Voir l`article de presse : Didier Claes, Modern Tribal
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Visite privée Visite privée Didier claes Posée sur le terrain boisé de Genval, à cinq minutes de Tervuren en belgique, la maison de Didier Claes est le reflet d’un savant métissage entre modernisme scandinave et art africain. standing in the leafy grounds of Genval, five minutes from Tervuren in belgium, the house of Didier Claes reflects a shrewd blending of Scandinavian modernism and African art. modern tribal © Private collection, courtezy of Simon Ray Photos : Mario Palmieri Texte : Armelle Malvoisin Didier Claes sur la terrasse de sa maison de Genval, en octobre 2012. 2 3 Visite privée Visite privée F rom his first steps in the African art trade some twenty years ago to his current status as internationally celebrated art dealer, Didier Claes has traveled a long but not always easy road. His attendance at the Biennale des Antiquaires in September 2012 was a crowning moment in his career, after a remarkable performance the previous year at the BRAFA (Brussels Antiques & Fine Arts Fair), where he displayed a large Bakongo nail fetish, the only object right in the middle of his booth of 100 sq. m, very quickly snapped up by a Belgian collector. In 2007, he settled in Genval, on the outskirts of Brussels, with his wife and two daughters. In green surroundings, the modernist house, built on stilts in the 1940’s and which he fell in love with on the spot, reminds him of Africa. As if to hone the comparison, he commissioned work which fitted the whole upper floor with picture windows and a run-around terrace, making it as open and as close as possible to nature. And to “always feel inside the way he feels outside.” « xx xx xxxxx xx xxxxx xxx xxxxxx’xx xxxxxxxx xxxxx xx xxxxxx xx xxx xxxxxx xxxx xxxx. » Travel as a legacy The son of a Zairian mother and Belgian father, posted at the museum of Kinshasa and also supplying objects for Europe, Didier Claes in his childhood was carted around from one country to the next in pace with political conflicts and newly blended families. Finally settling in Brussels in 1991, he gave studying a miss and got a job, selling to dealers objects brought back from Africa. He very soon embarked upon a number of trips to his homeland to unearth other works, encountering all the pitfalls a person of mixed race was likely to meet. In 1993, he brought back a large Songye statue, which he sold to the art dealer Pierre Dartevelle.Finding a source of supply with European collectors – often former expatriates – he then continued to supply the Belgian professional market, which did not take too kindly to this talented young man spreading his wings in their patch. Didier Claes was in the way, especially with his smooth good looks and polished appearance that ran counter to the hackneyed rugged adventurer image that was expected in his line of business. In 1995, he was refused attendance at BRUNEAF (the Brussels Non European Art Fair), a red-letter event for tribal art. “Have you ever seen a black dealer there?!” retorted one organizer. Driven by “a furious desire to exist”, Didier Claes left to seek his business freedom in the United States, where he pulled off a string of successes from one fair to the next, supported by a number of collectors. He returned to Brussels in 2000 in a glare of glory, and the doors were open to BRUNEAF and also BRAFA, Belgium’s largest fair for antique dealers, where this year he was named vicepresident. But there was still prejudice. At the beginning, he was mistaken on his booth for a maintenance officer. To one person who asked him to change his light bulbs, he replied with a touch of humor saying “I’ll do it but it will cost you!” Masque bamiléké, Cameroun. Derrière, statuette de chien à tête d’homme, Guinée-Bissau. au soutien de quelques collectionneurs. C’est auréolé de gloire qu’il revient à Bruxelles en 2000. Les portes de la BRUNEAF lui sont désormais ouvertes, ainsi que celles de la BRAFA, la plus grande foire des antiquaires de Belgique dont il est devenu cette année le vice-président. Mais les préjugés persistent. Sur son stand, on le prend au début pour un agent de maintenance. À une personne qui lui demande de changer des ampoules, il répond non sans humour : « Je veux bien, mais cela va vous coûter cher ! » Double culture Entre deux canapés de Poul Kjærholm, un grand fétiche à clous bakongo (République démocratique du Congo) provenant de l’ancienne collection James Hooper (1897-1971). D epuis ses premiers pas dans le commerce de l’art africain, il y a vingt ans, à son statut actuel de marchand de renommée internationale, que de chemin parcouru par Didier Claes, non sans embûches. Sa participation à la Biennale des Antiquaires en septembre 2012 a couronné sa carrière, après un coup d’éclat l’année précédente à la BRAFA (Brussels Antiques & Fine Arts Fair) où il présentait un important fétiche à clous bakongo, seul objet dressé au centre de son stand de 100 mètres carrés, très vite emporté par un collectionneur belge. En 2007, il s’est installé à Genval, dans les environs de Bruxelles, avec son épouse et ses deux filles. Entourée de verdure, la maison moderniste construite sur pilotis dans les années 1940 pour laquelle il a eu un coup de foudre lui rappelle l’Afrique. Pour parfaire cette évocation, il a entrepris des travaux, dotant tout l’étage de baies vitrées et d’une terrasse en continu pour une ouverture maximale sur la nature, afin de toujours « se sentir à l’intérieur comme s’il était à l’extérieur ». Didier Claes déménage durant toute son enfance d’un pays à l’autre au gré des conflits politiques et des recompositions familiales. Fixé définitivement à Bruxelles en 1991, il renonce aux études pour