Dossier pédagogique 1re partie (pages 1-18)

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Dossier pédagogique 1re partie (pages 1-18)
Compagnie Toi qui chantes
Histoires à 6 pattes
Spectacle jeune public (à partir de 4 ans)
Chansons, marionnettes et théâtre
50 minutes
Par Marianne Colombier
Sur une idée originale de Valérie Plouchart et Marianne Colombier
Compagnie Toi qui chantes
Histoires à 6 pattes
Chansons, marionnettes et théâtre
Avec
Marianne Colombier (le bourdon, la libellule,
la coccinelle, la mouche, la chenille)
Tawfik Mikhaïl (le phasme, le cafard, la cigale,
le perce-oreille, la fourmi, la mante religieuse, le
moustique, le bousier, le papillon, l’abeille)
Textes et chansons (paroles et musique) : Marianne Colombier
Marionnettes et costumes : Françoise Hérault (compagnie Des Mains des pieds etc.)
Décors : Tawfik Mikhaïl
Affiche : Geneviève Caplet
Communication : [email protected] – 06 37 44 58 52
Renseignements : [email protected] – 06 72 71 31 61
L’histoire
Une petite bourdonne musicienne
tout juste sortie de son œuf part à la
recherche de la fleur qui lui est
destinée.
Chemin
faisant,
elle
rencontre des insectes au caractère
bien trempé.
Toutes ses aventures et ses
découvertes sont pour la petite
bourdonne autant de prétextes à
chanter : au contact de ces différents
personnages, elle affine sa voix et
trouve sa voie !
Du phasme énigmatique au cafard
fureteur, de la libellule haïkiste à la
cigale qui chante faux, chacun d’eux,
à sa façon, l’invite à porter sur le
monde et sur elle-même un regard
original et sans préjugés.
« Rien n’existe qui n’ait au préalable été rêvé. »
Ismaël Mérindol
2
Mesdames et messieurs les professeur(e)s des écoles, mesdames les éducatrices et
animatrices, messieurs les éducateurs et animateurs, bonjour !
Voici le dossier pédagogique d’Histoires à 6 pattes (HA6P pour les intimes). Vous y
trouverez un essaim d’informations et de pistes de travail autour des insectes en général
et de notre spectacle en particulier, impliquant des approches scientifique, littéraire,
artistique… Les passages surlignés vous permettent de repérer d’un coup d’œil
les activités ou les exercices à proposer à vos élèves, en fonction de leur âge.
Bonne découverte !
Sommaire
Le sens du spectacle …………………………………………………………………………………
4
Pour mieux connaître les insectes (nommer des insectes) ……………………
6
L’étymologie 6 – L’anatomie (coloriage) 7 – La nourriture (que mangent les
insectes d’HA6P ?) 9 – Les sens 10 – La croissance (comment t’imagines-tu
quand tu seras grand(e) ?) 11 – Les ordres des insectes (classer les insectes
d’HA6P) 11 – La vie en société (quels sont les insectes sociaux ?) 14 – De
fabuleux constructeurs 14 – La coopération entre fleurs et insectes 15 –
Échapper aux prédateurs : des trésors d’ingéniosité(quels sont les insectes
mimétiques ?) 15 – L’écologie (trouver les fonctions des insectes) 17
Expressions autour des insectes (trouver les bonnes définitions) …………
19
Explications des textes d’HA6P (périphrase, haïku, coloriage…) ……………
20
Poésies, textes, photos et haïkus (lire, regarder, apprendre…) ……………
25
À la façon d’Arcimboldo (coloriage) …………………………………………………………
32
Présentation de Jean-Henri Fabre (qu’est-ce qu’un entomologiste ?) ..
34
L’affiche d’HA6P (reconnaître les insectes dessinés) ……………………………
35
Les chansons d’HA6P (chanter sur la musique mp3) ……………………………
36
L’équipe d’HA6P ………………………………………………………………………………………
38
Pour aller plus loin (livres et sites Web à explorer) ……………………………
39
3
Le sens du spectacle
Le monde des insectes est une incroyable source d’inspiration, par sa diversité, son
ingéniosité, ses métamorphoses, sa connivence et son interdépendance avec le règne
végétal, sa symbolique… Mais aussi par le miroir qu’il tend à la société humaine.
