Principe des sutures
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Principe des sutures
Sutures B. Braun Précis de Chordologie Sur le fil... Ou...le Savoir Coudre B|BRAUN SHARING EXPERTISE Sommaire 1ère Partie Matériaux des ligatures et sutures chirurgicales 2ème Partie Essai de nodologie pratique 3ème partie Tolérance des sutures et cicatrisation 4ème Partie Gamme de sutures chirurgicales B.Braun 2 1.Matériaux des ligatures et sutures chirurgicales Introduction Ligaturer ou suturer c'est pratiquer un acte chirurgical fondamental dont le résultat dépend à la fois de la technique, du chirurgien et des qualités du matériel employé. Les fils de sutures sont présentés stériles sur des supports facilitant leur emploi, conditionnés en double emballage, généralement en plastique et aluminium, et dont le mode d'ouverture doit permettre un service aseptique sur la table d'instrumentation. Les matériaux employés s'appellent " bio-matériaux " puisqu'ils sont destinés à rester au contact des tissus et même pour certains, à demeurer définitivement dans l'organisme du patient. Les ligatures et sutures chirurgicales sont inscrites aux Pharmacopées Européenne et Américaine. Leur définition, les contrôles, les qualités techniques, physiques et biologiques requises sont décrites dans des monographies générales ou spécifiques. Quels sont les critères de choix du chirurgien ? Ils dépendent du type de suture à réaliser, de la technique employée, et surtout du type de tissu à suturer, mais aussi des qualités propres du fil et de la pratique du chirurgien lui-même. En effet, sa technique personnelle, son expérience, ses habitudes et ses résultats antérieurs détermineront également son choix. 3 Qualités des fils chirurgicaux Qualités biologiques 1. Résorbabilité Ce terme désigne l'aptitude du fil à disparaître progressivement dans les tissus. C'est une qualité importante puisque cela correspond, à terme, à l'absence de corps étranger dans l'organisme. La résorption se traduit d'abord par une perte de résistance, puis de matière. Ces deux paramètres ne diminuent pas selon des courbes parallèles. La perte de résistance est, bien entendu, la caractéristique principale à connaître, puisque le fil de suture à pour rôle de maintenir les tissus en contact lors de la phase de cicatrisation. Chaque fil doit garder une résistance suffisante pour jouer son rôle selon le temps de cicatrisation de chaque couche tissulaire. La résorption s'effectue différemment selon la nature des matériaux de suture : par protéolyse (Catguts, résorbables naturels, retirés du marché Français en 1996) ou par hydrolyse (sutures résorbables synthétiques). 2. Biocompatibilité La quantité de matériau de suture implantée dans l'organisme, même si elle demeure très faible, est considérée comme un corps étranger et va de fait, susciter une réaction inflammatoire. Les facteurs intervenant dans l'intensité de cette réaction sont : - La nature chimique du matériau - Les éventuels traitements appliqués au fil - La structure du fil (tresse ou monofilament) et son état de surface - La capillarité 4 Les conséquences de la biocompatibilité d'un fil sont très importantes pour le résultat de la suture. En effet, la tolérance joue un rôle dans les trois critères suivants : - La résistance du fil de suture après son implantation - La cicatrisation, donc le risque d'infection - La structure de la couche tissulaire reconstituée, donc la solidité des tissus, à terme. La qualité d'une suture, à terme, sera fonction du degré de phlobogénèse du fil. Les méthodes d'évaluation des matériaux de suture sont celles utilisées pour l'étude biologique des biomatériaux. In vitro : recherche de l'inhibition de la croissance cellulaire In vivo : après implantation des fils sur l'animal : étude histologique évaluant l'importance de la nécrose, l'étendue de la réaction inflammatoire, de l'infiltration cellulaire, de la fibrogénèse, et la présence de cellules géantes. Des tests spécifiques existent également pour apprécier les réactions à long terme pour les fils destinés à jouer un rôle particulièrement durable comme par exemple la fixation des prothèses valvulaires cardiaques, où il n'y a pas de néoformation de tissus. 3. Stérilité C'est une qualité fondamentale et absolue. La stérilisation des fils de suture est obtenue par deux procédés principaux : - L'oxyde d'éthylène - Les rayonnements ionisants Si cette stérilisation industrielle est une garantie, la stérilité du fil au moment de son implantation dépend d'autres facteurs ; notamment le stockage et la mise à disposition de la suture qui sont liés à un conditionnement bien étudié. L'utilisation de la suture dans de bonnes conditions opératoires est fixée par des procédures méthodiques et contrôlée par l'évaluation statistique des résultats. En cas de contamination sur le fil de suture, le foyer septique sera normalement limité et subjugué en peu de temps par les moyens de défense de l'organisme. Parfois la réaction inflammatoire persistera jusqu'à ce qu'il y ait élimination, par fistulisation ou réintervention, du corps étranger responsable. Dans l'ensemble, ces risques septiques sont très limités grâce aux progrès accomplis par l'industrie et à l’application rigoureuse des mesures d'hygiène appliquées aux blocs opératoires. Qualités physiques mesurables 1. Longueur Les aiguillées et les bobines ont une longueur variable selon l'usage auquel elles sont destinées. La Pharmacopée précise que la longueur doit être inférieure à 3 mètres. 2. Diamètre Le diamètre des fils de suture devrait être exprimé selon le système métrique, en dixièmes de millimètres. Les méthodes de mesure et les tolérances acceptées par calibre sont définies par la Pharmacopée Européenne. Les chirurgiens emploient néanmoins le plus souvent la numérotation définie par la Pharmacopée Américaine (numérotation USP) 3. Capillarité Dans une suture présentée sous la forme d'une tresse ou d'un câble, les interstices séparant les fibres élémentaires constituent une excellente voie de propagation des liquides tissulaires (Effet mèche). Le degré de capillarité d'un fil aura donc des conséquences sur la tolérance et la tenue des nœuds du fil, ces deux qualités dépendant ou non de la présence de liquides tissulaires au sein même de la tresse. 4. Résistance La résistance d'un fil à la traction dépend de sa nature, du mode de fabrication, et du diamètre. La Pharmacopée décrit les méthodes de mesure, les valeurs minimales à obtenir, et les tolérances admises. Selon la Pharmacopée (Européenne ou Américaine), la résistance à la traction est mesurée soit sur un nœud simple, soit sur un nœud de chirurgien. 5 5. Couleur Qualités évaluables La couleur des fils permet leur identification dans le champ opératoire. Par le passé les colorants utilisés ont souvent été responsables d'une mauvaise biocompatibilité des sutures. Les colorants actuels ont fait l'objet de nombreux tests, et une liste des produits admis a été publiée par la F.D.A. (Food and Drug Administration) aux Etats-Unis. En France, dans une note technique de la Pharmacopée, le ministère de la santé a publié une liste des colorants admis pour le matériel médico-chirurgical et les sutures. Ce sont des qualités non mesurables, mais qui peuvent être évaluées par des méthodes empiriques. Elles concernent les caractéristiques fonctionnelles de la suture. 