les lauréats CQT 2015 - Chambre de Métiers et de l`Artisanat de la

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les lauréats CQT 2015 - Chambre de Métiers et de l`Artisanat de la
LE MONDE
DES
RETROUVEZ DANS CE NUMÉRO TOUTE L'INFORMATION DE VOTRE CMA
rtisans
ÉDITION
Savoie
À L’AFFICHE :
Bimestriel n°107 • juille
juillet-aoûtt 2015 • 1 €
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SOIRÉE DE
L’APPRENTISSAGE
P.9
LA CMA DE LA SAVOIE
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É DITO
ASSURANCES : MIEUX VAUT
PRÉVENIR QUE GUÉRIR
Axé sur l’entreprise, son développement,
sa santé financière et son savoir-faire,
le concours « qualité totale » récompense des
entreprises artisanales dans 4 catégories. P 4
■ ÉVÉNEMENT
4 CMA DE LA SAVOIE lauréats de la 27e
édition du concours « qualité totale »
5 CONCOURS « QUALITÉ TOTALE » :
La vitrine des artisans Savoyards
■ ACTUALITÉS
6 OFFRE DE FORMATION 2015
Vous former, c’est assurer
la croissance de votre entreprise
9 SUCCÈS DE LA SOIRÉE
de l’apprentissage 2015 :
12 LES COLLÉGIENS DÉCOUVRENT
les métiers de l’artisanat
13 LINKY une nouvelle ère industrielle
Certains assureurs savent travailler
main dans la main avec les
entrepreneurs qu’ils représentent et
ont à cœur de défendre leurs intérêts.
L’artisan doit se poser, à juste titre,
beaucoup de questions avant de
souscrire à une police d’assurance.
P. 29
P RATIQUE
Le Phare est
aujourd’hui
considéré
comme la
plus belle
ambiance de
France et l’une
des plus belles
d’Europe ! P 37
S TRATÉGIES
Maroquinière, ébéniste et pâtissiers :
le savoir-faire et le dynamisme de ces artisans
leur ont ouvert les portes du succès à l’étranger.
Quand l’artisanat français transcende les
frontières. P 14
■ STYLE DE VIE
14 CES ARTISANS QUI CONNAISSENT
LE SUCCÈS à l’international
■ ÉCLAIRAGE
16 LE DÉCRET SUR LES ALLERGÈNES
vient de paraître
17 NOUVELLES TECHNOLOGIES DE
L’INFORMATION ET DE LA
COMMUNICATION n’attendez plus !
22 CLASSIC RESTORE SPECIALITIES
(BRÉHAL, MANCHE) un site
d’e-commerce performant
23 NTIC à suivre de près
■ 1 JOUR AVEC…
24 UNE ENTREPRISE DE TRAVAUX
EN HAUTEUR il fait bon travailler
chez Colibri
■ CAS D’ENTREPRISE
26 SARL JAKUBOWSKI une entreprise
citoyenne
■ RÉUSSITE
28 DBH ÉBÉNISTERIE restauration
collective, agencement individualisé
Jacques Berruet
Président de la CMA
de la Savoie
■ JURI-PRATIQUE
34 INSERTION
PROFESSIONNELLE
un nouveau contrat
aidé : le « CIE-Starter »
35 RÉGLEMENTATION travaux
dangereux : des assouplissements
pour les jeunes
■ BANC D’ESSAI
36 PARCE QUE LA VIE D’UNE
ENTREPRISE N’EST PAS UN LONG
FLEUVE TRANQUILLE…
■ FORUM
38 TARIFS DU GAZ les règles changent
■ QUIZ
39 ASSURANCES testez votre niveau !
■ MÉTÉO
40 BRÈVES et tableau de bord
R EGARDS
■ PRESTIGE
42 TAILLEUR DE CRISTAL la machineoutil n’a pas évolué, ce qui évolue
c’est la pensée de l’artisan…
■ INITIATIVES
44 WORLDSKILLS COMPETITION
que sont-ils devenus ?
45 MAAF ASSURANCES : PRIX GOÛT
ET SANTÉ APPRENTIS 2015 de plus
en plus pro !
■ OPINION
46 LOUIS SCHWEITZER président
du réseau Initiative France
Cette année d exception, nous donne
l’opportunité de promouvoir, tout en les
représentant fidèlement, les entreprises
artisanales de la Savoie au cœur
d’événements divers, auprès des
différents partenaires et pour des publics
venant de tous horizons.
Aux traditionnels événements des Foires
et Salons, s’ajouteront donc en particulier
en 2015 ceux que la chambre de métiers
et de l’artisanat vous propose chaque
année et qui mettent en lumière les
talents, la volonté et l’esprit
d’entreprendre des dirigeants du secteur
de l’artisanat que vous êtes.
Avec la Semaine Nationale de l’Artisanat,
la Soirée de l’Apprentissage, le Concours
Qualité Totale, l’action « Bravo les
Artisans », le Concours Artinov…
nous vous offrons de faire connaître
vos activités, votre savoir-faire, les enjeux
extraordinaires et la place essentielle
que le secteur de l’artisanat occupe
dans l’économie savoyarde et nationale.
Vous êtes en effet les acteurs vitaux
d’un monde en mutation.
Vous vivez votre métier, quand tant
d’autres le subissent.
Dans ce numéro du « Monde des
Artisans en Savoie », nous vous offrons
en page 12, une invitation à la Foire de
Savoie qui aura lieu du 12 au
21 septembre.
La CMA de la Savoie vous accueillera
sur son stand, jouxtant l’Exposition
des Meilleurs Ouvriers de France,
qui fera l’attraction de cette 87e édition.
Bel été à tous.
CMA de la Savoie
7 rue Ronde
73024 Chambéry Cedex
Tél. : 04 79 69 94 00
Ce numéro comprend des pages spécifiques entre les pages 1 à 16 et 33 à 48 pour les abonnés de la Savoie.
Le Monde des artisans n°107 – juillet-août 2015 – Édition de la Savoie – Président du comité de rédaction des pages locales : Jacques Berruet – Avec le concours rédactionnel de la chambre de
métiers et de l’artisanat de Savoie – Éditeur délégué : Stéphane Schmitt – Rédaction : ATC, port. : 06 82 90 82 24, e-mail : [email protected] – Ont collaboré à ce numéro : Barbara
Colas, Sophie de Courtivron, Marjolaine Desmartin, Christelle Fénéon, Isabelle Flayeux, Guillaume Geneste, Mélanie Kochert, François Sabarly, Delphine Payan-Sompayrac – Secrétariat de rédaction :
M. Anthony, J. Clessienne, J. Neisse – Publicité : ATC, 137 quai de Valmy, 75010 Paris – Directeur commercial Mathieu Tournier, Tél. 01 40 05 23 10, fax 01 40 05 23 24, e-mail : [email protected]
– Publicités départementales sud-ouest : Thierry (Tél. 06 22 69 30 22) et Cédric Jonquières (Tél. 06 10 34 81 33), fax 05 61 59 40 07, e-mail : [email protected] – Photographies : Laurent Theeten,
responsable image, © photos pages départementales : cma 73, Hobby One, en couverture : Hobby One – Promotion diffusion : Shirley Elter, Tél. : 03 87 69 18 18. Tarif d’abonnement 1 an. France :
6 euros. Tarif au numéro : 1 euro. À l’étranger : nous consulter – Conception éditoriale et graphique : TEMA|presse, Tél. 03 87 69 18 01 – Fabrication : Pixel image,
I. Marlin, J.-M. Tappert, Tél. 03 87 69 18 18 – Éditeur : ATC, 23 rue Dupont des Loges, 57000 METZ, Tél. 03 87 69 18 18, fax 03 87 69 18 14 – Directeur de la publication :
François Grandidier – N° commission paritaire : 0316 T 86957 – ISSN : 1271-3074 – Dépôt légal : juin 2015 – Impression : Socosprint Imprimeurs, 36 route
d’Archettes – 88000 Épinal.
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
3
vénement
Savoie
Prix Excellence
SEVESSAND
CONSTRUCTION BOIS
Prix Dynamique Commerciale
C MA NATURE
CHAMBRE DE MÉTIERS
ET DE L’ARTISANAT DE LA SAVOIE
e
Prix Ressources
Humaines
MIIG
Maintenance
Industrielle
Prix
Coup
de Coeur
BOULANGERIE
LES CROES
Prix Développement
Durable-Environnement
LES CAVES D’AFFINAGE
DE SAVOIE
Lauréats de la 27 édition
du Concours Qualité Totale
Dynamique
commerciale
Ressources humaines
Excellence
C MA NATURE
Adèle CARRON/
Yann MARIN
Fleuriste
1, Place Charles Dullin
73 170 Yenne
Tél. 04 79 44 48 71
C’est ma nature
SEVESSAND
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Guillaume SEVESSAND
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73720 Queige
Tél. 04 79 39 91 64
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Développement Durable
et Environnement
Les Caves
d’affinage de Savoie
Éric MAINBOURG
Affinage de fromage
Le Bayet
73 730 Rognaix
Tél. 04 79 32 30 59
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4
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
MIIG Maintenance Industrielle
Isabelle GODIER
Maintenance
Industrielle
Le Plan d’En Bas
73220 St-Léger
Tél. 09 82 48 11 94
www.miig.fr
Coup de cœur
www.cma-savoie.fr
Boulangerie Les Croes
Cyril SUET
Boulangerie-Pâtisserie
Route du Grand Mont
73 270 Beaufort
Tél. 04 79 38 68 19
Félicitations aux lauréats 2015 !
Les lauréats du CQT 2015
aux côtés de Jacques Berruet
et de Christelle Favetta Sieyes.
© Hobby One
CONCOURS « QUALITÉ TOTALE » :
La vitrine des artisans Savoyards
Le Concours Qualité Totale est un concours annuel, organisé par la Chambre
de métiers et de l’artisanat de la Savoie, depuis 1988.
Toutes les entreprises, quel que soit leur secteur d’activité, inscrites au Répertoire
des métiers de la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Savoie peuvent concourir.
Axé sur l’entreprise, son développement, sa santé financière et son savoir-faire,
ce concours récompense des entreprises artisanales dans 4 catégories.
Prix « Excellence » :
l’entreprise se distingue
par son niveau
d’excellence dans toutes
les fonctions de
l’entreprise : gestion,
commercial, qualité,
organisation, ressources
humaines…
Prix « Dynamique
Commerciale » :
l’entreprise se démarque
par sa stratégie
commerciale
et ses outils de
communication.
COMMENT
PARTICIPER ?
Le concours est ouvert aux entreprises
artisanales immatriculées au répertoire
des métiers depuis au moins trois ans.
Sur simple demande de votre part, nous vous
accompagnons dans la réalisation du dossier
de candidature pour permettre au jury
d’apprécier la notion de qualité totale
dans l’entreprise.
Deux possibilités pour s’inscrire
à l’édition 2016 :
Une inscription en ligne :
www.cma-savoie.fr
Ou l’envoi du coupon-réponse ci-contre
Prix « Ressources
Humaines » : l’entreprise
se singularise par sa
politique en gestion du
personnel, en matière
d’apprentissage et de
formation.
Prix « Développement
Durable et
Environnement »
l’entreprise a pris
en compte les
problématiques
environnementales
dans son
fonctionnement
quotidien.
Le jury pourra décerner
un Prix « Coup de cœur »
à une entreprise
artisanale n’ayant pu
obtenir un Prix dans
aucune des autres
catégories, mais dont
le dossier aura été
considéré comme
remarquable au regard
d’un critère précis.
À renvoyer à Service
Développement Économique CMA de la Savoie
7 rue Ronde, 73024 Chambéry Cedex
Tél. : 04 79 69 94 20 - [email protected]
Nom : …………………………………… Prénom : ……………………………………………………………
Entreprise : ……………………………………………………………………………………………………………
Activité : …………………………………………………………………………………………………………………
Téléphone : ………………………… Courriel : ……………………………………………………………
❐ Souhaite m'inscrire au Concours Qualité Totale 2016
et recevoir des informations sur ce sujet.
3
CONTACT :
Tarek Bouzidi
Conseiller entreprises CQT
ctualités
Savoie
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2 jours
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22 et 23 septembre
17 et 18 novembre
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Open office traitement de texte
2 jours
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22 et 23 septembre
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Open office tableur
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Excel Initiation
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INTERNET ET MÉDIAS
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1 jour
16 novembre
26 €
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Créez au choix votre blog, votre page
facebook, votre profil viadéo, linkedIn, vos
emailing
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Le monde des artisans ● juillet-août 2015
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en fonction de votre demande. Nos formations ont lieu à la CMA à Chambéry.
Certaines de nos formations peuvent être délocalisées
sur l’Avant-Pays Savoyard, Albertville et Saint-Jean de Maurienne.
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au 04 79 69 94 27 ou par mail à [email protected]
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DURÉE
DATES 2e SEMESTRE 2015
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Comptabilité initiation
2 jours
30 septembre et 5 octobre
52 €
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Comptabilité perfectionnement
2 jours
28 octobre et 4 novembre
52 €
542 €
Calculez votre prix de revient,
prix de vente, tarif horaire
1 jour
7 décembre
26 €
271 €
Organisation administrative :
devis, factures, classement
1 jour
14 septembre
26 €
271 €
Réalisez votre comptabilité sur Cador
2 jours
Nous contacter
52 €
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Gestion initiation
2 jours
12 et 13 octobre
52 €
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Gestion perfectionnement
2 jours
16 et 23 novembre
52 €
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Suivi d’activité : construisez
et utilisez vos tableaux de bord
1 jour
03 novembre
26 €
271 €
1,5 jour
Saint-Jean de Maurienne
octobre 2015
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individuel dans votre entreprise
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DÉVELOPPEMENT COMMERCIAL
DURÉE
DATES 2e SEMESTRE 2015
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déterminez vos objectifs commerciaux
1 jour
7 octobre
26 €
271 €
Prospectez et fidélisez vos clients
pour vendre plus
1 jour
14 octobre
26 €
271 €
Techniques de vente : de la détection des
besoins à la conclusion de la vente
1 jour
21 octobre
26 €
271 €
Remportez appels d’offres et marchés
publics et rédigez votre mémoire commercial
2 jours
09 et 16 octobre
52 €
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Se développer sur le marché suisse
1 jour
24 novembre
26 €
271 €
INTITULÉ DE LA FORMATION
JURIDIQUE ET RÉGLEMENTAIRE
INTITULÉ DE LA FORMATION
DURÉE
DATES 2e SEMESTRE 2015
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Rédigez vos conditions générales de vente et
anticipez les risques de litiges
2 jours
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prévention des risques professionnels
1 jour
St-Jean de Maurienne :
5 octobre
Belmont Tramonet :
12 octobre
Albertville : 2 novembre
Aime : 23 novembre
26 €
271 €
Sécurité alimentaire :
appliquez la règlementation
de l’hygiène alimentaire
2 jours
Chambéry : 7 et 14 septembre
Saint-Jean de Maurienne :
26 octobre et 2 novembre
52 €
460 €
Mise aux normes : rendez
vos locaux accessibles
aux personnes handicapées
1 jour
14 Septembre
26 €
271 €
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
7
ctualités
Savoie
Retrouvez-nous
également sur
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GESTION DES ÉQUIPES / PERSONNEL
INTITULÉ DE LA FORMATION
DURÉE
DATES 2e SEMESTRE 2015
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vos recrutements
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2 jours
7 septembre et 1er décembre
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Motivez, responsabilisez
et fidélisez votre personnel
2 jours
2 et 3 novembre
52 €
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L’entretien professionnel : le préparer, le
réussir et l’utiliser
1 jour
6 octobre
26 €
271 €
Maître d’Apprentissage : développez vos
compétences
2 jours
16 et 23 novembre
52 €
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PACK RH : 1 diagnostic
+ 1 formation collective + suivi individuel
dans votre entreprise
2 jours
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EFFICACITÉ PERSONNELLE
INTITULÉ DE LA FORMATION
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DATES 2e SEMESTRE 2015
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Gérez les conflits
1 jour
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Organisez-vous
pour gagner du temps
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en vous et gérez votre stress.
2 jours
21 et 28 septembre
52 €
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LANGUES ÉTRANGÈRES
INTITULÉ DE LA FORMATION
DURÉE
DATES 2e SEMESTRE 2015
ANGLAIS
ALLEMAND
Français Langues Étrangères : apprentissage
du français
Nombre d’heures à fixer après évaluation
Remise à niveau en français
Autres langues étrangères
(italien, russe…)
* Coût
1. TNS (Travailleur Non Salarié) :
chef d’entreprise non salarié immatriculé au RM, conjoint
collaborateur déclaré non salarié
Coût résiduel après prise en charge par le Conseil de la Formation
2. Autre public :
possibilité de prise en charge totale ou partielle par votre OPCA.
Contactര͗^ĞƌǀŝĐĞ&ŽƌŵĂƚŝŽŶdĠů͘ϬϰരϳϵരϲϵരϵϰരϮϳ
ou [email protected]
8
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
sur devis
HANDBALL
SUCCÈS DE LA SOIRÉE
DE L’APPRENTISSAGE 2015 :
L
a Soirée de l’apprentissage organisée au Phare
à Chambéry, en présence des
6 CFA de Savoie, des jeunes
et leur famille, des maîtres
d’apprentissage, des formateurs, des partenaires de la
CMA et de nombreuses personnalités et invités, a fédéré
les énergies autour du handball et de ses valeurs.
Accueillis par le Chambéry
Savoie Handball, partenaire
de la CMA de la Savoie, les
participants ont pu goûter
avec plaisir, à une Soirée
colorée et sportive.
Les directeurs des 6 CFA
de la Savoie autour
de Jacques Berruet.
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
9
ctualités
CONCOURS
LES MAÎTRES D’APPRENTISSAGE
À L’HONNEUR
L’APCMA et la MNRA ont célébré, le 2 juin à Paris, les lauréats du premier Prix du maître d’apprentissage.
S
ur les 415 000 apprentis qui préparent
en France des diplômes allant du CAP
à Bac + 5, près de la moitié le fait dans
une entreprise artisanale. Détenteurs d’un
de ces diplômes, 85 % seront définitivement employés par l’entreprise formatrice
ou dans une entreprise du même secteur
d’activité. Les apprentis doivent à leur
maître d’apprentissage leur « employabilité ». Le rôle de formateur est intrinsèque à l’artisanat dans lequel on transmet traditionnellement les savoir-faire et
gestes professionnels par l’apprentissage.