Histoires à 6 pattes ouvre une petite porte sur ce microcosme aussi méconnu que
passionnant, et vise à communiquer au jeune public l’envie d’en savoir plus…
Ce spectacle à tiroirs, lisible à plusieurs niveaux, est prétexte à aborder avec les
enfants divers sujets, bien au-delà de la pure entomologie !
• Le tiroir « culture »
Les expressions liées aux insectes (avoir le bourdon,
prendre la mouche, p. 19), le haïku (p. 22), les insectes
vus par des civilisations lointaines : le Japon (p. 21),
l’Égypte pharaonique (p. 23)…
• Le tiroir « psychologie »
Anthropomorphiques juste ce qu’il faut, nos insectes
pointent gentiment quelques travers humains : la vanité
d’une cigale sans talent, le stress d’une fourmi
surmenée, le parler stéréotypé d’une ado-coccinelle…
Et montrent que « l’habit ne fait pas le moine » : derrière
sa discrétion et sa modestie, le phasme détient un
grand savoir ; énervant et intrusif, le cafard se révèle
finalement un bon copain…
• Le tiroir « science »
Sans se vouloir une leçon d’entomologie, le spectacle
livre quelques faits scientifiques : par exemple, l’instinct
maternel existe chez certains insectes ; et même le
moustique a sa raison d’être, c’est un pollinisateur !
On y parle aussi d’écologie et de l’impact des activités
humaines polluantes sur la vie des insectes.
Les données entomologiques contenues dans
le scénario d’Histoires à 6 pattes ont été
validées par l’Opie.
4
• Le tiroir « arts »
Théâtre, musique, poésie, arts plastiques sont
autant d’expressions artistiques qui entrent en
jeu dans Histoires à 6 pattes.
• Le tiroir « pédagogie »
Une idée maîtresse se déploie tout le long du
spectacle : à l’instar de la petite bourdonne,
chaque enfant a sa fleur à découvrir. Cela
passe par la confiance en son potentiel, la
conscience de jouer un rôle dans le « grand
tout » du monde, la tolérance…
Les insectes sont les meilleurs promoteurs de ce message : ils sont tous bâtis sur le même
modèle (six pattes, deux antennes, un thorax, un abdomen…), et pourtant, quelle
ressemblance peut-on trouver entre une mante religieuse et une fourmi, entre un
phasme et une coccinelle, etc. ?
En 50 minutes, sur un
rythme trépidant, et
dans un foisonnement
de couleurs et de
chansons, les Histoires
à 6 pattes sautillent
entre tous ces thèmes.
C’est pourquoi chaque âge peut en faire
son miel…
Les plus petits
sont
captivés
par
les
couleurs, les costumes,
la musique, la surprise
de l’apparition de
chaque nouvel insecte, et vivent les émotions de la petite
bourdonne, à laquelle
ils s’identifient facilement.
Les plus grands
sont réceptifs aux messages
écologiques et humanistes, ainsi qu’à la drôlerie des
situations et des personnages.
5
Pour mieux connaître les insectes
Les insectes sont les animaux les plus nombreux sur la Terre :
sur 4 animaux, 3 sont des insectes !
Sur toute la planète, il y en a près de 1 million d’espèces différentes, voire
davantage. C’est difficile à évaluer.
Si tu as déjà vu Histoires à 6 pattes, te souviens-tu des insectes qui
apparaissent dans le spectacle ? Voici la première lettre de leur nom,
par ordre d’entrée en scène :
B…
P…
C…
C…
P…-O…
F…
M… R…
L…
M…
B…
C…
M…
P…
C…
A…
Connais-tu d’autres insectes qui ne figurent pas dans le spectacle ?
Si tu n’as pas encore vu Histoires à 6 pattes, énumère tous les insectes
que tu connais :
L’étymologie
Le mot « insecte » vient du latin insectus, « coupé », son corps étant fait de
plusieurs segments.
Les noms d’insectes portent en général le suffixe -ptère, qui vient du grec ptéron,
« aile ».
6
Les parties de l’insecte
Les insectes ont un corps formé de trois parties : la tête, le thorax et l’abdomen.
1. Colorie en rouge la tête, en jaune le thorax, en bleu l’abdomen.
2. Inscris les noms suivants dans les cases correspondantes : les yeux, les antennes, les
mandibules, les ailes, les pattes, la tête, le thorax et l’abdomen.
Les insectes, telles les mouches et les libellules, ont des yeux composés de très nombreuses
facettes (jusqu’à trente mille pour certaines libellules !) qui leur permettent de voir tout
autour d’eux. Voilà pourquoi il est souvent difficile de les surprendre ou de les attraper.
