Actu - Buenos Aires Accueil
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Actu - Buenos Aires Accueil
Édito N otre pause hivernale touche à sa fin !!! Les membres de l’équipe de Buenos Aires Accueil reviennent, en pleine forme pour vous organiser encore plus de rendez-vous… Comme chaque année en août, nous souhaitons la bienvenue à tous les nouveaux arrivants francophones, qui ont choisi de terminer l’année scolaire sur le vieux continent avant de venir découvrir notre beau pays d’accueil. Deux hémisphères… deux rentrées des classes ! L’équipe de Buenos Aires Accueil mettra tout en œuvre pour que leur installation et leur adaptation se déroulent le plus harmonieusement possible. Nous tenons en particulier à souhaiter la bienvenue à Fred et à toute sa famille, et nous le remercions chaleureusement pour sa nouvelle implication dans notre équipe de bénévoles. « Peggy, notre journal a en effet trouvé un maquettiste qui a la lourde tâche de te succéder… » Et justement dans votre journal, vous retrouverez toutes vos rubriques habituelles : l’agenda culturel, notre expat du mois, des idées pour passer un charmant moment autour d’une bonne table et d’un bon livre, les conseils d’un photographe de talent, nos articles pour mieux comprendre l’Argentine et sa culture,… et les rendez-vous à ne pas manquer. Ce mois-ci, en plus de la visite guidée du Palais législatif et de l’exposition des œuvres de Pio Collivadino au Musée des Beaux Arts, un de nos adhérents va nous permettre d’éveiller nos sens en nous faisant découvrir sa passion et son métier : Éric nous fera partager ses talents de pâtissier autour d’un café-dégustation. Mais attention, les places sont limitées ! Pensez à vous inscrire au plus vite ! Je vous souhaite à tous et à toutes une bonne lecture, Christel de Nays Candau À retenir absolument ! Mardi Vendredi Dégustation de pâtisseries Visite guidée du Palacio de la Legislatura (Palais Législatif) 20/08 à 08h30 Eric Lemasson, pâtissier professionnel, propose de vous faire découvrir ses délices lors d’une dégustation, que nous partagerons avec gourmandise autour d’un café, chez Cécile qui nous ouvre sa maison pour l’occasion. Un rendez-vous gourmand à ne manquer sous aucun prétexte ! 23/08 à 11h00 Nous vous invitons à découvrir cet édifice inauguré en 1931, déclaré Monument historique national en 2011, et qui fut longtemps une des constructions les plus élevées de Buenos Aires avec ses 95 mètres de haut. BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 1 Buenos Aires Accueil L'équipe 2013 Christel de Nays Candau Présidente Claire Allamand Frijs-Madsen Trésorière Sylvie Jacquy Secrétaire, site internet Isabelle Amalric-Ghozland Rédactrice et relecture Anne Delerue Activités Laetitia Drevon Responsable journal & activités Gabriela Fernández-Barboza Rédactrice & activités François Lamarque Rédacteur Fred Macarry Maquette Jacqueline Moliner Activités Christian Mounir Rédacteur Stéphanie Pradère Responsable accueil Anne Rabin-Weller Relecture journal Silvia Sola Rédactrice Valérie Soto Activités 2 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 Un réseau de marraines de quartier a été mis en place pour vous accueillir et faciliter vos premiers pas au sein de votre nouvel environnement. capital B ELG R A N O Rosemarie Bachmann-Heller Tél : 4552 6896 Hélène Luzzati Tél : 4781 0839 R E C O L E TA Valérie Soto Tél : 15 5813 5913 PA L ER M O Hélène Dauphin Tél : 4777 7061 Joëlle Saur Tél : 15 6163 5364 zona Laure Genouville Tél : 15 5150 3768 Nadège Delenta Tél : 4742 2266 norte BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 3 Contacts Marraines de quartier Contacts N° utiles POLICE............................................................................................................ 911 POMPIERS....................................................................................................... 101 URGENCES MÉDICALES...................................................................................... 107 CENTRE DE DÉSINTOXICATION........................................................ 4262 6666 / 2247 HÔPITAL DES BRÛLÉS................................................................... 4923 3022 / 3025 CENTRE ANTI-RABIQUE (CAPITAL)...............................................................4982 6666 CENTRE ANTI-RABIQUE (ZONA NORTE).......................................................4799 3240 DEFENSA CIVIL................................................................................................. 103 (accidents, innondations) CONSULAT / URGENCES...................................................................... 15 4470 3202 AIDE À L'ENFANT............................................................................................... 102 RENSEIGNEMENTS TÉLÉPHONIQUES.................................................................... 110 RÉCLAMATIONS TÉLÉPHONIQUES......................................................................... 112 HORLOGE PARLANTE.......................................................................................... 113 Baby sitters Buenos Aires Accueil met à votre disposition une liste de baby-sitters : ZONA NORTE CAPITAL Simea BACHMANN...............................4552 6896 Blanche BERNERON....... 4776 1372 / 15 5059 6759 Tiziana BOMBASSEI....... 4773 3407 / 15 3854 3000 Laura BUCHET................................ 15 3402 7054 MARTINEZ Oscar DELERUE................................15 6108 1231 Juliette FIGINI................................. 15 3232 6990 Camillo FOSCO............. 4732 4669 / 15 6019 0584 Iris GHOZLAND............ 4783 8090 / 15 5897 9599 ACASSUSO Théa MORANDINI........... 4771 7559 / 15 2171 2295 Alexia DE NAYS CANDAU.........4792 4921 / 15 3912 2986 Tarif minimum : 20 $ / h Tarif usuel : entre 20 et 25 $ / h Merci de prévoir de quoi dîner ainsi que de payer le transport ou de raccompagner les baby-sitters chez eux. Toute ½ h commencée est due. 4 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 SAN ISIDRO Jean-Pierre LANNOU........4723 4688 / 15 3658 1409 Michel LANNOU............ 4723 4688 / 15 3658 1366 Paul, Louis, Marie ou Julie PRADERE...........4723 6742 / 15 5507 5925 VICENTE LOPEZ Lou ADMANT................ 4718 2434 / 15 6964 9646 Feliz cumple à : Isabelle Daveau le 04/07, Christophe Apatie le 07/07, Céline Diot-Reussner le 07/07, Christel Misura le 09/07, Jacqueline Moliner le 09/07, Jean François Chauvin le 09/07, Juliette Decre le 15/07, Patricia Peeters le 16/07, Chryssoula Dikaros le 18/07, Béatrice Jacquet le 18/07, Nathalie Samson le 25/07, Patricia Jollet le 25/07. Helge Hager le 08/08, Tiare Klein le 10/08, Laure Marniquet le 12/08, Patricia Huisman le 15/08, Marie-Geneviève Grandjean le 16/08, Régyne Buzzy le 22/08, Catherine Guillard le 24/08, Rosiane Pascal le 28/08, Anne Leirens le 29/08, Guy Gillet le 29/08, Nadia Hamel le 30/08. Bienvenue à : Ariane Auchli, Sandrine Bellée, Elise Breton, Emmanuelle Castera, Laetitia Charvoz, Patricia Huisman, Fred Macarry, Denise Orly de Peña Luque. Au revoir à : Nancy Pacôme-Louveau, Sandra Bouyssy, Marie-Christine Dauner, Nicolas Degonde, Véronique Delafosse, Sophie Héaulme, Anne Rose Jaffres, Peggy Nicolaï, Anne Peltier, Angela Hospital, Liliana Saive, Marcela Duzan. Ont participé à ce numéro : Isabelle Amalric-Ghozland, Christel de Nays Candau, Anne Delerue, Laetitia Drevon, Gabriela Fernandez Barboza, François Lamarque, Fred Macarry, Christian Mounir, Nancy Pacôme-Louveau, Myriam Rio, Sandrine Verraleweck. clubs d’activités Cette année, Buenos Aires Accueil vous propose de participer à des clubs d'activités, hebdomadaires ou mensuels, certains gratuits, d'autres payants. Vous avez la possibilité de contacter les responsables directement au travers de leur adresse e-mail. Vous pourrez ainsi demander des informations et vous inscrire. Voici la liste de ces activités, leur responsable et leur contact e-mail : Kayak : Alicia Casalis ( [email protected] ) Venez partager une autre façon de découvrir le delta du Tigre. Une à deux fois par mois, Jose, moniteur au Centro Naval, nous fait parcourir les différents bras du fleuve, en toute sécurité. Patchwork : pour débutantes ou confirmées. Une activité hebdomadaire, le mardi après-midi. Plus de renseignements auprès de l'animatrice, Morena Bovena Barbieri ( [email protected] ), tél : 4812 1531 Théâtre : Milena Piccoli ( [email protected] ) BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 5 Actu l'agenda Jeudi 15 / 08 à 12h30 Visite guidée de l’exposition des œuvres de Pio Collivadino L'exposition temporaire présentée au Musée des Beaux Arts et intitulée « Buenos Aires : paisajes del progreso y sus bordes » réunit des peintures, gravures et dessins de Collivadino, riches témoignages de la transformation de Buenos Aires au début du XXème siècle. Pio Collivadino ( 1869-1945), peintre, graveur argentin cosmopolite, connu dans le courant post-impressionniste, mérite d'être découvert. De retour en Argentine en 1906 après presque 20 ans en Italie, il retrace avec une palette douce et aérée le contraste entre la Buenos Aires traditionnelle et les changements modernes qui s’opéraient alors dans la ville. Personnage à multiples visages, il a été directeur et professeur de l’Académie des Beaux Arts où il a eu comme élèves des artistes comme Spilimbergo, Victorica et Quinquela Martin. Il fut aussi membre et scénographe du Théâtre Colon. Sissi, guide historienne de l'art, nous commentera en français ce témoignage pictural précieux. RDV : 1 2h15 devant le MNBA (Museo Nacional de Bellas Artes) Avenida del Libertador 1473, Recoleta Durée : environ 1h Tarif : 60 pesos (guide), entrée du musée gratuite Inscription : [email protected] Mardi 20/08 à 08h30 Dégustation de pâtisseries Éric Lemasson, pâtissier professionnel, propose de vous faire découvrir ses délices lors d’une dégustation, que nous partagerons avec gourmandise autour d’un café chez Cécile, qui nous ouvre sa maison pour l’occasion. Un rendez-vous gourmand à ne manquer sous aucun prétexte ! RDV : à partir de 08h30 chez Cécile Dereudre à Acassuso Durée : environ 2h Tarif : participation de 40 pesos Inscription : [email protected] (avant le mardi 13 août ) Mercredi 21/08 à 10h00 Club des lectrices en Zona Norte RDV : chez Sylvie Jacquy à San Isidro Durée : environ 