Comme le rappelle Alain Griset, président
de l’APCMA, « pour les entreprises artisanales, le recrutement de personnes qualifiées est déterminant. Le rôle des maîtres
d’apprentissage est stratégique ». « Quoi
de plus cohérent que de faire en sorte que
soient reconnus les maîtres d’apprentissage qui s’investissent au quotidien pour
pérenniser et développer le secteur. Car
plus que jamais, l’artisanat et l’apprentissage doivent se concevoir comme une
voie d’excellence et un outil d’assimilation
et d’intégration de nos jeunes », affirme
de son côté Serge Crouin, président de la
MNRA. Le Prix du maître d’apprentissage,
organisé par l’APCMA et la MNRA, a été
lancé au moment où les pouvoirs publics
s’apprêtent à reconnaître officiellement
le rôle de ces formateurs, dont l’exercice
devrait se voir prochainement validé par
la VAE. À la suite de sélections régionales
ayant réuni près de 400 candidatures, le
jury national a remis, le 2 juin dernier,
le premier prix du Concours à Paris.
Les lauréats ont été récompensés selon cinq
catégories pour les démarches exemplaires
mises en œuvre dans l’accueil, la formation
et l’accompagnement des apprentis dans la
construction de leur projet professionnel.
◾ Mobilité internationale : Brice
Connesson, La passion du chocolat (Oise)
◾ Échange et transfert de compétences et
de technologies : Jean-Yves Lambert, Elbi
(Seine-et-Marne)
◾ Valorisation de la mixité : Christophe
Thomas, Boucherie Thomas (Gironde)
◾ Jeune maître d’apprentissage : Olivier
Abenon, Bac SARL (Guadeloupe)
◾ Engagement du maître d’apprentissage : François Heller, François Heller
Mécanicien (Hautes-Alpes)
Rencontre nationale de l’innovation
L’artisanat à la pointe !
Les accompagnateurs des entreprises
artisanales étaient nombreux à venir
témoigner sur leurs expériences respectives. Plusieurs membres des pôles
d’innovation, notamment auteurs
des travaux réalisés dans le cadre
de l’ouvrage collectif « Marchés & innovations 2020 dans l’artisanat et le commerce de proximité », étaient également
conviés aux différentes tables rondes
animées par Alexis Govciyan, directeur
de l’ISM. Il a tout d’abord été question
des marchés porteurs avec le numérique, l’importance de la proximité
aujourd’hui, la silver économie et l’éco-
10
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
© maxsim - Fotolia
Le 1er juin a eu lieu la première Rencontre nationale de l’innovation dans l’artisanat et le commerce de proximité. Organisée
par l’ISM (Institut supérieur des métiers), avec le soutien de la DGE (Direction générale des entreprises), et en partenariat
avec l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat (APCMA) et l’Union Professionnelle Artisanale (UPA),
cette journée avait pour objectif de faire le point sur les marchés porteurs et sur les différents types d’innovation.
responsabilité. Sur ces sujets, artisans,
représentants d’organisations professionnelles et experts de CMA ont présenté leur travail sur le terrain. Concernant
les innovations de procédés, de produits
et de services, les participants ont discuté des Fablabs, de l’impression 3D, du
crowdsourcing et du design. Enfin, la
dernière table-ronde était consacrée à
l’innovation dans le management. De la
mobilité à la coopérative artisanale en
passant par la responsabilité sociétale
de l’entreprise (RSE), les échanges ont
été riches en enseignements.
blog.innovation-artisanat.fr
La Siagi à Bercy
Bâtiment
Plus de mixité
dans le secteur
© Margot Lhermite
U
Carole Delga, secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation
et de l’Économie sociale et solidaire, a introduit l’assemblée générale de la Siagi.
Le 20 mai, Carole Delga, secrétaire d’État
chargée du Commerce, de l’Artisanat, de
la Consommation et de l’Économie
sociale et solidaire, a introduit l’assemblée générale de la Siagi dont les instances étaient réunies à Bercy, au ministère de l’Économie et des Finances. « La
grande force de la Siagi [c’est à la fois] la
qualité de son modèle et sa connaissance approfondie de l’ensemble de l’environnement bancaire et financier des
TPE mais aussi des attentes, des besoins
et des modèles économiques des entreprises qu’elle contribue à soutenir », a
déclaré la secrétaire d’État, saluant l’action de la Siagi.
Administrateurs et sociétaires, acteurs
majeurs du financement et de l’accom-
+
Info
pagnement des entreprises de proximité
(l’APCMA, les chambres de métiers et de
l’artisanat, Bpifrance et les principales
banques françaises...) ayant répondu à
l’invitation du président Bernard Stalter,
l’assemblée générale a délibéré et
approuvé ses résolutions annuelles avec
un quorum proche des 100 %.
La Siagi, c’est :
• 560 M€ de crédits distribués à l’économie de proximité,
• 3 500 entreprises garanties ,
• 250 activités garanties,
• 10 000 projets étudiés en 2014 dont 300
issus des réseaux non bancaires,
• 5 directions de région et 21 antennes
régionales.
n plan pour la mixité dans
le secteur de l’artisanat du
bâtiment a été signé le 2 juin
2015 entre le gouvernement et la
Confédération de l’artisanat et
des petites entreprises du bâtiment
(Capeb). Son objectif : atteindre
la mixité dans un tiers des métiers
d’ici à 2025. Renouvelant celui de
2007, ce plan pour la mixité s’organise autour de quatre objectifs :
◾ une orientation plus ouverte
pour les jeunes filles et les jeunes
garçons, notamment avec l’appui
du nouveau parcours mis en place
au bénéfice des élèves à partir de la
rentrée 2015 ;
◾ un travail sur les stéréotypes liés
à ces métiers ;
◾ la promotion de la mixité et de
l’égalité au sein des entreprises ;
◾ des acteurs publics mobilisés
pour créer un environnement favorable à l’engagement des femmes
dans ces métiers.
www.capeb.fr
Vous êtes invités !
Rendez-vous à Révélations
Né en 2013, le Salon des métiers d’art et de la création
Révélations revient du 9 au 13 septembre pour un nouveau
rendez-vous emblématique. Organisée au Grand Palais à Paris
par Ateliers d’Art de France, la biennale rend hommage à
l’excellence des savoir-faire des métiers d’art au niveau
international. Près de 300 artisans, manufactures d’art,
maisons d’excellence, mais aussi des galeries, institutions,
fondations françaises et étrangères, embrassent tout l’art
de vivre, sous le signe de la création contemporaine et de
l’exception.
500 invitations offertes aux
lecteurs du Monde des artisans
À compter du 1er juillet, 500 invitations électroniques
seront proposées au téléchargement sur le site du Salon :
www.revelations-grand palais.com
Celles-ci donneront droit à l’accès permanent au Salon,
durant les quatre jours de l’édition 2015.
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
11
ctualités
Savoie
Création & conception : www.agence-future.com - Groupe BRAINTIME - Crédit photos : ingimages
E N T R É E G R AT U I T E
D’UNE VALEUR DE 6 € - VALABLE POUR UNE PERSONNE
A ÉCHANGER À LA BILLETTERIE DE LA FOIRE.
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DE FRANCE
DE CHAMBÉRY
DU 12 AU 2 1
SEPT 201 5
PRÉSIDENCE D’HONNEUR DE LA CHAMBRE
DE MÉTIERS ET DE L’ARTISANAT DE LA SAVOIE
UN ÉVÉNEMENT
www.foiredesavoie.com
Les collégiens découvrent les métiers de l’artisanat
Cette action, qui existe depuis l’an 2000,
offre aux collégiens l’occasion de se familiariser avec les métiers de l’artisanat,
en leur faisant découvrir de manière
concrète les entreprises et les métiers
au travers d’un stage en dehors du temps
scolaire.
Cette année, l’opération a remporté un
grand succès puisque ce sont 125 jeunes
(72 filles et 53 garçons) qui ont effectué
un stage dans 112 entreprises différentes,
28 métiers de l’artisanat ont ainsi été
découverts dans les secteurs de
l’alimentation, du bâtiment, du bois,
des métiers de service, des métiers d’art
ou de la mécanique. Les 6 collèges
partenaires pour 2015 : Jean Mermoz
de Barby, Henry Bordeaux de Cognin, le
Collège de Bissy, Charles Dullin à Yenne,
Jean-Jacques Perret à Aix-les-Bains et Jean
12
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
Rostand de Moutiers. Mardi 26 mai,
la Chambre de métiers et de l’artisanat
de la Savoie a accueilli dans ses locaux
pour la cérémonie de clôture de l’action,
les jeunes, leurs parents, les entreprises,
les représentants des collèges
(principaux et professeurs), les
partenaires et les institutionnels.
Tous les collégiens ayant participé à l’action ont reçu un diplôme et ceux qui ont
rendu un projet, ont été récompensés.
3
CONTACT :
CAD – Danièle TOURNOUR :
tél. 04 79 69 94 15
[email protected]
LINKY
Une nouvelle ère industrielle
Le 9 juillet 2013, à l’occasion de la présentation du plan « Investir
pour la France », le premier ministre Jean-Marc Ayrault a cité Linky
parmi les grands chantiers d’avenir et a confirmé le déploiement
du compteur communicant, avec une première tranche de 3 millions
de compteurs d’ici fin 2016 à poser et le remplacement de 35 millions
de compteurs à terme.
Le compteur nouvelle génération accompagne la transition énergétique et modernise le réseau au bénéfice de l’ensemble
des consommateurs. Il présente de nombreux avantages pour les clients et leur
permettra notamment une gestion plus
simple, plus précise et plus efficace de
leur consommation électrique.
Grâce à Linky, la plupart des interventions
peuvent être réalisées dans un délai plus
rapide (moins de 24 heures), sans rendezvous, et donc sans déranger le consommateur. Il permet un suivi des consommations d’énergie via un portail internet,
afin de mieux les maîtriser. Il développe
aussi les possibilités de pilotage des équipements du logement (en plus de celui
du ballon d’eau chaude qui existe déjà),
en fonction de signaux tarifaires.
Enfin il permet aux clients d’être facturés
par leur fournisseur sur la base d’une
consommation réelle et non plus sur des
estimations (le consommateur est facturé sur ce qu’il consomme et non plus
selon ses consommations précédentes).
Les premiers compteurs seront
posés fin 2015 sur le département de l’Isère, et à partir de mi
2017 en Savoie, sur des zones
restant à définir.
Avec 35 millions de compteurs électriques à remplacer par des compteurs
communicants et à entretenir, le projet
d’ERDF est aujourd’hui l’un des plus
importants au monde dans ce domaine.
De plus avec l’avènement des énergies
renouvelables, les modes de production
de l’électricité sont de plus en plus diversifiés, générant des changements structurels dans l’offre et la demande énergé-
ERDF – Électricité Réseau Distribution France, est une entreprise
de service public, gestionnaire du réseau de distribution d'électricité.
Elle développe, exploite, modernise le réseau électrique et gère les
données associées. Elle réalise les raccordements, le dépannage 24h/24,
le relevé des compteurs et toutes les interventions techniques.
Elle est indépendante des fournisseurs d'énergie qui sont chargés
de la vente et de la gestion du contrat de fourniture d'électricité.
tiques. Pour relever ce défi majeur, une
nouvelle ère s’ouvre, celle des réseaux
intelligents et du compteur communicant Linky.
Étape fondamentale des « smart grids »,
les réseaux intelligents, ce nouveau
compteur système de comptage communicant permet non seulement de respecter la directive européenne de 2009, mais
également d’adapter le réseau de distribution aux évolutions souhaitées dans
le cadre d’une transition énergétique
maîtrisée (énergies renouvelables,
véhicules électriques, stockage).
3
CONTACT
ERDF en Savoie- Dominique Mutter
06 11 14 36 79 - [email protected]
Pour en savoir plus, retrouvez la rubrique dédiée au
compteur communicant sur www.erdfdistribution.fr
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
13
Maroquinière, ébéniste et pâtissiers : le savoir-faire et
le dynamisme de ces artisans leur ont ouvert les portes
du succès à l’étranger. Quand l’artisanat français
transcende les frontières.
STYLE
de vie
Ces artisans qui connaissent
le succès à l’international
À
10 ans, Béatrice Amblard
était convaincue qu’un
jour, elle irait aux ÉtatsUnis. Et l’avenir lui a
donné raison. Si, de Longwy à San
Francisco, la route fut longue, elle a
mené l’artisane jusqu’à l’épanouissement. Titulaire d’un CAP de sellier maroquinier, Béatrice Amblard
intègre Hermès à 17 ans. À 21 ans,
après être partie en vacances aux
États-Unis, elle quitte son travail et
s’installe à Los Angeles. Rapidement,
l’artisane est recontactée par Hermès
pour intégrer une nouvelle boutique
à San Francisco. « Après dix ans làbas, j’ai eu envie d’évoluer. Il existait une demande pour la maroquinerie sur-mesure. » En 1998, Béatrice
Amblard se lance dans la réalisation
d’objets en cuir : sacs à main, portefeuilles, meubles… « Tout est fait
main, personnalisable. Je m’appuie
sur les valeurs inculquées en France
pour créer des produits de luxe inédits. » En 2010, elle ouvre son atelier show room, April in Paris. Ses
produits séduisent aux États-Unis et
à l’étranger (Australie, Angleterre,
Suède…). La maroquinière a plus
de 1 600 clients. Un succès qu’elle
explique par le « retour en grâce »
de l’artisanat et l’envie de se démarquer. « Les gens veulent quelque
chose qui corresponde à leur personnalité, analyse-t-elle. L’artisanat
© DR
Jean-Paul
Viollet,
ébéniste
à Brooklyn
(New-York)
« l’énergie est
stimulante
pour qui veut
y travailler ».
14
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
satisfait ce besoin. San Francisco
par exemple a beaucoup évolué au
niveau artisanal : une organisation
se développe pour faciliter les petits
business. L’industrie de masse ne
séduit plus. On en revient aux produits artisanaux, avec du caractère ! »
■ L’école du travail
artisanal du cuir
Béatrice Amblard se revendique
volontiers « vieux jeu ». « Je suis
intègre dans mon travail. Il est bien
fait et les gens ont confiance. Je ne
fonctionne d’ailleurs qu’au boucheà-oreille. » Pendant longtemps, la
maroquinière a tout fait elle-même.
Jusqu’à l’ouverture il y a trois ans
de son école, Amblard Leather
Atelier, qui l’a amenée à recruter
plusieurs personnes. « J’enseigne le
métier du cuir artisanal : réalisation
d’un modèle, couture à la main… »
Que ce soit en programme standard
(douze mois) ou accéléré (6 mois),
50 élèves se pressent chaque semaine
aux leçons de Béatrice Amblard qui a
également transmis son savoir-faire
à sa fille Amélie, 23 ans, devenue sa
collaboratrice. Dans sa success story
américaine, l’artisane a été aidée par
la réputation de son pays d’origine.
« Les Américains adorent la France,
la sophistication. Pour moi, le luxe
est la représentation d’un savoirfaire. L’artisanat. »
■ Le globe-trotter
de la pâtisserie
Chef pâtissier dans le nord de
Londres, Éric Rousseau a passé son
CAP à Pontoise (Val d’Oise). « J’ai
fait mon apprentissage avec Jacques
Frédéric Cassel, pâtissier-chocolatier
© photo-dave - Fotolia
© DR
« Je vends une image de marque »
© DR
Béatrice
Amblard
a ouvert
en 2010 son
atelier show
room, « April
in Paris »
à Los Angeles.
Valandon, à qui je dois beaucoup »,
précise-t-il. Formé chez Dalloyau
puis dans un Relais Château à
Bournemouth (Royaume-Uni), Éric
Rousseau officie ensuite plusieurs
années en tant que chef pâtissier sur
des bateaux de croisière. Une véritable école, qui lui permet de sillonner le monde. C’est finalement
à Londres, « terre fertile pour les
jeunes entrepreneurs », qu’il choisit
de s’établir. En 2002, il ouvre dans le
Après deux ans chez Paul Manu à Paris pour s’initier à l’art du sucre
et six ans chez Fauchon pour explorer les chemins de la Haute
Pâtisserie, Frédéric Cassel s’installe à Fontainebleau en 1994. Vingt
ans après, celui qui a entraîné l’équipe de France, victorieuse de la
13e Coupe du monde de la pâtisserie, appartient au cercle des
pâtissiers haut de gamme que l’on s’arrache. Tout commence au
milieu des années 2000, lorsqu’un investisseur japonais sollicite
Frédéric Cassel pour ouvrir une boutique à Kyoto. « Nous avons
joué le parallèle avec Fontainebleau : deux villes impériales, avec
la nature. » Pour le pâtissier, président depuis 2003 de l’Association
Relais Desserts (élite mondiale de la Haute Pâtisserie française),
cette première présence en Asie est surtout destinée à asseoir son
image de marque. « Ce sont les investisseurs qui viennent nous
chercher. Ils veulent quelqu’un qui représente la profession,
souligne-t-il. La cuisine, c’est mondial. La pâtisserie, c’est français ! ». Un espace dédié
aux Galeries Lafayette de Berlin depuis 2009 et dans un grand magasin de Tokyo
depuis 2010, une boutique à Casablanca depuis 2010 : la marque Frédéric Cassel se
décline sur trois continents. « Je vends une image de marque et une recette. Sur place,
il y a toujours un chef français qui part de chez nous. » Si la taille des gâteaux varie en
fonction des pays, les saveurs et le principe – deux collections par an comme dans la
haute couture – ne changent pas. Prochaine étape pour celui qui réalise plus de 10 %
(300 000 €) de son activité à l’étranger : ouvrir une boutique à Singapour.
quartier d’Islington la boulangeriepâtisserie Belle Époque. Hommage
aux « grands artisans peintres ou
joailliers des années 1879 à 1914,
qui avaient un savoir-faire unique ».
Dans sa boutique, le chef revisite
les saveurs françaises – croissants,
gâteaux… - à partir de matières premières très qualitatives importées…
de France : farine, chocolat, crème…
Le succès est tel qu’Éric Rousseau
gère aujourd’hui trois magasins et
28 salariés, et réalise un chiffre d’affaires de 1,3 million d’euros. Pour
autant, il garde la tête froide… et le
caractère artisanal. « Tout est fait à
la main », souligne-t-il ainsi.