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L’anatomie
Le refrain que la petite bourdonne musicienne chante tout le long du spectacle
résume les principales caractéristiques anatomiques des insectes :
Ils ont six pattes, deux antennes
Un thorax et un abdomen
Deux paires d’ailes et une tête
Des yeux à multiples facettes
Le corps
La carapace des insectes représente leur squelette, ou plutôt leur
exosquelette, une véritable armure. Une fois constitué, il ne grandit plus.
D'où la nécessité de muer pour continuer à grandir.
Dépourvus de poumons, les insectes respirent par un système de trachées dont les
orifices (spiracles) sont répartis sur l’exosquelette.
Les pièces buccales (source : http://www.insectesjardins.com/Morphologie.htm)
En fonction du régime alimentaire des insectes auquel elles sont adaptées,
on distingue deux grandes catégories de pièces buccales :
Le#type#broyeur pour déchiqueter la matière solide : végétaux, insectes, charogne, etc.
(sauterelles, mantes religieuses, coccinelles, charançons, guêpes, fourmis…).
Le# type# suceur# (ou# lécheur)# ou# piqueur!suceur
pour aspirer des liquides (moustiques,
pucerons, punaises, mouches, papillons…).
Que l’on ait rostre ou mandibules… (La Farandole des -ptères)
Le$rostre est une pièce buccale saillante qui permet de broyer
(charançon) ou de piquer et d’aspirer (punaise, puceron…).
Chez la cigale, le rostre ressemble à une longue tige rigide
qu’elle plante dans un arbre pour en sucer la sève.
Cigale © www.cigale.com (Sur la photo, on voit bien le rostre de la cigale entre ses deux pattes avant.)
Les$ mandibules sont deux pièces buccales dures (elles vont par paire)
servant à saisir et broyer la nourriture. Les mandibules les plus
impressionnantes sont celles du lucane cerf-volant.
Lucane cerf-volant ©Aurélien Audevard – http://www.ouessant.digiscoping.fr$
ou de piquer et aspirer le sang
des proies (moustique).
La#trompe permet d’aspirer ou puiser le
nectar des fleurs (papillon, abeille…)…
Moustique en train de piquer
Les abeilles ont des pièces buccales de type$ broyeur!lécheur : elles
peuvent mâcher ou modeler de la matière (pollen, cire) et également
aspirer des liquides (nectar).
$
Abeille © Éric Tourneret, photographe – http://www.thehoneygatherers.com$
8
$
Certains insectes ont une bouche atrophiée au point de ne
pas pouvoir manger : leur vie est si courte qu’ils n'ont pas
besoin de s’alimenter et vivent sur les réserves accumulées à
l’état de larve (éphémères, quelques papillons de nuit...).
Éphémère © fr.questmachine.org/Ephemeroptera
La nourriture
Qu’on se dévore les uns les autres
Qu’on suce les fleurs, qu’on se vautre
Dans le caca ou le pollen…
Dans Histoires à 6 pattes, quelques insectes évoquent leur façon de se nourrir :
• Qui veut manger la petite bourdonne ?
• Qui est un piqueur que personne n’aime ?
• Qui se vante de débarrasser les roses de leurs pucerons ?
• Qui nettoie la nature en mangeant des choses pas très ragoûtantes ?
• Qui ne se nourrit que du nectar des fleurs ?
Au#menu#des#insectes!:"qui"mange"quoi!?!!
Nourriture
nectar des fleurs, pollen
Mangeurs
abeilles, bourdons, papillons
Type de mangeurs
phytophages
feuilles
criquets, chenilles
phytophages
plantes
pucerons, cochenilles
phytophages
graines
charançons
phytophages
autres insectes
coccinelles, mantes religieuses
carnassiers
petits animaux
vers luisants
carnassiers
fruits
forficules
omnivores
poils d'animaux
dermestes
nécrophages
bois mort
lucanes, capricornes
xylophages
sang
taons, moustiques
hématophages
végétaux en décomposition
mouches, larves de diptères
sarcophages
cadavres d'animaux
nécrophores, fourmis
nécrophages
excréments
bousiers, mouches
coprophages
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Les sens
La vue
Les insectes ont presque tous deux types d'yeux pour capter la lumière
et voir. Sur la tête : des yeux multiples composés de facettes qui leur
permettent de percevoir les formes, les mouvements, les couleurs, et des yeux
simples, appelés ocelles, qui mesurent la luminosité.