1. Glissance La glissance permet une réalisation aisée des nœuds et un passage atraumatique dans les tissus, mais elle peut avoir une influence négative sur la tenue des nœuds. Cette caractéristique doit donc être précisément ajustée par le fabricant, selon l'usage auquel est destiné la suture. 2. Souplesse La souplesse est très appréciée par les chirurgiens car elle facilite la réalisation de la suture. Le fil de référence est la soie. La souplesse d'un fil peut être améliorée en agissant sur la technique de tressage, notamment le nombre de filaments composant la tresse, le diamètre de ces monofilaments, et l'angle de torsion effectué sur la machine de tressage. 3. Elasticité L'élasticité est importante, mais très difficile à évaluer. En effet, la courbe d'élongation d'un fil soumis à une traction peut être enregistrée, mais cette valeur d'élongation ne permet pas de faire la distinction entre élasticité et plasticité. C'est en fonction de l'élasticité du fil que le chirurgien peut doser le serrage du nœud, et de ce serrage dépendra sa tenue, ainsi que l'absence de nécrose des tissus. 6 4. Plasticité Qualités appréciables La plasticité désigne l'aptitude du fil à se déformer. Contrairement à l'élasticité, cette déformation est irréversible. La plasticité est une qualité qui participe à la tenue des nœuds : l'aplatissement du monofil ou de la tresse au serrage de la boucle évitera le glissement du fil et par la suite un éventuel lâchage de nœud. Ce sont des qualités qui ne peuvent être appréciées que par chaque chirurgien, selon sa main et sa technique. La maniabilité qui en résulte dépend du dosage des différentes caractéristiques du fil. 1. Tenue des nœuds La suture effectuée, le nœud bien serré, les caractéristiques du fil doivent être telles que les boucles n'aient pas tendance à se desserrer ni dans l'immédiat, ni ultérieurement. Une excellente tenue des nœuds permet au chirurgien de limiter le nombre des boucles et ainsi de diminuer la masse de corps étranger qui restera dans l'organisme. 2. Coulissage des boucles Par ce terme on désigne la capacité qu'a l'opérateur de faire glisser la boucle le long du fil pour réaliser, sans le coincer, un nœud efficace en plan profond. Les tresses enduites et les monofilaments sont les plus appropriés à cet usage. Un fil de suture va donc être évalué par le chirurgien en fonction de qualités très différentes, et il n'existe pas de fil idéal rassemblant l'ensemble des qualités nécessaires pour répondre à tous les besoins des chirurgiens. Il existe donc une large gamme de sutures qui permet à chaque chirurgien d'avoir le choix pour chaque acte opératoire. 7 Classification des fils chirurgicaux Il faut remonter très loin dans l'histoire pour retrouver l'origine des fils de suture. En Egypte il y a 4000 ans, on utilisait déjà des fils d'origine naturelle et des bandelettes adhésives. Les Grecs ont utilisé de fines cordes pour réaliser des hémostases. Le premier fil fabriqué spécifiquement pour réaliser une suture a été le Catgut, produit à partir de boyaux de mouton, et introduit par Lister en 1860. C'est également à Lister que l'on doit le Catgut Chromé (1881) Les fils chirurgicaux peuvent être classés selon plusieurs types de critères : - Résorbable ou non résorbable - Origine naturelle ou synthétique - Structure : monofilament, câble, tresse Les fils résorbables Origine naturelle Le Catgut était un résorbable classique mondialement connu. Les chirurgiens l'appréciaient pour sa glissance, sa maniabilité et sa tenue au nœud. Le Catgut chromé, du fait de son traitement spécifique, disposait d'une résistance à la résorption durant les premiers jours suivant son implantation. Ces deux produits se résorbaient par protéolyse. Le Catgut, le Catgut chromé et autres sutures résorbables naturelles, compte tenue de leur origine bovine, ont été interdits en 1996 en France et à partir de 2001 dans le reste de l'Europe. Origine synthétique Les fils résorbables synthétiques sont apparus dans les années 70. Ce sont des polymères et copolymères d'acide-alcool. Ils peuvent se présenter sous la forme de tresses ou de monofilaments. La résorption de ces produits se fait par hydrolyse. Des traitements spécifiques d'enduction permettent d'améliorer la glissance des tresses. 8 Les fils non résorbables Origine naturelle Les fils d'origine naturelle, connus depuis très longtemps, voient leur intérêt et leur utilisation diminuer d'année en année. Le fil de lin est fabriqué à partir du " linum usitatissimum " et est très apprécié pour la tenue incomparable de ses nœuds. Le fil de soie est issu du tressage du fil du ver à soie " bombyx mori ", et fait référence en matière de souplesse et de maniabilité. La soie tressée est utilisée en stomatologie, chirurgie dentaire, neurochirurgie, et en ophtalmologie. Ces fils sont la référence en matière de solidité pour la chirurgie cardiaque et la fixation des implants prothétiques. Le polypropylène Ce fil de suture se présente exclusivement sous la forme de monofilament. Issu du gaz naturel ou du pétrole léger, il est très apprécié en raison de son inertie chimique qui lui confère une tolérance comparable à celle de l'acier. Il est de plus inaltérable dans le temps, ce qui en fait un matériau de choix pour la pose de prothèses en chirurgie vasculaire. Son aspect légèrement plastique permet également d'obtenir une bonne tenue des nœuds. Acier inoxydable Origine synthétique Ces fils sont élaborés à partir de matériaux issus des dérivés de la chimie des pétroles. Les polyamides Ces fils se présentent sous la forme de monofilaments, tresses ou fils gainés. Le monofilament reste cependant le fil dont les applications chirurgicales sont les plus développées en raison de ses qualités de tolérance et de maniabilité. L'acier, au même titre que le polypropylène, est un fil disposant d'une excellente tolérance tissulaire. Il peut se présenter sous la forme de monofilament ou de câble. Relativement difficile à manipuler en raison de sa rigidité et de la quasi-impossibilité à le nouer, l'acier est un fil qui est cependant largement utilisé pour la chirurgie orthopédique, la chirurgie cardiaque (fermeture sternale), et également pour la chirurgie plastique (surjets intradermiques, reconstructions délicates…). Les polyesters Présentés sous forme de tresses, les polyesters sont le plus souvent traités pour améliorer leurs caractéristiques, notamment la glissance. L'enduction de silicone, de téflon ou autres résines synthétiques confère aux tresses de polyester une excellente tolérance et une bonne maniabilité. Les polyesters peuvent parfois se trouver sous la forme de monofilaments, mais ceux-ci sont peu répandus, peu utilisés et ne s'adresse qu'à des indications spécifiques, notamment en micro-chirurgie. 