thèse finale 2 - Faculté de Médecine et de Pharmacie Fès
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thèse finale 2 - Faculté de Médecine et de Pharmacie Fès
Maladie de kaposi classique : Expérience du service de dermatologiedermatologie-vénérologie du CHU Hassan II de Fès (2007(2007-2012) 1 Abreviations : • MK : maladie de kaposi. • MKC : maladie de kaposi classique • CHU : centre hospitalier • IL : interleukine universitaire • TNF : facteur de nécrose tissulaire HIV : virus de l’immunodéficience • INF : interféron humaine • PBMC : cellule mononucléaire du • • • LANA : antigène nucléaire de latence SIDA : syndrome de sang peripherique. • l'immunodéficience acquise VEGF : facteur de croissance de • USA : états unis de l’Amérique • INO : institut national d’oncologie • HVSK : herpès virus associé au croissance de l’endothélium sarcome de kaposi vasculaire • HHV8 : 8ème herpès virus humain • MI : membres inférieurs • MS : membres supérieurs • IHC : immunohistochimie • CD : classe de différenciation • TDM : tomodensitométrie • FOGD : fibroscopie eoso-gastro- l’endothélium vasculaire • • MCP : protéine d’attraction chimiotactique • MIP : protéines inflammatoires macrophagiques • vGPCR : récepteur viral couplé à la protéine G • duodénale • VEGFR : récepteur du facteur de IRF : facteurs de régulation des interférons ABV : adriablastine-bléomycine- • RNA : acide ribonucléique vinblastine • Bcl-2 : B-cell leukemia protein-2 • IM : intra-musculaire (protéine de la cellule B de • ADN : acide désoxyribonucléique leucémie) • PEL : lymphome des cavités • FLIP : protéine inhibitrice de FLICE • MCD : maladie de Castleman • PDGF : facteur de croissance multicentrique dérivé de plaquettes • VHS : virus herpes saimiri • ANGPT : angiopoïétine • EBV : virus d’Epstein Barr • β-cat : β-caténine • CMV : cyto-mégalo virus • • CDK : cycline kinase-dépendante ORF : Open Reading Frame (cadre • GSK : kinase glycogène synthétase • HIF : facteur inducteur de de lecture ouvert) • Kb : bases génétiques l’hypoxie 2 • • PAI : inhibiteur de protéines de PECAM: molécule d'adhésion l'apoptose cellulaire de plaquettes • NF-kB : facteur nucléaire-kB endothéliale • PKC : protéine kinase C • PLC : phospholipase C • ROS : espèces oxygène réactives. • HCG : Hormone Chorionique Colonie de granulocytes- Gonadotrope macrophages • • bFGF: Basic Fibroblast Growth Factor • • HLA-DR : Human leukocyte antigen D related GM-CSF : facteur stimulant PLD : doxorubicine liposomale pégylée • OGE : organes génitaux externes • RC : rémission complète • DLCO : diffusion libre du • RP : rémission partielle monoxyde de carbone • MMP : métalloprotéases • HE : hématéine-éosine • PAS : Acide Périodique. Schiff • MKLL : maladie de kaposi matricielles • chez les mammifères • lymphangiome-like • • • mTOR : cible de la rapamycine Akt, PI3K : des sérine/thréonine IRIS : syndrome inflammatoire de kinases de la voie de signalisation restauration immunitaire PI3K/AKT/mTOR CK : cellules kaposiennes • DLL : ligand delta-like fusiformes • IKK : inhibiteur de kinase Kb HPCA : antigène des cellules • KS : kaposi’s sarcoma souches hématopoïétiques 3 Plan : I. Introduction II. II. But de l’étude III. III. Matériels et méthodes IV. IV. A. Patients B. Exploitation des dossiers C. Méthodes statistiques Résultats A. B. Caractéristiques des patients 1. Incidence annuelle 2. Répartition selon le sexe 3. Répartition selon l’âge 4. Origine ethnique 5. Répartition géographique 6. Délai de consultation 7. Les antécédents 8. Présentation clinique 9. Etude histologique 10. Examens complémentaires 11. Stade clinique Caractéristiques du traitement 1. Abstention thérapeutique 2. Traitement local 3. Traitement Traitement général 4 C. V. L’évolution 1. La durée du suivi 2. Résultats du suivi 3. Réponses thérapeutiques 4. La survie sans rechute 5. La survie globale Discussion A. Historique B. Caractéristiques épidémiologiques C. Etiopathogénie D. 1. Infection HHVHHV-8 2. Autres coco-facteurs associés à l’HHVl’HHV-8 a) Déficit Déficit immunitaire b) Facteurs infectieux c) Facteurs hormonaux d) Prédisposition génétique e) Facteurs héréditaires f) Facteurs environnementaux g) Autres expositions Etude clinique 1. Les manifestations dermatologiques 2. Les manifestassions extraextra-dermatologiques 3. Les manifestations manifestations fonctionnelles et générales 4. MK et associations 5 E. Diagnostique positif 1. Examen dermoscopique 2. Etude histologique 3. Paraclinique F. Diagnostique différentiel G. Classification de la MK H. Traitement 1. But 2. Moyens a) b) Traitements locaux (1) L’exérèse chirurgicale (2) La cryothérapie (3) Le traitement par Laser (4) La radiothérapie (5) Les chimiothérapies intralésionnelles (6) Imiquimod topique (7) Les patchs à la nicotine (8) Les bas de contention (9) Le camouflage des lésions Traitements généraux (1) La chimiothérapie générale (2) Les immunmodulateurs (3) Les thérapeutiques thérapeutiques antiangiogéniques (4) Le traitement antiviral (5) Les nouvelles thérapies 6 c) 3. I. Abstention thérapeutique Indications Perspectives VI. VI. Conclusion VII. VII. Bibliographie 7 Introduction 8 I. Introduction La maladie de Kaposi classique (MKC) ou encore appelée sarcome de kaposi méditerranéen, d’expression cutanée est et une viscérale maladie [1,2], proliférative impliquant multifocale, diverses cellules mésenchymateuses [3,4] et induite par des facteurs viraux de l’herpès virus humain type 8 (HHV8).[5,6,7,8] Elle a été décrite pour la première fois par le dermatologue hongrois, Moritz Kaposi Kohn en 1872 sous le nom d’« hémangiome ou sarcome pigmenté cutané multiple » [9]. Il s’agissait de la forme européenne classique, sporadique, d’évolution lente, touchant plutôt des hommes âgés de 50 à 70 ans, originaires de l’Europe de l’est et du pourtour méditerranéen, souvent juifs ashkénazes. [9,10] Depuis cette description princeps, trois autres formes épidémiologiques de la maladie de kaposi (MK) furent décrites [11] : • La MK endémique, observée en 1914 au Cameroun par HALLENBERGER [12] : survient en Afrique subsaharienne chez une population plus jeune avec une évolution plus rapide, localement agressive et s’accompagne souvent d’une extension aux ganglions lymphatiques et d’une atteinte viscérale. La maladie est alors assez souvent rapidement mortelle. [7,13,14,15] • La MK iatrogénique individualisée dans les années 1970, par SIEGEL [16]. Il s'agit d'une MK survenant chez des sujets soumis à des traitements immunosuppresseurs au long cours [17,18,19], dans le cadre ou non de transplantation d'organes [20,21], et là aussi le plus souvent chez des patients d’origine méditerranéenne [7]. L'apparition 9 de la MK iatrogénique soulignait pour la première fois le caractère opportuniste de cette tumeur, qui allait avec l'apparition de l'épidémie de VIH prendre toute sa valeur. • En effet, dès le début des années 1980, HYMNES rapportait la survenue de MK chez des jeunes homosexuels présentant par ailleurs d’autres infections opportunistes [22]; ainsi venait d'apparaître la quatrième forme épidémiologique de MK, dénommée MK épidémique, et que l'on sait maintenant associée au déficit immunitaire induit par le VIH. Elle se présente sous des formes cutanées extensives avec atteinte ganglionnaire et viscérale et peut conduire rapidement au décès. [23,24,25,26] La forme classique reste relativement une forme rare et bénigne de la maladie de kaposi [27,28,29], depuis sa description initiale, sa place nosologique, sa morphologie clinique et son étiopathogénie ont connu plusieurs modifications. Si les différentes formes épidémiologiques présentent des caractéristiques cliniques et évolutives spécifiques, certains points sont communs et essentiels pour apprécier la physiopathologie de la maladie de kaposi en général : • La répartition essentiellement masculine, plus particulièrement dans la MK classique et la MK épidémique. • Les caractéristiques histologiques sont communes. • L’association constante au 8éme virus herpes humain (HHV-8 ou KSHV pour kaposi’s sarcoma associated herpes virus). 10 Ce dernier point a transformé le domaine de la recherche dans la MK. En effet, les techniques de détection génomique et les techniques morphologiques ont montré l’existence d’une filiation entre l’infection par HHV8 et le développement ultérieur de la MK, ce qui prouve le lien de causalité entre cet agent viral et la MK [6]. HHV8 possède dans son génome un grand nombre de gènes potentiellement impliqués dans la régulation de la division cellulaire, dans la transformation cellulaire et également dans l’angiogenèse ouvrant la voie à de nouvelles thérapeutiques [5]. Toutefois, les moyens thérapeutiques utilisés jusqu’à maintenant, sont fonction de la forme clinique et du caractère évolutif agressif ou non de la MK [30,31,32,33]. 11 But et rationnel de l’étude 12 II. II. But de l’étude : La MKC est une affection rare, dont l’incidence et la prévalence sont encore mal établies dans le monde, ceci peut être du en premier à la distribution géographique restreinte de cette pathologie. C’est une maladie qui touche surtout les habitants de l’Europe de l’est, l’Europe centrale et les méditerranéens, surtout d’origine juive [27,28]. Le Maroc est un pays du pourtour méditerranéen où la MK dans sa forme classique est relativement commune, et de loin la plus fréquente [33]. Cependant, le profil de la maladie semble être marqué ces dernières années, par l’émergence des formes iatrogènes devant la réalisation de plus en plus large des greffes d’organes et l’utilisation des traitements immunosuppresseurs, ainsi que des formes associées au SIDA [33,34]. En outre, on ne dispose pas malheureusement, d’étude épidémiologique établissant l’incidence réelle de la MKC dans notre pays ni dans la région Nord-Africaine. Le VIème Congrès maghrébin de Dermatologie, qui s’est tenu les 6 et 7 octobre 1999 à Alger et qui a eu pour thème principal la MK, était parmi les premières occasions de réflexion à propos de cette affection dans notre région. Au Maroc, des études ont été menées dans les services de dermatologie clinique et d’oncologie des CHU du Maroc. C’est au Docteur A. M’seffar qu’est revenu le mérite de réaliser la première étude concernant la Maladie de kaposi, dans sa thèse soutenue en 13 1973, il a colligé 39 cas observés entre 1955 et 1973 dans les 3 services de dermatologie que comptait le pays. [35] Plus tard le docteur Latifa Mouradi a rapporté, dans sa thèse en 1984, 21 cas recrutés au service de dermatologie d’Ibn Sina entre 1976 et 1983. [36] Dr Alioua Zoubida a rapporté en 2000, 18 observations de la maladie de kaposi classique colligées au sein du service de dermatologie de l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V de Rabat entre 1973 et 1999. [37] Une première étude de séroprévalence des anticorps anti-HHV8 chez 2 groupes de sujets marocains séronégatifs pour le virus de l’immunodéficience humaine a été menée au CHU Ibn Rochd de Casablanca et a suggéré une éventuelle implication du HHV8 dans la survenue de la maladie de kaposi classique au Maroc. [34] En 2011, Dr Errihani a rapporté 51 cas référés à l’institut national d’oncologie (INO) de Rabat atteints de maladie de kaposi classique entre 1998 et 2007. [33] Notre travail représente la série de maladie de kaposi classique rapportée au CHU Hassan II de Fès. Nous proposons de rapporter 27 observations colligées entre 2007 et 2012 au sein du service de dermatologie et vénérologie de ce jeune CHU. Nous étions aidés dans ce travail par le registre hospitalier du service de dermatologie-vénérologie du CHU de Fès. Notre objectif primaire est d’évaluer l’expérience du service de dermatologie du CHU Hassan II de Fès en matière de la MKC afin d’en tirer des conclusions concernant les 14 principales caractéristiques épidémiologiques, éthiopathogéniques, cliniques et évolutives de la maladie de kaposi classique dans la population marocaine en général et celle de Fès et ses régions en particulier. Nos objectifs secondaires sont : Rapporter les différentes stratégies thérapeutiques adoptées et la réponse à ces thérapeutiques. Discuter à la lumière de la littérature les nouvelles données épidémiologiques, physiopathologiques, étiologiques et thérapeutiques concernant cette affection. Profiter de cette expérience pour une meilleure gestion des patients atteints de MKC 15 Malades et matériels 16 III. III. Matériels et méthodes A. Patients: Nous avons mené une étude rétro-prospective, monocentrique, descriptive portant sur tous les cas de MK colligés au service de Dermatologie du CHU Hassan II de Fes, sur une période de 5 ans allant de 2007 à septembre 2012. Nous avons retenu, comme critères d’inclusion : un tableau clinique comportant des lésions cadrant avec une MK, une biopsie cutanée compatible avec le diagnostic et des examens complémentaires permettant de classer la maladie dans la forme épidémiologique classique (HIV négative) et d’évaluer son extension. En contre partie, on a exclut les cas ne répondant pas à ces critères. Pour chaque patient nous avons recueilli les données épidémiologiques, cliniques, para-cliniques et anatomopathologiques ainsi que les modalités thérapeutiques et évolutives. La classification clinique de KRIGEL a été adoptée. Elle comporte 4 stades cliniques (I à IV) en fonction du type des lésions, le siège localisé ou diffus, le caractère agressif ou non et l’évolution. Les données histologiques ont été classées en trois stades. - Le stade I est caractérisé par une prolifération vasculaire du derme réticulaire parfois seulement dans sa partie supérieure. - Le stade II correspond généralement à une prolifération vasculaire diffuse associée à une cellularité importante occupant tout le derme et parfois même une partie de l’hypoderme. 17 - Le stade III est caractérisé par une prolifération importante de cellules fusiformes organisées en faisceaux tourbillonnants ou en amas (nodules). B. Exploitation des dossiers : Faite selon la fiche d’exploitation suivante : Fiche d’exploitation de la maladie de Kaposi classique: Service de dermato-vénérologie CHU Hassan II FES 1. N°observation………..........IP……………………2.N° téléphone…………… 3. Identité…………..................................................................................... 4. Sexe………… 5. Age ………. 6. Origine ………… 7. Ethnie …………… 8. Age de début.……………… 9. Age de prise en charge……………………… 10. Antécédents ♦ Personnels Diabète ……………………………………………………………. Sexuels : non protégés Tabagisme ……Cannabisme …………Alcoolisme ……… Exposition à des plantes ……………………………….. Traitement immunosuppresseur au long cours ……………. Néoplasies associées ………………........... Autres antécédents pathologiques……………………………… ♦ Familiaux : Cas similaires de MK : …………………………………………… Autres :………………………………………………………………… 11. Clinique Signes fonctionnels : Douleur Examen dermatologique : Atteinte cutanée : o Aspect des lésions : Lympoedème 18 Prurit Etat général………. Papulo-nodules Plaques érythémato-angiomateuses Macules érythémato-angiomateuses Lésions bulleuses Lésions ulcéreuses Troubles pigmentaire Autres ……………………………………………………. o Topographie des lésions : Membres inférieurs Atteinte plantaire Membres supérieurs Atteinte palmaire Tronc Tête Disséminées Atteinte muqueuse : o Buccale : ………………………………………………………… o Génitale : o Anale : ………………………………………………………. …………………………………………………………. o Oculaire : ………………………………………………………. Atteinte phanérienne : o Cuir chevelu : o Ongles : Evolution des lésions Non agressive Localement agressive Dissémination Evolution par poussée Complications : Surinfection Ulcération/saignement Bourgeonnement Nécrose Impotence fonctionnelle Signes extra cutanés 19 Pleuro pulmonaires ………………………………………………… Ganglionnaires………………………..………………………….… Gastro-intestinales…………..……..……………………………… Hépatiques ………………………………………………………….. Osseux …………………….……………………………………….. Autres………………………………………………………………… 12. Histologie : Composante vasculaire Composante cellulaire fusiforme Localisation : dermique hypodermique Dépôt d’hémosidérine (suffusions hémorragiques) Stade : I II Atypies : absentes III modérées importantes mitoses Infiltrat inflammatoire lymphoplasmocytaire 13. Examens complémentaires ♦Biologiques : HIV………….. HHV8………………TPHA /VDRL………… Hépatite B…….... C…………….Hémocults ………… NFS……………………................................................... Autres anomalies………………………………………………. ♦ Radiologiques : o Thorax………………………………………………………………………………… o Squelette...........…………………………………………….……………………… o Echographie ganglionnaire………………………………….…………………… o Echographie abdominale………………………………………………………… o TDM thoraco-abdominale………………………………………………………… o FOGD…………………………………………………………………………………… o Colonoscopie………………………………………….…………………………… o Fibroscopie bronchique:…………………………………………………………… o Autres :…………………………………….…………………………………………. 20 14. Conclusion clinique (stade KRIEGEL) :………………………………… 15. Traitement : Abstention thérapeutique : Local : o Exérèse chirurgicale ……………………………………………. o Cryothérapie ………………………………………………………. o Radiothérapie …………………………………………………….. o Chimiothérapie intralésionnelle ………………………….….. Général : o Monochimiothérapie …..………………………………………… o Polychimiothérapie .......................................................... o Immunothérapie …………………………………………………. 16. Suivi : Durée du suivi : Evolution : 3mois 6mois 1an …….. …….. ……. ……. Etat stationnaire Amélioration Clinique des lésions Disparition des lésions Nouvelles lésions Stabilisation Radiologique Amélioration Disparition lésions Nouvelles lésions Rechute : o Cutanée : o Viscérale : Autre alternative thérapeutique : o Type :……………………………………………………………………….. o Réponse thérapeutique :………………………………………………… 21 - Amélioration - Etat stationnaire - Aggravation 17. Apparition de : Diabète Lymphome Autres pathologies …………… 18. Perte de vu : 19. Décès : C. Méthodes statistiques La saisie des données a été effectuée à l’aide du logiciel Microsoft Office Excel 2008. Les données ont été transférées par la suite puis analysées sur le logiciel Epi-info dans sa septième version. Les variables continues ont été exprimées en moyenne ± l'écart-type et les variables discontinues ou discrètes en pourcentage. 22 Résultats 23 IV. IV. Résultats Dans cette étude rétro-prospective, nous avons pu recueillir 27 observations de maladie de kaposi classique dont la plus ancienne remonte à Mai 2007 et la plus récente à octobre 2012. Pour l’ensemble des patients recrutés nous avons décrit les caractéristiques démographiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives A. Caractéristiques des patients 1. Incidence annuelle Le tableau 2 représente le nombre de nouveaux cas de MKC recrutés chaque année par rapport au nombre des hospitalisées ayant une tumeur cutanée, quelle soit maligne ou bénigne, et au nombre total des hospitalisés toutes pathologies dermatologiques confondues. Tableau 1 : incidence de la MKC par rapport aux tumeurs et autres pathologies dermatologiques Années Nouveaux cas toute Tumeurs Maladie pathologie confondue cutanées kaposi classique 2007 145 38 2 2 2008 183 40 2 2 2009 233 55 4 4 2010 231 50 6 6 2011 257 49 7 6 2012 196 39 6 6 24 de Maladie de kaposi En 2011, parmi les 7 malades hospitalisés, un patient avait une MK associée au HIV, il a été transféré au service de médecine interne. Il est exclut de l’étude. Tous les autres patients présentaient une MK classique. Cette maladie est particulièrement rare et représente 2% des nouveaux cas hospitalisés et seulement 10% des tumeurs cutanées du service chaque année. 250 200 150 100 50 0 Malades hospitalisés Tumeurs cutanées MKC Fig 1 : Taux de la MKC comparé à celui des hospitalisations et des tumeurs cutanés L’incidence annuelle des patients hospitalisés pour MKC a connu une augmentation puis une stabilisation depuis 2010. 6 5 4 3 2 1 0 Année 2007 Année 2008 Année 2009 Année 2010 Année 2011 Année 2012 Fig 2 : incidence annuelle de la MKC au service de dermatologie 25 2. Répartition selon le sexe Notre série est caractérisée par une prédominance masculine : 25 hommes (92,6%) pour 2 femmes (7,4 %), soit un sexe ratio de 12,5. 7,4% Homme Femme 92,6 % Fig 3: répartition des patients selon le sexe 3. Répartition Répartition selon l’âge Les patients à l’admission avaient un âge médian de 66,4 ans avec des extrêmes allant de 40 à 92 ans. La répartition selon les tranches d’âge est la suivante : 8 7 6 5 4 3 2 1 0 30 - 40 ans 41 - 50 ans 51 - 60 ans 61 - 70 ans 71 - 80 ans 81 - 90 ans > 90 ans Fig 4: nombre de patients par tranche d'âge à la consultation 77% des patients ents avaient à la consultation un âge entre 50 et 80 ans 26 L’âge de début de la maladie variait entre 38 et 89 ans avec une moyenne de 62,8 ans, un pic est noté entre 50 et 70 ans. 8 7 6 5 4 3 2 1 0 30 - 40 ans 41 - 50 ans 51 - 60 ans 61 - 70 ans 71 - 80 ans 81 - 90 ans Fig 5 : l’âge de début de la MKC par tranche d’âge 4. Origine ethnique Tous les patients sont marocains, de peau blanche. Les dossiers des malades ne comportaient pas des informations concernant leur origine ethnique. En revanche, aucun de nos patients n’était d’origine sud-africaine. sud 5. Répartition géographique La répartition partition géographique était généralement homogène entre les différentes régions de Fès. Un nombre plus important de la ville de Fès suivie de la ville de Taza a été remarqué mais qui peut être expliqué par la proximité géographique du centre hospitalier à ces patients. 27 6. Délai de consultation Le délai entre l’apparition des premières lésions cutanées et la consultation était généralement long avec un délai médian de 40,6 mois et des extrêmes allant de 1 mois à 20 ans. 7. Les antécédents Dans les antécédents personnels, on a noté que: - 4 patients étaient diabétiques (14,8%). - 8 ayant la notion de rapports sexuels non protégés (29,6%). - 4 cas de tabagisme chronique (14,8%). - 9 cas d’exposition à des plantes dont la nature n’était pas précisée (37%). - 2 cas de cannabisme chronique (7,4%). - Chez 1 cas, la MKC a été aggravée par la prise prolongée de corticothérapie orale (PREDNISOLONE) - 1 cas associé à une pathologie infectieuse : une tuberculose pulmonaire. - 1 cas associé à une maladie auto-immune : une maladie cœliaque. - Chez 2 patients, la MKC était associée à une néoplasie cutanée : carcinomes basocellulaires multiples du visage. - 5 patients avaient une hypertension artérielle (18,5%) et 4 une cardiopathie associée (14,8%). - 2 patients avaient une neuropathie de Charcot - Nous n’avons pas trouvé de cas familiaux de maladie de kaposi. 28 Diabète Rapports sexuels non protégés Tabagisme Exposition aux plantes Prise d'immunosupresseurs à long cours Maladies cardio vasculaires Néoplasies Pathologie inflammatoire Pathologie infectieuse 0 1 2 3 4 5 6 7 Fig 6: antécédents des patients atteints de MKC 8. Présentation clinique a) Signes fonctionnels : Ils sont représentés surtout par la douleur et le prurit • La douleur chez : 9 patients (33,3%). • Le prurit a été retrouvé chez : 5 patients (18,5%). Douleur Prurit 0 2 4 6 8 10 Fig 7 : signes fonctionnels associés à la MKC Tous les patients étaient en bon état général à l’admission, b) Aspect des lésions : • Atteinte cutanée : Plusieurs types de lésions lési ont été rencontrés : -papulo-nodules. 29 8 9 -plaques plaques érythémato-angiomateuses. érythémato -macules macules érythémato-angiomateuses. érythémato -lésions lésions bulleuses/érosives. -lésions lésions ulcéreuses/bourgeonnantes. -lésions lésions kératosiques. -troubles troubles pigmentaires. -lymphoedème. 25 20 15 10 5 0 Fig 8 : manifestations manifestations cutanées de la MKC L’aspect le plus souvent retrouvé était papulo-nodulaire, papulo nodulaire, chez 23 patients (85,2%), les plaques angiomateuses chez 14 patients (51,9%), les macules ont été observées chez 9 cas (33,3%), les lésions kératosiques dans 5 cas (18,5%), ), les lésions ulcéreuses dans 4 cas (14,8%) et les troubles pigmentaires que dans 2 cas (7,4%). Les nodules étaient associés aux plaques chez 11 patients (40,7%). Un seul patient a présenté des lésions bulleuses et érosives (3,7%). Le lymphœdème, par ailleurs, ailleurs, a été retrouvé chez 19 patients (70,4%) 30 29 29,6 % 70,4 % lymphœdème Fig 9 : présence du lymphœdème chez nos patients c) Distribution des lésions Les lésions cutanées prédominaient surtout au niveau des membres inférieurs chez 23 (85,2%) patients avec une atteinte plantaire dans d 10 cas (38,5%), une atteinte des membres supérieurs a été notée chez 14 patients (51,9%), avec atteinte simultanée des deux membres chez 11 patients (40,7%). Les autres parties du corps étaient moins concernées : l’atteinte du tronc dans 4 cas (14,8%),, et de la tête dans 5 cas (18,5%). Par ailleurs, l’atteinte était disséminée à tout le corps chez 3 patients (11%). 25 20 15 10 5 0 Fig 10 : Distribution des lésions cutanées 31 d) Evolution L’évolution était lente chez la majorité des patients : 22 patients (81,5%) et rapide de chez 2 patients (7,4%) seulement seulement.. L’évolution rapide a été définie par l’augmentation dans le nombre de nodule et/ ou plaques ou la surface totale de la plaque en moins de trois mois après le premier examen clinique. Evolution lente 81,5% Evolution rapide Fig 11 : évolution de la MKC e) Modes Modes évolutifs des lésions : On a distingué 4 modes d’évolution : -Non agressive : 18 patients (66,7%) -localement localement agressive : 6 patients (18,5%) -Dissémination : 2 cas (7 ,4%) -Evolution Evolution par poussée/rémission spontanée : 1 cas (3,7%). f) Complications Les patients tients ont présenté différents type de complications en rapport avec l’agressivité des lésions : - L’ulcération : 5 patients 32 - Le bourgeonnement : 6 patients. - La surinfection : 4 patients. - La nécrose : 1 patient. - L’impotence fonctionnelle fonct : 4 patients. 7% 3,7 18,5% 18,5% Ulcération Bourgeonnement 14,8% Surinfection 22,2% Impotence fonctionnelle Nécrose Fig 12: complications au cours de la MKC - 17 patients n’ont pas présenté de complications. 34% 66% Complications Pas de complications Fig 13 : Taux de complications observées chez les malades g) Les atteintes extraextra-cutanées • Atteinte muqueuse : 33 L’atteinte muqueuse était présente chez environ le ¼ de nos patients. 24% Atteinte muqueuse Fig 14 : Atteinte muqueuse chez nos patients La localisation de la MCK a été observée au niveau de la muqueuse : - Buccale : chez 5 patients (18,5%). - Génitale : chez 3 patients (11%). - Anale : chez 1 patient pati (3,7%). Aucune localisation oculaire n’a pas été signalée. 4 3 2 1 0 Buccale Génitale Anale Oculaire Fig 15 : atteinte des différentes muqueuses • Atteinte phanèrienne : 2 patients présentaient des nodules au niveau du cuir chevelu. 34 • Atteinte extra dermatologique : L’examen clinique a révélé une localisation ganglionnaire de la MKC chez 4 patients, pleuro-pulmonaire chez 1 patient et osseuse chez 1 autre patient, confirmées par la suite par les examens complémentaires. L’examen clinique, chez plusieurs patients, n’a pas orienté vers des localisations profondes, découvertes ultérieurement au cours des explorations radiologiques ou endoscopiques. 9. Etude histologique Dans tous les cas, l’examen anatomopathologique a montré une MK avec la triple composante histologique classique : prolifération vasculaire, cellulaire fusiforme, et suffusions hémorragiques +/- infiltrat inflammatoire, avec un : Stade III : chez 19 cas (70,4%) Stade II : chez 8 cas (29,6%) Les atypies cellulaires étaient présentes dans 20 cas, modérées et même très importantes. Les mitoses retrouvées dans 16 cas. Il n’y avait pas de corrélation entre l’importance des mitoses et des atypies et l’agressivité clinique de la maladie : 88% des patients ayant une maladie non agressive avaient des atypies cellulaires. L’IHC réalisée dans 11 cas, était fortement positive au CD34 avec réactivité focale au CD31 dans 6 cas. L’immunomarquage à HHV8 n’a été réalisé que dans 2 cas, il était positif. 35 10. Examens paracliniques : La Sérologie HHV8 n’a été réalisée que chez un patient : Elle était positive. La sérologie syphilitique : positive chez 3 patients. La sérologie hépatique C : positive chez 1 patiente. Les hemocults réalisés chez 24 patients n’étaient positives que dans 2 cas avec des examens endoscopiques négatifs. L’hémogramme a révélé une anémie chez 8 patients : hypochrome microcytaire chez 2 patients ayant des lésions ulcérées et suintantes. La Radiographie pulmonaire a été réalisée chez tous les malades : elle a montré des images suspectes de localisation pulmonaire à type de nodules parenchymateux chez 2 patients. La radiographie osseuse standard a objectivé une atteinte osseuse chez 7 patients 7 malades ont bénéficié d’une échographie abdominale : une localisation hépatique a été suspectée chez 3 patients. La TDM thoraco-abdomino-pelvienne réalisée chez 22 patients a révélé des localisations secondaires dans 8 cas (pulmonaire, ganglionnaire, hépatique, surrénalienne, splénique ou musculaire). La FOGD avec biopsie a été réalisé chez 22 patients : elle a révélé chez 2 patients des lésions de kaposi gastroduodénales confirmées sur biopsies. 