La perception est très variable :
l'abeille ne distingue pas le rouge, mais voit dans l'ultraviolet. Certains sont
attirés par le jaune, d'autres par le blanc.
Quelles$ sont$ les$ couleurs$ que$ voient$ les$ insectes!?
Le toucher
Des antennes, des palpes (pièces buccales) et des poils sensoriels
percés de trous microscopiques répartis sur le corps permettent aux
insectes d'analyser l'environnement et laissent entrer les molécules des odeurs.
L’odorat
Les antennes font office de nez, et parfois aussi d'autres parties du
corps « sentent » avec des poils spécialisés.
Les insectes communiquent par l'odeur en émettant des phéromones
(substance provoquant des comportements spécifiques chez leurs congénères).
L’ouïe
La plupart des insectes sont sourds. Cependant, ils ressentent les
vibrations sonores grâce à leurs antennes et leurs poils sensoriels.
En revanche, les insectes chanteurs (cigales, sauterelles, criquets, grillons)
possèdent des systèmes « auditifs » complexes qui leur permettent d'entendre
les chants de leur espèce, de faire la cour, de marquer leur territoire, ou
d’effrayer leurs prédateurs. Ces espèces musiciennes ont des tympans situés sur
les pattes ou ailleurs sur le corps.
Le goût
Les aliments sont goûtés par des palpes (pièces buccales), ainsi que
par des poils sensoriels sur le corps.
Les insectes sont équipés de pièces buccales adaptées à leur régime
alimentaire : broyeurs, suceurs, lécheurs, piqueurs (voir pages 8 et 12).
La couleur
Source :
http://www.insectes.org/insectes/questions-reponses.html?id_quest=604
Le camouflage est un moyen efficace d'échapper
à la prédation (phasmes). Les couleurs voyantes
servent à soit à attirer le partenaire en vue de la
reproduction (papillons), soit à prévenir les
prédateurs potentiels de leur toxicité, ou tout
simplement de leur goût détestable (voir page 16).
10
Une chenille aux couleurs incroyables !
© http://lolo1955gravoline.blogspot.fr/2013/12/
30-chenilles-etranges-et-sublimes-dont.html
La croissance
Chez les insectes, il y a deux façons de devenir adultes :
1°!Directement!: les larves ressemblent aux adultes au bout de plusieurs mues. C’est le cas
des phasmes, perce-oreilles, mantes, libellules, blattes (ou cafards), sauterelles,
punaises, pucerons…
les larves ne ressemblent pas aux adultes, il y a une transformation
complète du corps, que l’on appelle métamorphose : la larve mue d’abord plusieurs
fois, puis elle devient une nymphe ou une chrysalide, dans laquelle elle se
métamorphose en insecte adulte, qu’on appelle aussi imago. C’est le cas des
papillons, coccinelles, scarabées, mouches, moustiques, abeilles, fourmis, puces…
2°!Indirectement!:
Source : ww.insectes.org/opie/croissance-des-insectes.html
Dans Histoires à 6 pattes, une rencontre impossible dans le monde réel se produit grâce
à la magie du théâtre : la chenille et le papillon, les stades larvaire et adulte d’un
même individu, se retrouvent face à face. Ainsi dédoublé sous deux étapes distinctes de
sa vie, notre chenille-papillon prend conscience d’être à la fois double et unique !
T’est-il arrivé d’avoir envie de te voir déjà à l’âge adulte ? La petite chenille d’Histoires
à 6 pattes a réalisé ce rêve ! Et cela a été une belle surprise pour elle.
Et toi, comment t’imagines-tu quand tu seras grand ?
Les ordres des insectes
Afin de classifier les insectes, les scientifiques les ont séparés en une trentaine de
groupes appelés ordres. Les représentants d’un même ordre ont des liens de parenté
qui sont fondés sur la forme de leur corps, de leurs pattes, de leurs pièces buccales et,
tout particulièrement, de leurs ailes.
Le nom scientifique donné à chacun de ces ordres se termine habituellement
par -ptères, mot grec qui signifie « ailes ». La première partie du nom fournit souvent des
indications sur la taille, la forme, le nombre ou la texture des ailes.
