les gaulois des pays de garonne: dossier de presse

Transcription

les gaulois des pays de garonne: dossier de presse
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Exposition temporaire
Gaulois des pays de Garonne – IIe-Ier siècle avant J.-C.
Agen, Eglise des Jacobins
2 avril - 19 septembre 2005
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Sommaire du dossier de presse
L’exposition
p. 2
De la recherche à l'exposition
Les pays de Garonne : un vaste territoire
Les exploitations agricoles
Les puits du Toulousain et de l'Ermitage à Agen : un même rituel
La tombe à char de Boé, une tombe unique pour la région du Sud-Ouest
La bataille d'Uxellodunum : la fin de l'indépendance gauloise
Publication
p. 10
Activités autour de l'exposition
p. 11
Organisation de l'exposition
p. 13
Informations pratiques
p. 14
p. 2
p. 3
p. 4
p. 5
p. 7
p .9
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Communiqué
Que savons-nous aujourd'hui de ces Gaulois rassemblés ou non sur des oppida, lieux de hauteur
enclos par des remparts, comme à l'Ermitage d'Agen ? Que savons-nous de ceux qui, plus isolés
dans leurs fermes où ils forgeaient leurs propres outils, cultivaient cette terre généreuse ? Que
signifient tous ces puits de l'Ermitage d'Agen, du quartier Saint-Roch de Toulouse, de VieilleToulouse, remplis d'un riche matériel métallique d'importation et de céramiques gauloises, dans
lesquels étaient soigneusement déposées des amphores ? Dans quels buts les a-t-on creusés ?
Pour quoi ? Pour qui ? Que savons-nous des rituels funéraires de ces peuples ? Où sont passés
leurs défunts ? Qui était ce personnage enterré à Boé (Lot-et-Garonne) avec un char et des
offrandes d'une grande richesse révélant son rang social ? Un prince ? Un chef ? Un allié de
Jules César ? Intervint-il auprès des troupes romaines lors du siège d’Uxellodunum ? César a
décrit cet oppidum comme un haut lieu de la résistance des Cadurques. Qu’en connaît-on
aujourd’hui ?
Autant de questions que soulève l'exposition centrée sur l'histoire de ces peuples des deux
derniers siècles avant notre ère.
Organisée en collaboration avec le Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse,
l’exposition « Gaulois des pays de Garonne » s’est appuyée sur les récentes découvertes
concernant les populations celtes des IIe et Ier siècles avant J.-C.
Englobant le Toulousain, l’Agenais et le Quercy, les fouilles archéologiques ont permis de lever
une part du voile sur les traditions et les modes de vie de ces Gaulois des pays de Garonne qui
nous semblaient, voilà peu encore, méconnus !
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D
e la recherche à l'exposition
Parce que les documents écrits de l’Antiquité relatifs aux Gaulois ne sont l’œuvre que de
Grecs ou de Latins, il fallait compter sur l’archéologie pour nous en donner une idée plus
proche de la réalité. Toutes les recherches entreprises ces dernières années dans l’espace
situé sur la rive droite de la Garonne, englobant le Toulousain, l'Agenais et le Quercy,
permettent enfin de lever une part du voile sur les traditions et le mode de vie de ceux qui
nous semblaient, voilà encore peu, méconnus : les Gaulois des pays de Garonne.
Depuis les années quatre-vingt, les grands travaux d’aménagement et d’urbanisme
entrepris dans le Sud-Ouest ont permis à l’archéologie préventive de réaliser des fouilles
dont les résultats favorisent aujourd’hui une meilleure connaissance des civilisations qui
ont occupé ce vaste territoire à l’époque de l’âge du Fer (800 av. J.-C. au changement
d’ère). Au résultat de ces fouilles préventives, il faut ajouter ceux des fouilles dites
programmées (recherches systématiques s'intégrant dans un programme national et sur des
terrains non menacés par des travaux d'aménagement), telles les fouilles menées sur
l'oppidum de l'Ermitage à Agen dans les années 1990.
Cependant, la chronologie de l’exposition ne concerne que la fin du deuxième âge du Fer,
soit les IIe et Ie siècles avant J.-C, deux siècles qui furent marqués par le passage de la
protohistoire à l’histoire et par la romanisation de la Gaule celtique conquise par Jules
César .