■ À la conquête de l’Ouest
Si Jean-Paul Viollet, ébéniste à
Brooklyn (New-York), a senti un
engouement pour les Français,
« réputés pour la qualité et le luxe »,
il met toutefois en garde : « Cela
ne suffit pas. Il faut que la qualité suive et que les livraisons soient
faites dans les délais. » Retrousser
ses manches, l’artisan originaire de
Seyssel (Haute-Savoie), en a l’habitude. « L’installation professionnelle a été longue. Je louais un atelier où je travaillais seul presque
7 jours sur 7. » Titulaire d’un bac
scientifique et d’un BTS Industries
plastiques, Jean-Paul Viollet grandit dans l’atelier de son père et de
son grand-père : toute sa famille est
dans le bois depuis 1836. Il attrape
rapidement le virus de l’ébénisterie,
et celui des voyages. « J’ai quitté
la France il y a 35 ans pour découvrir le continent américain, qui me
fascinait. J’ai voyagé pendant deux
ans : Canada, États-Unis, Amérique
du Sud… New York m’a particulièrement attiré. L’énergie est stimulante pour qui veut y travailler. »
L’artisan y retourne avec son épouse
Sandrine, spécialiste de la marqueterie de paille. « Nous avons choisi
Brooklyn, notamment le quartier de
Williamsburg, il y a très longtemps,
avant l’embourgeoisement. C’était le
lieu des artisans, petits commerces et
artistes. » En trois décennies, JeanPaul Viollet consolide sa réputation et son expertise pour acquérir
confiance et stabilité. Aujourd’hui,
il a plusieurs employés et ses
meubles, allant de l’Art déco aux
années quarante, sont des produits
de luxe. Bois, peau : les matériaux
proviennent du monde entier. « Les
Américains n’hésitent pas à investir
sur du beau mobilier. Le style français est plébiscité. Il n’y a pas de
pièces typiques, mais des techniques
appréciées : parchemin, galuchat… »
Pour l’ébéniste, cette implantation
aux États-Unis est « une continuation. La perpétuation du sens du travail bien fait et de l’honnêteté dans
l’effort, transmis par mon père et
mes oncles. »
Marjolaine Desmartin
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
15
É clairage Savoie
Publication du décret
sur les allergènes
Le décret 2015-447 du 17 avril 2015 précise les modalités
d’application du règlement 1169/2011 concernant
les denrées non préemballées qui entreront
en vigueur le 1er juillet 2015.
■ La dénomination des denrées non
préemballées sur les lieux de vente
au consommateur final et les autres
mentions obligatoires sont indiquées
sur la denrée elle-même, ou à proximité de celle-ci.
■ L’utilisation dans la fabrication
ou la préparation d’une denrée de
tout ingrédient ou auxiliaire technologique allergène doit être portée
à la connaissance du consommateur
final et des établissements de restauration :
■ Pour les denrées non préemballées (servies par les cantines, restaurants, traiteurs, rayons à la coupe des
hypermarchés et supermarchés…) Æ
l’indication de la présence d’allergènes doit se faire par écrit sans que
le consommateur n’ait à en faire la
demande. Les professionnels ont le
libre choix d’utiliser le système qui
leur convient le mieux et leur permet
de remplir cette obligation.
• Pour les denrées en vue d’une
consommation immédiate : présentées non préemballées sur les lieux de
vente au consommateur final et aux
collectivités, emballées sur les lieux
de vente à la demande du consommateur ou préemballées en vue de leur
vente immédiate (vitrines des traiteurs, boucheries…) Æ l’information doit être signalée sur la denrée
elle-même ou à proximité immédiate
de celle-ci.
• Pour les repas consommés sur place
dans les établissements de restauration ou cantine Æ l’information
elle-même ou les modalités selon les-
quelles l’information est tenue à disposition du consommateur doit être
donnée sous forme écrite, de façon
lisible et visible afin que le consommateur puisse accéder directement et
librement à l’information écrite. Les
professionnels devront donc tenir à
jour un document écrit sur la présence d’allergènes dans les plats proposés, facilement accessible pour le
consommateur à sa demande. Les
professionnels ont le libre choix de
présentation du document.
■ Chaque livraison de denrées alimentaires à des établissements de
restauration doit être accompagnée
d’un document portant l’information
allergène.
■ L’information n’est pas requise
lors de la fourniture du repas en
restauration collective si un dispositif permet au consommateur d’indiquer, avant toute consommation,
qu’il refuse de consommer un ou des
ingrédients allergènes.
Modifications du label « Fait Maison »
Le décret 2014-797 du 11 juillet 2014 relatif à
la mention « fait maison » indiquait que les
établissements pouvaient faire figurer sur la
devanture ou la carte le logo « fait maison »
pour garantir une cuisine sur place à partir
de « produits bruts ». Or le « produit brut »
était défini non pas comme un produit frais
mais comme un « produit alimentaire
n’ayant subi aucune modification
importante ». Les surgelés pouvaient donc
obtenir le label.
Le décret 2015-505 du 6 mai 2015 introduit de
nouvelles conditions d’application
du label « fait maison ». Le nouveau texte
n’évoque plus les « produits bruts » : le « fait
maison » devra désormais impliquer une
cuisine faite sur place avec des produits
crus (qui n’ont pas subi de transformation
avant d’arriver au restaurant). La
modification permet donc d’éliminer les
surgelés dans la composition des plats.
La liste des exceptions à cette règle a été
réduite, en réservant la dérogation pour les
produits dont le consommateur peut
comprendre qu’ils ne sont pas faits sur
place : les céréales, les charcuteries, le riz ou
le pain, par exemple. En revanche, les pâtés,
les terrines et la pâte feuilletée sortent
de la liste, puisqu’ils peuvent être réalisés en
restaurant.
Un plat labellisé « fait maison » ne pourra
plus être composé uniquement
d’exceptions. Un plat de charcuteries par
exemple ne pourra plus recevoir le label, et
ce afin d’éviter la cuisine d’assemblage
(mélange d’ingrédients bruts et transformés
dans un même plat), l’une des principales
critiques faites au « fait maison ».
De plus, lorsque le restaurateur utilise un
produit non cuisiné sur place, comme c’est
parfois le cas des marques, cela devra être
précisé. Par exemple, « tarte tatin faite
maison et sa glace Carte D’or® » ou « crêpe
faite maison au Nutella® ».
Dernière modification du décret « fait
maison » : les restaurateurs n’auront plus
l’obligation d’apposer sur leur carte la
phrase « les plats faits maison sont élaborés
sur place à partir de produits bruts ». Ils
devront apposer le logo, composé d’une
casserole sur
lequel est posé un
toit de maison.
3
CONTACT :
Leslie FORT et Audrey CHANDIOUX
Tél. : 04 79 69 94 20
[email protected]
[email protected]
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
16
© PHOTO-DAVE
FOTOLIA
É clairage
NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
N’attendez plus !
Le client qui cherche une entreprise ira sur Internet, et les entreprises ne peuvent pas
s’épargner une réflexion quant à leur visibilité sur la Toile et sur les outils qu’elle génère.
Les CMA proposent de nombreuses formations, très variées, mais aussi des conférences
et actions spécifiques, un accompagnement personnalisé sur tous ces sujets qui
peuvent aussi être exploités en interne… Ne passez pas à côté de cette manne,
renseignez-vous ! Voici en attendant quelques « indispensables » à mettre en place.
L
es artisans dont l’entreprise marche bien ne
voient pas la nécessité de s’engager dans les
NTIC ; ils sont un peu perdus et réticents par rapport à certaines notions ;
et quand ils subissent une baisse de
régime ils pensent qu’ils vont redémarrer grâce à cela… », analyse
Pascal Daniel, chargé de mission
TIC et conseil en économie numérique à la CMA d’Alsace. Erreur. Il
faut anticiper. Et il n’est plus temps
d’attendre. « Il faudra qu’ils y aillent
de toute façon ! », martèle-t-il. Si les
jeunes sont plus au fait, ils ne maîtrisent pas non plus complètement
l’outil ; « ils connaissent Facebook
mais ils ont tendance à mélanger
«
le personnel et le professionnel ;
ce n’est pas la même stratégie ! »,
observe Hélène Bruggeman, formatrice en outils Internet à la CMA de
la Charente-Maritime (17).
Étape 1 :
utiliser les réseaux sociaux
Ils constituent la façon la plus simple
d’aborder les NTIC. Ils n’épargnent
pas la réflexion, bien au contraire, et
une sélection selon l’activité de l’entreprise et le temps que l’on pourra
leur consacrer. Car ils sont vivants…
et se nourrissent d’actualisations !
Avant toute réflexion, plus le choix
aujourd’hui : pour être présent sur
Google - l’incontournable moteur
de recherche - l’artisan doit remplir
la fiche Google My Business de son
entreprise ; « elle est pré-remplie
par Google ; l’artisan doit « revendiquer » sa fiche (en cliquant sur
la vignette d’inscription ; il reçoit
alors un code et devient administrateur de son compte), et mettre à jour
ses horaires, mettre des photos… »,
explique Pascal Daniel. Toutes les
informations seront visibles dans les
résultats de recherche Google, sur
Google Maps et sur Google+. Une
exigence : avoir un compte appartenant à Google (Gmail, YouTube…).
En complément, une page Facebook
(et pas un profil en tant qu’individu)
permet de montrer ses compétences
et sa spécificité. Si ce que vous faites
est particulièrement visuel, ouvrez
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
17
+
Info
………
un compte Instagram
ou Flickr (partage de photos). Vous
êtes dans la restauration ? Soyez sur
Trip Advisor, en passe de remplacer
tous les guides touristiques et gastronomiques… « Si je travaille pour des
professionnels, ma stratégie ‘réseaux
sociaux’peut consister à être juste
présent sur des forums spécialisés »,
pointe Philippe Tanguy, responsable
du service économique de la CMA de
la Manche (50). En B to B, Viadeo est
« LinkedIn m’a permis
d’entrer en contact
avec de gros clients
prescripteurs »,
CONTACTS :
sa facture par exemple, il peut
demander un retour sur sa prestation : ‘votez sur ma page Google My
Business’ », suggère Pascal Daniel.
« Laissez les internautes répondre
à ceux qui vous critiquent ; ils
seront plus efficaces et crédibles que
vous », conseille Édouard Crémer,
DG de Sampleo.com (qui crée et
diffuse des avis sur le web). Michel
Vidal, responsable informatique de
la CMA de l’Aisne (02), fait remarquer que « pour les activités de production ou du bâtiment, c’est moins
évident d’avoir quelque chose d’interactif, donc un site sera plus intéressant »...
Vous n’êtes pas encore référencé sur l’application/site
Internet de géolocalisation Inter-artisans lancé par
l’APCMA avec l’agence Youpli ? Allez vite personnaliser
votre fiche !
Vous êtes inscrit au répertoire des métiers ? Bonne nouvelle,
vous êtes préenregistré sur Inter-artisans. Il ne vous reste plus
qu’à cliquer sur « Inscription » et à fournir votre numéro de
carte d’artisan pour être authentifié. Un deuxième formulaire
vous permettra de donner les informations enrichissant la
présentation de votre interface et de vos produits-services.
Grâce à Inter-artisans, les artisans sont désormais
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
Les cybercriminels s’intéressent à tout ce qui fait la valeur
d’une entreprise : données personnelles, fichiers clients,
réponses à des appels d’offres… Leurs principaux moyens
sont le canular (hoax), le pourriel (spam), le cheval de Troie
(logiciel malveillant), le logiciel espion (spyware) et le mouchard (la consultation d’un site laisse au serveur des informations sur l’utilisateur).
1 Attaque de votre système informatique (SI) par un virus : isoler votre SI d’Internet (éteindre la box), identifier
les postes touchés, supprimer le virus.
2 Blocage du SI et demande de rançon : ne pas payer, porter plainte, faire appel à des techniciens pour débloquer le
système.
3 Intrusion de votre SI par un agresseur (vol/modification de données) : contacter la gendarmerie ou la police,
isoler l’ordinateur concerné sans tenter de le rétablir, préserver les traces et indices laissés, attendre l’intervention
d’un technicien habilité.
4 Campagne de désinformation : analyser la source de la
rumeur (concurrent, association…), ne pas l’amplifier par
une réponse inadaptée.
www.ssi.gouv.fr
www.gendarmerie.interieur.gouv.fr (« Nos conseils »)
www.intelligence-economique.gouv.fr (« Méthodes et outils »)
I NTER-ARTISANS : l’annuaire national
18
4 bons réflexes
3
Frédéric Volpon, ébéniste
agenceur dans le Rhône.
plus « français » que LinkedIn, plus
international. « LinkedIn m’a permis de rentrer en contact avec de gros
clients prescripteurs qu’il m’aurait
été impossible d’atteindre. En outre,
les gens que vous démarchez voudront savoir qui vous êtes, cela m’a
permis de rassurer des personnes que
je suis allé chercher à l’export », souligne Frédéric Volpon, ébéniste agenceur dans le Rhône (SARL Volpon).
Pour canaliser votre e-réputation,
engagez votre cœur de clientèle en
le faisant participer, parlez de lui
et partagez des infos intéressantes
(ce qui implique de… communiquer régulièrement). Les contacts
de vos contacts deviendront vos
contacts. « Quand l’artisan envoie
Cyber-risque
Étape 2 : un site optimum
En parallèle, il est important d’avoir
un site propre, « avec un nom de
domaine bien identifiable et bien référencé ; avec un suivi de sa fréquentation (avec l’outil gratuit Google
Analytics) ; et qui soit lisible et performant sur tablette et smartphone »,
résume Hélène Bruggeman. « Avec
un prestataire correct, pour moins de
2000 euros on peut avoir une offre
très valable. Mais si on veut développer les ventes avec un site de e-commerce, c’est une autre démarche (voir
page 22) et un autre prix ». Des solutions pas chères peuvent être parfois
suffisantes. « Un maçon qui fait de la
géolocalisables depuis tous types de mobiles (smartphones,
tablettes…) ou ordinateurs (c’est aussi un site Internet). Son
objectif premier ? Aider le client à trouver simplement et
rapidement les artisans à côté de chez lui.
3
CONTACT :
www.inter-artisans.fr
facebook.com/interartisans
Conseiller Inter-Artisans
au 09 87 87 04 61
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………
rénovation de proximité
pourra se créer un petit site pour présenter son savoir-faire ; cela donnera
confiance aux clients et cela suffira »,
nuance Philippe Tanguy. Jimdo, Wix,
WordPress, E-monsite… sont des
outils simples et intuitifs, gratuits à
un premier niveau, avec des briques à
rajouter selon les besoins (payantes).
Mais il faut des compétences en communication, en design et techniques.
« Attention à votre image, si le site est
bâclé, le client va penser que l’artisan travaille pareillement », avertit
Pascal Daniel. Dans chaque CMA, il y
a des référents techniques en matière
de TIC ; « il faut aller les voir pour
trouver des conseils neutres, c’est le
plus important », rappelle Philippe
Tanguy. « Nous avons une liste de
prestataires que nous connaissons
bien, nous en sélectionnons pour les
artisans qui nous le demandent, qui
peuvent ensuite comparer les devis,
avec notre aide », évoque Michel
Vidal (CMA02). Certaines chambres
proposent même des solutions clés en
main, comme la CRMA de PoitouCharentes : un site en mode Cloud sur
lequel les artisans peuvent intervenir.
« Ils bénéficient d’une formation collective de 3 jours. Nous gérons leur
nom de domaine, qu’ils choisissent, et
leur hébergement (150 euros pendant
deux ans, puis 100 euros par an) »,
précise Hélène Bruggeman (CMA17).
Avant d’aller voir un ou des prestataires, « repérez-les en regardant qui
a fait les sites que vous trouvez bien ;
avant le rendez-vous, définissez l’ob-
L A CLÉ STARTER DE LA CMA DE LA MANCHE (50)
La gestion facile
Outil d’aide au démarrage et à la gestion, la clé Starter est une clé USB qui contient
des informations synthétiques, des applications pratiques et des logiciels libres :
une appli de suivi et de déboursé de chantier, des modèles de devis et de facture,
un outil de suivi d’activité (tableaux de bord), un indicateur de suivi des charges
professionnelles, etc. « Tout ceci permet de comparer le réalisé par rapport au
prévisionnel et de stocker les données », explique Philippe Tanguy, responsable du
service économique. « Il y a des choses qui peuvent paraître évidentes, mais quand
on est dans le jus on ne se rend pas compte ! Je pense à un artisan qui n’avait pas
changé ses tarifs depuis 3 ans alors qu’il avait embauché trois salariés, il ne tenait
pas compte de ses charges fixes… Ou à cet autre, persuadé de gagner de l’argent sur
un chantier et qui facturait moins d’heures qu’il n’en effectuait. » Une fois intégrées,
ces nouvelles habitudes révèlent les problèmes de gestion, simplifient la vie
quotidienne de l’entreprise et améliorent la trésorerie.
jectif de votre site (vitrine, recrutement de clients…) et à qui vous vous
adressez ». Bref, préparez un minicahier des charges ! « Évaluez si le
prestataire vous écoute assez, sans
vous proposer directement des solutions ; considérez attentivement les
contrats proposés : certains peuvent
être très attractifs, et dès qu’il y a une
modification on la paye cher ; demandez quel accès vous aurez aux statistiques de fréquentation. » Michel
Vidal ajoute que « la formation à
l’outil d’administration sur lequel
l’artisan aura la main pour retravailler le site doit être inclue dans le
budget ». Le prestataire doit être disponible et proposer un service aprèsvente de qualité.
Étape 3 : les TIC pour
votre gestion interne ?
« Nous avons un serveur auquel sont
connectés tous nos postes : bases de
« Il faut (…) trouver des conseils neutres,
c’est le plus important » Philippe Tanguy,
© FOTOLIA
responsable du service économique de la CMA50
20
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
données, dossiers, etc. sont communs. Le dossier du client est accessible à tous, du devis à son archivage », témoigne Frédéric Volpon,
très satisfait, qui s’est fait accompagner par une association de consultants en conseil et formation. « Elle
a mis le doigt sur la lourdeur de
notre carcan administratif ; ce fut un
énorme travail de mise en commun,
d’organisation, de rangement. »
Cette nouvelle gestion lui a permis de
se développer. « Grâce à cette évolution, j’ai mis en place une structure architecture d’intérieur proposant des projets ‘clés en main’ tous
corps d’état. » Le prix du serveur, de
sa configuration, du paramétrage de
tous les postes de l’entreprise peut
osciller entre 5 000 et 10 000 euros.
Avantage intéressant, la responsabilité de la sauvegarde repose sur le
prestataire qui fournit la solution
chaque mois. De plus, comme les
données sont sur le Cloud, « on peut
récupérer les fichiers sur Internet et
travailler à distance », note Frédéric
Volpon, qui fut immobilisé plusieurs mois en 2009. Et cela ouvre
encore d’autres perspectives. « Il y
a deux smartphones à l’atelier, qui
sont à disposition de ceux qui vont
sur les chantiers (pour aller en temps
réel sur le site d’un fournisseur…) ;
la tablette permet de montrer des
images aux clients, c’est un outil
d’aide à la décision précieux pour
faire visualiser un futur projet. » Le
potentiel des outils de mobilité et des
applications existantes, est vaste.
© JULIEN EICHINGER - FOTOLIA
É clairage
savoir faire une rupture avec ce que
l’on avait ! », s’exclame-t-il, fort de
son expérience.
Le terme « proximité » change
aujourd’hui de sens, et prend en
compte ces moyens de communication virtuels. Mais ce qui est sûr,
c’est que le virtuel mène au réel,
conduit les clients dans les commerces et dope le chiffre d’affaires.