2h Tarif : gratuit Inscription : [email protected] 6 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 Vendredi 23 / 08 à 11h00 Visite guidée du Palacio de la Legislatura (Palais Législatif) Nous vous invitons à découvrir cet édifice inauguré en 1931, déclaré Monument historique national en 2011, et qui fut longtemps une des constructions les plus élevées de Buenos Aires avec ses 95 mètres de haut. L’architecte argentin Ayerza, qui a étudié en France, a été chargé de sa construction ; il a notamment choisi un style français typique pour dessiner la physionomie du palais. A l’intérieur, nous parcourrons les Salons San Martin, le Salon Doré (Ayerza s’est inspiré de la Galerie des glaces du Château de Versailles pour le dessiner), la salle de séance, la bibliothèque, et la tour du carillon (ce dernier est formé de 30 cloches en bronze et était le plus grand du monde à l’époque). RDV : 1 0h45 devant le Palacio de la Legislatura, Perú 130 (proche de la Plaza de Mayo) Durée : environ 1h Tarif : gratuit Inscription : [email protected] Lundi 26/08 à 14h30 Club des lectrices en Capital RDV : chez Valérie Cottin à Belgrano Durée : environ 2h Tarif : participation de 40 pesos Inscription : [email protected] le prochain café de baa Un café, un thé, des amis, des nouvelles têtes, des infos, un journal, des visites, de la bonne humeur… C'est le programme du prochain café rencontre ! Mardi 03 / 09 à 9h30 Pour se retrouver et accueillir les nouveaux arrivants, nous vous attendons nombreux. RDV : en Zona Norte BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 7 Actu culture & confiture L'AGENDA CULTUREL DE BAA AOÛT 2013 par Christel de Nays Candau EXPO MALBA « KEMBLE POR KEMBLE » Quinze ans après la mort de l’artiste argentin Kenneth Kemble (Buenos Aires, 1923-1998), le MALBA inaugure « Kemble por Kemble », une exposition d’anthologie, avec près de 30 œuvres produites entre 1953 et 1995. Y sont présentés des peintures mais aussi des collages inédits, des pièces historiques qui n’ont jamais été montrées jusqu’à ce jour… une vidéo avec un enregistrement sonore datant de l’exposition « Arte destructivo, experiencia colectiva » réalisée à la galerie « Lirolay » en 1961. Av. Figueroa Alcorta 3415 - Palermo Tous les jours sauf mardi, de 12 h à 20 h Mercredi jusqu'à 21h Entrée générale 32 AR$ Étudiants, enseignants et retraités 16 AR$ Tarif réduit le mercredi 16 AR$ et la tendance de la saison prochaine. Une chance sera donnée à de jeunes créateurs ou étudiants de présenter leur première collection. du 06 au 09 août Pour plus d’informations: (54 11) 4777 5574 | [email protected] www.bafweek.com.ar LA RURAL « FERIA INTERNACIONAL DE OUTDOORS » Ce salon international est fait pour tous les amateurs d’activités de plein air. Des sports d’extérieur comme le tir, le kayak, la bicyclette, les petites embarcations nautiques, mais aussi du matériel de camping, de pêche, des produits artisanaux, des livres, des propositions de destinations touristiques, des safaris… une série d’activités pour toute la famille. du 17 au 25 août Pour plus d’informations : www.rsanti.com.ar | La Rural - Palermo. www.larural.com.ar www.malba.org.ar SALONS LA RURAL « BAFWEEK PRIMAVERA VERANO » Saison printemps / été pour la semaine la plus importante de la mode en Argentine, avec à l’honneur le « denim ». À travers des défilés, les plus grandes marques et créateurs de mode argentins présenteront leurs derniers modèles 8 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 OPÉRA TEATRO COLÓN « LES NOCES DE FIGARO » Mozart nous présente la charmante histoire de Susanne et Figaro, le Comte et la Comtesse, et les folies de Cherubino dans un lieu magnifique, le théâtre Colón. Du 17 au 25 août Teatro Colón | Cerrito 628 – Capital Entrée à partir de 50 AR$ http://teatrocolon.org.ar Jeudi 29 et vendredi 30 août à 20h30 Entrée à partir de 200 AR$ BALLETS TEATRO COLISEO «LES ÉTOILES DU BALLET DE L’OPÉRA DE PARIS » Un grand et talentueux spectacle avec la danseuse étoile Ludmila Pagliero, la première Argentine à intégrer le ballet de l’opéra de Paris, accompagnée du danseur Hervé Moreau. Seront présentés des extraits de grandes œuvres du répertoire français comme "La Fille Mal Gardée", "Paquita", "Roméo et Juliette", "Le lac des cygnes", "Cantadagio" et d’autres œuvres de chorégraphes français. Jeudi 22 et vendredi 23 août à 21h Entrée à partir de 200 AR$ Teatro Coliseo |Marcelo T de Alvear 1125 http://www.fundacioncoliseum.com.ar CINÉMA Auditorium de l’Alliance Fançaise Cycle de comédies françaises « LOUISE-MICHEL » Un patron délocalise son usine de textiles et déménage l'intégralité de ses machines en une nuit, sans prévenir ses ouvrières. Celles-ci décident de mettre leurs indemnités en commun. Sur proposition de Louise (Yolande Moreau), elles font appel à un tueur professionnel pour assassiner le patron indigne. Hélas, ce tueur à gages (Bouli Lanners) se révèle totalement incompétent et lâche. Louise, l'ouvrière analphabète, va devoir assister Michel, le faux tueur, pour qu'il mette son contrat à exécution. Mardi 6 août à 19h30 Entrée gratuite. Les places doivent être retirées 1/2 h avant la séance TEATRO COLISEO « 3ÈME GALA DU BALLET DE BUENOS AIRES » Alliance Française de Buenos Aires Córdoba 936/946 - Capital (54 11) 4322 0068 [email protected] Suite au succès des 1er et 2ème galas, le spectacle se renouvelle avec un programme unique, qui offre au public l'opportunité de voir le travail de grands chorégraphes mondialement reconnus. BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 9 Actu culture & confiture SAN MARTIN EN FRANCE par Gabriela Fernández Barboza En 1824, l'armée victorieuse de la Cordillère des Andes, après avoir réalisé des exploits militaires comparables à ceux de Napoléon, a vaincu les forces espagnoles, apportant la liberté aux trois pays : l'Argentine, le Chili et le Pérou. Son fondateur et chef, le Général José de San Martin, quitte alors son armée, abandonne sa position de pouvoir au Pérou et, un an et demi après, entreprend un exil volontaire en Europe, d'où il a toujours voulu revenir. La distance, l'absence. Le mythe de l'argentin exilé. Qu’est-ce qui l’a conduit à vivre si loin de ses compatriotes? Certains de ses contemporains parlent de sombres motifs et intentions cachées. Comment ont été ces 26 ans en Belgique, en Angleterre, et enfin, en France ? Statue du Général San Martin à Boulogne-sur-Mer. Départ de Buenos Aires Un invité indésirable Après sa rencontre avec le Général Bolivar à Guayaquil, San Martin, protecteur du Pérou, commence son retour : Chili, Mendoza, et finalement Buenos Aires. Son épouse, Remedios de Escalada, est morte depuis quatre mois, sans avoir pu le revoir. À Buenos Aires, Merceditas sa fille de sept ans l’attend. Elle a tant besoin de son père, alors que le pays a décidé qu'il n’a plus besoin de lui… Après avoir beaucoup souffert de séparations, ils passent enfin leur premier Noël ensemble. Puis, en janvier 1824, ils partent ensemble en Europe pour que Merceditas ait la meilleure éducation. San Martin pense à un court voyage, afin de lui trouver une bonne école et revenir. Mais son départ de l'Argentine sera définitif. Il ne reviendra plus au cours des 26 années suivantes. Sans s'en douter, il vient de commencer un interminable exil… Avril 1824. San Martin débarque au port français du Havre. Mais en France, le règne des Bourbons n'accepte pas les rebelles. Après la surveillance de la police et la confiscation de ses papiers, San Martin se déplace en Angleterre : il installe Merceditas dans un couvent de sœurs. 10 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 Sa vie en Belgique Ses difficultés économiques commencent : il habite dans la banlieue de Bruxelles, avec son frère Justo et sa fille Merceditas. Il dispose d'un petit jardin et d’un atelier de menuiserie. Tous les jours, il fait une longue marche à pied pour déjeuner dans un café. Il écrit des Principes d’éducation pour sa fille, « Máximas ». Il marche, lit, se souvient de sa vie… et de sa terre lointaine. Retour au río de la plata Novembre 1828, rongé par la nostalgie, il voyage en Angleterre et de là, il embarque vers Buenos Aires sous un faux nom… Mais en arrivant, tout le monde sait déjà qui est "José Matorras". Des lettres anonymes, des calomnies, de l'ingratitude… et la guerre civile imminente. Il ne descend même pas du bateau. Ce sera son adieu pour toujours. Retour en Belgique… et aux difficultés économiques. Les maladies du Général s’imposent ; comme il le dit : " Dans une vieille maison, il n’y a que des fuites d’eau." La menace du choléra passe, mais il reste les rhumatismes. Il fait des cures et il voyage. Révolution à Bruxelles, choléra à Paris À Bruxelles, une révolution éclate : on lui propose d’en prendre le commandement. Il préfère aller en France. À l'automne 1830, c’est la chute des Bourbons. San Martin peut enfin s'installer à Paris. Pourtant le choléra l’attend. Mais là, il rencontre des amis providentiels… De nouveaux amis et chef de la délégation argentine à Paris. Le Général rencontre également Aguado, Marquis du Marais, un ami d'enfance devenu un riche banquier, « qui m'a évité de mourir dans un hôpital » dira San Martin. Celui-ci l’aide à se rapprocher du monde des Arts. Sa fille Merceditas épouse Mariano Balcarce et ils partent à Buenos Aires où ils auront leur première fille. Puis ils rentrent à Paris. Ils rapportent une importante somme d’argent due à San Martin, ce qui lui permet d’acheter, d’abord la maison de Grand-Bourg à Evry ( 1834), puis la maison du 35 rue Saint George à Paris ( 1835). En 1836 naît sa 2ème petite fille à Grand Bourg. La vie de retraité que le combattant a toujours souhaitée commence enfin. Il décrit lui même son quotidien : « j'occupe mes matinées dans un petit jardin et dans mon atelier de menuiserie ». Il fait aussi le petit déjeuner, prépare le tabac, prend soin de ses armes, de son cheval et de son chien préféré, cultive ses dahlias et ses roses. Il mange l’«asado», boit du mate, et lit énormément. Cependant, les petites-filles, dérangent un peu le Général quand même ! Daguerréotype ( 1848) seul portrait de San Martin De la pénible situation familiale de San Martin, émergera l’un des plus beaux événements de sa vie de proscrit : la rencontre avec son futur gendre, Mariano