36 La colonoscopie a été réalisée chez un patient ayant un test de weber positif, elle a objectivé une maladie cœliaque associée. La fibroscopie bronchique avec biopsie a été réalisée chez 4 patients, elle n’a révélé une localisation bronchique en aucun cas, une tuberculose pulmonaire a été mise en évidence chez 1 patient. Résultats : L’atteinte extra dermatologique a été retrouvée chez 9 malades d’emblée au moment du diagnostic de la maladie : L’étude anatomopathologique était réalisée seulement sur biopsies digestives lors de la FOGD ou bronchiques au cours des fibroscopies bronchiques. La localisation ganglionnaire périphérique et profonde: dans 5 cas retenue sur des données de l’échographie ganglionnaire et la TDM. Gastro-intestinale : 2 patients Hépatique : chez 2 patients sur des images échographiques et scannographiques en faveur de formations tissulaires. Pulmonaire : chez 5 patients à type de nodules et micronodules parenchymateux plus ou moins diffus. Osseuse : chez 7 patients à type d’image d’ostéolyse Musculaire : chez 1 patient Surrénalienne : chez 2 patients Splénique : 1 patient 37 devant des images scannographiques à caractère nodulaire et tissulaire. 7 6 5 4 3 2 1 0 Fig 16 : atteintes extra cutanées chez les patients de MKC 11. Stade clinique Suivant la classification de KRIEGEL, KRIEG 17 patients : stade I 4 patients: stade II 1 patient : stade III 5 patients : stade IV Stade IV Stade III Stade II Stade I 0 5 10 15 20 Figure 17 : stadification KRIEGEL des patients de MKC B. Caractéristiques du traitement Différentes stratégies thérapeutiques ont été suivies guidées par : -Le stade ade de la maladie. 38 -Le comportement et la rapidité de l’évolution. -La localisation des lésions. 1. Abstention thérapeutique : Préconisée chez 11 patients ayant un stade I de la maladie avec une atteinte localisée et bien tolérée. 2. Traitement local Il a été administré chez 5 patients en première intention ou en complément thérapeutique selon les modalités suivantes : -Radiothérapie -Chirurgie -Cryothérapie seule ou après chimiothérapie : 2 patients au niveau des lésions papulo-nodulaires < 1cm. -Chimiothérapie intralésionnelle par BLEOMYCINE. a) La radiothérapie : Administrée seule ou en complément d’une chimiothérapie systémique : - Elle a permis une régression complète des lésions de kaposi au niveau des deux membres inférieurs chez une patiente stade II avec une gène fonctionnelle importante, après 4 séances de 40Gy chacune, mais au dépens d’effets secondaires : œdème important, douleur et une sclérose cutanée. - Elle a été indiquée chez un patient qui présentait toujours des lésions évolutives de la MK après 6 cures de BLEOMYCINE injectable et elle a nettement amélioré le confort du patient. 39 - Il y’a eu une aggravation clinique après une séance de radiothérapie chez une patiente qui présentait des lésions ulcéro-bourgeonnantes du pied avec lymphœdème et atteinte plantaire, sa mise ultérieure sous 6 cures de chimiothérapie ABV a permis une amélioration complète. b) La chirurgie : Une exérèse chirurgicale a été réalisée chez un patient qui présentait un nodule ulcéré de la jambe en complément du traitement systémique sans récidive durant une période de suivi de 6 mois. Une amputation chirurgicale transtibiale a été indiquée d’emblée chez un patient qui a présenté une évolution rapide et agressive de sa maladie de kaposi aboutissant a une nécrose des orteils avec destruction osseuse massive des os du pied. c) La chimiothérapie intraintra-lésionnelle : A été administrée chez un patient, a base de BLEOMYCINE, pour des lésions papulo-nodulaires ayant persisté après 6 cures de BLEOMYCINE injectable pendant 6 mois, l’évolution a été marquée par l’affaissement des lésions. Le traitement n’a pas pu être maintenu à cause de la mauvaise observance thérapeutique du patient. d) La cryothérapie : A été indiqué en complément de traitement systémique chez 2 patients, avec des résultats modestes. 3. Chimiothérapie générale La chimiothérapie générale a été administrée chez 10 patients : - Une monochimiothérapie chez 6 patients : 40 A base de BLEOMYCINE intramusculaire : 2 avaient un stade I de la maladie, 3 un stade II et 1 patient avait un stade III. Le PACLITAXEL seul a été administré chez 1 patient avec une MKC stade IV. - Une polychimiothérapie chez 4 patients : ABV (adriablastine-bléomycine-vinblastine) : indiquée chez 3 patients ayant un stade IV de la MKC. BLEOMYCINE + DOXORUBICINE : chez 1 patient avec un stade IV de sa maladie. Le tableau représente un résumé des différentes données concernant les modalités du traitement systémique et leur réponse thérapeutique. Tableau 2 : les traitements systémiques administrés et leur réponse thérapeutique Protocoles Protocoles Nbre Nbre Réponse clinique Réponse thérapeutiques patients cures au bout du traitement radiologique BLEOMYCINE IM : 15mg/315mg/3-4sem 5 6 complète 0 patient partielle 2 patients stabilisation 1 patient progression 1 patient Récidive 1 patient PACLITAXEL 1 4 Réponse complète Amélioration ABV 2 7 Réponse complète Stabilisation Complications Complications Toxicité BLEO + DOXO 1 10 Réponse partielle majeure 41 Stabilisation pulmonaire C. L’évolution 1. La durée du suivi Les modalités du suivi ont été très variables en rapport avec le stade initial de la maladie, le mode évolutif et les thérapeutiques administrées. La durée du suivi était généralement courte vu la non observance des patients qui peut être due au caractère indolent surtout pour les stades mineurs de la maladie. Elle variait entre 5 mois et 3 ans avec une médiane de 18 mois. 2. Résultats du suivi -17 patients sont encore suivis dans notre formation, 2 sont en cours de traitement. -Les autres patients étaient contactés par téléphone : 6 ont abandonné le suivi après l’amélioration clinique, tout en gardant des lésions non gênantes pour 3 malades et des lésions cicatricielles et/ou hyperpigmentées pour 3 autres. -3 patients étaient perdus de vue avant de commencer le traitement. Ces patients n’ont pu être contactés car leurs numéros téléphoniques ne répondaient pas. - Un patient est décédé à l’âge de 83 ans après avoir abandonné le suivi a cause d’une symptomatologie respiratoire non étiquetée. Il avait un stade I de la maladie. => 63 % des patients sont suivis, 22 % ont abandonné le suivi, 11% sont perdus de vue et 1 patient est décédé. 42 11,10% 3,70% Suivis Abandon 22,20 20% 63,00% Perte de vue Décès Fig 18 : le suivi des patients de MKC 3. Réponse thérapeutique : • Stabilisation : 8 patients • Progression sous traitement : 2 patients • Réponse complète : 5 patients • Réponse partielle : 3 patients; mineure : 2 patients et majeure : 1 patient • Récidive : 1 patient 12% 4% Stabilisation 32% Progression Réponse complète 20% Réponse partielle 8% Récidive Fig 19 : résultats du suivi des patients de MKC 43 Au cours de cette étude, on a noté 32% de maladie stable, 8% de maladie progressive, 20% de guérison sur un intervalle moyen de 5 mois, 12% de réponse partielle et 4% de récidive. L’évolution et la réponse thérapeutique dépendait étroitement du retentissement de la maladie, son stade clinique et la modalité thérapeutique suivie. Synthèse : o 13 patients avaient un stade I : Chez 11 patients : on a préconisé une abstention thérapeutique, On a noté : • Une stabilisation chez 8 patients • 1cas de réponse complète • 1 cas de MCK progressive. 2 patients ont reçu 6 cures de BLEOMYCINE IM : • Stabilisation des lésions chez 1 patient et une réponse partielle chez l’autre o 6 patients avaient un stade II 4 patients ont reçu une BLEOMYCINE IM : • Réponse partielle : 1 cas • Progression : 1cas, • Récidive : 1 cas, • 1patient perdu de vu 1 patient a bénéficié d’un traitement chirurgical : stabilisation La Radiothérapie a été préconisée chez 1patient avec une : réponse complète. 44 o 1 patient avait un stade III chez qui la décision thérapeutique était de mettre sous ADRIAMYCINE + VINBLASTINE, mais il a été perdu de vu avant le traitement. o 5 patients avaient un stade IV : 3 ont reçu l’ABV : • 2 cas de réponse complète • 1 cas perdu de vu 1 patient a reçu 4 cures de PALITAXEL avec une réponse complète 1 patient a reçu un traitement à base d’ADRIAMYCINE + BLEOMYCINE avec une réponse partielle majeure. 4. La survie sans rechute A cause de la médiane faible de suivi et le nombre important des perdus de vue, les survies sans rechute n’ont pu être calculé qu’à 1 an de moyenne, avec des résultats fiables. Le taux de rechute est estimé à de 2% 5. La survie globale On a noté un cas de décès chez 1 patient qui a abandonné le suivi, après une symptomatologie respiratoire non étiquetée. La maladie de kaposi classique ne semble pas influencer la survie globale des patients, vu son caractère indolent dans la plupart des cas et son évolution assez lente. 45 Discussion 46 V. Discussion : A. Historique : La MK classique est connue depuis 1872 après sa description comme pigmentasarkom der Haut » « idiopathisches multipes par Moritz Kaposi (1837- 1902) [9], membre de la faculté de dermatologie à l’université de Vienne qui avait changé son nom de Moritz kohn pour ressembler à celui de sa ville natale de Kaposva’r, à la Hongrie . [10] Kaposi a observé une maladie qui se limitait aux membres Fig 20 : Moritz Kohn inférieurs, évoluant de façon indolente et atteignant principalement des hommes âgés de souche méditerranéenne ou juive originaire d’Europe de l’est. [9,38] Toutefois, des cas de sarcome cutané métastatique cutané ont été signalés plutôt en 1869 par Helmut Kobner [39]. A partir des cinq cas décrit initialement, Kaposi a obtenu du matériel pour les études anatomopathologiques qu’il a partagé et discuté avec Rudolf Virchow (1821-1902) [10]. Dans cette publication pionnière, Kaposi a reproduit des images cliniques et histopathologiques qui ont apparu uniquement dans l’« Atlas der Hautkrankheiten » édité par Hebra en 1876 [10]. 47 Fig 21 : l’une des premières publications à propos de la MK. [10] En 1894, dans une nouvelle publication, Kaposi utilise le nom de « sarcoma idiopathicum multiplex haemorragicum », soit « sarcome idiopathique multiple hémorragique » en sorte d’éviter toute confusion avec le mélanome [40]. En 1895, Koebner a proposé le nom de sarcome de kaposi [10]. Une décennie plus tard, Tommaso De Amicis de l’université de Naples en Italie, publia sous forme de monographie, une analyse détaillée de 12 patients atteins de sarcome de kaposi [41]. A la fin du 19ème siècle et dans la première décennie du 20ème siècle, plusieurs observations se succèdent, ce qui suggérait que cette maladie est plus fréquente chez les patients d’origine juive, méditerranéenne et de l’Europe de l’est. Alors qu’elle est particulièrement rare chez les enfants et les adolescents. [42,43,27,28]. B. Caractéristiques épidémiologiques : Plus de 6000 cas de maladie de kaposi classique (MKC), morphologiquement caractérisée, ont été signalés dans la littérature jusqu’à 48 2011 en Europe, les pays de la méditerranée et dans l’Amérique, basés sur les registres de population de cancers et sur les séries de cas. [7, 44-65] Vu que généralement la MKC progresse lentement, il est souvent difficile d’établir avec précision, la période exacte du début et, par conséquent, il est également difficile de distinguer les taux d’incidence, de la prévalence de façon fiable. Un autre problème majeur est représenté par le fait que les rapports des registres de population de cancer fournissent souvent des renseignements en ce qui concerne le nombre de cas et l’incidence combinés de tous les types de la MK. La situation géographique, l’origine ethnique, l’âge, le sexe et le délai diagnostique influencent fortement l’incidence de la MKC. [27,66] Ces variables ont sans aucun doute une importance étiologique et éthiopathogénique, mais leur forte interaction occulte la compréhension de chacune d’elles. 1. Répartition géographique : La distribution géographique varie selon le type de MK considérée Ainsi le territoire notoire de la forme classique comprend l’Europe de l’est, l’Europe centrale et le pourtour méditerranéen avec une extension en Amérique du nord et en Israël qui s’explique par l’émigration [27,66]. Cette affection semble plus ubiquitaire qu’il n’est habituellement déclaré. En effet des cas isolés asiatiques (Japon, Chine, Arménie, Iran, Turquie) et même dans la population inuit du nord du Canada et du Groenland ont été rapportés. [67,68,69,70] 49 L’incidence la plus basse a été signalée en Angleterre et au Pays des GALLES (0,40/million chez les hommes et 0,22/million chez les femmes entre 1970- 1992). [47] Les incidences intermédiaires ont été signalées en Suède (4/million/an chez les hommes et 1,4/million/an chez les femmes entre 1958-1982). [60] Alors que des taux plus élevés ont été signalés en Italie (10,5/million/an chez les hommes et de 2,7/million/an chez les femmes entre 1976-1984) [51] et en Grèce (5,8/million chez les hommes et de 3,7/million chez les femmes entre 1979-1983). [62] Les incidences les plus élevées en Europe ont été observées dans deux iles italiennes Méditerranéennes : la Sardaigne (24,3/million chez les hommes et 7,7/million chez les femmes entre 1977-1991 puis 24,9/ million habitants entre 1998 et 2002) [53] et la Sicile (30,1/million d’hommes et 5,4/million de femmes entre 1976-1984). [55] Une étude menée entre 1985 – 1998 a confirmé les rapports antérieurs et a montré un excès de quatre fois au niveau du sud de l’Italie par rapport au Nord et au centre du pays, Les vagues massives de migration de la population rurale du Sud vers les villes industrielles du Nord au cours du siècle dernier confirme que l'incidence de la MKC est principalement déterminée par le lieu de naissance, et non par le lieu de vie. [49] Aux Etats-Unis, au cours de l’ère pré-sida, l’incidence de la MKC a été estimée à être légèrement plus élevé (2,9/million chez les hommes et 0,7/million chez les femmes entre 1973- 1979) que celle de l’Angleterre et de l’Australie, mais toujours inférieure à celle rapportée en Europe du Sud. [56,47] 50 En revanche chez les noirs de l’Amérique du Nord, jusqu’aux années 1950, la MK était inexistante, avec une incidence plus élevée que l’incidence signalée chez les immigrants blancs des pays de la Méditerranée et de l’Europe de l’est. [56] En Israël, 2107 cas ont été rapportés durant la période entre 1960 et 1998, avec une incidence de 20,7/millions pour les hommes et 7,5/millions pour les femmes, la majorité des nouveaux cas diagnostiqués sont parmi les Juifs originaires d'Europe de l'Est, d'Afrique et d'Asie. Des variations importantes de l'incidence de MKC ont été présentées en Israël par pays d'origine, avec environ deux fois plus élevée chez les Juifs de l'Irak, Maroc et de la Roumanie par rapport aux Juifs qui sont nés en Israël, ce qui suggère la aussi un rôle important des facteurs géographiques et des conditions environnementales dans la genèse de MKC. [71] Tableau 3: différentes séries de la MKC telles que rapportées par leurs auteurs dans des pays de l’occident l’occident Pays Incidence : (million/an) Années Références Hommes Femmes 0,4 0,22 1970 - 1992 [47] USA 2,9 0,7 1973 - 1979 [56] Suède 4 1,4 1998 - 1982 [60] Grèce 5,8 3,7 1979 - 1983 [62] Italie 10,5 2,7 1976 - 1984 [51] Italie 10 4 1985 – 1998 [49] Sardaigne 24,3 7,7 1977 - 1991 [53] Sardaigne 24,9 7 1998 - 2002 [54] Sicile 30,1 5,4 1976 - 1984 [55] Israël 20,7 7,5 1969 - 1998 [71] Angleterre et pays des Galles 51 Au Maroc, comme aux pays Nord-africains, on ne dispose pas de données précises sur l’incidence de la MKC. Le VIème congrès maghrébin de dermatologie, réuni le 6 et 7 octobre 1999 à Alger, a été une occasion pour les dermatologues de la rive sud de la Méditerranée de faire le point sur cette affection. Les rapports ont concerné la dernière décennie. (Tableau 4) Errihani et al a colligé 51 cas de MKC que révèle le registre hospitalier de l’Institut national d’oncologie de Rabat (INO), entre 1998 et 2007 [33]. Ce nombre pourrait probablement refléter la fréquence de la maladie au Maroc vu le recrutement particulier des malades dans cette formation qui constituait le plus important centre anticancéreux du pays à l’époque. Tableau 4: différentes séries de la MK telles que rapportées par leurs auteurs dans la région du Maghreb Villes Références Type de MK Années Nombre de Incidence cas moyenne/an Oran [72] MK 1989 – 1998 18 2 Alger [73] MK 1989 - 1998 26 2,8 Tunis [74] MKC 1982 – 2007 70 2,8 Casablanca [75] MKC 1989 - 1998 27 3 Rabat [76] MKC 1973 - 1999 17 0,65 Rabat (INO) [33] MKC 1998 - 2007 51 5,9 MKC 2007 - 2012 27 5,4 Notre série La détermination de la sérologie HIV n’a pas été faite dans toutes les séries, du fait que l’épidémie du SIDA n’était répandue qu’a partir de 1981, 52 et la généralisation ainsi des techniques de recherche du virus HIV ne s’est faite que dans les années 90. L’incidence annuelle au cours de la série marocaine de Errihani et al, incluant 51 patients était généralement homogène d’un an à l’autre avec 2 pics observés en 1998 et 2006. Pour notre étude, l’incidence annuelle des malades hospitalisés a été presque constante depuis 2009, le taux diminué observé en 2007 et 2008 peut être en rapport avec des conditions de déménagement qu’a connu le service de dermatologie durant cette époque. L’incidence dans notre pays pourrait probablement rejoindre l’incidence des pays de prévalence intermédiaire. Les données des registres de population dans les pays à registre fiable (USA, Europe) suggèrent que l’incidence du MKC a augmenté depuis la fin des années 1960. [45] Des variations d’incidence ont été également constatées dans la série israélienne de Wessemann de 1952 à 1993, deux pics ont été observés, un en 1970 et un autre en 1986-1989.[77] Cette augmentation observée dans l’incidence de la MKC n’est pas due uniquement à la baisse des erreurs diagnostiques et l’amélioration générale des soins pour les personnes âgées qui a eu lieu à la fin des années 1960, ou à l’amélioration de l’information et des processus d’enregistrement, les immunodéficiences iatrogènes (par exemple par les corticoïdes au long court) et les procédures médicales qui se traduisent par une légère dépression immunologique ont probablement, fortement contribué à cette augmentation temporaire de la MKC . [78,79,80] 53 De notre part, nous n’avons relevé aucun cas de MK secondaire à une corticothérapie générale ou autre thérapeutique immunosuppressive, mais on a signalé un cas de MKC aggravée par la prise prolongée de PREDNISOLONE, soit un pourcentage de 3,7% de notre série. Une autre hypothèse pour expliquer cette augmentation est probablement les interactions entre les immigrants provenant des différents pays de haute incidence et les populations d’accueil. [81,82] 2. Ethnicité Une étude Nord-Américaine publiée en 2008 s’est intéressée à comparer l’incidence de la MK associée au SIDA et MKC au cours de la plus grande étude jamais réalisée sur la MKC aux USA.[58] Il ya eu 438 patients cliniquement et histologiquement confirmés. La diversité ethnique, et la distribution raciale ont été rapportées. 38% patients avec MKC sont des américains caucasiens et 22% sont d’origine méditerranéenne. [58] L’origine ethnique parait comme le facteur prédisposant le plus puissant surtout dans les pays d’immigration comme les états unis et l’Europe. Entre 1961 – 1989, le taux d’incidence de la MKC était similaire entre les juifs nés en Israël et les juifs immigrants en Israël. [81] Cependant, lorsque les données de ces immigrants ont été analysées en fonction de leur pays d’origine, une différence de 10 fois a été rapportée dans les taux d’incidence entre les groupes provenant des pays de haute incidence et les groupes des pays de faible incidence.[82] 54 En outre, le risque relatif de MKC des juifs provenant du Maroc, Alger et Tunisie était de 2 et constitue le risque relatif le plus élevé. [82] L’étude de Weisseman menée à Hayfaa entre 1952 et 1993, incluaient des juifs immigrants marocains au nombre de 20.[77] Tableau 5: répartition des patients juifs atteints de MKC selon leur pays d’origine Région Pays Nombre Europe de l’est Roumanie 32 Pologne 24 Russie 16 Autres 5 Maroc 20 Egypte 3 Tunisie 3 Algérie 1 Israël 9 Turquie 6 Irak 5 Syrie 1 Afrique du nord Moyen orient En effet, les juifs immigrants nés en Afrique du Nord, en particulier au Maroc, la Tunisie et l’Algérie, ou ceux qui sont de l’Irak affichent le plus haut taux d’incidence, qui a dépassé 23/million chez les hommes, alors que ceux qui sont nés en Asie (à l’exception de l’Irak) avait à peine une incidence plus élevée que ceux nés dans d’autres continents (à savoir, l’Europe et l’Amérique).[81,82] 55 Par ailleurs, Il y’a un manque important de documentation des cas dans les populations ethniques arabes dans la littérature mondiale.[83] Dans notre série, tous les patients étaient de nationalité marocaine et une recherche ethnique n’a pu être réalisée. Toutefois, la présence juive au Maroc est très ancienne et fut nourrie par diverses vagues de réfugiés suite aux vicissitudes et persécutions dont ont été victimes les juifs au cours de l’Histoire, mais aussi des conversions parmi les populations berbères autochtones. Si la communauté juive s’est trouvée forte de plusieurs centaines de milliers d’individus jusqu’au XXe siècle, elle s’y est réduite pour ne plus compter actuellement qu’entre 3000 et 7000 membres. L’essentiel de la communauté juive marocaine se concentre à Casablanca et à Rabat actuellement. Une relation entre MKC au Maroc et l’origine ethnique des patients ne peut être établie sans étude approfondie. 3. L’âge La forme classique de la MK survient, dans une majorité quasi unanime des cas, chez les sujets âgés de plus de 50 ans. A la fin des années 1950, l’âge médian au moment du diagnostic de la MKC était la septième décennie de la vie. Lorsque l’espérance de survie était plus courte que celle qu’on a actuellement, la MKC a été signalé plus fréquemment chez les personnes au cours de leur cinquième et sixième décennies de la vie. [27,28,44,66] 56 Une incidence plus faible pour des âges plus jeunes a été observée alors que seulement quelques cas sporadiques surviennent avant l’âge de 30ans.[84] Dans le monde, de rares cas de MKC ont été signalés chez des enfants [85,86,87]. Dans notre série, un seul cas de sarcome de Kaposi a été retrouvé chez un homme de moins de 40 ans. En Israël, Chez les hommes, l'âge moyen a augmenté de 64,9 à 69,5 ans au cours de la période comprise entre 1960 et 1998. Chez les femmes, il ya eu une augmentation encore plus marquée de 51,9 à 73,5 ans, sans variation significative observée entre les patients originaires de pays différents.[77,81] Le taux selon la tranche d’âge a connu la plus grande hausse pour les patients de 75ans et plus, aucun cas n’a été enregistré au dessous de 5 ans [77]. Alors qu’au Nord de la Sardaigne qui est connue pour son incidence record à l’échelle mondiale en matière de MKC, entre 1977 et 1991, une étude a montré que cette affection est particulièrement fréquente après 70 ans, l’incidence spécifique à l’âge suit une courbe exponentielle chez les hommes et linéaire chez les femmes.[51] L’étude menée en Italie entre juin 1996 et mai 1997 a constaté que l’âge des patients était compris entre 50 et 85 ans avec une moyenne de 66,7 ans [51]. Une autre étude menée entre juin 1985 et 1998 a constaté que l’âge des patients était ≥ 65 ans chez 97% des patients [49]. 57 Aux USA, pour Hiatt, L’âge des patients variait entre 65 ans et 94 ans (médiane de 74 ans) [58]. Dans notre région, en Algérie, pour Serradj, à Oran, l’âge des patients était compris entre 26 et 87 ans (en moyenne 62,5 ans) [72]. Au Maroc, Ismaili de Rabat, a retrouvé une moyenne de 54,4 ans pour des sujets dont l’âge varie de 24 à 75 ans [88] et El Fihri à Casablanca a rapporté un cas âgé de 10 ans dans une série qui a comme moyenne d’âge 58 ans [76]. Dans l’étude de Errihani à l’INO, l’âge était compris entre 15 et 86 ans avec une médiane de 62 ans (moyenne de 63,01) [33]. Dans notre étude, l’âge des patients allait de 38 à 89 ans avec une moyenne de 62,8 ans, un pic a été noté entre 70 et 75 ans. Ce qui rejoint, en globalité, les données de la littérature. Tableau 6: intervalles et moyennes d’âge de la MKC telles que rapportés par les auteurs dans différentes régions géographiques Série Durée Intervalle d’âge Moyenne d’âge Référence Italie 1996 - 1997 50 – 85 ans 66,7 [51] Israël 1989 - 1998 11 – 91 ans 67 [77] USA 1980 - 2000 65 – 94 ans 74 [58] Oran, Algérie 1989 - 1998 26 – 87 ans 62,5 [72] Tunisie 1982 - 2007 55 - 83 ans 69,16 [74] Casablanca 1989 - 1998 Rabat 1989 - 1998 24 – 75 ans 54,4 [88] INO (Rabat) 1998 - 2007 15 – 86 ans 63 [33] Notre série 2007 - 2012 38 – 89 62,8 58 58 [76] 4. Le sexe La hausse des taux d’incidence de la MKC chez les hommes par rapport aux femmes suggère que le sexe est un facteur de risque important de la MKC. La prédominance de la maladie chez les hommes a été même indiquée dans les premières publications du siècle dernier. Dans les années 50 et jusqu’au années 80 les registres de population ont indiqué un sexe ratio hommes-femmes de 10-15/1. [42,44] Sur les rives de la Méditerranée, la MKC se caractérise par une prédominance masculine. Ainsi, en Italie Geddes a retrouvé un sexe ratio de 3,9/1 [48] alors qu’en Italie du Centre et du sud, P. Catani a rapporté un sexe ratio de 5,5/ 1 [89]. D’après F. Cottoni au Nord-Est de Sardaigne le ratio est de 3,6/1 [51]. Au Maghreb, à Oran, Serradj a recensé 17 hommes pour 1 femme [72]. Inès en Tunisie a rapporté une série de 49 hommes et 21 femmes soit un sexe ratio de 2,33. [74] Alors que Ismaili à Rabat, a recensé 7 hommes/1 femme [88] et à Casablanca, El Fihiri a dénombré près de 3 hommes/1 femme [76], Alioua à Rabat a retrouvé 17 hommes et 1 seule femme [75], Errihani a retrouvé un sexe ratio de 4/1[33]. Dans notre série, on a trouvé 25 hommes et 2 femmes, soit un sexe ratio de 12,5/1 Le tableau suivant résume les différents sexes ratios rapportés dans la littérature au niveau du Maghreb. 59 Tableau7 : le sexe ratio des patients dans la région Maghrébine Villes Références Type de MK Années Nombre de cas Oran 72 MK 1989 – 1998 17/1 Tunis 74 MKC 1982 – 2007 2,3/1 Casablanca 76 MK 1989 - 1998 3/1 Rabat 75 MKC 1973 - 1999 17/1 Rabat (INO) 33 MKC 1998 - 2007 4/1 MKC 2005 - 2012 12.5/1 Notre série Il faut noter que les études d’incidence dans autres pays montrent une baisse des sexes ratios dans de nombreuses régions. Tableau 8: le sexe ratio des patients dans le monde. Pays Périodes Sexe ratio (H/F) références Angleterre 1970 - 1980 1/1 [47] Danemark 1970 – 1992 1,6/1 [61] Grèce 1974 - 1983 1,6/1 [62] Suède 1985 - 1982 2,8/1 [60] Australie 1971 - 1980 1/1 [64] Israël : - Immigrants de de l’Europe centrale - Immigrants de l’Europe de l’Est - Nés au Maghreb 4,3/1 - Nés à Israël 2,1/1 USA 4,3/1 1970 - 1989 1980 - 2000 60 1,8/1 7/1 [81] [58] Le sexe ratio aux USA parait plutôt aller vers la hausse, puisque HIATT rapporte dans sa large série sur 438 patients atteints de MKC réalisée dans les 20 dernières années, un sexe ratio de 7/1.[58] Une hypothèse hormonale a été longtemps évoquée. Le rationnel de la relation entre les réponses immunitaires et les hormones stéroïdes suggère que l’excès en androgènes peut influencer la prolifération des lymphocytes et la production des interleukines et renforcer ainsi la suppression des fonctions des cellules T permettant ainsi la progression de la MK [90,91]. C. Ethiopathogénie : L’étiologie infectieuse, en particulier virale de la MKC a été suspectée depuis des décennies puis fut confirmée au début du 20ème siècle. L’explosion épidémique de cette maladie, surtout chez les homosexuels masculins dans le cadre de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine de type 1 (VIH-1) au début des années 1980, n’a fait que renforcer cette hypothèse, qui était alors fondée sur des arguments épidémiologiques [92]. Il a fallu cependant attendre plus de dix ans pour que l’agent étiologique de la MK soit découvert. 1. L’Infection HHVHHV-8 L’herpès virus humain 8 (HHV-8), aussi dénommé herpès virus associé au sarcome Kaposi (KSHV), est le dernier décrit des herpès virus. [97] En 1994, le groupe de Chang a identifié des fragments d’ADN du HHV8 gamma non reconnus antérieurement, qui se sont avérés ultérieurement 61 être présents dans plus de 95% des lésions de MK, que ce soit des patients atteints de MK classique, iatrogène, endémique ou associé au VIH [6]. Cet herpès virus oncogène est aussi associé au lymphome des cavités (PEL), à certains cas de maladie de Castleman multicentrique (MCD) ainsi qu’à d’autres rares lymphomes [8,95]. Cette découverte a suscité un nouvel intérêt dans la maladie, entrainant de nombreuses recherches visant à expliquer la relation entre le HHV-8 et la prolifération vasculaire incontrôlée observée dans le MK.[96,5] (figure 22) a) Classification, structure et génome : L’HHV-8 est un virus ADN double brin enveloppé qui appartient à la famille des Gammaherpesviridae, à la sous famille des Gammaherpesvirinae, et au genre des Rhadinovirus. C’est le seul Rhadinovirus connu chez l’homme.