Je consomme, donc je suis
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Je consomme, donc je suis
Société – Je consomme, donc je suis p.9-10 Je consomme, donc je suis Depuis les années soixante, on assiste à une société de consommation, plus que croissante. Les jeunes sont particulièrement concernés car ils sont la proie favorite des commerçants. La modernisation est devenue accessible à tous. On ne manque pas de nourriture, d'électroménager et encore moins de centres commerciaux... l'économie est maintenant fondée sur la production du superflu et non des besoins : produire, produire et produire pour consommer, consommer et consommer. Voici la devise de notre société. Est-ce une bonne chose ? Les opinions divergent : il est certain que l'on ne manque de rien. Cependant, la possibilité de consommer autant devient presque obsessionnelle. Les adolescents deviennent facilement des victimes. Proies faciles de la propagande et des publicités, la majorité des jeunes ne possède pas le recul nécessaire. Ils sont pris dans le cercle vicieux de la consommation : on parle de « Société de Consommation ». Les adolescents sont trop vulnérables face aux propagandes. Par conséquent, ils alimentent le bénéfice des commerçants et ces derniers en profitent. Alors, une production plus abondante provoque une consommation grandissante et viceversa… cela a des répercussions dans la vie sociale des ados. Nous sommes piégés ! La publicité est devenue extrêmement présente et les chaînes de télé-achats également. Etudiées pour, elles attirent tout particulièrement les adolescents grâce à leurs slogans accrocheurs et mensongers. Avec cette manipulation des esprits, le désir d’acheter est devenu capital. Acheter le plus cher possible pour paraître plus riche devient chronique. On a envie d'être mieux habillé que le copain ou la copine, car « ça fait mieux ». Les jeunes sont obnubilés par cette mode qui est devenue leur but essentiel. Il y a une concurrence permanente. On fait semblant d’être supérieur, s'en vantant même sur internet : les blogs d'ados sont devenus de réels albums photos narcissiques. Une expression dans le vent résume l’ambition des adolescentes : « Sois belle et consomme ». A présent, même les garçons s'y mettent ! Apprêtés comme jamais, ils font bien rire Papi et Mamie. Piégée par la publicité, la population est prête à payer le prix fort pour l'effet de mode... Les banlieues s’y mettent : Voilà que la petite sacoche et la casquette Louis Vuitton y deviennent très tendance ! C'est la preuve que la « consommingite aigüe » a même contaminé les milieux défavorisés. Les jeunes des banlieues éprouvent ainsi cette folie de paraître riche et se ruinent en achetant les marques les plus chères. Ils envient les familles aisées avec leur BMW. Ces familles sont-elles plus heureuses pour autant ? D’après une étude statistique dans Alternative Economique, l'augmentation de la richesse des pays s'accompagne de l'accroissement de plus en plus faible de la satisfaction des habitants. En effet, la richesse n'est pas toujours suivie de bonheur contrairement à ce que l'on pourrait penser. On envie les milliardaires, mais l'argent ne remplit pas leur vie de bonheur pour autant. Ils peuvent, certes, réaliser un grand nombre de leurs envies. Mais pour quelles raisons lutter pour réaliser un projet, alors qu'en un claquement de doigts ils peuvent assouvir tous leurs besoins ? A quoi bon continuer à vivre sans aucune ambition à défendre ? C’est un cercle vicieux, car les ados qui se démarquent de cette monomanie de l'achat sont exclus. En conséquence, la société de consommation héberge aussi les victimes d'exclusion, puisqu'ils se ruineront afin de ressembler à tout le monde. C'est sans fin. L'influence Américaine : la TV nous ment ! La société de consommation est également alimentée par les films Américains où « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». The American Way of Life nous a contaminés : nos petites « soirées-télé » traditionnelles formatent un idéal de vie illusoire ! En effet, certains ne font pas la différence avec la réalité. C’est pour cette raison que tous les jeunes pensent que notre existence devrait être un petit paradis où seuls les problèmes de cœur font pleurer. On pense que la réussite et la célébrité sont à portée de main. Erreur ! Pour réussir son avenir, il faut travailler, se battre et être persévérant – excepté pour ceux qui seraient prêts à se dénuder comme Mickael Youn ! La télévision nous donne envie d’une vie parfaite mais fictive. Les jeunes envient cette perfection et la désirent à tout prix. Et si leur quotidien n’y ressemble pas, le moindre petit problème fera de leur vie un véritable cauchemar de remords et de déshonneur. Ils cherchent la perfection notamment en vidant régulièrement leur portemonnaie dans la mode. On admire les Américains car ils ont réussi à nous faire croire à une vie utopique. Ne tombons pas dans le piège ! ENÔÔÔRME ! qualité. Les plats tout faits et congelés montrent que l’on n’a plus de plaisir à passer du temps à préparer un bon repas : c’est vite prêt, vite mangé ! C’est encore une des conséquences de la « Société