Balcarce, fils de son camarade dans les guerres d'indépendance. Le jeune homme arrive de Londres, où il travaille à l'ambassade d'Argentine. Il vient rendre visite à San Martin et apprend le dénuement dans lequel il vit. Il devient alors le protecteur de la famille. Avec le temps, Balcarce deviendra Ministre Plénipotentiaire La France fait le blocus du port de Buenos Aires San Martin défend la jeune Argentine lors de forums européens. Il est parfaitement au courant des événements de sa terre natale. Une rencontre avec le roi Le roi de France le reçoit et lui rend hommage. Il assiste aux funérailles de Napoléon, et pense en lui-même : « Gloire au vaincu à Waterloo et oubli au vainqueur de la Cordillère des Andes ». BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 11 Dernier voyage Avec la révolution de 1848, la violence éclate et il y a des combats dans les rues de Paris. San Martin décide de protéger sa famille en Angleterre, mais au milieu du voyage il s'arrête à Boulogne-sur-Mer. C’est un septuagénaire malade et solitaire, au milieu d'une plage « à la mode » envahie de touristes. Il loue une maison dans une rue que Victor Hugo adorait. Les confessions qu’il fait à son dernier ami, Alphonse Gérard, propriétaire de la maison Nécrologie, 1850 par Alphonse Gérard que San Martin occupe, vont permettre à ce dernier de lui consacrer une merveilleuse nécrologie publiée dans le journal « L’impartial » de Boulogne-sur-Mer. 17 août 1850, son dernier jour. Il dit à sa fille : « Mercedes, c’est l’orage qui mène au port (c’est la fatigue de la mort)… Mariano, dans ma chambre ». Son inhumation provisoire a lieu dans la cathédrale de Notre Dame de Boulogne-sur-Mer. En 1861, sa dépouille est transférée au cimetière de Brunoy, et en 1880 à la cathédrale de Buenos Aires. Retour à Boulogne sur mer En 1909, Bartolomé Mitre, Président de la République Argentine, initie la mise en valeur de San Martin. Le monument du héros à Boulogne-sur-Mer est accompagné de défilés fastueux sur la grand rue en l’honneur du vieux Général. Lors de la seconde guerre mondiale, la statue souffre de gros dégâts mais a depuis été restaurée. L’image de San Martin lié à la France serait incomplète si l’on n’évoquait pas le peintre Antonio Alice ( l’un des fondateurs de l'Institut National Sanmartiniano). L’artiste l’a représenté vieux, enveloppé dans son manteau sur les côtes rocheuses de Boulogne-sur-Mer, les yeux presque aveugles et perdus dans l'Atlantique, comme voulant retrouver la côte américaine à l'autre extrémité. Une image qui proclame la fraternité de l’Argentine et de la France à travers les gloires sanmartiniennes. San Martin - Tableau d’Antonio Alice. Ne ratez pas cette vidéo très intéressante! http://www.ville-boulogne-sur-mer.fr/les-musees/la-casa-san-martin 12 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 « L’amant de Patagonie » d’Isabelle Autissier Par Nancy Pacôme-Louveau Ne surtout pas se laisser influencer par le titre qui pourrait laisser penser qu’il s’agit d’une énième histoire d’Amour en peu mièvre. Roméo et Juliette des terres australes, « Emily et Anaki ». 1880, fin du 19ème siècle. Ushuaia, Patagonie. Emily, jeune orpheline écossaise, a 16 ans, de longs cheveux bouclés et les yeux verts. Emily, qui rêve d’une « autre vie », choisit de partir en Patagonie en tant que « gouvernante » des enfants du Révérend. Nous sommes en pleine période d’évangélisation du nouveau monde. Soudain tout est étrange… Elle qui ne sait rien de la vie découvre à la fois la beauté sauvage du détroit de Beagle, l’alliance des gris, bleus, verts et blancs, les saisons de froid intense et de soleil lumineux, les vents fous qui soufflent des mois entiers à rendre « fou » le printemps qui en un jour éclate partout…, « la caresse du vent sur la mousse… », toute l’âpre splendeur des peuples de l’eau et des peuples de la forêt, les baleines et les orques, au bout du Monde. La si jolie jeune fille, encore innocente, découvre aussi le corps d’Anaki, autochtone Yamara, dont elle tombe amoureuse. Emily témoigne d’une réelle curiosité au point d’essayer de vivre comme eux, elle apprend même leur langue. Mais sa vie trop sage, bascule. Réprouvée, en marge des codes et des lois de la civilisation blanche, Emily fugue, rejoint Anaki et croit vivre une passion de femme libre. Jusqu’au drame… L’immigration, le mélange des cultures, la difficulté de l’intégration, les interdits, la compréhension et la perception de l’autre, l’enthousiasme,… Voici les thèmes abordés dans ce livre magnifique qui nous immerge dans la culture des indiens du sud de l’Argentine. Mais peut-on faire table rase de ses origines ? Doit-on s’oublier pour renaître dans la peau d’une autre ? Sur fond d’anthropologie naissante, de colonisation des terres patagonnes par les blancs, d’affrontements sanglants entre les tribus Yamara et Alakaluffs, de croyances scandées, le roman d’Isabelle Autissier puise à la fois aux sources du réel et de la fiction : qui connaît mieux que la navigatrice les mers du Grand Sud et leurs histoires ? Isabelle Autissier, navigatrice française, est connue pour être la première femme à avoir réalisé le tour du monde en solitaire. Elle a construit son premier bateau « Paroles » en 1987 pour une traversée de l’Atlantique. En 1999, lors de sa dernière course en solitaire, elle rencontre de trop nombreux dangers, ils lui feront abandonner la compétition. À lire aussi un livre merveilleux publié en 2009 : « Seule la mer s’en souviendra ». Son expérience de navigatrice en solitaire raconte avec fascination l’affrontement entre un homme et l’Océan… entre la raison et la folie. BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 13 Actu culture & confiture Petit éclairage sur le nom des rues par Lætitia DREVON JUAN CRISÓSTOMO LAFINUR Juan Crisóstomo Lafinur est né en 1797 à La Carolina dans la province de San Luis. Son père d’origine espagnole et sa mère argentine s’étaient établis dans cette localité pour se consacrer à l’exploitation minière. Des années plus tard, suite aux invasions anglaises en Argentine, la famille s’installe à Córdoba. Lafinur va au collège puis à l’Université, où il devient bachelier puis titulaire d’une maîtrise. Il obtient également le titre de professeur des Arts en philosophie. Seuls ses cours de théologie restent en suspens. En effet, il est expulsé de l’Université en 1814 pour son mauvais caractère et pour son opposition à la politique de la Logia Lautaro (organisation latino-américaine qui avait pour but, sur la base des principes du libéralisme, d’établir un système de gouvernement républicain et unitaire). Il déménage ensuite à Tucumán, où il intègre l’armée ( Ejército del Norte). Là il étudie pour être officier d’artillerie à l’Académie de mathématiques fondée par le Général Belgrano. Il y reste jusqu’en 1818, année où il demande finalement à se retirer. Une fois qu’il abandonne sa carrière militaire, il vient à Buenos Aires. Sur l’initiative de Pueyrredón, la chaire de philosophie du collège de la Unión del Sur est confiée à ce jeune laïque manquant de tout diplôme universitaire. Pour la première fois, ce cours n’est pas effectué en latin, n’a pas d’orientation religieuse et le professeur Lafinur n’a pas revêtu l’habituelle toge universitaire. En 1820 il s’installe à Mendoza où il dispense des cours de philosophie, de français, d’économie, de littérature et de musique au Collège de la Trinité. Il dirige également le journal officiel. Mais ses luttes pour la réforme de l’enseignement et son alliance avec le Parti unitaire le conduisent à un affrontement avec la municipalité de Mendoza qui le destitue de ses fonctions en 1822. Il part alors à Santiago du Chili, où il étudie le Droit Civil à l’Université, puis il ouvre un cabinet d’avocat. Il écrit également dans plusieurs journaux et publie quelques poésies à caractère historique. Il meurt à Santiago du Chili en août 1824, suite à ses blessures lors d’une chute de cheval ; il avait seulement 26 ans. Juan Maria Gutiérrez l’appelait le « poète romantique de notre époque classique », car outre ses poèmes civils et patriotiques, Lafinur écrivait aussi des poèmes d’amour. Le mérite de Lafinur réside dans son œuvre en tant que professeur, sa faculté à susciter des questionnements philosophiques, et sa qualité de meneur de groupes de jeunes rebelles. Lafinur avait, évidemment, un tempérament révolutionnaire. Cette rubrique a pour but d'éclairer certains ou de faire découvrir à d'autres, qui sont tous ces personnages qui ont donné leur nom aux rues de Buenos Aires et aux communes d'Argentine, à travers de courtes biographies. 14 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 Pour vous régaler… courez à la Chocolaterie " El Viejo Oso " la plus proche de chez vous ! LA LUCILA (fábrica) Debenedetti 602 local 10 - Estación La Lucila lunes a viernes de 9.30 - 19.00 ∞ sábados 10.00 - 19.00 ( horario corrido) SAN ISIDRO Juan S. Fernández 1291 lunes a sábados 10.00 - 14.00 y 16.00 - 20.00 BELGRANO La Pampa 2120 lunes a viernes 10.00 - 19.30 ∞ sábados 10.00 - 14.00 RECOLETA Montevideo 1594 lunes a viernes 10.30 - 14.30 y 15.00 - 20.00 ∞ sábados 10.30 - 13.30 PALERMO Scalabrini Ortiz 2720 lunes a viernes 10.00 - 14.00 y 15.00 - 20.00 ∞ sábados 10.00 - 15.00 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 15 Actu rencontre TEATROTIMBRE4 & Claudio Tolcachir Par Isabelle Amalric-Ghozland Loin de l’avenue Corrientes, ce petit théâtre situé dans une maison dite chorizo (pièces en enfilade et organisées autour d’un ou plusieurs patios) disposant de deux entrées (“Boedo” et “Mexico”), et abritant plusieurs salles de spectacle, est le “bébé” de Claudio Tolcachir. Ce dernier, acteur, auteur et metteur en scène, en est le fondateur-directeur depuis 1999. Il y habite même ! La porte verte au fond du dernier couloir paraît-il. Né en 1975, Claudio Tolcachir débute sa carrière artistique en tant qu’acteur et reçoit en 1994 le prix Clarín de la révélation comme meilleur comédien dans “Lisístrata” d'Aristophane, mis en scène par Eduardo Riva et Rita Armani. Il travaille ensuite avec de nombreux metteurs en scène et en 2005, il écrit et met en scène son premier texte. « La Omisión de la familia Coleman » ( Le cas de la famille Coleman ) rencontre immédiatement un grand succès auprès du public et