3
CONTACTS :
• Pour des informations, trouver des
outils, etc. consultez le site du CTAI,
pôle d’innovation de l’artisanat dans les
nouvelles technologies et le multimedia :
www.ctai.fr
• Google My Business :
https://www.google.com/intl/fr/business/
• Facebook entreprise : https://fr-fr.facebook.com/business/overview
• jimdo.com ; wix.com ; wordpress.com ;
e-monsite.com
Sophie de Courtivron
SARL Haguenier (Val-de-Marne)
La force du travail collaboratif
© DR
« Un cheministe prend des photos,
qu’il croise avec sa base de données
d’ouvrages, et il peut montrer à son
client ce que cela donnera », raconte
Philippe Tanguy. « À la sortie de
chez le client, on peut presque lui
envoyer le devis en PDF après avoir
fait les métrés »… La géolocalisation des véhicules des entreprises
fait économiser des kilomètres et
du temps. « Si les plannings sont en
ligne, la secrétaire peut mettre une
nouvelle mission sur l’agenda synchronisé avec Outlook d’un réparateur qui sera dans les parages d’un
client », illustre Pascal Daniel. Telle
autre fleuriste gère le planning de ses
vendeuses toutes synchronisées avec
Google Agenda… avec un SMS de
rappel si besoin ! La mobilité sous
diverses formes est au programme
des formations des CMA. Frédéric
Volpon compte franchir un nouveau
pas et mettre en place un logiciel de
calcul de devis et de gestion de la
production ; il lui faut par conséquent changer toute sa logique de
devis, « il y a une énorme bibliothèque à remplir pour le faire fonctionner… ». Mais il ne craint pas
de changer ses habitudes, « il faut
Créée en 1989, la société Haguenier (décoration, rénovation)
a toujours battu le fer tant qu’il était chaud. En plus d’un site
généraliste, créé dès qu’Internet est apparu, chaque spécialité
de l’entreprise a aujourd’hui le sien (plafond tendu, tapisseriedécoration, solutions acoustiques…). En outre, « nous avons fait
développer un progiciel : à partir du client capté sur le site, on
a la création d’une fiche client, un suivi commercial, on peut le
recontacter, etc. Ce progiciel calcule les devis, gère les dossiers… »,
explique Stéphane Haguenier, co-fondateur avec son frère Thierry.
L’entreprise (30 salariés, 4 millions d’euros de CA) a continué à
Thierry
prendre de l’avance sur la modernisation de l’outil. « Aujourd’hui
(debout)
le logiciel me sert de planning, fait la gestion commerciale des
et Stéphane
commandes. Nous nous sommes créé un back-office : quand le
Haguenier.
client est capté, c’est visible par tout le monde. » Visionnaires, les
deux frères vont relancer le « réseau plafond tendu » qu’ils avaient
un temps créé : « c’est un mouvement de professionnels : quand une adresse est
captée loin, elle est renvoyée à l’installateur le plus proche ». Cette initiative avait
généré pour 2 millions d’euros de devis en ligne. « On va le refaire », poursuit
Stéphane, persuadé du bien-fondé et de l’avenir du collaboratif entre professionnels.
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
21
É clairage
© DR
Boris Delaroque restaure des
voitures anciennes ; de cette activité
très concrète, il a tiré une activité de
vente en ligne, bien insérée dans une
stratégie TIC globale et cohérente.
CLASSIC RESTORE SPECIALITIES (BRÉHAL, MANCHE)
Un site d’e-commerce performant
D
Une vision panoramique
Si Boris a la main sur les parties du
site dont il a besoin, il a sous-traité
sa forme et la technique à une société ; s’il traite les commandes, c’est
une plateforme externe d’expédition qui fait les envois… Car il s’occupe aussi des pages Facebook des
deux structures (11 000 fans pour la
page carrosserie !) ; « c’est moi qui
écris, je souhaite contrôler ce qui
est dit ». Il se sert beaucoup du site
de partage de photos Flickr : « nous
faisons des dossiers de restaurations : les clients peuvent consul-
22
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
E-commerce
Une activité complémentaire…
à part entière
© DR
epuis cinq ans, Boris,
28 ans, refait une beauté
aux vieilles Volkswagen
et Porsche en liftant
leur mécanique et leur carrosserie
(via ses deux structures dédiées :
Flat4specialities et Classic restore specialities, soit 8 employés).
L’activité mécanique a généré la
création d’un site web de vente de
pièces « parce que nous n’arrivions
pas à nous fournir, et parce que nos
clients étaient très demandeurs ».
Le site référence 6 000 pièces rangées par catégories, gammes... Plus
de 3 000 pages sont vues par mois
pour 150 000 euros de chiffre d’affaires annuel, toutes commandes
inclues (en ligne via PayPal, par
chèque, par téléphone, mail…).
Si « le retrait en magasin est possible », ce canal de vente a élargi
la zone de chalandise à la France
entière !
Attention, gérer un site d’e-commerce demande du temps
et une organisation spécifique. Guillaume Hénon (entreprise
CERH, dans l’Aisne) en a fait l’expérience.
Guillaume Hénon fabrique tout ce qui est métallerie pour le
bâtiment et l’industrie. En 2010, il décide d’acheter une activité
d’e-commerce de vente de plaques émaillées publicitaires : « il y
avait le fil conducteur du métal ; je voulais les développer dans le
mobilier ». Il optimise le site existant : « nous sommes passés sur une gestion en open
source (Magento), avec plus de paramètres et de possibilités ». L’aventure durera
jusqu’à fin 2014 ; il manque en effet à Guillaume, qui travaille 12 à 14 heures par jour
la métallerie, un paramètre indispensable : l’engagement. « Nous avions un
prestataire extérieur pour rendre le site opérationnel, mais il faut sans cesse mettre
les produits en avant, mettre des promotions, des bannières de nouveautés, etc. C’est
comme un magasin avec une vitrine : il faut que ça vive, sinon le client ne revient
pas. » De plus, il est le seul à pouvoir s’occuper de la logistique et des expéditions :
« quand j’étais absent, ça ne partait pas ; les stocks n’étaient pas tout à fait à jour, les
temps de réponses étaient longs… ». Les clients, habitués à être livrés en deux jours,
furent parfois très virulents dans leur mécontentement. L’entrepreneur, qui finit
chaque année à l’équilibre, n’a pu prendre le risque d’embaucher quelqu’un ;
il a vendu et le site fut racheté par… un professionnel du e-commerce.
3
CONTACT :
www.cerh.fr
ter au quotidien l’avancement de
leur voiture, et réagir s’ils veulent
que l’on modifie quelque chose ».
La prochaine étape TIC de l’entreprise sera la refonte totale du site
pour les smartphones et tablettes.
« Les agences vous disent que votre
site est ‘responsive design’*, mais il
n’est pas pour autant optimisé pour
la commande des pièces sur ces
nouveaux supports. » Le budget ?
10 000 euros, avec le même prestataire, dont il est satisfait après
en avoir changé deux fois (pour
des raisons techniques : défauts de
configuration…) ; il conseille ainsi
de « choisir quelqu’un qui n’est pas
loin et de bien regarder les sites
qu’il a déjà réalisés ».
*Site Web dont la conception offre une expérience
de consultation confortable sur différents supports
(ordinateur, smartphone, tablette, etc.).
Sophie de Courtivron
3
CONTACTS :
• Site : www.flat4specialities.com
• Facebook :
https://www.facebook.com/
pages/Classic-RestoreSpecialities/197744747026049
https://www.facebook.com/pages/
Flat4Specialities/284401591572043
• Flickr : https://www.flickr.com/
photos/classicrestorespecialities/sets
É clairage
NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
À suivre de près
En faisant de la veille, vous verrez arriver les nouveautés, et pourrez anticiper les
changements à intégrer, au moment voulu, à votre entreprise. Les NTIC qui suivent
vous paraîtront peut-être loin de vous… Mais ne pourraient-elles pas être source
d’opportunités ? Posez-vous juste la question.
Mettre des tags NFC ?
Un commerce digitalisé ?
Les usages numériques peuvent enrichir ou améliorer le parcours client dans
le point de vente. « Pendant la queue, mettez une tablette à disposition des
clients, qui pourront laisser un avis sur votre page Facebook », illustre Pascal
Daniel, chargé de mission TIC à la CMA d’Alsace. Attention, les dispositifs mis
en place doivent « mettre en avant ce qu’Internet ne propose pas : la convivialité et les conseils vendeurs », précise Pierre-Alain Weill, de POPAI France.
Pour commencer, « rappelez, par de simples étiquettes sur les produits du
magasin, ceux que vous avez mis sur Facebook, Pinterest… », suggère David
Barthe, directeur associé du cabinet Albiste ; des écrans peuvent aussi être
installés (pour présenter le savoir-faire, etc.) ; et pourquoi pas des « tags
NFC » (lire ci-contre)…
Développer
une appli ?
Par rapport à un site accessible via un
smartphone, une « appli »cation apporte
un lien direct avec l’utilisateur en étant
interactive (prise en compte de ses gestes
ou ses déplacements), ultra-personnalisée, très ergonomique (rapide), en présentant différemment les informations,
etc. Chaque type de smartphone a son
propre système d’exploitation (iOS pour
Apple, Android pour Google…), sans
oublier les tablettes, et chaque support
exige un développement différent. Les
mises à jour sont donc fréquentes, sans
compter l’évolution des technologies…
Le coût ne sera pas anodin, et le besoin
et les objectifs doivent donc être très
clairs. Il est possible de créer soi-même
des applis dans le Cloud (mais leurs
fonctionnalités sont limitées) :
MyApphone, dans le Cloud Business
Store SFR, propose ainsi aux TPE des
applis par métier.
Accéder à une promotion, donner des informations produit,
renvoyer sur une page Facebook... en approchant son téléphone mobile (équipé NFC) d’une étiquette mise dans le commerce, c’est possible ! Le tag NFC (« near field communication ») est une étiquette intelligente constituée d’une puce
électronique stockant des données, et d’une antenne. Le
geste du client déclenche une action sur le mobile, qui
dépend de la manière dont chaque étiquette a été programmée. De nombreux sites, comme nfctagstore.com (en français), proposent l’achat d’étiquettes en gros ou au détail,
avec un usage associé. La gestion du contenu des étiquettes, qui sont reprogrammables (à la différence des
QR codes), se fait via une interface très simple, souvent
sous le format d’une appli.
Se lancer dans l’e-mail marketing ?
Pour fidéliser les clients et faire de la publicité sans trop de frais, l’e-mail marketing
« est l’envoi en masse en temps réel d’un message à une base d’abonnés, tout en bénéficiant de statistiques sur ces envois », pose Vincent Martinet, président de Kiwup,
société qui a lancé la plateforme d’e-mailing SimpleMail. Qui dit « statistiques » dit
« mesure de performance de la campagne » à l’aide d’indicateurs fournis par les
outils (ouvertures, clics…). Avant de commencer, l’artisan doit se constituer une base
de données de qualité (via son site…) et recueillir le consentement explicite de ses
contacts (en B to C, la loi l’exige). Il est recommandé de segmenter les envois en
fonction de leur typologie (prospects, nouveaux et anciens clients, adhérents…)
et d’émettre des messages attractifs ! Il y a deux types d’outils : le logiciel
d’e-mailing installé sur un poste et les plateformes en mode SAAS. Même si la
solution est gratuite, le coût sera proportionnel au nombre d’emails envoyés.
Des objets… connectés ?
L’intégration de l’Internet dans le réel via les objets du quotidien ? « De nombreux métiers
peuvent y réfléchir, affirme Pascal Daniel. On peut imaginer beaucoup d’usages de la
connexion des objets vendus par les artisans, qui peuvent se demander en quoi une
connexion web donnerait de la valeur ajoutée au service qu’ils apportent ». Les objets
connectés sont développés dans un esprit de réponse à un besoin. Des serrures - et tout
ce qui est domotique - qui peuvent être commandées à distance ? Des chaussures qui
comptent les pas ? Un pot de fleur qui indique quand la plante a soif ? Un artisan peut
donc envisager de faire appel à une start-up qui développera une solution adaptée à
ce qu’il fabrique. Les artisans qui font des objets fondés sur l’électronique doivent
d’autant plus se poser la question de les rendre « intelligents »…
Sophie de Courtivron
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
23
1
journée
avec…
… UNE ENTREPRISE DE TRAVAUX EN
Il fait bon travaille
2
© Esmeralda_DA_COSTA
® Esmeralda_DA_COSTA
COMMERCIAL ET SOUS-TRAITANCE
LA SÉCURITÉ AVANT TOUT
La sécurité est une des
valeurs fondamentales de
l’entreprise : « Il est possible
d’être commercialement
viable tout en assurant
un haut niveau de sécurité »,
assure Baptiste Rio, l’un
des cogérants de Colibri. Il est
certain qu’une entreprise
de travaux en hauteur doit
au quotidien gérer les risques
pris par ses salariés : « Il est
fondamental d’entretenir les
compétences de nos cordistes
pour assurer leur sécurité.
Pour cela, nous avons installé
un parcours d’entraînement
dans l’entreprise.
Les salariés peuvent y répéter
les techniques de secours.
Cet espace nous permet
également de tester
les nouveaux embauchés
en situation ».
24
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
3
© B.Colas-Pixel Image
1
EVENTECH
Le volet commercial représente une grande part
de l’activité de Baptiste Rio, l’un des cogérants.
Dans cette tâche, il est assisté par Mélanie (en photo
ci-dessus) qui gère les devis et l’accueil téléphonique.
L’entreprise, créée en 2009, compte aujourd’hui 15 salariés.
« Notre activité est cyclique et liée aux saisons, nous avons
donc recours à l’intérim en complément. » Son cœur de
métier est la technique de travaux sur cordes, associée à un
métier comme celui de maçon ou de couvreur. « C’est l’idée
de départ de l’entreprise : combiner les deux. Nos clients sont
à 95 % des professionnels. » Les activités sont très variées,
avec 30 % de syndics d’immeubles, ils peuvent être appelés
pour poser un filet anti-pigeons ou nettoyer une fenêtre…
Le reste de leur clientèle se compose de professionnels
du bâtiment qui font face à une problématique d’accès.
« On travaille donc en sous-traitance, car les entreprises
ne possèdent pas la compétence du travail sur cordes. »
3
CONTACT
Colibri - 57 avenue Vladimir Ilitch Lénine, 94110 Arcueil
Tél. : 01 47 46 02 09
www.colibri-cordiste.fr
« Nous sommes sur un marché
de niche et nous y avons développé
une nouvelle niche », annonce
fièrement Baptiste Rio. Pour
cela, ils ont misé sur Eventech,
un système d’échafaudage
spécifique, et l’ont développé
commercialement. « Il offre une
plus-value en termes de sécurité,
représente moins d’encombrement
pour les clients puisqu’il n’est pas
fixé au sol. Enfin, il est moins lourd
qu’un échafaudage tubulaire et sa
pose est plus rapide. » L’entreprise
propose cette solution technique
depuis plusieurs années.
« Il n’y a que deux sociétés
en France qui le font. Cela nous
permet de trouver de nouveaux
clients, on leur propose tout d’abord
l’installation de l’Eventech et
lorsqu’ils voient nos compétences,
ils nous appellent ensuite pour
des services connexes. »
HAUTEUR
er chez Colibri
INTRANSIGEANT SUR LA SÉCURITÉ
ET SOUCIEUX DE VALORISER
LES RESSOURCES INTERNES
DE L’ENTREPRISE, COLIBRI, ENTREPRISE
DE TRAVAUX SUR CORDES, A TROUVÉ
LA FORMULE GAGNANTE POUR
SES SALARIÉS ET POUR SON
CHIFFRE D’AFFAIRES.
6
4
CHAMPIONNATS
© DR
5
Colibri se veut être une
entreprise qui rend ses salariés
heureux : « L’idée est que l’on
essaie de se mettre à leur place,
est-ce qu’on serait motivé si
on travaillait dans les mêmes
conditions qu’eux ? »
Dans cette logique, les gérants
ont mis en place un système
d’épargne salariale, des primes
bi-annuelles, avant les grandes
vacances et les vacances de
Noël, « proportionnelles à
l’investissement de chacun ».
La participation à des chantiers
prestigieux comme celui
des Halles à Paris est un autre
levier de motivation pour les
salariés : « Cela les intéresse,
les enrichit et les valorise ».
Une démarche qui permet
également au chiffre d’affaires
de s’épanouir avec 1,6 million
d’euros pour 2014 et
2,2 millions prévus en 2015.
INVESTISSEMENT TECHNOLOGIQUE
L’une des priorités de l’entreprise est de participer au
développement technique de son métier. « Nous sommes
présents sur les Salons, nous entretenons des liens forts
avec les fabricants afin d’être au courant des dernières
innovations. » Mais la vraie motivation est évidemment
de réduire la pénibilité du travail. « Améliorer les
conditions de travail ne peut se faire qu’en impliquant
les salariés », pose Baptise Rio. Des réunions sont donc
organisées tous les mois pour parler des problématiques
de la sécurité, trouver du nouveau matériel,
imaginer des techniques à développer en interne.
« Cela nous permet d’être plus compétitifs et de répondre
à certaines demandes sur lesquelles nos concurrents
n’ont pas développé de solutions. » Un exemple de
cette logique : une sangle pour l’amarrage de cordes :
« C’est le quatrième modèle qu’on développe et le poids
a été divisé par deux ! Nous avons réduit la longueur et
l’épaisseur pour optimiser son utilisation. Bientôt
une cinquième génération va être terminée : elle utilise
un matériau spécial qui permet de diminuer encore
la largeur de la sangle. Tout cela n’a été possible que
grâce à une réflexion commune avec les salariés. »
Par Barbara Colas
© Vuedici
© B.Colas-Pixel Image
VALORISER LES SALARIÉS
Tous les ans, l’entreprise
participe aux championnats
de France de travaux sur
corde. « En 2015, nous
avons été demi-finalistes !
Cela nécessite deux mois
d’entraînement, mais ça
vaut le coup. Cela crée une
vraie émulation chez les
salariés, et il est intéressant
de travailler sur nos
techniques et d’observer la
manière de faire des autres
participants. » Si Colibri
intervient principalement
en Île-de-France, elle a
désormais la volonté
d’exporter ses compétences.
« L’international, c’est
intéressant et valorisant
pour les salariés. En parallèle,
cela peut nous permettre
de travailler sur nos
techniques, de nous enrichir
via des échanges avec des
professionnels d’autres pays. »
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
25
C as d'entreprise
© PHOTOS : DR
Facteur de performance, la responsabilité
sociétale des entreprises (RSE) place les
ressources humaines au cœur des enjeux
stratégiques de l’entreprise. Lauréate en 2014
du prix Stars & Métiers, Dynamique de
gestion des ressources humaines, la SARL
auvergnate Jakubowski l’a bien compris.
