Programmation annuelle Filmer le travail - ED LPAH
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Programmation annuelle Filmer le travail - ED LPAH
Programmation annuelle Filmer le travail Saison 2015-2016 Sciences sociales du travail et Images Quelle place de l’audiovisuel dans le travail de thèse ? De longue date, les sciences sociales ont montré une forte défiance par rapport à l’image et aux produits audio-visuels et ont valorisé les productions écrites. Cependant, on constate depuis quelques années que de plus en plus de chercheurs et de doctorants s’intéressent aux multiples images produites de manière quotidienne et banale par nos sociétés contemporaines et/ou qu’ils mobilisent des images fixes ou animées dans les différentes étapes de la recherche tant dans des logiques de recueil des données, d’analyse et de traitement de l’information ou encore de présentation des résultats. Concernant ce dernier aspect, on note que des thèses soutenues récemment dans le champ des sciences sociales du travail comportent, à côté du traditionnel écrit, une production audiovisuelle de type documentaire. Quel est l’intérêt de cette production audiovisuelle ? Quelle est sa place par rapport à la traditionnelle et souvent volumineuse production écrite ? Complément ? Illustration ? Enrichissement ? Contrepoint ? Pour esquisser des éléments de réponses, Filmer le travail, en partenariat avec l’Espace Mendès France et la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société, propose un cycle de conférence, projection, débat ouvert à tous et en particulier aux étudiants engagés dans un travail de recherche. Il s’agit de présenter la démarche de recherche ainsi que la production audiovisuelle dans différentes disciplines (sociologie, ethnologie, histoire, géographie…) afin d’en saisir les apports et les limites. Lieu : Planétarium EMF Les mercredis de 18 à 20h. La projection du documentaire scientifique sera précédée d’une conférence (environ 45mn) du réalisateur chercheur abordant la place qu’occupe l’audiovisuel dans son travail de thèse et suivie d’un débat - 07/10 ; Maxence Lamoureux, « Les cinéastes animaliers », 2015, Sociologie, Université de Poitiers, Gresco Dans le cadre d’un travail de thèse de sociologie portant sur les cinéastes animaliers en France, monde particulier de la production audiovisuelle, la question de la place de l'image animée s'est rapidement posée. Le sujet propose diverses sources filmiques qui évoquent le genre animalier, qui représentent l'activité des cinéastes ou qui résultent de leur travail. Le choix a été de faire un film de montage avec des extraits des films qui constituent notre corpus. Il ne s'agit pas de proposer une série d'extraits illustratifs, mais bien d'utiliser le montage pour compléter ce que les mots expriment plus difficilement. Il a paru intéressant de placer ce montage au début de la thèse, afin que le lecteur puisse intégrer dans sa réflexion quelques images et quelques sons avant même de poursuivre sa lecture. La logique discursive du montage entremêle les extraits qui se répondent ainsi les uns aux autres. S’élabore ainsi un début d'interrogation sur les particularités de l'activité, les modalités pratiques de ce travail et leurs liens avec la réception du film animalier. C’est pourquoi le film s’appelle : Quelle nature, quels cinéastes ? - 18/11 ; Alexandra Tillman, « Cadences », 2014, Sociologie, Université d’Évry Composée d’un film documentaire (Cadences, 38 minutes), et d’un écrit de 250 pages intitulé : « Aux confins du travail industriel, les free parties. Réflexion socio-filmique sur une déviance temporaire. », la thèse sur laquelle je propose de centrer mon intervention s’inscrit dans le champ de la Sociologie filmique, fondé en 2010 par Joyce Sebag qui a encadré ce travail. Cette conférence visera à répondre dans un premier temps à un ensemble de questions qui permettront d’expliciter le processus de ce travail socio-filmique : Quelles méthodes, quels appuis théoriques, quels procédés filmiques ont été mobilisés pour cette thèse ? Je reviendrais ensuite sur les résultats de ce travail et sur la