L`autoformation, d`hier à aujourd`hui

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Grands Dossiers N° 41 - déc 2015 - jan-fév 2016
De la formation au projet de vie
L'autoformation, d'hier à aujourd'hui
Philippe Carré
Des autodidactes d’antan aux apprentissages autonomes de l’ère numérique, les pratiques
d’autoformation ont une longue histoire.
Cédric est cadre dans une grande banque ; il se forme régulièrement à de nouvelles approches des
relations humaines en animant bénévolement des sessions de formation au scoutisme, développe ses
compétences émotionnelles par la pratique intensive des arts martiaux et écoute des enregistrements
d’e-books de management tout en faisant son jogging hebdomadaire. À 39 ans, Salima a entrepris de
creuser successivement les domaines de la théologie de l’islam, de la gestion des associations et de
la motivation scolaire, sur son temps libre, en marge de ses activités professionnelles. Karl, chauffeur
de taxi à Maastricht, a appris seul à parler couramment, outre le flamand, l’allemand pour ses clients
voisins, l’anglais « que tout le monde parle » et le français « pour faire des rencontres en vacances sur
la Côte d’Azur ». Paul a entrepris de rédiger une thèse de doctorat à plus de 75 ans, tandis que Valérie
achève un dossier de VAE pour valider son expérience de responsable de formation et obtenir un
master en sciences humaines au terme d’un parcours commencé à 16 ans avec un CAP de coiffure.
Tous réalisent ces apprentissages par eux-mêmes, en dehors de toute formation formelle, avec un
recours constant aux ressources d’Internet.
L’expansion des usages des moteurs de recherche, des réseaux sociaux numériques et des outils du
Web 2.0, accompagnée de l’individualisation progressive des dispositifs de formation avec la création
d’un « compte personnel de formation », donne depuis le début des années 2000 à la vieille idée
d’autodidaxie, devenue autoformation à la fin du 20e siècle, un sens nouveau, dont on peut se risquer
à penser qu’elle sera la forme dominante de l’apprentissage des adultes au 21e siècle.
Des autodidactes admirés ou rejetés
Depuis l’étude fondatrice du Canadien Allen Tough en 1971 sur les projets d’études indépendants des
adultes, qui a dévoilé cette face cachée de « l’iceberg de la formation », de multiples recherches ont
mis en évidence le caractère universel des apprentissages buissonniers, autodirigés et informels.
Cadres supérieurs, infirmières, médecins, demandeurs d’emploi ou ingénieurs égrènent, à longueur
d’enquêtes, les connaissances et savoir-faire qu’ils ont tissés dans et par leurs activités quotidiennes
au travail, en vacances, à travers les expériences, les projets, les leçons de la vie et, massivement, la
consultation régulière de Google, Wikipédia, forums et sites spécialisés, en réponse aux innombrables
sollicitations et interrogations de l’existence.
Aux racines de l’autoformation, les figures paradoxales, souvent dérisoires, parfois stigmatisées des
autodidactes,
ces
orphelins
de
l’éducation
officielle,
traduisent
la
dimension
quasiment
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anthropologique de ces pratiques universellement observées, dont déjà Confucius, Épicure ou le
Coran louaient les vertus. On les célèbre avec Ambroise Paré, père de la chirurgie moderne ou, plus
près de nous, Pierre Bérégovoy, ouvrier fraiseur devenu Premier ministre, Fabrice Luchini ou Sonia
Rykiel. Ils sont craints comme Iceland Slim, passé maître de l’art du proxénète, parfois méprisés
comme Bouvard et Pécuchet, dont Gustave Flaubert dépeint avec ironie les techniques d’études
ridicules, ou ignorés comme l’Autodidacte sans nom que Jean-Paul Sartre fait rencontrer au héros de
La Nausée (1938). Admirés, rejetés ou impensés, ils ont longtemps été vus comme les parias de la
formation des adultes.
C’est à partir des années 1970 qu’un courant massif de travaux scientifiques, des deux côtés de
l’Atlantique, vient donner ses lettres de noblesse à l’art ancestral de « s’instruire par soi-même, sans
maître », repéré dès le 16e siècle et jusque-là relégué au rayon des talents compensatoires, toujours
marqué du sceau de l’absence ou, pire encore, de l’échec d’une socialisation canonique par l’école et
l’université. Côté américain, les ouvrages fondateurs d’A. Tough, Cyril O. Houle, Boshier Rogers et
Malcolm Knowles installent les bases de ces pratiques alternatives avec le concept d’apprentissage
autodirigé. En France, de façon quasi simultanée, les travaux de plusieurs pionniers de l’éducation
permanente convergent pour donner à l’autoformation sa légitimité scientifique et culturelle, que ce soit
dans le cadre professionnel (Bertrand Schwartz), les loisirs (Joffre Dumazedier), l’histoire de vie
(Gaston Pineau) (encadrés ci-dessous). Dès lors, une vaste production éditoriale pénètre cénacles
universitaires et organismes de formation, accompagnée par la multiplication des colloques, journées
d’études et enfin, vers la fin du 20e siècle, la nomination de nombreux universitaires à des postes
ciblés sur ce nouveau paradigme éducatif.