SARL JAKUBOWSKI
C
Une entreprise citoyenne
réée en 1973 par le père du
dirigeant actuel, la SARL
Jakubowski, spécialisée dans la
chaudronnerie-serrurerie pour
particuliers et entreprises, a su grandir
en taille et en effectif. En 1997, elle rassemble 11 salariés, dont 2 apprentis,
dans 1 000 m2 de bâtiments. En 2000, elle
emménage dans une nouvelle usine, plus
fonctionnelle, de 2 300 m2, agrandie de
900 m2 onze ans plus tard. Aujourd’hui,
l’effectif de l’entreprise thiernoise
(Puy-de-Dôme) est de 39 salariés, dont
5 apprentis. Elle dispose de son propre
bureau d’études, capable de répondre à
toutes les demandes - serrurerie, portes
sectionnelles, escaliers, volets roulants… -, et est certifiée Qualibat 2014 et
ISO 9001. Pour David Jakubowski, ces
bons résultats s’expliquent, entre autres,
par « l’exemplarité des démarches initiées, les perspectives de développement,
les performances commerciales et stratégiques ainsi que la qualité de la gestion,
de la formation et du savoir-faire ».
Chiffres
clés
26
●
• Création : 1973
• Effectif : 39 salariés,
dont 5 apprentis
• Chiffre d’affaires 2014 :
environ 3 millions d’euros.
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
Application des principes
du développement durable
La SARL s’engage de plain-pied
dans la démarche RSE, indissociable
aujourd’hui de la stratégie de toute entreprise visant à conjuguer performance
globale et pérennité. Dans sa recherche
d’amélioration des performances, elle
se positionne comme un acteur citoyen
sur son territoire. Attaché à la protec-
des préoccupations sociales, économiques et environnementales dans ses
activités commerciales et ses relations
partenariales (employés, clients, fournisseurs, prestataires, habitants du voisinage, associations locales, autorités
publiques) : réduction de son empreinte
écologique, contrôle de la qualité des
filières d’approvisionnement et de la
sous-traitance…
« La valeur ajoutée d’une entreprise
artisanale, c’est sa compétence.
Il faut former les jeunes et développer
en permanence les savoir-faire des salariés
pour s’adapter au marché. »
David Jakubowski, gérant.
tion de l’environnement et de ses salariés, David Jakubowski n’a eu aucune
crainte à mettre en œuvre la démarche.
« Contrairement à ceux qui prennent le
train en marche avec les conséquences
économiques que cela suppose, nous
étions dans les prémisses ! », soulignet-il. Très engagée dans la démarche
Derself (Développement de la responsabilité sociétale des entreprises du
Livradois Forez), l’entreprise intègre
La clé : la ressource humaine
« Très proche de [ses] gars, en bleu de
travail dans l’atelier lorsqu’il n’est pas
au bureau », David Jakubowski attache
une grande importance à la sécurité
et au bien-être de ses employés : meilleure ergonomie des postes, réduction
de la pénibilité, prévention des troubles
musculo-squelettiques (achat d’un basculeur, fourniture de protections auditives moulées propres à chaque usa-
R ESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DES ENTREPRISES
Les TPE et PME restent à convaincre
D’après le baromètre conduit par la Chaire RSE d’Audencia Nantes et OpinionWay*,
lorsque l’on évoque la RSE, seuls 39 % des dirigeants déclarent savoir de quoi on leur
parle et seuls 10 % voient précisément de quoi il s’agit. Les dirigeants de TPE se
sentent très éloignés du sujet : 33 % disent voir de quoi il s’agit et moins d’un sur deux
y voit des bénéfices potentiels pour son entreprise, que ce soit d’un point de vue
économique, organisationnel ou à l’égard des clients. Ceux de PME se disent plus
proches des enjeux de la RSE. Ils sont près d’un sur deux (45 %) à voir de quoi il s’agit
et une majorité y voit des bénéfices potentiels pour son entreprise, en matière de
relation client et de réduction des coûts. Dans la pratique, peu d’actions d’ampleur en
matière de RSE sont mises en place dans les TPE et PME, qui préfèrent le plus souvent
des petites mesures correctrices. Améliorer les conditions de travail des salariés,
la performance économique et la pérennité de l’entreprise et son impact
environnemental sont les trois thématiques bénéficiant le plus d’actions mises en
place au sein des entreprises.
* Auprès de 404 chefs d’entreprise.
ger…). « La très bonne entente dans
les ateliers, l’ambiance familiale entre
les différents services » participent aux
bonnes conditions de travail et réduisent
le stress, source de nombreux troubles.
Considérés comme parties prenantes de
la prospérité de l’entreprise, les salariés
reçoivent félicitations, primes et promotions. Le dialogue et la concertation
sont plébiscités. Des réunions journalières, avec mise à jour du planning, sont
organisées entre David Jakubowski, les
commerciaux et le responsable des chefs
de secteur pour « un échange quotidien,
constructif et à double sens. »
D’autres réunions ont lieu chaque
semaine avec l’ensemble du personnel.
« L’objectif est de susciter l’engagement
et la prise d’initiative des équipes de travail en les responsabilisant et en les intégrant dans la vie de l’entreprise. » Une
démarche gagnant-gagnant : heureux,
les salariés sont plus motivés et plus
productifs, ce qui permet de réduire les
coûts et d’être plus compétitif face à la
concurrence.
le niveau de sécurité et de compétences
des salariés, ainsi que leur flexibilité –
ils deviennent polyvalents. Ce centre
accueille aussi en permanence une dizaine
d’apprentis, tous formés au diplôme de
sauveteur-secouriste au travail. Le dirigeant a fait de la formation des jeunes et
de leur insertion dans le monde du travail
un engagement personnel. Très impliqué
dans le club de foot de Thiers, où il côtoie
régulièrement des adolescents en rupture
scolaire, il croit en leur potentiel. « Si un
jeune est très motivé, il peut réussir même
sans qualification. »
En 2014, l’entreprise a reçu le prix Stars
& Métiers dans la catégorie Dynamique
de gestion des ressources humaines.
Cette année, elle a remporté le Trophée
des entreprises du Parc Livradrois-Forez,
qui distingue les démarches entrepreneuriales particulièrement dynamiques dans
le domaine de la responsabilité sociétale.
Preuve que performances sociales et économiques sont loin d’être incompatibles.
+
IL A SU
• Engager volontairement une démarche
pour contribuer aux enjeux de développement durable.
• Intégrer la RSE à la stratégie de l’entreprise et impliquer l’ensemble des
salariés.
• Devenir une entreprise citoyenne
en menant des actions en faveur
de l’emploi et de l’environnement.
• Faire de la RSE un levier de performance économique.
Info
3
CONTACT :
SARL Jakubowski
20 rue du Torpilleur Sirocco
63300 Thiers
Tél. 04 73 80 28 71
www.sarl-jakubowski.fr
Pour valoriser et fidéliser encore plus ses
employés, David Jakubowski met tout
en œuvre pour qu’ils soient en capacité d’évoluer avec les technologies, les
métiers et les organisations. Un centre
de formation agréé géré par Rémi, le
fils, véritable « université technique »
interne à l’entreprise, permet d’améliorer
© PHOTOS : DR
Des formations avec
perspectives d’évolution
David Jakubowski avec sa sœur Lætitia Mendyka, à droite
sur la photo, lors de la remise du prix Stars & Métiers.
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
27
© Photos : DR
R éussite
Le site sera mis
en ligne début 2016.
Patrick Bernardini, artisan ébéniste, conçoit et fabrique du mobilier d’agencement.
Ses atouts : une clientèle de niche et le recours aux technologies 3D.
DBH ÉBÉNISTERIE
Restauration collective,
agencement individualisé
C’
est en 1988 après un BEP et
un CAP en ébénisterie que
Patrick Bernardini lance
son activité de restauration
de meubles. Les premières années sont
difficiles mais le Marseillais a du nez et
organise le virage, au bon moment, vers
l’aménagement d’espace menuisé. L’idée
tient la route, avec une clientèle au rendez-vous. La petite entreprise, DBH ébénisterie, se développe. Passant de deux à
huit salariés, elle s’étend vers la restauration collective, la cafétéria d’entreprise
et de grandes surfaces. « Peu d’ébénistes
s’étaient attelé à ce marché de niche mais
la demande était là. » DBH rayonne
aujourd’hui sur tout le Grand Sud de la
France, parfois même au-delà, comme
lorsque le groupe Alinéa lui commande
des cafétérias pour plusieurs magasins en
région.
Audace et savoir-faire
Misant tout sur la qualité, l’étendue et la
précision de son savoir-faire, la société
attache une grande importance aux
aspects techniques, esthétiques et ergonomiques pour répondre à la demande de
ses clients. Chaque proposition commerciale est accompagnée d’une modélisation
3D du projet, de plans de principe en couleur des différents ouvrages. Grâce à cette
méthodologie, DBH est parvenue à fidéliser sa clientèle et à gagner de nouveaux
marchés, publics et privés. « Chacun de
nos projets d’aménagement est unique »,
précise l’artisan. « Nous le construisions
de A à Z, avec les architectes et les maîtres
d’œuvre. Parfois on nous demande des
choses folles mais l’on ne se met aucun
frein. Pour répondre à toutes les attentes,
nous n’hésitons pas à multiplier les matériaux, en travaillant à la fois le bois, le
plexi, le verre… Et même l’acier, pour
lequel nous disposons d’un petit atelier.
En matière d’ergonomie, de forme, nous
essayons de nous adapter vraiment au
besoin du client. » Grâce à sa montée en
puissance, la société a pu investir. Dans de
nouvelles machines numériques, notamment, « qui scient, percent, et avancent
le travail avant le montage manuel. »
Désormais en mesure de choisir ses chantiers, Patrick Bernardini estime : « Nous
sommes arrivés à un rythme de croisière,
avec un personnel hautement qualifié. »
Le pas de plus
En 2014, DBH a reçu le Prix départemental Stars & Métiers de la Dynamique commerciale. Une récompense pour un chef
d’entreprise qui a mis en œuvre toutes les
stratégies pour s’adapter, évoluer et diversifier son activité sur le marché. « Ce fut une
occasion de mieux cownnaître la Chambre
de métiers des Bouches-du-Rhône, qui va
désormais m’aider à monter le projet que
je suis en train de mettre en place. » Car à
tout juste 50 ans, le Marseillais fourmille
de nouvelles idées. Avec ses deux fils, il
élabore depuis un an un produit destiné,
cette fois, aux particuliers. « Il s’agit d’un
configurateur de meubles, que le client
pourra moduler, sur mesure, via Internet.
En amont, dans notre bibliothèque paramétrique, nous aurons fabriqué toutes les
propriétés des meubles proposés à la vente.
Après commande, il ne nous restera plus
qu’à mettre en production. » La CMA13
devrait à ce titre assister l’entrepreneur à
travers du networking (mise en relation
avec des designers, des spécialistes du
Web). « Internet est encore une inconnue
pour nous… Cela devrait nous permettre
d’avancer, de nous armer. »
Mélanie Kochert
28
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
ossier
IA
OL
OT
I-F
AN
AV
OT
OL
OM
©R
Assurances
Mieux vaut prévenir que guérir
C
ertains assureurs savent travailler main dans la main avec les
entrepreneurs qu’ils représentent et ont à cœur de défendre
leurs intérêts. Comment s’y retrouver parmi tous les professionnels ?
Que penser de certaines garanties et sur quels critères les comparer ?
L’artisan doit se poser, à juste titre, beaucoup de questions avant
de souscrire à une police d’assurance. Voici quelques conseils
et avis d’experts afin de vous aider à y voir un peu plus clair. □ □ □
Dossier réalisé par Sophie de Courtivron
D ossier
ASSURANCES
Assurez vos contrats
Les spécificités de chaque métier doivent être prises en compte par l’assureur, qui ne doit pas
pour autant multiplier les garanties. Une réflexion commune s’impose, pour un ciblage efficace.
«
U
n artisan met
en œuvre un
savoir-faire
pointu ; il
doit trouver chez son assureur
le même service spécialisé,
qui répond aux risques qu’il
court au quotidien », avance
Florent Seiler, directeur commercial à la MAPA, assureur
spécialisé dans les métiers de
bouche. L’artisan a recours à
trois types d’assurances, dont
deux concernent son activité.
Les catégories
d’assurances
D’abord, il y a celle de son
local (obligatoire s’il est locataire), et du patrimoine de
son entreprise (véhicules professionnels, engins…). « Si le
local est indispensable au travail de l’artisan propriétaire,
l’assurance l’est aussi ; mais un
plombier qui a tout son matériel dans sa camionnette n’en
a pas besoin », note Stanislas
Groz, agent général Allianz à
Dijon. De la même façon, l’assurance contre la perte d’ex-
ploitation (qui couvre la perte
de chiffre d’affaires - CA - en
cas de sinistre) est liée au fait
que le local est nécessaire pour
faire du CA. « Vous avez une
activité saisonnière ? Vérifiez
que la perte d’exploitation est
payée dès le premier jour…
extincteurs ; or personne ne
fait ça ! »
Ensuite, l’artisan doit considérer la responsabilité liée à
son activité (voir l’encadré sur
l’assurance décennale). « Dans
l’absolu, et excepté pour certaines professions, la respon-
« Nous avons des fonds de
solidarité et pouvons octroyer
de l’argent à un sociétaire s’il
n’est pas couvert mais que l’on
estime qu’il y a droit. »
Florent Seiler, directeur commercial à la MAPA
Un chocolatier fermé à Pâques
verra 40 % de son CA annuel
s’envoler, avertit Florent Seiler.
L’artisan qui a un magasin doit
penser à assurer la perte de la
valeur vénale* de son fonds
de commerce. Et surtout, lisez
bien les lignes à la fin de vos
conditions générales : en cas
de feu, le remboursement peut
être soumis à la vérification
annuelle de l’électricité ou des
sabilité civile professionnelle
n’est pas obligatoire, mais elle
est indispensable : dommages
en cours de travaux, corporels
causés à un tiers ou à l’environnement, objets confiés… Elle
va être demandée par les clients
si je travaille en B to B ou avec
une collectivité par exemple »,
souligne Philippe Janoueix,
responsable des produits professionnels à la MAAF.
Bâtiment
L’assurance décennale
© DR
Elle est obligatoire et couvre la réparation des dommages matériels affectant
l’ouvrage à la construction duquel a participé l’artisan dans les dix ans après sa
réception. Rachid Moufakkir, de la direction technique produits IARD à SMABTP,
insiste sur quelques points : « Il faut bien vérifier que toutes les activités exercées,
même de façon occasionnelle, sont bien couvertes par le contrat. Un sous-traitant
n’est pas soumis à cette obligation d’assurance mais dans les faits, il a tout intérêt
à s’assurer, au risque de ne pas obtenir de marchés. Un artisan qui confie des
travaux à un sous-traitant doit vérifier que ce dernier est assuré dans les mêmes
conditions que s’il était lui-même titulaire du marché. En complément, il est indispensable de
souscrire à une responsabilité civile générale y compris pour les dommages immatériels, à une
garantie de bon fonctionnement (éléments d’équipement dissociables) et à une garantie des
dommages en cours de travaux (incendie, effondrement…) ».
30
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
Enfin, l’artisan doit s’assurer lui-même, en tant que
chef d’entreprise, ainsi que sa
famille, et ses salariés (voir
p.32). S’il lui arrive quelque
chose, la société doit pouvoir continuer à vivre. « Santé
(mutuelle) et prévoyance
(indemnités journalières - IJ -,
rente d’invalidité) en cas d’arrêt de travail sont incontournables », poursuit Philippe
Janoueix. « Un jeune artisan qui pourrait envisager de
changer de métier suite à une
maladie ou à un accident peut
prendre des garanties minimums », nuance Stanislas
Groz. Mais si non, il devra
tenir jusqu’à la retraite, et donc
bien évaluer le montant de ses
IJ, ainsi que le taux d’invalidité
pris en compte pour sa rente. À
noter qu’IJ, rente d’invalidité
et retraite sont déductibles des
impôts dans le cadre de la loi
Madelin (sous certaines conditions). Stanislas Groz précise
par ailleurs que le capital décès
« n’est pas indispensable si
l’entrepreneur a beaucoup de
capitaux personnels » ; dans
le cas contraire, il faut y souscrire. Les artisans qui ont leur
atelier ou commerce chez eux
doivent opter pour un package global privé/professionnel chez le même assureur ;
car deux assureurs peuvent se
renvoyer longtemps la balle…
« Je préfère mettre tous mes
œufs dans le même panier, c’est
plus facile à gérer », pointe
Jean-Luc Saussois, maçon à
Viarmes (95).
© NLshop - Fotolia
De l’humain,
pour du cousu main
« Il faut privilégier avant
tout les échanges avec son
assureur », ajoute Jean-Luc
Saussois. Avoir une relation
de proximité. Dominique
Foucher, conseiller commercial MAPA à Vannes, va voir
systématiquement chaque
artisan pour faire une visite
de risque. « Tout est passé au
crible : les activités exercées,
la superficie, l’état général et
celui des zones spécifiques
(stockage, zone froide…), le
CA, l’état du matériel et son
financement, s’il y a un stock
plus important à tel moment,
etc. », énumère-t-il. « Si j’appelle mon conseiller, il rappelle
tout de suite et passe dans la
journée si besoin », se félicite
Richard Le Forestier, boulanger à Plouay (Morbihan) ;
« il m’a posé les bonnes questions ; mon argent liquide
est ainsi dorénavant assuré
pendant le trajet jusqu’à la
banque ». Un assureur, généraliste ou spécialiste, doit savoir
détecter le cas où c’est une SCI
qui détient les murs d’un artisan, et donc ne pas l’assurer en
son nom propre…
À la différence du courtier et
de l’assureur généraliste, un
assureur mutualiste est géré
par des professionnels qui
œuvrent dans l’intérêt de leur
propre métier. « Nous avons
des fonds de solidarité et pouvons octroyer de l’argent à un
C ONTRATS D’ASSURANCE
À vérifier au moins une fois par an
L’aggravation non déclarée d’un risque peut générer une règle
proportionnelle pour l’indemnisation, voire une non-prise
en garantie. Vérifiez et déclarez notamment :
• Votre activité, le CA, la part du CA que vous réalisez grâce
à la sous-traitance, l’utilisation de techniques non courantes,
la réalisation de chantiers en groupement…
• Biens professionnels : acquisitions, ventes, locations,
équipements, vétusté…
• Protection personnelle de chef d’entreprise, celle de votre
famille et de vos salariés : votre statut juridique, situation
matrimoniale, les personnes couvertes par votre contrat,
le montant de vos garanties en cas d’arrêt de travail…
Source : Les 100 réponses à vos questions d’assurance, FFB et SMABTP.
sociétaire s’il n’est pas couvert
mais que l’on estime qu’il y a
droit ; on pourra ainsi financer
partiellement ou totalement un
locataire dont le propriétaire a
mal assuré ses locaux », plaide
Florent Seiler. Leurs garanties prennent directement en
compte certaines spécificités.