réception de cette approche réflexive entre film et écrit. Ceci ouvrira à une réflexion sur l’apport des approches pluridisciplinaires et multidimensionnelles aussi bien en termes de fond que de forme en sciences humaines. - 9/12 ; Jasmina Stevanovic, « Les officières de la marine marchande », 2014, Ethnologie, Université Paris Descartes, Cerlis Cette communication s’inscrira dans le cadre des réflexions engagées sur l’usage des images en sciences sociales et s’intéressera à la place qu’elles ont pu occuper dans le cadre d’une thèse de doctorat soutenue à propos du travail des officières de la marine marchande. Il s’agira de revenir, dans un premier temps, sur la position de chercheuse articulée à celle de réalisatrice dans le contexte particulier de la vie embarquée à bord des navires. Dans un deuxième temps, cette présentation s’attachera à comprendre la façon dont les images ont contribué à mieux appréhender des situations d’enquêtes et à élaborer une analyse particulière, réalisée notamment lors du visionnage des images au moment de l’écriture de la thèse. - 20/01/16 ; Marion Ernwein, « Se rencontrer autour de la caméra : la caméra et le film comme révélateurs de relations sociales. »Géographie, Université de Fribourg (Suisse) Film : Être jardiniers : enjeux végétaux, enjeux humains. Avec l’équipe RD1 du SEVE. 2014, 20 minutes. Cette communication prend appui sur une thèse de doctorat en géographie ayant porté sur l’évolution des pratiques de gestion de la nature en ville. Dans le cadre de cette recherche menée auprès de trois équipes de jardiniers municipaux, plusieurs courts films ethnographiques ont été réalisés par la chercheuse et discutés avec les participants. Si la caméra a d’abord été envisagée comme un moyen de rendre compte de l’engagement corporel et émotionnel des jardiniers dans leur travail, il est rapidement devenu clair que l’expérience du tournage et de la projection allait acquérir une importance heuristique au moins égale à celle des captations de son et d’images en eux-mêmes. J’articule donc l’idée selon laquelle la caméra en tant qu’objet ayant une présence physique et symbolique et le film en tant que medium sont de puissants révélateurs des relations sociales au travail. Dans cette perspective, je démontre d’abord que la performance corporelle autour de la caméra est révélatrice de relations sociales qui informent le chercheur sur son terrain de recherche. Puis j’analyse la phase de mise en débat du film et son apport à la compréhension de dynamiques collectives au travail. Je finis par discuter de la manière dont ces connaissances du terrain produites par et à travers la caméra et le film trouvent leur place dans le travail de thèse final. - 09/03/16 : Alain P. Michel, « Le travail à la chaîne, les films, l’histoire », MCF histoire, Université d’Évry, département d'histoire, laboratoire UEVE-LHEST La communication analysera le documentaire de 10 minutes présenté en 2001 dans le cadre de la soutenance de ma thèse d'histoire des techniques à l'EHESS. Ce film visait à montrer comment on peut analyser et critiquer le discours de représentation que les documents visuels de l'entre-deux-guerres ont donné de la mise en place et du fonctionnement du travail à la chaîne dans les usines Renault. L'entreprise automobile possède en effet des archives visuelles exceptionnelles qui permettent de documenter l'évolution de ses pratiques industrielles. Des films, des photographies et des plans industriels rendent compte de la façon dont elle a organisé la production d'un nombre croissant de voitures de série. Ces documents apportent un éclairage irremplaçable sur notre connaissance des pratiques industrielles. Mais ils ne peuvent être considérés comme la traduction directe d'une réalité en train de s'accomplir. Nous évoquerons les écueils de l'usage historique des sources visuelles, ni preuve irréfutable ni simple illustration venant agrémenter une démonstration conduite sur d'autres sources écrites. Nous évoquerons les prolongements de ce travail autour du programme ANR « Usines 3D ». Autres dates possibles 13/01 ; 20/01 ; 10/02; 9/03 ; 16/03 ; 6/04 ;