[97] KSHV possède un large génome avec plus de 85 gènes qui ont tous le potentiel pour être antigénique. La réponse humorale de l'hôte aux antigènes est variable et non prévisible [97,98,99]. Il a été démontré que l’organisation génomique de l’HHV-8 est similaire à celle du virus herpes saimiri (VHS) et du virus d’Epstein Barr (EBV), avec un long fragment unique aux extrémités duquel on retrouve des séquences répétitives non codantes d’environ 801 pb riches en guanine et cytosine (85 %). La taille de la séquence unique est de 140 kb avec 87 cadres de lecture ouverts (orf) dont 14 gènes (désignés KI à K14) ne possédant pas d’homologie avec d’autres herpèsvirus. La longueur totale du génome est 62 estimée à 165 kb en tenant compte des régions terminales répétitives . [97,98,99]. Fig 22 : tracé regroupant les principaux événements au cours de l’histoire de la MK et de son virus causal [5] Les analyses phylogénétiques ont révélé qu’il existait différents soustypes du HHV-8 [100,101]. En effet son génome présente des variations essentiellement au niveau du gène K1 localisé à son extrémité gauche qui code pour une protéine lytique transmembranaire, est donc essentielle pour l’exploration de la variabilité génétique de l’HHV-8 [98,100,102] . Les soustypes A et C sont les sous-types prédominants en Europe, aux Etats-Unis et 63 en Eurasie (la Russie et l’Asie du Nord), tandis que le sous-type B prédomine en Afrique subsaharienne [103,63,101]. Les différents sous-types de l’HHV-8 ne seraient pas associés avec une forme particulière de la maladie. Cependant, une étude suggère que le soustype A est associé à des MK plus agressives que les sous-types B ou C [103]. Fig 23: 23: schéma représentant le génome viral du KSHV [5] b) Réplication virale : Comme pour les autres virus de l’herpès, on distingue deux types d’infection des cellules hôtes par le virus HHV-8 : une phase latente et une phase lytique [7;106]. 64 Le cycle lytique: Lors d’une induction, on passe d’une phase de latence à une phase d’accumulation de formes génomiques linéaires [7,99]. La réplication lytique est initiée par des protéines transactivatrices codées par des gènes viraux transactivateurs contrôlant l’expression des gènes de lyse. La réactivation virale entraînant la réplication lytique peut se faire en réponse à des signaux cellulaires. Ces signaux cellulaires peuvent être des agents chimiques (butyrate de sodium), des agents viraux (VIH, ou plus spécifiquement la protéine Tat du VIH) ou des facteurs physiologiques (notamment des cytokines inflammatoires) [106]. Cette phase de réplication lytique conduit à la production de virions avec lyse et mort cellulaire [106,107]. Le cycle latent: Quand le virion entre dans une nouvelle cellule hôte, le génome linéaire de HHV-8 se recircularise par ses extrémités terminales répétées pour former un épisome circulaire qui se réplique avec l’ADN cellulaire pendant la phase de latence [107,7]. L’épisome est maintenu dans la cellule réplicative grâce à la protéine LANA codée par l’orf 73. Pendant la phase de latence l’expression des gènes de HHV-8 est réduite au minimum, et le virus a besoin de la machinerie de réplication de l’ADN de la cellule pour sa survie. Ce « silence » des gènes viraux pendant la latence minimise la présentation antigénique et favorise ainsi l’échappement aux réponses immunes de l’hôte [99,106] Ainsi, au cours de la MK, le virus est retrouvé très majoritairement sous forme latente dans les cellules fusiformes qui caractérisent les tumeurs de 65 kaposi. La charge virale dans une cellule fusiforme est estimée entre 1 et 5 copies par cellule. [5] c) Techniques de détection Les études épidémiologiques se fondent avant tout sur les résultats des analyses sérologiques [108,109]. Plusieurs tests sérologiques ont été conçus pour détecter les anticorps anti-HHV-8 : - Immunofluorescence (IFA) - Immunoperoxydase (IP), - Tests immunoimmuno-enzymatiques (Elisa), et Western Blot (WB). Les techniques d’IFA et d’IP utilisent, comme système producteur de virus, des lignées cellulaires établies à partir de culture à long terme de cellules tumorales de PEL non infectées par l’EBV [110,111]. Les tests Elisa utilisent des combinaisons de différents antigènes recombinants ou de peptides synthétiques. L’immunofluorescence permet de mettre en évidence des anticorps dirigés contre un antigène nucléaire de latence (LANA) [112]. Cette technique, dite « d’immuno-fluorescence latente », est la technique de référence. Sa sensibilité est améliorée si on la couple à un test, le plus souvent Elisa, permettant la reconnaissance d’anticorps dirigés contre un antigène lytique. Les études réalisées jusqu’à présent pour comparer ces différents tests ont montré leur efficacité mais sans en révéler un qui soit complètement satisfaisant [32,108,113]. 66 Les tests les plus spécifiques sont souvent les moins sensibles et inversement, pouvant ainsi mener à une sous ou une surestimation de la séroprévalence virale. La spécificité et la sensibilité de ces tests sérologiques sont cependant en constante amélioration [110,114,115] . Cependant, l’ensemble de ces tests permettent de dessiner la distribution géographique de l’HHV-8 qui est non ubiquitaire [108,115,5] (figure24) d) Distribution géographique du virus HHV8 et MK Dans la population adulte, la séroprévalence globale de ce virus varie de moins de 10% dans la plupart des pays occidentaux (Etats-Unis, Europe du Nord) et en Asie du Sud-Est, à plus de 50% en Afrique de l’Est et en Afrique Centrale, et est de l’ordre de 10 à 30% dans les pays du bassin méditerranéen (Italie, Grèce), en Amérique du Sud et en Afrique de l’Ouest [5]. 67 Fig 24: 24: la prévalence géographique de la MK (a) et la séroprévalence du KSHV (b)[5] (b)[5] On peut estimer qu’il existe plusieurs centaines de millions de personnes infectées par ce virus dans le monde dont au moins 150 millions en Afrique intertropicale. [101] Cette répartition s’est réalisée d’après les données connues actuelles de la littérature qui sont encore très partielles. Les principales zones de forte 68 endémie virale HHV-8 sont ainsi, l’Afrique (surtout Centrale, de l’Est et du Sud) et le bassin Méditerranéen (Italie du Sud, Grèce, Maghreb). Par ailleurs, des foyers de faible endémie pour l’HHV-8 sont représentés surtout par Europe et les Etats-Unis. [32] Dans la forme de Kaposi endémique liée à l’infection à VIH. La séroprévalence varie de 65 à 96%. Elle est plus élevée dans la forme classique avoisinant souvent à 100% [116,117,118] Au Maroc, en 2003, au CHU Ibn Rochd de Casablanca, El Kacemi a mené une étude de séroprévalence des anticorps anti-HHV8 chez 2 groupes de sujets marocains séronégatifs pour le VIH : 26 patients atteints de maladie de Kaposi et 26 donneurs de sang [119]. Parmi les 26 malades, 24 avaient des anticorps anti-HHV8, soit une séroprévalence de 92%, alors que les 26 donneurs étaient séronégatifs pour le HHV8. Ces résultats sont en faveur de l’implication du HHV8 dans la survenue de la maladie de Kaposi et montrent que la séroprévalence au Maroc pourrait rejoindre celle de l’Europe du Nord et l’Amérique. Dans une étude qui a porté sur 122 donneurs de sang en Amérique du Nord, aucun cas de séropositivité HHV8 n’a été retrouvé. Ce résultat est comparable à celui retrouvé dans la série marocaine chez le groupe témoin constitué de 26 donneurs de sang tous séronégatifs en anticorps HHV8 [116]. De nombreux facteurs de risque ont été associés avec l’augmentation de la séroprévalence pour l’HHV-8 dans ces pays [120]. Il s’agit de la 69 promiscuité, la séropositivité au VIH, la durée de l’activité homosexuelle. Les antécédents d’autres maladies sexuellement transmissibles, le nombre croissant de partenaires sexuels et l’ethnie : Pour Martin, la séroprévalence de l’infection HHV8/anti-LANA est corrélée de façon linéaire avec le nombre de partenaires homosexuels [109]. Plusieurs études ont montré une association significative entre la séropositivité à l’HHV-8 et les antécédents de maladies sexuellement transmissibles comme la syphilis et l’infection par Chlamydia trachomatis [121,122]. Dans notre série, la sérologie HHV8 n’a pas été demandée aux patients par difficulté de faisabilité de ce test qui n’est pas disponible au sein de notre établissement, elle a été réalisée chez 1 seul patient à titre externe du CHU et elle était positive. La sérologie syphilitique a été réalisée chez tous les patients et était positive chez 3 patients (12%). Dans le Sud d’Amérique, la prévalence du KSHV est fortement augmentée chez les Amérindiens par rapport à d'autres groupes ethniques [123,124,125]. Des rapports récents décrivent une augmentation similaire de la prévalence dans certains groupes ethniques en Chine (126,127,128,129,130,131,132), suggérant ainsi, un rôle probable de l’ethnicité dans la répartition hétérogène du HHV-8 dans le monde. e) Modes de transmission Les modes d’infection ne semblent pas être les même entre les pays de faible endémie (< 5%) et ceux de moyenne et forte endémie (> 10%) [109,110,133,5]. 70 L’étude de l’épidémiologie au sein des populations africaines et d’isolats de population d’origine africaine a permis d’éclaircir les modes de transmission. La séroprévalence augmente régulièrement avec l’âge sans véritable corrélation entre les partenaires sexuels et la période de l’adolescence. La conclusion serait donc plutôt en faveur d’une transmission salivaire, alivaire proche de celle du virus d’Esptein-Barr et du cytomégalovirus [134,135]. La prévalence élevée du KSHV chez les homosexuels en USA et Europe du nord est suggestive d’une transmission par voie sexuelle. sexuelle Mais plusieurs auteurs n’en trouvent aucune preuve. La détection de HHV-8 dans les secrétions génitales que ce soit du sperme, des prélèvements au niveau de l’urètre ou des sécrétions prostatiques n’est pas constantes [136,137,138,99]. Il est clair que chez les homosexuels, le risque de transmission est important vu l’association à des facteurs de risque sexuels tels que le nombre de partenaires sexuels [115 ;139 ;109], mais même dans ce cas, de nombreux chercheurs croient maintenant que la transmission se fait par la salive et que les facteurs de risque sexuels sont probablement un marqueur de contact étroit [140] et de pratiques sexuelles spécifiques comme des contacts bucco-anaux ou bucco-génitaux [140]. La détection du KSHV dans le sang périphérique [141 ;142] suggère que la transmission par le sang sang et les produits sanguins est possible. En effet c'est un sujet de préoccupation majeure, notamment en ce qui concerne la sécurité des dons de sang. La transmission du KSHV par transfusion sanguine est rare, mais la preuve du risque et de transmission réelle a été rapporté [143,144,145]. Le Risque de transmission est susceptible d'être 71 considérablement réduit en retirant du sang les leucocytes puisque le KSHV est surtout associé à ces cellules. Stocker du sang pendant plusieurs heures ou jours serait également susceptible de réduire le risque de transmission puisque il a été observé que la détection de l’ADN du KSHV est souvent réduite ou nulle si le sang des sujets infectés par le KSHV est stocké la nuit avant l’extraction de l'ADN. Ces mesures semblent préférables à l'introduction de dépistage des anticorps du KSHV au niveau du sang ou des dérivés sanguins étant donné les limites des dosages actuellement disponibles [145,146,]. Un tel dépistage peut être non-productif d’après un rapport récent ayant démontré que la transmission de KSHV est moins fréquente lorsque les donneurs de sang ont des niveaux élevés d’anticorps [147]. La relation entre le titre d'anticorps, la charge virale du KSHV et la transmissibilité du KSHV est manifestement complexe [148,149] et c'est un domaine qui mériterait plus d’études. Des rapports de transmission du KSHV par utilisation de drogues injectables ont également été abordés en particulier avec une utilisation prolongée [150,151,152]. Plusieurs études épidémiologiques ont suggéré une transmission de la mère à l’enfant [153,154,155]. Dans une étude menée en Italie [156] et dans d’autres en Afrique du Sud [153,154,155,157], les enfants HHV-8 séropositifs ont plus souvent une mère elle-même HHV-8 séropositive alors que les enfants nés de mère séronégative sont tous séronégatifs. Une hypothèse à confirmer, suggère qu’en zone de forte endémie, la transmission de la mère à l’enfant serait en partie liée à l’utilisation par la 72 mère de sa salive au niveau des sites de piqures par des arthropodes hématophages comme les moustiques [135 ;158]. Autres facteurs de risque de la transmission du KSHV dans l'enfance sont incriminées, incluant le type d'approvisionnement en eau et le niveau socioéconomique des mères [153,154]. Les modes de transmission du KSHV peuvent différer selon les régions de l'Afrique sub-saharienne et c'est un domaine qui mérite plus d'études [159]. En Egypte, la séropositivité HHV-8 a été associée avec l’infection par le virus de l’hépatite B (HBV). Ceci suggère que les conditions de vie prédisposant les enfants à l’infection par HBV favorisent aussi la dissémination de l’HHV-8 [160]. f) Rôle dans la genèse de la MK 1. L’environnement tumoral : cytokines inflammatoires et facteurs angiogéniques : Il a été montré in vivo une production de cytokines inflammatoires dans le sang et dans les tissus des patients atteints de MK. La MK serait une maladie avec pour médiateurs des cytokines [7,28,161]. Selon les hypothèses de l’équipe de Ensoli et collaborateurs [162], la production des cytokines inflammatoires (l’IL-l, le TNF-a et l’IFN-γ) dans les compartiments tissulaire ou systémique serait une des clés du développement physiopathologique de la MK. (Tableau 9) 73 Tableau 9 : rôle des cytokines inflammatoires dans la genèse de la MK Au niveau des cellules endothéliales Au niveau tissulaire [106] 106] [163,161,106] Angiogenèse et extravasation des cellules Recrutement de cellules inflammatoires, inflammatoires (lymphocytes, monocytes) Prolifération et différenciation des Prolifération des cellules fusiformes progéniteurs de cellules kaposiennes kaposiennes et production par ces cellules circulantes de facteurs angiogéniques, Réactivation de HHV-8 dans les cellules Activation de cellules endothéliales qui mononuclées du sang (PBMC), augmentation acquièrent un phénotype de cellules de la charge virale, dissémination virale vers fusiformes kaposiennes, un phénotype les tissus et donc expansion du réservoir de angiogène, et expriment des molécules HHV-8 d’adhésion Des facteurs de croissance interviennent également dans la progression de la MK. Parmi eux, le facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGF) : un facteur angiogénique, augmentant la perméabilité des vaisseaux et induisant la prolifération des cellules endothéliales. [164,165,166]. Des chimiokines (MCP- 1, IL-8, MIP- 1), exprimées en réponse à la production de cytokines inflammatoires, contribuent au recrutement cellulaire (notamment monocytaire dans les tissus kaposiens) et peuvent inhiber in vitro la signalisation constitutive du récepteur viral couplé à la protéine G (vGPCR) et pourrait affecter le développement de la MK. [106]. Ces observations sur les stades précoces confirment que la MK est une réaction inflammatoire et angiogénique. Ainsi, la MK débute comme un tissu de granulation, riche en cellules inflammatoires telles que des lymphocytes et des monocytes/macrophages. Des données suggèrent que ces phénomènes peuvent être déclenchés ou augmentés par l’infection par HHV-8 qui, en retour, est réactivée par les 74 mêmes cytokines inflammatoires. La réactivation virale par ces cytokines et le manque de contrôle immunologique de l’infection par HHV-8 entraîneraient la dissémination du virus. De plus, HHV-8 induit des réponses immunitaires qui ne sont pas efficaces contre le virus et paradoxalement exacerberaient son processus de réactivation. [162] 2. Réservoir viral dans la maladie de Kaposi Le réservoir viral est constitué, au sens strict du terme, par les cellules hébergeant le virus pendant la phase de latence, après la primo-infection. Cependant nous avons utilisé par extension le terme de réservoir viral pour toutes les cellules hébergeant HHV-8 au cours de la MK. Dans les lésions de MK, HHV-8 est présent dans les cellules fusiformes kaposiennes. En effet, la majorité des cellules fusiformes est infectée de façon latente et uniquement une faible fraction (1 à 5%) de ces cellules est le siège d’une infection lytique. HHV-8 pourrait également infecter les cellules endothéliales normales bordant les fentes vasculaires, mais les études restent contradictoires. Par ailleurs, Une étude a montré la présence de virions dans les cellules mononuclées se trouvant dans les lésions. Les monocytes, support d’une infection productive, pourraient être un des types cellulaires permettant la réplication de HHV-8 dans les lésions [94,167,168,106,169] Le réservoir de HHV-8 dans les cellules mononuclées du sang périphérique est représenté par les lymphocytes B, les monocytes, les lymphocytes T et les cellules CD34+ [136] Les lymphocytes B CD 19+ semblent constituer le réservoir principal de HHV-8 au cours de la MK. Et Les lymphocytes T constitueraient la troisième 75 population majoritaire des PBMC infectés par HHV-8. Quant aux cellules CD34+ du sang périphérique, elles représentent moins de 1 % des cellules mononuclées circulantes. Chez un sujet normal, elles peuvent être des cellules souches hématopoïétiques, des fibrocytes ou des progéniteurs de cellules endothéliales. Chez un patient atteint de MK, les cellules CD34 pourraient aussi être des cellules fusiformes kaposiennes circulantes, ou des précurseurs de ces cellules. [94, 170, 137, 167, 99, 106,169]. Ces données de la littérature s’accordent sur l’origine endothéliale de la cellule kaposienne [107, 94, 171, 167, 28, 172,173]. En effet la plupart des cellules fusiformes possèdent les marqueurs de cellules endothéliales (CD34 et CD31), il a été suggéré que les cellules sont originaires de l’endothélium lymphatique car elles expriment les récepteurs 2 et 3 du VEGF (VEGFR2 et VEGFR3) et la podoplanine [28]. Cependant si les cellules fusiformes expriment des marqueurs caractéristiques des cellules endothéliales lymphatiques, l’antigène CD31 est quant à lui un marqueur de cellules endothéliales vasculaires [174]. Ainsi les cellules fusiformes ne dériveraient finalement peut-être pas de cellules endothéliales lymphatiques matures mais plutôt d’un précurseur commun aux cellules endothéliales lymphatiques et vasculaires. [4,28]. Une réplication active du virus dans le compartiment sanguin permettrait sa dissémination dans l’organisme et conduirait à l’infection des cellules endothéliales, qui seraient les éléments précurseurs de la MK. 3. Gènes viraux potentiellement impliqués dans la maladie La progression de lésions de MK en véritables tumeurs est associée à une dérégulation d’oncogènes et de gènes suppresseurs de tumeur, ainsi 76 qu’à l’expression durable de gènes de latence d’HHV-8 dans les cellules fusiformes. HHV-8 code pour des gènes uniques à ce γ2hèrpesvirus et pour des homologues à des gènes cellulaires qui vont contribuer à la transformation oncogénique (tableau 10). Mais certains oncogènes potentiels ne sont pas exprimés, et leur contribution dans la pathogénie de la MK reste à déterminer. [171,162]. Tableau 10: 10: gènes de l’HHVl’HHV-8 potentiellement potentiellement impliqués dans les mécanismes de régulation de la prolifération cellulaire. cellulaire. [171,162,175] Gènes Protéines Homologue Expression virales cellulaire orf KI orf 72 orf 74 orf K9 orf 16 orf 71 orf K2 orf K4; K4.1; K6 orf73 K1 - Lytique vCyclin Cycline D Latente vGPCR IL-8 GPCR Lytique vIRF IRF Lytique vBcl-2 Bcl-2 Lytique vFLIP FLIP Latente vIL-6 IL-6 Lytique vMIP MIP I, II, III Lytique LANA - Latente orf K12 kapsonine - Latente a. Gènes piratés de régulation cellulaire de HHVHHV-8 L’HHV-8 possède un grand nombre de gènes provenant d’un « piratage » de gènes cellulaires eucaryotes. Ces gènes, probablement acquis de façon récente, permettraient au virus d’échapper aux mécanismes de lutte antivirale établis par la cellule hôte et d’établir un microenvironnement favorable à sa réplication. Ces gènes sont impliqués dans la régulation de la prolifération cellulaire, dans l’inhibition de l’apoptose cellulaire et dans la réponse immunitaire. 77 Les cytokines et récepteurs de cytokines o vMIPvMIP-I (orf K6), vMIPvMIP-II (orfK4) et vMIPvMIP-III (orfK4.1) : homologues aux chimiokines cellulaire MIP (protéines inflammatoires macrophagiques). o vIL6 (orfK2) : homologue de l’IL6 cellulaire. o vGPCR (orf 74) : un récepteur de chimiokine couplé à une protéine G : possède des similarités avec le récepteur cellulaire à l’IL8. L’IL8 est une chimiokine exprimée par les cellules endothéliales et possédante une activité angiogénique. Les protéines de régulation immunitaire : o vIRFvIRF-1 (orf K9) et vIRFvIRF-2 (orf K11.5) : homologues de la famille des facteurs de régulation des interférons (IRF). Cette famille de protéines est impliquée dans la transduction du signal de l’interféron alpha. o K3, K3 K15 et K5, codées par les orfK3 K15 et K5 Les protéines antianti-apoptotiques et de régulation du cycle cellulaire o L’orf 72 code pour vcyclin : c’est une protéine de latence exprimée dans les cellules fusiformes ayant une grande similarité avec la cycline D humaine. o Comme I’EBV et le VHS, L’HHV-8 possède un gène homologue au bcl-2 cellulaire et qui est capable d’inhiber l’apoptose. Cependant, vbclvbcl-2 n’est exprimé qu’en phase lytique o L’orfK71 code pour la protéine de latence virale vFLIP, homologue de l’inhibiteur cellulaire d’apoptose FLIP qui est impliqué dans l’apoptose. 78 b. Autres gènes viraux impliqués L’HHV-8 code pour une protéine de latence nucléaire appelée LANALANA-1 (orf73). Il a été montré que cell-ci est exprimée dans 10 % des lésions de Kaposi initiales (macules et plaques) et dans près de 90 % des cellules fusiformes des lésions nodulaires. A l’instar de la protéine de latence EBNA-I du virus EBV, LANA-1 est essentiel pour le maintient de l’HHV-8 sous forme épisomal, très utile pour le diagnostique de l’infection HHV8. L’orf Kl2 code pour une protéine, la Kaposine qui présente 3 isoformes (A, B et C), exprimée dans la majorité des cellules fusiformes de Kaposi nodulaire. A l’extrémité gauche du génome, se trouve le gène K1 qui code pour une protéine lytique transmembranaire. Le HHV8 code aussi pour des microRNAs (miRNAs) qui sont exprimées dans les cellules infectées de façon latente. 79 Tableau 11 : les différents produits viraux du HHV8 et leurs fonctions Proteines exprimées par Rôle dans la genèse de la MK HHV8 Cytokines vMIPvMIP-I -Effet paracrine : Modification du microenvironnement inflammatoire des lésions vMIPvMIP-II -Angiogenèse [7,176,171,162,177] vMIPvMIP-III -Rôle multifonctionnel dans la prolifération cellulaire et la réponse immunitaire vIL6 -Effet paracrine : prolifération et migration des cellules adjacentes. -Sa surexpression induit l’angiogenèse par sécrétion de VEGF in vitro [7,171,162] Récepteurs De -Propriétés transformantes et angiogéniques dans les fibroblastes in vitro et vGPCR cytokines dans les cellules hématopoïétiques de souris transgéniques entraînant des lésions qui ressemblent morphologiquement aux lésions de MK. -Effet paracrine . [7,176,171,162,178,179] Protéines de vIRFvIRF-1 -Bloquent les défenses médiées par l’INFα (effets anti-tumoral, anti-infectieux et vIRFvIRF-2 pro-apoptotique) -capacité de transformer des fibroblastes in vitro.[7,171, 106] régulation immunitaire K3, K3 K15 et K5 -modulent l’expression des molécules du complexe majeur d’histocompatibilité (CMI-I), ce qui pourrait réduire l’activité des lymphocytes cytotoxiques. -Inhibe la réponse cellulaire des cellules Natural Killer [106] -Complexe la protéine cdk6 et inactive la protéine du rétinoblastome. -Le complexe vcyclin/cdk6 est résistant à l’action des protéines p16, p21 et p27, des inhibiteurs physiologiques de cdk. Il est capable de phosphoryler et donc Protéines anti- Vcyclin d’inactiver la protéine régulatrice p27 connue comme étant le principal inhibiteur apoptotiques de la cycline E cellulaire ce qui favorise le passage de la phase G1 à la phase S et de par 2 voies différentes. régulation -stimule du cycle cellulaire la progression dans le cycle cellulaire de fibroblastes quiescents.[7,171,162,180] vbclvbcl-2 -Prolonge la survie cellulaire pour favoriser la formation et la libération de virions vFLIP -Protège les cellules infectées contre l’apoptose [7,171,162] complets [7,162] -Exprimée dans 10 % des lésions de Kaposi initiales (macules et plaques) et dans près de 90% des cellules fusiformes des lésions nodulaires. LANALANA-1 -Essentiel pour le maintient de l’HHV-8 sous forme épisomal. -Agit comme un activateur transcriptionnel et modifie l’expression des gènes cellulaires ou viraux. -Contribue à la transformation cellulaire [7,162,171,181] K1 -Sa transfection dans des fibroblastes de rats est responsable de modifications morphologiques suggérant que Kl puisse avoir un potentiel transformant [7,171] -Exprimée dans la majorité des cellules fusiformes de Kaposi nodulaire. Kaposine -Capable de transformer des fibroblastes de rat suggérant qu’elle pourrait jouer microRNAs -Impliquées dans la suppression de la réactivation lytique du virus, la un rôle dans la prolifération des cellules fusiformes [107,171,106] différenciation des cellules endothéliales et l'angiogenèse.[182,183] 80 a | Dans les cellules infectées lytiques : l'expression par KSHV des gènes lytiques précoces (vGPCR, K1, vIL-6 et K15 : désignés en rouge) modifient les voies de signalisation de l'hôte conduisant à l'expression et la sécrétion de facteurs angiogéniques, inflammatoires et prolifératives (VEGF (facteur de croissance endothéliale vasculaire), PDGF β (facteur de croissance dérivé de plaquettes), angiopoïétine 2 (ANGPT2), IL-6 et IL-8). b | Dans les cellules cellules latentes : Les facteurs sécrétés stimulent leurs récepteurs dans les cellules infectées latentes par un mécanisme paracrine, complétant l'activité autocrine (comme la sécrétion de cytokines par la vflip) et l'activité pro-oncogénique directe des gènes latents, comme vflip, vcyclin et LANA), ainsi que les micro-ARN codés par KSHV : β-cat (β-caténine); CDK (cycline kinase-dépendante); GSK3 (kinase glycogène synthétase 3); HIF (facteur inducteur de l’hypoxie); PAI (inhibiteur de protéines de l'apoptose); NF-kB (facteur nucléaire-kB); PKC (protéine kinase C) , PLC (phospholipase C); ROS (espèces oxygène réactives). Fig 26 : Proposition du mécanisme de production de la MK par le KSH [5] 81 4. MK : sarcome ou hyperplasie réactionnelle? La MK était jusqu’à récemment intitulée sarcome de kaposi et cette dénomination lui est restée en anglais. Un sarcome est une tumeur dérivée du mésoderme et qui émerge dans les tissus tels que les muscles, les tendons, l’endothélium vasculaire ou lymphatique et le mésothélium des viscères. Des données nouvelles sur la MK ont largement remis en cause sa classification au sein des sarcomes : la MK ne serait pas un cancer typique métastasant à partir d’une tumeur clonale localisée, mais une prolifération soit indolente, soit agressive, mais à caractère multicentrique. Elle est susceptible de régresser totalement avec la restauration du système immunitaire chez les patients infectés par le VIH et les transplantés d’organe, ou même spontanément au cours de la MKC avec un mode d’évolution très lent et une très faible mortalité. De plus, l’analyse caryotypique des tumeurs est le plus souvent normale. Ces caractéristiques ne sont donc pas en faveur d’un sarcome. La nature non néoplasique de la MK est également démontrée par la polyclonalité des lésions initiales. Au stade débutant, la MK ne serait donc pas de nature néoplasique, mais cela n’exclut pas pour autant une évolution possible vers un authentique sarcome. Ainsi, les caractéristiques épidémiologiques, histologiques et moléculaires de la MK ont conduit à considérer celle-ci comme un processus réactionnel, hyperprolifératif et potentiellement réversible, proche d’une réaction inflammatoire plutôt que comme une véritable maladie néoplasique primitive au potentiel métastasique, raison pour laquelle le terme de maladie de Kaposi est préféré à celui de sarcome de Kaposi [7, 54, 107, 176, 162, 168, 184,106,]. 82 2. Autres coco-facteurs associés aux HHVHHV-8 Même si le rôle du virus HHV8 est démontré, il existe de solides arguments pour affirmer que la présence du HHV-8 est nécessaire, mais non suffisante dans la pathogénèse de la maladie de Kaposi. D’autres éléments entrent en jeu pour que la MK se développe, ces co-facteurs demeurent mal connus. a) Déficit immunitaire Il est hautement vraisemblable que le déficit immunitaire joue un rôle majeur dans les mécanismes de régulation de la maladie. La preuve du dysfonctionnement immunitaire de l'hôte dans la pathogénie de la MK est basée sur l'évaluation des populations à haut risque de MK, ainsi que d'une meilleure compréhension des défauts immunitaires spécifiques de la maladie [185,186] L'association de MK à l'immunosuppression a été notée chez les patients transplantés d’organes solides [16] et chez les patients recevant des agents immunosuppresseurs chroniques [187]. De nombreuses observations ont permis de montrer que la levée de l’immunosuppression au cours de la MK chez les malades transplantés amène une régression de la maladie [188]. La Co-infection VIH augmente considérablement le risque de développer la MK en particulier en l'absence d’une thérapie antivirale [189]. Le risque de MK est fortement associé à des anomalies de l'immunité cellulaire. La diminution du nombre des lymphocytes CD4 est associée à un risque accru de MK à la fois associée au SIDA et classique [80]. Quoique l’intégrité de la fonction des cellules T soit importante pour prévenir la MK, plusieurs données suggèrent que la déficience de l'immunité 83 humorale peut également jouer un rôle dans la pathogenèse de cette maladie [32]. Le développement de la MK est corrélée à une diminution du nombre des cellules CD19 à la fois chez les individus VIH séronégatifs [190] et ceux infectés par le VIH [191]. Un mécanisme potentiel par lequel le système immunitaire humoral pourrait protéger contre le développement de la MK, est la neutralisation des anticorps. Dans une comparaison de sujets atteints de MK avec d’autres infectés par le KSHV sans MK évidente, le dosage des anticorps neutralisants a montré des niveaux significativement plus bas dans le sérum de patients atteints de MK clinique. Ces résultats étaient valables après correction des taux de CD4 et des titres d'anticorps anti-KSHV totaux [192]. Plus récemment, le rituximab, un anticorps monoclonal ciblant le CD20, a été évalué dans le traitement de KSHV associé à la maladie de Castleman multicentrique [193,194]. L’intéressant c’est que cette thérapie anti-lymphocyte B a été associé à des exacerbations modérées de MK chez 33-36% des patients. Une augmentation transitoire de la virémie du KSHV a été détectée au cours du premier mois de traitement, mais l'association de la virémie transitoire KSHV et le développement de MK n'a pas été évalué dans cette étude clinique [194]. Malgré ces observations, le mécanisme d’action des cellules B et des anticorps neutralisants dans la protection contre les MK et les autres tumeurs associées au KSHV reste mal compris.