Qui étaient ces Gaulois des IIe et Ier siècles avant J.-C. installés au nord de la
Garonne ? Comment vivaient-ils ?
Des traces des fermes - la ferme Raspide à Blagnac (Haute-Garonne) ou celle d'Al
Claus à Varen (Tarn-et-Garonne) - enfin révélées ; une tombe monumentale
découverte à Boé (Lot-et-Garonne) contenant un char et un important mobilier
funéraire qui ne peuvent avoir appartenu qu’à un chef des Nitiobroges ; de
nombreux et spectaculaires puits fouillés sur les sites d'habitats gaulois à VieilleToulouse, Toulouse et Agen, renfermant un matériel exceptionnel qui apporte un
éclairage totalement nouveau sur les pratiques religieuses ou rituelles des Gaulois
du Sud-Ouest de la France … Autant de vestiges d'objets et matériaux d'un
quotidien devenu moins opaque, couvrant les deux siècles qui précèdent notre ère.
Enfin en 51 avant J.-C., le site d'Uxellodunum, (Le Puy d'Issolud sur la commune de
Vayrac dans le Lot) fut le théâtre d'un dernier affrontement entre quelques 5.000
guerriers gaulois et 30.000 soldats romains. De nombreuses pièces d'armement nous
aident à reconstituer l’assaut final. La bataille d'Uxellodunum signe le glas de
l’indépendance celte dans notre région et marque définitivement la conquête de la
Gaule par César.
Grâce au travail de fourmi, accompli ces dernières années par les archéologues et les
chercheurs de Midi-Pyrénées et d'Aquitaine, le Musée d’Agen (dans les murs de l’Eglise des
Jacobins), à la suite et grâce à la collaboration et la participation du Musée SaintRaymond, musée des Antiques de Toulouse, peut ainsi restituer une part non négligeable
de la passionnante histoire de la société gauloise dans le Sud–Ouest.
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L
es pays de Garonne : un vaste territoire
Provenant du monde celtique, les Gaulois sont établis, au moins depuis le IIIe siècle avant
J.-C., dans le Sud-Ouest, vaste territoire de 86 000 km²: Volques Tectosages dans le
Toulousain, Nitiobroges dans l’Agenais, Rutènes dans le Tarn et l’Aveyron, Cadurques dans
le Lot, Pétrocores des marges du Périgord et Bituriges Vivisques autour de Bordeaux.
L’introduction de l’exposition précise le cadre géographique, historique et économique de
ces régions.
Selon les « Anciens », le territoire européen est perçu comme une vaste langue de terre,
s’étendant d’est en ouest, et traversée du nord au sud par les fleuves, qui servent d’axe de
communication, comme celui de l’Aude/Garonne, reliant la Méditerranée à l’Atlantique.
Dans cette vision, les Cévennes se trouvaient perpendiculaires aux Pyrénées, orientées,
elles, nord-sud.
L'Europe selon Strabon,
Géographie, Livre I, éd.
Budé, 1966
Afin de sécuriser et de renforcer leurs échanges dans cet espace, les Romains annexent les
territoires gaulois, entre la péninsule Ibérique et le nord de l’Italie, créant ainsi, en 120
avant J.-C., la première province de Gaule : la Transalpine. Narbonne en devient la
capitale (en 27-25 avant J.-C.) et les Romains lui donnent le nom de Narbonnaise.
Toutes indépendantes jusqu’en 120 avant J.-C., les peuplades gauloises se trouvent alors
divisées : les Volques Tectosages et une partie des Rutènes, inclus dans la Transalpine,
vivent sous domination romaine, tandis que les Nitiobroges, les Cadurques et les Pétrocores
demeurent indépendants. En 51 avant J.-C., le siège d'Uxellodunum, dernier épisode de la
guerre des Gaules, met fin à cette situation, et place l’ensemble des Gaulois sous la
suprématie romaine.
