Dermatologie - Profession Santé
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Guide de pratique clinique Un supplément de L’actualité médicale Dermatologie Spécialité médicale complexe et très vaste englobant une multitude de maladies, la dermatologie ne peut être abordée en entier dans un court guide de pratique clinique comme celui-ci. Les auteurs se sont donc volontairement restreints à certains aspects bien spécifiques. À noter que notre état des lieux de la spécialité au Québec, en 2013, donne la parole à la Dre Dominique Hanna, dermatologue et présidente de l’Association des dermatologistes du Québec (ADQ). Suite à la page S2 2 Cinq lésions de la peau courantes et bénignes 5 > Diagnostic et traitement des réactions cutanées aux médicaments www.ProfessionSante.ca – 26 juin 2012 2013 – L’actualité médicale – S1 Dermatologie L’état des lieux en 2013 par Georges Costan, Ph. D. L a dermatologie est la spécialité médicale qui s’intéresse aux maladies de la peau, mais aussi à celles des muqueuses et des phanères (ongles, cheveux et poils). Grosso modo, on peut diviser les pathologies dermatologiques en trois grandes catégories : > les lésions néoplasiques, bénignes ou malignes; > les lésions infectieuses, d’origine bactérienne, virale, fongique, etc.; > les lésions inflammatoires, dont certaines maladies comme l’eczéma et le psoriasis, sont propres à la dermatologie et d’autres, beaucoup plus globales, recoupant plusieurs spécialités de la médecine interne, comme les maladies auto-immunes, les vasculites, les collagénoses et même les réactions médicamenteuses – souvent regroupées dans cette catégorie. Comme dans toute spécialité, on peut avoir une approche par groupe d’âge. On a ainsi la dermatologie pédiatrique avec ses particularités, telles que les syndromes de maladies désignées comme des « génodermatoses » – maladies génétiques qui présentent des manifestations principalement au niveau de la peau –, plus toutes sortes de lésions congénitales, de lésions et de maladies propres à l’enfant. Même chose en termes de particularités pour les adultes et, en gériatrie, pour les personnes âgées. Un volet chirurgical fait par ailleurs partie de cette spécialité et, parallèlement, la dermatologie esthétique en est une autre facette. Cancers cutanés, psoriasis et acné Si l’on aborde la dermatologie à la lumière de ce que les médecins de famille voient le plus souvent, il nous faut alors prendre en considération les cancers de la peau qui constituent une véritable épidémie. Et malheureusement, on en voit de plus en plus, et chez des patients de plus en plus jeunes. D’où l’importance de l’aspect prévention en dermatologie quant à la protection solaire et aux rayons ultraviolets. À cet égard d’ailleurs, l’ADQ soulignait récemment l’entrée en vigueur de la loi 74 au Québec (voir encadré). Il s’agit certainement d’une grande victoire de santé publique et on est convaincu que cela va diminuer l’incidence des cancers de la peau. La majorité des cancers cutanés sont encore traités par la chirurgie. Cela dit, on commence à avoir de nouveaux traitements pour les mélanomes avancés (ou métastatiques), par exemple. On sait que ces cancers de la peau sont les plus dangereux. En les prenant en charge précocement, on obtient d’excellentes chances de guérison. À l’opposé, jusqu’à récemment, une consultation ou un diagnostic tardif ne permettait pas d’offrir autre chose que des soins palliatifs. La recherche très active dans ce domaine a mené à la mise au point et à l’approbation récente de deux nouveaux médicaments : le Zelboraf (vémurafénib), un anti-BRAF kinase, et le Yervoy (ipilimumab), un anti-CTLA-4. D’autres en sont encore au stade de l’élaboration. Autre grand sujet qui n’est pas abordé dans ce guide, bien qu’on en parle assez souvent : le psoriasis. Avec les cancers de la peau, ce sont là les deux champs les plus actifs en matière de recherche en dermatologie en ce moment au Canada. De nouvelles molécules ont fait leur apparition et ont été approuvées ces dernières années, notamment pour les psoriasis sévères. À l’heure actuelle, nous disposons de tout un arsenal thérapeutique consistant non seulement en immunosuppresseurs systémiques usuels, mais aussi en biothérapies, ou thérapies par agents biologiques, qui ciblent les molécules particulières de certaines voies de signalisation impliquées dans le psoriasis. Quatre médicaments de biothérapie ont été approuvés ces dernières années pour le psoriasis modéré à sévère. Trois d’entre eux appartiennent à la catégorie des anti-TNF : Enbrel (étanercept), Remicade (infliximab) et Humira (adalimumab), aussi utilisés en gastrologie et rhumatologie. Le dernier, Stelara (ustekinumab), est un anti-IL-12, IL-23 et, contrairement aux trois autres, il n’est approuvé pour l’heure qu’en dermatologie. Par ailleurs, la recherche est aussi très active dans la mise au point des anti-IL-17. On sait maintenant que l’interleukine-17 est une cytokine-clé dans la physiopathogenèse du psoriasis. On le savait déjà pour le TNF, l’IL-12 et l’IL-23, on l’a découvert plus récemment pour l’IL-17, et on pense qu’un médicament pourrait être approuvé dans un avenir assez proche. Enfin, certains inhibiteurs des récepteurs kinases JAK sont aussi à l’étude. En terminant, on ne saurait oublier les dermatites et en particulier la dermatite atopique, ou encore l’acné, autres sujets d’importance en dermatologie et pour lesquels de nouveaux traitements topiques ont vu le jour ces dernières années. On souhaite, bien sûr, que la majorité des cas puisse être prise en charge par les médecins en première ligne, mais pour les cas sérieux pour lesquels des traitements plus complexes sont nécessaires, le médecin de famille adressera le patient au dermatologue. Loi 74 À compter du 11 février 2013, la loi 74 a interdit la vente des services de bronzage artificiel aux jeunes de moins de 18 ans. Elle a également permis de mettre sur pied un registre québécois des commerces offrant des services de bronzage artificiel. Enfin, elle a restreint les pratiques publicitaires des salons de bronzage. Augmentation notable des cas de cancer Au Québec, le nombre de cancers de la peau ne cesse d’augmenter. On évalue à plus de 30 000 le nombre de nouveaux cas de carcinome et de mélanome diagnostiqués chaque année par les dermatologues. Plus de 1000 mélanomes sont opérés annuellement et le cancer de la peau cause plus de 120 décès par an. Le mélanome est le cancer le plus meurtrier et l’un des plus fréquents chez les jeunes femmes de 25 à 30 ans. Une dizaine d’études épidémiologiques montre, d’ailleurs, une augmentation du risque relatif d’avoir un mélanome, surtout chez les jeunes femmes qui ont fréquenté les salons de bronzage, puisque l’exposition au bronzage artificiel avant l’âge de 35 ans augmente ce risque de 85 %. « C’est avant l’âge de 18 ans que survient 80 % de toute l’exposition aux rayons ultraviolets. Or, le bronzage artificiel, très populaire chez les jeunes filles, est un grand facteur de risque », indique la Dre Hanna, présidente de l’Association des dermatologistes du Québec. Extrait d’un communiqué de presse de l’Association des dermatologistes La Dre Dominique Hanna du Québec. Guide de pratique clinique Cinq lésions de la peau courantes et bénignes Des maladies pas toujours faciles à diagnostiquer Les Canadiens sont de plus en plus sensibilisés à la santé de leur peau grâce aux messages répétés quant aux dangers potentiels du soleil et ils sont plus enclins à consulter leur médecin lorsqu’ils constatent des lésions suspectes de la peau. Dans la pratique, il est tout aussi important de savoir reconnaître les lésions non suspectes que les lésions suspectes. par le Dr Samir N. Gupta, dermatologue consultant à Toronto, division de dermatologie, Association médicale de l’Ontario M ême si le cancer de la peau est le cancer le plus fréquent, la majorité des