[195] Il n’existe, cependant pas, de déficit immunitaire détectable avec nos moyens actuels au cours de la MK classique. 84 Dans notre série nous avons pu détecter un cas de déficit immunitaire secondaire à une thérapeutique immunosuppressive ayant entrainé l’aggravation rapide des lésions de la MKC. b) CoCo-facteurs infectieux : La distribution de l’infection par le virus de l’hépatite D (VHD) est différente de celle du virus de l’hépatite B (VHB), toutefois VHD semble faciliter la maladie provoquée par VHB et peut-être sa transmission. Par analogie, on peut supposer qu’un autre virus augmente la réplication de HHV-8 ou favorise l’apparition de la MK. [137] D’après une étude réalisée à Montpellier, une augmentation de la prévalence du virus transfusionnelle) chez des patients virus TT(transmission TT atteints de MK par rapport à un groupe témoin est significative. Si ces résultats sont insuffisants pour affirmer le rôle pathogène du virus TT dans la MK, il est possible de s’interroger sur ses éventuelles interactions avec l’HHV-8 : facilitation de la pénétration d’HHV-8 dans les cellules, modification de la réponse immunitaire vis-à-vis d’HHV-8? [107]. Le génome du virus de l’hépatite B (VHB) a été retrouvé dans des lésions de Kaposi mais de façon exceptionnelle. Par ailleurs, les toxicomanes sont fréquemment infectés par le VHB et leur risque de développer une MK est faible par rapport aux autres groupes à risque. Il en est de même pour le virus de l’hépatite C (VHC) [107]. Dans plusieurs études, l’existence d’une maladie à CytoCyto-Mégalo Virus (CMV) n’apparaissait pas comme facteur de risque associé à l’HHV-8. Mais la découverte d’une co-infection CMV et HHV-8 est-elle fortuite et ne traduirait-elle qu’un état d’immunodépression sévère ? ou le CMV agirait-il 85 en tant que cofacteur de l’HHV-8 permettant sa réactivation comme l’ont suggéré certaines observations? [107]. Certaines observations suggèrent qu’une interaction entre le virus d’Epstein Barr (EBV) et HHV-8 pourrait favoriser la tumorigenèse dans la MK. Une étude menée sur des juifs israéliens suggère un lien entre HHV-8 et EBV. Ces derniers seraient soit transmis par des voies similaires dans cette population, soit des facteurs associés à l’infection par EBV favoriseraient également la transmission de HHV-8. Une autre étude a montré que les personnes présentant un taux élevé d’EBV circulant étaient à risque pour la MK. Comme pour HHV-8, ces taux élevés d’EBV pourraient être dus à un déficit immunitaire spécifique ou, plus certainement, dus à un déficit dans le contrôle des gammaherpèsviridae [107,71]. Aucun argument n’a été retenu pour la participation des herpèsvirus humain de type 6 et 7 (HHV-6 et HHV-7) dans la pathogénie de la maladie. Cependant ces deux virus pourraient stimuler la production de cytokines angiogènes favorisant le développement de la MK [107]. Une étude suggère que l’infection par l’herpèsvirus simplex de type 2 (HSV-2) favoriserait la transmission de l’HHV-8 [196]. Mais quelques études menées dans des groupes dit « à risque » n’ont montré que des associations faiblement significatives [196]. Les Human Papilloma Virus (HPV) 16 et 18 ont été mis en évidence dans des lésions de Kaposi mais leur rôle n’a pas été confirmé par les études ultérieures. La [107]. tuberculose survient plus volontiers chez les patients immunodéprimés. Les formes graves et disséminées peuvent également 86 contribuer au développement du Kaposi en aggravant la cytopénie CD4 et donc l’immunosuppression.[107] En effet, on a pu rapporter dans notre expérience le cas d’une association de MKC à une tuberculose pulmonaire chez l’un de nos patients et une co-infection par l’VHC chez un autre. c) CoCo-facteurs hormonaux : Dans les différentes études réalisées en matière de MKC, le ratio homme-femme varie entre 1,4 et 15 suggérant que des facteurs liés au sexe pourraient induire des différences dans le développement de MK. Une étude, portant sur des femmes kenyanes VIH positives et négatives et infectées par HHV-8, a montré qu’il pouvait exister un effet protecteur lié au sexe [198]. Le rôle du sexe est, en outre, appuyé par l’observation de taux identiques d’infection par HHV-8 parmi les hommes et les femmes dans divers endroits du monde qui contrastent avec l’augmentation du ratio homme-femme augmentant avec l’âge de la MK. La manière dont le sexe masculin contribue au risque de développement de la MK reste non défini, mais c’est un facteur de risque. La relation entre la réponse immunitaire et les hormones stéroïdes pourrait être une explication. Il a été suggéré que l’excès d’androgène pouvait influencer la prolifération des lymphocytes et la production de lymphokines et permettrait par ce biais la progression de la MK [168,28] Par ailleurs, la régression complète de la MK chez des femmes enceintes a fait suspecter une influence de l’hormone gonadotrophine chorionique humaine (HCG) sur la croissance de la MK. Des études réalisées sur des souris atteintes de tumeurs semblables à la MK ont démontré que la 87 croissance et le potentiel métastatique de la tumeur étaient bloqués par 1’HCG. Mais d’autres observations ont rapporté des résultats contradictoires quand aux éventuels effets bénéfiques de l’HCG [107,168] d) Prédisposition génétique: La présence de la MKC chez les hommes de la Méditerranée, d’Europe de l’Est ou d’ascendance ashkénaze suggère une prédisposition génétique de cette maladie. En 1983, au début de l’épidémie de sida, le génotype HLA-DR5 a été associé à la survenue de la MK chez les hommes homosexuels de New York City. [199] Ensuite l’association entre la MKC et certains groupes HLA a été effectivement retrouvée. [199] Toutefois des études ultérieures ont omis de confirmer une telle association. [200, 201] Même si une plus forte incidence de MKC a été signalée chez les juifs et les méditerranéens, il n’est pas évident de savoir si ce modèle reflète les caractéristiques géographiques ou plutôt ethniques. Une étude effectuée à los Angeles en effet indique un plus haut taux d’incidence du MKC chez les Juifs nés dans l’Europe de l’Est et les pays méditerranéens. [46] La seconde génération Juive américaine a été à plus faible risque que leurs parents immigrés, suggérant des différences de transmission de HHV8 ou des facteurs environnementaux prépondérants [58] 88 Ainsi, phénotype les HLA études et concernant la MK l’association montrent des potentielle résultats entre le variables et contradictoires.[103] e) Facteurs héréditaires Les cas familiaux restent exceptionnels et s’opposent à la transmission mendélienne de la MK, dont la fréquence est élevée dans certaine ethnies (Bantous, Juifs Ashkénazes, Haïtiens) peut faire évoquer le rôle d’une prédisposition génétique. En Afrique malgré leur forte communauté, les sujets de race blanche (occidentaux, libanais) semblent épargnés par la MK endémique. Cette atteinte presque exclusive des autochtones a été déjà signalée et laisse suggérer le caractère racial de la MK. L’étude du groupe HLA montre que l’incidence des groupes HLA-DR5 et Aw 19 est très élevée chez les sujets atteints de la MK classique et au cours du SIDA. Ces constations n’ont pas permis d’échafauder des hypothèses étiopathogéniques convaincantes [202,203] Dans la série israélienne de Weisseman 3 cas sur 125 avaient un ou deux proches parents atteints de MKC [77] Alioua a relevé 2 cas de MKC chez deux frères. L’évolution clinique a toutefois été variable, agressive chez l’un et stable chez l’autre. [37] Dans notre série, aucun cas familial de MKC n’a été retrouvé et ceci rejoint les résultats des différentes grandes séries publiées dans la littérature. Les cas de MKC familiaux n’ont été présentés dans la littérature que sous forme de reports de cas. [204,205]. 89 f) Facteurs environnementaux Le rôle des facteurs environnementaux a été rapporté dans la littérature mais n’a jamais été élucidé. Des facteurs de risque possibles pour la MKC sont évidents en Italie. La relation entre le type de sol et le risque de MK a été évalué au sein de la population vivant à proximité de la montagne Vésuve (volcanique). Une augmentation de près de deux fois du risque du MKC s’est avéré être associée à la naissance ou la résidence dans les zones à sols volcaniques [206]. Des points chauds de cette pathologie étaient également rencontrés dans la vallée de la rivière Po, en Sardaigne, et dans le sud de l’Italie, qui ont non seulement un sol volcanique siliceux, mais aussi d’abondants insectes hématophages suspectées d’avoir un rôle dans la transmission du HHV8 [207,208] L’exposition au Fer est l’un des facteurs étiologiques fortement évoqués dans la littérature. Une des caractéristiques de ces sols volcaniques est qu’elles sont très altérables, ce qui permet une importante libération des composés de fer dans l’environnement, tels que dans l’eau ou dans les légumes [7,120]. L’incidence anormalement élevée de la MKC et endémique dans les régions de fractures intercontinentales et volcaniques peut être du à une exposition prolongées à des autochtones de fer oxidérique des sols volcaniques. Cette hypothèse est renforcée par plusieurs observations reliant le fer au développement des néoplasies [208,209, 210].. 90 L’ « hypothèse du fer » a permis également de stipuler une explication non-hormonale de la faible prévalence de la MKC chez les femmes, car elles sont connues pour avoir une faible réserve en fer que les hommes. A cet égard, il se peut également comprendre la disparition signalée des lésions de Kaposi pendant ou juste après la grossesse [211]. Le rôle pathogène de fer dans le développement d’une tumeur et/ ou sa progression n’est pas entièrement compris. L’exposition au fer oxydérique n’a pas pu être élucidée chez nos patients, néanmoins le Maroc est situé dans une zone de fracture intercontinentale et cette exposition ne peut être éliminée. Un autre travail a montré que le risque de MKC est augmenté sensiblement chez les sujets agriculteurs de céréales, tandis que les antécédents de paludisme n’ont pas d’influence sur le risque de développer la MKC.[120] g) Autres expositions Malgré les données épidémiologiques suggérant le rôle des facteurs environnementaux dans l’étiologie de la MK, il ya étonnamment peu d’autres cofacteurs environnementaux qui ont été à sa pathogenèse. Les nitrites d’amyle en capsule ou par inhalation, ont été communément évoqués [120]. Certaines études épidémiologiques, mais pas toutes, ont montré une association statistique entre l’utilisation de cette drogue et le développement MKC ou liée au SIDA [212]. De plausibles mécanismes d’action ont également été signalés. Les Nitrites peuvent compromettre la résistance immunitaire à l’infection, favoriser activement la réplication virale et agir sur des cellules endothéliales, 91 origine cellulaire probable de MK. De leurs métabolites, on cite les Nnitrosamines (principalement NDMA) qui se forment dans les aliments contenant des protéines sèches à des températures élevées (bière ingrédients sec non gras du lait, bacon cuit, séché ou viande) ou conservés avec du nitrite (produit salés, fumés, marinés ou de viandes et poissons). Bien que l’exposition aux nitrosamines alimentaires a été impliquée dans l’étiologie de divers type de tumeurs avec de fréquentes variations géographiques, aucune étude n’a encore étudié le rôle du régime alimentaire N-nitrosés dans la pathogenèse de la MK. Il a été constaté que l’usage du tabac peut être associé à une diminution du risque de MKC ou liée au SIDA [120]. Dans une étude limitée aux patients HHV-8 séropositifs. Goedert et al. [120] a observé que les patients atteints de MKC ne sont que dans 25% des cas des actuels ou anciens fumeurs par rapport aux groupes contrôle. L’intensité de fumer (nombre de paquets par jour) et surtout la dose cumulative de cigarette (paquets/années) ont été associés à un plus faible risque de MK : le risque de MK diminue environ de 20% pour chaque 10 paquet/ans. Le mécanisme par lequel le tabagisme réduit le risque de MK est inconnu et peut impliquer l’infection à HHV8 [120]. Dans la série israélienne, 17,6% des patients étaient des fumeurs chroniques et la plupart fumaient moins d’un paquet/année. Dans notre série seulement 14,81 % des patients étaient des tabagiques chroniques, 7,40 % avaient la notion de cannabisme chronique et 92 33,33 % avaient la notion d’exposition au sol et aux plantes vu leur origine rural mais sans néanmoins préciser leur nature. D’autres facteurs de risque pour la MKC ont été évoqués, notamment la quinine pour le traitement du paludisme [120]. Synthèse : Ce qui est clair, c’est que le phénomène est complexe et met en jeu de multiples partenaires, tous nécessaires à l’émergence de la maladie, mais que chacun, individuellement, n’est pas suffisant pour la faire apparaitre. -Le HHV8 est l’élément absolument nécessaire. Quand les cellules qui l’hébergent après une primo-infection semblent bien contrôlées par un système immunitaire performant, la maladie n’apparait pas, sauf vers la fin de la vie, peut-être chez certaines personnes, liée au déficit immunitaire de la vieillesse. -Quand apparait un déficit immunitaire iatrogène, en particulier à une corticothérapie, la concordance de la perte de contrôle des lymphocytes T et d’une activation du processus inflammatoire semble pouvoir, à elle seule, déclencher la maladie. -l’âge, le sexe, l’ethnicité, origine géographique, la prédisposition génétique, les facteurs héréditaires et les facteurs environnementaux (sols volcaniques, l’exposition au fer, la piqure par insectes hématophages, le non tabagisme) ont sans doute un rôle essentiel dans la pathogenèse de cette maladie sans que leur mécanisme d’intervention ne soit encore bien élucidé. 93 D. Etude clinique La MKC est une affection multifocale souvent multicentrique. Elle est généralement limitée à la peau, mais peut se localiser parfois au niveau des muqueuses, des ganglions lymphatiques ou des viscères. Son évolution est souvent indolente avec seulement des manifestations cutanées limitées aux membres inférieurs mais peut progresser rapidement avec une maladie cutanée et viscérale. 1. Les manifestations dermatologiques. dermatologiques. 1.1) Manifestations cutanées : a) Les papulopapulo-nodules : Développées tantôt en peau saine, tantôt sur tégument altéré, en particulier sur des macules érythémato-angiomateuses. Nettement délimitées, leurs taille varie de quelques millimètres à un ou deux centimètres, rarement plus, formant alors de volumineuses tumeurs volontiers végétantes et adhérentes au plan profond, enchâssés dans le derme ou plus rarement pédiculées. Leurs surface est habituellement lisse et luisante ne s’effaçant pas à la vitropression, elles peuvent parfois se révéler rugueuses et couvertes de squames ou de croûtes. Leur couleur est rouge violacée ou franchement brunâtre. Leur consistance est variable : fluctuante, molle ou dure. En se rompant, elles peuvent donner issue à un écoulement aqueux ou à une substance amorphe semblable à l’albumine coagulée, plus tard, devenues moins évolutives, certaines lésions prennent un aspect de cicatrices chéloïdes [213,214,215] Elles peuvent notamment évoluer vers des tumeurs éxophytiques. 94 Fig27 Fig27 : nodule kaposien siégeant au niveau de Fig28 Fig 28 : lésions papulopapulo-nodulaires au la tête du 2ème orteil niveau du dos de la main ,squameuses par endroit Fig29 Fig29 : multiples lésions papulopapulo-nodulaires nodulaires du dos Fig30 Fig30 : nodule exophytique au niveau de l’avant bras Une étude en Sardaigne sur la MKC a trouvé un aspect papuleux initial avec localisation aux membres inférieurs, chez 155 parmi parmi 200 patients [51]. [ A Oran tous les patients de Serradj présentaient des lésions papulopapulo nodulaires. Alors que dans la série de Alioua, à Rabat, les nodules étaient présents chez 94,4% des patients. 95 Dans la série de Errihani, 61% des cas présentaient des papulopapulo nodules, Dans notre série, elles présentaient 85,2 %, siégeant essentiellement au niveau des extrémités dans 88 % des cas mais également intéressant intéressa le tronc, le visage et le cuir chevelu. chevelu. Ils étaient associés aux plaques chez la majorité des patients et l’évolution était lente chez tous les patients n’ayant que ce type de lésions. On a noté également chez un patient une lésion kaposienne botriomycome-like like avec une localisation particulière et unique au niveau du pli naso-génien, génien, le diagnostic a été confirmé sur l’étude anatomopathologique. botriomycome a été rapportée à la fois chez des patients HIV La MK botriomycome-like séropositifs et HIV séronégatifs [216,217]. ]. Les lésions ont été trouvées sur les mains de 3 patients, patients une situation où l'on trouve couramment le botriomycome, cause pour laquelle il a été pris à chaque fois pour un botriomycome. Le e diagnostic n’a été posé qu’après l’étude histologique et immunohistochimique. [218 218] . Fig40 Fig40 : nodule kaposien botriomycomebotriomycome-like au niveau du pli nasonaso-génien 96 b) Les plaques érythématoérythémato-angiomateuses : De coloration rouge vive à rouge violacé ne disparaissant disparaissant pas à la vitro pression surtout lorsqu’il s’agit de lésions anciennes. Elles sont de taille et de contours variables, mais nets, bien qu’irréguliers. Planes, maculeuses et lisses au début, elles deviennent vite infiltrées mais restent à peine saillantes, saillan voire même pour les plus anciennes nettement kératosiques. Elles revêtent un aspect angiomateux ou ecchymotique avec présence parfois de quelques zones jaune-verdâtres verdâtres en bordure [215]. Fig41 Fig41 : plaques angiomateuses avec des degrés degrés d’infiltration d’infiltration différents différents au niveau des orteils a b c Fig 42: 42: placards angiomateux à contours nets irréguliers irréguliers au niveau des MI (a) (a) et MS (b, (b,c) b,c) 97 A Oran tous les patients de Serradj présentaient des lésions érythémato-angiomateuses, angiomateuses, alors qu’à Casablanca El Fihri n’en a relevé r que chez 63% des patients. Dans la série de Alioua, ces plaques ont été retrouvées chez 72,2%. 72,2% Dans la série de Errihani, elles étaient rapportées chez 57% des cas. Dans notre série, les plaques érythémato-angiomateuses érythémato angiomateuses ont été retrouvées chez 51,9% % des cas. Leur nombre et leur taille étaient étai variables. Elles étaient associées aux nodules dans 13 cas (48%) et se situaient au niveau u des membres chez tous les les patients avec atteinte d’autres sites notamment les organes génitaux externes extern (OGE) et le tronc. Leur évolution était le plus souvent lente avec infiltration progressive et un aspect kératosique chez 18,5% des patients. Fig 43: 43: placards kaposiens kératosiques c) Le Lymphœdème : D’abord mou, blanc, prenant le godet, cet œdème est volontier bilatéral, intermittent au départ, il devient permanent pouvant évoluer vers 98 un véritable éléphantiasis source de signes fonctionnels et de surinfections itératives [219]. Dans la série d’Alioua, l’œdème était présent chez 67,2% des patients et précédait l’éruption cutanée dans 33,6% des cas. cas Dans la série de Errihani, le lymphoedème était retrouvé chez la moitié des patients Dans notre série, il était présent chez 70,4 % des cas, avec une un impotence fonctionnelle chez 4 patients. Il a précédé édé l’éruption cutanée dans tous les cas. Fig 44: 44: lymphœdème kaposien prenant tout le MI chez différents patients 99 Fig45 Fig45 : lymphœdème kaposien intéressant les mains d) Les lésions bulleuses : Elles sont exceptionnelles, peuvent coexister coexister et peuvent être observées même en dehors des plaques, des nodules ou de l’œdème.[220] l’œdème.[220] Dans notre série nous nous avons relevé un cas de lésions bulleuses évoluant vers le suintement. suintement Fig 46: 46: lésions lésions bulleuses et suintants au cours de la MKC e) Les troubles troubles pigmentaires : Ils s’associent souvent aux éléments éléments précédents. En général, ils se limitent à des placards plus ou moins étendus de teinte ocre dont certains paraissent succéder à d’anciennes lésions en voie de régression. Plus rarement les troubles pigmentaires pigmentaires sont au premier plan, consistant en des 100 élevures brunâtres ou « café au lait » groupées en placards ou en trainées symétriques sur les membres et le tronc [214,215]. Dans notre série, ils étaient présents chez 2 patients, soit 7,4% au niveau des s membres inférieurs. Fig 47: 47: troubles troubles pigmentaires associés aux lesions angiomateuses au cours de la MKC 1.2) Manifestations muqueuses : La fréquence de l’atteinte muqueuse augmente avec l’ancienneté de la MK. Si elle est globalement élevée dans les grandes grandes séries de MK liée au SIDA, elle reste toutefois rare au cours de la MK classique [221]. [221 Elle peut être isolée ou associée à des lésions cutanées et doit être recherchée systématiquement [222]. ]. Les lésions bucco-pharyngées pharyngées sont les plus fréquentes, elles e réalisent des lésions planes angiomatiformes visibles à jour frisant ou, au contraire, nodulaire et massives. Ce sont des lésions sous-muqueuses sous muqueuses de coloration violine, de la taille d’une lentille à celle d’un noyau de cerise, parfois plus volumineuses exophytiques ou ulcérées donnant une sensation de corps 101 étranger et engendrant une gêne fonctionnelle majeure [221]. Elles atteignent le palais buccal dans 31 à 70% des cas et concernent moins fréquemment la face interne des joues, les amygdales, les piliers, la paroi postérieure du pharynx, la commissure intermaxillaire ou les gencives et beaucoup plus rarement encore le larynx et la face dorsale de la langue. Ces lésions bucco-pharyngées sont souvent associées à d’autres localisations, surtout digestives auxquelles elles doivent faire penser et rechercher systématiquement [222]. L’atteinte de la conjonctive oculaire est particulièrement affichante, elle altère parfois la vision en cas de remontée sur le globe oculaire en gagnant sur la cornée [223]. La localisation génitale est rare, et intéresse surtout le gland sous forme de macules, plaques ou nodules violacés [222,223]. Otsmane a rapporté 4 cas d’atteinte muqueuse. Alors que El Fihri en a retrouvé 16 dont 11 localisations buccales, 4 génitales, et une conjonctivale. En Sardaigne, parmi 279 patients, 13% avaient une atteinte muqueuse, la plupart au niveau buccal. Les lésions étaient sous forme de papules, de plaques ou de nodules surtout au niveau du palais. Weissman à Hayfaa a rapporté 14 cas (11%) d’atteinte muqueuse et Hiatt aux USA n’en a trouvé que 10 cas sur 438 (2%) Alioua a rapporté dans sa série un seul patient qui a présenté un nodule au niveau du voile du palais. Errihani a retrouvé 3 cas d’atteinte oropharyngée sur 51 patients (6%). De notre part, nous avons retrouvé une atteinte : - Buccale : chez 5 patients soit dans 18,5% des cas,. - Génitale : chez 3 patients (11%) 102 - Anale : chez 1 patient (3,7%) - Aucune localisation oculaire n’a été signalée. Au total l’atteinte nte muqueuse a été notée chez 24 % des patients, ce qui est remarquablement important vu les données globales de la littérature. L’atteinte anale n’a a été signalée que rarement dans la littérature sans que les grandes séries de la MKC n’en rapportent des cas. a b Fig 48: 48: lésion nodulaire nodulaire au niveau de la face interne de la joue (a) et de la langue (b) Fig 49: 49: plaques kaposiennes au niveau de pénis et scrotum 1.3) Distribution des lésions : Les lésions cutanées débutent habituellement au niveau des extrémités, elles peuvent, peuvent néanmoins, inaugurer l’affection on au tronc voire au visage [214,215]. 103 A Oran, sur 18 cas, Serradj a noté la localisation aux extrémités chez tous ses patients dont 2 ont présenté également des lésions du cuir chevelu. A Casablanca, pour El Fihri dans 89% des cas les lésions étaient localisées aux membres inférieurs et diffuses dans 21% des cas. Dans la série d’Alioua à Rabat, les membres inférieurs étaient concernés dans 44,8% des cas, les membres supérieurs dans 11,2%, les membres supérieurs et inférieurs simultanément dans 44,8%. Un patient a présenté des lésions du thorax et du pubis. Dans une autre étude prospective en Sardaigne, de 279 patients, uniquement 4 patients avaient une localisation génitale isolée et dans l’étude israélienne de Weisseman, aucun cas d’atteinte de la tête ou des OGE sur 125 patients n’a été rapporté. Alors que Hiatt dans sa série Nord-Américaine de 438 sarcome de kaposi classique, il a retrouvé 23 (5%) lésions au niveau de la tête et du cou, 11 (2%) lésions au niveau du tronc et disséminées chez 2 patients (<1%). Dans la série de Errihani, les membres inférieurs étaient concernés dans 64% des cas, les membres supérieurs dans 27%, les deux simultanément dans 55%, le visage dans 17% et une localisation pénienne chez 10%. Dans notre série : Les lésions cutanées prédominaient surtout au niveau des membres inférieurs chez 85,2 % des cas, une atteinte des membres supérieurs a été notée chez 51,9% des cas, avec atteinte simultanée des membres supérieurs et inférieurs dans 40,7% des cas. Les autres parties du corps étaient moins concernées : l’atteinte du tronc dans 14,8%, de la tête dans 18,5% et du pénis dans 11% des cas. 104 Notons bien qu’on a retrouvé dans notre étude une fréquence importante de la localisation pénienne 11%, alors que dans la littérature, elle faisait objet de report de cas [224,225,226] ou de petites séries, cette localisation est beaucoup plus fréquente en cas de MK associée au SIDA. Par ailleurs, l’atteinte était disséminée à tout le corps dans 11% des cas. La distribution des lésions chez nos patients était polymorphe, notons des pourcentages importants de l’atteinte céphalique, muqueuse notamment pénienne et anale et la dissémination cutanée des lésions. 1.4) Evolution : L’évolution des lésions est très variable, s’il est usuel pour la forme classique que les lésions débutent aux extrémités et progressent lentement et par poussées vers la racine des membres, ce mode n’est pas constant surtout que le siège initial peut lui-même être inhabituel [214,215]. Dans l’ensemble, l’évolution est d’une durée extrêmement variable. Elle s’étale sur plusieurs années au cours desquelles s’alternent poussées extensives et périodes de régression ou stabilisation [216]. Dans la série israélienne de Weissman comportant 125 patients. Une forme agressive de MK, définie par la diffusion non-acrale des lésions cutanées, avec ou sans envahissement des viscères dans une année de diagnostic de MK, a été retrouvé chez 36% des patients, tandis que l’évolution était bénigne chez 60%. Le risque d’une évolution agressive était de 2,5 fois plus élevée pour les patients nés en Israël que pour ceux qui y ont immigré. 105 Dans notre série, l’évolution rapide a été définie par l’augmentation dans le nombre de nodule et/ou plaques ou la surface totale de la plaque en moins de trois mois après le premier examen. L’évolution était généralement lente dans 81,5% des cas ce qui expliquait le délai long de consultation dans notre série qui allait jusqu’à 20 ans avec une médiane de 39,27 mois. Ce résultat est en faveur de l’évolution indolente de la MKC rapporté dans la plupart des écrits en ce domaine. Par ailleurs, le comportement évolutif était non agressif chez 66,7 % des cas, localement agressif dans 18,5 % avec une dissémination dans 7,4 % des cas, un peu moins que dans la série israélienne. Parvenues à un certain volume, les lésions restent habituellement stationnaires. La rétrocession spontanée de certains éléments reste néanmoins assez fréquente, elle peut se faire par amenuisement progressif ou bien par ramollissement suivi d’affaissement des lésions [215,216] 1.5) Complications : L’évolution des lésions, bien que généralement se fait lentement sur un mode non agressif, les lésions cutanées peuvent s’ulcérer, se surinfecter ou bourgeonner. Dans la littérature, ces complications se voyaient essentiellement dans les formes endémiques et épidémiques. Dans notre série : Le taux était important chez nos patients, presque le ¼ des patients consultait au stade de complications. Ceci peut être du au délai de consultation qui était généralement très long, - Le bourgeonnement: 22,2%. 