Malgré cette romanisation, les Gaulois
conservent leurs coutumes et leurs rituels, comme en témoignent les
découvertes d’énigmatiques puits à Agen ou Toulouse. Loin des lieux communs
des manuels scolaires du siècle dernier, les Gaulois étaient organisés en société
et commerçaient depuis longtemps avec le monde méditerranéen. L’importance
de ces échanges a pérennisé l’utilisation de l’axe Aude/Garonne, devenu au
début de l’Empire romain : la voie d’Aquitaine.
Portrait de J. César. Denier
frappé à Rome en 43 avant
J.-C. Musée Saint Raymond, musée des
Antiques, Toulouse
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L
es exploitations agricoles
Ce n’est qu’au milieu des années quatre-vingt, que les archéologues d’Aquitaine et de MidiPyrénées s’intéressent aux sites ruraux du Sud-Ouest. Ils commencent alors leurs
premières recherches et font de nouvelles découvertes : l’habitat isolé était jusqu’alors
inconnu dans ces régions. Vingt ans plus tard, ils livrent des données inédites sur les
exploitations agricoles, notamment celles de Raspide à Blagnac (Haute-Garonne) et d’Al
Claus à Varen (Tarn-et-Garonne). Ces données sont, pour la première fois, révélées dans
l’exposition.
L’implantation des exploitations agricoles est déterminée par la qualité des sols et
par la présence de ressources naturelles : eau, bois, argile, pierre. Bâties en
torchis et en bois, ces fermes se composent d’une unité centrale et de bâtiments
annexes. Elles sont délimitées par un fossé large et profond, empêchant toute
intrusion, et qui a généralement restitué de nombreux vestiges matériels. Les
fermiers gaulois cultivent les céréales, et fabriquent des outils en fer : des foyers
extérieurs et des scories trouvées dans les fossés l’attestent.
¨ Une maquette présente l'état archéologique de la ferme
de Raspide découverte près de Blagnac, lors des fouilles
réalisées avant l'implantation du site d'Aéroconstellation.
Une seconde maquette propose une restitution du
bâtiment.
Maquette de la ferme de Raspide,
Musée Saint -Raymond, musée des
Antiques, Toulouse
Les fouilles du site d'Al Claus à Varen ont également révélé une ferme isolée dont les caractéristiques
sont les mêmes (bâti de bois et torchis, enclos fossoyé) L’intérieur du bâtiment d’habitation de la
ferme d’Al Claus est évoqué par la présence de pièces de vaisselle et d’une plaque foyère en argile
qui permet d'imaginer le quotidien d'une famille gauloise.
Enfin, éléments de parure et céramiques d’importation témoignent d’une société hiérarchisée
relativement aisée, commerçant avec le monde méditerranéen.
Fibules, perle de verre, fragments de bracelets
provenant de la ferme d’Al Claus à Varen. Service
régional de l’archéologie, DRAC Midi-Pyrénées
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L
es puits du Toulousain et de L’Ermitage à Agen :
un même rituel
Les Celtes ont laissé peu de témoignages de leur vie quotidienne et de leur organisation
sociale. La découverte de deux puits sur le vaste "oppidum" de l’Ermitage d'Agen et celle
des puits de Toulouse, apporte un éclairage totalement nouveau sur les pratiques
religieuses ou cultuelles des Gaulois du Sud-Ouest de la France.
Ces fouilles ont mis en évidence non seulement un rituel particulier, mais dévoilent un peu
plus l’importance de la moyenne vallée de la Garonne dans les relations entre les mondes
celtique et aquitain et le domaine méditerranéen avant la conquête de César.
Vers la fin du deuxième âge du Fer (de 450 avant J.-C. à notre ère), les populations
gauloises sont essentiellement installées sur les sites les plus hauts, comme à VieilleToulouse ou à Toulouse-Estarac pour les Volques Tectosages. Les Nitiobroges sont établis
sur l’oppidum de l’Ermitage d’Agen, vaste plateau fortifié d’une soixantaine d’hectares en
hauteur. Sur ces sites, les archéologues ont mis au jour des zones d’habitat, des zones
artisanales et des puits rituels.
