Juillet Août 2004 - Challes, une allée immuable - Ville de Bourg
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Juillet Août 2004 - Challes, une allée immuable - Ville de Bourg
BOURG STORY 30 Cent-vingt peupliers longent la Reyssouze sur l’Allée de Challes. SUR LES PLUS ANCIENS PLANS DE LA VILLE APPARAÎT L’ALLÉE DE CHALLES, UNE LONGUE VOIE ARBORÉE SILLONNANT EN PLEINE CAMPAGNE JUSQU’AU CHÂTEAU DU MÊME NOM. AU FIL DU TEMPS, LE PAYSAGE S’EST MÉTAMORPHOSÉ. L’ALLÉE, ELLE, EST RESTÉE QUASIMENT INTACTE. LE CHÂTEAU DE CHALLES Le comte de la Baume Montrevel (1736-1794), dernier propriétaire des lieux, transforma cette place forte en une somptueuse résidence d’été. Un parc à l’anglaise où rayonnaient trois grandes allées arborées dominait la Reyssouze. Des statues, une grotte de “Diane”, un kiosque et un temple d’Apollon l’agrémentaient. Le château modifié en 1766 était composé de trois corps de bâtiments entourant la cour d’honneur, de vastes écuries comptant cent chevaux et d’un chenil… En 1789, le château échappa à la destruction par les Burgiens qui voulaient “prendre la Bastille locale”. Mais il fut finalement rasé en 1793 et son propriétaire guillotiné un an plus tard. Challes : une allée immuable halles est un nom de lieu fréquent dans notre région provenant selon les sources de “cala”, lieu arrosé par une voie d’eau ou de “kal”, rocher ou mont. Hameau de Bourgen-Bresse, Challes a donné son nom au quartier Nord-Est de la ville s’étendant entre le cimetière, le stade de rugby Verchère, l’allée de Challes et le parc Comte de Montrevel. A l’origine, Challes est une seigneurie dominée par un château fort datant du XIV e siècle, rebâti en 1500 et 1645. En 1650, Samuel Guichenon décrit ainsi la propriété : “Encore que la structure de ce château soit moderne, néanmoins son origine est assez ancienne, car Pierre de Chales, gentilhomme bressan, le fit bâtir en l’an 1300 au milieu du chemin qui va de Bourg à Chales en un pré […] mais comme la situation en était malsaine et sujette au débordement des eaux, Jean de Loriol, seigneur de Chales, conseiller et chambellan du duc de Savoie […] le fit démolir et rebâtir au lieu où on le voit à présent”, c’est-à-dire sur le parc Comte de Montrevel où se trouve actuellement la salle de quartier Léon Bellet. C “350 toises” Le château fut possédé successivement par les familles de Challes, de Rossillon, de Virieu, de Loriol, de Malyvert, de la Serra et de la Baume-Montrevel. Il connut son apogée au XVIIIe siècle : le comte de Montrevel en fit une demeure quasi royale (cf encadré ci-contre). Sur les plans de l’époque, l’allée de Challes est une large avenue bordée de quatre rangs d’arbres, longue de “350 toises” soit 682 mètres, passant au milieu des champs et marécages. Après cette période faste, le château de Challes fut rasé à la Révolution. Seuls subsistent aujourd’hui quelques noms : le parc Comte de Montrevel, l’allée du Château de Challes ou l’impasse du Chenil. L’allée de Challes, quant à elle, résista aux soubresauts de l’histoire. En examinant d’anciennes cartes postales, il est même surprenant de voir à quel point elle est restée “intacte” dans un paysage en plein bouleversement. Au fil du temps, les prés ont laissé place à des boulevards et des constructions rendues possibles par la régulation de la Reyssouze sous le mandat d’Amédée Mercier. En 1959, l’édification du parc de logements sociaux de la Reyssouze est lancée. D’anciennes photographies montrent, sur l’actuel immeuble Chambard, la poterie-verrerie Victor Chambard. A l’extrémité de l’allée de Challes, à l’angle de la rue Charles-Robin, on aperçoit également la cheminée du moulin des Halles, qui fut détruit en 1966 pour faire place à un ensemble immobilier. Aujourd’hui, le quartier Challes-Reyssouze fait l’objet d’une étude de rénovation urbaine (cf dossier pages 17 à 22) et est appelé à se métamorphoser dans les 15-20 ans à venir. L’allée de Challes, maillon important de l’étude, formera une “trame végétale” servant de trait d’union entre les quartiers Challes-Reyssouze et le centre-ville. ■ Sources : Archives municipales de Bourg. “Bourg de A à Z” de M. Brocard. “Histoire de Bresse et du Bugey” de S. Guichenon (1650). “Dictionnaire du département de l’Ain” de A. Pommerol. Noms de lieux de l’Ain, de AM. Vurpas et C. Richard.