lésions de la peau que les médecins de famille examinent sont bénignes. L’art du médecin exige souvent de faire comprendre au patient que, pour plusieurs maladies, aucun traitement n’est le meilleur. Nous présentons ci-dessous cinq lésions de la peau courantes, mais souvent mal diagnostiquées, et que les médecins canadiens peuvent facilement déceler et traiter. Le diagnostic des verrues séborrhéiques est clinique; toutefois, dans le cas des lésions équivoques, on devrait demander une biopsie afin d’écarter un nævus atypique ou un mélanome. Les principaux diagnostics différentiels des verrues séborrhéiques portent sur les verrues, le nævus épidermique, le nævus dermique, le nævus dysplasique et le mélanome. Il n’est pas nécessaire de traiter les verrues séborrhéiques, mais le nitrogène liquide est fréquemment utilisé pour les Verrues séborrhéiques Les verrues séborrhéiques sont des lésions de la peau sans danger qui apparaissent habituellement chez les personnes âgées. Ce sont des amas de cellules épidermiques, discrets et bénins. Parmi toutes les tumeurs de la peau, elles sont les plus prévalentes. Leur étiologie est inconnue; cependant, elles apparaissent plus souvent sur les régions exposées au soleil et il pourrait exister une prédisposition génétique à leur développement. Les verrues séborrhéiques apparaissent surtout sur la poitrine et dans le dos, mais elles peuvent toucher toute partie de la peau, sauf la paume des mains, la plante des pieds et les muqueuses. Tout comme les verrues, elles semblent accrochées à la peau, prennent une couleur chair ou brune et varient entre une et plusieurs centaines. Elles sont souvent asymptomatiques, mais peuvent entraîner des démangeaisons ou de la douleur si les vêtements frottent contre elles ou si elles deviennent irritées. Il est plus difficille de distinguer les verrues séborrhéiques foncées (avec pigments) des autres lésions de la peau suspectes et pigmentées, mais elles n’ont aucun potentiel malin. Le signe de Leser-Trélat est l’association d’une poussée abrupte de verrues séborrhéiques avec un cancer interne, plus fréquemment l’adénocarcinome gastro-intestinal1. Les lésions de la dermatose Papulosa nigra sont des variantes bénignes des verrues séborrhéiques. Elles se présentent comme des papules kératosiques, petites et hyperpigmentées, apparaissant le plus souvent sur le visage des patients à la peau foncée. Verrues séborrhéiques enlever. On a également employé avec succès l’électrocautérisation, le curetage, la chirurgie et le laser CO2. Granulome annulaire Le granulome annulaire est une maladie inflammatoire et bénigne de la peau qui se caractérise par des lésions simples ou multiples, souvent disposées en forme d’anneau. Le granulome annulaire est deux fois plus courant chez les femmes et survient dans tous les groupes d’âge; il n’y a aucune prédisposition en fonction de la race. Son étiologie est inconnue, mais il a été associé au diabète mellitus. Les lésions se présentent comme asymptomatiques, lisses, érythémateuses ou papuleuses et de couleur chair. Ce sont des plaques en forme d’anneau, avec une bordure indurée; elles ne sont jamais écailleuses. Le granulome annulaire a été classé en deux formes : la forme localisée et la forme généralisée. La forme localisée est la plus courante (75 %)2 et survient surtout chez les enfants. Les lésions affectent les extrémités distales. Quant à la forme généralisée, la moins courante, elle apparaît Suite à la page S4 > www.ProfessionSante.ca – 26 juin 2013 – L’actualité médicale – S3 La protection solaire s’appuie sur la science Dermatologie > Suite de la page S3 chez les adultes et les lésions affectent le torse. Le diagnostic est clinique. Le granulome annulaire se confond souvent avec une infection à tinea (la teigne) ou avec de l’eczéma, mais la différence réside dans le fait qu’il est asymptomatique et d’apparence non écailleuse. D’autres diagnostics différentiels incluent le psoriasis, le pityriasis rosé de Gibert, l’urticaire, la maladie de Lyme et la sarcoïdose. Si le diagnostic de granulome annulaire n’est pas clair, une biopsie devrait être effectuée. Dans les formes localisées légères, une involution spontanée survient souvent et aucun traitement n’est alors nécessaire. Dans la forme généralisée, les lésions tendent à persister indéfiniment. On utilise souvent des corticostéroïdes topiques intralésionnels en traitement de première ligne afin de réduire l’apparence clinique des lésions. Parmi les autres options de traitement figurent la cryothérapie, les immunomodulateurs topiques et la photothérapie. De nombreux traitements systémiques ont été mis de l’avant pour les cas plus généralisés, mais aucun d’eux ne s’est montré totalement efficace. Hyperplasie sébacée stabilisateur oxybenzone avobenzone Recommandez l’écran solaire NEUTROGENA® avec HELIOPLEX® pour une protection UVA/UVB photostable à large spectre. 2,0 ULTRA SHEER® Sec au toucher, FPS 701 1,8 1,6 Absorbance 1,4 UVB UVA 1,2 Départ 1,0 10 joules 0,8 20 joules 0,6 0,4 0,2 Hyperplasie sébacée Dermatofibrome Granulome pyogénique femmes sont affectées quatre fois plus que les hommes. Les lésions croissent lentement et se présentent généralement comme des nodules fermes, de roses à bruns, et tendent à être plus foncés chez les individus à la peau plus foncée. Les dermatofibromes varient en dimension (de plusieurs millimètres à un centimètre) et ils sont plus s ou vent a s y mptomat ique s , quoiqu’ils puissent démanger ou être sensibles. Pincer un dermatofibrome entraîne souvent une fossette à sa surface. Le développe- droits du corps ayant subi un traumatisme. La cause est inconnue, mais les lésions semblent survenir en association avec les rétinoïdes5 et les antirétroviraux6. Les granulomes pyogéniques se présentent comme asymptomatiques, de couleur rouge framboise, d’apparence humide, sous la forme de papules bien circonscrites ou de nodules qui varient en dimension (de quelques millimètres à plusieurs centimètres). Ils évoluent rapidement sur une période de quelques semaines et saignent facilement au Aucun traitement n’est requis dans l’hyperplasie sébacée, mais l’électro-cautérisation, l’ablation chirurgicale, la dermabrasion chimique et les lasers ont tous été utilisés avec succès. ment subit mais rare de nombreux dermatofibromes a été associé au VIH4 et au lupus érythémateux systémique. On devrait faire une biopsie des lésions quelles qu’elles soient si le diagnostic est incertain. Le diagnostic différentiel du dermatofibrome comprend le nævus atypique, les kystes épidermiques, la chéloïde, le nævus bleu, le carcinome basocellulaire et le mélanome. Aucun traitement n’est requis pour le dermatofibrome; toutefois, on peut faire une excision en présence d’irritation ou de douleur. moindre traumatisme. Ce granulome peut ressembler à l’angiome bénin, à l’hémangiome de l’enfant, au carcinome squameux et, plus rarement, au mélanome malin. Le traitement définitif est la chirurgie. Le rasage par bistouri, suivi d’un curetage avec électro-dessication de la base, est l’une des méthodes les plus courantes pour le retirer; toutefois, on peut faire une simple excision ou utiliser un poinçon, le laser et la cryothérapie. Les granulomes pyogéniques récidivent couramment, indépendamment du mode de traitement. 