L'oppidum de l’Ermitage d’Agen a fait
l’objet de fouilles programmées de 1990
à 1995, sous la direction de Richard
Boudet. Elles ont donné lieu à des
découvertes
spectaculaires
parmi
lesquelles deux puits, associés à un
probable sanctuaire, qui ont livré du
mobilier
exceptionnellement
bien
conservé - vaisselle en céramique
gauloise,
vaisselle
métallique
d’importation méditerranéenne, pièces
d’armement (casques), seaux en bois à
cerclage de bronze doré, cruches en
bronze - déposé de manière organisée
dans ces puits comblés d’amphores
provenant d’Italie.
Fouille du puits 41 de l'Ermitage, Agen.
La fouille de soixante-six puits sur quatre cents
repérés à Vieille-Toulouse et l’étude des deux puits
de l’Ermitage d’Agen, indiquent qu’ils étaient l’objet
de pratiques rituelles similaires chez les Volques
Tectosages et chez les Nitiobroges. Ces dépôts
d’objets entiers, ébréchés ou détruits volontairement
sont agencés et étagés de façon répétitive et sont
organisés selon des dispositions particulières et
récurrentes dont la signification demeure inconnue.
Les récipients pour le vin, accompagnés d’armes ou
de casques, reflètent le statut aristocratique du
défunt.
Seau du puits XXVI de Vieille- Toulouse
Musée Saint-Raymond, musée des
Antiques, Toulouse
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Pour favoriser la compréhension de l’organisation des puits n°16 de Vieille-Toulouse et
n°41 de l’Ermitage, une maquette et une restitution présentent leurs différentes couches
de dépôt.
Elles permettent également de confronter ces ensembles d’une remarquable qualité.
La comparaison des objets toulousains et agenais devrait
permettre d’avancer sur des questions que nous nous posons
tous : quelle est la signification du mobilier que l’on trouve dans
ces puits ? Et que nous apprend-il de ceux qui l’ont placé là ?
Pourquoi et pour qui ces puits ?
La fonction des puits, assurément associée à des pratiques
rituelles, suscite encore diverses interprétations : puits
funéraires ? Puits à offrandes ? Espaces de communication
entre le monde des morts et celui des vivants ? Ou simples
puits à eau ? Le mystère reste entier pour le moment.
Cruche en bronze du puits de l'Ermitage, Agen.
Dépôt inférieur du puits de l'Ermitage, Agen
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L
a tombe à char de Boé : une tombe unique pour la région du
grand Sud-Ouest
Datée du dernier quart du Ier siècle av. J.-C., une fastueuse tombe a été découverte à Boé, au
sud-est d’Agen. Il s’agit d’une grande chambre funéraire contenant de nombreux
trésors dont un char de parade à quatre roues, finement décoré de fer et de bronze.
La tombe à char de Boé, située à 5 km de l'oppidum de l'Ermitage d'Agen, est une
découverte capitale. La fosse dans laquelle ont été découverts des restes de planches est
une immense chambre funéraire de 70 m2, datée du dernier quart du Ier siècle avant J.-C.1.
Des destructions modernes et un probable pillage antique avaient malheureusement
fortement dégradé le mobilier.
Un mobilier riche et abondant se trouvait dans la tombe. Un
équipement de guerrier, comprenant un casque conique à ornements
d'émail, les fragments d'un bouclier rond et d'une cotte de mailles,
attestent du très haut rang du défunt.
Casque en fer et bronze de la tombe
de Boé, Musée d'Agen
Les offrandes consistaient en une accumulation d'amphores à vin
originaires d'Italie - près d'une soixantaine - et en vaisselle de table
et de cuisine. Les amphores transportant le vin acheté en Italie
témoignent du dynamisme des échanges commerciaux à grande
distance tout au long du Ier siècle avant J.-C.
Outre une trentaine de céramiques italiques et une pièce ibérique, on
dénombre une grande corne à boire, deux landiers (chenets) massifs à
tête animale pesant environ 100 kg chacun, (ce sont les plus lourds
objets de fer du monde celtique) et un trépied pour la suspension
d'un chaudron. Les restes de cinq sangliers témoignent de dépôts alimentaires.
Chenets de la tombe de Boé,
Musée d'Agen
Les ustensiles du festin communautaire et l'équipement militaire associés au char sont une
preuve du rang social élevé du défunt.