9 Conclusion Les matériaux pour sutures et ligatures chirurgicales sont sélectionnés au moyen de tests de biocompatibilité nombreux et précis. Bien que présents en quantité infime dans l'organisme, leur bonne tolérance tissulaire est un facteur essentiel pour l'obtention d'une suture chirurgicale efficace et sûre. La grande diversité de leurs qualités découle des différentes techniques employées, de la multiplicité des types de tissus à suturer, ce qui explique qu'il n'y ait aucun fil universel, mais une gamme importante constituée de nombreux matériaux différents. B. Braun, assure la recherche et le développement, la fabrication, le conditionnement, les contrôles et la distribution d'une large gamme. B. Braun garantit ainsi un matériel adapté à la suture d'un tissu et à l'emploi d'une technique chirurgicale. Ces sutures disposent des qualités physico-chimiques, biologiques et mécaniques requises. A ces conditions, le matériel de suture assure par sa qualité la sécurité de l'acte chirurgical. Centre d’Excellence pour la production des sutures B.Braun. Rubi (Barcelone) - Espagne 10 2.Essai de nodologie pratique Conseils à un plus jeune Un noeud qui lâche peut être une catastrophe. Avant d’accuser le fil, es-tu sûr de l’avoir correctement choisi ? Es-tu sûr également de l’avoir utilisé de la bonne manière : Sais tu bien réaliser les noeuds ? Connais tu les bons points de suture ? Photo de couverture : P.Legouffe Textes et dessins d’après le Dr. G. Schlogel DDeePy : C.Deschamps 11 Boucle ou demi-clef...il faut choisir La vie du patient ne tient qu’à un fil... noué Alors nouons et nouons bien A l’origine du noeud, il y a la boucle Mais déjà la boucle pose un dilemne : dans quel sens doit-elle etre réalisée ? Ou La seule différence entre les deux est le sens du serrage. Cette différence a pourtant une grande importance : Serrée correctement... elle tient parfaitement... 12 Serrée à l’envers... elle se desserre immédiatement et c’est son rôle, les marins la connaissent bien : c’est la demi-clef. Oui La boucle tient parce qu’elle est droite, c’est à dire serrée dans l’axe de ses chefs Serée dans le mauvais sens elle ne tient pas : et si on serre plus fort... ...si on serre plus fort.... Le fil casse à la coudure ! Et on incrimine le fil trop fragile. Il n’y a pas de coudure si les chefs sont croisés. 13 Pour croiser les fils il faut passer derrière le vaisseau... ...Sinon il faut croiser les mains Conclusion : Pour que la boucle soit droite... il faut croiser les fils d’abord ! mais la boucle 14 n’est pas le noeud Le noeud est droit... s’il est bien fait La boucle droite est le premier pas Le noeud, c’est au moins deux boucles Mais selon la qualité du fil, il en faut souvent... beaucoup plus Deux boucles suffisent pour le Lin... Les inquiets en mettent trois. Trois boucles pour les résorbables synthétiques tressés. Toujours cinq boucles pour les nylons et les polyesters Oui Non Mais quel que soit le nombre des boucles, le noeud doit être droit. C’est celui qui se desserre le moins facilement. Le noeud “de vache” tourne sur son axe et tend ainsi à s’ouvrir spontanément. 15 Pour que le noeud soit droit, il suffit d’inverser le sens de la boucle à chaque fois. Et le sens de la boucle est imposé par la position du fil, puisqu’il faut croiser à... chaque fois. Alors alternez ! Il y a sans doute de nombreuses façons de réaliser un noeud sur un fil chirurgical. Mais pour bien nouer, dans toutes les techniques, il faut respecter deux conditions : Faire une boucle droite 16 et alterner les suivantes Dans tous les cas, ce qui définit le geste, c’est la position du chef libre, au-dessus ou au-dessous du chef long. Chef au-dessus Chef au-dessous Les techniques les plus utilisées sont au nombre de quatre : nous allons les décrire très simplement. A. Le noeud à bascule est le plus simple B. Le noeud à 2 doigts est le plus chirurgical C. Le noeud à 1 doigt est le plus élégant D. Le noeud à la pince est le plus... économique 17 A. Le noeud à bascule... Si le chef libre est au-dessous, le pouce gauche s’engage dans la boucle, puis la main droite conduit le chef libre sur le pouce, l’index gauche pince le chef libre, et la main gauche bascule pour le faire passer dans la boucle la main droite revient prendre le chef libre pour serrer la boucle qui est bien droite 18 ...est le plus simple Si le chef libre est au-dessus, c’est l’index qui s’engage dans la boucle, puis le pouce vient pincer le chef libre, et la main bascule dans l’autre sens, pour faire passer le chef dans la boucle. La main droite revient chercher le chef libre pour serrer la boucle qui est bien droite. 19 B. Le noeud à 2 doigts... Si le chef libre est au-dessus, le 3e et le 4e doigts droits se placent entre les deux chefs et c’est le déplacement de la main gauche vers le haut qui forme une boucle autour d’eux, puis les deux doigts se déplacent et entraînent la boucle pour revenir saisir le chef libre tenu jusque-là par le pouce et l’index. Ils tirent ce chef hors de la boucle... et sont remplacés de nouveau par le pouce et l’index. C’est bien une boucle droite. 20 ...est le plus classique Maintenant le chef libre est au-dessous, le 3e et le 4e doigts droits viennent encore se placer entre les deux chefs. Le déplacement de la main gauche vient former une boucle autour d’eux pendant que la main droite pivote en supination, le 3e doigt passe sous le chef libre, et le saisit avec l’aide du 4e doigt, où le pouce et l’index droit reviennent le chercher Ils le tirent hors de la boucle Et nous voici prêts pour une troisième boucle droite. 21 C. Le noeud à 1 doigt... Si le chef libre est au-dessus, la main gauche tient la bobine et ne bouge plus. Le chef libre est retenu entre le pouce et le 3e doigt droit, ce qui libère l’index... qui va entrer dans la boucle par-dessus. Puis il passe en crochet sous le chef libre et il le ramène dans la boucle, pour le tirer en dehors ...et le ressortir ...vers le haut. Le 3e doigt vient le rattraper très élégamment, et nous avons bien une boucle droite 22 ...est le plus élégant Si le chef libre est au-dessous, l’index va faire le travail inverse, mais on peut aussi utiliser le 3e doigt. Regardez : Pendant que le chef libre reste entre pouce et index, il entre dans la boucle par-dessous et passe en crochet sous le chef libre... ...qu’il ramène dans la boucle pour la faire sortir vers le haut. Là c’est le 4e doigt qui vient l’aider à saisir le chef libre et à serrer la boucle ainsi terminée. Bien sûr, le pouce et l’index ne sont pas obligés de lâcher si vite. Mais en ouvrant la main ainsi, le dessin est plus clair. Et c’est encore une boucle droite 23 D. Le noeud à la pince... Que le chef libre soit au-dessus ou au-dessous, la pince se place toujours entre les deux chefs, et c’est la main gauche qui se déplace pour former la boucle autour de la pince. La pince vient alors saisir le chef libre, c’est encore la main gauche qui assure le serrage. La pince se déplace légèrement vers le bas. Et la boucle est bien droite 24 ... est le plus économique... Pour la même boucle... ...la pince vient se placer entre les deux chefs et la main gauche descend pour faire la boucle, elle va chercher le chef libre... puis elle bascule pour amorcer le serrage du noeud droit : c’est tout. C’est la main gauche qui tire pour faire le noeud Une fois le noeud fait, la pince se replace entre les deux chefs pour la boucle suivante Mais... 25 ... il y a deux erreurs à éviter Non 1. Ne faites pas tourner la pince car la boucle sera trop étroite et risque de se coincer dans la charnière 2. Il ne faut pas que le chef libre soit trop long, car il va se prendre dans la boucle. Si la pince le prend à son extrémité le mouvement sera trop grand... Oui Normalement un seul chef doit être coupé Non 26 cette technique est donc économique Le doigt le plus long Le croisement alternatif des mains n’est pas toujours facile “au fond”. Mais il est indispensable, au moins, de serrer convenablement la première boucle, c’est à dire dans l’axe, Non pour éviter le facheux effet de tir à l’arc : Oui Et quand il n’y a pas la place de descendre les deux mains, il faut faire intervernir adroitement “le doigt le plus long” dans la position où la main a sa plus grande longueur. 