30 joules Dermatofibrome 50 joules† 0,0 290 Les lésions de l’hyperplasie sébacée sont bénignes, petites et lisses. Elles se présentent souvent sous la forme de papules jaunâtres ombiliquées, qui apparaissent habituellement sur le visage des personnes d’âge moyen ou plus âgées. Ce sont des proliférations de glandes sébacées normalement présentes partout sur la peau sauf sur la paume des mains et la plante des pieds. L’étiologie est inconnue, mais on les observe plus communément chez les individus immunosupprimés. Les lésions de l’hyperplasie sébacée sont asymptomatiques, peuvent apparaître seules ou en groupe et tendent à persister indéfiniment. Il s’agit d’une source de confusion pour bien des médecins en raison de leur similarité avec le carcinome basocellulaire. Elles se distinguent toutefois de ce type de carcinome par leur couleur jaune typique, l’absence de saignements ou d’ulcérations et leur présentation en groupe. Parmi les autres diagnostics différentiels, on trouve les kystes épidermiques, les verrues séborrhéiques et le nævus bénin. Une biopsie établit le diagnostic définitif. Aucun traitement n’est requis dans l’hyperplasie sébacée, mais l’électrocautérisation, l’ablation chirurgicale, la dermabrasion chimique et les lasers3 ont tous été utilisés avec succès. Granulome pyogénique 300 310 320 330 340 350 360 370 380 390 400 Longueur d’onde (nm) 1. Données internes. Johnson & Johnson Inc., Neutrogena. † Conditions de laboratoire simulant une exposition au soleil de midi pendant 5 heures. SCIENCE et OBSERVANCE S4 – L’actualité médicale – 26 juin 2013 – www.ProfessionSante.ca Le dermatofribrome est une lésion bénigne de la peau qui apparaît le plus souvent sur les membres inférieurs des femmes d’âge moyen. Son étiologie est inconnue, mais on croit qu’il se manifeste en réponse à des blessures mineures, telles que des coupures de rasage, des poils incarnés ou des piqûres d’insectes. Les dermatofibromes surviennent chez tout le monde, indépendamment de la race et de l’âge. Ils sont toutefois plus courants chez les jeunes adultes. Les Granulome pyogénique Le granulome pyogénique, ou hémangiome capillaire lobulaire, est une petite tumeur vasculaire bénigne de la peau ou des muqueuses, pédonculée, solitaire, qui apparaît couramment chez les enfants, les femmes enceintes et les jeunes adultes. Son nom est une fausse appellation en ce que le granulome pyogénique n’est ni granulomateux ni infectieux. Il apparaît souvent sur les surfaces exposées des sillons latéraux de l’ongle, sur les avant-bras, le visage ou aux en- 1. Schwartz RA. Sign of Leser-Trélat. J Am Acad Dermatol 1996 Jul; 35(1): 88-95. 2. Nopper A, Markus R, Esterly N. When it’s not ringworm: annular lesions of childhood. Pediatr Ann 1998 Mar; 27(3): 136-48. 3. Winstanley D, Blalock T, Houghton N, Ross EV. Treatment of sebaceous hyperplasia with a novel 1.720-nm laser. J Drugs Dermatol 2012 Nov; 11(11): 1323-6. 4. Armstrong DK, Irvine A, Walsh MY, et coll. Multiple dermatofibromas in a patient with HIV infection. Clin Exp Dermatol 1995 Nov; 20(6): 474-6. 5. Teknetzis A, Ioannides D, Vakali G, et coll. Pyogenic granulomas following topical application of tretinoin. J Eur Acad Dermatol Venereol 2004 May; 18(3): 337-9. 6. Bouscarat F, Bouchard C, Bouhour D. Paronychia and pyogenic granuloma of the great toes in patients treated with indinavir. N Engl J Med 1998 Jun 11; 338(24): 1776-7. Guide de pratique clinique L’observance est essentielle à la protection solaire DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT Les réactions cutanées aux médicaments Les réactions cutanées aux médicaments (RCM) sont courantes et, selon les estimations, de 2 % à 3 % des patients hospitalisés en seraient affectés1. Malgré la fréquence élevée du problème, les cliniciens n’ont pas toujours les outils appropriés pour instaurer une approche stratégique du diagnostic, de l’investigation et de la prise en charge des RCM. par les Drs Phil Laws, fellow, et Neil Shear, chef de division, Dermatologie, Sunnybrook Health Science Centre, Toronto C e scénario devient particulièrement problématique en raison de l’étendue des manifestations et des imitations. Une approche systématique et logique facilitera l’évaluation et la prise en charge de ces patients. Cette présentation n’est pas exhaustive, mais vise à fournir au lecteur une vue d’ensemble des RCM courantes ou sérieuses. Pathogenèse L’apparition des RCM peut être liée à la dose ou être idiosyncratique et influencée par des facteurs congénitaux ou acquis. Les facteurs congénitaux comprennent la variation génétique, laquelle influe sur l’absorption, le métabolisme et l’ex- crétion ou gènère une réponse immune à un médicament ou à un métabolite. Les facteurs acquis comprennent : > La polypharmacie : le valproate en concomitance accroît le risque de RCM à la lamotrigine. > La comorbidité : on rapporte 40 % à 80 % de RCM chez les patients VIH traités par les sulfamides, comparativement à 3 % à 7 % dans la population générale2. > L’âge : jusqu’à 12 % des enfants recevant des antibiotiques verront apparaître une réaction cutanée3. Présentation clinique Il est impossible d’avoir en mémoire toutes les réactions cutanées attribuables aux médicaments. Pour réussir à faire une évaluation clinique, nous conseillons au clinicien de déterminer la morphologie et la distribution du rash, et de tenter de savoir si l’éruption est simple ou complexe. Une RCM simple se caractérise par une maladie limitée à la peau, tandis qu’une RCM complexe s’accompagne de signes systémiques, comme un malaise, de la fièvre, de l’adénopathie, de l’arthralgie ou une douleur abdominale (voir tableau 1). C M Y CM MY Apparence morphologique CY CMY Le diagnostic différentiel, la survenue de la réaction après la consommation du médicament et les agents impliqués sont résumés au tableau 4 (page S9). 1 Éruptions exanthémateuses Un médicament exanthème est le plus prévalent des RCM. On observe une éruption morbiliforme (comme la rougeole) qui débute habituellement sur le torse, avec des macules et des papules rouge-rose symétriquement distribuées avant de s’étendre à la périphérie. Le patient peut se plaindre de prurit et de fièvre lègère. En présence d’un exanthème, on devrait soupçonner un syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse (SHM). Le soutien résume la prise en charge. Des corticostéroïdes oraux à court terme seraient indiqués pour les patients aux prises avec des symptômes importants. On devrait prêter attention à de tels patients, car des symptômes évolutifs peuvent préluder la survenue de RCM plus complexes. Le SHM, aussi connu sous l’appellation anglaise DRESS (drug reaction, eosinophilia and systemic symptoms), est une réaction rare qui se présente sous la forme de malaise, de fièvre et d’érythème, et qui se distingue difficilement d’un exanthème médicamenteux. Parmi les indicateurs d’un SHM, on trouve la lymphadénopathie, la fièvre (souvent > 39 °C) et l’œdème (surtout au visage). Le degré d’inflammation peut être tel que l’exanthème peut devenir vésiculaire, pustuleux ou purpurique. L’éosinophilie et des résultats anormaux à des tests de la fonction hépatique sont fortement associés au SHM et ils demeurent importants sur le plan du diagnostic. La mortalité associée au SHM est d’environ 10 %. De récentes données probantes indiquent que le SHM induit par l’allopurinol pourrait être associé à l’herpès virus humain de type 64. Les patients ont besoin de soins de soutien et d’une observation clinique étroite, particulièrement afin de détecter l’implication d’autres organes. Les corticostéroïdes oraux tableau 1 Symptômes suggérant une RCM plus complexe nFièvre nLymphadénopathie nArthralgie nMembranes muqueuses touchées (yeux, bouche, organes sexuels) nChangements sur la peau (érythrodermie, boursouflures) n Œdème (surtout facial) nPurpura en traitement de première ligne du SHM peuvent être nécessaires et à de fortes doses pour une longue période afin d’éviter une récidive de la maladie. De récentes données probantes suggèrent que des séquelles à long terme sont observées chez environ 10 % des patients et comprennent l’insuffisance terminale d’organes et une maladie auto-immune, particulièrement un dysfonctionnement thyroïdien5. 