Loin des scènes de joyeuse ripaille popularisées par les auteurs anciens ou plus récemment
par les manuels scolaires ou la bande dessinée, la pratique du banquet, réservé aux
privilégiés permettait aux chefs gaulois d'asseoir leur autorité et leur suprématie
La tombe contenait en outre une caisse ou un coffre à bandages en fer et une grande cuve
en bois à arceaux en fer. La corne à boire témoigne de l’existence de relations avec la
zone de contacts germano-celtiques. Les fragments d’une paire de strigiles, un probable
candélabre et des jetons fournissent les preuves d’une romanisation très forte du défunt.
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Cette chambre a été découverte durant l’hiver 1959 par Alexandre Jerebzoff. La fouille fut reprise par Richard
Boudet en 1990 et l'ensemble étudié par Martin Schönfelder du Römisch-Germanisches Zentralmuseum de
Mayence en Allemagne et restauré par ce même musée.
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Cependant, l'élément le plus spectaculaire est un char,
finement décoré d'incrustations de bronze, de fer ajouré
et d'émail rouge. Il s’agit sans aucun doute d’un véhicule
d'apparat, élément fort de prestige et de pouvoir. Les
chars sont souvent utilisés pour le combat par une élite.
Mais ils sont aussi utilisés, dans le monde méditerranéen,
dans un contexte funéraire.
Contre toute attente, il fut possible, malgré les manques
très importants, de se faire une idée générale du char de
Boé. Pourtant, une reconstitution totale du char est
toujours impossible, car des incertitudes subsistent quant
à la longueur et à la largeur de la caisse (le bois a
disparu), ainsi que de la partie arrière. Néanmoins, une
chose est sûre : il s’agit bien d’un char à quatre roues.
Essai de reconstitution de la vue de face
du char de la tombe de Boé. Dessin musée
RGZM de Mayence
Le char de Boé : char de guerre ou char de parade ?
Les tombes à char devenant rares à l’époque de César (80/70-30 av. J.-C), la
tombe de Boé devient ainsi un cas particulier et intéressant. Les tombes de ce
type sont rares dans le Sud-Ouest de la France et encore plus rares sont les
tombes dans le monde celtique ayant autant de richesses.
La tombe de Boé se situe sur une terrasse haute de la Garonne, distante de 4,5
km à vol d'oiseau de l'oppidum de l'Ermitage à Agen. Le défunt pourrait
appartenir à la tribu des Nitiobroges, qui contrôle le commerce entre la
Méditerranée et l’Atlantique, le long de la Garonne. Au regard de son important
mobilier funéraire, cette tombe à char de parade ne peut être que celle d’un
personnage faisant partie de la classe sociale la plus élevée ; peut-être s'agit-il
de la tombe de Teutomatus, roi des Nitiobroges qui, en 52 av. J.-C.,combattit
Jules César à Alésia ?
Le char de parade à quatre roues avait été déposé entier dans la tombe ; mais la pression
de la terre et l’action des charrues avant sa découverte l’ont endommagé. Néanmoins, une
plausible reconstitution est possible grâce à la découverte, en 1888, d’un char similaire
quasiment intact au Danemark .Il existe de nombreuses analogies entre eux.
Restitution du char celtique de Dejbjerg,
(Danemark).
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L
a bataille d’Uxellodunum : la fin de l’indépendance
gauloise
«Il fit couper les mains à tous ceux qui avaient porté les armes et leur laissa la vie sauve pour qu’on
sût comment il punissait les rebelles». Tel fut le traitement infligé par César aux Gaulois vaincus à
l'issue du siège d'Uxellodunum, dernier épisode majeur de La Guerre des Gaules (Livre VIII, 44
rapporté par Hirtius, 51 av. J.-C.).
