali), Montluçon (boutique Pénélope), Bourg-en-Bresse (boutiques de l'association Tremplin OI), SamtBneuc (La Boîte à fringues) et Mâcon (Fnp'Pont) Eléments de recherche : GARANCES : fonds territorial d'aide aux chômeurs de France Active en région Ile-de-France (93), toutes citations SEPT 11 Parution irrégulière Surface approx. (cm²) : 835 N° de page : 91-93 28 RUE DU SENTIER 75002 PARIS - 01 44 88 28 90 Page 2/3 un salon à la Goutte-d'Or L'association Joséphine pour la beauté des femmes a de son côte ete créée en 2006 afin de coiffer et maquiller des demandeuses d'emploi en situation très précaire avant des entretiens d'embauché Sa fondatrice, Lucia Iraci, qui a notamment ete coiffeuse professionnelle pour de grands photographes, a commencé par proposer des soins dans une association de quartier à Chanteloup les Vignes, dans les Yvelines Puis son premier « salon de coiffure social » a ouvert ses portes A CÔTÉ DES COUPES ET SHAMPOOINGS, en mars 2011 dans le quartier de la Goutte-d'Or LE SALON DE COIFFURE OFFRE du 18e arrondissement parisien Aujourd'hui, UN SOUTIEN SANITAIRE ET SOCIAL bon nombre de clientes en situation d'exclusion DANS UN ENVIRONNEMENT SÉCURISANT viennent aussi simplement pour se faire chouchouter et retrouver confiance en elles Informées par le bouche à oreille ou orientées par des associations partenaires (Asmae-Association Soeur Emmanuelle, le Comité contre l'esclavage moderne, Solidarités nouvelles face au chômage, etc ), ce sont des femmes parfois sans logement, souvent au chômage depuis de longues annees Depuis son ouverture, Josephine a accueilli environ 500 personnes grâce à ses quatre salaries et une cinquan lame de bénévoles (maquilleur, conseiller en image, etc ) Créer sa propre entreprise quand on est au chômage « je me suis tout ae suite faite a l'idée d'acheter le salon Quand on veut quelque chose, il faut y croire » Adélaïde Senga Pema est sa propre patronne depuis six mois Passionnée de coiffure africaine, cette comptable de 30 ans installée a Drancy (Seine Saint Denis) tente l'aventure d'un salon qui coiffe les cheveux aussi bien européens qu'africains La jeune femme elève seule ses deux enfants de 6 et 3 ans, ce qui n'a pas ete la seule contrainte pour la creation de son entreprise Titulaire d'un CAP coiffure obtenu par correspondance lors d'une période de chômage, il lui manquait le brevet pro fessionnel pour ouvrir son propre salon Elle l'obtient en un an Lachat du fonds de commerce nécessite 40 DOO euros dont elle n'a pas le premier sou , elle décroche un prêt bancaire de 30 000 euros Garances-Seine Saint Denis active, membre du reseau France active, a apporté un element cle de son montage financier une garantie bancaire a hauteur de 70 % du montant du prêt, grâce au Fonds de garantie pour la création, la reprise et le devc loppement d'entreprises a l'initiative des femmes (FGIF) Ce fonds d'Etat gere par France active a bénéficie a 1 386 femmes en 2010, qui ont emprunte 36,3 millions d'euros Adélaïde a bénéficie du FGIF suite a une analyse financiere maîs aussi humaine ACTIVE 5449229200504/XGZ/OTO/2 4/12 de son projet par l'association de finance solidaire Le soutien de la personne qui lui cédait le fonds de commerce pour transmettre sa clientele, l'énergie et la volonté déployées par Adélaïde ont compensé l'absence de fonds propres Rassurée par Garances, la banque a suivi d'autant que l'association a octroyé un prêt à taux zero de 10 000 euros afin de boucler le budget En France, seulement 29 % des créateurs d'entre prise sont des femmes Elles attendent généralement plus longtemps que les hommes avant de se lancer et affichent un niveau