Été - ASP Construction
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Été - ASP Construction
Volume 25, numéro 2, été 2010 ASP Construction Prévenir Un jalon dans l’histoire de la prévention Pour qui et pour quoi Sondage Ingéniosité 25 ans d’évolution en SST Une cotte de mailles pour brise-roches Un jalon dans l’histoire de la prévention La création de l’ASP Construction, en septembre 1985, est en soi un événement historique. L’ASP Construction est en effet la seule ASP obligatoire en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Pourquoi? Parce que notre secteur est alors jugé le plus à risque, avec ses 18 638 accidents rapportés à la CSST en 1984. Mais l’histoire ne fait que débuter, la prévention reste à construire. M. Paul Héroux Directeur général ASP Construction L’ célèbre cette année son 25e anniversaire. Vingt-cinq années passées à faire de la prévention son principal cheval de bataille et à travailler, de concert avec ses partenaires, à rendre plus sécuritaires les chantiers du Québec. Aussi, pour célébrer cet anniversaire comme il se doit, je vous propose de faire un bref retour en arrière et de passer en revue quelques faits marquants qui ont jalonné sa jeune histoire. 2 Prévenir aussi Vingt-cinq ans plus tard, on peut dire que le visage du secteur a beaucoup changé. La fréquence des accidents a considérablement baissé et l’amélioration de notre performance sectorielle peut se comparer maintenant à celle des autres industries. Alors qu’au début des années 1980, 1 travailleur sur 5 était victime d’un accident avec lésion, soit 20 % de la maind’œuvre, aujourd’hui, moins de 6 % des travailleurs connaîtra les conséquences d’un accident du travail, ce qui demeure malgré tout déplorable, vous en conviendrez. Il faut dire que, depuis sa création, votre ASP a consacré beaucoup d’efforts à l’amélioration de son offre de formation. Notre approche formative, le contenu de nos formations ainsi que nos documents de formation ont sans aucun doute facilité le développement de compétences, de connaissances et de savoir-faire en prévention. Pour leur part, nos publications, qui totalisent plus de 5 500 pages d’information, ont vu non seulement leur contenu se bonifier au fil des ans, mais également leur diffusion s’accélérer avec l’arrivée des technologies de l’information. Cultiver la prévention Cependant, ces résultats sont aussi très encourageants, et l’ASP Construction a raison d’être fière d’y avoir contribué. Mais que s’estil passé au cours de ce quart de siècle pour qu’une véritable culture de la prévention émerge au sein de l’industrie québécoise de la construction? Vous le savez, la prévention n’est pas un réflexe inné. Elle s’acquiert par un processus d’apprentissage et de mise en pratique, un peu comme l’on s’initie à la lecture. Le cours Santé et sécurité générale sur les chantiers de construction a marqué un premier pas en ce sens. Avec pas moins de 746 500 attestations délivrées à ce jour, ce cours a grandement favorisé l’acquisition de connaissances générales en prévention. Il a également évolué au fil des ans. D’abord élaboré en 1981 par le ministère de l’Éducation et la CSST, il passe de 24 à 30 heures en 1988. Son contenu s’est par ailleurs enrichi au fil des éditions successives, et une sixième édition doit paraître en 2011. Volume 25, numéro 2, été 2010 Depuis 25 ans, nos guides, nos dépliants et nos affiches véhiculent un message de prévention au travail. En guidant les travailleurs comme leurs employeurs dans l’adoption de mesures de travail sécuritaires, nos publications soutiennent les entreprises dans la planification sécuritaire de leurs travaux et dans leur gestion quotidienne de la prévention, afin de réduire les accidents du travail et des lésions professionnelles dans notre industrie. L’ASP Construction a également orchestré deux campagnes publicitaires, l’une en 1990 et l’autre en 2002. Ces