Hyménoptères, phasmoptères
Dictyoptères, hémiptères,
C’est la farandole des -ptères
Dermaptères, coléoptères
Blattoptères ou lépidoptères…
Cinq ordres regroupent près de 80 % des espèces d'insectes ! Il s’agit des hémiptères,
des coléoptères, des diptères, des hyménoptères et des lépidoptères.
Ce tableau présente les principaux ordres d’insectes connus à ce jour. Il fournit
également des caractéristiques associées au type de métamorphose, aux ailes et aux
pièces buccales des adultes.
Adapté de Gullan P.J. & P.S. Cranston. The Insects: An Outline of Entomology, Fourth Edition, Wiley-Blackwell, 2010.
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Tableau'des'ordres'!
(AA#=#ailes#antérieures!:"AP"="ailes"postérieures)"!
Source : http://espacepourlavie.ca/tableau-des-ordres-dinsectes
Exemples
Blattoptères
Blattes
4
Broyeur
Incomplète
Coléoptères
Coccinelles, scarabées,
lucioles
Généralement 4 : AA
dures, sans nervures ;
AP pliées,
membraneuses
Broyeur
Complète
Dermaptères
Aucune ou 4 : AA
Forficules (perce-oreilles) courtes et épasses ; AP
pliées en éventail
Broyeur
Incomplète
Diptères
Éphéméroptères
Ailes
Type de
Ordre
pièces buccales
Métamorphose
Mouches, moustiques
2, très rarement
aucune ; AP modifiées
en balancier
Suceur-lécheur
ou piqueursuceur
Complète
Éphémères
4 (parfois 2),
membraneuses et
triangulaires ; AP plus
petites
Pièces buccales
atrophiées
Incomplète
Hémiptères
Cigales, gendarmes,
pucerons, punaises
Hyménoptères
Abeilles, bourdons,
guêpes, fourmis
Aucune ou 4 ; AA
épaisses à la base ou
uniformément
Piqueur-suceur
membraneuses ; ailes à
moitié coriaces
Incomplète
4, très rarement
aucune, nervures peu
Broyeur ou
abondantes ; AA plus broyeur-lécheur
grandes que AP
Complètes
Broyeur
Incomplète
Isoptères
Termites
4, très rarement
aucune ; nervures peu
abondantes ; AA et AP
semblables
Lépidoptères
Papillons
4, très rarement
aucune, écailleuses
Suceur
Complète
Mantoptères ou
dictyoptères
Mantes religieuses
4, très rarement
aucune, écailleuses
Broyeur
Incomplète
Odonates
Libellules
4, semblables ; nervures
abondantes
Broyeur
Incomplète
Orthoptères
Grillons, criquets et
sauterelles
Aucune ou 4 (parfois
petites), AA étroites,
épaisses ; AP pliées en
éventail ou ailes droites
Broyeur
Incomplète
Phasmoptères
Phasmes
Aucune ou 4 ; AA
étroites ; AP pliées en
éventail
Broyeur
Incomplète
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Peux-tu relier chaque insecte de la colonne centrale à l’ordre auquel il appartient ?
Tu peux t’aider du tableau des ordres des insectes.
Attention, il y a un intrus dans cette « farandole de -ptères », à toi de le trouver !
abeille!
Hyménoptères
bourdon!
Phasmoptères
bousier!
cafard!
Mantoptères ou
dictyoptères
chenille!
Diptères
cigale!
coccinelle!
Blattoptères
criquet!
Lépidoptères
fourmi!
grillon!
Hélicoptères
libellule!
Coléoptères
mante&religieuse!
mouche!
moustique!
Dermaptères
papillon!
Hémiptères
perce"oreille!
punaise!
Orthoptères
sauterelle
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Odonates
La vie en société
Certains insectes vivent en société, on les appelle des insectes sociaux.
Chaque individu vit pour le groupe – cela est aussi appelé altruisme –, agissant
de façon coordonnée pour la collectivité.
Quels sont les insectes sociaux les plus connus ? Il y en a trois dans Histoires à 6 pattes.
On n’est pas au Club Med, chérie,
Quand on bosse chez les fourmis
De début septembre à fin août
On est au bord du burn-out !
(Chanson de la fourmi)
La communication
Quand une abeille a trouvé des fleurs à butiner, elle retourne vers ses collègues
ouvrières et « danse » devant elles de façon à leur communiquer sa trouvaille et
le chemin pour s’y rendre. Le mouvement de sa danse (en 8 ou en rond) est un
code qui leur indique l’itinéraire à suivre : tout droit, virage, etc.