remporte de très nombreux prix. Ce spectacle ne cesse depuis de tourner en Argentine et à l’étranger. En 2008, il crée sa deuxième pièce, « Tercer Cuerpo » (L’histoire d’une tentative absurde ), coproduite par le festival Santiago de Mil ( Chili ). Elle a tourné depuis dans de nombreux pays. En 2010, sa troisième pièce, « El Viento en un violin », est créée en France à la Maison des Arts de Créteil. Elle a été présentée à nouveau en France pendant la saison 2011/2012. « Emilia » est sa dernière création, elle voit le jour en avril 2013. L’univers de Tolcachir est particulier en ce sens que les émotions sont exacerbées, les situations non conventionnelles, et les personnages à fleur de peau. Les acteurs sont incroyablement présents, touchants, et si parfois leurs cris peuvent surprendre voire agacer, on ne ressort pas indemne de ses pièces. Tolcachir a l’art de suggérer certains malaises, il laisse les portes entrouvertes et c’est vous qui tissez la fin de l’histoire. Histoire empreinte de désir d’amour, mais aussi de solitude, de dénuement, de cruauté, d’humour, de folie douce… histoire humaine au final… http://timbre4.com Te a t ro Ti m b re 4 - B o e d o 6 4 0 / M é x i c o 3 5 5 4 - Te l : 4 9 3 2 - 4 3 9 5 16 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 « LA OMISIÓN DE LA FAMILIA COLEMAN » Le quotidien turbulent de cette famille très particulière se déroule dans un huis clos dont les règles nous questionnent. Au fil du temps, les membres de cette famille ont établi des relations tendres, violentes, puériles, très fortes. Leur ordinaire des plus démunis, fait de nécessité et petits arrangements, s’écoule entre solidarité et rejet où la violence apparaît comme unique moyen de communication possible. Cet équilibre familial fragile s’effondre quand la grand-mère, le noyau de la famille, le pilier de la maison, tombe malade. Sa disparition va forcer chacun des Coleman à prendre tant bien que mal son destin en main, quitte à abandonner tous les autres. « TERCER CUERPO » � Le bureau d’une administration oubliée, la maison d’un couple, un bar et un cabinet médical. Différents lieux se succèdent dans un seul et même espace où les vies de cinq personnages se croisent. Cinq personnages unis par la solitude, l’incompréhension et la nécessité d’aimer. Cinq vies, cinq désirs d’aimer, cinq personnes. Pendant ce temps on vit, on travaille, on tente. Peur de ne pas être, peur qu’on sache qui je suis. Peur et incapacité. L’histoire d’aimer et de ne pas savoir quoi faire. L’histoire d’une tentative absurde. Et monter les escaliers. Et vouloir vivre malgré tout. Sandra, Moni et Hector sont collègues de bureau. Sandra veut avoir un enfant mais son mari l’a abandonnée, bien qu’elle s’entête à le cacher ; Moni n’a plus de maison et vit dans le bureau à l’insu de ses collègues ; Hector, suite au décès de sa mère, commence tardivement à découvrir sa sexualité. Ces histoires s’entremêlent mystérieusement à celle de Manuel et Sofia, un jeune couple dont l’irruption dans ce bureau altérera définitivement les liens apparemment stables. Au fil de la pièce, ces histoires de solitude et d’amour se mêlent et se démêlent entre cruauté et humour. « EL VIENTO EN UN VIOLIN » � Les personnages forment un improbable collectif, un rassemblement d’individus que tout sépare – leur origine sociale, leurs désirs, leur personnalité, les raisons de leur présence. Réunis par le hasard ou les accidents de la vie, cette situation commune leur sert de refuge, tout en les retranchant du monde qui les a rejeté. Entre les membres de cet ensemble composite – collections de solitudes en proie au désespoir, à l’impuissance, au renoncement – des liens vont s’inventer petit à petit. Alors qu’il n’y a entre eux aucun lien familial, c’est une étrange famille qui va naître de cette confusion : une famille non-conventionnelle, rejetant les règles admises par la société, démontant ses schémas traditionnels ; une famille fondée sur des malentendus sans fin, des erreurs conscientes et inconscientes – et de l’amour. « EMILIA » � Emilia était la nounou de Walter. Elle l’a gardé, élevé et aimé. Ils se retrouvent des années après. Walter est marié et a un fils. Le passé ressurgit, chacun a ses souvenirs, ils ne coïncident pas forcément. Dénuement, solidarité, fragilité affective sont au cœur de cette nouvelle pièce. Tolcachir lorsqu’il évoque cette œuvre parle de manos que cuidan y asfixian. Tout est dit… BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 17 Actu culture & confiture LA MESA DEL MES par Sandrine VERRALEWECK Voilà, je me présente : Sandrine, petite nouvelle sur ce continent, fraîchement déracinée et membre d’une famille d’ogres ayant chacun ses desideratas bien spécifiques. Alors oui, j’avoue qu’il nous arrive, peut-être plus que de raison, de nous arrêter ici ou ailleurs pour nous sustenter (oh que c’est joli !) ou simplement nous faire plaisir en couple ou en famille (il n’y a pas que les besoins dans la vie). Certains m’ont donc suggéré de vous faire partager ma modeste expérience. C’est une première pour moi et j’espère que ces quelques lignes pourront vous mettre l’eau à la bouche. Alors je me lance ! L’endroit que j’aimerais vous faire découvrir ce mois-ci est un lieu exotique, plein de charme, qui a su me transporter durant toute la soirée : il répond au doux nom de GREEN BAMBOO et est situé en plein cœur de Palermo Hollywood. A peine a-t-on franchi la porte que le ton est donné : l’accueil est chaleureux et discret, le décor kitsch et pittoresque. Pour nous installer, nous avons le choix entre la partie « vitrine », le coin typique avec tables basses et coussins, la salle plus « cocoon » ou enfin le « petit salon tout au fond » pour les tables dédiées aux 18 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 amoureux transis. Le personnel est efficace, souriant et se fond dans le cadre même s’il n’est pas asiatique. Confortablement installés version cocoon, nous démarrons par… une petite surprise qui m’a fait penser aux trouvailles d’une amie : je vous laisse découvrir par vousmême (indice : petit cube deviendra grand, moelleux et purifiant). Nous enchainons par un cocktail, non sans avoir longuement hésité tant la carte est attrayante et variée. Le Green Bamboo, cocktail-maison, est savoureux et rafraîchissant (gin, citron vert, gingembre et menthe) ; le Lolita de mon compagnon fait lui aussi bonne impression (Absolut mangue, mangue, gingembre, miel et zestes de citron vert). Petit plus : le tout est accompagné d’une dégustation bien sympathique. Nous poursuivons par des langoustines frites aux graines de sésame et sauce Hoisin ainsi qu’une soupe de poisson, langoustines et shiitakes, parfumée à l’aneth et à la citronnelle et relevée au poivre noir. Un vrai délice ! Quelques verres de vin plus tard (Saint Félicien Chardonnay Roble 2012 – Zapata), nous attaquons le plat : du poisson mariné au curry piquant et lait de coco, épices et herbes fraiches, accompagné de tomates cerises, mangue fraiche, citron vert, coriandre et bien sûr riz. C’est encore un régal… Nous ne voyons pas le temps passer et d’un coup nous réali- sons que toutes les tables sont occupées, les gens mangent même au bar et, oh ! bonheur, personne ne nous presse. Nous en profitons donc pour découvrir ce qui se cache sous l’appellation mouleaux de chocolate con sorbete de guayaba parce que la version asiatique (Trai Oi) ne nous est pas d’un grand secours. Et c’est un délicieux moelleux coulant à souhait que nous dégustons accompagné d’un sorbet de goyave (une première !) tout aussi épatant. Le seul petit bémol restera le cachet sur l’addition pour bien rappeler que le pourboire n’est pas inclus. Rien à faire, mais je ne me fais pas à cette pratique locale somme toute peu répandue. Bien entendu que nous laisserons un pourboire, surtout quand nous avons passé un bon moment, pas besoin de tamponner l’addition avec un cachet artisanal pour le rappeler. Malgré cela, c’est sûr, nous y retournerons ! GREEN BAMBOO Costa Rica 5802 (angle Angel Justiniano Carranza) Palermo Hollywood 4775 7050 www.green-bamboo.com.ar Prix : moyen à élevé - Réservation conseillée. Ouvert tous les jours à partir de 20h30 jusqu’à minuit (vendredi & samedi 1h) BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 19 Zoom carnet de voyage TORTUES MARINES Textes et photos, François Lamarque De l’océan Indien à l’océan Atlantique, sous différentes latitudes, on trouve différentes espèces de tortues marines. Certaines se rencontrent également en Amérique et sur les côtes argentines. Voici quelques scènes de vie pour deux de ces espèces : la tortue verte (Chelonia mydas) et la tortue à écaille ou « tortue imbriquée » (Eretmochelys imbricata) avec quelques scènes plus rares, dont ces parades et accouplements… Instants de vie Quand on en a la possibilité, leur observation de jour comme de nuit permet de vivre des instants inoubliables. Sous l’eau [quand elles nagent et s’alimentent], en surface [quand elles viennent pondre parfois au péril de leur vie] ou même entre deux eaux [quand vient l’heure de la reproduction]. Les tortues marines peuvent nager relativement vite, jusqu’à 35 km/h. Elles remontent régulièrement en surface pour respirer. 