campagnes avaient un objectif commun : faire connaître notre organisme auprès de notre clientèle et sensibiliser les gens de l’industrie à l’importance de jouer la carte de la prévention sur les chantiers. Et cela se poursuit avec nos nouvelles affiches, qui invitent à éliminer à la source même les dangers. C’est ainsi que, au fil des ans, la formation et l’information sont devenues les pierres d’assise de la mission de l’ASP Construction. Alors qu’au cours de la décennie 1990 nous donnions en moyenne 95 sessions de formation par année à 1 000 travailleurs, aujourd’hui, plus de 14 000 travailleurs participent annuellement à quelque 1 000 sessions de formation. C’est dire à combien l’intérêt envers la santé et la sécurité du travail a progressé au fil des années. D’ailleurs, nous le constatons de plus en plus, les organisations gagnantes sont celles qui mettent l’accent sur la formation et l’information en SST. Un chantier en construction Cependant, le travail n’est pas terminé et la prévention demeure plus que jamais d’actualité. Même si les façons de faire sur les chantiers se sont améliorées, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour que le nombre de décès, qui se situe bon an mal an autour de 18, régresse de façon appréciable. Pour que ce triste bilan s’améliore, il faut que la formation acquise soit mise en pratique, qu’elle serve à éliminer les dangers à la source plutôt qu’à composer avec les dangers environnants. C’est dans ce sens que notre équipe de conseillères et conseillers travaillent avec les gens du milieu lors de leurs interventions sur les chantiers. Je constate toutefois avec plaisir que les mentalités ont beaucoup évolué au cours de ce quart de siècle. Tant du côté des travailleurs que des employeurs, un esprit novateur est apparu. Les interventions sont de plus en plus axées sur la recherche de solutions, mais aussi de moyens pour éliminer les dangers ou, à tout le moins, les maîtriser. J’aimerais ici souligner la contribution des employés de l’ASP Construction, qui ont participé jusqu’ici à cette belle aventure. Avec leur sens du devoir et leur engagement quotidien, ils ont participé activement à l’avancement de la prévention au sein de notre industrie. Et si l’ASP a su faire sa marque au fil des ans, si elle est en mesure d’entrevoir l’avenir avec optimisme, c’est en partie grâce à leur apport. Mais l’ASP Construction, ce n’est pas seulement vingt-cinq années de progrès notables en santé et en sécurité du travail. C’est aussi une belle fenêtre sur les innovations qui ont influencé de façon positive nos milieux de travail, en les rendant plus sains et plus sûrs. En effet, depuis une dizaine d’années, nous concluons notre assemblée annuelle en présentant les méthodes, les produits et les équipements les plus novateurs. Cette année encore, après la nomination des nouveaux administrateurs et la présentation du bilan des activités de l’ASP, nous avons présenté, à plus de cent délégués et invités, cinq réalisations prometteuses en matière de prévention, dont une cotte de mailles pour brise-roches présentée dans le présent numéro. Malgré tous les gains enregistrés au chapitre de la prévention depuis 1985, force m’est de reconnaître que les défis à relever restent nombreux. Pour poursuivre sa mission au cœur d’une industrie en constante évolution, l’ASP Construction s’attachera au cours des années à venir à adapter son offre de service, à élaborer de nouvelles formations et à proposer des solutions novatrices afin d’accompagner sa clientèle dans ses efforts de prévention. Les changements réglementaires visant le travail effectué en plongée sous-marine sont entrés en vigueur le 10 juin 2010. Vous pouvez vous procurer la version intégrale de la nouvelle édition du Code de sécurité pour les travaux de construction (CS), où la section 3.17 a été éliminée, ainsi que celle du Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST), qui comporte l’ajout de 91 articles regroupés en 15 sous-sections et une annexe. Pour accéder à la version électronique, rendez-vous à l’adresse www.asp-construction.org et cliquez sur Textes de loi. Prévenir aussi SPG Hydro International, centrale de Beauharnois Nouvelle réglementation sur la plongée sous-marine Volume 25, numéro 2, été 2010 3 ans d’évolution en SST Depuis la création de l’ASP Construction, le visage de la SST s’est beaucoup transformé sur les chantiers du Québec. Des travailleurs en témoignent. Huit travailleurs sur 15 jugent que les activités de formation en prévention ont contribué activement à rendre plus sécuritaires les chantiers de construction. « La formation » Sylvain Gosselin (couvreur); Éric Charpentier (électricien); Vito Gruppouso (menuisier); Guy Casavant (menuisier). Vito Gruppouso Au cours des 25 dernières années, le regard des travailleurs sur les pratiques de la gestion de la santé et de la sécurité du travail au chantier a changé. Ils sont aujourd’hui nombreux à en reconnaître les répercussions positives sur leur quotidien. Histoire de sonder à quel point les mentalités, les méthodes de travail, les équipements, la gestion de la santé et de la sécurité avaient évolué, la conseillère en prévention, Isabelle Dugré, a demandé aux participants lors de sessions de formation quelles étaient, selon eux, les plus importantes avancées en SST à survenir depuis leur entrée dans l’industrie. Voici les réponses recueillies auprès de 15 participants. « La formation est mieux adaptée aux conditions actuelles. » Benoit Bergeron, conseiller SST. « Depuis trois ans environ, il y a plus de formation. Par exemple, sur le travail dans les espaces clos, mais aussi sur des équipements comme les chariots élévateurs et les plates-formes de travail. » Pour cinq travailleurs, c’est l’avènement d’équipements de protection individuelle et collective mieux adaptés qui font toute la différence. « Les harnais de sécurité. » Sylvain Bergeron, calorifugeur depuis 15 ans. Gilbert L’Écuyer, superviseur, au service de l’industrie depuis 35 ans. Sylvain Gosselin, couvreur depuis 25 ans. « L’amélioration des garde-corps sur les pump-jacks. » « La formation des travailleurs : l’accès est plus facile aujourd’hui. » Claude Vaillancourt, surintendant, actif sur les chantiers depuis 1978. « Les travailleurs et les employeurs sont plus conscients des dangers. Grâce aux cours, on est plus sensibilisé aux risques. Aussi, parce qu’il y a plus de contrôle et plus d’amendes depuis dix ans, et moins de tolérance depuis les cinq ou six dernières années, les contremaîtres et les employeurs se sentent plus responsables. Ça change notre vision des responsabilités. » « Les garde-corps. Avant, on travaillait sans garde-corps. Puis, les garde-corps en câbles d’acier sont apparus. Maintenant, c’est encore mieux avec les tubes d’acier. » Guy Casavant, menuisier depuis 2003. Sylvain Gosselin De l’avis de deux travailleurs, la gestion de la prévention, qui s’est grandement accrue au fil des ans, favorise l’apparition de méthodes de travail plus sécuritaires. « Passer de la ceinture de sécurité au harnais de sécurité. » Vito Gruppouso, menuisier depuis 30 ans. Guy Casavant « Tout ce qui touche la protection contre les chutes de hauteur : les travailleurs sont mieux sensibilisés et utilisent davantage les systèmes antichutes. » « Il se fait beaucoup plus de prévention. Il y a aussi l’obligation de tenir des réunions de SST. On voit que l’employeur met de l’avant plus de moyens pour améliorer la SST au chantier. » Bernard Voyer, chef d’atelier depuis 20 ans. Jean Morissette, agent de prévention. Depuis 22 ans dans l’industrie. Benoit Rouleau, monteur d’acier depuis 12 ans. « On en parle davantage. Il y a plus de suivi aussi sur l’entretien des lieux : c’est plus propre. » L’apparition d’équipements et d’outils plus sophistiqués, de