Les ouvrières élèvent leur reine mère avec sa progéniture
En cherchant la nourriture toujours plus loin
Et lorsqu’elles trouvent un butin
Elles dansent en 8 ou en rond
Pour montrer la direction
(Chanson de l’abeille)
Les fourmis émettent des phéromones (signaux chimiques) pour transmettre à
leurs congénères ce même type d’informations.
De fabuleux constructeurs
Nid de termites
en Australie
Dignes des meilleures entreprises de BTP, les abeilles,
les guêpes et les termites construisent des nids
surprenants.
Précieux insectes, talentueux architectes
Elles façonnent et elles bricolent
La cire et les alvéoles
(Chanson de l’abeille)
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La coopération entre fleurs et insectes
Les insectes transportent le pollen
(équivalent des spermatozoïdes chez
les animaux) d’une fleur à l’autre et
permettent ainsi la fécondation,
donc la reproduction des plantes.
Sans l'intervention des insectes, 85 %
de plantes à fleurs disparaîtraient !
Sans eux, la planète serait un
immense désert et l’espèce humaine
ne tarderait pas à s’éteindre, faute
de nourriture.
Dans Histoires à 6 pattes, l'abeille
évoque le rôle vital des insectes
pollinisateurs.
En grandes séductrices, les fleurs ont
déployé tous leurs charmes pour
attirer les insectes : couleurs, parfums,
formes, nectar…
Si elles sont aussi belles et sentent
aussi bon, c’est uniquement pour se
concilier les faveurs de ceux qui
assurent leur postérité !
Il y a une réelle interdépendance entre les fleurs et les
insectes. Certains « couples » insecte-fleur développent
des liens de coévolution, en fonction de leurs influences
mutuelles, tels l’orchidée et le papillon sphinx, ou le
bourdon et la sauge des prés… Au cours de l’évolution,
la fleur adapte sa forme ou la longueur de ses nectaires
(glandes qui sécrètent le nectar) à la trompe, ou
proboscis, de son pollinisateur.
Bourdon et fleur de sauge des prés © http://www.svtauclairjj.fr/coevolution/sauge/intro.htm
Échapper aux prédateurs : des trésors d’ingéniosité
Dans Histoires à 6 pattes, quel est l’insecte que la petite bourdonne confond
avec un bâton ? Voici ce qu’il lui répond :
Non, je ne suis pas un bâton
Plutôt du genre caméléon
En toute saison je me fonds
Dans les herbes et les frondaisons
C’est le roi du camouflage, l’insecte qui ressemble à une brindille, qui mime la
nature, c’est pourquoi on l’appelle « insecte mimétique ».
C’est pour mieux tromper les oiseaux !
C’est moi le phasme mimétique
Le caméléon des insectes…
15
As-tu remarqué dans le spectacle un autre insecte qui peut se rendre quasiment
invisible dans son environnement ?
C’est la mante
religieuse : regarde
sur la photo de
droite comme elle
se confond avec
une tige.
Et à gauche, le
phasme, lui, a
vraiment l’air d’une
brindille !
Phasme et mante religieuse © Sylvie Valayer
Les insectes ont trouvé plusieurs méthodes pour échapper à leurs prédateurs.
•!Se#faire#oublier!: mimétisme et du camouflage : le phasme, qui non seulement a
une forme de bâton, mais en imite aussi les mouvements : ses déplacements
sont saccadés, évoquant une brindille secouée par le vent ; la mante religieuse,
verte sur l’herbe verte : mais aussi certains papillons dont les ailes ressemblent à
du lichen…
•!Se# faire# passer# pour# un# autre# insecte!: de préférence on
imite la guêpe, qui est un redoutable prédateur et à
laquelle les prédateurs de moindre envergure hésitent à
venir se frotter. C’est pourquoi la mode « guêpe » est
très tendance chez les insectes !
Mais oui, l’insecte sur la photo à droite est bien une
mouche, totalement inoffensive !