27 Comme “dans le fond” on ne doit pas serrer avec le poing... (ni avec le pied) Non Oui Il faut utiliser le “doigt le plus long” Et le fil peut ainsi être parfaitement tendu. En effet si on utilise l’index, comme beaucoup le font... ...le doigt descend bien, mais le fil n’est pas tendu dans la main. 28 Avec le médius, le 5e doigt fait relais et tend le fil. On peut tendre aussi avec le 4e doigt, mais c’est moins efficace. La pince au fond Chacun sait qu’une ligature “au fond” doit être posée avec une pince. Mais il ne faut pas oublier pour autant de croiser les fils sinon la boucle ne serait pas droite Non Non Et il ne faut pas non plus scier le vaisseau dont on fait l’hémostase Oui 29 Ce qu’il faut faire : 1. Croiser les fils autour de la pince qui tient le vaisseau en ébauchant une large boucle... et ce, en surface. 2. Tenir les deux chefs avec la main gauche pendant que la pince saisit le fil au niveau du milieu de la boucle : Oui 3. Aller poser le milieu de la boucle sur le vaisseau à ligaturer au fond. Ainsi fait-on le noeud sans faire coulisser le fil : Avec le doigt le plus long bien entendu 30 Le noeud qui coulisse Que de mini-drames ont éclaté au moment de fermer “la paroi” parce que les noeuds se coincent. Deux berges doivent être rapprochées Un fil de suture est Une bonne boucle passé droite est réalisée Serrée, elle rappro- Relâchée, les berges che les berges s’écartent Pourquoi : parce que l’élasticité des tissus est plus forte que le coefficient de tenue du fil Alors que faire ? Mettre le doigt ? une pince ? Faire un noeud dit “de Chirurgien” ? 31 En surface, le mieux est de faire un noeud qui coulisse... ...mais sans le coincer ! Comment ? En théorie : Il faut faire un futur noeud plat qui se comporte temporairement comme un lasso. 32 Regardez bien : c’est le même noeud, seul le serrage diffère. En pratique : Il faut faire la première boucle normalement. Si elle se desserre, on décide de faire un noeud qui coulisse... La seconde boucle sera alors réalisée normalement aussi mais il faudra serrer avec un seul chef et le mettre en ligne droite et le noeud va coulisser : Tirez sur le chef long en ligne droite Puis basculez Poussez sur l’index Et c’est bien un noeud plat ! Vous pouvez le vérifier Et un noeud plat ne glisse plus. 33 Les bons points Avant toute fermeture de plaie avec une suture, il faut veiller au bon afrontement des berges, celles-ci, mal afrontées favorisant les désunions, lâchages et autres fistules. 1. S’assurer que les diffrentes couches tissulaires soient positionnées exactement les unes en face des autres Oui Non 2. Poser des points de sutures correctement : - Espacement régulier, et - Sutures perpendiculaires à la plaie 34 3. Attention toutefois : - Sutures sans tension : éviter les points ischémiants - Tissus bien vascularisés - Eviter les décollements sous-cutanés trop importants : réaliser un plan sous-cutané et/ou mettre en place un système de drainage Le plan sous-cutané est essentiel pour deux raisons : Abcès s’il reste un espace vide sous la peau, celui-ci constitue un lieu idéal pour un abcès. Si les fils tirent sur la peau, les points deviennent ischémiants et par conséquent ils marquent plus. 35 La meilleure suture sous-cutanée est un surjet en “U” de Monosyn®. Bien serré, il est hémostatique, évite les hématomes et permet une suture cutanée sans traction, donc esthétique. Mais à chaque pas, il faut revenir un peu en arrière. Il existe deux techniques de fermeture cutanée : les points séparés et les surjets. Ces deux techniques sont aussi efficaces l’une que l’autre lorsqu’elles sont bien exécutées. 36 Les points séparés Le point simple Ce type de point est très simple et réalisable dans pratiquement toutes les situations. Ces points prennent le derme et l’épiderme de manière symétrique sur chaque berge de la plaie. Il est nécessaire de prendre plus de tissu en profondeur qu’en superficie pour obtenir ainsi un point éversant, garant d’une belle cicatrice. Oui Non Les noeuds ne doivent pas être placés sur la ligne de suture, mais sur le côté. De même, les noeuds ne doivent pas être ischémiants, la suture n’assurant qu’un affrontement des berges. Les fils ne doivent pas être laissés en place longtemps. Oui Non Non Passage du fil dans la plaie 37 Le point de Blair-Donati Ce type de point permet un affrontement sûr et précis des berges de la plaie lors de sa mise en place. Il peut être indiqué lorsque la tension au niveau de la plaie est importante, ou lorsque la peau est épaisse (face palmaire de la main...) Decription : Ce point est également appelé “loin-loin-près-près”. En effet, lors du premier passage, le fil passe à distance des berges de la plaie (“loin-loin”), et lors du second passage, il passe près des berges de chaque côté (“près-près”). Néanmoins la cicatrice obtenue sera déhiscente en surface si le second passage se fait trop en profondeur. Non 38 Le point en “U” Ce point ressemble à un point de Blair-Donati demienfoui. Une moitié du point est sous-cutanée/intradermique et ne laisse donc pas de marque visible après cicatrisation. Ce type de point peut être utilisé à proximité des zones pileuses lorsqu’une des berges de la cicatrice sera cachée dans les cheveux ou les poils et que l’autre restera visible. Ce point est très efficace dès lors que le fil passe presque parallèlement à la surface du tissu que l’on souhaite suturer. En revanche, si le fil passe perpendiculairement à la surface du tissu, il ne sera pas possible d’obtenir un bon affrontement des berges de la plaie. 39 Les surjets Les surjets constituent la deuxième technique de fermeture cutanée. Ils sont aussi efficaces que les points séparés, mais sont un peu plus complexes à réaliser. Pour réaliser un bon surjet, il faut respecter les points suivants : Première règle : Le point de départ doit affronter parfaitement les berges de la plaie. Deuxième règle : L’aiguille doit piquer tout près du premier point et progresser en profondeur. Ensuite, elle doit traverser en surface et piquer en face du point de sortie précédent (et ainsi de suite pour les points suivants). Troisième règle : Piquer tout près du dernier orifice de sortie et le passer en profondeur perpendiculairement à la ligne de suture. Nouer ensuite en serrant bien les trois chefs avec trois doigts dans la boucle. Quatrième règle : Il faut être vigilant tout au long de la réalisation du surjet sur le serrage qui doit être modéré : - pour obtenir un bon affrontement - éviter l’insuffisance qui conduit à la déhiscence - éviter l’excès qui conduit à la nécrose 40 Le surjet simple Technique : Le premier point de ce surjet est un point simple perpendiculaire à l’axe de la plaie. Les passages sont cutanéo-dermiques, répartis correctement et obliques ou perpendiculaires par rapport à la ligne de suture. Le fil doit être serré modérément afin d’aviter l’invagination des berges de la plaie. Le retrait du surjet peut être effectué en coupant un fil sur deux. Avantage : Réalisation facile et rapide Inconvénient : Le résultat cicatriciel est le même que celui des points séparés. On utilisera donc ce surjet en zone non visible (zone rétro-auriculaire, cuir chevelu...). 