de diplôme plus eleve La frilosité des banques a l'égard des créatrices expli querait en partie cet etat de fait Et pourtant le taux de survie des entreprises créées avec l'appui du FGIF s'élève a 80 % après cinq ans, contre 52 % sur l'ensemble des créations d'entreprise Selon les statistiques 2010 du FGIF, 54 % des créatrices n'avaient pas de diplôme superieur au bac, 42 % avaient moins de 35 ans, et les trois quart n'avaient pas d'emploi au moment de la creation Philippe Chibam-Jacquot Contact Garances 2 rue Nadot 93500 Pantin tel 01 48 96 13 13 site www garances org courriel garances@garances org Eléments de recherche : GARANCES : fonds territorial d'aide aux chômeurs de France Active en région Ile-de-France (93), toutes citations SEPT 11 Parution irrégulière Surface approx. (cm²) : 835 N° de page : 91-93 28 RUE DU SENTIER 75002 PARIS - 01 44 88 28 90 Page 3/3 La création de l'association n'a pourtant pas été facile : «J'ai demande des subventions, on m'a dit que l'idée était très belle et on m'a souhaité bon courage ! » Pugnace, Lucia Iraci est parvenue à lever des fonds auprès de la mairie de Paris et de structures comme la fondation Macif ou la fondation du magazine Elle. Emprunter des vêtements pour un entretien A côté des coupes et shampooings proposés pour 3 euros « symboliques » - afin de leur laisser « la fierté de payer », explique Lucia Iraci -, le salon offre un soutien sanitaire et social dans un environnement sécurisant. Selon Roura Keita, assistante sociale, « chaque pièce a une couleur, une histoire... » Ainsi, dans le dressing, sont entreposés des vêtements de marque que les clientes peuvent emprunter lorsqu'elles ont un entretien d'embauché. A côté, une petite salle de soins a été aménagée. Gynécologues, thérapeutes ou psychologues y partagent l'espace à tour de rôle. Les femmes ont également accès à différents ateliers : alphabétisation, cuisine, formation aux métiers de l'esthétique... Lucia insiste sur le fait qu'il n'y a que peu d'hommes dans l'équipe : « Les femmes dont on s'occupe sont souvent seules avec un ou plusieurs enfants, battues, victimes de violences, voire d'esclavagisme moderne. Il est donc très délicat qu'un homme les manipule. » Elles viennent en général une fois par semaine au salon, où elles sont épaulées dans leur recherche d'emploi par l'assistante sociale de l'association. Un suivi est assuré, et lorsqu'elles décrochent un contrat, cet encadrement est d'autant plus important pour qu'elles gardent confiance en elles et ne perdent pas leur emploi. Après s'être posées dans le salon, et une fois recoiffées, écoutées, entendues, « les femmes repartent souvent bouleversées », confient les coiffeuses, qui ajoutent que les gamins du quartier sont ravis : « Ils voient des belles femmes toute la journée ! » Roura commente avec un sourire : « On est dans la provocation, c'est pour ça qu'on existe. » Le projet prévoit d'essaimer dans toute la France afin d'aider un plus grand nombre de femmes. • Défilé du réseau Tissons la solidarité en 2011 Le reseau a cree en 2010 sa propre marque eponyme afin de valoriser les lignes de vêtements conçues et réalisées par ses salariées en insertion Clémentine Méténier et Naïri Nahapétlan Contacts • Tissons la solidarité, secours catholique, 106 rue du Bac, 75007 Paris, tél 01 45 49 73 98, site wwwtissonslasolidanteorg • Joséphine pour la beauté des femmes, 28 rue de la Charbonnière, 75018 Paris, tel 01 42 59 43 36, site wwwjosephinebeaute fr ACTIVE 5449229200504/XGZ/OTO/2 5/12 Eléments de recherche : GARANCES : fonds territorial d'aide aux chômeurs de France Active en région Ile-de-France (93), toutes citations