Malgré la chute d’Alésia et la capture de Vercingétorix en 52 av J.-C, la Gaule n’était pas
réduite à l’impuissance. César eut à combattre plusieurs peuples du nord et du centre de
la Gaule. A la suite de la déroute des Pictons massacrés dans la région de Poitiers, le Sénon
Drappès à la tête d’une troupe de 2000 à 5000 hommes, et le Cadurque Luctérios, rescapé
d’Alésia, décidèrent d’envahir la Provincia ou Narbonnaise (province romaine). Avec deux
légions, le romain Caninius les poursuivit. Sur le point d’être rejoints, les Gaulois se
réfugièrent sur l’oppidum d’Uxellodunum, situé en pays cadurque (l'actuel Quercy).
La localisation de la bataille d’Uxellodunum, dernière
bataille de la guerre des Gaules est depuis le XIXe siècle le
sujet de nombreuses controverses. C’est après plus de dix
ans de recherches que sont aujourd’hui confirmées les
hypothèses de Napoléon III et de Jean-Baptiste Cessac,
véritable inventeur du site d’Uxellodunum. Le mystère est
éclairci : le Puy d'Issolud dans le nord du département du
Lot, est bien le site
Pièces d'armement et objets en fer
d'Uxellodunum
évoqué
découverts sur le sol gaulois lors
par César dans « La
des fouilles actuelles.
Guerre des Gaules ».
C'est donc à Uxellodunum, chez les Cadurques, en 51 av. J.C., que la conquête de la Gaule a trouvé son épilogue, après
la défaite de Vercingétorix à Alésia. Cet oppidum, perché à
plus de trois cents mètres au-dessus d’une ample boucle de
la Dordogne, fut le théâtre d'un dernier affrontement entre
quelque 5.000 guerriers gaulois conduits par le Sénon Drappès et le Cadurque Luctérios,
rescapés d’Alésia, et 30.000 soldats romains. Après un long siège, César fit creuser des
galeries qui lui permirent de détourner les eaux de la source où s'approvisionnaient les
assiégés. Après avoir capturé les deux chefs gaulois, les Romains privèrent d’eau
l’oppidum, obligeant ses occupants à se rendre, mettant ainsi un point final à la Guerre des
Gaules.
Une maquette illustre la tour construite par les
Romains pour empêcher le ravitaillement en eau
et les nombreuses pièces d'armement (pointes de
flèches, fers de lance, balles de fronde)
retrouvées en fouilles attestent de la réalité de
cette dure bataille qui marque la fin de la Guerre
des Gaules.
Reconstitution de la bataille d’Uxellodunum dans
l’édition de César par Aldo Manuzio (Franfort, 1575)
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P
ublication
L’exposition est accompagnée d’un livret-guide. Cet ouvrage est le fruit d’une collaboration
active entre archéologues, chercheurs et conservateurs. Illustré de nombreuses
photographies, il offre au grand public l’opportunité de suivre la progression des
connaissances sur les populations celtes établies au nord de la Garonne voilà plus de deux
mille ans.
Prix de vente : 12 €
 Auteurs du livret-guide
y Jean-Charles Arramond, ingénieur à l’Institut national de recherches archéologiques préventives,
chercheur associé à l’UMR 5608, Université de Toulouse II-Le Mirail
y Dany Barraud, conservateur général du Patrimoine, conservateur du Service régional de
l’Archéologie d’Aquitaine
y Daniel Cazes, conservateur en chef du Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse
y Vincent Geneviève, archéologue-numismate à l’Institut national de recherches archéologiques
préventives, chargé des collections numismatiques du Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de
Toulouse
y Jean-Pierre Girault, chercheur associé au Centre d’Anthropologie, UMR 8555, Université de
Toulouse III.
y Lionel Izac-Imbert, conservateur du Patrimoine au Service régional de l’Archéologie de MidiPyrénées
y Lydia Mouysset, assistante de conservation du Patrimoine au Musée Saint-Raymond, musée des
Antiques de Toulouse
y Marie-Dominique Nivière, conservateur du Musée des Beaux-Arts d’Agen
y Christophe Requi, assistant d’étude à l’Institut national de recherches archéologiques préventives,
chercheur associé à l’UMR 5608, Université de Toulouse II
y Martin Schönfelder, chercheur associé à l’UMR 5594/3, Römisch-Germanisches Zentralmuseum de
Mayence
y Evelyne Ugaglia, conservateur au Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse
y Michel Vaginay, conservateur général du Patrimoine, conservateur du Service régional de
l’Archéologie DE Midi-Pyrénées
y Florence Verdin, chargée de recherche au CNRS, Ausonius (Bordeaux)
y Michel Vidal, conservateur en chef du Patrimoine, chargé de mission pour l’archéologie auprès de
la Direction régionale des Affaires culturelles de Midi-Pyrénées.