41 Le surjet à point passés Technique : A chaque point, l’aiguille passe dans la boucle du point précédent. Avantage : Le surjet assurant une étanchéité cutanée importante, il peut être employé pour assurer l’hémostase transitoire des berges de l’incision (cuir chevelu). Inconvénient : Le surjet est très ischémiant s’il est trop serré. 42 Le surjet en “U” Technique : Il est constitué d’une succession de passages perpendiculaires à la ligne de suture. Les points d’entrée et de sortie sont situés sur la même berge. Avantage : Ce surjet permet un très bon affrontement des berges de la plaie. Inconvénient : Ce surjet est très ischémiant s’il est trop serré. 43 Le surjet intradermique Avantage : Technique : Ce surjet est celui qui donne les meilleurs résultats esthétiques car il ne nécessite aucun passage en cutanéo-dermique du fil et ne laisse aucune marque le long de la cicatrice. Le fil pénètre à une extrémité de la plaie suivant un passage cutanéo-dermique et ressort à la pointe par le derme (à 1 cm environ de la plaie). Le reste des points est réalisé en intradermique. Le passage dermique doit être de niveau égal sur les deux berges afin que celles-ci ne se chevauchent pas. De même, la répartition des prises doit se faire de manière symétrique afin d’obtenir un bon affrontement sur toute la longueur de la suture. Ce surjet peut être exécuté soit avec un fil résorbable (Monosyn®), soit avec une suture non résorbable (Flexocrin®, Dafilon®, Premilene®, Securex®). Les chefs de fil sortant à chaque extrémité de la plaie sont fixés au moyen de clips (Securex®), de bandelettes adhésives, ou encore d’un noeud simple. Pour obtenir le meilleur résultat possible, les conditions suivantes doivent être réunies : - plaie régulière - absence de perte de substance - berges de la plaie éversées - tension minimale sur ces berges - absence de risque important d’hématome Inconvénient : La cicatrice est disgracieuse si le surjet est mal réalisé ou les conditions locales non respectées. Les petites zones désunies pouvant subsister en surface lors de la réalisation du surjet peuvent être affrontées à l’aide de bandelettes adhésives ou encore de point séparés superficiels (épidermiques) réalisés avec un fil très fin (Flexocrin®, Dafilon®, Premilene® en USP5/0 par exemple). Des boucles superficielles seront ajoutées tous les 5 à 7 cm pour les surjets de longues plaies. Non 44 Les sutures profondes Ici, l’impératif qui domine est la sécurité : les points séparés ou surjets doivent être parfaits. Les surjets doivent être symétriques. Il faut progresser autant en surface qu’en profondeur pour obtenir un serrage équilibré. Le “pas” doit être au maximum égal à la prise. Les aiguillées doublement serties permettent des surjets circulaires faciles sur tous les vaisseaux. En deux hémi-surjets, on fait le tour du problème. Le Premilene® est doublement serti pour la chirurgie vasculaire, notamment. 45 3.Tolérance des sutures et cicatrisation A. Tolérance des sutures chirurgicales Lorsqu’un chirurgien place une suture sur un vaisseau qui saigne, ou rapproche deux berges tissulaires, il fait subir à un tissu vivant un traumatisme local qui aura ses conséquences propres. En effet, dès qu’un tissu, quel qu’il soit, souffre d’une agression, l’organisme déclenche instantanément sur les lieux de l’incident une réaction de défense : l’inflammation. La réaction inflammatoire débute de la même manière après une contusion, une plaie, une agression microbienne, chimique, électrique ou thermique. Elle évolue ensuite en fonction de l’agent causal et peut se transformer selon les cas en “réaction à corps étranger”, en suppuration ou en cicatrisation, but ultime toujours escompté. Premières phases histologiques de l’inflammation a. La vasodilatation Phase vasculo-sanguine de l’inflammation non spécifique : congestion vasculaire, oedème, diapédèse. b. La diapédèse Dans les capillaires dilatés, les leucocytes viennent se coller aux parois, c’est la “margination”, puis traversent les déhiscences de l’endothélium vasculaire et quittent les vaisseaux pour la zone oedématiée. Apparue quelques minutes après l’agression, elle s’accompagne d’une accélération du débit sanguin et d’une extravasation plasmatique qui entraîne un oedème local. Ainsi se constituent les trois signes cliniques classiques de l’inflammation : la tuméfaction, l’augmentation de la chaleur locale et la rougeur. Quant à la douleur, quatrième symptôme, elle est provoquée essentiellement par la distension tissulaire due à l’oedème. Phase cellulaire de l’inflammation non spécifique : multiplication cellulaire (cellules mononucléées et polynucléées) 46 c. La détersion b. Vers la suppuration Le fibrinogène du plasma exsudé se transforme en fibrine et provoque un coagulum protidique qui limite la zone de détersion. Les leucocytes libèrent alors des enzymes protéolytiques qui s’attaquent aux tissus détruits par l’agression et au coagulum protidique, en particulier à la limite des tissus sains, progressant de la périphérie vers le centre. La zone atteinte est ainsi rapidement isolée. La phagocytose complète cette destruction. Elle est le fait des leucocytes mais aussi des cellules conjonctives du voisinage, les histiocytes, qui se transforment en macrophages pour l’occasion. La présence de germes au sein d’un tissu qui a été agressé n’est pas obligatoirement la cause d’une suppuration. Cet incident ne survient que si la réaction inflammatoire est insuffisante pour assurer l’éradication du foyer microbien. L’évolution des phénomènes inflammatoires a. Vers la cicatrisation normale A côté des histiocytes, naissent d’autres cellules conjonctives qui vont devenir des histiocytes de reconstruction. Rangés plus ou moins régulièrement au sommet des anses capillaires, ils progressent dans la zone détergée. Au fur et à mesure de leur progression, ils semblent se transformer en fibroblastes qui donnent naissance à des fibres de collagène et de réticuline. Ces fibres s’organisent en un ensemble résistant, le tissu cicatriciel qui remplace la zone inflammatoire. La vasodilatation s’atténue et la circulation capillaire devient inférieure à la normale, expliquant l’aspect blanchâtre de la région qui perd les caractères de l’inflammation. Progressivement, les fibres élastiques reprennent droit de cité et le tissu recouvre en quelques semaines ses qualités normales. La cicatrisation est terminée. Autour du foyer, la réaction de défense est initialement la même, aboutissant à l’isolement de la zone atteinte, au sein de laquelle la phagocytose devrait faire son oeuvre salvatrice. Cette action destructive étant insuffisante et les leucocytes semblant avoir le dessous, la zone de combat est sacrifiée : une