même que l’organisation du travail, a grandement amélioré le niveau de sécurité au chantier et la qualité de vie au travail, selon quatre travailleurs. « L’amélioration des lieux « La plate-forme de travail, comme les équipements, élévatrice. » « Les outils électriques la ventilation, l’éclairage. Avant, je tradébrayables. » vaillais dans une roulotte branlante, mainteMartin Durette, électricien « L’utilisation de la grue nant j’occupe un local dans une pièce adjacente depuis 1994. Éric Charpentier, électricien au lieu du monte-charge pour au garage. En plus, j’ai aujourd’hui une camionnette depuis 1994. transporter les matériaux sur un attitrée pour le laboratoire au lieu d’une brouette toit : on force beaucoup moins. La grue perpour transporter mon matériel. » met aussi de descendre les rebuts (débris) de façon plus sécuritaire dans le bac, plutôt que de les lancer Michel Laperle, responsable technique du haut du toit. Enfin, la grue nous permet d’instal(génie civil) depuis 30 ans. ler les équipements de sécurité (les garde-corps) beaucoup plus vite qu’avant. » Yves Bernier, soudeur depuis 10 ans. Éric Carpentier Heintge Tremblay, couvreur depuis 20 ans et entrepreneur. 4 Prévenir aussi Volume 25, numéro 2, été 2010 Convention du service Poste-publications 40064867 Retourner les articles non distribuables à ASP Construction, 7905, boul. Louis-H.-Lafontaine, bureau 301, Anjou QC H1K 4E4 Prévenir aussi Volume 25, numéro 2, été 2010 5 pour qui et pour quoi La prévention : Après avoir régressé au cours des dernières décennies, le nombre de maladies professionnelles et d’accidents du travail stagne. Afin d’améliorer notre performance, la prévention doit-elle rallier de nouveaux adeptes? Pour Marc Côté, conseiller en prévention à l’ASP Construction, poser la question, c’est y répondre. « Il faut trouver moyen de conscientiser davantage d’entrepreneurs et de travailleurs, dit-il. Ils doivent comprendre que la seule raison d’être des programmes de prévention, des activités de formation en santé et en sécurité du travail et de la politique sur le port des équipements de protection, c’est la protection de l’intégrité physique de la maind’œuvre. » Il rappelle qu’il y a une cinquantaine d’années à peine le mot prévention ne faisait pas partie du vocabulaire des gens de l’industrie. Il faudra en effet attendre l’adoption, en 1979, de la Loi sur la santé et la sécurité du travail et des règlements qui en découlent (Règlement sur la santé et la sécurité du travail et le Code de sécurité pour les travaux de construction), pour que la prévention gagne ses lettres de noblesse sur les chantiers du Québec. Depuis 1998, la CSST adopte donc chaque année un plan d’action pour la construction, qui vise certains dangers spécifiques, dont l’approche se résume en trois mots : convaincre, soutenir, contraindre. L’adoption du principe de tolérance zéro prôné par la CSST dans l’application de ses plans d’action a porté fruits. De 1997 à 2008, le taux de décès par accident sur les chantiers du Québec a diminué de près de 60 %. Les statistiques révèlent en outre que, pour la même période, la fréquence est passée de 96 accidents et maladies professionnelles par million d’heures travaillées à 73. Les conséquences sur l’humain doivent peser lourd dans la décision de faire de la prévention. « Il faut intervenir à la base, en faisant comprendre aux travailleurs que la prévention, ce n’est pas juste une question d’amendes, fait valoir Marc Côté. Un accident grave, quand il n’est pas mortel, ça hypothèque sérieusement l’avenir. Parfois, ça sonne le glas de la vie professionnelle, parfois on doit renoncer à ses loisirs préférés. La vie de famille peut aussi être grandement perturbée. La personne qui survit à une blessure sérieuse ne sera plus jamais la même. » Toutefois, comme le signale Marc Côté, si le nombre d’événements graves a beaucoup diminué depuis