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A
ctivités autour de l’exposition
Renseignements, réservations et tarifs à l’accueil du Musée (05 53 69 47 23) et de l'église
des Jacobins (05 53 87 88 40)
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Tout public
 Conférences du musée « Echanges de vues »
Au musée, à 14h
y mercredi 9 et mercredi 23 mars : Les arts racontent le monde celtique
par B. Rapin, directeur du théâtre d’Agen et P. Goutenègre, responsable actions culturelles
adultes, Musée d’Agen
y mercredi 6 avril : "Tolosa" au temps des Gaulois : le point des connaissances
par E. Ugaglia, conservateur au Musée Saint-Raymond, musée des antiques de Toulouse
y mercredi 20 avril : Habitat et vie quotidienne au temps des Gaulois
par J.-L. Blanchard, directeur de l’ArchéoSite gaulois de Saint-Julien (31)
 Conférences d’Arimage, les amis du musée d’Agen
Au musée, à 14h30
y samedi 12 février : L’or des Celtes
par L. Tranoy, maître de conférences, Université de La Rochelle
y samedi 12 mars : La Gaule après la conquête romaine
par L. Tranoy, maître de conférences, Université de La Rochelle
y samedi 2 avril : Habitat, rites et échanges au second âge du Fer : l’exemple de
l’oppidum d’Agen par F. Verdin, chercheur au CNRS, Bordeaux
 Ateliers de sculpture
Au musée, à 15h (sur réservation)
y samedi 12 et 19 mars : Serpents, béliers, le bestiaire fantastique des Celtes
par M.-J. Chevallier, sculpteur
y samedi 2, 9 et 16 avril : Cabrés, affrontés, taureaux de l’art celte
par M.-J. Chevallier sculpteur
 Soirée celte
Au musée, à 20h (sur réservation)
y samedi 26 juin : Chants, récits et musique inspirés de l’Antiquité
par l’ensemble Bardos
 Visites de l’été
Aux Jacobins, à 15h
y Tous les dimanches du 3 juillet au 18 septembre : visite commentée de l’exposition
 Journées du Patrimoine
y Entrée libre de l’exposition les samedi 17 et dimanche 18 septembre
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Activités autour de l’exposition (suite)
Scolaires
z Pour les groupes scolaires : parcours accompagnés
Aux Jacobins, sur rendez-vous
y Les lundi, jeudi et vendredi (de 14h à 15h ou de 15h30 à 16h30)
z Pour les enseignants : préparation au parcours autonome
Des dossiers pédagogiques seront remis aux enseignants.
y
y
y
y
Au musée, à 14h
mercredi 9 mars
Vivre sur un oppidum ; Costume et parures celtes
mercredi 16 mars
Les agriculteurs
mercredi 23 mars
Les Dieux, croyances et vie spirituelle
mercredi 30 mars
Echanges avec les Romains, le commerce
Aux Jacobins, à 14h
y mercredi 13 avril
Visite découverte de l’exposition
y mercredi 11 mai
Visite découverte de l’exposition
 Jeu-parcours gratuit pour le jeune public disponible aux Jacobins
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¡ Au Centre culturel d’Agen,
exposition "Alcibiade Didascaux chez les Gaulois"
du 22 avril au 21 mai
Centre culturel, rue Ledru-Rollin, Agen.
Tel 05 53 66 54 92
y Exposition des planches de la bande dessinée de C. Crane et
Clapat "Alcibiade Didascaux chez les Gaulois", éd. Athéna :
l'histoire de l'Antiquité par la bande dessinée.
Entrée libre
Crane et Clapat, auteurs d’Alcibiade Didascaux chez les Gaulois seront présents au 6e Salon
du Livre de Jeunesse se tenant à Agen du 19 au 21 mai 2005.