106 - L’ulcération :18,5%. - La surinfection : 14,8%. - La nécrose digitale: chez 1 cas, soit 3,7% ayant nécessité une amputation du membre concerné. - L’impotence fonctionnelle partielle voire totale : 18,5 %. Fig 50: 50: tumeur bourgeonnante mamelonnée au cours de la MKC Fig 51: 51: lésions kaposiennes ulcérées et surinfectées 107 Fig 52: 52: nécrose du gros orteil 2. Les manifestassions extraextra-cutanées. cutanées. a) Atteinte digestive Elle est le plus souvent asymptomatique mais peut être responsable de divers troubles selon la localisation des lésions kaposiennes qui peuvent intéresser n’importe quel niveau du tube digestif, allant de l’œsophage à l’anus.[209] Ainsi il peut être observé des dysphagies, des diarrhées souvent sanglantes voire des hémorragies digestives ou des occlusions intestinales se soldant par la perforation suite à la colectasie. Parfois s’installe une anasarque par hypoprotidémie secondaire à une entéropathie exsudative. [227] La recherche de sang dans les selles (test de Weber) doit être systématique. Elle peut orienter vers une atteinte digestive lorsqu’elle est positive invitant, alors, à réaliser des examens plus poussés [227,228]. Les explorations radiologiques digestives ne sont habituellement d’aucune aide alors que les investigations endoscopiques sont plus performantes en montrant des lésions maculeuses ou nodulaires rougeâtres correspondant à la MK. 108 Dans la série de Alioua à Rabat, le test de weber était positif chez un seul patient alors que l’exploration endoscopique digestive haute et basse était normale. Serradj a observé cette atteinte digestive dans 1 cas, et El Fihri chez 3sujets. Pour sa part, Otsmane a noté une localisation gastrique et Ismaili une localisation œsophagienne. Weisseman, dans sa série israélienne a rapporté 29 cas/ 125 d’atteinte viscérales sans préciser la répartition des lésions alors que Hiatt dans sa série nord-américaine a rapporté 6 cas de localisation gastro-intestinale et un cas de localisation ano-rectale sur 438 cas. Errihani a trouvé des résultats similaires dans sa série au niveau de l’INO, sur 91 cas, 2 cas seulement de localisation digestive ont été rapportés, l’examen endoscopique a été réalisé chez 27% des patients. Le taux le plus important d’atteinte gastro-intestinale a été rapporté dans une série grecque [62]. Une endoscopie des voies digestives supérieures chez 87 patients grecs atteints de MCK a montré que 81,6% avaient des lésions gastro-intestinales et tous avaient au moins une lésion au niveau de l’estomac. Dans notre série, le test de Weber réalisé chez la majorité des patients (89%) n’a était positif que dans 2 cas, sans atteinte kaposienne aux examens endoscopiques, la colonoscopie a objectivé une maladie cœliaque associée chez un cas. La fibroscopie Oeso-gastro-duodénale réalisée chez 44,5 % de nos patients avec biopsie a révélé 2 cas de lésion de kaposi au niveau gastrique (7,4%) avec des hémocults négatifs dans les deux cas. 109 b) Atteinte pulmonaire pulmonaire Sans manquer dans les autres formes, les localisations endothoraciques de la MK sont essentiellement observées au cours de l’infection par le VIH. La symptomatologie initiale de la MK broncho-pulmonaire est discrète, ce qui explique la fréquence des atteintes révélées par des radiographies systématiques ou par endoscopie bronchique motivée par une pneumopathie infectieuse associée. Le plus souvent une toux non productive, parfois associée à une dyspnée d’aggravation progressive. Des douleurs thoraciques, généralement d’origine pleurale et des hémoptysies sont plus évocateurs mais plus rares. [229,230] Sur le parenchyme pulmonaire la radiographie thoracique retrouve essentiellement des opacités nodulaires ou tumorales, uniques ou multiples, denses, homogènes, souvent mal-délimitées et pouvant confluer. Ailleurs, ce sont des opacités linéaires, prédominant aux bases et en paracardiaque, se prolongeant en périphérie par des images réticulées plus fines. Ces images sont focales ou diffuses. [229,230] Des réactions pleurales d’origine Kaposiennes sont fréquemment associées, notamment dans les formes évoluées, elles sont explorées au mieux par la TDM. Observées aussi bien par la radiologie conventionnelle que par la TDM, des adénopathies médiastinales, associées à l’atteinte parenchymateuse et ou pleurale, ont également été décrites. Le gallium n’étant pas fixé par les lésions de MK, la scintigraphie est rarement pratiquée sauf pour trancher un diagnostic différentiel. Dans tous les cas, l’imagerie n’apporte pas de 110 certitude étiologique, ni ne rend compte de l’ensemble des lésions, limitée en cela par la résolution des clichés. [229,230] En ce qui concerne la certitude diagnostique, il est souvent difficile d’obtenir des prélèvements biopsiques de qualité permettant d’affirmer l’origine Kaposiennes des lésions. Aussi, lorsque le contexte clinique est évocateur, l’endoscopie s’impose comme l’examen clé qui permet la visualisation macroscopique de lésions généralement très suggestive au niveau de la trachée ou des bronches, plus précisément de la carène et des éperons de division. Lorsque le contexte est fortement évocateur, et en l’absence de lésions bronchiques observables à l’endoscopie, il est licite de recourir à une thoracoscopie ou à la thoracotomie à minima en regard de la lésion radiologique la plus périphérique, dans l’espoir de visualiser des nodules violacés avec halo hémorragique. [229,230] Les explorations fonctionnelles respiratoires, les mesures des gaz du sang, la mesure de la DLCO et des gradients alvéolo-artériels pour l’oxygène au repos et à l’effort peuvent montrer diverses anomalies. Certaines n’ont pas de valeur diagnostique ou pronostique. D’autres, comme une DLCO normale et /ou une baisse du gradient alvéolo-artériels pour l’oxygène à l’effort supérieur à 5 mm mercure, constituent des arguments contre l’origine infectieuse et indirectement en faveur de l’étiologie kaposienne des manifestations et images pulmonaires. [229,230] 111 Hyatt n’a retrouvé dans sa série de 438 cas de MKC aucun cas de localisation pulmonaires, alors que 7 cas ont été rapportés dans la même étude chez les patients atteint de MK liée au SIDA. En Algérie, à Oran, Serradj a observé 3 cas d’atteinte pulmonaires et dans 2 cas Otsmane, à l’hôpital Mustapha d’Alger, a noté respectivement un syndrome restrictif modéré et un syndrome obstructif. El Fihri à Casablanca a rapporté deux cas d’atteinte pleuropulmonaire. A Rabat, dans la série de Alioua, l’examen clinique ainsi que la radiographie pulmonaires se révélèrent normaux chez tous les patients. Errihani, dans sa série à l’INO, a retrouvé 2 cas d’atteintes pulmonaires multiples avec une évolution fatale dans les deux cas. Dans notre série : on a retrouvé 5 cas en faveur d’atteintes pulmonaires (18,5%) diagnostiquées sur TDM thoracique, avec des anomalies à la radio de thorax dans 2 cas seulement. Il s’agit d’un résultat aussi important par rapport aux données de la littérature. A noter que la TDM thoracique a été réalisée chez 80% des patients, dont seulement 22,2% avaient une localisation pulmonaire. La bronchoscopie réalisée chez 3 de ces patients a montré des tâches anthracosiques rougeâtres au niveau de la muqueuse bronchique, la biopsie avec étude anatomopathologique n’a pas trouvé de lésions kaposiennes. c) Atteinte ganglionnaire Une adénopathie est observée dans 10% des cas de MKC. Il s’agit le plus souvent d’une hyperplasie non spécifique réactionnelle au processus cutané, plus rarement cette adénopathie relève réellement du processus kaposien. Dans tous les cas, c’est la biopsie ganglionnaire qui permet de 112 trancher entre les deux formes. Toutes les chaine peuvent être atteintes, les ganglions profonds, inaccessibles à l’examen clinique, sont détectés par les moyens de l’imagerie médicale. [231] Au cours de la forme africaine de la MK le déterminisme ganglionnaire est au contraire très fréquent. Cette localisation est l’apanage des sujets jeunes et des enfants dont elle représente parfois la seule manifestation clinique de la maladie.[15] Au cours de la MK associée au SIDA, l’atteinte ganglionnaire est très fréquente, bien que sous-estimée cliniquement comme en témoignent les études macroscopiques. Elle peut être source de complications obstructives : œdème d’un membre ou de la face, voire un épanchement chyleux ou compressives tel un ictère par gêne des voies biliaires. Peur l’ensemble des auteurs consultés, la survenue d’une polyadénopathie généralisée, dans ce contexte de MK épidémique, est un événement morbide de mauvais pronostic. [15] Si dans la série de Alioua cette localisation ganglionnaire a manqué, Serradj à Oran et El Fihri à Casablanca, ont respectivement retrouvé 3 et 8 cas. Dans la série de Errihani, 8% avaient une atteinte ganglionnaire. Dans notre série, l’atteinte ganglionnaire était aussi fréquente que l’atteinte pulmonaire, elle a intéressé 22,2% des patients. Elle a été retenue sur des données de l’échographie ganglionnaire et de la TDM pour les localisations profondes. 113 d) Atteinte osseuse Cette localisation est fréquente et reconnue de longue date, elle est estimée à peu près d’un tiers des cas [232]. Habituellement asymptomatique, cette atteinte est de découverte fortuite ou systématique. Exceptionnellement, ce sont des douleurs, une fracture pathologique ou une déformation qui nécessite un bilan radiologique. Les images radiologiques observées peuvent être non spécifiques, comme des décalcifications voire des microgéodes corticales ou spécifiques sous forme d’une condensation osseuse liée à la prolifération kaposienne. Ces images prédominent aux extrémités et en regard des lésions cutanées surtout lorsque le plan osseux est superficiel. [233] Dans la série de Alioua, la radiographie du squelette, réalisée chez 61,1% des malades, est revenue normale. En Algérie, Serradj, à Oran, a constaté 5 cas d’atteinte osseuse et Otsmane en a rapporté 5, recrutés à l’hôpital Mustapha. Au Maroc, Ismaili de Rabat, El Fihri de Casablanca et Errihani au niveau de l’INO ont retrouvé 2 cas chacun. Dans notre série l’atteinte osseuse était la localisation extra cutanée la plus fréquente avec un pourcentage de 28%, participant à coté du lyomphoedème à une importance fonctionnelle chez le ¼ des cas et aboutissant a une destruction osseuse massive ayant nécessité l’amputation du membre concerné chez un patient. 114 Fig 53: Lacunes ostéolytiques stéolytiques du corps de P1 Fig 54: Images lytiques au niveau des houppes phalangiennes + lyse corticale Fig 55: Destruction articulaire métacarpophalangienne e) Atteinte cardiovasculaire Le plus souvent latente et de découverte nécropsique, l’atteinte cardiaque d’origine Kaposienne est très rare, elle touche volontiers le sujet jeune et peut entrainer le décès par insuffisance cardiaque. Quand Qua elle se manifeste, ce qui est exceptionnel, c’est par des douleurs thoraciques, une dyspnée, une hémoptysie ou par les signes auscultatoires, électriques et radiologiques d’une péricardite avec xanthochromatique. [232] 115 épanchement hémorragique hémorragique ou En périphérie, La MK peut aussi, mais rarement, être responsable d’une atteinte vasculaire qui se retrouve préférentiellement au niveau des veines fémorales, saphènes, poplitées, veine porte, artère pulmonaire, artère splénique, artères tibiales postérieures et même au niveau de l’aorte. Les lésions intéressent l’adventice des vaisseaux de moyen calibre, faisant parfois irruption dans la lumière vasculaire ce qui provoque sténoses et thromboses. Les vaisseaux sont alors dilatés et infiltrés de lésions brunâtres.[16,232] Dans notre série, l’examen cardio-vasculaire était strictement normal chez tous les patients en dehors d’un seul patient qui a présenté un syndrome coronaire hospitalisation, d’athérome aigu de l’exploration des troncs repos ST négatif, échographique supra aortiques a au cours objectivé pouvant des de son plaques expliquer cette symptomatologie. Par ailleurs, l’artériographie du membre inférieur chez une patiente qui présentait des lésions de kaposi avancées a montré un aspect dilaté et sinueux des artères de la jambe. Fig 56: Aspect dilaté et sinueux des artères de la jambe, réseau hypervasculaire artériel des parties molles du pied avec opacification en motte 116 Les es auteurs maghrébins consultés ne font pas état de ce déterminisme détermin cardio-vasculaire vasculaire de la MK. f) Autres localisations Les autres localisations sont habituellement de découverte autopsique. Elles peuvent concerner le cerveau, le foie, la rate, les surrénales, les reins, les voies urinaires, le pancréas, le corps thyroïde, l’épididyme, le cordon spermatique, le scrotum, les testicules, l’utérus, les ovaires, les trompes, Aucun organe ne semble à l’abri du développement de l lésions Kaposiennes.[16,234] Dans notre série, on a eu e 2 cas ou la tomodensitométrie était en faveur d’une localisation surrénalienne. Cette localisation est très rare, seulement 2 cas sont rapportés dans la littérature, dont une au cours de la MKC et l’autre au au cours de la MKC avec HIV. Fig 57 : nodule tissulaire surrenalien droit de 2cm 117 On a retrouvé aussi, aussi au cours de notre expérience, un n cas en faveur d’une localisation splénique. Fig 58: infracentimétriques.. 58: Rate siège de 2 lésions nodulaires infracentimétriques Un n cas inhabituel de localisation musculaire a été également rapporté dans notre série. Fig 59: 59: localisation musculaire paravertebrale droite à hauteur de D12 Notre étude est caractérisée non seulement par l’importance des localisations extra-cutanées cutanées mais aussi par la particularité de ce ces localisations et leur rareté. rareté D’autres cas sont rapportés dans la littérature d’une une localisation au niveau des cordes vocales de la MKC [235,236]. 118 3. Les manifestations fonctionnelles et et générales Les lésions cutanées de la MK ont la réputation d’être muettes à cause de la rareté de signes fonctionnels. Cependant, sans démentir cette affirmation, peuvent s’observer un prurit modéré ou quelques douleurs d’intensité variable selon les sujets. Ces douleurs sont particulièrement intenses au sein des lésions tumorales et/ ou osseuses. Au niveau plantaire elles entrainant une gêne à la marche handicapante et peuvent confiner le sujet au lit en cas d’éléphantiasis. [237] Dans la série de Alioua à Rabat, la douleur des extrémités a été notée chez la majorité des patients (16 des 18 patients) leur engendrant une impotence à la marche dans un quart des cas. Alors que dans la série de Errihani, seulement 7 patients sur 91 présentaient des douleurs. Dans notre série : la douleur était présente chez 33,33% des cas occasionnant une impotence chez la ½ des patients, le prurit a été noté chez 18,5 % des cas. L’état général reste conservé chez pratiquement tout les patients, comme c’est la règle dans les formes classiques, contrairement à la forme africaine et celle associée au SIDA, où cette altération est observée soit d’emblée soit rapidement après les premières lésions.[23] 4. MK et autres néoplasies La MKC serait également associée à un risque plus élevé de développer un lymphome non hodgkinien par rapport à la population générale. Par ailleurs, il existe une association privilégiée avec d’autres maladies associées 119 à HHV8, telles que le lymphome primitif des séreuses, la maladie de Castleman multicentrique, et le syndrome POEMS (polyneuropathie, organomégalie, endocrinopathie, protéine monoclonale, anomalies cutanées) [238,239,240] Dans l’étude Hyatt, le suivi clinique de 108 patients a révélé que 42% ont eu une tumeur maligne associée (cancer de la prostate, carcinome du poumon, myélome multiple, lymphome malin, cancer colorectal, carcinome épidermoïde de la peau et autres) avec 6 patients qui ont présenté une tumeur maligne secondaire. Weisseman dans sa série de 125 cas a trouvé un taux plus faible de second cancer. Une deuxième tumeur primitive a été retrouvée chez 16,8% , la malignité était liée au système lympho-réticulaire dans 52% des cas. Dans notre série, 2 patients avait des carcinomes basocellulaires associés, on n’a pas pu déceler autres associations surtout avec le taux important d’abondant de suivi et des perdus de vue. E. Diagnostique positif. 1. Examen dermoscopique : L’étude des tumeurs vasculaires en dermoscopie est un sujet en cours de démembrement. La maladie de Kaposi est actuellement une entité mieux décrite [241,242]. Plusieurs aspects sont fréquemment retrouvés : couleur rose-violacé, squames en superficie, petits globules marrons ainsi que l’aspect multicolore « arc-en-ciel ». Cet aspect multicolore dû à la diffraction lumineuse est observé seulement en utilisant un microscope en lumière polarisée. On observe seulement une coloration violacée lorsque l’on utilise le microscope à immersion. Ce signe semble être relativement 120 spécifique de la maladie de Kaposi [243] même s’il a également été signalé en cas de carcinome basocellulaire [244] et de mélanome achromique [245]. Au stade actuel, une analyse histologique reste indispensable pour établir le diagnostic, mais l’examen dermoscopique, en tant que complément non invasif de l'examen clinique, peut améliorer la précision du diagnostic de la MK. [241,242]. Fig 60: Image clinique d’un nodule violacé développé au dépend de l’éponychium du premier orteil gauche [241] Fig 61: Aspect en dermoscopie : fines squames en surface (flèche blanche). Patron multicolore « arc-enciel » (flèche noire). Dermlite Foto × 20. [241] Fig 62: examen dermoscopique révèle coloration bleu-rougeâtre (a,b), surface squameuse (c :flèches noires) et de petits globules bruns (d :flèches noires). DermLite Foto [grossissement x10 (a,b,c), x20 (d)] [242] 121 Fig 63: Le patron « arc-en-ciel » en dermoscopie polarisée. DermLite Foto grossissement x10 (a, c) [carrés noirs]. Les figures (b) et (d) sont zoomées. [242] 2. Etude histologique a) Histologie L’aspect histologique des lésions de la MK est caractéristique et presque pathognomonique et permet, en cas de doute, de confirmer le diagnostic. Le diagnostic histopathologique de la MK est basé sur la présence simultanée de structures vasculaire, de cellules fusiformes, d’éléments lympho-plasmocytaires et de dépôts ferriques.[246] Il ne se présente pas de différences majeures selon la forme clinique ou la localisation (cutanée ou viscérale) des lésions ; Cependant, dans les dernières décennies, il ya eu une sensibilisation croissante vers un large spectre histologique [246,247]. Cela est du à l’augmentation du nombre des variantes cliniques et / ou histologiques de MK rapportées. L'incapacité d'identifier une lésion donnée comme MK pourrait conduire à un retard de diagnostic ou de mauvaise 122 gestion. Certaines variantes, pourraient même présenter un intérêt pronostic [246,248,249]. Prenant en compte ces facteurs, nous avons choisi de diviser les lésions cutanées de la MK en quatre grands groupes: (1) les variantes habituelles liées à la progression de la maladie, (2) les variantes évoquées dans la littérature, et (3) lésions après le traitement. [246] 1 Variantes liées à la progression de la MK : Formes débutantes : stade maculeux Les lésions débutantes correspondent cliniquement à des macules. Les altérations histologiques sont discrètes et peuvent passer inaperçues. Le derme réticulaire (parfois seulement dans sa partie supérieure) est le siège d’une prolifération vasculaire. Celle-ci est constituée de petits vaisseaux irréguliers prenant l’aspect de fentes bordées d’un endothélium, s’insinuant dans les amas de collagène et s’étendant autour des vaisseaux dermiques normaux ainsi que des annexes. Souvent, il existe quelques espaces vasculaires irréguliers de plus grande taille, entourés de cellules endothéliales, évoquant des vaisseaux lymphatiques. Cette prolifération vasculaire s’associe à un infiltrat inflammatoire lympho-plasmocytaire périvasculaire. Des cellules fusiformes en petit nombre peuvent parfois être retrouvées ainsi que des globules rouges extravasées et des dépôts d’hémosidérine. Les lésions évoluent par la suite vers une atteinte de toute la hauteur du derme [246] 123 Stade maculeux 64: montrant des vaisseaux nouvellement formés pénétrant dans un espace vasculaire plus grand caractéristique du signe promontoire (HE). [246] Formes papuleuses et nodulaires : La tumeur occupe tout le derme et parfois une partie du tissu hypodermique. Aux lésions précédentes s’associe une prolifération de cellules fusiformes, ces cellules sont dispersées entre les amas de collagène et sont entourées par des fentes vasculaires. Elles peuvent présenter des atypies nucléaires ainsi que des mitoses en nombre généralement peu important. Comme au stade précédent, l’infiltrat lymphoplasmocytaire est présent mais est parfois d’importance plus modérée. Les fentes vasculaires sont irrégulières, anguleuses et peuvent contenir des globules rouges. Certaines cellules endothéliales peuvent être en apoptose. Des globules rouges extravasés sont présents. Les dépôts d’hémosidérine sont plus importants que dans les lésions maculeuses. Des vaisseaux sanguins dilatés sont retrouvés en périphérie des lésions. Il existe en outre des globules hyalins, qui correspondent probablement à l’évolution de globules rouges phagocytés : il s’agit de petites sphères discrètement éosinophiles, 124 PAS positives et diastase résistantes, localisées dans les macrophages ou extra-cellulaires. Ils sont évocateurs du diagnostic de MK, sans être spécifiques : les globules hyalins peuvent être présents dans d’autres pathologies comportant une extravasation abondantes de globules rouges, par exemple dans un angiosarcome ou un botriomycome. Les mitoses sont généralement rares, bien qu’il existe des formes avec de nombreuses mitoses. [246,247] Dans certaines formes agressives, l’aspect est plus évocateur d’un sarcome : il existe moins d’espaces vasculaires alors que la prolifération de cellules fusiformes est plus atypique, avec de fréquentes mitoses. Fig 65: Stade de la plaque : Un grand nombre de globules hyalins éosinophiles intracellulaires et extracellulaires sont visibles (coloration HE). Les flèches indiquent ce qu'on appelle "autolumination", avec des vacuoles paranucléaires contenant des érythrocytes. [246] La périphérie de certaines lésions nodulaires peut montrer plus d’espaces vasculaires dilatés, ce qui leur attribue un motif qui rappelle remarquablement l’hémangiome caverneux (figure) [246] Les nodules importants peuvent souvent subir une ulcération. Les biopsies superficielles de ces lésions vont ainsi poser des difficultés 125 diagnostiques à l'anatomo-pathologiste, car ces échantillons peuvent contenir seulement une composante inflammatoire avec un tissu de granulation sous-jacent, ce qui peut être interprété à tort comme un granulome pyogène [246]. La distinction entre les cellules fusiformes du tissu de granulation et les cellules lésionnelles de la partie supérieure d'un nodule sous-jacent peut être difficile, voire impossible sans l'aide de l'immunohistochimie. L'anticorps LANA-1 de l’HHV-8 et les marqueurs D240 des cellules endothéliales lymphatiques peuvent s'avérer très utiles dans ce contexte. La coloration de ces marqueurs est préférable aux marqueurs vasculaires moins spécifiques tels que CD31 ou CD34, car ceux-ci ne facilitent pas la reconnaissance des cellules endothéliales lésionnelles et non lésionnelles. Les biopsies superficielles, par conséquent, doivent être évitées. Les lésions qui peuvent potentiellement être confondues avec la MK nodulaire sur le plan histologique, incluent l'angiomatose bacillaire, d'autres tumeurs vasculaires (hémangiome à cellules fusiformes et hémangioendothéliome kaposiforme), les tumeurs fibrohistiocytaires (par exemple les variantes cellulaires, angiomateuses et atypiques de l’histiocytofibrome et le dermatofibrosarcome), le mélanome à cellules fusiformes, et plusieurs autres tumeurs mésenchymateuses à cellules fusiformes (léiomyosarcome cutané par exemple) [246,247,248] 126 Fig 66: stade nodulaire. A. Le derme est élargi par un nodule tumoral solide (HE). B. Faisseaux de cellules fusiformes relativement monomorphes, avec des fentes vasculaires contenant des érythrocytes (HE). C. Les noyaux des cellules tumorales montrent une immunoréactivité pour le HHV-8 (IHC LANA-1). [246] Fig 67: stade nodulaire montrant un composant périphérique rappelant un hémangiome caverneux (HE). [246] 2 Variantes histologiques rapportées rapportées dans la littérature : MK anaplasique : La MK anaplasique, parfois dénommée MK polymorphe, est mal documentée dans la littérature, probablement en raison de sa rareté. Les chercheurs distinguent la MK avec un "modèle monocellulaire" de la soi- disant " variante anaplasique"(ressemblant à un angiosarcome) [246,249]. En effet, la transformation maligne de la MK, caractérisée par une augmentation du nombre de mitoses et un polymorphisme marqué a été décrite pour la première fois en 1959 par Cox et Helwig [250]. La variante "monomorphe" a été identifiée par Templeton en 1971 [251]. La MK anaplasique est cliniquement caractérisée par son agressivité locale élevée, sa tendance à l'invasion profonde et sa capacité métastatique augmentée, sur le plan histologique, il ya la possibilité d'un diagnostic erroné tant que la nature vasoformative de la prolifération des cellules fusiformes en massif ou souvent en faisseaux n'est pas évidente. Cette variante présente un 127 degré nettement plus élevé de polymorphisme nucléaire et cellulaire que la MK nodulaire classique de (figure68). Fig 68: MK anaplasique. A. prolifération anarchique de cellules atypiques fusiformes, n'indiquant pas vraiment une tumeur vasoformative (HE) B. immunomarquage CD31 confirmant la présence d’une prolifération de cellules endothéliales atypiques. C. immunomarquage LNA-1 montrant une immunoréactivité positive dans le noyau des cellules lésionnelles. [246] En outre, il ya un index mitotique élevé (par exemple 5 à 20 mitoses pour 10 champs à fort grossissement), et les mitoses atypiques peuvent être retrouvées. La nécrose est observée occasionnellement. les variantes lymphœdèmateuses : Il existe plusieurs variantes de MK lymphœdèmateuses, qui peuvent toutes se présenter cliniquement avec une apparence bulleuse trompeuse [246,249]. La terminologie qui a été utilisée dans la littérature pour ces variantes prête à confusion. Une tentative de classer cette question a été faite [154], et inclut les variantes associées aux vaisseaux lymphatiques comme la MK lymphangiome-like (MKLL) et MK lymphangiectasique, et / ou en raison de l'accumulation de l'œdème dermique superficiel, les variantes bulleuses de MK. 128 La plupart de ces variantes contiennent habituellement un mélange de plusieurs lésions stéréotypées de MK. Dans les cas où ces variantes lymphœdèmateuses forment le motif prédominant ou unique histologique, le diagnostic de MK peut poser un problème. MK Lymphangiome-like Il s’agit d’une forme histologique rare (<5%), le plus souvent associée à des lésions habituelles de MK. L’aspect lymphangiomateux est généralement retrouvé au centre des lésions [246]. On trouve alors des espaces vasculaires très dilatés, de formes irrégulières, anastomosés entre eux et entourés par une couche de cellules endothéliales discrètement atypiques. Ces espaces sont remplis de globules rouges, de thrombus et de lymphocytes. La morphologie lymphangiome-like peut survenir au niveau des lésions au stade de macule, de plaque ou de nodules [248]. Le premier cas rapporté remonte à 1923, chez une femme de 66 ans avec un atteinte clinique bulleuse, dont l'histologie a été analogue à un lymphangiome circonscrit [252]. La MKLL semble exister sous deux formes. La première comprend une lésion au stade de macule ou une plaque dans laquelle les canaux vasculaires interanastomosés irréguliers, ectasiques, dissèquent les fibres de collagène dermique, ce qui entraîne une ressemblance histologique frappante à une tumeur lymphatique, comme un lymphangioendotheliome bénin/ lymphangiome acquis progressif (figure 69a) [252,253,]. Dans ces cas, le signe promontoire tend à être particulièrement visible (figure 69b). Les érythrocytes sont généralement absents de ces canaux. Les papilles fines peuvent se projeter dans les vaisseaux. 