énergique protéolyse provoque la formation de pus. Le drainage, spontané ou aidé par un geste chirurgical, permet l’évacuation pêle-mêle des microbes, des leucocytes normaux ou altérés et des fragments tissulaires sacrifiés. Le processus cicatriciel intervient alors à partir de la périphérie pour combler la perte de substance. La rapidité de cette évolution dépend de multiples facteurs parmi lesquels le plus important est le pouvoir de résistance de l’organisme. Or, son potentiel de combat n’est pas illimité et on assiste souvent à une sorte d’épuisement des ressources locales, en particulier quand il existe, en un même lieu, une sollicitation exagérée des processus de défense. Lorsqu’un traumatisme tissulaire étendu, qui exige par lui-même un effort cicatriciel important, est associé à une agression microbienne grave, la guérison devient très aléatoire et est, pour le moins, retardée. Une contamination microbienne modérée survenant sur une vaste plaie opératoire peut aussi provoquer une suppuration très importante si l’état général de l’individu est déjà amoindri : d’où l’importance de la réanimation pré-, per- et post-opératoire de la chirurgie moderne. 47 c. Vers la réaction à corps étranger L’inclusion dans un tissu d’un corps étranger déclenche obligatoirement une réaction caractéristique. En premier lieu, la réponse inflammatoire banale ouvre les hostilités et s’attaque à la zone tissulaire d’attrition dont la formation a été contemporaine de l’introduction du corps étranger. L’évolution du processus cicatriciel varie ensuite selon que le corps étranger est toléré, résorbé, ou expulsé. La tolérance Quel que soit le matériau qui forme le corps étranger, celui-ci subit, de la part du tissu qui l’entoure, une Volumineux macrophage polynucléé au contact de fils de nylon dissociés. attaque immédiate et énergique. Les leucocytes, les histiocytes transformés et autres macrophages se lancent à l’assaut des molécules de l’intrus. Les coupes histologiques montrent ces légions de phagocytes rangées autour des fils de suture et d’autant plus nombreuses qu’elles arrivent à s’y infiltrer et, mieux encore, à les détruire. C’est ce qu’on observe autour de certains fils de nylon, par exemple : avec le temps, ils se laissent érailler, fragmenter, dissocier, perpétuant cette réaction inflammatoire qui reste le vivant témoin de la vigilance tissulaire (le nylon perd environ 15-20% de résistance par an). Les cellules responsables de ce patient travail de sape sont énormes, polynucléées, véritables macrophages géants appelés “cellules à corps étrangers”. Même image vue en lumière polarisée : les fibres de nylon apparaissent réfringentes. 48 Au contraire, les matériaux vraiment inertes, comme l’acier, le polypropylène, le polyester, paraissent lasser l’ardeur de la phagocytose et, lorsqu’on examine longtemps après leur implantation de tels fils, on les trouve englobés dans un tissu conjonctif cicatriciel fibreux qui les isole des zones saines avoisinantes. Quelques grandes cellules polynucléées restent placées là comme des sentinelles. On dit de ces fils qu’ils sont bien tolérés. Dans tous les cas, le volume de la réaction inflammatoire initiale, de même que celui de la sclérose résuduelle, est directement proportionnel au volume du corps étranger. Notion capitale, toujours vérifiée. La résorption C’est le sort des corps étrangers qui se laissent détruire par l’organisme. Selon la nature du matériau implanté, le processus de résorption va être différent. Un matériau résorbable d’origine naturelle (Catgut) va être résorbé dans l’organisme par protéolyse. Les phagocytes vont agir sur le fil et leurs ferments vont le lyser. Cette résorption a l’inconvénient de se produire par le biais d’un phénomène inflammatoire important. Les matériaux résorbables naturels devaient donc être utilisés prudemment. Les matériaux résorbables synthétiques sont quant à eux résorbés par hydrolyse. Après une perte de résistance étalée sur des périodes pouvant aller de 14 à 98 jours, le matériau va progressivement se résorber sous l’action des liquides tissulaires. Ce mode de résorption à l’avantage de ne pas solliciter les défenses de l’organisme, et est donc très peu inflammatoire. La suppuration sur corps étranger Pour qu’une contamination microbienne provoque une suppuration, il faut que la réaction inflammatoire de défense soit dépassée. Cela se produit plus volontiers si la réaction de défense est déjà mobilisée pour lutter contre un corps étranger : le risque de suppuration au niveau d’un corps étranger est toujours plus important ; en outre, le traitement de cette suppuration locale ou générale est plus aléatoire. Le risque d’infection paraît directement proportionnel à l’intensité de la réaction inflammatoire locale et au volume du corps étranger. Il est encore augmenté par d’éventuelles attritions tissulaires de voisinage. Dans ces conditions, on diminue les risques avec l’utilisation des fils les plus fins et offrant la meilleure tolérance, le serrage modéré des tissus et, bien entendu, une asepsie rigoureuse. Si, par hasard, l’incident survient, son évolution est liée à la persistance du corps étranger : dans le cas d’un fil de suture, il faut attendre la nécrose tissulaire qui le libèrera ou recourir à la pince libératrice. Ainsi s’expliquent ces “intolérances” aux fils qui ne sont en réalité que des intolérances aux microbes. Il est certain que, statistiquement, les “intolérances” surviennent d’autant plus rarement que le fil est mieux supporté, c’est à dire que la réaction inflammatoire qu’il déclenche est moins intense. L’acier et le polypropylène ont acquis ainsi leur réputation en raison de leur quasi-inertie chimique. Il en est de même pour les sutures résorbables synthétiques dont le mode de résorption (hydrolyse) est très peu inflammatoire. 49 Conclusions pratiques B. Cicatrisation Ces théories pathogéniques s’appuient sur des constatations histologiques nombreuses. Appliquées à l’étude des sutures, elles suggèrent quelques conseils pratiques : Etude d’une suture type : la suture de peau - laisser dans les tissus le moins de corps étranger possible - parmi le large éventail de matériaux disponibles, choisir les plus adaptés et les mieux tolérés pour l’acte chirurgical auquel on les destine. Cicatrisation d’une plaie sans suture Au début, réaction inflammatoire banale à toute agression : - vasodilatation, oedème, magination des leucocytes et diapédèse, - phagocytose et protéolyse des débris cellulaires, des inclusions et des microbes, - résorption du coagulum séreux, - mobilisation, multiplication et transformation des cellules conjonctives de voisinage, naissance de néo-vaisseaux, - formation du tissu de granulation, bourgeons charnus, - comblement de la perte de substance. Ensuite, cicatrisation proprement dite : - en profondeur, les fibres de collagène sont plus nombreuses et passent en pont d’une berge à l’autre pour former le tissu cicatriciel, véritable ciment qui reste en place jusqu’à ce que le remaniement définitif rende à la peau sa souplesse et sa mobilité, - en surface, les cellules épithéliales comblent la brèche épidermique en partant des bords de la plaie, par un phénomène de glissement concentrique. Ainsi se forme une dépression qui ne s’atténuera qu’ultérieurement, et encore, souvent en partie seulement. - L’ensemble aboutit à un résultat satisfaisant... si la plaie ne se désunit pas brutalement sous l’action d’un traumatisme, ce qui aboutirait à une cicatrisation par seconde intention. 