L’autoformation, géant aux pieds d’argile
Tel le géant aux pieds d’argile, l’autoformation est une notion riche mais polysémique ; c’est là à la fois
sa force et sa fragilité. On peut aujourd’hui la penser selon plusieurs perspectives, selon que l’on
s’attache à la radicalité des pratiques autodidactiques, à la nature des processus d’apprentissage
autodirigés, aux pédagogies de l’autonomie, aux dimensions existentielles de la construction de soi, ou
aux caractéristiques des organisations dites « apprenantes ». Par-delà cette variété qui confine au
baroque, on peut détecter aujourd’hui un mouvement puissant d’institutionnalisation de l’autoformation,
véritable reconnaissance sociale de son influence à travers les pratiques d’accompagnement des
adultes, l’évolution des dispositifs juridiques ou l’individualisation progressive de la formation.
Depuis le début du 21e siècle, trois évolutions majeures consacrent la reconnaissance de
l’autoformation, non seulement comme fait social et objet de recherche légitime, mais également
comme vecteur majeur de développement des pratiques d’apprentissage tout au long de la vie.
La pénétration du Web 2.0
Tout d’abord, le mouvement initié à la fin du 20e siècle se consolide, ainsi que le prouve
l’accroissement régulier des publications et recherches sur ce thème. Une cinquantaine de thèses de
doctorat ont aujourd’hui été soutenues en France sur l’autoformation, et plusieurs centaines
d’ouvrages portent le mot en titre. Le terme d’autoformation est entré dans le dictionnaire Robert en
2002, tandis que le Céreq l’utilisait pour la première fois dans sa grande enquête sur la formation en
2000. Au terme d’une déjà longue série, le VIIIe Colloque européen sur l’autoformation s’est tenu en
2014 à Strasbourg.
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Ensuite, d’évidence, la pénétration des technologies de l’information et particulièrement des outils du
Web 2.0 dans les usages quotidiens des sujets sociaux accompagne une explosion des pratiques
d’apprentissage autonome. Qu’il s’agisse d’une simple recherche d’information pour un bricolage à
domicile, d’un besoin technique au travail, ou d’un projet plus élaboré de recherche sur la santé,
l’économie ou l’informatique, voire d’un geste quotidien dès qu’une question nouvelle se pose à lui, le
citoyen d’aujourd’hui a si bien intégré en peu d’années ce « réflexe Internet » que l’on s’interroge
aujourd’hui sur ce que l’on faisait sans lui. La marginale autodidaxie d’antan se fait autoformation
numérique à grande échelle.
Auto ne rime pas avec solo
Enfin, on sait aujourd’hui qu’autoformation ne rime quasiment jamais avec « soloformation ». Les
attributs mythiques de Robinson Crusoé de la culture que l’autodidacte traînait comme des oripeaux
s’estompent peu à peu sous les évidences accumulées à force de recherches et de témoignages. Il
est aujourd’hui admis que l’on apprend toujours seul, mais jamais sans les autres : du traditionnel
autodidacte – on pense ici au Martin Eden de Jack London – jusqu’aux geeks les plus autodirigés de
nos sociétés de l’information, le chemin de l’autoformation est généralement moins solitaire que bien
des parcours scolaires ou universitaires.
Légitimée et désormais installée dans les esprits, les institutions et les pratiques sociales,
l’autoformation se découvre ainsi à la fois sociale et numérique. Elle représentera sans doute, sous
réserve d’une vigilance accrue quant à ses risques de dérive, le vecteur dominant du développement
des savoirs dans nos sociétés tournées vers la grande ambition d’apprendre tout au long de la vie. Elle
est d’ores et déjà une compétence clé de la vie professionnelle et personnelle, amenant le célèbre
psychologue canadien Albert Bandura, à affirmer qu’un « but majeur de l’éducation est de préparer les
étudiants à poursuivre leurs apprentissages autodirigés tout au long de la vie ».