de Consommation » : à présent, le repas est consacré à couper sa faim le plus copieusement et rapidement possible. Cela illustre indirectement ce désir inconscient de consommer au maximum. La société du gaspillage : Aux USA, la société de consommation est multipliée par trois. Les Américains aiment ce qui est énorme, imposant et voyant. Les engins techniques ont des proportions deux fois plus grandes que les Français. Les voitures sont gigantesques, ainsi que la portion de frites chez McDonald’s : ce qui est le plus considérable est « beau » et le « beau » devient démesuré. Les Américains aiment se montrer, être clinquants et remarqués. Même l’alimentation devient exagérée et les Américains mangent pour se « remplir » comme lorsqu'on remplit son réservoir de carburant à la pompe à essence. En effet, des chiffres officiels prouvent que l’obésité devient un des sérieux problèmes des EtatsUnis : le Mississippi est le premier état où 30 % de la population est obèse. Espérons que cela ne contamine pas toute la planète ! Malheureusement, le taux d’obésité en France est déjà de 17%. Il est vrai que les problèmes de boulimie (souvent accompagnés de l’anorexie) chez les adolescentes sont de plus en plus importants ! Vite fait, mal fait… Se nourrir devient un « remplissage d’estomac » c'est-àdire que la consommation de la nourriture tombe dans l’excès. Auparavant, les heures de repas étaient considérées comme des moments privilégiés où la famille se réunissait afin de partager un instant agréable ensemble. Les plats n’étaient pas aussi abondants qu’aujourd’hui et on mangeait lentement pour savourer. C’est alors que s’installent les fast-foods : le service est rapide mais la nourriture de plus mauvaise Depuis plusieurs années, la production d’électroménager connait une réelle avancée technique. Dans les années soixante, une telle progression a fait des ravages. La productivité fut améliorée et plus efficace. En conséquence, une surproduction a touché les commerçants, qui n’était pas un profit pour autant. Le gouvernement a cherché une solution à ce problème : produire des machines moins solides, elles seront alors moins durables. Ainsi, nous, consommateurs, serons dans l’obligation de remplacer notre matériel régulièrement. Cette « société du gaspillage » aboutit à un marché de renouvellement. Le rendement des marchands est alors croissant depuis cette nouvelle méthode. Ne vous demandez plus pourquoi votre micro-ondes a lâché au bout de deux ans ! Nous sommes donc manipulés : les commerçants ont une longueur d’avance puisque nous ne pouvons pas rester avec un micro-ondes HS. La « Société de consommation » englobe également cela : la population rachètera la même machine tous les deux ou trois ans. Cela rapportera des sous aux marchands qui pourront produire davantage afin que leurs clients soient comblés et puissent consommer. Le besoin de remplacer usuellement devient permanent. Le marché de renouvellement est donc un des nombreux facteurs du désir de consommer frénétiquement. Le gouvernement nous encourage : Depuis Mai 2007, la France a choisi d’être gouvernée par le « Président du pouvoir d’achat ». En effet, Nicolas Sarkozy a été élu avec ce slogan : « Travailler plus pour gagner plus », donc « gagner plus pour consommer plus ». C’est ainsi que le gouvernement nous incite à consommer davantage. Il ne faut pas oublier que c’est la majorité des Français qui l’a voulu ainsi ! Le reflet de la société Française est donc la soif de consommation de la population. Le gouvernement est avide de croissance : il est soulagé de savoir que la croissance économique est ascendante et la considère comme une preuve évidente du bien être d’un pays. Or, cette croissance n’est qu’un voile qui étouffe les inégalités progressives à l’intérieur des états. Ainsi, il y a une course au pays le plus riche. Notre Président de la République veut un pays où les travailleurs travaillent plus pour s’enrichir. L’ingénieuse conséquence est que l’on peut alors consommer encore plus ! La manipulation de la population est directement alimentée par la politique. Celle-ci nous encourage à la consommation sans freins. Conclusion ? Le désir de dépenser devient de plus en plus sérieux. Les jeunes sont les victimes principales, ensorcelés par la propagande. Des inégalités se creusent dans la société. L’influence américaine est à prendre en compte. La production est alors accentuée et les commerçants arnaquent leurs clients qui renouvelleront leurs matériels fréquemment avec grand plaisir. Notre gouvernement nous incite à consommer un maximum et la France lui exprime son accord. Cela crée un véritable cercle vicieux. Comment y échapper ? La solution serait d’inciter la population à prendre conscience de la manipulation. La situation risque de s’aggraver si les personnes lucides ne font pas réagir la société. Arrêtons de nous comporter comme des moutons et révoltons-nous ! L’Homme est-il si naïf ? Il doit réfléchir par lui-même et ne pas se laisser influencer. S’écraser serait la pire des erreurs, alors encourageons le monde à s’unir pour trouver de nouvelles solutions à cette Guerre de la Consommation ! ● Chloé