2 Éruptions urticariennes L’urticaire induite par les médicaments se présente comme des plaques érythémateuses œdémateuses qui apparaissent de quelques minutes à quelques heures, et se résout généralement en 24 heures. La nature transitoire du rash aide au diagnostic. L’urticaire survient en réponse à la libération de l’histamine et peut apparaître selon un mécanisme IgE dépendant ou indépendant (par exemple, l’accumulation de leukotriène suivant l’ingestion d’un AINS). On peut également observer un dermatographisme. Les antihistaminiques oraux jouent un rôle important dans le soulagement des symptômes. Dans le cas des maladies réfractaires ou graves, on peut donner un corticostéroïde oral à court terme. Une plus grande libération d’histamine peut entraîner un angiœdème et révéler un œdème du derme profond, des tissus sous-cutanés et sous-muqueux. Cela peut s’agSuite à la page S7 > K Lors d’une étude de préférence anonyme d’une durée de deux semaines, les formules ULTRA SHEER® ont reçu d’excellentes cotes d’approbation1. « N’irrite pas la peau » « Non grasse » « Juste parfaite » 97 % 96 % 90 % 89 % 88 % 86 % FPS 85 FPS 70 FPS 85 FPS 70 FPS 85 FPS 70 (n = 115) (n = 115) (n = 115) (n = 108) (n = 108) (n = 108) 1. Données internes. Johnson & Johnson Inc., Neutrogena. SCIENCE et OBSERVANCE www.ProfessionSante.ca – 26 juin 2013 – L’actualité médicale – S5 ROSACÉE Une maladie inflammatoire chronique1. APPRILON MC Le premier et l’unique traitement anti-inflammatoire oral indiqué pour les patients adultes atteints de rosacée papulopustuleuse2, 3*†. † Aucun effet significatif n’a été rapporté pour l’érythème généralisé (rougeur) de la rosacée. Traitement anti-inflammatoire APPRILONMC (doxycycline) Une formule unique contenant 30 mg de grains de doxycycline à libération immédiate et 10 mg à action différée pour une seule administration quotidienne2* La dose diffère de celle de la doxycycline servant à traiter les infections2 • La prise d’une dose dépassant la posologie recommandée peut entraîner une incidence accrue d’effets secondaires, parmi lesquels le développement d’organismes résistants aux antibiotiques Efficacité démontrée rapide et soutenue de la réduction des lésions inflammatoires pour 16 semaines2, 4, 5 • Changement moyen de la ligne de base à la 3e semaine : APPRILONMC -6,5 et -5,6 vs placebo -2,8 et -3,5; p = 0,005 • Changement moyen de la ligne de base à la 16e semaine : APPRILONMC -11,8 et -9,5 vs placebo -5,9 et -4,3; p < 0,001 Les capsules à libération modifiée APPRILONMC oduire MC des concentrations plasmatiques inférieures au seuil antimicrobien. APPRILON ne doit pas servir à traiter des infections bactériennes, à appliquer une prophylaxie antibactérienne ni à réduire le nombre des microorganismes associés à une maladie bactérienne ou les éliminer2. La capsule à libération modifiée APPRILONMC (monohydrate de doxycycline) n’est indiquée que pour le traitement de lésions inflammatoires (papules et pustules) de la rosacée chez des patients adultes. La capsule à libération modifiée APPRILONMC est contre-indiquée pour les patients hypersensibles à ce médicament, à d’autres tétracyclines, ou à tout ingrédient de la formule ou à un composant du contenant; pour les femmes au second ou troisième trimestre de grossesse ou celles qui allaitent; pour les nourrissons et les enfants de moins de huit ans; pour les patients affectés de myasthénie. L’innocuité et l’efficacité chez les enfants de moins de 18 ans n’ont pas été établies. Les études cliniques sur APPRILONMC n’ont pas porté sur un nombre suffisant de sujets de 65 ans et plus pour déterminer si ceux-ci réagissent différemment des sujets moins âgés. Les réactions indésirables les plus fréquemment signalées dans le groupe de traitement APPRILONMC des études de Phase III étaient la diarrhée (4,1 %), les maux de tête (2,2 %), les douleurs du haut de l’abdomen (1,9 %), les infections fongiques (1,9 %), les nausées (1,9 %), l’augmentation d’aspartate aminotransférase (1,5 %) et les malaises gastriques (1,1 %). Les réactions indésirables le plus fréquemment signalées étaient légères ou modérées. Références : 1. Schalock PC et Sober AJ. Management of rosacea and other acneiform dermatoses. Dans Goroll AH et Mulley AG (rédacteurs), Primary Care Medicine: Office Evaluation and Management of the Adult Patient, 6th Edition (pp. 1281-1284). Philadelphie, PA: Lippincott Williams & Wilkins, 2009. 2. APPRILONMC Monographie de produit. Galderma Canada Inc., 30 août, 2012. 3. Recherche de produits pharmaceutiques en ligne de Santé Canada, http://webprod3.hc-sc.gc.ca/index-fra.jsp. Consulté le 17 janvier 2012. 4. Del Rosso JQ, Webster GF, Jackson M, et al. Two randomized phase III clinical trials (Rose 301, Rose 302) evaluating anti-inflammatory dose doxycycline (40-mg doxycycline, USP capsules) administered once daily for treatment of rosacea. J Am Acad Dermatol. 2007;56(5):791-802. 5. Données internes. Galderma Laboratories, L.P. * La signification clinique comparative est inconnue. APPRILONMC est une marque déposée de Galderma Canada Inc. F 729-0113 Veuillez consulter les renseignements complets d’ordonnance pour obtenir d’autres détails. Voir le résumé des renseignements posologiques à la page S7 à S9 Dermatologie > Suite de la page S5 graver jusqu’à entraîner une anaphylaxie, mettant la vie du patient en danger. La prise en charge de l’angiœdème et de l’anaphylaxie peut exiger une évaluation aux services d’urgence lorsqu’il y a des indications que les systèmes circulatoires et respiratoires sont compromis. Les antihistaminiques et les corticostéroïdes oraux demeurent le pivot du traitement et l’épinéphrine est réservée aux cas graves. 3 Éruptions pustuleuses Une éruption médicamenteuse acnéiforme se présente comme une éruption monomorphe inflammatoire de papules et de pustules, habituellement en l’absence de comédons. Plus particulièrement, l’éruption est plus généralisée que l’acné commun. Le retrait du médicament est l’option de choix. Lorsqu’un traitement actif est requis, les rétinoïdes topiques devraient être utilisés comme agents de première ligne. Une pustulose exanthématique aiguë généralisée est une RCM rare et grave qui se présente avec de nombreuses pustules non folliculaires associées à de l’érythème et présentes de un à deux jours. Une histoire de rash débutant au visage ou aux articulations soutient le diagnostic. Le patient peut être fiévreux et ressentir un malaise général. La mortalité touche environ 5 % des cas. Les patients ont besoin de soins de soutien et d’une observation clinique étroite, surtout dans le but de détecter l’implication d’autres organes. La pratique fondée sur les données probantes est limitée, bien que les corticostéroïdes puissent aider. Un test épicutané peut jouer un rôle dans le diagnostic lorsque la polypharmacie rend l’identification du coupable plus difficile. 4 Éruptions bulleuses Il existe un grand nombre d’éruptions médicamenteuses bulleuses, incluant la pseudoporphyrie, la dermatose à IgA linéaire, le pemphigus médicamenteux, la pemphigoïde bulleuse, le syndrome Stevens-Johnson (SJS) et la nécrose épidermique toxique (NET). Nous discuterons ici du SJS et de la NET en raison de la rareté des autres affections et de la portée limitée de cet article. Pour des analyses plus élaborées, le lecteur est adressé à une revue clinique plus large3. Le SJS et la NET sont rares, avec une incidence annuelle d’environ un à sept cas par million et un par million, respectivement6. Malgré la rareté des SJS/NET, il est essentiel de savoir les reconnaître, car la mortalité-morbidité est importante. Le SJS et la NET sont maintenant largement considérés comme faisant partie du même spectre que la nécrolyse épidermique. L’érythème multiforme est vue comme une entité à part. La nécrolyse épidermique est classifiée selon la surface affectée : < 10 % pour le SJS, 10 % à 30 % pour le chevauchement SJSNET et > 30 % pour la NET. Les patients présentent un érythème généralisé, avec des éro- Guide de pratique clinique sions/ulcérations boursouflées et des muqueuses pouvant devenir hémorragiques. Les lésions cutanées montrent