l’adoption des premiers plans d’action, le nombre de décès liés à des maladies professionnelles n’accuse pas nécessairement de baisse substantielle depuis quelques années. Selon lui, pour améliorer le bilan de l’industrie, les travailleurs et les employeurs doivent davantage miser sur la nécessité de bien identifier les dangers et les risques sur les chantiers et sur leur capacité d’adopter des comportements visant à trouver des solutions pour les éliminer ou les maîtriser. C’est pourquoi le conseiller salue la dernière mouture du plan d’action Construction 2010 de la CSST, qui fait de la gestion de la santé et de la sécurité du travail sur les chantiers son nouveau cheval de bataille. Mais il souhaite cependant que l’on insiste plus sur la santé afin de prévenir les maladies professionnelles. Pour qui, pour quoi Souvent employée en prévention, la pyramide de Bird montre en effet que pour chaque accident avec blessures graves, il y aurait… 600 événements sans blessures ni dommages perceptibles et 1 800 actions non sécuritaires! Des « événements » qui doivent être considérés comme autant de signaux d’alarme mettant en lumière les risques présents dans le milieu, risques qui pourraient, une prochaine fois, entraîner des conséquences beaucoup plus graves. Ces nouvelles dispositions réglementaires donnaient à la Commission de santé et de la sécurité du travail (CSST), créée dans la foulée, plein pouvoir d’agir en matière de santé et de sécurité du travail sur les chantiers de construction. Après plusieurs années d’efforts qui, sans être stériles, n’ont cependant pas toujours donné les résultats escomptés, elle se devait de prendre des moyens plus musclés. D’où l’implantation d’un plan d’action. 6 Prévenir aussi Volume 25, numéro 2, été 2010 « En effet, les maladies professionnelles comme l’amiantose et la silicose, qui mettent des années à se déclarer, sont de véritables bombes à retardement. C’est pourquoi à l’ASP Construction, nous mettons beaucoup d’efforts à informer les travailleurs et les entrepreneurs sur les risques pour la santé et la sécurité de la main-d’œuvre exposée à l’amiante et à la silice dans le secteur de la construction afin de les conscientiser sur la nécessité d’adopter des méthodes de travail sécuritaires non uniquement parce que des amendes leur pendent au bout du nez, mais bien pour protéger l’intégrité physique des travailleurs. C’est en travaillant sur l’élimination des dangers à la source même et sur la maîtrise des risques que nous parviendrons à améliorer la situation. » L’ingéniosité au service de la prévention La sécurité au chantier, c’est l’affaire de chaque entrepreneur et de chaque travailleur. Un entrepreneur de Princeville le démontre en mettant au point un dispositif aussi novateur que sécuritaire. Une cotte de mailles pour marteau hydraulique : pour éliminer les dangers à la source Travailler de façon sécuritaire, c’est tenter d’éliminer les dangers à la source et de se protéger des risques résiduels. Soit. Mais c’est aussi protéger autrui des risques inhérents à son activité. Cette philosophie, que Fernand Guérard a faite sienne, a amené cet entrepreneur en excavation à mettre au point un dispositif inédit, fabriqué à partir de sections de chaînes, pour empêcher la projection de débris lors de travaux de démolition effectués au moyen d’un marteau hydraulique. L’amas de chaînes forme une jupe souple qui prévient la projection des débris de démolition. « L’idée m’est venue en septembre dernier, alors que je procédais à la démolition de la médiane qui divise l’autoroute 55, à la hauteur de Shawinigan, relate Fernand Guérard. À chaque coup de brise-roches, des éclats étaient projetés dans toutes les directions, parfois jusqu’à une distance de 20 pieds. Même si une voie de circulation avait été fermée dans chaque direction, je devais attendre qu’il n’y ait pas de véhicules en vue, parce que