On retrouve ici, à plus de deux siècles de distance le Traité de pédagogie d’Emmanuel Kant, publié en
1803, selon lequel « ce que l’on apprend le plus solidement et ce que l’on retient le mieux, c’est ce que
l’on apprend en quelque sorte, par soi-même ».
Les penseurs de l'autoformation
• John Dewey (1859-1952)
Apprendre par l’action
Dans l’héritage des psychologues humanistes de l’éducation qui ont inspiré les penseurs de
l’autoformation, John Dewey fait partie des pionniers.
Arrivé à l’université de Chicago en 1896 pour enseigner la philosophie, Dewey y adjoint bientôt un
cours de psychologie expérimentale, un autre de pédagogie. Puis il fonde la première école
expérimentale (que l’on appellera plus tard école Dewey).
Toute la philosophie pragmatiste de Dewey est liée à sa conception de l’expérience vécue. Dans How
We Think (1910), Dewey soutient que la pensée de l’homme de la rue comme de l’homme de sciences
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s’apparente à un processus d’expérimentation continue. Converti par son épouse au libéralisme, il
devint un ardent défenseur de la liberté d’opinion, de la démocratie, du progrès social.
Démocratie et éducation, Armand Colin, 2011.
• Carl R. Rogers (1902-1987)
Apprendre par soi-même
Dans les années 1960, les idées novatrices de Carl Rogers en matière d’éducation trouvent un vaste
écho. Sa pédagogie, fondée sur la non-directivité, bouscule les principes d’autorité. Elle suit les
mêmes orientations que sa méthode thérapeutique : une vision positive de l’être humain (il possède
des aptitudes naturelles à apprendre) et l’implication de l’individu. Rogers pense qu’apprendre par
soi-même vaut mieux qu’accumuler des connaissances. À ses yeux, l’expérience personnelle est
« l’autorité suprême », à la base de l’apprentissage. À ce titre, Rogers a inspiré le courant de
l’autoformation.
Le Développement de la personne (On Becoming a Person, 1961), Dunod, 2005.
• Malcom Sheperd Knowles (1913-1997)
Fondateur de l’andragogie
Malcolm S. Knowles est l’héritier du philosophe John Dewey, élève de Harvard et professeur d’Adult
Education à Boston. Ses orientations humanistes traduisent parfaitement les aspirations de l’éducation
des adultes, qu’il décide d’appeler désormais l’andragogie, science de l’éducation des adultes. Pour
lui, l’apprentissage à l’âge adulte diffère radicalement de celui des enfants, car il est autodirigé, motivé
par la volonté et par le désir de résoudre des problèmes inhérents à leur expérience de vie. Knowles a
initié les ateliers de pédagogie personnalisée et les institutions de conseils spécialisés dans le
développement personnel (coaching, etc.).
The Modern Practice of Education. From pedagogy to andragogy, Association Press, 1980.
• Gaston Pineau (né en 1939)
Les histoires de vie
Chercheur en sciences de l’éducation, professeur émérite de l’université de Tours, Gaston Pineau a
interrompu ses études, durant sa jeunesse, pour travailler comme ouvrier agricole. Il a soutenu sa
thèse sur les systèmes d’éducation permanente en 1973 avec Joffre Dumazedier.
En 1996, il fonde la collection « Histoires de vie et formation » aux éditions L’Harmattan. Il participe
également à la création de plusieurs associations de recherche et de formation, en France, au Québec
et au Brésil.
Pour lui, l’approche autobiographique est un moyen d’explorer le processus d’autoformation dans la
vie quotidienne et ordinaire.
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Les histoires de vie comme méthode de recherche et de formation sont aujourd’hui inscrites dans des
diplômes de formateurs d’adultes de 2e et 3e cycles.
Produire sa vie : autoformation et autobiographie, avec Marie-Michèle, 1983, rééd. Téraèdre, 2012.
• Albert Bandura (né en 1925)
L’efficacité personnelle
Émule de William James qu’il considère comme le fondateur de la psychologie scientifique américaine,
Albert Bandura est très attaché à la démarche scientifique en psychologie. Dans les années 1950, il
lance un programme de recherche à l’origine de sa théorie de l’apprentissage social, dit aussi
« apprentissage vicariant », et surtout d’une nouvelle approche en psychologie : l’approche sociale
cognitive. Dans les années 1980, il développe un deuxième concept important pour la psychologie de
la motivation, celui de sentiment d’efficacité personnelle ou autoefficacité (p. 70). Les recherches sur
l’autoformation s’inspirent des travaux de ce psychologue canadien, enseignant à l’université de
Stanford. Bandura insiste sur le rôle central des processus cognitifs, autorégulateurs et autoréflexifs
dans l’acquisition des connaissances. Nonagénaire toujours actif, Bandura poursuit aujourd’hui ses
recherches sur « la déviance positive ».