un signe de Nikolsky (détachement des tissus de l’épiderme périlésionnels suivant une faible pression latérale). Le score pronostique SCORTEN évalue efficacement le pronostic (voir tableau 2)7. La pathogenèse du SJS et de la NET n’est pas encore comprise, bien qu’il soit clair que les lymphocytes T cytotoxiques (CD8+), les macrophages et les granulocytes jouent un rôle central. Plusieurs facteurs ont été impliqués dans la maladie, incluant le ligand de Fas, le facteur de nécrose tumorale-alpha, le granzyme B et la granulysine. Des facteurs génétiques sont de plus en plus reconnus comme représentant un risque important de nécrolyse épidermique. Dans la population Han chinoise, le Tableau 2 Score SCORTEN pour le SJS et la NET7 La pierre angulaire du traitement est la détermination du facteur déclenchant et les soins de soutien. HLA-B*1502 a été fortement associé à la NET à la suite d’un traitement par la carbamazépine8. La pierre angulaire du traitement est la détermination du facteur dé- Résumé des renseignements posologiques CLASSIFICATION THÉRAPEUTIQUE Anti-rosacée Critères de sélection des patients INDICATIONS ET USAGE CLINIQUE APPRILONMC (doxycycline, capsules à libération modifiée) est indiqué pour le traitement exclusif des lésions inflammatoires (papules et pustules) de la rosacée chez les patients adultes. Aucune activité importante sur l’érythème (rougeur) généralisé causé par la rosacée n’a été démontrée. Pédiatrie (<18 ans) : L’innocuité et l’efficacité chez les enfants âgés de moins de 18 ans n’ont pas été établies. Gériatrie (≥65 ans) : Les études cliniques sur APPRILONMC ne comprennent pas un nombre suffisant de sujets âgés de 65 ans et plus pour permettre de déterminer si ceux-ci répondent différemment des sujets plus jeunes. CONTRE-INDICATIONS APPRILONMC (doxycycline, capsules à libération modifiée) est contreindiqué : • en cas d’hypersensibilité à la doxycycline, à d’autres tétracyclines ou à toute composante de la préparation ou du contenant • pendant les deuxième et troisième trimestres de la grossesse et l’allaitement • chez les nourrissons et les enfants de moins de 8 ans • en présence de myasthénie Renseignements relatifs à l’innocuité MISES EN GARDE ET PRÉCAUTIONS Généralités APPRILONMC (doxycycline, capsules à libération modifiée) contient de la plasmatiques inférieures au seuil antimicrobien. APPRILONMC ne doit pas être utilisé dans le but de traiter des infections bactériennes, d’assurer une prophylaxie antibactérienne ni d’éliminer les microorganismes associés à une maladie bactérienne ou d’en réduire le nombre. À l’instar d’autres antibiotiques, APPRILONMC peut entraîner la prolifération de microorganismes non sensibles, dont les champignons. En cas de surinfection, il faut interrompre le traitement et prendre les mesures qui s’imposent. L’emploi de tétracyclines pourrait accroître l’incidence de candidoses vaginales, bien que cet effet n’ait pas été observé au cours des essais cliniques sur APPRILONMC. APPRILONMC doit être utilisé avec prudence chez les sujets ayant des antécédents de candidose ou prédisposés à cette maladie. Utilisation de doxycycline avec d’autres médicaments ou aliments : l’emploi de doxycycline avec d’autres médicaments ou aliments peut donner lieu à des interactions médicamenteuses ou alimentaires (voir INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES). La prise concomitante d’un rétinoïde oral est à éviter, des cas de syndrome d’hypertension intracrânienne bénigne ayant été rapportés (voir INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES). Appareil digestif APPRILONMC n’est pas recommandé chez les sujets qui ont subi une gastrectomie, un pontage gastrique ou une dérivation/exclusion duodénale ou qui sont jugés par ailleurs achlorhydriques. Infection à Clostridium difficile : Des cas d’infection liée à Clostridium difficile ont été signalés avec plusieurs antibiotiques, y compris la doxycycline. Les manifestations de l’infection peuvent aller d’une légère 41907 GAEFX2002_PI_1F_F6_R1.indd 1 Facteurs pronostiques (un point pour chaque critère ) ■Âge > 40 ans ■Fréquence cardiaque >120 batt/min ■Malignité ■Surface corporelle impliquée >10 % ■Urée sérique >10 mmol/L ■Bicarbonate sérique < 20 mmol/L ■Glucose sérique >14 mmol/L 7 points maximum clenchant (ainsi que le fait d’arrêter la médication impliquée) et les soins de soutien. La participation des unités de grands brûlés a montré des résultats améliorés. Il est essentiel d’im- ScoreMortalité (%) Scorten à l’hôpital 0-1 3,2 2 12,1 3 35,8 4 58,3 5 ou plus 90,0 pliquer d’autres professionnels de la santé tôt dans l’apparition de la maladie afin d’améliorer les résultats cliniques et de limiter les séquelles à Suite à la page S8 > diarrhée à une colite mortelle. Il est important de prendre en compte ce diagnostic chez les patients qui présentent une diarrhée ou des symptômes de colite, de colite pseudomembraneuse, de mégacôlon toxique ou une perforation du côlon à la suite de la prise d’un antibiotique. Certains cas seraient survenus plus de deux mois après l’administration d’un antibiotique. Une antibiothérapie peut modifier la flore normale du côlon et permettre la colonisation par Clostridium difficile. Clostridium difficile produit deux toxines, A et B, qui favorisent la survenue d’infections dues à ce microorganisme. Celles-ci peuvent être résistantes aux antibiotiques et entraîner une importante morbimortalité. rmé, il faut Si le diagnostic d’infection à C. difficile mettre en œuvre les mesures thérapeutiques pertinentes. Les cas bénins répondent habituellement à l’arrêt des antibiotiques qui ne ciblent pas C. difficile. Dans les cas modéré à grave, on doit envisager un apport hydroélectrolytique, une recharge protéique et une antibiothérapie cliniquement efficace contre Clostridium difficile. Une évaluation chirurgicale est à envisager, selon le tableau clinique, car une chirurgie pourrait s’imposer dans certains cas graves (voir EFFETS INDÉSIRABLES). Œsophagite et ulcère œsophagien : On a signalé des cas isolés d’œsophagite et d’ulcère de l’œsophage chez des sujets qui prenaient des tétracyclines. La plupart de ces personnes prenaient le médicament immédiatement avant le coucher. Il est recommandé de prendre les capsules avec un grand verre d’eau pour réduire le risque d’irritation de l’œsophage. Sphère hépatobiliaire La prudence s’impose quand on administre APPRILONMC à des patients qui ont une insuffisance hépatique ou qui prennent des médicaments potentiellement hépatotoxiques. Les concentrations sanguines de doxycycline chez les patients traités par APPRILONMC sont plus faibles que celles des patients traités par des formulations antibiotiques classiques de doxycycline. Cependant, aucune donnée n’appuie l’innocuité de cette dose plus faible d’APPRILONMC en présence d’insuffisance hépatique. Système immunitaire Hypersensibilité : Des réactions d’hypersensibilité sont survenues, quoique rarement, au cours des essais cliniques. Advenant une réaction allergique, il y aurait lieu de cesser l’administration d’APPRILONMC et de mettre en route le traitement approprié. Troubles auto-immuns : Des syndromes auto-immuns – syndrome pseudolupique médicamenteux, hépatite auto-immune, vascularite et maladie sérique – ont été associés aux antibiotiques de la classe des tétracyclines. Ceux-ci peuvent se manifester par une arthralgie, de la fièvre, des éruptions et un malaise. En présence de symptômes, il faut procéder à une évaluation – exploration de la fonction hépatique, recherche d’anticorps antinucléaires, hémogramme et autres examens appropriés; la prise de tétracycline doit être interrompue sur-le-champ. Appareil locomoteur APPRILONMC est contre-indiqué en présence de myasthénie à cause du risque d’aggravation de la maladie. Système nerveux L’emploi de tétracyclines a été associé à des cas d’hypertension intracrânienne bénigne