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Pratique & Recherche
procure.ch – Revue de l’acheteur 02/2015
«Un grand défi réside
dans la connexion électronique»
Outre la distribution de marques propres, Intersport propose
des partenariats commerciaux aux magasins de sport spécialisés en tant qu’intermédiaire. L’assortiment et les processus
souvent hétérogènes exigent ainsi une grande capacité de
coordination de la part de Stefan Probst et de son équipe.
RA: Tout le monde ou presque
connaît Intersport, mais pas forcément ses activités. Pouvezvous nous la résumer?
S. Probst: Il est vrai que beaucoup
de gens pensent que nous exploitons nos propres magasins de sport.
En réalité, notre cœur de métier re-
Stefan Probst
Responsable Commerce de
gros, membre de la direction d‘Intersport Suisse SA
Intersport
PSC Holding AG
est un concessionnaire et
actionnaire
d’Intersport
International présent en
Suisse avec 222 franchisés
et partenaires d’achat dans
312 points de vente. Les
magasins de sport spécialisés rattachés à Intersport
réalisent un chiffre d’affaires
annuel de près de CHF 436
millions, soit une part de marché de 24% environ.
www.intersport.ch
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pose sur une palette de services
divers (marketing, formation, POS,
etc.) ainsi que sur la distribution: via
sa centrale d’achats, Intersport offre
aux magasins de sport la possibilité
d’acheter des articles de marque par
notre biais à l’aide d’un préfinancement. Ce service est essentiel pour
la majorité de nos partenaires car il
permet d’échelonner les dépenses.
En outre, ils profitent d’une mise en
commun des coûts et de conditions
Organigramme Intersport Suisse SA
intéressantes grâce à des volumes
d’achat plus importants. Ils peuvent
par exemple nous restituer une partie
des invendus en fin de saison. Par
ailleurs, en tant que grossiste, nous
menons une activité de gestion des
stocks avec nos marques propres (à
hauteur de 80%) et des labels concurrents (pour 20%), notamment
dans le domaine des accessoires.
Nos partenaires peuvent ainsi
acheter des marchandises directement auprès de nous en bénéficiant
d’un rapport qualité-prix très compétitif.
Intersport se subdivise entre
Intersport International et des
distributeurs dans les différents
pays. Comment les achats sont-
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ils structurés chez Intersport
Suisse?
Notre secteur opérationnel se compose de quatre product managers
(PM) qui sont responsables des
achats à Ostermundigen: deux se
consacrent au matériel technique,
un autre au textile et le dernier aux
chaussures. Ces PM disposent
d’une grande autonomie en matière d’objectifs. Personnellement,
j’assume le volet stratégique. En tant
que responsable du commerce de
gros, je fais partie de la direction, de
même que la personne qui s’occupe
des partenariats, celle chargée du
domaine locations et un représentant de notre propre chaîne de vente, Sportfabrik, c’est-à-dire du commerce de détail.
Etant donné que les boutiques passent elles-mêmes leurs commandes, nos achats sont relativement
variés en comparaison à un approvisionnement centralisé classique. A
l’avenir, nous allons nous concentrer
davantage sur les marques qui sont
importantes pour nous afin de mieux
fidéliser nos fournisseurs.
Représentée par près de 5500
boutiques dans 44 pays différents, Intersport est la plus
grande marque d’articles de sport
au monde. Quelles sont les conséquences pour les achats?
A l’instar de la coopération avec
les boutiques de sport, la relation
d’Intersport International avec les
distributeurs nationaux se caractérise par sa flexibilité. Les structures
revêtent des formes juridiques variées dans chacun des pays: nous
sommes par exemple une SA, tandis
qu’en Allemagne, Intersport est une
Intersport Suisse SA: 222 magasins de sport spécialisés, 312 points de vente et 24% de
parts de marché
coopérative. C’est pourquoi nous ne
pratiquons pas d’achats centralisés
au sens traditionnel. Les commandes sont parfois regroupées, mais
le traitement des mandats passe par
chaque organisation nationale.
Il arrive que des fabricants vendent leurs produits en direct, sans
intermédiaire. Cela représentet-il un problème pour Intersport?
Certains contournent la distribution
et atteignent les consommateurs via
leurs boutiques dédiées. Mais cela
reste rare en Suisse. Nous sommes
davantage préoccupés par d’autres
facteurs, comme l’augmentation
du commerce en ligne et du nombre d’achats effectués à l’étranger.
Toutefois, des adaptations de prix
ainsi que d’autres mesures nous ont
permis d’améliorer notre compétitivité par rapport aux autres pays.
Quel sujet relatif aux achats vous
tient particulièrement à cœur
chez Intersport Suisse?
L’un des grands défis, non seule-
ment pour Intersport mais pour toute
la branche du sport en Suisse, réside
dans la révolution internet. La branche s’est très bien accommodée de
la situation pendant longtemps, et
personne ne voyait la nécessité de
remettre en question les processus
existants. C’est pourquoi aujourd’hui,
nous appliquons encore les mêmes
schémas qu’auparavant. Par exemple, le potentiel d’optimisation des
coûts qu’offrent les systèmes de
gestion des marchandises demeure
encore sous-exploité. Il manque des
pionniers pour sauter dans le train
du numérique. Dans ce domaine
comme dans celui du commerce
ou de la production, nous avons
encore des progrès à faire. Ainsi,
la crise économique de l’an dernier
est pour moi une opportunité. Dans
l’ensemble, il s’agit d’un thème rabattu, mais dont l’importance s’est considérablement accrue. En ce qui nous
concerne, notre objetif est d’automatiser nos processus d’ici 12 à 18
mois.
Interview: Bianca Sommer
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