© http://lezanimaux.eklablog.com/c-est-uneguepe-ou-une-mouche-a81146430
•!Se# faire# remarquer!: l’insecte arbore des couleurs vives pour
prévenir les éventuels prédateurs qu’il a très mauvais goût ou
qu’il est carrément toxique : c’est le cas de certains papillons
et punaises. Et si le gendarme (à gauche) a mis un masque
africain, c’est sûrement pour effrayer ses prédateurs…
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gendarme_ (insecte)#mediaviewer/File:Pyrrhocoris_apterus_(punaise_rouge).JPG
•!Fabriquer) un) répulsif!: le grillon ou la coccinelle éloignent les prédateurs en
projetant leur propre hémolymphe (équivalent du sang pour les insectes), qui est
parfois toxique : on appelle ce phénomène une saignée réflexe. Certains
carabes (coléoptères) expulsent bruyamment un liquide corrosif et nauséabond
qui s’évapore en nuage toxique, d’où leur surnom de « bombardiers ».
•!Émettre! des$ sons! dissuasifs!: les cigales sont protégées des oiseaux par leur
stridulation, dont l’intensité (plus de 150 décibels) est insupportable à ces
prédateurs à plumes.
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•!Être% solide% et% indigeste!: c’est le cas des coléoptères, avec leurs élytres (ailes
antérieures) durs comme de la corne qui les protègent et les rendent « impropres
à la consommation » pour les prédateurs !
•!Passer& pour& mort& (catalepsie)!:! dès qu'il se sent menacé ou qu’il est touché,
l’insecte tombe et « fait le mort » (phasme, mante…), en attendant que le
danger soit passé.
•!S'amputer! (l'autotomie)!: le phasme, par exemple, s’arrache une patte pour se
dévaluer aux yeux de ses prédateurs !
•!Se# défendre# physiquement!: certains hyménoptères infligent des piqûres
venimeuses à leurs ennemis au moyen de leur aiguillon (dard), qui est une
modification de l’organe de ponte se situant au bout de leur abdomen ; les
coléoptères se défendent avec leurs mandibules qui sont aussi des armes très
efficaces.
L’écologie
La présence des insectes dans la nature et les jardins est indispensable :
Ils$pollinisent,$ils$fertilisent!!
ils$recyclent,$ils$nettoient,$ils$chassent…!
Parmi ces 5 fonctions, lesquelles peux-tu attribuer à ces huit personnages d’Histoires à 6
pattes ? Fais une croix dans le tableau ; chaque insecte peut avoir plusieurs croix.
Si tu connais d’autres insectes auxquels tu peux attribuer une ou plusieurs de ces
fonctions, ajoute-les dans les lignes vides en bas du tableau.
pollinise
fertilise
recycle
Le bourdon
La mante
La libellule
Le moustique
Le bousier
La coccinelle
La mouche
Le papillon
17
nettoie
chasse
Redoutables ou mimétiques
Depuis les temps préhistoriques
Ils mangent, ils raclent et ils nettoient
De la prairie jusqu’aux sous-bois
(Chanson de la bourdonne)
Accueillir des insectes dans son jardin : un acte d’écocitoyenneté
Permettre&aux!insectes'de'vivre'dans'le'jardin'!
1° Laisser une parcelle de jardin sauvage.
2° Planter :
• des fleurs à nectar : lavande, thym, menthe, origan…
• ou des fleurs sauvages : primevères, orties, pissenlits, jacinthes, cardamines,
potentilles, marguerites…
• des haies d’essences sauvages : prunelliers, aubépines, genêts…
• des arbres indigènes : saules, peupliers, chênes, hêtres…
• des arbres fruitiers riches en nectar.
3° Laisser repousser les herbes dites « mauvaises » (laiteron…), les insectes en sont
friands.
4° Placer des nichoirs pour insectes. Cela ne représente aucun danger, et c’est une
façon de se familiariser avec nos amis à six pattes ! (Pour construire des nichoirs, cf.
François Lasserre, J'observe les insectes, Guides Salamandre, 2014.)
Oser!changer"ses"comportements"et"ses"critères(esthétiques!
1° Accueillir la biodiversité.
2° Accepter de tondre moins souvent (avec les avantages de l’économie d’essence
ou d’électricité).
3° Réduire ou, mieux, supprimer l’utilisation des pesticides pour favoriser la venue des
prédateurs naturels.
4° Réduire la consommation d'engrais et d'eau.
Cf.$sources'bibliographiques!page%39.!
Cet insecte étonnant
est une empuse
commune. On l’appelle
aussi « diablotin ». Il fait
partie de l’ordre des
mantoptères.
Regarde comme il
ressemble à la fois à une
mante et un phasme...
On trouve des empuses
dans le sud de la France,
mais celle-ci a été
photographiée en Turquie.
Empusa pennata © Mehmet
Karaca/National Geographic
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