Durant ces trois jours, des visites des expositions au centre culturel et aux Jacobins sont
prévues pour les scolaires.
G
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aulois des pays de Garonne
du 2 avril au 19 septembre 2005
Agen, église des Jacobins
Cette exposition organisée par le Musée des Beaux-Arts de la Ville d'Agen en
collaboration avec le Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de la Ville de
Toulouse a bénéficié de l’aide :
De la Direction régionale des Affaires culturelles Aquitaine (Ministère de la
Culture et de la communication),
Du Conseil régional Aquitaine,
Du Conseil Général de Lot-et-Garonne.
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Muséographie : Cabinet Architecture Muséographie Scénographie dirigé par Marc Raymond,
Toulouse
Restauration : Matéria Viva, Toulouse
Maquettes de la ferme de Raspide, des puits de Vieille-Toulouse et de l'Ermitage d'Agen :
Denis Delpalillo, Martigues
Deux des maquettes réalisées pour l’exposition ont été financées par l’Association des amis
du Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse (puits XVI de Vieille-Toulouse)
et par le Musée des Beaux-Arts d’Agen (puits de l’Ermitage).
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Commissariat de l’exposition :
Évelyne Ugaglia et Lydia Mouysset, respectivement conservateur et assistante de
conservation du Patrimoine au Musée Saint–Raymond, musée des Antiques de Toulouse
Michel Vidal, conservateur en chef du Patrimoine, chargé de mission archéologique à la
Direction régionale des Affaires culturelles de Midi-Pyrénées
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Prêteurs :
Agen
Boé
Brive-la-Gaillarde
Grenoble
Martel
Mayence
Toulouse
Villefranche-de-Rouergue
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Musée des Beaux-Arts
Jean Amouroux, propriétaire des objets découverts à
l’Ermitage d’Agen lors des fouilles programmées de Richard
Boudet
Mairie de Boé et Service régional de l’archéologie DRAC
Aquitaine (dépôt au musée d'Agen)
Musée d'art et d'histoire Labenche
ARC-Nucléart, centre de traitement des bois gorgés d’eau,
Commissariat à l’énergie atomique.
Mairie de Martel
Römisch-Germanisches Zentralmuseum, Forschungsinstitut
für Vor-Und Frühgeschichte (RGZM )
Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse
Service régional de l’Archéologie DRAC Midi-Pyrénées
Institut national de recherches archéologiques préventives
Musée Urbain-Cabrol de la Société des amis de Villefranche
et du Bas-Rouergue
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Informations pratiques
Exposition
Gaulois des pays de Garonne / IIe - Ier siècle avant J.-C.
Lieu
Adresse
Téléphone
Eglise des Jacobins
Dates
2 avril- 19 septembre 2005
Horaires
ouvert tous les jours de 14 h à 18 h, sauf le mardi.
fermé le 1er mai
Contact
Marie-Dominique Nivière, conservateur du Musée des Beaux-Arts d'Agen
[email protected]
Tel. 05 53 69 47 23
rue Richard-Cœur-de-Lion, 47000 Agen
05 53 88 87 88 40
Musée des Beaux-Arts d’Agen
Adresse
Téléphone
Fax
Email
Site internet
place du Docteur-Esquirol 47916 Agen cedex 9
Localisation
sur l’axe Bordeaux-Toulouse, à 110 Km de Toulouse, et 140 Km de Bordeaux
05 53 69 47 23
05 53 69 47 77
[email protected]
www.ville-agen.fr/musee
Accès
en voiture
en train
en avion
Droits d’entrée
A 62 depuis Toulouse ou Bordeaux et N 21.
TGV direct Paris-Agen (4 heures) et TGV Sud-Ouest : arrêt à Agen
vols quotidiens Paris-Agen (aéroport à 5 mn du centre)
exposition
•
plein tarif [individuel] : 3,70 €
•
tarif réduit [groupe à partir de 10 personnes et Arimage] : 3,10 €
•
gratuit : moins de 18 ans, étudiants de moins de 26 ans, demandeurs
d’emploi, membres ICOM, ICOMOS
•
billet jumelé Musée/Jacobins : 5,30€
Entrée gratuite tous les premiers dimanches du mois

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