50 Cicatrisation d’une plaie avec suture : avantages Inconvénients dus à la présence des fils de suture Rôle de sécurité : Traumatisme provoqué par la suture : - les fils de suture ont un premier rôle : empêcher qu’une désunion ne vienne écarter inopinément les berges de la plaie. La piqûre cutanée, le passage du fil, le maniement plus ou moins agressif de la pince à disséquer sont autant de causes d’une inflammation parasite qui évoluera parallèlement à celle suscitée par la plaie elle-même. Rôle de contention : Réaction à corps étranger autour de chaque fil : - les fils de sutures maintiennent un contact serré entre les berges de la plaie et limitent ainsi le volume de la déhiscence ; ils diminuent d’autant le coagulum séreux qu’il faudra résorber puis réhabiter. Ils évitent la dépression épidermique, ce qui atténue l’activité des cellules épithéliales : elles recouvrent le néoconjonctif sous-jacent d’une couche moins épaisse et plus régulière ; la cicatrisation est plus fine et plus esthétique. Mais la mise en place de sutures représente en soi un facteur de réponse inflammatoire dont l’intensité dépend de l’agression tissulaire proprement dite et de l’importance de la réaction à corps étranger qui va être provoquée par les fils. Les phénomènes inflammatoires sont d’abord les mêmes, dans la plaie et autour de chaque fil, mais au bout de quelques jours le processus fibroblastique cicatriciel de la plaie risque d’être perturbé : - une inflammation trop intense retarde la fibrose et allonge la phase cicatricielle, - une réaction à corps étranger exagérée exalte au contraire la fibrose et donne une cicatrice plus solide, opinion d’ailleurs contestée, mais certainement plus volumineuse, hypertrophique et préjudiciable à l’esthétique. - dans ces conditions, si le rapprochement des plans sous-cutanés s’avère obligatoire, le matériau le moins inflammatoire possible doit être utilisé, et ce dans le calibre le plus fin. 51 Complications d’une “mauvaise” suture : Il faut ajouter deux autres facteurs qui malheureusement viennent parfois perturber l’évolution souhaitée : - la nécrose tissulaire, liée à un excès de serrage et à l’ischémie ainsi créée. La nécrose est, par elle-même, une cause d’infection locale inéluctable. - l’infection, dûe à une contamination immédiate au moment de la suture, ou secondaire, favorisée par la capillarité des fils. L’une et l’autre aboutissent à la désunion de la plaie et à une cicatrisation en deuxième intention, très préjudiciable sur le plan de la fonction et de l’esthétique. Ce peut être une catastrophe si cette désunion survient sur un implant prothétique. Conclusions pratiques Le bon geste non traumatisant : - des instruments adaptés, une aiguille performante, - un serrage correct mais sans excès, - un plan sous-cutané bien affronté La suture la moins inflammatoire : - glissant bien dans la peau (monofilament) - fine (mais suffisamment solide) - bien tolérée (nylon, polypropylène, résorbable synthétique) - acapillaire (monofilament) Bien choisir sa suture et bien la manier, deux conditions essentielles pour que le rôle du fil de suture cutanée soit convenablement rempli. 52 4.Gamme de sutures B. Braun A. Les fils résorbables Safil® Le Safil® est une tresse synthétique résorbable d’acide polyglycolique incolore (beige), ou colorée en violet (colorant D&C Violet N°2, agréé FDA), enduite de glyconate. La finesse des monofilaments extrudés et la structure originale de la tresse lui confèrent une très grande souplesse et un état de surface très régulier. Résistance résiduelle : 50% à 18-21 jours 0% à 28-35 jours Résorption du matériau : 60 à 90 jours Indications : L’utilisation du Safil® est recommandée pour les sutures chirurgicales exigeant un matériel synthétique résorbable tressé, tout particulièrement dans les interventions concernant l’appareil digestif, la gynécologie, l’urologie, l’orthopédie, ainsi que pour les sutures et ligatures sous-cutanées. Présentation et conditionnement : Double emballage stérile. Sachet interne aluminium déchirable. Sachet externe pelable. Ligatures (roulettes 2,50m) : boites de 12 unités Ligatures (brins) : boites de 36 unités Aiguillées : boites de 24 ou 36 unités 53 Safil® Quick Le Safil® Quick est une tresse synthétique résorbable d’acide polyglycolique incolore (beige) ou colorée en vert (colorant D&C Green N°6, agréé FDA), enduite de stéarate de magnésium et de cire résorbable synthétique. Comme pour le Safil®, la finesse des monofilaments extrudés et la structure originale de la tresse lui confèrent une très grande souplesse et un état de surface très régulier. Résistance résiduelle : 50% à 7 jours 0% à 18 jours Résorption du matériau : 42 jours Indications : Safil® Quick est utilisé pour le rapprochement des tissus mous, lorsqu’un maintien à court terme est requis et lorsque la résorption rapide de la suture peut être bénéfique. Par la qualité de sa résorption, Safil® Quick est utile pour la fermeture cutanée, particulièrement en chirurgie pédiatrique, pour les épisiotomies, les circoncisions, la fermeture de la muqueuse buccale, et les sutures de la conjonctive en chirurgie ophtalmique. Présentation et conditionnement : Double emballage stérile. Sachet interne aluminium déchirable. Sachet externe pelable. Ligatures (roulettes 2,50m) : boites de 12 unités Ligatures (brins) : boites de 36 unités Aiguillées : boites de 24 ou 36 unités 54 Monosyn® Le Monosyn® est un monofilament synthétique résorbable de glyconate, disponible en incolore (ambré) ou coloré en violet (colorant D&C Violet N°2, agréé FDA). Le matériau original du Monosyn® permet d’obtenir un monofilament combinant souplesse, glisse atraumatique, grande résistance et excellente tenue des noeuds. Résistance résiduelle : 50% à 14 jours 0% à 28 jours Résorption du matériau : 60 à 90 jours Indications : L’utilisation du Monosyn® est recommandée pour le rapprochement des tissus mous et/ou pour les ligatures. Il est principalement utilisé en chirurgie générale et digestive, urologie, gynécologie et chirurgie plastique et reconstructrice Présentation et conditionnement : Double emballage stérile. Sachet interne aluminium déchirable. Sachet externe pelable. Ligatures (roulettes 2,50m) : boites de 12 unités Ligatures (brins) : boites de 36 unités Aiguillées : boites de 36 unités 55 MonoPlus® Le MonoPlus® est un monofilament synthétique résorbable de polydioxanone, disponible en violet (colorant D&C Violet N°2, agréé FDA). Le MonoPlus® dispose d’un profil de perte de résistance à long terme. Résistance résiduelle : 50% à 28 jours 0% à 70 jours Résorption du matériau : 180 à 210 jours Indications : MonoPlus® est indiqué pour le rapprochement des tissus mous, spécialement dans les cas où un support de la plaie de plus de 4 semaines est souhaité. Il est principalement utilisé en chrirugie générale et digestive, orthopédie, chirurgie cardio-vaculaire pédiatrique, ainsi que pour les patients à risques (obèses, âgés, diabétiques...). Présentation