Mon salarié est en arrêt de travail suite à un accident du
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7 Mon salarié est en arrêt de travail suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle : quid des congés payés, des droits prévoyance, du maintien de salaire, etc. ? 44-4 9-53-72-85 En Bref Définitions En cas d’arrêt de travail suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle, des règles particulières s’appliquent en matière de congés payés, de prévoyance et de maintien de salaire. Ces règles s’imposent à l’employeur : elles sont résumées dans cette fiche. Les congés payés Lorsqu’un salarié est arrêté pour accident du travail (ou de trajet) ou maladie professionnelle, il continue à acquérir des droits à congés durant un an à compter de l’arrêt. En effet, cette période d’arrêt est assimilée à du travail effectif en matière de calcul des droits à congés payés. Au terme de ce délai d’un an (si l’arrêt se poursuit au-delà de cette durée), il cessera d’acquérir des droits à congés, mais conservera ceux qui ont été acquis. De même, le salarié conserve également les droits qui étaient acquis et non pris à la date de l’accident. Exemple : votre salarié a un accident du travail le 3 décembre 2012. A cette date, il lui reste 8 jours de congés à prendre issus de la période de référence 2011/2012, et il a acquis 15 jours ouvrables de congés payés au titre de la période en cours. S’il ne reprend le travail qu’en septembre 2014, il bénéficiera à cette date de 53 jours ouvrables de congés payés calculés comme suit : - congés acquis et non pris à la date de l’accident : 8 jours ouvrables, - congés en cours d’acquisition à la date de l’accident : 15 jours ouvrables, - congés acquis durant l’arrêt pour accident du travail (du 3 décembre 2012 au 1er septembre 2014 = 22 mois, limités à un an) : 30 jours ouvrables, - soit un total de 53 jours ouvrables Le maintien de salaire Contrairement à la règle applicable en matière de maladie ou accident de la vie privée, un salarié qui subit un accident du travail ou une maladie professionnelle ne pâtira d’aucun délai de carence. Il convient cependant d’établir une distinction entre la règle applicable pour le jour même de l’accident, et les jours suivants. Pour le jour de l’accident, c’est à l’employeur qu’il revient d’assurer le paiement du salaire pour la journée entière, quelle que soit l’heure à laquelle l’accident est survenu. A partir du lendemain de l’accident, le salarié sera pris en charge par la MSA et, dans la région Pays de la Loire, l’organisme de prévoyance (indemnités journalières). La prévoyance Afin de compléter les régimes de base de sécurité sociale, des obligations internes (accord d’entreprise, etc.) ou externes (accords de branche, convention collective, etc.) garantissent au salarié certains droits en matière de couverture santé et de prévoyance. C’est ainsi que le salarié bénéficie en cas d’absence pour cause de maladie ou accident d’une indemnisation complémentaire aux indemnités journalières (IJ) versées par la MSA. Ces indemnités complémentaires sont payées (et versées par l’intermédiaire de la MSA) par l’organisme désigné dans l’accord (variable selon les départements et les conventions collectives). Il existe 4 catégories de prestations possibles : - incapacité de travail, - invalidité, - décès, - frais de santé. Le régime précis applicable à chacune de ces prestations varie selon les conventions collectives et nous invitons le lecteur à contacter le service emploi de la FDSEA pour déterminer les règles qui lui sont applicables. L’ancienneté du salarié Un accident du travail ou une maladie professionnelle a des conséquences directes ou indirectes sur les droits du salarié en matière de prime ou d’indemnité. Par exemple, en cas de licenciement suite à une inaptitude professionnelle trouvant sa source dans un accident du travail ou une maladie professionnelle, le salarié bénéficiera d’une indemnité spéciale de licenciement égale au double de l’indemnité légale due en cas de licenciement (soit 2/5ème de mois par année d’ancienneté sur l’ancienneté globale + 4/15ème de mois par année au-delà de 10 ans). En outre, dans la même hypothèse, le salarié bénéficiera d’une indemnité compensatrice d’un montant égal à celui de l’indemnité légale de préavis. Ces dispositions ne s’appliquent pas en cas de licenciement suite à une inaptitude résultant d’un accident de trajet. En matière d’intéressement ou de participation, on ne doit pas tenir compte de la suspension du contrat pour le calcul de l’ancienneté requise par l’accord (maximum trois mois), et pour le calcul de la prime de participation et d’intéressement. Réactions Il convient de : - provisionner les congés payés qui vont se cumuler afin d’y faire face lors du retour du salarié sur l’entreprise, - prévoir l’organisation du travail lors du retour du salarié pour faire face à une absence qui pourra durer plus de 2 mois pour congés payés, - ne pas demander la subrogation à la MSA (formulaire attestation de salaire) pour le maintien de salaire. Conséquences pour l’entreprise Les principales conséquences pour l’entreprise sont : - la désorganisation du travail non seulement durant l’arrêt mais aussi au retour du salarié du fait des congés payés accumulés qui entraîneront une nouvelle absence lors du retour du salarié, - pas de maintien de salaire (sauf demande de subrogation auprès de la MSA) : les accords de prévoyance en place dans notre région évitent à l’entreprise de maintenir le différentiel de salaire durant l’arrêt de travail, - la difficulté du remplacement : il est difficile de recruter un salarié pour une durée inconnue, Points de vigilance L’employeur devra être particulièrement vigilant sur les points suivants : - bulletin de paie : assurer le paiement du salaire du jour de l’accident dans sa totalité, acquisition de congés payés durant la première année d’arrêt, conservation des congés payés acquis, déduction de la cotisation complémentaire santé, - prévoyance : informer le salarié (ou ses ayants droit en cas de décès) des droits résultant du régime de prévoyance applicable, - complémentaire santé : la cotisation sera ou non appelée selon l’accord de santé applicable (la règle est variable selon les secteurs d’activité : se référer à l’accord applicable à l’entreprise), - enfin, l’employeur devra s’interroger sur des primes conventionnelles : la solution varie en fonction des conventions collectives auxquelles il convient de se référer. Formalités Il n’y a pas de formalité particulière mais il faut penser à établir chaque mois un bulletin de paie durant l’arrêt du salarié. ( Témoignage - le coût du remplacement : dans la plupart des cas, le salarié arrêté suite à un accident du travail devra être remplacé pour que le travail de l’exploitation soit assuré. Ce remplacement a un coût supérieur à celui du salarié absent (prime de précarité de 10%, temps de formation du remplaçant, moindre productivité, etc.), - à la fin de l’arrêt de travail, le salarié retrouve son poste d’origine (ou un poste équivalent). Voir aussi • Fiche n° 6 : Mon salarié est en arrêt de travail depuis longtemps suite à un accident du travail (ou une maladie professionnelle) : que dois-je faire ? Que va-t-il m'arriver ? • Fiche n° 14 : Quels formulaires utiliser ? Où les trouver ? Comment les remplir ? Marie - Maraîchage (Loire-Atlantique) « Nous avons une salariée en arrêt accident du travail depuis trois ans et qui vient de reprendre le travail après plusieurs opérations chirurgicales. En faisant les comptes des congés payés, nous avons constaté que nous lui devions 62 jours de congés payés entre ceux non pris au moment de l’accident et ceux acquis durant la première année d’arrêt. Cela représente presque trois mois de congés alors que nous avions mis fin au dernier CDD de remplacement il y a quelques jours seulement. Dommage que nous n’ayons pas fait ce calcul plus tôt : nous aurions pu proposer au salarié remplaçant un nouveau CDD pour remplacement durant les congés payés. Aujourd’hui, il est trop tard, il a trouvé autre chose et il va falloir embaucher un nouveau salarié qui ne connaît pas l’entreprise et qu’il faudra former à nouveau ! » ( Octobre 2012