J`ÉTAIS A SON ORDINATION

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J`ÉTAIS A SON ORDINATION
"J'ÉTAIS A SON ORDINATION " 1
Témoignage du chanoine Joseph Brian, 95 ans, ancien directeur de pèlerinages du
diocèse de Viviers. Extrait d'un article paru dans Écho des pèlerinages - Diocèse
d'Arras, janvier 1990.
J'ai fait connaissance avec le Père Charles de Foucauld au Grand Séminaire de Viviers. Le
dimanche 9 juin 1901, lors de son ordination sacerdotale. Il fut ordonné prêtre par Mgr Montety,
évêque missionnaire lazariste, en retraite à Tain (Drôme), en présence de Mgr Bonnet, évêque de
Viviers.
Mes parents me conduisirent à cette cérémonie. Ils espéraient y rencontrer M. l'abbé Brialon,
ancien vicaire de Viviers, devenu curé de Saint-Clair près d'Annonay. Un jeune paroissien de
celui-ci, l'abbé Goin, devait être ordonné prêtre avec le père de Foucauld et quelques séminaristes
du diocèse de Viviers. L'abbé Brialon ne put assister à l'ordination de son jeune séminariste,
l'abbé Goin. C'était la première fois que j'assistais à une ordination. Celle-ci m'impressionna
beaucoup. A l'issue de cette cérémonie, les nouveaux prêtres donnèrent leurs premières
bénédictions à leurs parents et à leurs amis dans la cour du séminaire.
Pendant la messe d'ordination, j'avais remarqué un nouveau prêtre, très recueilli, avec une
petite barbe. C'était le Père de Foucauld. Je reçus une de ses premières bénédictions tandis
que l'évêque de Viviers était auprès de lui. Dans l'après-midi de l'ordination, mes parents
reçurent la visite de l'abbé Goin, nouveau prêtre, et de sa famille. La conversation qui eut lieu au
cours de cette visite me captiva. L'abbé Goin nous parla longuement du Père de Foucauld qui
avait logé quelques heures au séminaire et avait profondément édifié les séminaristes par sa
gentillesse et sa simplicité.
La nuit qui précéda l'ordination, sa chambre étant proche de la tribune de la chapelle, il
y passa en prière une partie de la nuit. Quand on lui demandait de parler de sa célèbre
exploration du Maroc, il disait : « Ne me questionnez pas sur ce sujet. Aujourd'hui, une seule
chose m'intéresse. Je suis prêtre. Dans quelques heures, je tiendrai dans mes doigts Jésus
Hostie et je le porterai à ceux qui ne le connaissent pas encore en Afrique. »
Le soir même de l'ordination, il partit pour le monastère de Notre-Dame des Neiges avec le
Révérend Père Abbé. Le lendemain, il célébra sa première messe à Notre-Dame des Neiges, sa
sœur l'y avait retrouvé. Elle y assista et y communia.
Quelques années plus tard, en sortant de l'école des Frères Maristes en fin de matinée,
j'ai revu le Père de Foucauld. Il était accompagné d'un jeune homme africain. Au cours d'un
voyage en France, il avait rendu visite à Mgr Bonnet, évêque de Viviers. Celui-ci était devenu
son père spirituel. Je fus heureux de le revoir et de lui parler.
Depuis lors, j'ai toujours la vie du Père de Foucauld sur ma table de travail avec son portrait.
Je le cite souvent en exemple à mes auditeurs dans mes prédications et conférences. Et je
voudrais bien assister un jour à sa béatification.
Joseph BRIAN
1
Jésus Caritas n° 248 A la suite de Charles de Foucauld 4ème trimestre 1992, p. 16-17.
«ERO ALLA SUA ORDINAZIONE»
Testimonianza del canonico Joseph Brian, 95 anni, ex direttore dei pellegrinaggi
della diocesi di Viviers. Estratto da un articolo pubblicato in Echo des pèlerinages,
diocesi di Arras, gennaio 19902
Ho fatto la conoscenza del padre Charles de Foucauld presso il Gran Seminario di Viviers.
Domenica 9 giugno 1901, all’occasione della sua ordinazione sacerdotale. Fu ordinato sacerdote
da mons. Montety, vescovo missionario lazzarista, in pensione a Tain (Drôme), alla presenza di
mons. Bonnet, vescovo di Viviers.
Furono i miei genitori a portarmi a questa cerimonia. Speravano di incontrarvi il sacerdote
Brialon, ex-vicario di Viviers, divenuto parroco di Saint-Clair presso Annonay. Un suo giovane
parrocchiano, l'abate Goin, doveva essere ordinato prete con il padre de Foucauld e qualche
altro seminarista della diocesi di Viviers. L'abate Brialon non potè assistere all'ordinazione del
suo giovane seminarista, l'abate Goin. Era la prima volta che partecipavo ad una ordinazione.
Questa mi colpì molto. Al termine della cerimonia, i preti novelli diedero le loro prime
benedizioni ai loro genitori e ai loro amici nel cortile del seminario.
Durante la messa di ordinazione, avevo notato un prete novello, molto raccolto, con un po' di
barba. Era padre de Foucauld. Ho ricevuto una delle sue prime benedizioni nel momento in cui il
vescovo di Viviers era accanto a lui. Nel pomeriggio dell'ordinazione, i miei genitori ricevettero
la visita dell'abate Goin, prete novello, e della sua famiglia. La conversazione, nata nel corso di
questa visita mi appassionò. L'abate Goin ci parlò a lungo del padre de Foucauld che aveva
alloggiato qualche ora al seminario e aveva edificato profondamente i seminaristi con la sua
gentilezza e la sua semplicità.
La notte precedente all'ordinazione, dal momento che la sua camera era vicina alla tribuna
della cappella, vi passò in preghiera una parte della notte. Quando gli si chiedeva di parlare della
sua celebre esplorazione del Marocco, diceva: «Non fatemi domande su questo tema. Oggi mi
interessa una sola cosa. Sono prete. Tra qualche ora terrò tra le mie dita Gesù Eucarestia e lo
porterò a coloro che non lo conoscono ancora, in Africa».
La sera stessa dell'ordinazione, partì per il monastero di Notre-Dame des Neiges con il
Reverendo Padre Abate. Il giorno dopo, celebrò la sua prima messa a Notre-Dame des Neiges,
dove sua sorella lo aveva raggiunto. Ella partecipò alla messa e fece la comunione.
Qualche anno più tardi, uscendo dalla scuola dei Fratelli Maristi in fine mattinata, ho rivisto il
padre de Foucauld. Era accompagnato da un giovane uomo africano. Nel corso di un viaggio in
Francia, aveva fatto visita a mons. Bonnet, vescovo di Viviers. Questi era diventato il suo padre
spirituale. Fui felice di rivederlo e di parlargli.
Da allora, ho sempre sulla mia scrivania la vita del padre de Foucauld con un suo ritratto. Lo
cito spesso come esempio ai miei ascoltatori nelle mie prediche e conferenze. E vorrei tanto
assistere un giorno alla sua beatificazione.
Joseph BRIAN
2
Jesus-Caritas, 248, Al seguito di Charles de Foucauld, IV trimestre 1992, pp. 16-17.

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