Est Républicain du 4 mars 2014 : "La vérité du champ de bataille"
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Est Républicain du 4 mars 2014 : "La vérité du champ de bataille"
La vérité du champ de bataille Cherche une salle Lacompagnie LesLarronsprépare lapremièredesapièce « Lescoquelicotsdes tranchées ».Sesdouze acteursontvisité lechampdebataille pours’inspirerdela souffrancedesPoilus. E « Les Coquelicots des tranchées » est une pièce interprétée par douze acteurs qui joueront 60 personnages dont un soldat allemand (qui doit aider la famille Lesage au travail de la ferme). E La pièce est interprétée par Bérangère Dautun, sociétaire de la Comédie française, qui joue le rôle de Gertrud Willhem. Sylvia Bruyant joue les rôles d’Augusta Lesage, d’une élégante et d’un soldat. Christophe Calmel joue le général Casernac, le président de la République, des soldats, un curé. X avier Lemaire est bien connu au Grenier-Théâtre. Il a notamment mis en scène, en novembre dernier, la pièce « Qui es-tu Fritz Haber ? » où il interprète le rôle du chimiste allemand d’origine juive dont les travaux ont permis la fabrication du gaz moutarde, puis du Zyklon B, le gaz qui servira aux Nazis pour la solution finale. « J’aime traiter les sujets humains, où mes personnages se retrouvent notamment en face de dilemmes », dit-il. Ce lundi, il est retourné à Verdun accompagné des douze acteurs de la pièce in- E La première de cette œuvre a lieu jeudi soir à Maisons-Alfort. Cent représentations sont prévues dans toute la France et à Paris. Xavier Lemaire aimerait pouvoir interpréter cette pièce à Verdun et cherche une salle. K En tout, une année de travail a été nécessaire à la préparation de cette pièce. titulée « Les Coquelicots des tranchées » qu’il a coécrite au côté de Georges-Marie Jolidon. « Cela fait dix ans que je voulais écrire une pièce de théâtre sur la Grande Guerre, dit Xavier Lemai- Grâce à l’Office du tourisme du Pays verdunois E C’est l’Office du tourisme du Pays verdunois qui a préparé cette journée passée sur le champ de bataille. Les acteurs de la pièce « Les coquelicots des tranchées » ont découvert, le matin, la butte de Vauquois et ses galeries souterraines grâce à Gérald Colin, agent ONF, et à l’association des Amis de Vauquois. Durant l’après-midi, Gérald Colin a proposé une randonnée insolite intitulée « Les chemins de la Bataille ». Cette marche de 3 km a permis à la troupe de Xavier Lemaire de découvrir le fort de Souville, des boyaux, la casemate Pamard, la tourelle Bussière et le monument André-Maginot. re. Mon arrière-grand-père a combattu durant ce conflit mondial et mon grand-père m’a raconté ce que son père a vécu dans les tranchées. J’ai voulu apporter mon regard de descendant de ce Poilu. » Sur la butte de Vauquois et au fort de Souville Il est 14 h ce lundi, Xavier Lemaire, les douze acteurs et toute l’équipe qui participent à l’aventure des « Coquelicots des tranchées » viennent se restaurer au bar du Grenier-Théâtre. Le matin, le groupe a visité la butte de Vauquois et son impressionnant réseau de galeries destinées à la guerre des mines. « La première de cette Photo Paul EVRARD pièce se jouera jeudi soir au théâtre de Maisons-Alfort, précise Xavier Lemaire. Je voulais que mes acteurs s’imprègnent des souffrances des Poilus, de la boue des tranchées, des boyaux, de l’atmosphère des forts. Pour cela, cet après-midi, on visitera aussi le fort de Souville et on marchera dans la boue. » Cette pièce, qui a obtenu le label du Centenaire, raconte une saga familiale dont l’histoire débute le 11 novembre 1913 et se termine le 11 novembre 1918. « Lors de la première scène, une photo est prise où l’on découvre les Lesage au grand complet. Et le 11 novembre 1918, la photo laisse apparaître une famille bien décimée. » Car l’auteur parle avant tout de ces êtres humains qui se retrouvent entraînés dans la spirale de la guerre. « Les scènes s’enchaînent, dit-il. De la ferme familiale, on passe à la tranchée, au QG, dans un hôpital et même dans un bordel de luxe. » L’auteur présente l’état-major comme étant peu soucieux du sort des vies hum a i n e s. À l ’ i m a g e d u général Nivelle. Un des personnages principaux, prêt aux sacrifices, devancera l’appel sous les drapeaux en 1915. En 1917, il fera partie des fusillés qui en avaient assez de cette boucherie. Pascal ISCH