Autoefficacité. Le sentiment d’efficacité personnelle, 2e éd., De Boeck, 2007.
• Joffre Dumazedier (1915-2002)
voir encadré
Philippe Carré
Joffre Dumazedier (1915-2002)
Promoteur de l'éducation permanente
Pour Joffre Dumazedier, la civilisation des loisirs devait permettre l’épanouissement de l’individu par la
culture.
Joffre Dumazedier est parti à la conquête de nouveaux champs de la sociologie : les loisirs et la
culture, l’andragogie (pédagogie des adultes) et l’autoformation. Les ouvrages et les rapports qui
jalonnent son parcours universitaire attestent de son activité incessante, depuis Vers une civilisation
du loisir ? (1962) à Penser l’autoformation (2002). Reconnu internationalement, Dumazedier n’était
pourtant pas sociologue de formation, mais professeur de lettres. Il s’initie à l’enquête sociologique
après la Libération en procédant à des « observations méthodiques sur les problèmes du loisir des
jeunes ouvriers ». Les loisirs et la culture resteront un champ qu’il a largement défriché, essaimant
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autour de lui dans les pays de l’Est puis au Québec, au Brésil, au Maghreb…
Des loisirs à la formation
Parallèlement à la poursuite de ces recherches, il s’intéresse à la formation. En 1969, il débute un
cours sur « La dynamique sociale de la société éducative » et en 1974, il crée une chaire de
sociopédagogie de l’adulte. Comment passe-t-il des loisirs à la formation ? D’abord, Dumazedier est
depuis longtemps un enseignant. Pendant la guerre, à l’École nationale des cadres d’Uriage, il sera
responsable de la formation des équipes volantes du maquis du Vercors. Au bureau d’études de
l’école, il cherche à élaborer une méthode de transmission des savoirs qui permette à tout un chacun
(cadre ou ouvrier) de pouvoir apprendre tout au long de sa vie. Cette méthode, inventée et
perfectionnée avant la Seconde Guerre mondiale, sera appliquée dans l’association Peuple et culture
(dirigée par Dumazedier). Comment fonctionne-t-elle ? « Elle tente avant tout de susciter, dans chaque
groupe, le désir et la capacité d’autoformation individuelle et collective pour réduire en permanence
ces inégalités que la complexification de nos sociétés mutantes reconstituent sans cesse… », nous
explique Dumazedier. Et pour parvenir à un projet si ambitieux, elle propose de s’entraîner à se poser
des séries de questions pour se libérer de ses préjugés, de ses affects et générer de nouvelles
réflexions. Dans l’ordre, les apprenants se demanderont, sur des sujets variés : « Qu’est-ce qui ne va
pas ? », « Pourquoi ? », « Qu’est-ce qui serait souhaitable pour que ça aille mieux ? », « Qu’est-ce qui
serait possible ? » Cet entraînement de questions s’apparente à un entraînement sportif car, outre la
pugnacité, la méthode emprunte aussi au sport son esprit : le goût du défi, le sens de l’effort et de la
coopération. Car l’autoformation, selon le sociologue, n’est pas un processus individuel : on apprend
par le formateur mais aussi par les autres formés. Bref, « auto » ne veut pas dire « solo ». De plus,
l’autoformation ne signe pas la mort de l’école. « C’est une autre école, ajoute-t-il, une école qui se
démarque de celle d’Émile Durkheim pour qui l’éducation reste la transmission (autoritaire) du savoir
par les anciennes générations aux nouvelles. » Quel est l’objectif de cette école ? Apprendre à
apprendre. Ceci était une nécessité sociale aux yeux de Dumazedier parce qu’il considérait que les
connaissances s’usent très vite et demandent à être réactualisées périodiquement dans notre société
en mouvement.
Dans la foulée de ses activités de chercheur et de militant de la culture, Dumazedier porte une
conception citoyenne et populaire de l’éducation permanente, exposée à partir de 1968 dans un article
de l’Encyclopedia universalis. « L’éducation permanente, affirmait-il, c’est l’éducation tout court de
cette fin de siècle et probablement du siècle suivant ».
Évelyne Jardin
Philippe Carré
Professeur à l’université Paris-X, il a notamment dirigé, avec André Moisan et Daniel Poisson,
L’Autoformation. Perspectives de recherche, Puf, 2010.
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