se lancer dans la vie active, revendant à des marchands des objets rapportés d’Afrique. Assez rapidement, il entreprend quelques voyages sur le continent noir pour chiner d’autres œuvres, avec les difficultés que peut rencontrer un métis sur place. En 1993, il ramène une importante statue songyé qu’il cède à l’antiquaire Pierre Dartevelle. Se fournissant par la suite chez des collectionneurs européens – souvent d’anciens expatriés –, il continue d’approvisionner le marché professionnel belge qui ne souhaite pas tellement que ce jeune homme talentueux vole de ses propres ailes. Didier Claes dérange d’autant plus avec son physique avantageux et son apparence soignée en opposition au look négligé – dans le genre un peu éculé du baroudeur – qui est de mise dans cette spécialité. En 1995, on lui refuse sa participation à la BRUNEAF (Brussels Non European Art Fair), la foire d’arts premiers de référence. « Tu as déjà vu un marchand noir là-bas ?! » lui rétorque un organisateur. Porté par « une furieuse envie d’exister », Didier Claes va chercher sa liberté commerciale aux États-Unis où il enchaîne avec succès foires et salons, grâce Le voyage en héritage Né d’une mère zaïroise et d’un père belge en poste au musée de Kinshasa, également fournisseur en objets pour le commerce européen, 4 C’est dans l’épure du mobilier danois de Poul Kjærholm, mariant le cuir à l’acier brossé – le chaud et le froid comme synthèse de sa double culture d’homme du Nord aux racines noires –, que Didier Claes a trouvé l’équilibre. Dans l’entrée, il marque une préférence pour les créations postmodernes du designer belge Jules Wabbes. Mais pour l’intimité de la chambre, il joue un rapprochement africain grâce aux meubles de Brazzaville créés par Charlotte Perriand. Dans le salon, une sculpturale suspension Artichaut de Poul Henningsen vient éclairer de sa douce lumière deux photos de Malick Sidibé évoquant une Afrique heureuse « où les gens s’amusaient, loin des vicissitudes d’aujourd’hui causées par les guerres et le sida ». L’art tribal africain – un masque bamiléké du Cameroun, une figure d’ancêtre baoulé de Côte d’Ivoire, un fétiche à clous bakongo et un chien sculpté à tête d’homme de Guinée-Bissau – affiche une présence mesurée dans un espace également rythmé par un dessin de Jean Dubuffet, un tableau de l’Espagnol Antonio Saura, deux sculptures de Lucio Fontana et un buste féminin khmer au sensuel modelé. Deux consoles murales du Japonais George Nakashima participent de cette subtile harmonie des volumes. L’évocation de l’Afrique se prolonge dans la cuisine avec un tirage Kodak Aerochrome de Richard Mosse figurant un paysage congolais à la végétation teintée rose framboise. Didier Claes a encore quelques aspirations professionnelles, comme celle de « monter une grande exposition d’art tribal en Afrique ». Et repensant avec regret à ce couple de collectionneurs africains aperçu déambulant dans les allées de la Biennale pendant la journée VIP, sans même marquer un arrêt sur son stand, il confie : « Je rêve de rencontrer des collectionneurs africains s’intéressant enfin à l’art africain. » La conquête de l’Afrique, après celle de la Belgique. Dual culture At home, Didier Claes seems to have found a balance through the Danish furniture design of Poul Kjærholm, a combination of leather and brushed steel, combining warmth and cold as if synthesizing a dual culture, a man of the north with black roots. In the hallway, there is a marked preference for the post-modern creations of Belgian designer Jules Wabbes. But in the privacy of the bedroom, there is more of an African feel with the Brazzaville elements designed by Charlotte Perriand. In the lounge, an “Artichoke” suspended sculpture by Poul Henningsen casts a soft light on two photographs by Malick Sidibé advocating a happy Africa, “where people had fun, far from the modern-day vicissitudes caused by wars and AIDS”. African tribal art – a Bamileke mask from the Cameroon, a Baoulé ancestral figure from the Ivory Coast, a Bakongo nail fetish and a dog carved with a man’s head from Guinea Bissau – is present in measured proportion in space also decorated with a drawing by Jean Dubuffet, a painting by the Spanish artist Antonio Saura, two sculptures by Lucio Fontana and a sensually shaped Khmer female bust. Two mural consoles by the Japanese designer George Nakashima add to this subtle harmony of volumes. The presence of Africa extends into the kitchen, with a “Kodak Aerochrome” print by Richard Moose, portraying a Congolese landscape of vegetation tinted with raspberry pink. Didier Claes still harbors a number of professional ambitions, like “putting together a major exhibition of tribal art in Africa”. And as he ruefully recalls the couple of African collectors strolling through the aisles of the Biennale during the VIP day without even stopping at his booth, he confides: “I dream of meeting African collectors who finally take an interest in African art.” After taking Belgium, he’ll take Africa. Galerie Didier Claes, rue Van-Moer 7, 1000 Bruxelles, tél. +32 2 414 19 29 www.didierclaes.com La galerie Didier Claes expose à la BRAFA (Brussels Antiques & Fine Arts Fair) une sélection d’art africain dont cinq pièces exceptionnelles provenant d’une collection française : un reliquaire kota, une statue fang, un masque punu, un bouclier songyé et une figure d’ancêtre royale bamiléké. BRAFA 2013, du 19 au 27 janvier 2013, Bruxelles. www.brafa.be Galerie Didier Claes, rue Van Moer 7, 1000 Bruxelles, tel. +32 2 414 19 29 www.didierclaes.com Didier Claes will show at BRAFA (Brussels Antiques & Fine Arts Fair) a selection of African art, including five rare pieces from a French collection. BRAFA 2013, from 19th until 27th January 2013, Brussels. www.brafa.be 5