et conditionnement : Double emballage stérile. Sachet interne aluminium déchirable. Sachet externe pelable. Aiguillées : boites de 24 ou 36 unités 56 B. Les fils non résorbables Silkam® 1. Naturels Silkam® est un fil de soie tressée, enduit, disponible en noir ou en blanc. La soie est constituée par le fil du cocon du Bombyx Mori (ver à soie). Sa qualité principale est sa souplesse qui en fait le plus souple des fils chirurgicaux. La soie possède également une très bonne tenue des noeuds. Linatrix® Le Linatrix® est un fil de lin câblé (torsadé), siliconé. Très solide, il compense son toucher un peu rude par une remarquable tenue des noeuds. Indications : Le Linatrix® est recommandé pour la réalisation de ligatures ainsi que pour la chirurgie générale et digestive. Indications : La soie Silkam® est indiquée dans tous les domaines où l’emploi de sutures non résorbables est recommandé, en particulier dans la chirurgie générale, ophalmique (soie de traction) et chirurgie dentaire. Présentation et conditionnement : Double emballage stérile. Sachet interne aluminium déchirable. Sachet externe pelable. Présentation et conditionnement : Double emballage stérile. Sachet interne aluminium déchirable. Sachet externe pelable. Ligatures (roulettes 2,50m) : boites de 12 unités Aiguillées : boites de 36 unités Ligatures (roulettes 2,50m) : boites de 12 unités Aiguillées : boites de 36 unités 57 2. Synthétiques Synthofil® Polyesters Le Synthofil® est un fil de polyester tressé, enduit disponible en blanc ou coloré en vert. Dagrofil® Le Dagrofil® est un fil de polyester tressé, disponible en blanc ou coloré en vert. Indications : Le Dagrofil® est recommandé pour la chirurgie générale et digestive, la fixation de cathéters et de redons. Présentation et conditionnement : Double emballage stérile. Sachet interne aluminium déchirable. Sachet externe pelable. Ligatures (roulettes 2,50m) : boites de 12 unités Aiguillées : boites de 24 ou 36 unités 58 Indications : L’usage du Synthofil® est recommandé pour tous les domaines où l’emploi de sutures non résorbables est indiqué, notamment en chirurgie digestive, orthopédique. Présentation et conditionnement : Double emballage stérile. Sachet interne aluminium déchirable. Sachet externe pelable. Aiguillées : boites de 12, 24 ou 36 unités Flexidène® PremiCron® Le Flexidène® est un fil de polyester tressé, enduit de silicone, disponible en blanc ou coloré en bleu. Très résistant, il possède une grande souplesse et une très bonne tenue au noeud. Le PremiCron® est un fil de polyester tressé, enduit de silicone, disponible en blanc ou coloré en vert. Le PremiCron® peut comporter des renforts de PTFE (pledgets) spécialement développés pour la chirurgie cardiaque afin de servir d’appui entre le fil et les tissus pour augmenter la surface de contact et répartir ainsi les forces de traction. Très résistant, il possède une grande souplesse et une très bonne tenue au noeud. Indications : Le Flexidène® est recommandé pour tous les domaines où l’emploi de sutures non résorbables est indiqué, notamment en chirurgie digestive, vasculaire, orthopédique. Présentation et conditionnement : Double emballage stérile. Sachet interne aluminium déchirable. Sachet externe pelable. Ligatures (roulettes 2,50m) : boites de 12 unités Aiguillées : boites de 24 ou 36 unités Indications : Le PremiCron® est indiqué pour la chirurgie générale et tout particulièrement pour la chirurgie cardique et vasculaire. Présentation et conditionnement : Double emballage stérile. Sachet interne aluminium déchirable. Multipack cartonné pour la chirurgie cardique. Sachet externe pelable. Aiguillées : boites de 24 ou 36 unités Multipacks : boites de 6 packs 59 Polyamides Dafilon® Flexocrin® Le Dafilon® est un monofilament de polyamide coloré en bleu, en noir, ou incolore Le Flexocrin® est un monofilament de polyamide coloré en bleu, d’excellente tolérance et spécialement développé pour obtenir une souplesse optimale dans les petits diamètres, une élasticité modérée et une plasticité limitée à celle nécessaire pour une bonne tenue des noeuds. Indications : Le Flexocrin® est tout particulièrement indiqué pour la réalisation de sutures cutanées, en points séparés, surjet ou surjet enfoui. Sa présentation en brins permet la réalisation d’un micro-drainage. Présentation et conditionnement : Double emballage stérile. Sachet interne carton à accès direct. Présentation en sachets longs pour les brins. Sachet externe pelable. Aiguillées : boites de 36 unités Brins : boites de 24 unités. 60 Indications : Le Dafilon® bleu est indiqué pour la réalisation de sutures cutanées. Le Dafilon® incolore est destiné à la réalisation de sutures sous-cutanées en chirurgie plastique et reconstructrice. Le Dafilon® noir est disponible dans des diamètres très fins (USP11/0 à USP8/0) et est indiqué pour la microchirurgie et la chirurgie ophtalmique. Présentation et conditionnement : Double emballage stérile. Sachet interne aluminium déchirable. Aiguillées microchirurgicales et ophtalmiques : blister interne thermoformé pelable. Sachet externe pelable. Aiguillées : boites de 36 unités Microchirurgie/Ophtalmo : boites de 12 unités. Supramid Polypropylène Le Supramid est une torsade de polyamide gainé blanc ou coloré en noir Premilene® Indications : Le Supramid est indiqué pour la chirurgie générale, la fermeture cutanée et la chirurgie plastique. Présentation et conditionnement : Double emballage stérile. Sachet interne aluminium déchirable. Sachet externe pelable. Ligatures (roulettes 2,50m) : boites de 12 unités Aiguillées : boites de 36 unités Le Premilene® est un monofilament de polypropylène coloré en bleu. Le monofilament de Premilene® est parfaitement toléré et est inaltérable dans le temps. Son élasticité modérée et sa légère plasticité lui donnent une bonne tenue des noeuds. Indications : Le Premilene® est indiqué pour la chirurgie cardio-vasculaire, la fermeture cutanée, la microchirurgie vasculaire et la chirurgie ophtalmique. Présentation et conditionnement : Double emballage stérile. Sachet interne aluminium déchirable. Aiguillées microchirurgicales et ophtalmiques : blister interne thermoformé pelable. Sachet externe pelable. Aiguillées : boites de 36 unités Microchirurgie/Ophtalmo : boites de 12 unités. 61 Acier Steelex® Le Steelex® est un monofilament ou un câble d’acier inoxydable amagnétique (acier 316L). Très résistant, il est également inerte biologiquement et chimiquement ce qui en fait le matériau le mieux toléré par l’organisme. Indications : Le Steelex® est indiqué pour la chirurgie cardiaque (Sternum Set, Electrode Set), la chirurgie orthopédique, maxillo-faciale, et la chirurgie plastique et reconstructrice (Ear Set pour otopoïèses). Présentation et conditionnement : Double emballage stérile. Sachet interne aluminium déchirable. Sachet interne carton à accès direct (Electrode Set). Sachets longs pour les brins. Multipacks longs pour le Sternum Set et le Ear Set Sachet externe pelable. Aiguillées, multipacks et brins : boites de 12 unités Electrode Set : boites de 24 unités. 62 B|BRAUN SHARING EXPERTISE B. Braun Medical S.A.S. 204 Avenue du Maréchal Juin BP 331 F-92107 Boulogne Cedex Tél. : 01 41 10 53 00 Fax : 01 41 10 53 99 www.bbraun.fr