20 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 La tortue verte, omnivore, est essentiellement herbivore : elle se nourrit d’algues ou d’herbes marines. La tortue à écailles ou « tortue imbriquée », également omnivore, peut se nourrir d’algues, de crabes, d’étoiles de mer, d’éponges, de méduses ou de corail… Après plusieurs années de maturation, les tortues peuvent se reproduire. Les accouplements ont lieu en mer à proximité des sites de nidification ou lors des migrations (entre les sites d’alimentation et les sites de ponte) un ou deux mois avant le début de la ponte. À quelques pas d’une plage, une concertation à trois semble se dérouler. Un des deux prétendants sera toutefois écarté. La parade nuptiale peut commencer, elle précède l’accouplement. Lors de l’accouplement, les morsures et griffures sont fréquentes. Le mâle s’accroche par ses deux griffes antérieures à la carapace de la femelle. L’accouplement peut se dérouler sous l’eau. Les femelles peuvent conserver les spermatozoïdes des mâles durant plusieurs mois dans un repli de leur oviducte, pour des pontes successives (sans mâle). C’est en général à la faveur de la nuit, au crépuscule et le plus souvent à marée montante, que les femelles sortent pour pondre sur la plage qui les a vues naître. Elles creusent dans le sable avec leurs nageoires, une cavité corporelle et un trou de ponte pour y déposer 100 à 200 œufs selon les espèces, avant de les recouvrir et de retourner à la mer. Certains des œufs ne sont pas fertilisés, les autres incubent pendant environ deux mois. Le sexe de l’embryon dépendra de la température du nid à une certaine période de l’incubation. À cause du réchauffement climatique, il a été constaté depuis quelques années, une diminution de la proportion de mâles. Parfois, les femelles profitent de la marée montante mais à une heure trop tardive. Elles devront redoubler d’effort pour creuser, pondre, puis s’en retourner à la mer avant le soleil, la chaleur. Certaines meurent d’épuisement. Les chiens errants et les braconniers sont les premières causes de mutilation et de mort des adultes. Mais les embarcations motorisées et leurs hélices, la pollution, la « sur fréquentation » du littoral font également des ravages. Toutes les jeunes tortues (juvéniles) éclosent en même temps et se dirigent instinctivement vers la mer. Entre autres prédateurs, les oiseaux et les crabes les attendent. Une partie atteindra l’eau… et là commence une autre aventure… [photographies réalisées dans l’Océan Indien] Nota : Les images de ces reportages ont fait l’objet de parutions, notamment dans deux livres : « Mayotte en partage » et « Symphonie sous-marine du lagon de Mayotte » Editions Couleurs Métisses © BuenaOnda ׀Juilet Août 2013 21 Promenades argentines Promenades bonaerenses-porteñas-argentines Par Christian Mounir Débutée dans le numéro précédent de Buena Onda, nous poursuivons ici notre quête de quelques caractéristiques – à défaut de définition claire et distincte selon notre Descartes – de ce personnage pittoresque et un peu ésotérique que l’on nomme « porteño ». PORTEÑO, VOUS AVEZ DIT PORTEÑO ? Nous avons vu que de manière très générale, porteño désigne tout simplement l’habitant d’une ville portuaire. Encore qu’il ne s’agisse que de certaines villes portuaires. Ainsi au Chili sont dit porteños les seuls habitants du port de Valparaiso, en Bolivie ceux de Puerto Suárez, au Venezuela ceux de Puerto Cabello, de Puerto Colombia en Colombie, de Puntarenas au Costa Rica, au Mexique ceux des ports de Mazatlán, Veracruz et Acapulco, et enfin les habitants d’El Puerto de Santa María de Cádiz en Espagne. De ce point de vue, il ne s’agit donc pas d’une dénomination tout à fait exclusive dans le monde des habitants de la ville-port de Buenos Aires. Néanmoins de toutes les villes portuaires d’Argentine, seuls les habitants de Buenos Aires sont ainsi qualifiés de porteños. Il ne semble pas y avoir de « sens spécifique » ni de motivation communs à toutes ces désinences. Pour ce qui est de Buenos Aires, l’explication serait qu’elle a été le premier port fondé par l’Espagne dans cette région du monde et très probablement aussi en raison de son nom originel compliqué de Ciudad de la Santísima Trinidad y Puerto de Santa María del Buen Ayre. Il était ainsi plus simple de se référer à ses habitants en tant que porteños. Et puis, au cours du temps, cette appellation s’est revêtue des traits sociaux et culturels que l’histoire a conféré au développement de la cité-port, pour finir par signifier bien plus que seulement ses habitants, mais ceux qui sont vraiment porteños parce qu’ils en 22 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 ont les coutumes, les mœurs, les manières d’être et les modalités de langage. En ce sens, il s’agit vraiment d’une appartenance ethnoculturelle. N’est donc pas porteño qui veut ; on ne peut guère l’être en tant qu’immigré de première génération, sauf peut-être à être arrivé à Buenos Aires dans sa première enfance. Sinon, et en dépit des meilleurs efforts, il y manquera toujours un petit quelque chose de la « couleur locale » qui ne s’acquière qu’en grandissant ici. C’est un immigré essentiellement d’origine européenne ou méditerranéenne – à très peu d’exceptions près. Ce n’est pas le fruit du hasard, mais celui d’une politique populationnelle concertée des présidences et des gouvernements argentins issus des élites d’ascendance européennes, après la victoire définitive de Buenos Aires lors de la bataille de Pavon1 dans la longue guerre civile qui a suivi la révolution de mai 1810. Cette politique populationnelle visait ni plus ni moins qu’à faire de l’Argentine un pays développé et moderne comparable aux grands pays d’Europe et d’Amérique du Nord, selon l’objectif commun de ses trois « présidents historiques 2 ». Celle-ci LA référence culturelle. Nous reviendrons de manière détaillée avec un article particulier dans un prochain numéro illustrant cette profonde influence de la France à Buenos Aires dans de multiples domaines (sociaux, politiques et culturels, urbanistiques, architecturaux, artistiques, etc.) est exposée en détail dans le petit essai programmatique Facundo ou civilisation et barbarie que le second d’entre eux, Domingo Sarmiento, alors journaliste, publia en 1845 : « l’élément principal d’ordre et de moralisation que compte aujourd’hui la République argentine, c’est l’immigration européenne (…) S’il existait un gouvernement capable de diriger son mouvement, elle suffirait à elle seule à guérir en moins de dix ans toutes les blessures infligées à la patrie par les bandits qui l’ont dominée jusqu’ici, de Facundo à Rosas 3». Nous reparlerons dans la suite de nos articles de la politique migratoire raciale des gouvernements argentins jusqu’aux années d’après la dernière dictature militaire qui fait l’objet depuis quelques années d’études critiques approfondies. Ensuite, de manière très générale et en première approximation, être porteño c’est comme être parisien en France, c'est-àdire de n’être d’abord pas « provincial » - ce qui contribue à alimenter une discrète condescendance qui le fait taxer, avec une teinte péjorative, de parisien d’Amérique latine par les Argentins « de l’intérieur », et en général par l’ensemble des LatinoAméricains. Pour autant, le qualificatif n’est pas usurpé. Depuis le milieu du XIXème siècle, Buenos Aires regarde vers Paris d’abord, et plus généralement la France qui constitue Pour l’heure, et puisqu’un article du numéro de juin était consacré à la femme de Lettres « porteña » Victoria Ocampo, voici une petite vignette qui illustre bien cet engouement : à l'annonce de la Libération de Paris en août 1944, une multitude débordante envahit la Plaza Francia, entonnant La Marseillaise. Accompagnée par son ami l’essayiste Roger Caillois 4, réfugié à Buenos Aires depuis le début de la guerre, Victoria Ocampo rapporte : « Pour nous tous qui aimons la France comme une patrie spirituelle et qui ne sommes pas unis à elle par le seul hasard de la naissance mais par une libre élection, ce jour demeurera à jamais inoubliable. » À suivre… 17 septembre 1861 Bartolomé Mitre, Domingo Faustino Sarmiento et Nicolás Avellaneda, entre 1862 et 1880 sont considérés comme les fondateurs de l’État Argentin et posèrent les bases de ses institutions. Cf. es.wikipedia.org/wiki/Presidencias_históricas. 3 Sarmiento, D.F., Facundo, civilizacion y barbarie, Centro editor de Cultura, Buenos Aires 2012, p. 267. Les personnages évoqués sont le chef de guerre Juan Facundo Quiroga et Juan Manuel José Domingo Ortiz de Rozas y López de Osornio, militaire, dictateur-gouverneur de la province de Buenos Aires. Tous deux criollos, que Sarmiento catégorise ensemble avec les allogènes et les gauchos parmi les barbares. 4 Ce même Roger Caillois qui le premier traduira et fera connaître en France l’œuvre de Jose Luis Borges. 1 2 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 23 Actu culture & confiture C’EST QUOI LE “VESRE”? Par Gabriela Fernández Barboza Le vesre (revés/verlan) est le mécanisme qui consiste à former un mot en faisant la permutation ou métathèse des syllabes pour donner une autre version du même mot. C'est un jargon utilisé dans une grande partie des territoires argentins et uruguayens, après avoir été popularisé par le tango au début du XXe siècle. Yotivenco = Conventillo Gotan = Tango Dans le Río de la Plata, on a commencé à parler le vesre dans le dernier quart du XIXe siècle et il a été utilisé par les dramaturges et poètes populaires, entre 1910 et 1940. Bien que pour certains auteurs le vesre ne fasse pas partie du lunfardo, la vérité est que généralement beaucoup de termes du lunfardo correspondent au vesre. Comme le vesre peut être assez facilement "décodé" par un auditeur régulier, sa fonction linguistique actuelle est celle d’une expression familière qui implique un grand degré de confiance. Tenter de créer un nouveau mot (néologisme) en vesre est presque toujours facile à réaliser mais n'est généralement pas une réussite, car cela nécessite non seulement la compréhension immédiate de l'auditeur mais aussi la diffusion et l’acceptation dans un cercle plus étendu. Habituellement la diffusion et l'acceptation se font ensuite grâce à la sonorité du néologisme en vesre, à la facilité à retenir le nouveau mot (selon la prononciation) et même, à l’effet humoristique que le néologisme provoque. Quelques exemples très répandus… Élargissez votre vocabulaire et amusez vous bien ! abajo (en bas) ajoba “Dónde estás? Ajoba!” amigo (ami) gomía “Son unos gomías míos… te los presento” baño (cabinet) ñoba barrio (quartier) rioba “Soy del rioba” batidor ortiba (originalement dortiba ; batidor : celui qui parle avec les flics) bigote (moustache) tegobi boludo (con) dolobu “Qué flor de dolobu!” (Quel grand con !) bombacha (culotte) chabomba bruja (sorcière) jabru (affectueux, en parlant de la femme d’un ami) borracho (ivre) choborra café feca cagador (personne déloyale) garca « Es un garca » 24 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 cagazo (la trouille) sogaca “Qué sogaca, por Dios !” cajón (coloquial pour cercueil) jonca calor (chaleur) lorca “Qué lorca!” calle (rue) yeca “Esa nami tiene yeca” ("femme qui connait la vie de la rue") calzoncillo (slip) solsiyonca camión mionca canchero cheronca (canchero = habile; ironiquement : frimeur) conventillo