chez l’adulte, se traduisant généralement par une céphalée et une vision trouble, et de bombement de la fontanelle chez le nourrisson. Ces deux troubles ainsi que les symptômes apparentés disparaissent habituellement au retrait de la tétracycline mais il peut rester des séquelles permanentes. Il faut demander aux patients s’ils ont des troubles de la vue avant de prescrire APPRILONMC et rechercher régulièrement la présence d’un œdème papillaire pendant le traitement. Ophtalmologie APPRILONMC ne doit pas être utilisé chez les personnes qui ont des manifestations oculaires de la rosacée (rosacée oculaire, blépharite ou orgelet interne) car cette population de patients n’a pas été étudiée lors des essais cliniques. Reins L’action anti-anabolisante des tétracyclines peut causer une élévation de l’azote uréique sanguin. Les études indiquent que cet effet anti-anabolisant ne se produit pas lors de l’administration de la doxycycline à des 13-06-14 4:09 PM www.ProfessionSante.ca – 26 juin 2013 – L’actualité médicale – S7 Dermatologie > Suite de la page S7 long terme (par exemple, urologie, pulmonologie, ophtalmologie). Parmi les options thérapeutiques employées auparavant, on trouve les corticostéroïdes, l’immunoglobuline par voie intraveineuse, la cyclophosphamide, la plasmaphérèse et la cyclosporine. Le rôle de ces agents demeure controversé, avec des données probantes contradictoires dans la littérature médicale. Le lecteur est dirigé vers Downey et coll. pour un résumé des options de traitement9. tableau 3 Investigations de base recommandées pour un exanthème étendu ou complexe nTempérature nBandelette réactive urinaire nAnalyse sanguine Formule sanguine (incluant les différentiels) Tests de la fonction hépatique nFonction rénale nDépistage de la sepsie nBiopsie de la peau n n Si la relation temporelle entre le médicament et un rash potentiel peut varier énormément, le traitement entrepris huit semaines auparavant est plus susceptible de convenir. Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle devrait être modifiée selon les symptômes et les signes cliniques. Approche clinique et prise en charge Dans l’évaluation d’une possible réaction médicamenteuse, il est important de conserver une approche systématique et logique dans les soins au patient. On peut séparer l’évaluation en quelques étapes : 1 L’histoire Une attention particulière devrait être portée au traitement médicamenteux, dont les dates du début du traitement, l’arrêt et une exposition préalable. On devrait inclure les traitements hors prescription (p. ex., les herbes médicinales). Si la relation temporelle entre le médicament et un rash potentiel peut varier énormément, le traitement entrepris huit semaines auparavant est plus susceptible de convenir. 2 L’examen clinique L’évaluation de la morphologie du rash est recommandée (urticarien, vésiculaire, vasculitique, exanthémique, etc.). L’implication des muqueuses et des ganglions lymphatiques demande une attention par ticu lière. L’examen d’autres organes devrait être effectué et faire partie de l’examen physique général (p. ex., dyspnée, synovite, hypotension). 3 Les examens diagnostiques et les investigations Ils seront déterminés au cas par cas. Dans le cas d’éruptions généralisées, voir le tableau 3 pour des recommandations d’investigations de base. Des investigations additionnelles incluent le test épicutané, le test de transformation lymphocytaire, les tests d’activation des basophiles, l’intradermoréaction et le groupage HLA. Ces investigations ne sont pas offertes partout et demeurent hors de l’étendue de cet article3. 4 Revue de la littérature médicale Une revue de ce type devrait aider le clinicien qui cherche à établir une causalité en déterminant les facteurs étiologiques potentiels ou les nuances de la présentation clinique. 5 Diagnostic différentiel Suivant l’évaluation du scénario clinique, un diagnostic différentiel devrait être effectué. Lorsque c’est possible, une évaluation des médicaments déclenchants probables, possibles et improbables devrait être faite. 6 Prise en charge Les RCM simples (p. ex., exanthème médicamenteux) sont courantes et habituellement traitées par des médecins de famille, le but étant de soulager les symptômes. Il est important de reconnaître les caractéristiques précoces des RCM plus complexes afin d’intervenir rapidement. (Voir tableau 1 pour les symptômes à insuffisants rénaux. Sensibilité ou résistance Une résistance bactérienne aux tétracyclines est possible chez les personnes qui prennent APPRILONMC. Vu la possibilité d’apparition de bactéries résistantes au médicament durant un traitement par APPRILONMC, il faut suivre strictement les recommandations d’emploi. Fonction sexuelle et reproduction On ignore l’effet d’APPRILONMC sur la fertilité chez l’humain. Peau Photosensibilité : Une réaction de photosensibilité, se manifestant par un érythème solaire (coup de soleil) excessif, a été observée chez certaines personnes sous tétracyclines. Cette réaction n’est pas survenue au cours des études cliniques sur APPRILONMC, mais les patients doivent être informés de réduire le plus possible ou d’éviter l’exposition au soleil et aux rayons ultraviolets artificiels (lits de bronzage ou photothérapie UVA/UVB) pendant qu’ils prennent APPRILONMC et d’arrêter le traitement en cas de phototoxicité ou d’érythème cutané; l’utilisation d’un écran solaire et d’autres mesures de protection contre le soleil sont également à envisager. Hyperpigmentation des tissus : Les antibiotiques de la classe des tétracyclines sont reconnus pour provoquer une hyperpigmentation au niveau de plusieurs organes. La pigmentation de la peau et de la cavité buccale surviendrait indépendamment de la quantité de médicament ingérée et de la durée du traitement, mais la pigmentation d’autres tissus a été observée après une administration prolongée. Populations particulières Femmes enceintes : APPRILONMC ne doit pas être utilisé durant la grossesse. La doxycycline, comme les autres tétracyclines, peut être nocive pour le fœtus. S’il faut administrer une tétracycline à une femme enceinte ou si la patiente tombe enceinte durant le traitement, elle doit être informée des risques auxquels le fœtus est exposé. APPRILONMC est contre-indiqué au cours des deuxième et troisième trimestres de la grossesse, correspondant à l’odontogenèse. Femmes qui allaitent : APPRILONMC est contre-indiqué durant la période d’allaitement à cause du risque de coloration des dents et de ralentissement de la croissance osseuse chez les nourrissons. Des concentrations faibles de tétracyclines passent dans le lait maternel. Pédiatrie (<18 ans) : L’innocuité et l’efficacité chez les enfants âgés de moins de 18 ans n’ont pas été étudiées; l’usage du produit en pédiatrie est donc déconseillé. APPRILONMC est contre-indiqué chez les nourrissons et les enfants de moins de 8 ans à cause du risque de coloration des dents et de retard de croissance osseuse. Surveillance et tests de laboratoire Un bilan de laboratoire, portant entre autres sur les fonctions hématopoïétique, rénale et hépatique, doit être effectué périodiquement durant un traitement par la doxycycline. EFFETS INDÉSIRABLES rechercher.) Il est prudent d’avoir un seuil inférieur pour faire de l’observation dans les cas pertinents et d’éduquer le patient quant aux symptômes suggérant une maladie progressive. Les corticostéroïdes oraux sont souvent employés en traitement de première ligne dans la communauté ou dans des situations urgentes. Le rôle des corticostéroïdes dépend de • en ligne à www.santecanada.gc.ca/medeffet; • en composant le numéro sans frais : 1.866.234.2345; • en remplissant un formulaire de déclaration de Canada Vigilance et en l’envoyant : ° par télécopie à 1.866.678.6789, ou ° par la poste à : Programme Canada Vigilance Indice postal 0701E Ottawa (Ontario) K1A 0K9 Administration POSOLOGIE ET