« Nous avons une responsabilité civile de plusieurs millions
d’euros sur les intoxications
alimentaires ; pour nous c’est
la base, mais cela fera partie
des garanties optionnelles chez
un assureur généraliste. »
Un contrat est… vivant
Au-delà des spécificités
« métier », l’assureur doit
avoir la capacité de personnaliser son offre. « Je voudrais souscrire à une garantie de CA sur une période
donnée pour couvrir la perte
si jamais je suis malade ; j’ai
demandé à mon assureur de
me faire une proposition… »,
témoigne Jean-Luc Saussois.
L’assureur doit s’adapter,
« il y a des biens spécifiques
que l’on peut assurer en tout
lieu », illustre Stanislas Groz.
Dès qu’il y a une modification du risque (activité qui grossit, nouveau
salarié…), il faut refaire le
point ; « et en cours d’année
si besoin », insiste Philippe
Janoueix (encadré ci-dessus). En effet, les contrats
à l’échéance annuelle, avec
préavis de deux mois. Côté
tarif, « on verra entre 10 et
20 % de différence entre
deux assureurs, pour les
mêmes garanties ; si c’est
plus, c’est que les garanties
diffèrent », explique Stanislas
Groz. Donc faites jouer la
concurrence… Il peut aussi
être judicieux de faire regarder son contrat par un autre
assureur, qui en détectera
les failles. Un artisan averti en vaut deux. Ainsi, par
exemple, « le vol d’outils ou
les éléments climatiques sur
les chantiers peuvent s’assurer, mais vous pouvez parer
vous-mêmes aux problèmes
en garant votre camionnette
loin de tout et en intervenant
sur un chantier bâché… Il
y a des réflexions à avoir et
des actions à mettre en place
à défaut d’être assuré »,
conclut Stanislas Groz. Et ça,
c’est gratuit.
« Demandez à votre assureur
de vous préciser les assurances
qui sont obligatoires, puis celles
qu’il estime indispensables. »
Philippe Janoueix (MAAF)
s’adaptent, y compris à la
baisse. Dominique Foucher
rencontre ses assurés tous les
12 à 18 mois.
Chaque contrat est soumis
à une reconduction tacite
*La valeur marchande de ses éléments
incorporels : droit au bail, pas-de-porte,
clientèle, achalandage…
3
POUR ALLER PLUS LOIN :
Les 100 réponses à vos
questions d’assurance,
édité par la FFB et SMABTP
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
31
D ossier
COMPLÉMENTAIRE SANTÉ
Généralisation : mode d’emploi
Obligatoire à l’horizon 2016, la mutuelle d’entreprise assure aux salariés un remboursement minimum
de leurs principaux frais de santé. Ce qu’il faut retenir de cette réforme.
Le panier de soins minimal
obligatoire
© Isabelle Flayeux
Une complémentaire santé d’entreprise
doit au moins couvrir :
• 100% du ticket modérateur restant à la
charge des assurés sur les consultations,
actes et prestations remboursables par
l’assurance maladie obligatoire,
• le forfait journalier hospitalier (frais
d’hébergement du séjour), sans limitation
de durée,
• les frais dentaires prothétiques
et orthodontiques à hauteur de 125%
du tarif conventionnel,
• un forfait tous les 2 ans pour les
dépenses de frais d’optique (à hauteur de
100 € pour les verres simples, 150 pour les
équipements mixtes et 200 pour les verres
complexes).
S
uite à l’accord national interprofessionnel (ANI) signé
par les partenaires
sociaux en janvier 2013 et
à la loi de sécurisation de
l’emploi du 14 juin 2013,
les employeurs se trouvent
dans l’obligation de proposer une couverture complémentaire santé à l’ensemble
de leur personnel d’ici le
1er janvier 2016. Toutes les
entreprises du secteur privé
sont concernées, dès le premier salarié, et ce quels que
soient leur taille, leur statut et
leur secteur d’activité.
Ce qui change
pour l’employeur…
Financée au minimum à 50%
par l’employeur, la mutuelle
dite d’entreprise rembourse
une partie des principales
32
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
dépenses de santé de chaque
salarié non couvertes par la
Sécurité sociale. Le solde reste
à la charge du salarié.
Selon l’article 1 de la loi, l’employeur doit assurer un socle
de garanties de base commun
à l’ensemble du personnel
ainsi que le principe d’égalité de cotisation à couverture
égale, quel que soit l’âge du
salarié. À défaut d’accord de
branche ou d’accord d’entreprise, l’employeur définit par
décision unilatérale l’étendue
et le niveau de prestations de
la mutuelle ainsi que la répartition des cotisations. Il est
dans l’obligation d’en informer son personnel par écrit.
Si le contrat collectif souscrit
est qualifié de responsable,
l’entreprise peut bénéficier
d’exonérations sociales et
fiscales.
Toute entreprise qui dispose
déjà d’une complémentaire
santé doit s’assurer qu’elle
prend en charge le panier de
soins minimal. Si les garanties santé sont inférieures au
minimum légal, l’entreprise
devra se mettre en conformité au plus tard le 1er janvier 2016.
…et pour le salarié
L’ensemble des salariés est
concerné par la complémentaire santé d’entreprise obligatoire et devra y souscrire
dès le 1er janvier 2016. Des
dispenses d’affiliation sont
toutefois envisageables dans
certains cas, sous réserve de
formulation de la demande
par écrit et de présentation
de justificatifs.
Financièrement plus intéressantes que les contrats indi-
viduels, les mutuelles d’entreprise garantissent un niveau
de protection minimum. La
couverture santé est directement négociée par l’employeur.
Le salarié peut, s’il le souhaite, souscrire à ses frais
des options complémentaires
pour augmenter son taux de
remboursement, compléter
ses garanties santé et couvrir
les membres de sa famille.
Tout nouvel embauché est
dans l’obligation d’adhérer
au contrat collectif en place
au sein de l’entreprise.
Isabelle Flayeux
Conseil
Pas directement concernés
par la réforme, les dirigeants
non salariés ne doivent pas
pour autant négliger leur
protection santé.
P ratique Savoie
PERSONNES À MOBILITÉ RÉDUITE
Accessibilité au PMR :
il faut réagir avant le 27 septembre
Dix ans après, un problème
toujours non résolu
Selon l’INSEE, 1,8 million de Français
sont reconnus en situation de handicap.
Le chiffre atteindrait même 9,8 millions
de personnes concernées en ajoutant ceux
atteints de problèmes de santé depuis plus
de 6 mois notamment. Sans compter les
1,1 million de personnes âgées dépendantes. L’enjeu est d’importance.
Agendas d’Accessibilité
Programmée, la nouveauté
Au vu de l’ampleur du retard pris, aussi
bien dans les administrations, les écoles
que les commerces, le gouvernement a
proposé en 2014 de décaler l’objectif en
instaurant des Agendas d’Accessibilité
Programmée (Ad’Ap).
Concrètement, il s’agit pour les établis-
© Fotolia
La loi du 11 février 2005 proposait de
rendre notre société accessible à tous,
dans un délai de dix ans.
Un programme ambitieux, difficilement
réalisable, mais indispensable. Il s’agit
en effet non seulement de répondre aux
besoins des personnes en fauteuil roulant, mais de ceux de toutes les personnes
en situation de déficience : physique,
visuelle, auditive, mentale, cognitive.
sements recevant du public qui ne sont
pas encore aux normes de déposer en
mairie un dossier précisant les travaux à
accomplir pour se mettre aux normes en
matière d'accessibilité. En agissant dans
ces délais, il est encore possible de bénéficier d'une dérogation et d’étaler sur trois
ans les travaux de mise aux normes, voir
même 6 ou 9 ans dans les cas les plus
complexes.
Attention, il n’y a rien d’automatique,
il faut absolument faire la demande et
dans les temps.
Le formulaire à utiliser pour le dépôt
d’un Ad’Ap ou d’une dérogation est le
document cerfa n°13824*03, auquel il
faut rajouter un plan du commerce, une
notice décrivant la situation de l’établissement, éventuellement des photos. Ce
formulaire est à demander en mairie.
La date à retenir : le 27 septembre 2015.
C'est la date limite pour demander une
dérogation ou pour obtenir un délai de
réalisation des travaux d'accessibilité
dans un commerce.
3
CONTACT :
Nicolas CHATON
Tel. 04 79 69 94 20
[email protected]
J uri-pratique
INSERTION PROFESSIONNELLE
Fiscal
• Artisans en société ayant clos un exercice le
31 mars 2015 : versement au service des impôts,
le 15 juillet au plus tard, du solde de l’impôt sur
les sociétés, sous peine de majoration.
Social
• Pour tous les travailleurs indépendants, paiement des cotisations sociales au RSI pour le
5 juillet en cas d’option pour un prélèvement
mensuel à cette date (sinon, pour le 20 juillet).
• Pour les artisans n’ayant pas plus de 9 salariés, versement à l’Urssaf, pour le 15 juillet, des
cotisations sur les salaires du 2e trimestre 2015
ou sur les salaires de juin, selon la périodicité
de paiement choisie.
Pour les employeurs de plus de 9 salariés, versement des cotisations sur les salaires de juin
dans tous les cas.
• Pour tous les travailleurs indépendants, paiement des cotisations sociales au RSI pour le
5 août en cas d’option pour un prélèvement
mensuel à cette date (sinon, pour le 20 août).
• Pour les artisans n’ayant pas plus de 9 salariés et payant les cotisations mensuellement,
versement à l’Urssaf, pour le 15 août, des cotisations sur les salaires de juillet.
Versement identique, dans tous les cas, pour
les employeurs de plus de 9 salariés.
◼ JOURS DE RTT NON PRIS
Lorsque, au moment de la rupture de son
contrat de travail, le salarié n’a pas pris tous
ses jours de RTT, il n’a droit à une indemnisation
de la part de l’employeur que lorsqu’un accord
collectif le prévoit. À défaut d’accord collectif
prévoyant une indemnisation,
d
le
l salarié
l
ne peut être indemnisé de ses jours de RTT
non pris que dans le cas où cette situation est
imputable à l’employeur, notamment en cas
d licenciement
de
l
avec dispense
d
de
d préavis
(Cour de cassation, chambre sociale, 18.3.2015,
n° 13-16 369).
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
L
e CIE-Starter est un contrat
d’insertion aidé qui vise à
recruter en contrat à durée
indéterminée (CDI) ou en CDD de
plus de six mois un jeune de moins
de 30 ans sans emploi, rencontrant
des difficultés particulières d’accès
à un emploi, sélectionné en liaison
avec Pôle Emploi ou les missions
locales emploi. En pratique, le
jeune doit, au choix, résider dans
un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), être bénéficiaire du RSA, être demandeur
d’emploi de longue durée, être
reconnu travailleur handicapé, être
suivi dans le cadre d’un dispositif
deuxième chance ou encore avoir
bénéficié d’un emploi d’avenir.
Toutes les entreprises et les groupements d’employeurs du secteur
marchand peuvent recruter en
CIE-Starter.
Une aide financière
Les avantages financiers de ce
contrat ne sont pas négligeables.
L’entreprise perçoit une aide pendant six à vingt-quatre mois, selon
la durée du contrat, dont le montant s’élève à 45 % du Smic horaire
brut. Par exemple, si l’employeur
recrute un jeune au Smic, cet
emploi lui coûte en théorie chaque
mois 2 048,25 €, cotisations
sociales comprises (soit 590,75 €).
Avec l’aide de l’État à 45 % liée
au CIE-Starter, soit 655,90 €, qui
s’ajoutent aux autres exonérations
de cotisations sociales, l’employeur
ne débourse plus 2 048,25 €, mais
seulement 982,10 €, soit une
réduction de plus de 50 % au total.
L’aide est versée mensuellement sur
la base des attestations de présence
du salarié.
Les modalités pratiques
L’employeur doit prendre contact
avec l’agence Pôle Emploi ou la mission locale de son secteur, ou encore
avec Cap Emploi s’il souhaite recruter un jeune travailleur handicapé.
On lui proposera plusieurs candidats, mais l’employeur peut venir
également avec le nom d’une personne et vérifier qu’elle répond
bien aux critères du contrat. Une
fois le candidat choisi, l’employeur
remplit avec son interlocuteur une
demande d’aide au contrat CIEStarter comprenant les actions
envisagées d’accompagnement et de
formation dans le cadre du contrat.
13 000 contrats CIE-Starter sont
prévus en 2015.
3
POUR EN SAVOIR PLUS
www.pole-emploi.fr
34
Le contrat initiative-emploi CIE-Starter permet aux entreprises
de recruter des jeunes en situation d’insertion professionnelle
et sociale difficile et de bénéficier, en contrepartie, d’une aide
financière.
© Minerva Studio - Fotolia.com
VOTRE AGENDA
SEPTEMBREOCTOBRE 2015
UN NOUVEAU
CONTRAT AIDÉ :
LE « CIE-STARTER »
J uri-pratique
Rubrique réalisée par François Sabarly
◼ CUMUL DE
RÉGLEMENTATION
TRAVAUX DANGEREUX :
DES ASSOUPLISSEMENTS
POUR LES JEUNES
La réglementation du travail des jeunes de moins de 18 ans a été modifiée
et assouplie à la suite de la publication au Journal officiel de deux décrets
entrés en application le 2 mai 2015.
C
ertains travaux sont interdits aux
jeunes âgés de moins de 18 ans en raison de leur dangerosité. Toutefois, les
employeurs peuvent bénéficier d’une dérogation pour les élèves d’un établissement technologique ou professionnel lorsqu’ils effectuent un stage dans leur entreprise, ainsi que
pour leurs apprentis. Ces travaux interdits
susceptibles de dérogation sont dits « réglementés ». Deux décrets du 17 avril 2015,
entrés en vigueur le 2 mai 2015, réforment
ces dispositions.
Procédure pour
les travaux réglementés
Premier changement : l’employeur qui souhaite affecter un jeune de moins de 18 ans
à certains travaux dangereux est seulement
tenu d’envoyer une déclaration de dérogation à l’inspection du travail. Cette déclaration doit, par la suite, être renouvelée
tous les trois ans. Jusqu’alors, l’employeur
devait obtenir l’autorisation préalable de
l’inspecteur du travail.
Attention toutefois : la nouvelle déclaration
de dérogation doit être précédée d’une évaluation des risques existants pour la santé et
la sécurité du jeune, et de la mise en œuvre
des actions de prévention propres à garantir
la protection de sa santé et de sa sécurité.
De plus, avant toute affectation d’un jeune
à un travail réglementé, l’employeur doit
avoir informé celui-ci sur les risques pour
sa santé et sa sécurité. Il doit également
l’encadrer par une personne compétente et
obtenir un avis médical d’aptitude, délivré
par le médecin du travail.
Exceptions pour
les travaux en hauteur
Second changement : les travaux en hauteur. De façon générale, il est toujours interdit d’affecter des jeunes de moins de 18 ans
à des travaux en hauteur lorsque la prévention du risque de chute n’est pas assurée par
des mesures de protection collective.
Mais cette interdiction fait dorénavant
l’objet de deux dérogations :
■ le jeune peut utiliser des échelles, escabeaux
et marchepieds en cas d’impossibilité de recourir à un équipement assurant une protection
collective ou lorsque le risque de chute est
faible et qu’il s’agit d’un travail de courte durée
ne présentant pas un caractère répétitif ;
■ pour les besoins de sa formation professionnelle, le jeune peut être affecté temporairement à un travail en hauteur nécessitant
un équipement de protection individuelle,
sous condition d’en faire la déclaration
auprès de l’inspecteur du travail.
Les employeurs peuvent
bénéficier depuis le 1er janvier
2015 d’un taux réduit de cotisacotisations d’allocations familiales
(3,45 % au lieu de 5,25 %) sur
s
les salaires inférieurs ou égaux
à 1,6 Smic. L’employeur
peut cumuler ce taux réduit
peut
avec d’autres dispositifs
d’exonération de cotisations
et contributions patronales,
par exemple avec l’exonéral’exonération prévue dans les zones
franches urbaines. Dans
ce cas, il faut appliquer
d’abord la réduction du taux
d cotisations d’allocations
de
d ll
familiales, et ensuite l’autre
dispositif concerné (circulaire
DSS 2015-99 du 01/01/2015, diffu
diffu-sée sur Légifrance le 21/04/2015).
◼ CRÉDIT
D’IMPÔT
MÉTIERS D’ART
Pour bénéficier du crédit
d’impôt en faveur des métiers
d’art (CIMA), une entreprise
artisanale doit exercer une
activité de création d’ouvrages
uniques réalisés en un
exemplaire ou en petite série.
L’administration rappelle
que les entreprises qui réa
réa-lisent uniquement des prestaprestations de services, telle l’activi
l’activi-té de restauration d’œuvres
d’art, ne sont pas éligibles
au crédit d’impôt. En effet,
ces prestations
estations de services se
caractérisent principalement
par la mise à disposition
d’une capacité
ca cité technique
ou intellectuelle, et non par la
fourniture d’un bien tangible
à un client (Réponse Bonnot,
Bonno
JOAN 12/05/2015, p. 3575
3575).
© areporter - Fotolia.com
© jörn buchheim - Fotolia.com
RÉDUCTIONS
RÉDUC
DE COTISATIONS
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
35
P ratique Savoie
PARCE QUE LA VIE D’UNE ENTREPRISE
N’EST PAS UN LONG FLEUVE TRANQUILLE…
La Chambre de métiers et de l’artisanat aide les artisans même dans les moments difficiles.
Les difficultés arrivent ou sont là ?
■ Votre chiffre d’affaires, votre bénéfice diminuent ?
■ Des clients tardent ou refusent de payer ?
■ Vous avez des difficultés de trésorerie ?
■ Votre découvert bancaire est supprimé ?
■ Vous ne pouvez plus payer vos échéances ?
Réagissez rapidement avant que la situation
ne s’aggrave, que les difficultés ne deviennent
insurmontables ! Ne vous isolez pas, Parlez-en !
La CMA de la Savoie est à vos côtés :
Elle vous propose de :
■ réaliser un diagnostic de la situation de l’entreprise
■ définir un plan d’actions
■ vous informer des dispositifs de soutien aux entreprises
■ vous accompagner dans les démarches
■ gagner en compétence dans la gestion de votre activité
3
CONTACTER AU SERVICE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
Anne de ROBERT de LAFREGEYRE - Conseiller Entreprise
Tél. : 04 79 69 94 16 Courriel : [email protected]
◼ ET AUSSI
La CMA soutient
l’activité de l’association
« Ensemble pour
la sauvegarde
des entreprises
en Savoie » dite
« Savoie Sauvegarde ».
tion des chefs d’entreprise
Savoyards est unique en
France.