yotivenco corpiño (soutien-gorge) ñocorpi departamento (appartement) derpa doctor (docteur) tordo (referido a médicos o abogados) fondo dofón (tout au fond de la maison, au fond du bus) “al dofón” frío (froid) ofri galán langa (ironique) “Qué langa!” ganso sogán (quel imbécile!) gato toga “Es un togaaa…” ( on dit "gato" à la femme très attractive qui cherche à être entretenue par un homme d’argent) gordo (gros) dogor hambre (faim) breám hotel (hôtel pour avoir des relations sexuelles) telo jabón (du lunfardo : grande trouille) bonja “Qué bonja se pegó!” libro (livre) broli “Agarrá los brolis querés !” ("Prends les livres STP !") macho (mâle) choma “ Y… tiene un choma que la mantiene…” ("Elle a un homme qui l’entretient…") maestro (maître) troesma “Qué troesma!” mango (du lunfardo: argent) gomán “No tengo un gomán partido al medio!” marido (mari) dorima mina (meuf) nami mucama (bonne) camuca o kamuka muchacho/s (gars) chochamu muerto tomuer “Estoy tomuer” ("Je suis fatigué") mujer (femme) jermu (spécialement quand on parle de sa propre femme) pagar (payer) garpar país (pays) ispa “Éste es un ispa generoso…” papel (papier) pelpa “Trajiste los pelpa?” ("Tu as apporté les formulaires ?") panza (ventre/bidon) sapán pantalones lompa (vesre apocope de pantalon) “Esperá que me pongo los lompa!” parado (debout) dorapa “Estuve de dorapa todo el tiempo!” patrón (patron) trompa payaso (clown) yosapa pedo dope (passer son temps inutilement) "Estar al dope" pibe (gosse) bepi pieza (chambre) sapie puerta (porte) tapuer quilombo bolonqui (du lunfardo : prostibule = problème) sandwich chegusán (vesre de la "castellanización" coloquiale : “sánguche”) tango gotán vieja (vieille) javie (de façon affectueuse pour parler de la mère) viejo (vieux) jovie ( de façon affectueuse pour parler du père), par extension, en parlant de quelque chose de très vieux ou périmé : jovato BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 25 Actu rencontre L' ŒIL DU PHOTOGRAPHE texte et photos François Lamarque Net et flou… En matière de photographie, le flou peut être votre allié. C’est un outil et même un style artistique. Il permet de rendre une distance, donner du relief ou traduire une action, faire vivre un mouvement ou donner du réalisme à une scène trop figée : flou d’arrière plan, vitesses lentes et effet de filé… Certains en ont fait leur style photographique, avec une ambiance « photo reportage » voire des photos simili ratées pour faire « vrai ». Il existe même des filtres de prise de vue tendant vers ces orientations artistiques… Voyons 2 types de flou majeurs, bien utiles pour modeler votre image. Une profondeur de champ plus ou moins réduite Un premier plan net, un arrière plan flou > Conseil : préférer le choix de l’ouverture (Av) Pourquoi un flou d’arrière plan ? Rien d’obligatoire, c’est une question de choix personnel. On peut souhaiter un flou lorsque le décor n’apporte rien, ou plus subtilement si l'on veut suggérer une information (élément) d’arrière plan en gardant une part de mystère. Mais généralement, lorsque vous cherchez à mettre en valeur votre sujet, notamment pour réaliser un portrait, vous allez chercher à créer du relief, de la profondeur. Si vous ne disposez pas d’éclairages pour créer ombres et volumes, un des moyens consiste à réduire la profondeur de champ : mise au point sur votre sujet (les yeux le plus souvent dans le cas d’un portrait) avec un plan net sur celui-ci et un arrière plan flou. Madagascar, scènes de vies [avec profondeurs de champ plus ou moins réduites]. Le garçon à la casquette : le décor est intéressant, la cour, la perspective et la poule apportent un plus. Netteté sur toute l’image. Les deux porteurs, enfants au travail : les tas de briques sont un élément d’information, trop de flou serait nuisible. Petite fille : ce visage radieux ressort bien mieux avec une faible profondeur de champ. 26 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 Comment obtenir un arrière plan flou ? Comment réduire la profondeur de champ ? Utiliser une longue focale. Lorsque vous utilisez un téléobjectif, la profondeur de champ se trouve naturellement réduite. Plus la focale est élevée ( 100 mm, 150 mm, 200 mm…) plus cela génère de flou d’arrière plan, la profondeur de champ est donc réduite. Privilégier une grande ouverture de diaphragme (petite valeur). En portrait, les focales utilisées (85mm à 150 mm) sont généralement supérieures à la « normale » de 50mm. Une solution pour générer plus de flou d’arrière plan consiste à ouvrir le diaphragme. Pour ce faire, choisissez un mode de type « portrait » sur votre appareil (ces modes sont programmés pour donner la préférence à des images plutôt douces avec des tons chauds et un diaphragme relativement ouvert). Ou passez en mode priorité diaphragme (Av) avec une petite valeur de diaphragme (ex : 2,8 - 4 ou 5,6). Une petite valeur de diaphragme correspond à une grande ouverture de celui-ci, source d’un flou d’arrière-plan plus conséquent (et qui sera augmenté s’il est associé à une grande valeur de focale). Mais vous pouvez également utiliser votre boitier en mode priorité vitesse (Tv) ou Manuel (M) en veillant à avoir une ouverture assez grande. Petits rappels: En mode priorité ouverture (Av): vous choisissez le diaphragme, votre boitier choisit la vitesse (obturation). En mode priorité vitesse (Tv): vous choisissez la vitesse, votre boitier choisit le diaphragme. En mode manuel (M): vous choisissez la vitesse et le diaphragme Dans tous les cas, vous pouvez affiner le réglage en surexposant ou sous exposant (boutons + ou -) pour par exemple compenser un contre jour ou tout simplement jouer avec la luminosité. Rendre un mouvement avec une vitesse moyenne à lente, créer un effet de filé Une vitesse réduite pour jouer avec le temps qui passe ou le mouvement Madagascar, scènes de vies [vitesses d’obturation lentes]. Photo de gauche : le mouvement du maillet de ce sculpteur est suggéré grâce à la vitesse lente (1/15ème s) Photo de droite : début de soirée, pose de 2 secondes. Tous les plans sont nets sauf les hommes et les zébus en mouvements. BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 27 Conseil : Préférer le choix du réglage de la vitesse d’obturation ( Tv) Attention, un flou du à une vitesse lente est complètement différent du flou d’arrière-plan dû à une profondeur de champ réduite. Dans ce dernier cas, toute une zone de l’image est nette, et le flou est progressif en s’éloignant. Dans le cas du filé, seuls les sujets en mouvement sont flous. Très prisées des photographes professionnels ou amateurs éclairés (!), vous connaissez forcément ce genre d’images et en avez surement déjà réalisées : la photo de nuit avec les trainées des feux de voiture qui dessinent des fils de lumière, la scène de rue où tout le décor est relativement net du premier à l’arrière- plan mais les passants sont flous, le coureur dont la silhouette est nette, mais les jambes et les bras, et en particulier les pieds et mains sont flous, la cascade envoutante où l’herbe de la berge et les rochers sont nets mais l’eau qui passe semble comme brumeuse. Ou même l’effet de zoom : la photographie est réalisée tout en zoomant durant le déclenchement. Etc. La photographie n’est pas de la vidéo mais les photographes peuvent jouer avec une vitesse d’obturation adéquate. Rapide, lente ou juste proportionnée. L’effet de filé [Le mouvement est traduit par du flou qui peut aussi donner un effet de surimpression] Un effet de filé de nuit (pour jouer avec les feux des voitures) peut être réalisé avec une obturation de plusieurs secondes, donc sur trépied. Pour une cascade envoutante aux eaux brumeuses (photo de jour), un pied est également nécessaire, il faut également choisir une faible sensibilité (100 iso) et pourquoi pas un filtre gris neutre pour réduire la quantité de lumière afin de pouvoir faire une pose de plusieurs secondes sans pour autant surexposer votre photo. Mais la « photo de filé » peut-être réalisée à main levée pour suivre une cible mouvante. La vitesse choisie sera légèrement plus rapide. Un cycliste qui passe à côté de vous en plein jour et que vous suivez en déclenchant peut être réalisée au 1/15 ème ou 1/60 ème de seconde. Si vous êtes dans une voiture lancée à 90km/h, vous pourrez créer un effet de filé d’une scène en bord de route au 125ème de seconde, qui est une vitesse lente en regard de votre vitesse relative. Vitesse relative ? Vous vous déplacez et votre sujet peut-être également. Peut-être vous rapprochez-vous ou vous éloignez-vous ? On parle de vitesse relative. Dans le cas d’un personnage en bord de route, le mouvement s’accélère de manière exponentielle jusqu’à que vous l’ayez atteint, puis cela diminue de la même manière. Ce sont parmi les effets de filés les plus difficiles à réaliser, mais avec des résultats intéressants. Vous pouvez avoir un sujet en mouvement, ou bien vous-même être en mouvement, voire les deux ! Le secret ? Les tireurs à l‘arc ou au pistolet sur cible le connaissent déjà : déclenchez sans aucun à-coup sur votre déclencheur ! Du « doigté » ! Certains retiennent leur respiration. Si la cible est mobile, suivez-la d’un mouvement fluide et déclenchez au moment opportun sans jamais arrêter votre mouvement de suivi (seulement après la photo !). Ce suivi est difficile à effectuer. D’autant qu’il faut avoir un œil dans le viseur tout en observant ce qui se passe en périphérie à proximité de la scène (pour éviter tout problème prévisible), tout en composant le cadrage adéquat et en déclenchant sans à-coup à l’instant idéal. On parle de cadrage (ou tir) instinctif mais en fait, si vos choix de paramétrages sont bons, que vous pratiquez, cela donne assez vite des résultats corrects. Les premiers tests sont décevants, puis cela s’améliore, il faut y croire. 