ADMINISTRATION Considérations posologiques La posologie d’APPRILONMC (doxycycline, capsules à libération modifiée) diffère de celle de la doxycycline utilisée pour traiter les infections. Le fait de dépasser la dose recommandée peut accroître l’incidence d’effets indésirables, dont l’émergence de microorganismes résistants. L’efficacité et l’innocuité d’APPRILONMC pour un traitement de plus de 16 semaines de la rosacée n’ont pas été établies. Posologie recommandée et ajustement posologique La posologie recommandée d’APPRILONMC (capsule à libération modifiée, 40 mg) est une capsule par jour, le matin à jeun, de préférence au moins une heure avant ou deux heures après le déjeuner. Populations particulières Insuffisance gastrique : APPRILONMC n’est pas recommandé chez les patients qui ont subi une gastrectomie, un pontage gastrique ou une dérivation/exclusion duodénale ou qui sont jugés par ailleurs achlorhydriques. Référence de l’étude 1. APPRILONMC Monographie de produit. Galderma Canada Inc., 30 août, 2012. Renseignements supplémentaires sur le produit EFFETS INDÉSIRABLES Effets indésirables déterminés au cours des essais cliniques Dans le cadre de deux essais cliniques contrôlés réunissant des adultes atteints de rosacée, 537 patients ont MC ou un placebo pendant 16 semaines. Les réactions indésirables ayant un lien probable ou possible avec le médicament, selon le jugement de l’investigateur, et survenues chez au moins 1 % des patients traités par APPRILONMC dans les études de phase III sont énumérées au tableau 1 ci-dessous. Tableau 1 – Réactions indésirables signalées par au moins 1 % des patients sous APPRILONMC au cours des essais cliniques de phase III (16 semaines) APPRILONMC (N = 269) n (%) Placebo (N = 268) n (%) Système digestif Diarrhée Nausée Douleur abdominale haute Gêne gastrique 11 (4,1) 5 (1,9) 5 (1,9) 3 (1,1) 4 (1,5) 8 (3,0) 1 (0,4) 2 (0,7) Système nerveux Céphalées 6 (2,2) 11 (4,1) Infections et infestations Mycose 5 (1,9) 1 (0,4) Constantes biologiques Hausses de l’AST 4 (1,5) 0 Système / Terme privilégié AST = aspartate-aminotransférase Le nombre total de patients qui ont subi des effets indésirables au cours des essais cliniques était de 56 (20,8 %) pour le groupe sous APPRILONMC (doxycycline) (N = 269) et de 38 (14,2 %) pour le groupe assigné au placebo (N = 268). Les réactions indésirables le plus souvent rapportées dans le groupe traité par APPRILONMC lors des études de phase III étaient les suivantes : diarrhée (4,1 %), céphalées (2,2 %), douleur abdominale haute (1,9 %), mycose (1,9 %), nausées (1,9 %), élévation de l’aspartate-aminotransférase (1,5 %) et malaise gastrique (1,1 %). La plupart des réactions indésirables étaient de faible ou moyenne gravité. Seulement 4,8 % des patients traités par APPRILONMC ont abandonné le traitement à cause d’une réaction indésirable; le motif d’abandon le plus fréquent était la diarrhée (0,7 %). Pour plus d’information sur les EFFETS INDÉSIRABLES : voir information supplémentaire sur le produit. V l’utilisation des produits de santé au Programme Canada Vigilance de l’une 41907 GAEFX2002_PI_1F_F6_R1.indd 2 S8 – L’actualité médicale – 26 juin 2013 – www.ProfessionSante.ca Effets indésirables moins fréquents survenus au cours des essais cliniques (<1 %) Les manifestations indésirables suivantes ont été désignées par l’investigateur comme ayant une relation (possible ou probable) avec APPRILONMC lors des essais cliniques. Sang et lymphe : anémie. Appareil cardiovasculaire : extrasystoles ventriculaires, palpitations. Oreille et labyrinthe : vertige. Yeux : photophobie. Appareil digestif : dyspepsie (brûlures d’estomac), malaise gastro-intestinal, douleur gastro-intestinale, reflux gastro-œsophagien, gastrite, vomissements, gêne abdominale, douleur abdominale, distension abdominale, constipation, dysphagie, selles molles, sécheresse de la bouche. Organisme entier : malaise, douleur thoracique, courbatures. Système immunitaire : bronchospasme, œdème facial. Infections et infestations : candidose, candidose vaginale, furoncle (clou), cystite, infection des voies respiratoires supérieures, grippe, bronchite. Blessures et intoxication : érythème solaire, lacération. Explorations : bilan hépatique anormal, hausse de l’alanine-aminotransférase, élévation de la lacticodéshydrogénase sanguine, gain de poids, hausse de l’uricémie, augmentation de la tension artérielle. Métabolisme et nutrition : anorexie. Appareil locomoteur : crampes musculaires, spasmes musculaires. Système nerveux : trouble de l’équilibre, dysgueusie, étourdissements, agueusie. Psychiatrie : dépression, anxiété, insomnie. Appareil urogénital : miction impérieuse. Appareil reproducteur : pertes vaginales. 13-06-14 4:09 PM Guide de pratique clinique RCM spécifiques et leur pertinence est discuté ci-haut. Dans les RCM plus complexes, une observation étroite, une surveillance et des soins de soutien sont essentiels. Il est important de prêter attention à toute perte liquidienne et d’électrolytes, à l’hypothermie et hyperthermie, au risque infectieux, au risque de thrombose et aux soins de la peau. Les membranes muqueuses peuvent demander une attention particulière et l’implication rapide de spécialistes indiqués pour ces cas. Après les épisodes aigus, il est important d’envisager des stratégies prophylactiques pour la prise en charge des RCM. De simples mesures, telles qu’informer tous les professionnels de la santé impliqués dans les soins d’un patient, considérer le port d’un bracelet MedicAlert et faire du counseling auprès des proches du patient, sont également indiquées. Il est particulièrement important de s’attarder à l’impact psychologique des RCM complexes avec le patient, car cela peut affecter l’administration future des soins de santé. Réactions cutanées médicamenteuses Conclusion Les RCM sont courantes et constituent un réel défi pour les cliniciens dans leur pratique de tous les jours. Instaurer une approche systématique avec le patient est essentiel. L’emploi de stratégies simples pour évaluer la morphologie du patient et vérifier la présence d’une réaction médicamenteuse plus complexe peut contribuer à poser un bon diagnostic et à traiter de façon appropriée. Ce faisant, on pourra contribuer à réduire la morbidité et la mortalité. Urticaire d'origine médicamenteuse Syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse Syndrome de Lyell Exanthème médicamenteux Appareil respiratoire : dyspnée, douleur pharyngo-laryngienne, asthme. Peau et tissu sous-cutané : prurit, sensation de cuisson de la peau, sécheresse de la peau, éruption cutanée, couperose, dermatite, réaction cutanée. Réactions indésirables observées après la commercialisation du produit Les événements suivants ont été signalés depuis le lancement d’APPRILONMC à l’échelle mondiale. Il a été décidé de les inclure en raison de leur gravité ou de leur incidence. Les réactions indésirables post-commercialisation étant déclarées spontanément parmi une population de taille inconnue, il est impossible d’en déterminer la fréquence. Sang et lymphe : anémie hémolytique auto-immune, leucopénie. Appareil cardiovasculaire : tachycardie, arythmie. Yeux : vision trouble, diplopie. Appareil digestif : perforation du gros intestin, ulcère œsophagien, pancréatite. Infections et infestations : colite pseudomembraneuse, colite à Clostridium difficile, infection à Clostridium. Explorations : hausse de la bilirubinémie, bilan hépatique anormal. Appareil locomoteur : myalgie. Système nerveux : migraine, hypertension intracrânienne bénigne. Peau et tissu sous-cutané : réaction de photosensibilité. Système vasculaire : angéite nécrosante. INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES Interactions médicament-médicament Aucune étude visant à évaluer les interactions d’APPRILONMC (doxycycline, capsules à libération modifiée) avec d’autres médicaments n’a été menée. Les