129 Fig 69a : MKLL Le derme est remplacé par une prolifération anarchique de canaux béants, interanastomosés écartant en dehors le collagène dermique (HE). [246] Fig 69b : MKLL Plus fort grossissement montrant le signe promontoire (HE). [246] Dans la seconde forme, les espaces endothéliales alignés bien formés occupent le derme papillaire et le derme réticulaire supérieur (Figure 69c). Ces canaux peuvent étroitement buter sur l'épiderme sus-jacent, dans un modèle assez analogue au lymphangiome circonscrit. C'est ce dernier modèle qui peut donner lieu à l'apparition clinique des lésions cutanées "bulleuses". Les cellules endothéliales qui tapissent les canaux ectasiques, dans les deux formes sont immunoréactives pour le HHV-8 LNA-1, ainsi que le marqueur lymphatique endothélial D2-40 (figure 69c). Fig 69c : MKLL A. élargissement du derme supérieur par une prolifération évoquant une tumeur ou malformation lymphatique. Notez l'hyperplasie épidermique et l'hyperkératose réactives (HE). B. vue plus proche de la prolifération lymphangiomateuse, chaque canal béant bordé par une monocouche de cellules kaposiennes, le liquide pâle éosinophile intraluminal ressemble à la lymphe. C. coloration positive des cellules bordantes avec D2-40. D. Les noyaux montrent une immunoréactivité LANA-1. [246] 130 MK Lymphangiectasique : Dans la MK lymphangiectasique il existe de grands vaisseaux lymphatiques dilatés à parois minces en intratumoral et péritumoral. Ces lymphatiques ectasiques sont beaucoup plus importants que ceux observés dans la MKLL, et moins irréguliers et anastomosés [254]. Ils semblent être beaucoup moins "compressibles". Une lymphangiectasie marquée présente dans le derme superficiel peut entraîner des lésions bulleuses (pseudoblister). Fig 70: MK Lymphangiectasique. Grands lymphatiques ectasiques vu à l'intérieur et autour de ce nodule tumoral MK (HE). [246] MK bulleuse : Les premières descriptions publiées des lésions cutanées bulleuses chez les patients atteints de MK sont apparues au début du XXe siècle. Ces lésions bulleuses ont été attribuées aux lymphangiectasies [246,255]. Les lésions bulleuses sont plus fréquemment observées dans le cadre de la MK lympoedèmateuse, mais ce n'est pas toujours le cas. [246,255]. Souvent, le terme de "bulleuse" est clinique plutôt que anatholopathologique, puisque les pseudo-blisters peuvent également se produire à la suite d'une 131 lymphangiectasie et / ou une MKLL impliquant le derme superficiel chez ces patients (figure 71) [245]. Cependant, dans autres occasions, de vraies bulles sous-épidermiques ou intra-épidermique peuvent survenir. On observe cliniquement des bulles tendues dues à un œdème péritumoral dans le derme superficiel, cet œdème peut évoluer soit à la suite de la progression d'une bulle sous-épidermique ou suite à la résorption du lymphoedème et la réépithélialisation d'un blister sous-épidermique [246,255]. Fig 71: MK bulleuse : Il ya un bulle intraépidermique recouvrant le lymphoedème sousépidermique associée à un nodule tumoral sous-jacent (HE).246 MK hyperkératosique (verruqueuse) C’est une variante clinico-anatomopathalogique de la MK rarement décrite, qui semble être étroitement liée à la MK sévère associée à un lymphœdème surtout chez les patients atteints de SIDA [248], rarement dans la MKC. Il y a une acanthose épidermique verruqueuse et une hyperkératose recouvrant un épiderme souvent fibreux (Figure 72). 132 Fig 72: MK hyperkératosique L’épiderme est siège d’une acanthose + hyperkératose verruciforme, avec fibrose du derme supérieur (HE) 149 Compte tenu de cette dernière caractéristique, le diagnostic du tissu lésionnel de la MK peut être situé à un niveau relativement plus profond dans le derme, soulignant davantage l'insuffisance potentielle de biopsies superficielles ou les shavings. Ces changements épidermiques peuvent aussi être vus dans l’histologie de la MKLL (figure 73). Le lymphoedème chronique peut lui-même donner lieu à une hyperplasie épidermique verruciforme et une hyperkératose, avec une activité fibroblastique augmentée, des vaisseaux sanguins et des vaisseaux lymphatiques à paroi épaisse traversant le derme [248]. Fig73 : MK avec des caractéristiques histologiques hyperkératosiques et lymphangiome-like (HE). Notez les canaux dilatés dans le derme et l'acanthose avec hyperkératose marquées, de l'épiderme sus-jacent. 133 MK chéloïdienne La description de cette variante extrêmement rare de MK est limitée à un rapport de 1994 de trois cas [256]. Les lésions sont fermes et caoutchouteuses, et peuvent être linéaires [256]. Histologiquement, il est intéressant de noter l'expansion dermique par un collagène dense, hyalinisé avec une grande ressemblance à une chéloïde (figure74). Dans de telles lésions la prolifération fusiforme de MK, peut être cachée par ces altérations chéloïdiennes. Il est supposé que les cytokines jouent un rôle clé dans l'évolution des changements chéloïdiennes stromales dans cette variante inhabituelle [256] Fig 74: MK chéloidienne A : (HE) cellules fusiformes du bord de la lésion (en haut à gauche) bordées de collagène chéloïdes-like (en bas à droite) (HE). B. (Trichrome de Masson) faisceaux de collagène chéloïdiens + de nombreux érythrocytes extravasées dans le fond.246 MK micronodulaire C’est une variante de la MK nodulaire décrite par Kempf et al dans la MKC, qui est caractérisée histologiquement par une petite prolifération non encapsulée circonscrite de cellules fusiformes dans le derme réticulaire [257], ces lésions sont souvent enlevées en totalité par la biopsie. 134 Fig 75: MK micronodulaire : Une petite prolifération circonscrite de cellules fusiformes du derme moyen et MK ecchymotique : Dans la variante dénommée ecchymotiques, la prolifération intradermique s'accompagne d'une extravasation de globules rouges étendue (figure) [258]. Le purpura marqué cache souvent les caractéristiques histologiques sous-jacentes de la MK. Le diagnostic différentiel inclut une hémorragie intra-lésionnelle provoquée par la biopsie elle-même. Cliniquement, cette variante se manifeste par des macules ecchymotiques ou semblables au pityriasis [258] évoquant une ecchymose ou un Angiome plan. Un cas rare de MK "hémorragique" clinique a été rapporté [259]. Cependant, il est difficile de savoir si cet aspect est attribué à l’extravasation érythrocytaire étendue. Fig 76 : MK ecchymotique La prolifération cellulaire fusiforme est obscurcit par le purpura purpura extensif.149 135 MK intra-vasculaire La seule description de MK intra-vasculaire est limitée à un rapport de six cas, dont quatre patients atteints de MKC et deux de MK associée au sida [246]. L'examen histologique de cette petite série a montré une prolifération de cellules fusiformes exclusivement intra-vasculaires. L’Immunohistochimiques pour la desmine et l'actine musculaire lisse (SMA) a confirmé que cette prolifération était en effet intraveineuse. Le diagnostic différentiel histologique comprend une hyperplasie endothéliale papillaire intra-vasculaire, granulome pyogénique intraveineux, fasciite intra- vasculaire, angioendothéliume papillaire intra-lymphatique (tumeur Dabska) et myopericytome intra-vasculaire [246]. 3 Les variantes liées à la thérapie: Le traitement peut conduire à une régression de la MK, ou à une exacerbation (poussée de MK) [260]. Celle-ci peut survenir après un traitement avec des corticostéroïdes, après un traitement par rituximab, ou dans le cadre du syndrome inflammatoire de restauration immunitaire (IRIS) vu avec le traitement antirétroviral chez les personnes HIV séropositives [260]. L'histopathologie de la régression de la MK est abordée ci-dessous mais celle de la poussée n'a pas été encore décrite. MK en régression Les caractéristiques cliniques de régression comprennent l'aplatissement des lésions, la réduction de leur taille et le changement de l'aspet rouge-violet à un brun-orangé [246,249,215]. L'examen histologique des lésions ayant régressé partiellement, révèle des cellules fusiformes résiduelles autour des vaisseaux natifs dans le derme moyen et supérieur, et 136 une réduction significative du nombre des cellules lésionnelles fusiformes dans le derme intermédiaire [248]. Les lésions qui ont subi une régression complète, cependant, montrent une absence des cellules fusiformes, et une légère augmentation des microvaisseaux (Figure 77,78) par rapport au plexus vasculaire superficiel [260]. D'autres résultats incluent la présence de macrophages chargés d'hémosidérine dermique et un remarquable infiltrat lymphocytaire périvasculaire superficiel [215,260]. Fig 77: MK en régression Infiltrat périvasculaire composé principalement de cellules plasmatiques (HE).246 Fig 78: lésion ayant complètement régressé Conservation d’une quantité modeste de microvaisseaux dermiques anormaux, (immunomarquage D2-40).246 Ainsi, on peut déduire que la MK a clairement la capacité de se développer sous forme des lésions d'aspect morphologique variable. Il est important de pouvoir reconnaître ces variantes afin d'éviter les risques de mauvais diagnostic et la mauvaise gestion des patients concernés. L’origine lymphatique de la MK a été longtemps discutée [262]. Cela pourrait être expliqué par l'association intime des vaisseaux lymphatiques anormaux observés dans plusieurs de ces variantes, telles que la MKLL et MK lymphangiectasique. La MK est aussi intimement liée avec le lymphœdème. Celui-ci précède souvent les lésions de Kaposi. Certains auteurs estiment 137 que le lymphœdème chronique peut favoriser le développement de la MK en raison de la combinaison à la formation des vaisseaux collatéraux, de la lymphangiogenèse et du déficit immunitaire [262]. Les variantes hyperkératosique et bulleuse peuvent être attribuées aux effets du lymphœdème prolongé associé à la tumeur sur l'épiderme sus-jacent. Les nodules dermiques profonds fibrome-like observés dans les cas associés à un lymphœdème marqué pourraient expliquer l'origine de MK micronodulaire. La signification clinique de la plupart de ces variantes n'a pas été étudiée. Les variantes Lymphœdèmateuses prétendent un mauvais pronostic [145]. La MK anaplasique est peut-être la seule variante associée à un comportement agressif. La raison de la dédifférenciation histologique progressive dans certains cas de MK est mal connue. Les études portant sur le rôle du HHV-8 et l'hôte (par exemple, l'immunité) dans les cas anaplasiques peuvent apporter quelques réponses. Dans notre étude, l’examen histologie a montré un aspect typique de MK à un stade avancé avec la triple composante (la double prolifération vasculaire et fusiforme, l’infiltrat inflammatoire et les dépôts d’hémosidérine) avec l’extravasation des globules rouges. b) Cytologie En général, les cellules fusiformes ou CK ont un cytoplasme éosinophile, aux limites bien visibles, leur noyau est ovalaire et hyperchromatique, comportant des nucléoles peu visibles. Des atypies nucléaires modérées peuvent être observées ainsi que des mitoses en nombre variable, plus fréquentes dans les lésions tumorales.[246] 138 En microscopie électronique, les CK sont entourées d’une lame basale discontinue, elles contiennent peu d’organites cytoplasmiques, myofilaments et vésicules de pinocytose font particulièrement défaut, même les corps de Weibel Palade, caractéristiques des cellules endothéliales, sont le plus souvent absents [246]. Les CK comportent parfois, comme dans la forme associée au SIDA. Des inclusions tubulo-réticulaires au sein de l’ergastoplasme, qui seraient vraisemblablement induites par l’action de l’interféron. c) Immunohistochimie Les marquages aident considérablement au diagnostic, en particulier dans les formes évoluées et les différentes variantes histologiques. Les cellules fusiformes expriment une différenciation vasculaire : les marquages avec les anticorps CD 31et CD 34 sont positifs. Le marquage le plus intéressant est celui du virus causal, HHV8. Les cellules fusiformes sont marquées ainsi que les cellules endothéliales des vaisseaux anormaux (marquage nucléaire). La sensibilité et la spécificité sont très bonnes et permettent d’utiliser ce marquage pour la distinction avec d’autres tumeurs comportant un contingent vasculaire, y compris dans les formes précoces. d) Histogenèse L’origine histogénétique de la maladie de Kaposi, et partant de ses cellules fusiformes, a animé de nombreuses discussions et a fait l’objet de controverses sans aboutir à une certitude absolue. [263] A l’origine des cellules de Kaposi, les études anciennes basées sur la microscopie optique et électronique, incriminaient diverses cellules : cellules 139 endothéliales sanguines ou lymphatique, péricytes, cellules de Schwann, cellules musculaires lisses (leiomyoblastes), fibroblastes, cellules mésenchymateuses indifférenciées dites « fibromyocytes » ou autres. Les méthodes immunohistochimiques ont éclairé sous un angle nouveau l’histogenèse de la MK, apportant des arguments décisifs en faveur de l’origine endothéliale des cellules de Kaposi. La question de l’origine endothéliale sanguine ou lymphatique n’est pas tranchée formellement, du moins pour l’instant, et reste en suspens. De nombreux auteurs, unanimement et malgré quelques différences, reconnaissent que les CK présentent in vivo et à des degrès variables des sites antigéniques exprimés habituellement par les cellules endothéliales normales. Les plus spécifiques d’entre eux sont : [264] -Le facteur Von Willebrand, facteur VIII de la coagulation, qui est exprimé par les cellules endothéliales surtout sanguines et, de façon moindre, lymphatiques. Dans la MK cet antigène est exprimé surtout par les cellules endothéliales intratumorales et plus faiblement par les CK. -L’antigène CD34 /HPCA, antigène des cellules souches hématopoïétiques, qui est exprimé par les cellules endothéliales sanguines et par les CK mais pas par les cellules endothéliales lymphatiques. [265] -L’antigène CD31 /PECAM est une molécule d’adhésion entre les plaquettes et les cellules endothéliales, il est exprimé par les cellules endothéliales surtout sanguines, par les CK et à un moindre degré par les cellules endothéliales lymphatiques. -La thrombomoduline qui est exprimée par les cellules endothéliales sanguines et lymphatiques et aussi par les CK [266] 140 Les antigènes CD31 et CD34, qui présentent une bonne spécificité et sensibilité vis-à-vis des CK et permettent ainsi leur détection sur coupes fixées, semblent être les molécules les plus intéressantes sur le plan diagnostic. Quant à l’oncoproteine p 53 qui est faiblement exprimée dans les formes classiques, elle semble plus fréquente dans la MK liée à l’immunosuppression iatrogène ou dans les MK à localisations multiples. [267] La nature tumorale ou réactionnelle de la maladie de Kaposi a fait l’objet de plusieurs discussions sur le plan cytogénétique, les cellules kaposiennes (CK) fraichement isolées ou établies en culture sont dans leur grande majorité diploïdes surtout en ce qui concerne la MKC. Des lignées de CK entretenues in-vitro, bien qu’ayant perdu certains marqueurs phénotypiques que possèdent les CK in-vivo, ne présentent pas un caractère de cellules tumorales, ce qui est en faveur de la nature hyperplasique plutôt que néoplasique de la MK. [268] Par ailleurs des cellules fusiformes ont été récemment obtenues par culture de cellules mononuclées du sang circulant de patients atteints de MK, elles expriment surtout les antigènes leucocytaires CD45 et CD18 et plus faiblement l’antigène endothélial CD31. Malgré ces différences immunophénotypiques, il est licite de supposer que ces cellules circulantes, qui exprimant un phénotype mixte à la fois monophasique et endothélial, pourraient donner naissance par accumulation et prolifération locale aux CK tissulaires. [268] 141 Les facteurs induisant la prolifération endothéliale ne sont pas complètement établis, néanmoins, la croissance in-vitro de lignées cellulaires dérivées de la MK nécessite la présence de surnageant de lymphocytes T activées ou transféctées par des virus, et contenant des cytokines telles que ILI, IL6, GM-CSF, Oncostatine M, TNF, et / ou protéine Tat du VIH. D’autre part les CK en culture sécrètent des facteurs autocrines comme le « Basic Fibroblast Growth Factor » (bFGF), l’lL6 et le PDGF et expriment des récepteurs pour l’IL6 et les corticoïdes. [263,268] 3. Paraclinique a) Biologie En dehors d’une pathologie associée, les investigations biologiques révèlent des paramètres dans les limites de la normale. Seule une discrète anémie associée à une hyperleucocytose est parfois retrouvée, de même une augmentation souvent modérée des lymphocytes et des monocytes peut également être constatée. La moelle osseuse est habituellement d’activité normale ou parfois modérément élevée.[162] Reflet de l’état immunitaire, l’électrophorèse des protéines est rarement perturbée, elle peut montrer une hyper α2 ou une hyper γ globulinémie liée à l’âge, à une éventuelle corticothérapie ou fortuite, Un diabète sucré a été souvent signalé. [162] La recherche de sang dans les selles ou test de Weber, peut se révéler positive signalant une hémorragie occulte qui pourrait être dû a des lésions intestinales dont l’endoscopie compléterait l’étude. [162] Dans la série de Wessemann le diabète non insulinodépendant a été noté dans 22,4% des cas. 142 La fréquence élevée de diabète sucré trouvée dans l’étude de Wessemann a été signalée à maintes reprises dans les études américaines et israéliennes, mais n’a pas été trouvée chez les sujets avec la forme endémique de MK.[15] A signalé que la fréquence du diabète sucré non insulinodépendant chez les sujets âgés de plus de 60 ans dans le nord d’Israël est de 5%. Dans notre série, l’hémogramme a révélé une anémie chez 8 patients (29,6%) hypochrome microcytaire dans 25% des cas, alors qu’un diabète n’était présent que chez 3 patients (11%) ce qui est relativement bas comparant avec les données de la littérature. b) Immunologie La sérologie HHV-8 n’est pas encore réalisée en routine pour le diagnostic étiologique. La MK peut etre considérée comme une « néoplasie opportuniste » plutôt que comme un véritable cancer. L’exérèse précoce d’une lésion n’empêche pas l’apparition d’autres localisations. Le pronostic est corrélé à l’état immunitaire du patient, et non au nombre de lésions.[261] Un profil d’activation Th 1(synthèse d’interféron gamma) a été montré pour les cellules mononuclées circulantes en culture provenant de patients souffrant de MK épidémique, mais aussi de MK classique.[111] Au cours de la MKC, ni le taux des lymphocytes CD4+, ni le rapport CD4/CD8 ne sont en règle modifiés, mais une diminution de l’activité NK, non corrélée avec la gravité de la maladie, a été signalée [270]. Ces données méritent confirmation. 143 Dans notre série, la sérologie HHV8 a été réalisée chez seulement un patient : Elle était positive. La sérologie syphilitique n’était positive que chez 3 patients (11%). La confirmation des résultats obtenus dans les différentes séries de la littérature nécessite des études immunologiques plus approfondies. F. Diagnostique différentiel a. Clinique : Botriomycome : Tumeur unique, en général vascularisée, saignant au contact et survenant après un traumatisme. Fig 79: 79: botriomycome Mélanome : surtout dans sa forme acrale lentigineuse ou nodulaire d’évolution rapide Fig 80 : mélanome acral lentiginaux Fig81 Fig81 : mélanome nodulaire 144 Métastase Métastase cutanée du cancer du rein. rein. : se manifestant par une papule ou nodule érythémateux infiltré avec un contexte clinique évocateur. Fig 82 : Métastase cutanée d'un cancer du rein Tumeurs Vasculaires ou fibreuses : angiome, lymphangiome, angiosarcome…. Fig 83: 83: angiome Fig 84: 84: lymphangiome Fig 85; 85; angiosarcome PseudoPseudo-Kaposi : entité anatomo-clinique ressemblant cliniquement et histologiquement à une MK, et survenant sur un terrain particulier : malformation artério-veineuse, membre paralytique, moignon d’amputation, fistule artério-veineuse des hémodialysés. Se manifeste par des macules érythémato-violacées pouvant devenir nodulaires ou verruqueuses. 145 . Fig 86: 86: pseudopseudo-kaposi Angiomatose bacillaire, mycobactéries atypiques, CMV… CMV… : surtout dans le cadre de MK et SIDA. Fig 87: 87: angiomatose bacillaire b. Histologique Histologique: gique: Le diagnostic histologique est difficile, principalement dans les formes précoces comportant peu ou pas de cellule fusiforme, dans les formes plus tardives peu vasculaires ou dans les variantes histologiques sus-citées. La prolifération vasculaire peut faire évoquer une cicatrice récente ou une télangiectasie, mais le contexte clinique permet d’écarter ces deux hypothèses. Un botriomycome présente généralement un aspect assez différent (prolifération capillaire sous forme de lobules. PseudoPseudo-Kaposi : histologiquement pareil à la MK mais il n’existe pas de fentes Vasculaires. 146 L’angiosarcome (forme à cellules fusiformes) peut présenter par endroit une différenciation vasculaire nette. Les atypies cellulaires sont généralement plus fréquentes et il existe souvent des zones plus angiomateuses que dans la MK. Le contexte clinique différent (atteinte du visage et du scalp chez des sujets âgés) peut aussi orienter le diagnostic. L’acroL’acro-angiodermatite (ou dermatite pigmentée purpurique) présente un aspect proche cliniquement et histologiquement. Il existe une prolifération de petits vaisseaux dilatés au niveau du derme superficiel, centrés dans les papilles dermiques et ne s’étendent pas dans le derme profond. La présence d’un infiltrat inflammatoire est en faveur de la maladie de Kaposi, en particulier sa composante plasmocytaire. Le diagnostic est aidé par la clinique : présence d’une insuffisance veineuse ou d’une malformation artério-veineuse locale. Le lymphangiolymphangio-endothéliome bénin (ou lymphangiome acquis progressif) : des vaisseaux irréguliers dissèquent le collagène mais il n’y a pas d’infiltrat, de plasmocytes, de globules rouges extravasés, de dépôt d’hémosidérine ni de tendance à la néovascularisation autour des structures dermiques existantes, contrairement à la MK. L’hémangionne en cible : L’aspect histologique a en commun avec celui de la MK l’aspect anguleux des vaisseaux disséquant le collagène, les globules rouges extravasés, les dépôts d’hémosidérine et la présence de cellules fusiformes à la phase tardive. Cependant, l’hémangiome en cible a une architecture différente : la lésion est bien limitée, avec une architecture triangulaire à pointe inférieure et peut 147 présenter des images de projections papillaires intraluminales, de thrombus fibrineux, absents dans la MK. L’angiomatose bacillaire : L’aspect peut être proche mais certains arguments font évoquer une angiomastose bacillaire : présence de neutrophiles, de cellules endothéliales épithélioides et de bactéries visibles sous forme d’amas granuleux (bien visualisés par des colorations spécifiques). Il n’y a pas dans l’angiomastose bacillaire de cellules fusiformes, de globules hyalins, ni de vaisseaux anguleux disséquant le collagène : les vaisseaux sont petits, ronds, dans un stroma œdémateux. L’hémangiome L’hémangiome microveinulaire peut parfois être pris pour une MK devant la présence de petits vaisseaux sanguins, branchés de façon irrégulière, ressemblant à des veinules collabées (les lumières sont étroites ou absentes). Cependant il n’y a pas de plasmocytes, de globules hyalins ni de cellules fusiformes. L’hémangioendothéliome à cellules fusiformes associe un contingent de vaisseaux à parois fines à des zones plus cellulaires composées de cellules fusiformes. Cependant les espaces vasculaires sont très dilatés, contenant des thrombus et sont bordés de cellules épithélioîdes à noyau vésiculeux. L’histiocytofibrome, en particulier, dans la forme anévrysmale, peut prêter à confusion avec la MK : il existe une prolifération de cellules fusiformes au niveau dermique. Dans les formes anévrysmales cette prolifération cellulaire s’associe à des espaces pseudovasculaires non bordés de cellules endothéliales, parfois remplies de globules rouges 148 et pouvant donc faire évoquer des capillaires. En périphérie, il existe des images caractéristiques d’encapsulement de fibres de collagène par les cellules tumorales, ce qui peut aider au diagnostic. D’autres tumeurs à cellules fusiformes peu différenciées peuvent être confondues avec la MK dans une forme peu vasculaire ou même anaplasique. Le diagnostic d’une tumeur indifférenciée sera orienté par différents marquages, y compris les marqueurs mélanocytaires. On pourra évoquer principalement un fibrosarcome, fibrosarcome un léiomyosarcome, léiomyosarcome un mélanome malin desmoplastique, desmoplastique ou même un carcinome carcinome épidermoïde dans une forme sarcomateuse, si ces tumeurs se présentent dans des formes très peu différenciées. G. Classification de la MK La MK est une affection énigmatique qui apparait dans différentes formes épidémiologiques, cliniques et histologiques. Au fil des ans, ce polymorphisme a donné lieu à de nombreuses classifications, et même aujourd’hui, aucune classification uniforme n’a pu été établie. La classification de KRIGEL, mise en place depuis 1983, est la plus communément utilisée et la plus simple pour stadifier toutes les formes de la MK excepté celle associé à l’infection au VIH, afin d’apprécier la gravité de la MK et permet ainsi d’orienter la stratégie thérapeutique. Elle décrit quatre stades : [28] 149 Tableau : classification KRIGEL de la MKC. MKC. Stade I forme cutanée pure, localisée, peu agressive sur le plan histologique Stade II forme cutanée localement agressive avec ou sans adénopathies locorégionales Stade III forme cutanéo-muquense généralisée et /ou ganglionnaire Stade IV forme viscérale. Nous nous sommes basées sur cette classification pour stadifier nos patients. On a note une prédominanace du stade I avec 63% des cas, suivi du stade IV avec 18,5%. 63 % : stade I 14,8 %: stade II 3,7 % : stade III 18,5 % : stade IV En 2003 un nouveau système de stadification a été élaboré. Il est basée sur des critères objectifs, permettant de suivre de près la variabilité clinique de la MKC, et rend plus facile les choix thérapeutiques. Ce système se compose de quatre étapes basé sur les lésions cutanées, la localisation, la présence ou non de complications, et la participation viscérale. [271] 150 Tableau12 : système de stadification de la MKC de Brambilla Stade Lésion Localisation Comportement Evolution I- MacroMacro-nodulaire Nodule ou MI Non agressif a. rapide macule ou les b. lente deux IIII- Infiltrative IIIIII- Floride IVIV- Disséminée Plaques Complications Lymphœdème Lymphorrhée MI Localement a. rapide Hémorragie agressif b. lente Douleur Nodules Membres, Localement a. rapide Impotence angiomateux faible agressif b. lente fonctionnelle et plaques prévalence Nodules Membres, Disséminé, a. rapide angiomateux tronc, tête agressif b. lente Ulcérationa et plaques L’atteinte viscérale (stadeV) comprend: atteinte buccale, pharyngée, digestive, ganglionnaire, de la moelle osseuse et des poumons. L’évolution rapide: augmentation du nombre total des nodules ou plaques ou de leur surface totale dans les trois mois suivant l'examen clinique. a : Tous sont répandus dans les stades III et IV, le lymphoedème et la lymphorrhée sont observés au stade II, rarement en stade I. A. Traitement 1. But La physiopathologie de la MK telle qu’elle est perçue à travers les données actuelles et le terrain sur lequel survient cette affection font que le traitement ne doit pas visé à tout prix la rémission complète, au risque 151 d’aggraver ou d’induire un déficit immunitaire, mais surtout rétablir et respecter le confort et une bonne qualité de vie du patient. L’aphorisme « primiun non nocere » garde ici, peut être plus qu’ailleurs, toute sa valeur. Les options thérapeutiques sont basées sur le stade de la maladie, le mode d’évolution, la clinique, et le statut du système immunitaire [30]. Vu que l’histoire naturelle de la MK est variable, l’évaluation de la réponse thérapeutique peut être difficile. Les patients doivent donc être informés que la MK est une maladie multicentrique et sa régression nécessite le plus souvent une approche systémique. La combinaison des thérapeutiques locales et systémiques dans certains cas peut être préférable. 