28 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 Comment choisir la vitesse ? Difficile à dire, ce serait trop simple. C’est au cas par cas. La gamme ? De plusieurs minutes au 1/ 125ème de seconde… À main levée ? À partir de la seconde ou d’une fraction de seconde, grosso modo… Mais retenez que si la vitesse est trop lente, tout sera flou y compris votre sujet et avec le risque d’un flou de bougé en sus. Si la vitesse est trop rapide le mouvement sera trop figé. Mais les 2 options sont possibles ! Le choix d’une vitesse relativement lente dépend en premier lieu de l’intensité du mouvement et de la proximité ou non du sujet, mais aussi de la focale utilisée (plus on zoome, plus cela bouge), de la quantité de lumière et de l’ouverture du diaphragme ainsi que de l’utilisation ou non d’un stabilisateur. C’est pour cela qu’il faut tester différentes vitesses, en numérique c’est gratuit ! Conseil : consultez après-coup vos images et notamment leurs données Exif (infos) pour vous remémorer vos choix de réglages ( iso, vitesse, diaphragme, focale… tout y est ! ) et comprendre vos erreurs. Kenya [ vitesses d’obturation lentes et suivi du sujet ] : animaux en mouvement et effets de filé. 3 photos réalisées au téléobjectif, en vitesses plus ou moins lentes pour traduire l’action ou le mouvement. BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 29 Actu rencontre J'y étais ! par Anne Delerue Chocolaterie “El viejo Oso” S avez-vous que le chocolat se buvait déjà dans l’Antiquité ? Que c’est Hernán Cortez qui a rajouté du sucre à ce breuvage amer fait de cacao, d’eau et de vanille, pour mieux s’adapter à nos délicates papilles européennes ? Nous sommes reçues ce mardi 21 mai par Claudio Baer, maître chocolatier et propriétaire du « Viejo Oso », dans l’arrièreboutique du magasin qui jouxte la gare de La Lucila. C’est là que Claudio essaie, invente et élabore ses chocolats comme l’a fait son père avant lui et comme le fera sans doute sa fille après lui. Claudio est un passionné et nous avons droit à un cours magistral sur le chocolat depuis la culture du cacao jusqu’aux différents mélanges qui permettront l’obtention de chocolats plus ou moins denses, soyeux, crémeux et que nous 30 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 avons eu le privilège de goûter en plongeant directement nos doigts dans les casseroles ( plaisir d’enfant retrouvé… j’y aurais bien mis les deux mains et même la frimousse !!! ). La Belgique, réputée pour son chocolat d’excellence, se fournit surtout en Afrique où des souches de cacaos sud-américains ont été replantées au moment des graves maladies dues à la « monilla » et à la « escoba de bruja », deux féroces champignons qui ont décimé les plantations de ce continent. Pourtant, pour Claudio, les meilleurs cacaos se trouvent encore au Vénézuela, au Pérou, au Mexique ou encore en Bolivie et en Équateur. C’est d’ailleurs là qu’il se fournit. Nous avons eu la surprise et la chance de rencontrer à la chocolaterie Helger Vorbeck, Équatorien d’origine danoise (blond aux yeux bleus), propriétaire d’une plantation du côté de Santo Domingo et fournisseur du « Viejo Oso », qui nous a décrit le travail du planteur en Équateur. Ils sont cinq personnes à s’occuper de 14 000 arbres répartis sur 15 hectares, qui produisent plus de 8 tonnes de fèves par an. Savez-vous qu’en fonction de la végétation environnante, le goût du cacao peut être « contaminé » ? C’est ainsi qu’il y aura des cacaos au parfum de fruits rouges ou de miel, ou encore au goût de noix ou de fleurs comme les grands crus de vin. Le producteur vend le cacao à la fabrique, une fois les fèves fermentées et séchées au soleil afin d’en tuer le germe et d’en retirer la peau qui les recouvre. C’est sous forme de gros blocs que le cacao arrive chez le chocolatier. Celui-ci va, en les faisant fondre, séparer la graisse (qui formera le beurre de cacao avec lequel on fait le chocolat blanc), du cacao en poudre proprement dit qui est la base de tout chocolat noir ou au lait. Après ce petit cours théorique, nous sommes passés à la pratique et à l’élaboration de chocolats (bombones). Claudio a préparé un chocolat à 70% de cacao et 30% de sucre qui, selon lui, est le meilleur pour apprécier la qualité du cacao utilisé. Sur la table en inox, il a versé le beau liquide brun et l’a travaillé pour le refroidir (templado) à l’aide d’une grande spatule en acier. Lorsque la température idéale a été atteinte (seul le contact du liquide sur la lèvre du chocolatier peut le dire) on a procédé au nappage des moules, c’est-à-dire qu’on les a remplis puis vidés immédiatement de manière à n’y laisser qu’une fine couche qui s’est solidifiée presque instantanément. Nous avons pu alors les fourrer. Nous avons choisi d’en fourrer une partie avec de la praline faite de noisettes, amandes, sucre, lait en poudre et cacao (hummm !!!) et une autre partie avec du fondant à la menthe composé de sucre, sirop de glucose, eau et huile essentielle de menthe (comme dans les after-eights). Une petite couche de chocolat noir fondu pour refermer nos bombones et voilà nos plaques parties au réfrigérateur pour 15 minutes. En attendant que le miracle s’accomplisse, et pour apaiser notre impatience, Claudio nous a invitées à partager de petits sandwiches et des verres de coca tout en nous faisant un cours sur l’actualité politique du moment, Porteño oblige. Enfin, l’heure de vérité a sonné et nous avons pu nous régaler des chocolats démoulés d’un seul petit coup sec sur la table. Je ne vous dis qu’une chose : allez les goûter vous-mêmes ! Le « Viejo Oso » a notamment une succursale à Belgrano sur Pampa, au n° 2021 (à l’angle de Arcos). Quand à nous, nous sommes reparties chacune avec notre petite boîte offerte par la maison. Alors dernière question à notre hôte avant de partir : pourquoi ce nom de Viejo Oso ? Et bien tout simplement à cause de leur nom de famille Baer qui vient du véritable nom du grand-père (fabriquant de spiritueux en Allemagne) Bär qui veut dire Ours en teuton. BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 31 Actu rencontre L'expat du mois Myriam Rio De quel pays viens-tu ? Je viens de France, plus précisément de Bretagne. Il s’agit de notre première expatriation, en famille. Comment as-tu appris ton expatriation en Argentine ? Mon mari se déplaçait depuis un an et demi deux semaines par mois sur l’Amérique du Sud. Ainsi, la proposition de nous expatrier sur Buenos Aires n’a pas constitué une réelle surprise. En revanche, c’est l’entreprise de mon époux qui a été étonnée, car le schéma n’était plus à considérer pour un couple, mais pour une famille : j’étais enceinte ! Comment s'est déroulé ton départ ? Nous avons préféré attendre l’arrivée de bébé pour bouger. J’avoue que le rythme a été un peu sportif, entre la logistique d’un départ et le temps consacré à l’arrivée d’un premier enfant ! Et ton arrivée ? Pour l’anecdote, l’entreprise de déménagement nous avait recommandé de placer les affaires du bébé dans le container aérien, lequel devait arriver trois à quatre jours après nous. En réalité, il a été livré dix jours après 32 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 le container maritime… C’était un peu le camping de ce fait, mais nous avons appris à vivre avec peu, malgré les exigences (ou le confort ? ) de puériculture lors des étapes de développement d’un bébé. Quelles ont été tes premières impressions à ton arrivée, étaient-elles conformes à l'idée que tu te faisais de l'Argentine ? Je ne m’étais pas rendue compte du bruit lors de notre voyage de découverte ! Le premier week-end, les voisins ont organisé une telle fête que j’avais l’impression d’y participer ! C’était ambiance Pet Shop Boys et UB40 ! Qu'est-ce que tu détestes le plus à B.A ? Les trottoirs ! Entre ceux qui sont défoncés et les cadeaux déposés par les chiens, j’avoue que je suis contente d’avoir investi dans une poussette solide… fabriquée en Allemagne ! D’ailleurs, les chauffeurs de taxis m’interrogent à cet égard : « no es producto argentino ! » Qu'est-ce que tu aimes le plus à B.A ? Je suis très sensible au soleil, qui nous accompagne pratiquement chaque jour. Lorsque nos familles et amis nous contactent de France en se lamentant sur le climat qui y a régné ces derniers mois, je savoure les bains de soleil de Buenos Aires. Même actuellement, en plein hiver, les températures concurrencent celles de la Bretagne… Quel est ton prochain voyage ? Après un retour en France cet été pour les vacances, nous partirons probablement en septembre au Brésil. En fait, je compte accompagner mon mari sur certains de ses voyages professionnels, lesquels s’étendent à toute l’Amérique du Sud. Cela constitue une véritable chance pour moi ! Une anecdote sur ton séjour dans ce pays ? Elle concerne plus précisément notre voyage de reconnaissance. L’avion a perdu un de ses réacteurs lors du décollage, nous avons pu repartir 24h plus tard ; à l’arrivée ma valise avait été égarée : j’ai commencé par visiter les boutiques - merci Alto Palermo ! habillée comme en hiver, dans une chaleur bien moite ! As-tu un projet personnel ici ? Je suis enseignante. Il est fort possible que je me relance dans le même secteur. Quel est ton secret pour voir la vie en rose ? Considérer que cette expérience m’ouvre les yeux. Même si les débuts peuvent paraître parfois compliqués, je me dis que j’ai la chance extraordinaire de vivre un quotidien hors du commun, que je n’aurais certainement pas connu en France. C’est une chance. Par ailleurs, cette nouvelle vie m’a réservé de magnifiques rencontres qui permettent de sonder et de réinterroger mes valeurs. C’est un cadeau. Quel est ton resto préféré ? Nous avons beaucoup apprécié le Central Market, sur Puerto Madero. Il offre une terrasse charmante, au bord de l’eau. Cuisine d’influence italienne ! Et ta boutique préférée ? Je n’ai pas encore fait les boutiques ici… En mot de la fin, quel est ton conseil aux nouveaux arrivants ? Être patient, différentes étapes accompagnent l’installation lors d’une expatriation. Ne pas hésiter à communiquer. Nous vivons, à différentes échelles certes, plus ou moins les mêmes émotions. la bonne adresse de myriam RESTAURANT i CENTRAL MARKET P. Dealessi esquina M. Güemes Puerto Madero Tél : 11 57 75 03 30 www.icentralmarket.com.ar Si vous souhaitez nous faire part de votre expérience originale dans ce pays, n'hésitez pas à nous contacter : [email protected] BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 33 Actu cuisine Les recettes du mois Par Christel de Nays Candau un peu d’asie dans nos assiettes !!! rouleaux de printemps Ingrédients (pour 2 personnes. Multipliables à l’infini) : • 2 galettes de riz de 12 cm de diamètre • 25 g de vermicelles de riz • 1 tranche de blanc de poulet • Germes de soja crus • Coriandre fraîche • 5 ou 6 feuilles de menthe fraîche • 2 crevettes moyennes, cuites et coupées dans le sens de la longueur • Sauce pour nems Préparation : Porter de l’eau à ébullition, arrêter la source de chaleur, y plonger les vermicelles et les laisser 10 min à couvert. Puis les laisser refroidir. Découper la tranche de blanc de poulet dans le sens de la longueur en fines lanières ( 3 mm ), les faire cuire à la poêle sans matière grasse. Le roulage : Se munir d'un plat rempli d'eau tiède/chaude, et d'un torchon humide. Immerger une galette de riz dans le plat d'eau chaude, jusqu’à ce qu'elle soit assez souple pour être roulée. L’étendre sur le torchon, puis répartir des feuilles de coriandre, de menthe, des germes de soja, une lamelle de poulet, une crevette et des vermicelles, de façon à former un petit rectangle. Fermer les rouleaux comme suit : Garder au frigo et servir dans une feuille de laitue avec deux feuilles de menthe et un ramequin de sauce pour nems. 34 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 gingembre mariné Ingrédients (pour 1 bocal) : • 2 racines de gingembre • 250 ml de vinaigre de riz • 50 g de sucre • 1 pincée de sel g s ba o v A es ! t t e u Préparation : Porter une casserole d'eau à ébullition. Eplucher les racines de gingembre. Tailler en tranches très fines (au couteau économe). Les blanchir 2 mn à l'eau bouillante puis les égoutter. Faire chauffer le vinaigre de riz pour y dissoudre le sucre et le sel. Arrêter le feu dès que le vinaigre redevient translucide. Mettre les copeaux de gingembre à mariner dans le vinaigre encore tiède. Laisser reposer toute une nuit avant dégustation. Conservation un mois au frigo. makis Couper en lamelles épaisses, saumon, crevettes, surimi, avocats, carottes, concombres… selon votre goût. Étaler sur la natte une feuille de Nori et la recouvrir d'une fine couche de riz. ( le riz doit être uniformément aplati et on ne doit plus voir la feuille de Nori ). Malgré cela, la couche de riz doit être la plus fine possible ! Sur le bas de la préparation étaler en ligne horizontale les ingrédients selon ses goûts : avocat, saumon, surimi, mayonnaise, fromage frais, un peu de wasabi… Rouler délicatement la natte pour serrer les ingrédients et obtenir un saucisson, le plus rond et homogène possible, puis le couper en tronçons (selon la taille en 6 ou 8). Et voilà ! Faites une belle présentation et dégustez. A tremper délicatement dans la sauce de soja avec gingembre mariné et Wasabi. BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 35 !! Actu culture & confiture ¿Querés un maté? Par Christian Mounir LA YERBA MATE L’ilex paraguayensi est un arbre de la forêt tropicale amazonienne humide. À la différence des minces feuilles de l’arbuste à thé, ses feuilles épaisses et gorgées d’eau ne peuvent être simplement mises à sécher à l’air – et d’autant moins à l’air humide de sa région d’origine, où elles s’oxydent et se couvrent rapidement de champignons. Les indiens guaranis tournaient donc les branches feuillues fraichement cueillies au- dessus d’un feu, en prenant soin toutefois de ne pas brûler les feuilles au contact direct des flammes, afin de les faire gonfler de boursouflures qui explosent en libérant leur eau. C’est la torréfaction. Ensuite, ils mettaient les feuilles à sécher sur des claies disposées au-dessus de la braise pendant plusieurs semaines pour en extraire le maximum d’humidité, avant de les écraser, à la main ou au pilon, pour obtenir ce qu’ils dénommaient le caá , et que les espagnols, ignorant qu’il s’agissait du feuillage d’un arbre, appelèrent herbe (hierba) du Paraguay, mot aujourd’hui « déformé » en yerba qui se prononce ici cherba. Certaines marques de « yerba mate » parmi les plus chères respectent ce mode de préparation naturaliste, appelé parfois aujourd’hui barbacuado, par analogie au barbecue. La grande production a, elle, industrialisé le processus. Cependant un facteur intervient ici pour déterminer celles de meilleures ou de moins bonnes qualités. Il en va un peu, comme du bon vin, du temps de maturation en entrepôts, l’estacionamiento, qui figure clairement indiqué sur les emballages. Celui- ci peut être de deux types : « naturel », en sacs de jute durant 6, 9, 12 et jusqu’à 24 mois pour les meilleurs produits, ou « contrôlé/accéléré » en cuves étanches, sous régulation de l’humidité, de la température et de la composition gazeuse de l’atmosphère durant 30 à 60 jours, pour les produits les plus courants. COMMENT PRÉPARER UN BON MATE Le terme maté a été emprunté par les espagnols au quechua, plus facile à prononcer que le guarani, pour désigner l'ensemble récipient et boisson. En guarani, on appelle le récipient caiguá − de caá (la yerba), i (l’eau) et guá (le récipient) − tacuapi la paille, faite d’un brin d’une sorte de petit bambou de l’espèce Merostachiis clausseniis et itacuguá le pot d’eau chaude − formé par i (eau), tacú, (chaud) et guá (récipient). 36 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 Rappelons que chez les guaranis, le mate est une boisson rituelle à l’instar du thé en Chine ou au Japon. Sa consommation a conservé un aspect rituel de nos jours : il y a une manière de le préparer et de le servir. Nombreux sont ceux qui y attachent de l’importance ; en principe, on ne prépare pas le maté comme on verse trop souvent, à tort, de l’eau bouillante sur un sachet de thé – car de l’eau trop chaude « brûle » les feuilles de thé qui perdent ainsi de Museo del mate - Tigre leur arôme. La bonne température de l’eau se situe autour de 70°C à 80°C. Le mate se consomme également froid avec de l’eau mais aussi du jus d’orange et porte alors le nom de terere (téréré). C’est presque exclusivement ainsi qu’on le boit au Paraguay – et parfois ici en Argentine, surtout l’été. On ne remplit la calebasse qu’aux trois quart, compte tenu du fait que la yerba gonfle une fois mouillée et qu’il doit demeurer de l’espace pour le liquide de boisson ! Il y a un bon niveau qui s’acquière à l’usage ; on considère le maté mal servi autant s’il y a trop ou pas assez de contenu dans le contenant ! Suit alors l’étape du « brassage » : on couvre l’orifice du récipient de la paume de la main et on le secoue vigoureusement dans tous les sens à la manière d’un « shaker » à cocktails. Cette opération a pour but d’aérer la yerba en répartissant ses composants, de manière à ce que la partie poudreuse ne se concentre pas au fond risquant ainsi d’obstruer les orifices de la paille – car il n’est évidemment pas question de souffler dans la paille pour tenter de la déboucher et de répandre ainsi sa salive dans le mate ! On ne récupère en principe pas un mate dont la paille s’est bouchée ; il faut le vider et reprendre toute l’opération. Au terme du brassage, il convient en remettant le récipient à l’endroit de le maintenir incliné à 45° environ, de manière à ménager un espace d’accès à la paille. Humidifier cet espace avec un peu d’eau et attendre que la yerba se soit bien imprégnée d’eau avant d’y introduire la paille. Le but de cette opération est encore une fois d’éviter de boucher les orifices de la paille en l’enfonçant simplement dans la yerba sèche. On peut alors pousser la paille au fond du récipient en la calant bien contre la paroi. On peut dès lors commencer à verser l’eau pour servir. Éviter d’inonder d’emblée le mate. Afin d’en tirer progressivement toute sa saveur, on verse l’eau progressivement, ronde après ronde depuis l’alentour de la paille, en allant lentement vers le bord opposé à mesure que la yerba s’imbibe d’eau. Lorsqu’après quelques rondes l’herbe perd de sa saveur, on dit que le mate est lavé (lavado) ; afin de poursuivre les rondes on le change (cambiar el mate), pour ce faire, on ne le vide qu’en partie, aux deux tiers environ et sans retirer la paille, puis on recharge (recargar) et l’on continue. À suivre dans un prochain numéro… Les lecteurs hispanisants intéressés par la culture guarani trouveront l’histoire mythologique de l’origine du maté magnifiquement contée et illustrée sur http://www.youtube.com/watch?v=okl5VTQD5J0 ou avec des commentaires et des explications sur le site : http://prensalibrepueblosoriginarios.blogspot.com.ar/2012/04/el-mate-patrimonio-culturalalimentario.html 2 Explication détaillée et illustrée sur l’excellent site (en huit langues au choix !) de la Ruta de la yerba mate : http://www.rutadelayerbamate.org.ar/yerba-mate/proceso-de-elaboracion/ Le site de la route de la yerba mate regroupe l’ensemble des partenaires économiques, sociaux et scientifiques, depuis les producteurs jusqu’à l’Institut d’agronomie de l’Université de Buenos Aires, en passant par l’industrie du tourisme des régions productrices de Misiones et Corrientes. A partir de sa page d’accueil : http://www.rutadelayerbamate.org.ar/, il fournit une foule de connaissances sur le mate ainsi que des informations sociales, ethnologiques et mythologiques, économiques, historiques, culturelles et touristiques sur cette zone de l’Argentine. 1 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 37 Zoom associations GRANDE BRADERIE DAME TU MANO au profit des enfants de la CRÈCHE « Sainte Bernadette » et du « REFUGIO Emanuel » La recette sera entièrement reversée au bénéfice de l’association « Dame Tu Mano » ☞ VENDREDI 18 OCTOBRE chez Cécile Dereudre ☞ vous pourrez déposer vêtements, livres, chaussures, et jeux à partir du 7 OCTOBRE En Zona Norte : Chez Cécile : 15 4074 7577 Chez Brigitte :15 4027 0255 En Capital : Chez Morena : 15 3248 6465 Chez Valérie S. (Recoleta) : 15 5813 5913 Chez Valérie C. (Belgrano) : 15 5721 1424 38 BuenaOnda ׀Juillet Août 2013 Votre agence immobilière en argentine Vous débarquez à Buenos Aires et cherchez une location. 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Christel de Nays Candau Consultation à domicile ou sur rendez vous cel : 15 3668 1907 [email protected] Federico FIGINI diplômé du Lycée Jean Mermoz, donne cours de mathématiques et physique. tél. : 4793 6834 ou 15 5008 1376 ******* Consultorio Stéphane DELANNES (Français) Psychologue, thérapeute familial et de couple. Thérapies individuelles, de couple, familiale. Approche et entretien systémique, thérapie en face à face pour enfants, adolescents, adultes, supervision. 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