I) Les Soundfounts II ) Comment faire sonner les soundfonts
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I) Les Soundfounts II ) Comment faire sonner les soundfonts
I) Les Soundfounts Les soundfounts ont été inventées par Creative Labs. Cette technologie permet de piloter via un synthétiseur ou clavier maître MIDI relié à un ordinateur des banques de son (des samples). Les soundfonts, qui pèsent parfois très lourd (jusqu'à 64 Mo) donnent aujourd'hui la possibilité à des compositeurs méconnus ou débutants d'user d'instruments réalistes sans faire appel à aucun instrumentiste. Il existe ainsi des kits de soundfonts pour ensemble à cordes, qui logent sur plus d'une dizaine de CDs et qui sont constituées de multiples fichiers au format .sf2 le plus souvent, correspondant chacun à un instrument et à un jeu particulier (Violon pizzicato, violon détaché, violon trémolo crescendo, violon long fortissimo, etc...). Les plus grandes banques comme la Vienna Symphonic Library, qui regroupent l'ensemble des instruments de l'orchestre symphonique, coûtent extrêmement cher mais entretiennent une illusion presque parfaite. Techniquement, pour user de ces fichiers il suffit de posséder ou une carte son compatible SoundFont (Cartes sons SoundBlaster ou EMU par exemple) et d'un séquenceur (Nuendo, Cubase), ou d'acquérir des samplers comme Reality, Audio Compositor ou Awave Studio. Fruity Loops, sampler habituellement utilisé par les compositeurs de musique électronique ou hip-hop, permet de lire les soundfonts au format .sf2 et de les charger dans des morceaux MIDI. Une fois les banques chargées, il suffit soit de les charger comme banque d'un morceau MIDI (avec cette particularité que les banques sont parfaitement interchangeables), soit de jouer sur son clavier MIDI, soit de programmer manuellement la musique (tâche longue mais payante) via le "piano roll" du séquenceur ou du sampler. Quelques controllers comme la vélocité et des effets indispensables comme la réverbération permettent d'améliorer le réalisme des samples, qui peuvent également être retouchés afin d'être totalement transformés (modification de l'enveloppe, LFO, etc...). Les banques peuvent être crées grâce à un logiciel: Vienna 2.3. En ce qui me concerne j'ai mis du temps à admettre que ces samples pouvaient avantageusement remplacer l'orchestre, alors même que je rêvais depuis des années d'une telle possibilité. Pourtant, les morceaux d'Orgue de Barbarie du Marionnettiste ont été réalisés de cette manière. En réalité, cette technologie me paraissait d'une complexité incroyable. Mais il suffit de quelques connaissances en MIDI pour pouvoir utiliser les soundfonts. II ) Comment faire sonner les soundfonts Il ne suffit pas d'utiliser des soundfonts pour obtenir une musique de qualité professionnelle. Deux étapes sont très importantes: la programmation MIDI et le mixage. La programmation par soundfonts se décompose en deux étapes: la programmation MIDI proprement dite qui est en fait une tâche purement mécanique et qui revient à écrire la partition basique du morceau, et le travail qui consiste à rendre le morceau plus humain et plus réaliste. Un controller est à prendre en compte: le controller de vélocité. Ce dernier permet de programmer la force de l'attaque de chaque note. Pour vulgariser, il permet de contrôler le volume de chaque note. Il est indispensable de rendre ces vélocités irrégulières et de les programmer en fonction de la ligne musicale. Dans une double croche par exemple, la première croche aura tendance à être plus forte que la seconde. Cependant il est à noter qu'en général, toute note forte est suivie d'une note faible. Il faut prendre en compte ces deux éléments. J'ai remarqué que dans les accords de piano, la note la plus basse est généralement la moins forte et la note la plus aigüe la plus forte: on arrive ainsi à un équilibre relativement satisfaisant. Il est nécessaire également de revoir les durées et le moment d'attaque des notes. Dans la réalité, tous les instruments n'attaquent pas exactement au même moment et ne s'arrêtent pas en même temps. Il faut donc décaler les attaques et rendre les durées irrégulières. En bref, faire de telle sorte que cette programmation MIDI soit la plus imparfaite possible. Dernier conseil: afin que la ligne musicale soit fluide il est parfois utile de laisser chevaucher très légèrement les notes. Il est préférable de réunir les deux étapes de la programmation MIDI en une seule, en enregistrant en MIDI directement grâce à un clavier-maître. Bien entendu chaque instrument a ses spécificités, et il faut les prendre compte. On peut également agir sur l'enveloppe. Les banques de sons sont parfois assez bonnes pour qu'on n'en ait pas l'utilité. Le release peut être utile pour fluidifier la ligne musicale mais il ne faut pas en abuser. Le release peut rendre plus doux par exemple le son d'un ensemble de violons mais il peut aussi rendre le son très confus. Il faut se rappeler qu'il n'est pas naturel pour un violon d'avoir un son qui dure une fois l'archet soulevé. En revanche un instrument percussif comme le piano supporte très bien le release, qui peut simuler la pédale (libérant justement les étouffoirs). © Damien Deshayes – www.cinezik.org