2. Moyens a) Traitements locaux (1) L’exérèse chirurgicale En cas de maladie localisée, la chirurgie par excision peut-être utile. [30,272]. L’amputation chirurgicale peut-être également utilisée pour les nodules cutanés sur des zones gravement affectées. Faite au bistouri froid ou mieux au bistouri électrique avec électrocoagulation, ce geste est rapide et bien contrôlé. Fort utile dans certaines localisations affichantes telle que paupières, bouche voire fourreau, en cas de masse tumorale volumineuse ou très gênante ainsi que pour des lésions qui saignent abondamment, digestives en particulier. Malgré ses avantages, cette méthode est grevée de récidives [272], en raison du phénomène de Koebner incriminé dans la MK. 152 Dans notre série, une exérèse chirurgicale d’une grande lésion nodulaire ulcérée, a été réalisée secondairement chez un patient n’ayant pas répondu à la 1ère ligne de chimiothérapie avec bonne évolution clinique, alors que l’amputation a été préconisée chez 1 patient d’emblée vu le caractère agressif et destructeur de la maladie. La localisation de la MK au niveau du pénis, a été traitée souvent dans la littérature par excision chirurgicale. [224] Toutefois, la chirurgie reste une alternative thérapeutique qui est mal documentée dans les publications sur la MKC. Brenner et al ont rapporté rétrospectivement les résultats du traitement chirurgical de 52 cas symptomatiques de MKC localisée: le temps médian de progression était de 60 mois et 67% des patients sont restés sans progression après 2 ans. [273] Cependant, les cas de phénomène de Koebner sur les cicatrices de chirurgie ont été signalés et ceci doit être pris en compte au moment de la décision de l'exérèse chirurgicale des lésions. [274] (2) La cryothérapie Ce traitement par le froid extrême est une méthode facile et peu couteuse. Un réservoir thermo-isolé muni d’un gicleur permet de pulvériser l’azote liquide sur les lésions jusqu’à l’observation d’un givrage. Chaque séance doit comporter au moins deux cycles de congélation espacée de 3 semaines et de décongélation, de plus de 60 secondes par lésion chacun. Les zones congelées sont après chaque séance le siège d’une nécrose superficielle qui s’élimine emportant avec elle la lésion kaposienne, elle aussi 153 nécrosée, par chute d’escarre vers le 5ème jour. La cicatrisation de l’ulcération résultante demande 8 autres jours environs. Cette méthode permet de bons résultats avec des taux de rémission complète ou partielle de près de 88%. La récidive est fréquente, elle s’explique par la persistance de foyers kaposiens au niveau du derme profond à l’histologie. Cette technique trouve ses indications dans les lésions cutanées superficielles de moins de 1 cm de diamètre ainsi que les lésions palpébrales. [278] Les effets indésirables sont dominés par les douleurs transitoires des premières heures et les dyschromies souvent transitoires. Plus profonde est la cryochirurgie qui est une congélation par contact avec une cryosonde. La profondeur de la congélation peut être évaluée empiriquement aux deux tiers de la largeur du halo congelé autour de la lésion ou mieux par la mesure de l’impédance des tissus mous. En pratique, des électrodes d’impédance-mètre sont placées sous les lésions, avec ou sans contrôle échographique, et la cryosonde, de diamètre adapté, est appliquée jusqu’à congélation coïncidant avec l’atteinte d’une impédance de 500KQ. Après décongélation il est licite de recongeler la lésion dans les même conditions. Habituellement il n’est pas nécessaire de renouveler ce traitement dont les suites sont identiques à celles de la cryothérapie ou à peine plus marquées. Cette technique est intéressante, elle permet un meilleur contrôle de la congélation et une destruction plus sélective des tissus. Son efficacité est évaluée à 97% de rémission lésionnelle complète. [278] 154 Cependant, elle est réservée à des lésions de moins de 3 cm, et aux centres disposant de l’appareillage. Des séquelles hypochromiques et parfois atrophiques sont fréquentes. [278] Dans la série de Alioua à Rabat, la cryothérapie a été utilisée Dans 5 cas avec des résultat satisfaisants. Les nodules traités ayant régressé sans récidive. Dans notre série, cette technique a été réalisée chez 2 de nos patients, ayant ammené à l’affaissement des lésions nodulaires. (3) Le traitement par laser Dans le même objectif, le laser CO2 plus rapide que le laser argon, permet la destruction et la vaporisation des lésions aussi efficacement que la chirurgie classique, mais le risque de projection de particules virales, qui est également possible avec l’électrocoagulation, en limite l’emploi et impose des précautions. Par contre le lasser à colorant pulsé n’est efficace, quoique transitoirement, que sur les lésions maculeuses. De même, la coagulation aux infrarouges n’a apporté de résultats acceptables que pour les lésions localisées au tronc ou aux bras. [275,276] Akkari et Al. a rapporté les 2 premiers cas de MKC des pieds traités avec succès par le laser Nd :YAG 1064 nm long pulse [277] L’intérêt de ce laser dans le traitement des lésions vasculaires est bien connu. D’autres études ont démontré aussi son efficacité dans le traitement des localisations digestives ou pulmonaires de la MK. Ces attitudes n’ont été utilisées chez aucun de nos patients. 155 (4) La radiothérapie La maladie de Kaposi est très radiosensible et des doses de 15 à 40 Gy entrainent un taux de rémission partielle ou compris entre 40 et 90%, l’effet étant globalement moins bon dans les MK associées au VIH qu’au cours de MK classique ou endémique [279]. La radiothérapie peut être utile dans des formes localisées, maculeuses, papuleuses ou nodulaires, cutanées ou muqueuses. Certaine localisations telles que la cavité buccale, l’œil, les plantes peuvent cependant se compliquer d’ulcérations douloureuses et doivent être confiées à des équipes spécialisées. La dose et le nombre de séances restent mal codifiés, certains protocoles fractionnent la dose de 20 à 30 grays en 5 à 20 séances, d’autres proposent au contraire jusqu’à 8 grays en une fois. La radiothérapie donne de bons résultats dans la MKC. Certains auteurs font état de 80% de rémissions complètes dans la MKC avec une durée de rémission moyenne de 2 ans. [279] Caccialanza et al. ont vérifié l’efficacité et la sécurité de la radiothérapie dans une étude rétrospective réalisée sur 711 lésions de MKC et 771 liés au VIH. Les auteurs ont montré un taux de guérison de 98,7% chez les patients atteints de MKC après 13,5 ans de suivi à partir de la fin de la radiothérapie. [280] En dépit de ces résultats forts séduisants, la radiothérapie présente certains inconvénients parfois mal tolérés telle la mucite presque constante dans l’irradiation buccale. Elle reconnait aussi des limites d’efficacité sur les lésions étendues et œdémateuses, ou techniques comme pour le traitement des surfaces complexes (bouche et pourtour orbitaire), ou celui des lésions 156 multiples. La radiothérapie ne doit pas être proposée pour le traitement du lymphœdème kaposien d’un segment de membre, qu’elle risque d’aggraver [279] Les effets secondaires varient entre un œdème, dermatite exsudative diffuse, et des modifications chroniques de la peau, telles que la fibrose et l’hypopigmentation. Dans certains cas, des corrections chirurgicales ont été nécessaires. [281] L’irradiation même efficace d’une lésion n’empêche pas l’apparition d’autres lésions à distance, en particulier muqueuses et /ou viscérales. Les récidives sont par ailleurs d’autant plus fréquentes que la dose d’irradiation a été faible. La pigmentation séquellaire qui est fréquente est un préjudice esthétique qui mérite d’être signalé. [281,282] Tableau 13 : études rapportées dans la littérature littérature sur l’utilisation de la radiothérapie dans la MKC. Traitement Activité de la MKC/ Résultats Ligne thérapeutique Effets secondaires Référ ence LFR mégavoltage : -89% Limité aux MI RC :39% Fibrose et 1fraction 8Gy -Att viscérale non RM :0% œdème spécifiée Rm :7% grade I :91% LFR megavoltage : -chimiothérapie RC :60% grade II et III: 6% 1fraction 6Gy précédente RM :26% [283] Rm :14% LFR orthovoltage : Lésions RC :98,5% Radiodermite dose moyenne 29Gy (98% Ry symptomatiques des RM :1% aiguë en 3 X de contact : 5Gy x 1- MI (61%) ou MS (35%) lésions 2/sem traitement local (1 patient) [280] Précédent LFR : radiothérapie par champ local ; RC : réponse complète ; RM :réponse majeure ; Rm :réponse mineure Alioua a rapporté dans sa série 4 malades qui ont bénéficié d’une radiothérapie sur les sites tumoraux avec une rémission partielle de 80%. 157 Dans la série de Errihani, la radiothérapie a été administrée chez 34 patients sur 91, en première intention chez 33%. Les résultats obtenus : 38% de RC et 38% de RP (majeures ou mineures), le taux de RC a été amélioré par l’association à un traitement systémique dans 46% des cas. (5) Les chimiothérapies intralésionnelles (a) Chimiothérapie antimitotique Parmi les drogues proposées dans cette chimiothérapie intralésionnelle. La bléomycine et la vinblastine sont les plus souvent utilisées. Cependant la bléomycine provoque fréquemment des nécroses douloureuses, c’est pour cela que la vinblastine garde la préférence de nombreux auteurs malgré quelques effets secondaires. [284] La vinblastine est préparée à une concentration de 0,1 à 0,5 mg/ ml dans de la xylocaïne à 1%. L’injection se fait franchement au cœur de la lésion dans la masse infiltrée tumorale et non sous la lésion. La dose conseillée est de 0,1 ml par 0,5 cm² de surface. Aux concentrations de 0,2 à 0,5 mg/ml, une cure unique est souvent suffisante pour des lésions peu infiltrées. Dans les lésions plus épaisses (> 1 cm) ou très infiltrées 2 voire 3 ou 4 injections sont nécessaires. L’intervalle entre 2 injections est de 15 jours au minimum. La lésion doit devenir plane, perdre son caractère érythémateux et laisser place à une pigmentation marron. Des taux de rémissions complètes ou partielles de 94% des cas font de la vinblastine un traitement local très efficace. [284] Malgré cette efficacité, la Vinblastine provoque des effets secondaires indésirables. La douleur intense in situ, au moment de l’injection mais 158 occultée par la xylocaïne, réapparait 24 à 48 heures après et dure 2 à 5 jours. Rarement un œdème, une bulle voire de la nécrose peuvent être observés, surtout pour des concentrations de 0,5 mg/ml. Un état fébrile 24 à 48 heures après l’injection et qui dure 2 jours. Une alopécie peut survenir lorsque l’injection est faite sur une zone pileuse. Ces effets secondaires sont modérés ou absents à la dose de 0,05 mg/ml de vinblastine [278] Tableau 14: 14: étude évaluant la vincristine intralesionnelle dans la MKC. Traitement Activité de la Résultats Effets secondaires Référence Erytheme ou [284] MKC/Ligne thérapeutique 1) vincristine vincristine Stade Ib non 1)RC: 76% sulfate compliqué RP: 18.5% prurit:14% intralésionnelle: Non viscérale PD : 0.7% (grade I 10%, 1inj/nodule 1ère ligne non Stabilité: 0.7% grade II 2%, 2) pas de spécifiée 2) RC : 4-6% grade III 2%) traitement RP :réponse partielle ; PD :apparition de nouvelles lésions, >25% d'augmentation dans les lésions, ou l'aggravation des complications Dans notre série un seul patient a reçu des infiltrations de bléomycine intralésionnelles avec une diminution de la taille voire une disparition de certaines lésions papulo-nodulaires mais sans, en revanche stopper la progression et l’apparition de nouvelles lésions cutanées. ( b) L’interféron alphaalpha-2 intralésionnel En dehors de son activité anti-tumorale, antivirale et immunomodulatrice, l’interféron inhibe la mobilité des cellules endothéliales in-vitro et inhibe la prolifération vasculaire chez les souris, il est efficace sur l’hémangiome infantile.[285] 159 L’interféron alpha est synthétisé par les leucocytes les macrophages et les fibroblastes en cas d’infection virale. Une vingtaine de sous-types d’interféron ont été identifiés. Ses effets secondaires sont à type de fièvre, d’asthénie d’amaigrissement, une légère neutropénie, un syndrome dépressif. [285] Ces caractéristiques suggèrent que l’interféron alpha puisse être utilisé dans la maladie de Kaposi dont l’origine est une hyperplasie des cellules d’aspect fusiforme et vasculaire. A. Trattner a utilisé l’interféron α 2a en intralésionnel, chez des malades atteints de MKC, à la dose de 3 millions d’unités pour des lésions de 3 à 6 cm de diamètre, 5 jours par semaine pendant 4 semaines. Chez les patients ayants montré une réponse clinique favorable, ce traitement a été poursuivi à la même dose 3 fois par semaine, alors qu’en l’absence d’amélioration, la dose a été augmentée à 6 voire 9 millions d’unités et instaurée 5 jours par semaine pendant 4 autres semaines. Sur les 10 patients traités, 2 ont présenté une rémission complète, 7 une rémission partielle. Le dixième patient est considéré comme échec devant l’absence d’amélioration suite à l’abandon avant la 4èmesemaine pour des raisons relevant de l’anecdote. [286]. Tableau 15 : étude évaluant l’INF α2 intralesionnel dans la MKC. Traitement Activité de la Résultats Effets secondaires Référence MKC/Ligne thérapeutique Interferon alfaalfa-2 Injection 1 lesion:3- RC :20% Sd pseudo-grippal : 80% intralésionnel 6 cm RM :70% lymphopénie : 20% 3 M U 5j/sem pour 4 Non viscerale Rm :10% augmentation des PAL : sem et dose variable Radiotherapie pour 4 sem additionelles précedante 20% Dose moyenne:104MU 160 [286] (c) L’interleukine2 Cette cytokine est le principal facteur responsable de la stimulation des lymphocytes T cytotoxiques ou lymphocytes Natural-killer (NK) les transformant en LAK (lymphokine active killer cells). Ces lymphocytes activés sont capables de provoquer la lyse des cellules tumorales, ce qui explique l’indication de l’interleukine 2 dans le traitement des néoplasies. Grace au génie génétique, il a été possible d’obtenir l’interleukine 2 ou « rIL-2» (recombinant interleukine- 2) en bonne quantité. [287] La rIL-2 est administrée en intralésionnelle à raison de 35 à 70 x 104 unités par jour, avec de très bons résultats en dépit de plusieurs effets secondaires tels que fièvre, anorexie, fatigue générale transitoire, hyperéosinophilie et anasarque. Ces effets secondaires sont habituellement bien supportés ou aisément corrigés. De sa part, Shibagaki rapporte le cas d’un patient âgé de 83 ans, traité par rIl-2 à la dose hebdomadaire de 350 kilo-unités pendant 26 semaines soit une dose totale de 9100 kilo-unités, la disparition des lésions sans effets secondaires a été observée avec un recul de 13 mois. [287] ( d) L’ionophorèse Encore au stade expérimental, cette technique non invasive dopant par un champ électrique la pénétration transcutanée des drogues et principes actifs, l’ionophorèse tente de supplanter les injections et infiltration intralésionnelles. Le succès de l’administration de la Vinblastine par cette technique a été noté chez 31 patients avec MK-SIDA par Smith. [288] 161 ( e) Les scléroses Dans les lésions endobuccales exophytiques de moins de 2,6 cm de diamètre, ces Injections de 3-tetradécylsulfate de sodium (Trombovar®3%) sont utilisées à défaut d’autre méthode. Les lésions noircissent sans douleur, au troisième jour, une nouvelle injection est parfois nécessaire pour parfaire un résultat jugé insuffisant. En 2 à 3 semaine réduisent leur taille en moyenne de 80%, ce résultat peut se maintenir plus de six mois. [278] (6) Traitement topique: L’Imiquimod topique: Dans une étude publiée par Celestin Schartz et al, l'imiquimod crème a été appliqué sous occlusion 3 fois par semaine pendant 24 semaines, 8 patients sur 17 (47%) ont présenté une réponse clinique globale (2 complètes et 6 réponses partielles). La progression tumorale a été notée chez 6 patients. Les effets secondaires les plus fréquents étaient le prurit local et l'érythème, vus chez 53% des patients, généralement bien tolérés. Tableau 16: 16: étude évaluant l’Imiquimod topique dans la MKC. Traitement Activité de la Résultats Effets secondaires Référence MKC/Ligne thérapeutique Imiquimod 5% < 10 Lésions Par patient Prurit et érythème crème sous traitées / patient • RC : 12% local occlusion, 3 Limitées aux • RP : 35% (grade < III) :53% x/sem pour 24 MI :60% Par lésion Traitement arêté • :18% sem RC + RP : [289] 56% (7) Les patchs patchs à la nicotine On a démontré l'inefficacité des patchs à la nicotine. Dans une étude menée par Goedert et al, ces derniers n'ont eu aucun effet démontrable sur 162 les lésions nodulaires de la MKC et même sur les niveaux des anticorps HHV8. Tableau 17 : étude évaluant les patchs patchs de nicotine dans la MKC. Traitement Traitement Activité de la Résultats MKC 1:patch nicotine: 1/2j Moyenne 1 2 3 1-2 : 11lesions/patient RC 8% RC 4% RC 4% érythème local de 0.5 à 3 cm RM 17% RM 21% RM 8% sévère :29% separées > Rm 33% Rm 42% Rm 38% suspension 6cm PD 42% PD 33% PD 54% temporaire 19%; 2: patch placebo:1/2j 3 : pas de traitement Effets secondaires Référ -ence [290] suspension définitive 10% (8) Les bas de contention La thérapie de compression est la base du traitement des troubles lymphatiques, une étude contrôlée ayant évalué son efficacité dans les lymphœdèmes liés à la MKC : Parmi 65 patients atteints de MKC avec un lymphœdème au-dessous du genou, 50 ont reçu des bas élastiques, 60% (30/50) ont connu une réduction de volume du membre, tandis que 40% (20/50) ont eu une augmentation de volume du membre. En revanche, tous les patients (15/15) du groupe non traité ont eu une augmentation de volume du membre. Aucune corrélation entre la réduction de lymphœdème et la chimiothérapie systémique ou locale n’a été observée, ces résultats suggèrent que les bas élastiques peuvent être des outils importants pour le traitement du lymphœdème associé au classique KS. 163 Tableau 18: 18: étude évaluant les bas de contention dans la MKC. Traitement Activité de la Résultats Résultats MKC/ Ligne Effets Référence secondaires thérapeutique 1) Bas de Lymphœdème contention unilatéral Grade II 2) sans bas (au dessous des de contention genoux) (9) 1)Réduction du volume:60% Augmentation :40% 2) Augmentation 100% lésions hémorragiques [291] bien tolérées Le camouflage des lésions Bien qu’il ne soit pas à vrai dire un traitement, le camouflage par divers artifices s’impose pour des lésions affichantes ou stignatisantes juticiables ou non de divers traitements. b) Traitements généraux (1) Chimiothérapie générale Les agents anticancéreux sont souvent réservés aux patients avec une maladie diffuse documentée [292]. Ils attaquent les deux lésions cutanées et viscérales de la MK, inhibent la croissance cellulaire et la prolifération tumorale. Les combinaisons de chimiothérapie seront réservées à la MKC diffuse et agressive. (a) La monochimiothérapie Avant l’utilisation de la doxorubicine liposomale pégylée (PLD), divers agents chimiothérapeutiques ont été testés tant en première qu’en deuxième ligne dans des études de petites envergures, avec des résultats prometteurs. 164 L’Etoposide, vinblastine et bléomycine sont des drogues actives dans la MKC. ♦ La Vinblastine, Vinblastine chef de file des monochimiothérapies anti-kaposiennes, qui est prescrite à des doses hebdomadaires de 0,1 mg/ kg, allant de 4 à 8 mg selon la tolérance hématologique donne des réponses cliniques variantes entre les sujets, elle demande 13 semaines en moyenne. Malgré des effets secondaires dominés par les vomissements et la neutropénie, les résultats sont bons dans la forme classique, avec près de 90% de rémissions complète ou partielles qui peuvent être durables en restant précaires. [293] ♦ L’Etoposide est administré par voie orale ou mieux en intraveineux à la dose quotidienne de 150 mg/ m2 / jour, soit 450 mg/ par cure de 3 jours successifs, répétée toutes les 4 semaines. Proposé en monothérapie chez les MK-SIDA, ce schéma a permis, après 6 à 7 cures en moyenne, 76% de rémission partielle ou complète allant jusqu’à 9 mois. Une étude publiée par Brambilla et al. a comparé l’étoposide oral avec la vinblastine par voie intraveineuse dans le traitement de MKC. Aucune différence significative entre les deux médicaments n’a été observée en termes de taux de réponse (74% vinblastine versus 58% pour étoposide, p= 0,3) de la durée de la réponse, ou de la survie. Les effets secondaires des traitements ont été limités, bien que la toxicité hématologique fût plus importante pour la vinblastine. . [294] ♦ LeTeniposide administré à la dose de 360 mg/m2 toutes les 3 semaines, s’est montré moins satisfaisant avec uniquement des rémissions partielles au taux de 40%. [292] 165 ♦ La Gemcitabine : un analogue de la désoxycytidine avec une activité cytotoxique, utilisée dans le traitement des tumeurs solides, et qui n’a pas de graves effets secondaires. Douze patients atteints d'une forme récurrente et agressive de MKC précédemment traitée par chimiothérapie ont été traités avec de la gemcitabine administrée par voie intraveineuse à la dose de 1,2 g / semaine pendant 2 semaines, suivie par un intervalle de 1 semaine, jusqu'à ce que la réponse maximale a été atteinte : 91,6% ont obtenu une réponse objective: 9% de réponse complète et 91% de réponses partielles. La toxicité était limitée. [295] ♦ La Bléomycine : semble la plus régulièrement efficace de toutes les molécules, elle permet les rémissions les plus durables de toutes les formes de MK y compris associée à l’immunosuppression. Habituellement proposée par voie intramusculaire pour sa simplicité, la Bléomycine est utilisée soit à la dose de 5 mg/j, 3jours de suite toutes les 2 à 3 semaines, ce schéma permet de 48 à 74% de rémissions globales. Rarement proposés, les schémas utilisant la voie intraveineuse, à la dose de 15 mg toutes les deux semaines offrent des résultats similaires tant en efficacité qu’en tolérance. [296] Les principales réactions indésirables sont la fièvre, et les toxidermies dont les pigmentations linéaires d’aspect flagellé débutant par des lésions eczématiformes qui laissent des traces caractéristiques de la Bléomycine, les nodules sclérodermiformes, et les mucites. Il lui est également accordé des effets plus graves que sont la fibrose pulmonaire, l’insuffisance hépatocellulaire et les nécroses distales par phénomène de Raynaud sévère. [296] 166 Le groupe de Brambilla et al a publié les résultats d’un essai prospectif en utilisant la vinblastine et la bléomycine chez 29 patients avec MKC. 21% des patients ont achevé une réponse complète (RC). La réponse maximale est atteinte après une médiane de 5 mois, avec une durée moyenne de réponse de 4 mois. Les auteurs ont observés 11 cas de neutropénie, dont 3 ont été grade 4. [296] ♦ Les anthracyclines en monothérapie, ont été évaluées avec succès aussi bien dans leur forme classique que sont la Doxorubicine, l’Epirubicine, l’Idarubicine, le Mitoxantrone que dans les formulations liposomiales de la Doxorubicine et de la Daunorubicine. Grâce aux liposomes, ces molécules absorbées, de manière sélective par les cellules tumorales, ce qui permet d’augmenter habituellement leur efficacité observés, et réduire c’est-à-dire, les effets neutropénie, secondaires vomissements, alopécie, neuropathie périphérique ou mucite. [292] L’Epirubicine, administré toutes les 3 semaines à la dose de 90 mg/m², donne un taux de réponse globale de 42% au bout de 7 cures et au prix d’une hématotoxicité modérée. En formulation classique, la Doxorubicine est utilisée à la dose hebdomadaire de 15mg/m² en IV. En moyenne 13 cures permettent un taux de réponse partielle de 10% allant jusqu’à 64% en considérant même les réponses mineures. [292] ♦ Les antracyclines liposomiales : l’encapsulation de la Doxorubicine conventionnelle dans des liposomes pégylés permet une distribution préférentielle de cette drogue dans les tumeurs qui ont des vaisseaux sanguins anormaux à haute perméabilité 167 vasculaire aidée par l’extravasation des liposomes. En outre, une anthracycline liposomiale prévoit en théorie l’avantage d’une plus longue demi-vie plasmatique et moins de toxicité aux organes cibles par rapport aux anthracyclines conventionnelles. [297,298] Sur la base de la forte activité de la doxorubicine liposomale pégylée (PLD), Di Lorenzo a procédé à une analyse rétrospective multicentrique pour évaluer l’activité (la réponse tumorale, l’atténuation des symptômes) et la tolérance du PLD chez les patients atteints de MKC qui n’avaient pas reçu de chimiothérapie systémique préalable et qui n’ont pas d’atteinte viscérale. Cette étude représente la plus importante étude rétrospective du PLD en première ligne de chimiothérapie dans MKC. [297] Les patients ont été traités avec des PLD, 20 mg/m², administrée toutes les 3 semaines par injection intraveineuse. 71% de réponse objective ont été obtenue avec ce protocole avec une médiane de réponse de 25 mois et un profil de toxicité acceptable. En effet dans cette étude 54% de RC ont été observées dans le stade II alors que les RC ont été observées dans seulement 15% des stades III et 0% au cours de la phase IV. En deuxième ligne, cette drogue parait également efficace. Dans une étude rétrospective incluant 35 patients des RC ou RP de 80% ont été observées avec survie sans progression de 9 mois et SG à 2 ans 75% Les PLD sont plus actives qu’un protocole de polychimiothérapie ABV (Adriamycine-Bléomycine-vinblastine) à doses « faibles » ou qu’une bithérapie par Bléomycine et Vincristine, ce qui leur donne une place privilégiée dans le traitement de la MK. [297,298] 168 Tableau 19: 19: études rapportées dans la littérature sur l’utilisation de monochimiothérapie systémique dans la MKC. Traitement Activité de la Résultat MKC/Ligne Effets RéféRéfé- s secondaires rence [293] thérapeutique Vinblastine IV: Disseminée >30% SC RC : 50% Leucopénie :10% 6mg/m2/15j, arrêt 2 Limitée aux members RP : 40% Nausée :10% mois après RC ou PM 80% Stabilité Durée moyenne 8mois Non viscerale 10% 1ère ligne Etoposide PO : Localement agressive RC : 35% Leucopénie 35%; 100mg jr 1-3 puis jr 82% RP : 41% Nausée:65% 1-4 puis jr 1-5/3sem Disséminée et viscerale PD : 6% puis 100-150 mg 18% j 1-5/4sem, 9-12fois 1ère ou 2ème ligne Gemcitabine IV : IIa IV compliqué RC : 9% Cytolyse 1.2 g/sem pour 2sem, (IVb,IIIb++) RP 91% hépatique :18%; repeté après intervalle de Viscerale 25% 1sem 2ème [294] [295] Leucopénie :18% ligne erythème fixe (Arret 2 cycles après RM) Moyenne 7 cycles Vinblastine IV IIb-IV (IIIb, IVb++) Jusqu’à 10 mg/3sem + Viscerale 7% Bleomycine IM 1ère ou 2ème ligne RC :21% Neutropenie 38% RP :76% (grade IV:10%) [296] Neurotoxicité 15 U j 1, 8, 15, puis grade I:7% /3sem Mediane 8 cycles PLD IV : IIa; IV compliquée (IIb, RC :29% Neutropenie :16% 20mg/m²/3sem III++) RM :42% Anemie :5,5% Moyenne 9cycles Non viscerale Rm :11% Thrombopénie :4% 1ere intention MS :11% Vomissement :4% PD :7% Sd main-pied :5,5% PLD IV : IIa; IV compliquée (IIb, RC :10% Neutropenie :20% 20mg/m²/3sem : III ++) RM :70% Anemie :5,5% Moyenne 9cycles Non viscerale Rm :0% Thrombopénie :4% 2ème intention MS :10% Vomissement :10% PD :10% Mucite :5% MS : maladie stable 169 [297] [298] De même, la Daunorubicine liposomiale a confirmé son efficacité et sa bonne tolérance en monothérapie dans le traitement de la maladie de Kaposi pulmonaire chez MK-SIDA avec un taux de réponse globale de 81%. ♦ Les taxanes : Dérivés de l’écorce d’if, les taxanes forment une classe thérapeutique très active dans les cancers du sein et de l’ovaire, et constituent une voie très prometteuse contre la MK. Cette classe est représentée par le Docetaxel et le Paclitaxel. Ce dernier a été utilisé à la dose de 135 mg/m² toutes les 3 semaines (cures allant de 9 à 36 semaines). Une prémédication par corticoïdes associée aux antihistaminiques doit entourer la perfusion afin de réduire les risques de toxicité immédiate. [299,300] Les effets indésirables les plus courants sont la neutropénie, une urticaire survenant 7 à 10 jours après la cure, une insuffisance rénale, une cardiomyopathie, une fièvre et une hyperéosinophile. Des œdèmes et/ou des épanchements séreux peuvent survenir après 10 à 15 cures. [299,300] Dans une étude récente, Fardet et al. Ont décrit 12 patients VIHnégatifs atteins de MK qui ont été traités avec succès par taxanes après échec d’une chimiothérapie première ou d’un traitement à base d’IFN. [300] Récemment, Brambilla et al. Ont évalué l’efficacité clinique et la tolérance du Paclitaxel (100mg / semaine) chez 17 patients à un stade avancé et réfractaire de MKC agressive. Des réponses partielles et complètes ont été obtenues chez 14 des 17 patients traités. Le traitement a été généralement bien toléré. [299] 170 Tableau 20: 20: études rapportées dans la littérature littérature sur l’utilisation des taxanes dans la MKC. Traitement Activité de la MKC Résultats Effets secondaires Ligne thérapeutique Référ -ence Paclitaxel IV IIIb compliquée, -Apres 12 cycles Toxidermie sevère 100 mg/sem, 12 cycles IVb compliquée RC 20% durant 2ème puis 100mg/15jr Viscerale 12% RP 73% perfusion :12% jusqu’a 2ème ligne PD 7% Grade I : CR ou stabilité 4 sem -Réponse finale Neutropenie:13% Moyenne 17 cycles RC 67% Asthenie: 27%; RP 27% Diarrhée: 7% PD 6% Neurotoxicité : 7% Docetaxel Docetaxel IV Viscerale RP 100% Neutropenie 60 mg/m2/3sem 1ère ou 2ème ligne Disinfiltration: grade III 14% Ou Paclitaxel IV complète 57%, grade IV 14% 175 mg/m2/3sem partielle 43% Alopecie gradeI : 50% [299] [300] Moyenne 7 cycles De notre part, une monochimiothérapie a été administrée chez 6 patients, Tableau 21: 21: protocoles de monochimiothérapie administrée chez nos patients et leurs résultats. Protocoles Nbre Nbre Réponse clinique Réponse Complicati Complication cation thérapeutiques patients cures au bout du traitement radiologique s BLEOMYCINE IM : 15mg/315mg/3-4sem PACLITAXEL 5 1 6 4 complète 0 patient partielle 2 patients stabilisation 1 patient progression 1 patient Récidive 1 patient Réponse complète Amélioration (b) La polychimiothérapie Le protocole ABV qui associe la Doxorubicine (20 à 40 mg/m²), la Vincristine (1,4mg/m²) et la Bléomycine (10 à 15 mg/m²) a donné, au cours 171 d’une étude prospective chez 31 MK liées au SIDA, 7 rémissions complètes et 19 rémissions partielles, durant en moyenne 8 mois. Cette association donne des taux de rémission souvent plus élevés qu’avec une monochimiothérapie, mais au prix d’une myélotoxicité importante, n’offrant pas d’amélioration en termes de survie par rapport aux monochimiothérapies [292]. Avec l’association Vinblastine et Bléomycine, 57% de rémission partielle sont obtenues au prix d’une hématotoxicité moindre.[301] La polychimiothérapie a été proposée à 3 de nos patients en première ligne. L’ABV a été administrée chez 2 patients avec une RC. Dans le cadre d’une bithérapie, 1 patient a reçu la Bléomycine + Doxorubicine avec une RP majeure, Dans cette expérience le recours à la polychimiothérapie s’est avéré satisfaisant et la tolérance était généralement bonne. Tableau 22: 22: protocoles de polychimiothérapies polychimiothérapies administrées chez nos patients et leurs résultats. Protocoles Nbre Nbre Réponse clinique Réponse Complication Complication thérapeutiques patients cures au bout du traitement radiologique s ABV 2 7 Réponse complète Stabilisation BLEO + DOXO 1 10 Réponse partielle majeure Stabilisation Toxicité pulmonaire (2) Les immunmodulateurs : L’expérience de l’interféron dans la MKC est beaucoup plus limitée que dans la MK-SIDA et peu encourageante. L’interféron alpha à forte dose (20millions d’unités /m²) a induit une rémission partielle chez quelques patients homosexuels souffrant de MK non associée au sida .