recommandations qui suivent relatives aux interactions possibles entre la doxycycline et d’autres médicaments se fondent sur des études à doses plus élevées, généralement utilisées dans les préparations antibiotiques de doxycycline. L’absorption des tétracyclines est réduite par le sous-salicylate de bismuth, les inhibiteurs de la pompe à protons, les antiacides contenant de l’aluminium, du calcium ou du magnésium ainsi que les préparations renfermant du fer. C’est pourquoi ces produits ne doivent être pris que dans un intervalle de deux à trois heures suivant l’ingestion d’APPRILONMC. Le quinapril pourrait réduire l’absorption de la doxycycline à cause de la forte teneur des comprimés de quinapril en magnésium. Par conséquent, le quinapril doit être pris entre deux et trois heures après l’ingestion d’APPRILONMC. La rifampicine, les barbituriques, la carbamazépine, la diphénylhydantoïne, la primidone, la phénytoïne ainsi que la consommation excessive régulière d’alcool peuvent accélérer la dégradation de la doxycycline dans le foie par induction enzymatique et, de ce fait, réduire sa demi-vie. Il peut en résulter des concentrations subthérapeutiques de doxycycline. L’emploi concomitant de cyclosporine réduirait la demi-vie de la doxycycline. Des cas d’hypertension intracrânienne bénigne ont été rapportés lorsque des tétracyclines ont été prises en même temps que des rétinoïdes oraux. La coadministration de ces médicaments est donc à éviter. Les médicaments bactériostatiques, tels que la doxycycline, peuvent entraver l’action bactéricide des antibiotiques du groupe des bêta-lactamases, dont la pénicilline. Par conséquent, la prise concomitante de bêta-lactamases et de doxycycline est à éviter. La doxycycline réduit l’activité de la prothrombine plasmatique. Il peut donc être nécessaire de réduire la dose d’anticoagulant des personnes qui prennent également APPRILONMC. Les tétracyclines peuvent réduire l’efficacité des contraceptifs oraux minidosés. Il est donc conseillé d’utiliser une deuxième méthode anticonceptionnelle durant le traitement par la doxycycline pour éviter l’échec du contraceptif oral. On a rapporté des cas de néphrotoxicité mortelle en lien avec l’association tétracycline-méthoxyfluorane. La doxycycline renforce l’effet hypoglycémiant des sulfonylurées (antidiabétiques oraux). En cas de coadministration de ces médicaments, il faut surveiller la glycémie et réduire la posologie des sulfonylurées au besoin. Interactions médicament-aliments L’ingestion de nourriture a retardé l’absorption et réduit la vitesse et le degré d’absorption d’APPRILONMC. Cette réduction de la biodisponibilité peut être cliniquement importante, et il est donc recommandé de prendre APPRILONMC au moins une heure avant ou deux heures après un repas (voir POSOLOGIE ET ADMINISTRATION – Posologie recommandée et ajustement posologique). L’absorption de la doxycycline peut être inhibée par des ions bivalents ou trivalents, tels que l’aluminium, le zinc, le calcium (présent entre autres dans les produits laitiers et les jus de fruits contenant du calcium); ces aliments doivent donc être pris deux à trois heures après l’ingestion de doxycycline. Interactions médicament-herbes médicinales Les interactions avec des produits à base d’herbes médicinales n’ont pas été établies. Interactions avec les épreuves de laboratoire La doxycycline peut interférer avec le test de fluorescence et ainsi entraîner une fausse élévation du taux urinaire des catécholamines. Interactions avec le mode de vie Tous les sujets qui prennent de la doxycycline, y compris APPRILONMC, doivent être avertis de réduire le plus possible ou d’éviter l’exposition au soleil et aux rayons ultraviolets artificiels (voir MISES EN GARDE ET PRÉCAUTIONS – Peau) et d’utiliser un écran solaire. POSOLOGIE ET ADMINISTRATION Dose oubliée Si le patient a oublié de prendre une capsule d’APPRILONMC, il doit attendre le moment de la prochaine dose, le matin suivant. Administration Il est recommandé de prendre les capsules d’APPRILONMC avec un grand verre d’eau pour réduire le risque d’irritation et d’ulcération de l’œsophage (voir MISES EN GARDE ET PRÉCAUTIONS – Appareil digestif). SURDOSAGE Aucun cas de surdosage n’a été rapporté au cours des essais cliniques sur APPRILONMC (doxycycline, capsules à libération modifiée). Advenant un surdosage, la conduite serait d’arrêter le traitement et de traiter les symptômes. La dialyse ne modifie pas la pharmacocinétique de la doxycycline; elle ne serait donc d’aucune utilité pour traiter un surdosage. La monographie de produit complet est disponible sur demande. Pour toutes questions ou informations sur PrAPPRILONMC, veuillez vous rendre à cette adresse www.galderma.ca ou communiquez avec Galderma Canada Inc. au 1.800.467.2081. APPRILONMC est une marque de commerce de Galderma Canada Inc. Galderma Canada Inc. Thornhill, Ontario 41907 GAEFX2002_PI_1F_F6_R1.indd 3 F 730-0113 Tableau 4 Résumé des diagnostics différentiels, début du rash et RCM impliquées Présentation morphologique Diagnostic différentiel suivant la prise du médicament Début du rashMédicaments impliqués ExanthémateuxMédicamentExanthème viral, SHM < 2 semainesAntibiotiques exanthème(pénicillines bêta-lactamines, sulfamides et céphalosporines), INNTI (p. ex., névirapine), anticonvulsivants, allopurinol SHMMédicament exanthème, 1-6 semainesAnticonvulsivants aromatiques lymphome, (phénytoïne, carbamazépine pseudolymphome, et phénobarbital), sulfamides, syndromedapsone, minocycline, hyperéosinophiliqueallopurinol, lamotrigine UrticarienUrticaire D’autres urticaires, De quelquesOpiacés, AINS, IECA médicamenteux urticaire vasculitique, minutes à prébulleux, pemphigoïde < 1 semaine Angiœdème/ Angiœdème héréditaire Minutes anaphylaxie à heures Pénicillines, céphalosporines, anticorps, monoclonaux, produit de contraste PustuleuxÉruptionAcné commun < 2 semainesCorticostéroïdes, androgènes, médicamenteusecorticotrophine, iodure, acnéiforme bromure, isoniazide, lithium, EGF-I (p. ex., erlotinibe, cétuximab) et phénytoïne Pustulose Psoriasis pustuleux, 1-3 semainesBêtabloquants, macrolides, exanthématique dermatose pustuleuse bloquants calciques aiguë généralisée sous-cornée, vasculite pustuleuse, pemphigus immunoglobuline A, SJS/NET BulleuxSJS/NET 4-28 joursAntibiotiques (sulfamides, (Voir réf. 3 pour aminopénicillines, d’autres types) céphalosporines, cyclines, quinolones), anticonvulsivants (carbamazépine, phénytoïne, phénobarbital), AINS, allopurinol Abréviations : SHM : syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse; INNTI : inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse; AINS : anti-inflammatoire non stéroïdien; IECA : inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine; EGF-I : inhibiteur du facteur de croissance épidermique; SJS : syndrome Stevens-Johnson; NET : nécrolyse épidermique toxique. 1. Moore N, Lecointre D, Noblet C, Mabille M. Frequency and cost of serious adverse drug reactions in a department of general medicine. Br J Clin Pharmacol. 1998 Mar;45(3):301-8. 2. Dibbern DA Jr, Montanaro A. Allergies to sulfonamide antibiotics and sulfur-containing drugs. Ann Allergy Asthma Immunol. 2008 Feb;100(2):91-100; quiz 100-3, 111. 3. Shear NH, Knowles SR. Cutaneous Reactions to Drugs. In: Goldsmith LA, et coll., (eds.). Fitzpatrick’s dermatology in general medicine. 8th ed., 2012, McGraw-Hill. 4. Eshki M, Allanore L, Musette P et coll. Twelve-year analysis of severe cases of drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms: a cause of unpredictable multiorgan failure. Arch Dermatol. 2009 Jan;145(1):67-72. 5. Chen YC, Chang CY, Cho YT et coll. Long-term sequelae of drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms: A retrospective cohort study from Taiwan. J Am Acad Dermatol. 2013 Mar;68(3):459-65. 6. Knowles S, Shear NH. 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