En complément des dispositifs nationaux, régionaux et
départementaux de soutien
aux entreprises en difficulté,
Savoie Sauvegarde s’est dotée
d’outils qu’elle a conçus pour
venir en aide aux dirigeants
artisans, commerçants, professions libérales.
Conçue en 2007 par le précédent Président du Tribunal
de Commerce de Chambéry,
et soutenue par une grande
majorité d’acteurs socio-économiques du département,
l’association a pour objectif
la sauvegarde des entreprises
en difficultés, afin d’éviter
le pire : le dépôt de bilan, les
licenciements et les drames
humains et économiques.
Ce dispositif mis à disposi-
Chaque semaine, des professionnels du droit et de la
finance et du chiffre, accompagnés d’entrepreneurs ayant
vécu eux-mêmes des difficultés, accueillent, écoutent, ras-
surent, orientent, des chefs
d’entreprise en questionnement ou en pleine tourmente.
Tous bénévoles, ils les
reçoivent confidentiellement,
gratuitement, anonymement.
Rendez-vous à prendre
au 0 800 800 130
Prêt Fonds de soutien :
Un prêt personnel au chef
d’entreprise peut être attribué (sous réserve de remplir
certaines conditions), pour
accompagner une action
permettant de poursuivre
l’activité dans de meilleures
conditions (diversification
d’activité, actions de communication, de formation ; effectuer une réparation etc.. ).
Cellule de prévention auprès
du Tribunal de Commerce :
Reçu par des juges de la prévention, le chef d’entreprise
peut se faire conseiller sur
une procédure amiable ou
judiciaire, obtenir conseils et
orientation.
Rendez-vous à prendre
au 04 79 33 72 25
Et pour obtenir plus d’informations et des pistes concrètes :
Retenez la date du jeudi 17 septembre à 18h00
Un rendez-vous à la Foire de Savoie à ne pas manquer
Vous assisterez à une Table Ronde* destinée aux entreprises et à leurs dirigeants.
En présence du Médiateur du Crédit et de l’Observatoire du financement des entreprises.
*Entrée libre et gratuite sur inscription
La CMA et l’Association « Savoie
Sauvegarde » animent un temps d’information et de sensibilisation aux signaux
d’alertes à repérer, aux démarches à entre-
36
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
prendre rapidement pour éviter l’aggravation des difficultés. Les dispositifs de
prévention et de soutien aux entreprises en
difficultés seront présentés.
3
INFORMATIONS PRATIQUES :
CMA Service développement économique
Tél. : 04 79 69 94 20
[email protected] / www.cma-savoie.fr
P ratique Savoie
N’attendez pas le 1er janvier 2016 !
Soyez PRO ACTIFS !
Vous avez l’habitude d’anticiper sur les événements,
ne laissez pas celui-ci vous échapper, il touche le
moteur de votre entreprise, vos collaborateurs.
L
a loi du 14 juin 2013
institue à compter du
1er janvier 2016 une couverture complémentaire frais
de santé obligatoire pour tous
les salariés.
Pour mieux comprendre la
généralisation de la complémentaire santé et ses impacts
sur votre entreprise, voici les
5 principes clés à retenir :
1 À qui s’adresse cette loi ?
La généralisation de la complémentaire santé s’applique
à toutes les entreprises et tous
les salariés.
2 Quelles prestations sont
garanties aux salariés ?
L’article 1 de la loi impose la
mise en place d’un socle de
garanties minimales permettant aux salariés de couvrir
leurs frais de santé sur les
postes les plus importants.
3 Quelles sont les étapes à
connaître ? La loi ouvre certaines négociations au sein des
branches professionnelles et des
entreprises d’ici janvier 2016.
4 Quel coût et avantages pour
l’entreprise ? L’entreprise est
tenue de participer au financement de la complémentaire
santé de ses salariés, à hauteur
de 50 % de la cotisation.
La participation de l’employeur est exonérée de cotisations sociales et vient en déduction du bénéfice imposable du
gérant ou de l’entreprise en
fonction de son imposition.
5 Pourquoi mettre en place
dès maintenant une complémentaire santé dans votre
entreprise ? Être à l’initiative
plutôt que subir vous per-
mettra de transformer une
contrainte en avantage, en
personnalisant le contrat aux
besoins de vos salariés.
▪ Valoriser votre image
d’employeur
▪ Attirer et fidéliser
ses collaborateurs
▪ Donner du pouvoir
d’achat à ses salariés
▪ Utiliser les avantages fiscaux
au bénéfice de son entreprise
et de ses salariés
3
RENSEIGNEMENTS :
Chambéry : 04 79 75 13 12
04 79 96 81 57
Albertville : 04 79 37 79 71
Aix les Bains : 04 79 35 21 81
Saint Jean de Maurienne :
04 79 59 90 49
CONSEILLERS
DES PROFESSIONNELS :
Éric BEGNE 06 08 18 24 27 Cyril
MAKHLOUFI
06 76 72 87 60 – Frédéric BOYADJIAN 06 85 61 70 04
Site à consulter :
generalisation-complementaire-sante.humanis.com
SAISON 2015/2016
CONSTRUISONS L’AVENIR ENSEMBLE…
La saison vient tout juste de se terminer et quelle saison nous avons passé !
Le Phare, avec ses 4 400 places et ses 2 groupes de supporters, est aujourd’hui
considéré comme la plus belle ambiance de France et l’une des plus belles
d’Europe ! Avec un taux de remplissage de plus de 85 %, cela constitue
un soutien de poids pour l’équipe et la garantie d’une soirée inoubliable !
Venir au Phare c’est y revenir…
D
’un point de vue
économique, le
Chambéry Savoie
Handball est aussi un modèle
unique qui continue encore
de se développer ! Ce modèle
tient le choc et il fait même
mieux, il grandit chaque
année. Aujourd’hui, plus
de 240 entreprises le soutiennent ce qui fait du club
le plus grand réseau économique des 2 Savoie !
Du point de vue sportif, la
saison 2014/2015 fut mouvementée avec un changement
d’entraîneur mais après un
début de saison compliquée
les Chambériens ont réussi à
être compétitifs pour se battre
jusqu’à la dernière journée
afin d’accrocher une qualification en coupe d’Europe !
Dans un Phare bien souvent
en ébullition, on se rappellera notamment des belles
prestations des Chambériens
face aux gros calibres
comme Dunkerque, Paris et
Montpellier ! L’objectif du
club est maintenant de pérenniser cette équipe et de la faire
grandir dans la constance de
ses résultats. Toujours doté
d’un centre de formation performant et reconnu, le CSH a
fait signer 3 nouveaux jeunes
avec Melvyn Richardson,
Alexandre Tritta et Queido
Traoré. En renouvellement
également ses cadres et en
faisant signer de nouvelles
recrues prometteuses comme
le jeune brésilien Joao Pedro
Francisco Da Silva, le CSH
met tous les atouts de son
côté pour atteindre ses objectifs…
La saison prochaine se promet donc d’être passionnante
alors n’attendez plus et abon-
nez-vous ! En tribune comme
sur le terrain, construisons la
victoire ensemble !
3
CONTACT :
Thomas FIOR
Communication
& événement
thomas.fior@chambery
savoiehandball.com
Tél. : 04 79 70 60 55
Fax : 04 79 33 09 01
688 avenue des Follaz
73000 CHAMBÉRY
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
37
F orum
TARIFS DU GAZ
LES RÈGLES CHANGENT
D
© Punto Studio Foto - Fotolia
epuis l’ouverture du marché du
gaz à la concurrence, deux types
d’offres coexistent : les tarifs
réglementés de vente, fixés par le gouvernement et proposés par les fournisseurs
historiques, et les offres de marché, proposées par l’ensemble des fournisseurs
et librement fixées. Afin de se mettre en
conformité avec le droit européen, les
tarifs réglementés du gaz disparaîtront
pour la quasi-totalité des professionnels,
artisans compris, d’ici la fin de l’année.
Êtes-vous concerné ?
OUI, si vous êtes un professionnel avec
un niveau de consommation supérieur
à 30 MWh par an (PME, restaurants,
bureaux, ateliers, commerce͒ de proximité de petite surface…) et que vous avez
actuellement un contrat au tarif réglementé avec un fournisseur historique :
GDF-Suez, Tegaz ou une entreprise
locale de distribution.
NON, si vous êtes un professionnel dont
la consommation annuelle est inférieure
à 30 MWh par an, ou que vous avez
actuellement déjà un contrat à prix de
marché, y compris indexé sur des tarifs
réglementés.
Tout contrat au tarif réglementé « historique » devenant caduc au 1er janvier
2016, il vous faudra avoir souscrit, en
amont, un nouveau contrat en offre de
marché. N’hésitez pas à vous renseigner
dès maintenant : la majorité des fournisseurs, historiques et alternatifs, proposent d’ores et déjà des tels contrats, à
des tarifs compétitifs.
3
INFORMATIONS :
www.energie-info.fr/pro
+ Abonnez-vous au Monde des artisans
Bulletin à renvoyer avec votre règlement à ATC. Service abonnements.
Abo 23 rue Dupont-des-Loges. 57000 Metz. Fax : 03 87 69 18 14.
Oui, je m’abonne au Monde des artisans pour deux ans (12 numéros) au tarif préférentiel
de 8 euros (au lieu de 12 euros*)
Prénom ...................................................................... Nom..................................................................................................................................
Profession ..............................................................................................................................................................................................................
Nombre de salariés .......................................Adresse..................................................................................................................................
.......................................................................................................................................................................................................................................
Téléphone.....................................................................Fax..................................................................................................................................
E-mail ........................................................................................................................................................................................................................
* Prix de vente au numéro. Offre valable jusqu’au 31/12/2015. Tarif d’abonnement 1 an, France : 6 euros. En application de la loi n° 78-17 du 6 juin 1978,
vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations vous concernant reproduites ci-dessus. LMA vous précise qu’elles sont nécessaires
au bon traitement de votre abonnement.
Q uiz
ASSURANCES
Testez votre niveau !
Êtes-vous bien au fait de vos obligations en termes d’assurance ?
Nous vous invitons à répondre aux questions suivantes…
1. La création de l’entreprise artisanale
A. Est-il obligatoire d’être assuré en responsabilité décennale
quand je réalise des travaux de BTP ? OUI/NON
B. Puis-je prendre d’autres engagements en dehors
de mes responsabilités légales ? OUI/NON
4. La vie de l’entreprise
G. Mon conjoint est-il automatiquement couvert
lorsqu’il travaille avec moi ? OUI/NON
H. Puis-je m’assurer contre le coût des indemnités
p
à verser en cas de licenciement de personnel
? OUI/NON
2. La vie du chantier
C. Je participe à un groupement ; est-ce que
ue cela
modifie la façon dont je dois être assuré ? OUI/NON
D. Mon client fournit les matériaux que je
e pose,
en suis-je responsable ? OUI/NON
3. La vie des contrats d’assurance
E. J’ai entrepris une démarche qualité.
surance
Cela a-t-il un impact sur mon contrat d’assurance
professionnelle ? OUI/NON
F. Puis-je dans certains cas me dégager de
e me
mess
responsabilités décennales et civiles ? OUI/NON
UI/NON
Réponses :
B. Non, car les conséquences d’engagements
contractuels que vous prenez au-delà des
dispositions légales (par exemple garantir votre
ouvrage 20 ans après réception, au lieu des 10 ans
prévus par la loi) sont presque toujours exclues de
vos contrats d’assurance.
C. Non. Vous devez vérifier que votre contrat
d’assurance couvre bien, dans le cadre d’un
groupement, votre intervention (en responsabilités
civile et décennale), avant et après réception. Si vous
êtes mandataire commun, vous devez être couvert
pour les responsabilités découlant de cette mission
particulière.
D. Oui. C’est une situation à éviter. D’abord parce que
vous restez responsable des matériaux que vous
mettez en œuvre, y compris s’ils comportaient un
vice. Ensuite, parce que votre contrat peut exclure
ces matériaux s’ils subissent des dommages sur le
chantier (incendie, tempête…).
© alphaspirit - Fotolia
A. Oui. Toute entreprise réalisant des travaux neufs
sur un ouvrage ou des travaux de rénovation
touchant au clos et couvert est présumée
responsable des désordres de nature décennale,
c’est-à-dire compromettant la solidité ou rendant
l’ouvrage impropre à sa destination. S’il s’agit d’un
ouvrage de bâtiment il lui faudra être assurée pour
cette responsabilité décennale.
E. Oui. Au même titre qu’un service après-vente
efficace ou que de la prévention, cela permet de
sécuriser votre activité en limitant les sinistres.
C’est un avantage commercial indéniable pouvant
aussi vous valoir des avantages tarifaires.
F. Pour le tenter, il vous appartient de prouver
l’existence d’une cause étrangère : un cas de force
majeure (événement imprévisible, irrésistible et
extérieur), la faute d’un tiers ou celle de la victime.
En matière de responsabilité civile, il appartient
au tiers victime d’apporter la preuve d’une faute,
d’un dommage et d’un lien de causalité entre faute
et dommage. Vous pouvez vous exonérer en
démontrant que le dommage provient d’un cas
de force majeure ou du fait même de la victime ou
d’un tiers.
Moins de quatre réponses exactes
Entre 4 et 6 réponses exactes
Vous manquez de connaissances sur vos
obligations d’assurance. Pour remédier à la
situation, plongez-vous dans notre dossier
publié en page 29 et devenez incollable !
Vous avez quelques notions sur les
assurances obligatoires mais le sujet doit
être approfondi ! Pour cela, une solution
simple, consultez notre dossier en page 29.
G. Non. S’il travaille avec vous de façon régulière,
vous devez officialiser son activité professionnelle ;
il a le choix entre 3 statuts : conjoint salarié, conjoint
collaborateur, conjoint associé. Ainsi, il s’assure
une protection juridique et sociale et il peut se
constituer ses propres droits à la retraite.
H. Oui. Les obligations sociales de l’employeur
peuvent engendrer de lourdes charges ; vous pouvez
anticiper leur financement en souscrivant
une « assurance des engagements sociaux ». Les
cotisations versées au titre de ce type de contrat
sont déductibles du bénéfice imposable de votre
entreprise.
Source : Les 100 réponses à vos questions d’assurance,
édité par la FFB et SMABTP.
Plus de 7 réponses exactes
Bravo, vous maîtrisez bien le sujet. Si vous
souhaitez en savoir plus, vous pouvez lire
notre dossier en page 29 et devenir un
véritable expert !
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
39
F orum SAVOIE
MUSÉE SAVOISIEN
EXPOSITION « LES COSTUMES
SAVOYARDS, DE L’HABIT DE FÊTE
AU COSTUME FOLKLORIQUE »
En 2016 au domaine de la Châtaignère Rovorée, Yvoire, en partenariat avec le Conservatoire d’art
et d’histoire du département de la Haute-Savoie.
C
ette exposition proposera de valoriser et de mettre en
perspective les costumes traditionnels des deux Savoie.
Le Musée Savoisien vous invite à partager tout document ou objet représentant des costumes savoyards (costumes,
coiffes, femmes, enfants, hommes en costumes des différentes
provinces, vallées et villages).
Vous avez par exemple :
■ des affiches publicitaires anciennes commerciales
ou touristiques
■ des photos de stands de foire
■ du papier à entête d’entreprises
■ des films publicitaires d’entreprises
■ des objets publicitaires
■ des conditionnements
■ des spots, des produits dérivés etc.
représentant un costume ou un élément de costume savoyard
3
CONTACTEZ
le Musée Savoisien et aidez-le
à enrichir l’exposition !
www.musee-savoisien.fr
Tél. : 04 79 33 44 48
EN BREF
Groupement national de la photographie
professionnelle
Appli Mobile AVISE : l’information
stratégique à portée de main
Jean-Luc Viart, photographe à Modane reçoit
le « Titre de portraitiste de France ». Félicitations !
Retrouvez des informations, précises,
concises et claires, sur les nouveaux
produits et concepts de vente,
les tendances de consommation,
la législation de votre activité à portée
de main, que vous soyez sur un chantier
ou en déplacement, grâce à l’application pour smartphone
et tablette, disponible sur Google Play, Windows Phone Store
ou App Store, en tapant CRMA Rhône-Alpes ou AVISE.
Puis tapez « Savoie ».
BIBLIOGRAPHIE
PETITES ANNONCES
◾ À vendre ou à louer,
bâtiment au centre-ville de Modane
Rez-de-chaussée
Une surface de vente de 500 m2
À l’étage
Zone de stockage de 200 m2
Bureau et hall d’exposition 180 m2
Places de parking privées
Contact : 06 77 99 57 40
[email protected]
40
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
◾ Jean-David DARSA. « Le facteur risque de l’entreprise ».
GERESO, 2015
◾ Henri GREGO. « Quel pouvoir disciplinaire pour
l’employeur ? ». GERESO, 2015
◾ Christine PAOLINI. « Tous formateurs ». GERESO, 2015
◾ Guénolée MILLERET. « Haute Couture. Histoire de l’industrie
de la création française. Des précurseurs à nos jours.»
EYROLLES, 2015
◾ À vendre à St-Jean de Maurienne,
au centre-ville
Local de 750 m2 de surface de vente sans séparation
Et plus de 120 m2 en mezzanine dont 2 bureaux
Places de parking privées et parking à proximité
Galerie d’accès du chantier du tunnel du Lyon-Turin à 2km
Contact : 06 63 11 09 53 [email protected]
◾ Artisan recherche
Un atelier de menuiserie équipé de 500 m² à louer
dans la région d’Albertville.Possibilité de reprise du fonds.
Contact : Louis MESNIL, CMA : 04 79 31 18 10
[email protected]
R E V E L AT I O N S
LE SALON DES MÉTIERS D’ART ET
DE LA CRÉATION www.revelations-grandpalais.com
MERCREDI
9 SEPT. 15H-18H
AVANT-PREMIÈRE
PROFESSIONNELLE
WEDNESDAY,
SEPT. 9TH, 3PM-6PM
PROFESSIONAL
PREVIEW
UN ÉVÉNEMENT · AN EVENT BY
D O R O T H É E L O R I Q U E T © G I L L E S L E I M D O R F E R • D E S I G N G R A P H I Q U E W W W. L A M A N U F A C T U R E . N E T
GRAND PALAIS PARIS 1 0 >1 3 S E P T 2 01 5
F I N E C R A F T A N D C R E AT I O N FA I R
PRESTIGE
TAILLEUR DE CRISTAL
La machine-outil
n’a pas évolué,
ce qui évolue c’est
la pensée de l’artisan…
© Photos : L. Theeten / Pixel Image
Cristal Benito
En haut : Trois personnes travaillent dans l’entreprise :
Franck, Jean-Louis (au 2e plan), et Alain (quarante ans
de maison). Ci-dessus à gauche : Quelques meules
de polissage. À droite : Ébauche de la future taille.