[302]. Ces 172 fortes doses ne doivent pas être utilisées chez les personnes âgées. Quelques observations isolées suggèrent l’efficacité de l’interféron alpha à plus faibles dose (3 à 6 millions d’unités /j) dans la MKC .[302] L’essai ouvert de Rybojad et al portant sur 10 MK non associées au VIH [303]montre des résultats intéressants : de petites doses (3 millions d’unités/ 5 semaine) pendant 6 mois ont permis une réponse majeure chez cinq des six patients ayant des localisations purement cutanées. L’association de l’interféron alpha à une chimiothérapie classique n’apparait pas intéressante. .[301] Tableau 23: 23: études rapportées dans la littérature sur l’utilisation de l’IFN α2 dans la MKC. Traitement Activité de la MKC Résultats Ligne thérapeutique Interferon alfaalfa-2 SC Effets Référence secondaires I-IV (IIa, IV11) RC 6% Perte de poids 5 million Ux 3/sem Viscerale 25% RM 56% 19%; pour > 6mois 1ère ou 2ème ligne Rm 31% Neutropénie 6% Stable 6% Sd dépressif 6%; Moyenne 21 mois [303] Etat de mal 6% Interferon alfaalfa-2 SC Lésions Extensives RC 64% Fièvre et 5 million U x 3/sem Limitée aux MI 73% RP 18% asthénie pour 6 mois Att Viscerale non Stable 18% (adaptation: 1-6 spécifiée million U x 3- 1ère ligne [304] 6/sem) L’interféron bêta a montré, au cours d’un essai dans la MK du sida [305], une rémission partielle ou complète chez six patients sur 39 (16%), et une stabilisation dans 42% des cas ; sa toxicité est, à forte dose, essentiellement cutanée (nécrose au point d’injection). L’interféron gamma n’a pas montré d’efficacité notable dans la MK liée au VIH dans trois essais récents. [305], 173 Les essais cliniques d’interleukine 2 seule ou associée à l’interféron bêta ont été décevants. [305] Dans notre série, le traitement par interféron n’a été utilisé chez aucun patient. (3) Les thérapeutiques antiangiogéniques : L’avenir du traitement systémique de la MK est lié aux traitements biologiques qui visent la néoangiogenèse impressionnante observée dans cette maladie et les cytokines (p. ex. l’interleukine-1 et l’interleukine-6) dont le taux est augmenté dans les tumeurs à cellules fusiformes. Les agents antinéoangiogéniques (p. ex. l’AGM 1470 (TNP470), la thalidomide et le glufanidedisodique (IM 862) ont entraîné des réponses encourageantes. La thalidomide est un agent immunomodulateur qui possède une activité antiproliférative. Son mécanisme d’action exact est encore inconnu bien qu’un effet antiangiogénique par le biais de cytokines immunomodulatrices en modulant le microenvironnement tumoral a été signalé. [306] Dernièrement, Ben M’barek et al. a évalué l’activité et la toxicité du thalidomide dans la MK non lié au SIDA. Onze patients ont été inclus dans cette étude rétrospective. Ils ont observé trois réponses partielles et 4 stabilisations. 27% ont prématurément abandonné à cause d’une toxicité grade 1 neurosensorielle et de vertige. [307] 174 Tableau 24: 24: étude évaluant le Thalidomide dans la MKC. Traitement Activité de la Résultats Effets secondaires Référence MKC/ MKC/Ligne thérapeutique Thalidomide PO Nombre moyen de RC : 0% Grade I (50-100 mg/j) lésions 24 RP : 43% Neuropathie Pour 4sem puis Non viscerale PD : 14% sensitive jusqu’a 200 mg/j) 2ème ligne Stable : 43% (paresthésie) [307] Vertige : 27% (thalidomide arrêté) Ces résultats nécessitent des études cliniques de grande envergure. (4) Le traitement antiviral Les études cliniques suggèrent que la virémie HHV-8 est un facteur de risque pour le développement de la MK, et que les interventions pharmacologiques qui altèrent la réplication lytique du virus peuvent modifier l'histoire naturelle de la MK [5]. Dans une étude contrôlée randomisée du ganciclovir oral, ganciclovir intraveineux et implants intra-oculaire de ganciclovir administrés chez des patients atteints de SIDA et de rétinite à CMV, il ya eu une diminution de 75% -93% dans le développement de MK pour le ganciclovir par voie orale ou par voie intraveineuse par rapport a l’implant. [308] Cependant, une étude pilote sur l'utilisation intermittente de cidofovir en monothérapie n'a pas suffisamment contrôler le KSHV détectée dans le sang périphérique, et les patients de cette étude avaient des MK progressives. [309] Une autre étude ou le valganciclovir oral, ayant une activité in vitro contre le KSHV, a été administré chez 5 patients ayant une MKC pendant six 175 cycles de 4 semaines à des doses utilisées pour l'infection à cytomégalovirus. Aucun des sujets de l'étude n'a montré une réponse objective, chez 4 sujets: la MK a progressé après 1-4 cycles et est restée stable chez 1 cas après 6 cycles. Les biopsies ont montré peu d'antigène lytique KSHV. Bien que le valganciclovir n'était pas active contre la MKC, d'autres stratégies ciblées anti-herpès peuvent se révéler plus efficaces. [310] Les gènes Codées par le virus jouent un rôle important dans la pathogenèse d'un certain nombre de tumeurs qu’elles soient bénignes ou malignes, et ces objectifs offrent un potentiel pour le traitement de ces tumeurs. Le développement d'un tel traitement sera facilité par une meilleure compréhension du rôle des différents gènes viraux dans la pathogenèse de ces affections. Jusqu'à maintenant, ceci n'est pas traduit en usage thérapeutique réussi de ces agents antiviraux dans la MKC [311]. Les Histones désacétylases (HDAC) sont des agents capables d'induire la réplication lytique dans les cellules infectées de façon latente. Des recherches plus poussées sur des inhibiteurs d'HDAC plus puissants sont nécessaires [311]. (5) Les thérapies ciblées: ciblées La compréhension croissante des événements moléculaires impliqués dans la MK (réplication du KSHV, restauration de l'immunocompétence, et les voies de transduction des signaux utilisés par le KSHV) a conduit à des essais cliniques rationnels et la conception de nouvelles thérapeutiques. Celles-ci visent à interrompre le processus de l'angiogenèse [5] 176 Bien que relativement peu nombreuses, ces études ont été achevées et publiées. Les Kinases de signalisation, incluant le c-kit, le récepteur de VEGF et le PDGFR sont surrégulées, mais pas mutées dans la MK. Cependant, les tentatives de cibler ces kinases et les facteurs de croissance dans les études cliniques ont abouti à des résultats mitigés. a. Les inhibiteurs des facteurs de croissance endothéliale vasculaire : La MK est parmi les tumeurs les plus vasculaires, et l'interaction entre HHV8 et les voies de VEGF humain est essentielle pour la prolifération cellulaire. Les récepteurs du VEGF 2 et 3 sont exprimés dans les lésions de [166] et les glycoprotéines HHV8 K1 et la glycoprotéine B (gB) augmentent l'expression du VEGF et activent le VEGF-R3 (respectivement) [312]. Les essais cliniques des inhibiteurs précoces du VEGF, pentosan et tecogalan, ont été caractérisés par une toxicité modérée et une efficacité minimale [313]. b. Les Inhibiteurs de tyrosine kinase : L'observation que les tumeurs de MK expriment le c-Kit, le récepteur tyrosine kinase du facteur de cellules souches, a suggéré que le HHV8 associé aux tumeurs malignes peut être traité avec des inhibiteurs de c-Kit [314].Des essais cliniques sont actuellement en cours pour examiner le rôle des inhibiteurs de c-Kit, tels que l'imatinib et des inhibiteurs de kinase multi-cible, comme le sorafenib dans le traitement de MKC. c. Les métalloprotéases matricielles : Une autre stratégie thérapeutique prometteuse pour a MK est l'inhibition des MMP. Les MMP sont des endopeptidases qui contribuent à l'angiogenèse par la dégradation de la matrice extracellulaire. Bien qu'ils jouent un rôle dans l'angiogenèse normale et la cicatrisation des plaies, 177 plusieurs MMPs comme MMP2 et MMP9 sont associés à la malignité et sont tous les deux exprimés dans MK [314]. d. Cible mammalienne des inhibiteurs de la rapamycine : L'inhibiteur prototypique de la mTOR a récemment émergé comme un traitement efficace pour la MK, la tumeur vasculaire énigmatique et le modèle de l'angiogenèse pathologique. En effet, des travaux récents supportent le rôle de mTOR comme un acteur central dans la transformation des cellules endothéliales par vGPCR, l'oncogène viral est considéré être responsable MK. Toutefois, il y’a de nouvelles preuves que la rapamycine peut transitoirement favoriser l'activation de l’Akt, ce qui peut limiter son utilisation comme thérapie anti- MK. Les auteurs montrent que l'activation de l’Akt dans les cellules endothéliales exprimant vGPCR est augmentée par le traitement par la rapamycine, ce qui entraîne la surrégulation de plusieurs voies de prolifération et de survie d'Akt. Cependant, l'utilisation d'un nouveau duo Inhibiteur de PI3Kα/mTOR, PI-103, bloque efficacement et de façon indépendante l'activation à la fois de la PI3K et de mTOR dans les cellules endothéliales exprimant vGPCR. Cela s’est traduit par une inhibition plus efficace de la prolifération et la survie des cellules endothéliales in vitro et la croissance tumorale in vivo. Ces résultats suggèrent que PI-103 peut être une option thérapeutique efficace pour le traitement des patients atteints de à la MK [315]. 178 Tableau 25: 25: nouvelles thérapies ciblées pour la MK c) L’abstention thérapeutique Ne pas traiter la MCK doit également être considéré comme une proposition alternative. En effet, la MKC survient fréquemment chez des patients âgés. Elle est généralement indolente et lentement progressive (survie moyenne, 10-15 ans). Une seule étude a tenté d'évaluer l’abstention thérapeutique : Brenner et al ont fait le suivi de 123 cas recevant des traitements différents, en fonction de l'activité de leur maladie. L'observation clinique a été l'option choisie pour 39 cas asymptomatiques: le temps médian avant la progression était de 14 mois et 34% des patients sont restés sans progression après 2 ans [11,273] Synthèse: L’ensemble des études suscitées comprenaient de nombreux biais et les échantillons étaient pour la plupart de petite taille. Ceci est expliqué par la faible incidence de la MKC, et de la fréquence élevée des décisions 179 d’abstention thérapeutique. Seuls des tendances globales peuvent être extraites à partir de ces études et les résultats sont parfois contradictoires entre les essais. Ainsi, les taux de réponse (c’est à dire une diminution de 50% des lésions) pour les chimiothérapies se situaient entre 71% et 100% pour la doxorubicine liposomale pégylée, 58% et 90% pour les vinca-alcaloïdes, 74% et 76% pour l'étoposide, et 93% et 100% pour les taxanes. Les 2 études réalisées sur la gemcitabine et sur une combinaison de la vinblastine et la bléomycine ont rapporté des taux de réponse de 100% et 97% respectivement. Pour les autres traitements systémiques, une diminution des lésions d'au moins 50% a été atteinte dans 71% à 100% des patients traités avec l'interféron alfa-2, tandis que les études d'évaluation de la thalidomide et de l'indinavir ont rapporté des taux de réponse de 43% et 12% respectivement. Tableau 26: taux de réponse ≥ 50% des différents traitements systémiques rapportés dans la littérature Traitements Systémiques Diminution ≥ 50% DLP 71% et 100% Vinca-alcaloïdes 58% et 90% Étoposide 74% et 76% +/- 93% et 100 % ++++ Gemcitabine 100% ++++ Vinblastine + bléomycine 97% INF α2 71% à 100% Thalidomide 43% (-) Taxanes ++ 180 ++++ ++++ Pour les traitements locaux, une diminution de 50% ou plus a été obtenue dans 62% des lésions traitées avec vincristine intralésionnelle, 50% à 90% des lésions traitées avec l'interféron alfa-2 intralésionnelle, 56% des lésions traitées par Imiquimod, et 25% des lésions traitées avec des patchs de nicotine. Les études de la radiothérapie rapportaient seulement le taux de réponse complète, qui a atteint 60% à 93% avec la radiothérapie locale, 70% avec la radiothérapie à champ étendu, et 89% avec la radiothérapie de haute énergie + un bolus d'eau. Les injections de vincristine ou l'interféron alfa-2 réduit la taille des lésions et les bas de contention diminuent le volume des jambes davantage par rapport aux témoins. Tableau 26: taux de réponse ≥ 50% des différents traitements locaux rapportés dans la littérature Traitements Locaux Diminution ≥ 50% Vincristine IL 62% INF α2 50% à 90% Imiquimod 56% Patchs de nicotine 25% Radiothérapie Réponse Complète À champ local 60% à 93% À champ étendu 70% À Haute énergie + bolus d'eau 89% 3. Indications Dans ses principes et ses modalités le traitement de la MK tient compte de la variété épidémiologique, de la forme clinique, de l’extension de la maladie, et du terrain surtout en ce qui concerne l’éventualité d’un déficit 181 immunitaire sous-jacent. Ainsi, les problèmes sont différents pour chaque cas. Dans la forme classique, longtemps localisée et qui touche surtout des sujets âgés, le pronostic vital n’est que rarement menacé à court ou à moyen terme de manière directe par la maladie de Kaposi. Le traitement visera alors à corriger un préjudice fonctionnel ou esthétique. Toutefois, Peu d'études contrôlées ont été réalisées dans ce domaine. L'absence de stadification uniforme de l’activité de la maladie et la variabilité de la définition de la réponse clinique empêchent une comparaison significative entre les études et la standardisation des indications de traitement. Seules des approches globales en sont déduites : Ainsi les thérapeutiques locales sont proposées en cas de formes peu évolutives et paucilésionnelles. La cryothérapie est utilisée pour des lésions de moins de 1 cm de diamètre, pour des lésions plus volumineuses la cryochirurgie a plus d’adeptes que la chimiothérapie intralésionnelle. Le recours à la radiothérapie n’est préconisé qu’en cas d’échéc de ces traitements. L’interféron, autrefois prescrit chez les patients ayant plus de 200 CD4 circulants avec lésions kaposiennes étendues, voit actuellement sa place discutée en l’absence d’études concernant son association aux antiprotéases. Les monochimiothérapies générales, notamment à base de Bléomycine, sont utilisées dans les formes cutanéo-muquenses rapidement évolutives ou systémiques ne mettant pas en jeu le pronostic vital. 182 Les anthracycline liposomiales, les polychimiothérapies de type ABV ou, probablement mieux, les taxanes seront résérvés aux formes ayant échappé aux traitements sus-cités ou en cas de localisations pulmonaire dyspneisantes. Elles sont fonction de l’âge, du terrain, de la forme épidémiologique, du siège, de l’extension des lésions et du choix thérapeutique. Dans la forme classique laissée à elle-même, l’évolution est habituellement très lente, se faisant par poussés successives sur une ou plusieurs décennies. Le décès. Quand il survient à son heure, est rarement lié au Kaposi. Nous proposons une approche thérapeutique pratique, celle adoptée par notre service pour la gestion de la MKC et qui est basée sur le stadification de Kriegel, résumée dans le schéma ci-dessous : Stade I Stade II Stade III -Abstention thérapeutique -Cyothérapie -Injection intralésionnelle de vincristine ou bléomycine -Laser -Exérèse chirurgicale -Bas de contention -Radiothérapie -Exérèse chirurgicale -Bas de contention -Monochiomiothérapie: bléomycine IM ou vinblastine Si échec Stade IV -Polychimiothérapie: (adriamycine, bléomycine + vincristine ou vinblastine) -Etoposide, vinblastine + bléomycine -Interféron α2b -Taxanes Figure 88 : aproche thérapeutique thérapeutique pratique en fonction du stade de la MKC MKC 183 H. Perspectives : Seize ans après la découverte du HHV-8 comme l'agent causal de la MK, et après plus de 2000 publications sur ce virus, la MK reste une maladie dévastatrice dans certaines régions géographiques. Bien que des traitements palliatifs existent, il n'existe pas de vaccins ou de médicaments curatifs. La MKC est une affection rare avec des caractéristiques particulières concernant 'angiogenèse virale, l'inflammation et la prolifération cellulaire. Le grand nombre de facteurs codés par le virus en cause, et sa capacité à subvertir multiples voies de signalisation ont suscité un intérêt considérable de recherche, qui a été renforcé par des paradigmes de nouvelles maladies. Les résultats prometteurs des laboratoires et leur application réussie en clinique, montrent que notre meilleure compréhension de la biopathologie du KSHV va conduire à l'élaboration de meilleures approches préventives et thérapeutiques pour la MK. 184 Conclusion Conclusion 185 Conclusion La maladie de kaposi classique est une maladie rare. C’est un processus angiogénique mutifocal caractérisé par une double prolifération vasculaire et cellulaire volontiers multicentrique dont la nature néoplasique est discutée. Sa physiopathologie est un phénomène complexe et multifactoriel qui a connu des avancées importantes ces dix dernières années grâce à la découverte de l’herpès virus HHV8. Celui-ci code pour des gènes potentiellement impliqués dans le contrôle de la prolifération et de la différenciation cellulaire offrant des perspectives nouvelles dans ce domaine. Toutefois, il reste de nombreuses inconnues concernant en particulier la nature clonale ou polyclonale de cette maladie viro-induite, les cofacteurs infectieux, immunologiques, endocriniens et génétiques éventuellement impliqués. Les traitements de la maladie de Kaposi sont multiples. Le choix du traitement nécessite une approche individualisée basée sur l’étendue et la localisation des lésions, les désirs du patient, la présence de symptômes associés à la tumeur, la présence de pathologies associées et la tolérance du patient au traitement. Au terme de notre étude, nous avons dégagé certaines particularités concernant la MKC en particulier la fréquence importante de la localisation céphalique, de l’atteinte muqueuse et des atteintes extra-dermatologiques incitant à pousser les explorations même en l’absence de signes d’appel. La survenue d’une atteinte viscérale parait corrélée à l’existence de lésions muqueuses. Ces résultats méritent d’être confirmés par des études multicentriques à fin d’évaluer l’incidence réelle de la MKC et de préciser ses caractéristiques épidémio-cliniques dans tout le Maroc. Des études prospectives seraient également d’un grand intérêt pour mieux évaluer les protocoles thérapeutiques et le profil évolutif de la maladie. 186 Résumé La maladie de kaposi classique est un processus angiogénique multifocal caractérisé par une double prolifération vasculaire et cellulaire. C’est une maladie rare associée à l’infection par le virus de l’hèrpes humain 8 (HHV-8). Il y’a un manque de données chez la population marocaine atteinte de cette maladie. Ce qui nous a incité a effectuer cette étude rétro-prospective des patients présentant une MKC confirmée par l’histologie, recrutés au service de dermatologie du CHU du Fès entre janvier 2007 et octobre 2012 . Les renseignements examinés comportent le profil épidémiologique, clinique et évolutif sous traitement. 27 cas étaient hospitalisés dont 92,6% étaient de sexe masculin. L’âge moyen du début de la maladie était de 62,8 ans avec un délai de consultation long : 40 mois en moyenne. On a noté une MKC aggravée par la prise de corticothérapie au long cours chez un cas, par le développement d’une tuberculose pulmonaire chez un autre, et un cas de MKC d’évolution agressive d’emblée nécessitant une amputation du membre touché. L’atteinte muqueuse était présente dans 24% des cas avec une localisation anale chez un patient. L’atteint viscérale dans 30% des cas avec des localisations particulières : musculaire et surrénalienne. Le lymphœdème était associé dans 70,4% des cas. Deux cas d’association à un carcinome basocellulaire et un cas à la maladie coeliaque ont été signalés. Plusieurs options thérapeutiques ont été proposées. 63% des patients ont été suivis avec une médiane de 18mois, dont 32 % avaient une maladie stable, 8% une maladie progressive et 20% étaient guéris sur un intervalle moyen de 5 mois. Cette étude a révélé des formes particulières de la MKC, dont la physiopathologie connait un progrès considérable après la découverte de sa causalité par l’HHV-8. La meilleure connaissance biomoléculaire de cet agent ouvrerait de nouvelles perspectives thérapeutiques. 187 ﻤﺭﺽ ﻜﺎﺒﻭﺯﻱ ﺍﻝﻜﻼﺴﻴﻜﻲ ﻫﻭ ﻋﺒﺎﺭﺓ ﻋﻥ ﻋﻤﻠﻴﺔ ﺘﻜﺎﺜﺭ ﺨﻼﻴﺎ ﻤﺘﻌﺩﺩﺓ ﺍﻝﺒﺅﺭ ﻴﺘﻤﻴﺯ ﺒﺘﻜﺎﺭ ﻭﻋﺎﺌﻲ ﻭ ﺨﻠﻭﻱ ﻤﺯﺩﻭﺝ .ﻭﻫﻭ ﻤﺭﺽ ﻨﺎﺩﺭ ﻤﺭﺘﺒﻁ ﺒﺎﻻﺼﺎﺒﺔ ﺒﻔﻴﺭﻭﺱ ﺍﻝﻬﺭﺒﺱ ﺍﻝﺒﺸﺭﻱ ﺍﻝﺜﺎﻤﻥ HHV. 8 ﻴﻭﺠﺩ ﻨﻘﺹ ﻓﻲ ﺍﻝﺒﻴﺎﻨﺎﺕ ﻝﺩﻯ ﺴﻜﺎﻥ ﺍﻝﻤﻐﺭﺏ ﺍﻝﻤﺘﻀﺭﺭﻴﻥ ﻤﻥ ﻫﺫﺍ ﺍﻝﻤﺭﺽ .ﻤﻤﺎ ﺩﻓﻌﻨﺎ ﻝﻠﻘﻴﺎﻡ ﺒﻬﺫﻩ ﺍﻝﺩﺭﺍﺴﺔ ﺍﻝﺭﺠﻌﻴﺔ ﻭ ﺍﻝﻤﺭﺘﻘﺒﺔ ﻝﻠﻤﺭﻀﻰ ﺍﻝﺫﻴﻥ ﻴﻌﺎﻨﻭﻥ ﻤﻥ ﻤﺭﺽ ﻜﺎﺒﻭﺯﻱ ﺍﻝﻜﻼﺴﻴﻜﻲ ﺍﻝﺫﻱ ﺃﻜﺩ ﺘﻪ ﺩﺭﺍﺴﺔ ﺍﻷﻨﺴﺠﺔ ،ﻭ ﺍﻝﺫﻴﻥ ﺘﻡ !ﺴﺘﺸﻔﺎﺅﻫﻡ ﻓﻲ ﻗﺴﻡ ﺍﻷﻤﺭﺍﺽ ﺍﻝﺠﻠﺩﻴﺔ ﻝﻠﻤﺴﺘﺸﻔﻰ ﺍﻝﺠﺎﻤﻌﻲ ﻝﻔﺎﺱ ﺨﻼل ﺍﻝﻔﺘﺭﺓ ﺍﻝﻤﻤﺘﺩﺓ ﺒﻴﻥ ﻴﻨﺎﻴﺭ 2007ﻭﺃﻜﺘﻭﺒﺭ .2012ﺍﻝﻤﻌﻠﻭﻤﺎﺕ ﺍﻝﺘﻲ ﺘﻤﺕ ﺩﺭﺍﺴﺘﻬﺎ ﺘﺸﻤل ﺍﻝﻭﻀﻊ ﺍﻝﻭﺒﺎﺌﻲ ,ﺍﻝﺴﺭﻴﺭﻱ ,ﻭ ﺍﻝﺘﻁﻭﺭﻱ ﺒﻌﺩ ﺍﻝﻌﻼﺝ. ﺘﻡ ﺇﺴﺘﺸﻔﺎﺀ 27ﺤﺎﻝﺔ 92,6% .ﻤﻨﻬﻡ ﺫﻜﻭﺭ .ﻤﺘﻭﺴﻁ ﻋﻤﺭ ﺒﺩﺍﻴﺔ ﺍﻝﻤﺭﺽ ﻜﺎﻥ 8،62ﺴﻨﺔ. ﻓﺘﺭﺓ ﻤﺎ ﻗﺒل ﺍﻝﺯﻴﺎﺭﺓ ﺍﻝﻁﺒﻴﺔ ﻜﺎﻨﺕ ﻤﻁﻭﻝﺔ 40 :ﺸﻬﺭﺍ ﻓﻲ ﺍﻝﻤﺘﻭﺴﻁ .ﺘﻡ ﺘﺴﺠﻴل ﺤﺎﻝﺔ ﻤﺭﺽ ﻜﺎﺒﻭﺯﻱ ﻜﻼﺴﻴﻜﻲ ﺘﻔﺎﻗﻤﺕ ﺒﺴﺒﺏ ﺍﻝﺘﺩﺍﻭﻱ ﻋﻠﻰ ﺍﻝﻤﺩﻯ ﺍﻝﻁﻭﻴل ﺒﺎﻝﻜﻭﺭﺘﺯﻭﻥ .ﻭ ﺃﺨﺭﻯ ﺇﺜﺭ ﺍﻹﺼﺎﺒﺔ ﺒﺩﺍﺀ ﺍﻝﺴل ﺍﻝﺭﺌﻭﻱ ،ﻭﺤﺎﻝﺔ ﺘﻁﻭﺭ ﻋﺩﻭﺍﻨﻴﺔ ﺍﺴﺘﺩﻋﺕ ﺒﺘﺭ ﺍﻝﻁﺭﻑ ﺍﻝﻤﺼﺎﺏ .ﺍﻹﺼﺎﺒﺔ ﺍﻝﻤﺨﺎﻁﻴﺔ ﻜﺎﻨﺕ ﻤﻭﺠﻭﺩﺓ ﻋﻨﺩ ٪24ﻤﻥ ﺍﻝﻤﺭﻀﻰ .ﻤﻊ ﺇﺼﺎﺒﺔ ﺸﺭﺠﻴﺔ ﻝﺩﻯ ﻤﺭﻴﺽ ﻭﺍﺤﺩ .ﺒﻠﻎ ﻋﺩﺩ ﺇﺼﺎﺒﺎﺕ ﺍﻷﻋﻀﺎﺀ ﺍﻝﺩﺍﺨﻠﻴﺔ ٪30 ﻤﻥ ﺍﻝﺤﺎﻻﺕ ﻤﻊ ﻤﻭﺍﻗﻊ ﻤﻤﻴﺯﺓ :ﺍﻝﻌﻀﻼﺕ ﻭﺍﻝﻐﺩﺓ ﺍﻝﻜﻅﺭﻴﺔ .ﺍﻝﻭﺫﻤﺔ ﺍﻝﻠﻤﻔﻴﺔ ﻜﺎﻨﺕ ﻤﻭﺠﻭﺩﺓ ﻓﻲ ٪70.4 ﻤﻥ ﺍﻝﺤﺎﻻﺕ .ﺘﻡ ﺃﻴﻀﺎ ﺘﺴﺠﻴل ﺤﺎﻝﺘﻴﻥ ﺇﺸﺘﺭﺍﻙ ﻤﻊ ﺴﺭﻁﺎﻥ ﺍﻝﺨﻼﻴﺎ ﺍﻝﻘﺎﻋﺩﻴﺔ ﻭﺤﺎﻝﺔ ﻭﺍﺤﺩﺓ ﻤﻊ ﻤﺭﺽ ﺍﻻﻀﻁﺭﺍﺒﺎﺕ ﺍﻝﻬﻀﻤﻴﺔ .ﻭﻗﺩ ﺍﻗﺘﺭﺤﺕ ﻋﺩﺓ ﺨﻴﺎﺭﺍﺕ ﻋﻼﺠﻴﺔ .ﺘﻡ ﺘﺘﺒﻊ ٪63ﻤﻥ ﺍﻝﻤﺭﻀﻰ ﻤﻊ ﻤﺘﻭﺴﻁ 18ﺸﻬﺭﺍ ٪32 .ﻜﺎﻥ ﻝﺩﻴﻬﻡ ﺤﺎﻝﺔ ﻤﺴﺘﻘﺭﺓ ٪8 ،ﻜﺎﻥ ﻝﺩﻴﻬﻡ ﺤﺎﻝﺔ ﻤﺭﺽ ﻤﺘﻁﻭﺭﺓ ﻭ ٪20ﺘﻡ ﺸﻔﺎﺅﻫﻡ ﺨﻼل ﻓﺘﺭﺓ 5ﺃﺸﻬﺭ ﻓﻲ ﺍﻝﻤﺘﻭﺴﻁ. ﻜﺸﻔﺕ ﻫﺫﻩ ﺍﻝﺩﺭﺍﺴﺔ ﺃﺸﻜﺎل ﻤﻤﻴﺯﺓ ﻤﻥ ﻤﺭﺽ ﻜﺎﺒﻭﺯﻱ ﺍﻝﻜﻼﺴﻴﻜﻲ ﺍﻝﺫﻱ ﺘﺸﻬﺩ ﻓﻴﺯﻴﻭﻝﻭﺠﻴﺘﻪ ﺍﻝﻤﺭﻀﻴﺔ ﺘﻁﻭﺭﺍ ﻜﺒﻴﺭﺍ ﺒﻌﺩ ﺍﻜﺘﺸﺎﻑ ﺍﻝﻌﻼﻗﺔ ﺍﻝﺴﺒﺒﻴﺔ ﺒﻔﻴﺭﻭﺱ ﺍﻝﻬﺭﺒﺱ ﺍﻝﺒﺸﺭﻱ ﺍﻝﺜﺎﻤﻥ .HHV-8ﺍﻝﻔﻬﻡ ﺍﻷﻓﻀل ﻝﻠﺨﺎﺼﻴﺎﺕ ﺍﻝﺠﺯﻴﺌﻴﺔ ﺍﻝﺒﻴﻭﻝﻭﺠﻴﺔ ﻝﻬﺎﺫﺍ ﺍﻝﻌﺎﻤل ﺴﻭﻑ ﺘﻔﺘﺢ ﺇﻤﻜﺎﻨﻴﺎﺕ ﻋﻼﺠﻴﺔ ﺠﺩﻴﺩﺓ. 188 Bibliographie 1. 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Matériels et méthodes ........................................................................................... 17 A. Patients ....................................................................................................................... 17 B. Exploitation des dossiers ..................................................................................... 18 C. Méthodes statistiques ........................................................................................... 22 IV. Résultats .................................................................................................................... 24 A. Caractéristiques des patients .............................................................................. 24 1. Incidence annuelle .............................................................................................. 24 2. Répartition selon le sexe .................................................................................. 26 3. Répartition selon l’âge ...................................................................................... 26 4. Origine ethnique ................................................................................................. 27 5. Répartition géographique ................................................................................ 27 6. Délai de consultation ......................................................................................... 28 7. Les antécédents ................................................................................................... 28 8. Présentation clinique ......................................................................................... 29 9. Etude histologique .............................................................................................. 35 10. Examens complémentaires ............................................................................ 36 11. Stade clinique .................................................................................................... 38 B. Caractéristiques du traitement ........................................................................... 38 1. Abstention thérapeutique ................................................................................ 39 2. Traitement local .................................................................................................. 39 3. Traitement général ............................................................................................. 40 C. L’évolution................................................................................................................. 42 1. La durée du suivi ................................................................................................. 42 2. Résultats du suivi ................................................................................................ 42 3. Réponses thérapeutiques ................................................................................. 43 215 V. 4. La survie sans rechute ....................................................................................... 45 5. La survie globale ................................................................................................. 45 Discussion ..................................................................................................................... 47 A. Historique .................................................................................................................. 47 B. Caractéristiques épidémiologiques ................................................................... 48 C. Etiopathogénie ......................................................................................................... 61 1. Infection HHV-8 .................................................................................................. 61 2. Autres co-facteurs associés à l’HHV-8........................................................ 83 a) Déficit immunitaire ....................................................................................... 83 b) Facteurs infectieux ....................................................................................... 85 c) Facteurs hormonaux .................................................................................... 87 d) Prédisposition génétique ............................................................................ 88 e) Facteurs héréditaires ................................................................................... 89 f) Facteurs environnementaux ...................................................................... 90 g) Autres expositions........................................................................................ 91 D. Etude clinique........................................................................................................... 94 1. Les manifestations dermatologiques............................................................ 94 2. Les manifestassions extra-dermatologiques........................................... 108 3. Les manifestations fonctionnelles et générales ...................................... 119 4. MK et associations ............................................................................................ 119 E. Diagnostique positif ............................................................................................. 120 1. Examen dermoscopique ................................................................................. 120 2. Etude histologique ............................................................................................ 122 3. Paraclinique ........................................................................................................ 142 F. Diagnostique différentiel .................................................................................... 144 G. Classification de la MK ........................................................................................ 149 H. Traitement ............................................................................................................... 151 1. But.......................................................................................................................... 151 2. Moyens ................................................................................................................. 152 a) Traitements locaux..................................................................................... 152 216 3. I. b) Traitements généraux ............................................................................... 164 c) Abstention thérapeutique ........................................................................ 179 Indications ........................................................................................................... 181 Perspectives ............................................................................................................ 184 VI. Conclusion .............................................................................................................. 186 VII. Bibliographie .......................................................................................................... 189 217 218