Au centre : L’appareil à calibrer permet à Franck
de reproduire de façon régulière ses motifs.
La passion du détail
Dans un atelier inchangé depuis plus de soixante ans, trois hommes
transforment des pièces de cristal en de pures merveilles ornées de motifs
raffinés. Du dessin à l’intervention éventuelle de sous-traitants, ils contrôlent
entièrement la conception de chaque vase, coupe, bol, verre, carafe…
42
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
Ci-dessus : Un superbe bar à caviar ou vodka créé par Martin Benito pour le marché russe. Toutes les pièces sortent de
l’atelier signées. À droite : Jean-Louis et Franck, avec des pièces sur lesquelles on voit les dessins au crayon des futures tailles.
«
Ci-contre : Taille
d’une carafe commandée
par l’Élysée (cadeau
diplomatique).
Ci-dessous : Deux
vases identiques taillés
différemment (en cours).
1952
Création de l’entreprise
Cristal Frères
par Martin Benito,
le père de Franck.
N
ous sommes des tailleurs de
cristal, et ne fabriquons donc
pas la matière », explique Franck
Benito, 49 ans, fils du créateur de
l’entreprise (reprise en 2004). Son dessin d’un vase,
annoté de toutes les dimensions nécessaires, est
ainsi envoyé dans une cristallerie « en Allemagne,
car en France les grandes cristalleries ne travaillent
pas pour les artisans », constate-t-il. Sur les pièces
lisses reçues, l’artisan va faire des essais et dessiner
le ou les motifs choisis au crayon ; « nous nous
servons d’un appareil à calibrer pour les reproduire
régulièrement, au pinceau, verticalement et
horizontalement ». Les motifs peuvent être très
classiques (diamant) ou plus modernes (pétales…).
« Quand le dessin n’est pas répétitif, nous le faisons
à main levée, sans repérage. L’idée est toujours que
le décor se marie à la forme. » Vient ensuite la
phase critique de l’ébauche, avec une meule qui
dégrossit. L’étape suivante, la taille, se fait avec une
meule plus fine. « Nous repassons dans les motifs.
Pour le polissage, nous utilisons entre autres des
meules de liège, de la pierre ponce ; pour finir, des
meules de feutre ou de drap. » L’artisan fabrique
généralement des séries. « Nous pouvons faire du
sur-mesure, mais il y a peu de demande ; nous en
faisons donc pour nous, à présenter aux clients. »
Ces derniers ont souvent été contactés lors du
Salon Maison & Objet (décorateurs, boutiques
1962
Sous l’impulsion
de Martin Benito,
développement OutreAtlantique, via le bouche-àoreille, à partir de quelques
clients américains rencontrés
lors de Salons parisiens.
1995
Le rayonnement de
l’entreprise devient
international (Russie,
Arabie Saoudite…).
de cadeaux, antiquaires, grandes maisons de
parfum…). Franck se souvient notamment d’un
client de Las Vegas qui avait fait une commande
de 150 000 euros (proportionnellement, le chiffre
d’affaires de l’entreprise était de 300 000 euros en
2014). 95 % du CA part à l’export, et Franck salue
avec gratitude l’aide que lui apporte sa CMA (92),
qui finance la moitié de ses frais de prospection à
l’étranger via « Objectif export ». Cristal Benito
fait aussi quelques restaurations (5 à 10 % du
CA). Pour certains objets, Franck fait appel à des
sous-traitants (orfèvres, bronziers, émailleurs,
etc.). « Nous regroupons tout ici, nous sommes à
l’origine de la création. » Tel le bar à vodka conçu
par son père qui a nécessité un an de travail, du
dessin à la pièce finie ; deux ours bruns sculptés
en bronze doré à l’or fin avec des yeux sertis en
diamant orangé d’Afrique du Sud soutiennent le
bar… La couleur du cristal a été soufflée à chaud
par le verrier dans la matière. Depuis quelques
années, l’entreprise s’est lancée dans le luminaire ;
elle souhaite « créer de plus en plus de pièces
uniques, qui sont artistiquement plus gratifiantes
que les séries ». C’est en effet là où les années
d’expérience de l’artisan peuvent se transformer
en art. Et en « or »…
Sophie de Courtivron
3
CONTACT :
www.cristal-benito.fr
2006
Cristal Benito est reconnue
« Entreprise du patrimoine
vivant » dès l’année de la
création du label.
2014
Cristal Benito reçoit le
Prix Stars & Métiers dans
la catégorie « dynamique
commerciale » et bénéficie
ainsi d’une forte visibilité
médiatique.
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
43
I nitiatives
WORLDSKILLS COMPETITION
QUE SONT-ILS DEVENUS ?
Deux ans après la WorldSkills Competition de Leipzig, trois jeunes finalistes des Olympiades
des Métiers font un retour sur leur expérience.
Laurianne
Mabit
Après une première
expérience en 2011 où
elle s’impose aux régionales en Pays de la
Loire, Laurianne Mabit
transforme, en 2013,
l’essai en victoire. Lors
Son conseil pour les compétiteurs :
de la 42e WordSkills
« S’entraîner au maximum ! Quand on
Competition, la
a donné le meilleur de soi-même, on
Nantaise se hisse
ne peut jamais rien regretter. »
jusqu’au podium de
Leipzig, médaille d’argent autour du cou. Elle en retire le souvenir « d’une expérience unique. Une aventure, au niveau professionnel et au niveau humain », aux multiples retombées.
Laurianne a notamment gardé des contacts avec des membres
de l’équipe des Pays de la Loire, spécialistes en taille de pierre,
cuisine ou menuiserie. « Je les revois régulièrement, ce sont
devenus des amis. » Sa performance l’a également aidée à ouvrir
de nouvelles portes. « L’année d’après, intégrant une licence pro
modéliste, j’ai été acceptée en alternance chez Quechua, près de
Chamonix », raconte la jeune femme. « Le récit du concours, que
j’avais passé au même moment que mon BTS, m’a permis de
convaincre mes employeurs. Ils ont vu que j’étais motivée, impliquée, et que je pouvais gérer plusieurs projets en même temps. »
Bonne pioche. Très vite intégrée, bien dans son élément,
Laurianne poursuit aujourd’hui son aventure dans la filiale
d’un grand groupe à la faveur d’un CDD d’un an.
Mathieu
Aubert
Jérémy
Martini
Mode
et création
« Plusieurs jeunes de
mon CFA avaient déjà
participé. Moi, j’aimais
cette idée de compétition, stimulante…
Cela m’a motivé. »
Originaire de
Guénange en Lorraine,
Jérémy est déjà, en
2012, bien engagé dans
sa formation de fraiseur. « J’ai découvert
toutes les qualités de
Son conseil pour les compétiteurs :
cette profession en
« Il faut aller à fond.
travaillant, via l’alterLe travail sera toujours payant. »
nance, avec des gens
expérimentés. » Puis, à travers les Olympiades, de nouvelles rencontres mettent de l’huile dans son moteur. « Certaines personnes issues de ce métier m’ont vraiment beaucoup aidé », se
souvient le médaillé d’argent lors de la compétition européenne
des EuroSkills. « J’ai senti à quel point j’avais progressé grâce à
cette aventure. » La fierté de son métier lui sera donnée de surcroît. « On a parfois une mauvaise image des métiers manuels.
Mais pendant ces compétitions, les gens venaient nous voir
épatés, ils s’arrêtaient pour prendre des photos, nous dire
que c’était fantastique, se renseignaient sur l’orientation…
C’était comme une reconnaissance. Une vraie satisfaction. »
Menuiserie
Compagnon du Devoir, Mathieu Aubert a commencé son tour de France en 2008. Rapidement, il entend
parler du concours Worldskills, dans lequel se sont
investis des confrères. L’envie fait son chemin, tandis
que le jeune menuisier poursuit le sien le long des
routes de France. Inscrit en Basse-Normandie en 2012,
il gravit les étapes de la compétition, avec l’étonnement
de celui qui est venu participer pour la beauté du geste,
« sans trop de pression. » « Je me disais : je vais juste faire
Son conseil pour les compétiteurs :
ce que je sais faire », se remémore Mathieu, premier sur« Vous allez vivre quelque chose
pris de remporter les Finales Nationales. « Je ne m’y
d’extraordinaire… Ne lâchez rien. »
attendais pas ! » Puis vient l’entraînement, le vrai, en
vue du mondial. « Le contexte changeait, je représentais désormais la France, et mon métier, à
l’international. Il fallait se préparer à fond. » Avec le recul, le jeune homme de 23 ans a pleinement
conscience des bénéfices de son expérience. « On m’avait dit : tu verras que tu as gagné 3 ans
de métier. C’était vrai. » À son tour désormais, Mathieu souhaite donner cette envie à d’autres.
Dès septembre, en tant que formateur chez les Compagnons, il transmettra son apprentissage.
44
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
Fraisage
Destination Brésil
Après Leipzig en 2013, São Paulo
ouvrira ses bras du 10 au 16 août
prochain aux 1 000 finalistes
de la WorldSkills Competition.
Les compétiteurs, issus des
72 pays membres, y
représenteront une
cinquantaine de métiers.
L’APCMA et les CMA soutiennent
les 45 jeunes de l’Équipe de
France, engagés pour une vision
dynamique des métiers et
la reconnaissance de
l’apprentissage comme voie
de réussite professionnelle.
Mélanie Kochert
amaillé
par Khatim Ket
fi & Florian Ch
MAAF ASSURANCES : PRIX GOÛT ET SANTÉ APPRENTIS 2015
DE PLUS EN PLUS PRO !
© FokalStudio
I nitiatives
Le 1er prix a été décerné
à l’équipe 2 du Campus des Métiers
de Niort, 100 % féminine.
Année après année, les élèves des CFA s’approprient
ce concours exigeant. Et le concept du repas nomade,
loin de brider leur imagination, semble contribuer à
la rendre plus fertile.
dessert vous réserve un ananas Victoria (cuit au miel et flambé
au rhum). Bel effort sur un packaging spécifique, avec une boîtetiroir compartimentée.
ls étaient dix-huit équipes à tenter l’aventure du 4e Prix MAAF
Assurances «Goût et santé» apprentis. Sélectionnés sur dossier de présentation, huit sont parvenus en finale. Non sans
quelque appréhension : il faut venir au coeur de Paris, s’installer
dans les cuisines d’un des plus prestigieux restaurants de la capitale (le Pavillon Lenôtre, juste en face de l’Élysée), et refaire les
gestes longuement répétés : aucune approximation n’est tolérée,
et la chance ne se présente pas deux fois. Enfin, son tour venu,
l’équipe se présente devant le jury, dont l’apparente cordialité
ne masque pas l’exigence. Avantage à celles et ceux qui, fiers du
travail accompli, savent aussi trouver les mots pour convaincre.
Enfin, le troisième prix revient à l’équipe de l’Urma de Valenciennes
(Léa Richard, Margot Delannoy et Henri Grymonprez), pour
une bavaroise de petits pois et truite fumée sur pain de mie au
curry noir, suivie d’un original cheese-cake mangue-passion. Un
repas-minceur qui sera sans doute apprécié des consommatrices
soucieuses de leur ligne. Là aussi, un gros travail a été fourni sur
l’emballage, une boîte-plateau alvéolée contenant même un minisac biodégradable pour se débarrasser des déchets !
La proclamation du palmarès par Stéphane Duroule, directeur
général de MAAF Assurances, a été l’occasion pour les représentants de l’APCMA de souligner la vitalité économique des
métiers de bouche, lorsqu’ils sont pratiqués par des artisans de
qualité : une proclamation vécue comme un encouragement par
les candidats, dont plusieurs ont, déjà, des ambitions ou des projets d’installation. Vivement l’année prochaine !
F. Bussac
I
Niort : une présentation aussi fraîche que la
recette elle-même
À ce jeu, cette année, ce sont les filles qui l’ont emporté. Clara
Nérestan, Caroline Guillemin et Manon Autin, trois élèves du
Campus des Métiers de Niort, ont donné une présentation aussi
fraîche et riante que leur recette. Mais que l’on ne s’imagine pas
que le jury a succombé à leur charme. «Entre terre et mer» est
une véritable balade gastronomique : la mer offre une SaintJacques en deux manières (marinée et légèrement poêlée), et
la terre fournit un succulent magret de canard accompagné de
petits légumes « façon pickles » pour la fraîcheur. Au dessert, une
poire pochée sur un carré de nougatine complète un repas évalué
à moins de 1 000 kcal, soit la moitié de l’apport énergétique quotidien, et riche en principes actifs (oméga-3 et acides gras). Aux
dires des trois candidates, ce repas nomade peut être proposé
pour un prix de vente inférieur à 15 euros (coût matières 3,40
HT). Dégusté à l’ombre, sur un banc de square, c’est une belle
alternative aux nullités bistrotières qui sont le triste ordinaire
des gens de bureau.
Valenciennes : repas minceur, mais équilibré
Clermont : un trio très « tendance »
Second prix, au «Trio géométrique» présenté par Steven Sahut,
Émeline Cros et Marianne Rémy, de l’Institut des Métiers de
Clermont-Ferrand. Là aussi, on puise dans les ressources locales,
mais on se la joue « tendance » et « graphique » : en entrée,
l’omble chevalier, cuit « à la fumée chaude » (et donc presque
sans gras), est surmonté de jeunes asperges crues, le pain « façon
bagel » enveloppe un blanc de poulet sur un lit de piperade, et le
◾ Prix 2016
Le 5e prix Maaf Assurances « Goût et santé » apprentis aura lieu
début 2016. Inscriptions par l’intermédiaire de la CMA à partir
d’octobre 2015. Point d’importance : depuis cette année, tous les
candidats parvenus en finale sont récompensés d’une dotation
financière. Une raison de plus pour se lancer !
Le monde des artisans ● juillet-août 2015 ●
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O pinion
Convaincu du rôle clé joué par les très petites entreprises et les PME, notamment
artisanales, dans la relance de la croissance et de l’emploi, Louis Schweitzer,
ancien P.-D.G. de Renault, s’engage à leurs côtés à travers le réseau Initiative France,
dont il est président depuis 2011.
© Christophe Chavan Matignan
Les artisans sont des éléments
de vitalité du territoire
Comment faciliter la création
d’entreprises ?
Essentielle, l’augmentation des créations
d’entreprises est à la fois un moyen de
lutte contre le chômage et un élément de
vitalité pour la société et l’individu. Or,
créer une entreprise nécessite de l’argent
et un accompagnement. L’idée du réseau
Initiative France, qui fête son 30e anniversaire cette année, est d’octroyer des prêts
d’honneur, sans intérêts ni garanties, que
les bénéficiaires transforment en fonds
propres – ce qui leur permet d’obtenir
des prêts bancaires supplémentaires – et
d’accompagner les créations/reprises
grâce à des parrains bénévoles issus du
monde de l’entreprise. Ce système couvre
aujourd’hui tout le territoire national. En
2014, nous avons soutenu la création ou
la reprise de 16 195 nouvelles entreprises,
avec comme corollaire la création ou la
sauvegarde de 38 466 emplois.
L’artisanat est-il concerné
et quels sont ses atouts ?
Le réseau aide toutes les créations d’entreprises dès lors qu’elles sont viables et
ont une activité légitime. En France, une
très grande partie des créations d’entreprises relèvent de l’artisanat. Les artisans concilient plusieurs atouts. Ce sont
presque toujours au départ des gens qui
ont un savoir-faire métier. Ils jouissent
d’une image favorable due à leur proximité avec les clients. Il y a d’ailleurs un
parallèle entre eux et Initiative France qui,
avec ses 228 plates-formes, très souvent
partenaires des chambres de métiers et
de l’artisanat, est un réseau de proximité
46
●
Le monde des artisans ● juillet-août 2015
Louis Schweitzer,
président du réseau Initiative France
implanté territorialement. Enfin, les artisans ont déjà une clientèle. Ce sont autant
de facteurs de réussite qui font que, sur les
87 % d’entreprises soutenues toujours en
activité au bout de trois ans, il y ait beaucoup d’artisans.
QUELLE AIDE LE RÉSEAU PEUT-IL
APPORTER AUX ARTISANS ?
Nous les assistons dans leur croissance, aussi différente puisse-t-elle
être. Une boulangerie dans un petit
village aura une ambition de croissance limitée comparé à une entreprise de maçonnerie dans un bourg,
qui aura pour première volonté de
recruter un apprenti ou un salarié.
Rares sont les entreprises artisanales à ne pas avoir un potentiel de
croissance. Nous sommes prêts à
donner aux artisans des prêts d’honneur croissance pour les aider à développer leur activité et à recruter.
Et comment voyez-vous
l’avenir de l’artisanat ?
Je ne m’inquiète pas pour l’avenir de
l’artisanat. Dans ce monde numérique et
+
BIO
dématérialisé, les gens ont envie de
proximité, de stabilité. Autant qu’à un
besoin économique, l’artisanat répond à
une demande sociale. La répartition de
la population sur le territoire pourrait
même être, à l’avenir, fonction des artisans. Les gens ne ressentent plus forcément le besoin d’habiter dans de grandes
villes. Ils recherchent des lieux où la vie
est moins chère, le rythme différent. Cette
population dépend des petites entreprises et des artisans pour se développer.
La première question que se posent les
nouveaux retraités, avant de déménager,
est celle-ci : y a-t-il, dans une proximité immédiate, des services dont j’aurai
besoin ? Tous ces facteurs vont faire que
la demande d’artisans va augmenter. À
côté de cela, l’artisanat est évidemment
un secteur moteur de développement
économique, pourvoyeur d’emplois et de
formations concrètes.
Propos recueillis par
Marjolaine Desmartin
* Ou crowdfunding : récolte de fonds auprès d’un large
public en vue de financer un projet entrepreneurial.
1981 : diplômé de l’École Nationale d’Administration, Louis
Schweitzer devient directeur de cabinet de Laurent Fabius,
ministre délégué chargé du Budget en 1981, ministre de
l’Industrie en 1983 et Premier ministre de 1984 à 1986.
De 1992 à 2005 : il occupe le poste de président-directeur
général de Renault.
De 2005 à 2010 : il préside la Haute autorité de lutte contre les
discriminations et pour l’égalité (Halde).
Depuis 2011 : il est le président du réseau Initiative France.
2014 : il est nommé Commissaire général à l’investissement.
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immatriculé à l’ORIAS sous le numéro 07 006 015 - Siège social : 2 avenue du Grésivaudan 38 700 CORENC
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