c’était trop risqué. » La tâche est à ce point dangereuse pour les usagers de la route que le président d’Excavation Bois-Francs inc. hésite à la confier à son opérateur. « C’est surtout le premier coup de marteau qui comportait le plus de risques, précise-t-il. Le béton de la médiane était en effet recouvert d’un crépi spécial, qui éclatait comme de la vitre lorsqu’on le cassait. Les projectiles, qui avaient environ la taille d’un jeu de cartes, atteignaient la pelle hydraulique de toutes parts et l’égratignaient. » Quatre manilles retiennent solidement l’écran de mailles sur la tête du marteau hydraulique. De retour à son atelier, Fernand Guérard se met à l’œuvre. Au bout de quatre heures, il tient un premier prototype. Il s’agit d’une jupe souple, confectionnée à partir de sections de chaînes récupérées d’une longueur de 10 pouces (25 cm) et dont les maillons font un demi-pouce (2 cm) de diamètre. Les sections de chaînes sont soudées à un cerceau d’acier, lui-même solidement retenu par des chaînes à la tête du marteau hydraulique. Ce premier prototype n’est toutefois pas assez sécuritaire pour Fernand Guérard. Il entreprend donc de le modifier, en intercalant un second rang de chaînes à l’extérieur du premier. Sur le plan de la sécurité, le produit final n’a rien à envier aux cottes de mailles que portaient, pour se protéger, les chevaliers du Moyen Âge! « En tout, cela m’a coûté environ 500 dollars, mais sur le chantier, cet équipement en valait facilement 10 000 », s’exclamet-il, en souhaitant que d’autres entrepreneurs du secteur s’inspirent de son idée. L’idée fera sans doute son chemin puisque l’innovation de M. Guérard est maintenant dans la course pour les Prix innovation 2011 dont la finale, pour la région mauricienne, aura lieu en novembre prochain. M. Fernand Guérard et ses deux enfants, Nancy et Kevin de la compagnie Excavation Bois-Francs inc. Prévenir aussi Volume 25, numéro 2, été 2010 7 Centre Prévenir aussi est publié quatre fois l'an par l'ASP Construction. Les publications de l'ASP Construction sont offertes gratuitement aux travailleurs et aux employeurs de la construction qui en font la demande à leur association syndicale ou patronale respective. L’emploi du genre masculin n’a été privilégié que dans le seul but d’alléger le texte et d’en faciliter la compréhension. Le féminin peut tout autant s’appliquer. La reproduction d'un texte est autorisée à la condition d'en mentionner la source et de nous en faire parvenir une copie. DÉPÔT LÉGAL: Bibliothèque nationale du Canada Bibliothèque nationale du Québec Directeur général: M. Paul Héroux Documentation: Lucie Brunet Graphisme et mise en pages: Gaby Locas Textes: Marie Gagnon Tirage: 15 500 ASP Construction 7905, boul. Louis-H.-Lafontaine, bureau 301 Anjou QC H1K 4E4 Tél.: 514 355-6190 1 800 361-2061 Téléc.: 514 355-7861 Site Internet: http://www.asp-construction.org Centre de documentation: [email protected] Courrier électronique pour commander nos publications [email protected] Nos conseillers: [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Poste-publications 40064867 Ce document est imprimé sur du papier recyclé à 50 %. Utilisation sécuritaire des échelles et des perceuses Nous vous proposons deux brefs articles tirés de la revue de la Corporation des maîtres électriciens du Québec, qui tracent l’essentiel des méthodes sécuritaires à adopter lorsqu’on travaille à partir d’une échelle ou avec une perceuse. L’auteur suggère d’utiliser ces articles pour élaborer une activité de prévention, comme la pause-sécurité. Le premier article identifie les principaux gestes contribuant à augmenter la survenue de chutes à partir d’échelles et propose une solution pour enrayer ce risque — p. ex. : utilisation de force excessive lors de tirage de fils avec forte résistance : se servir d’un outil de gréage ou d’un lubrifiant pour tirage de câble. DVD – Chutes, glissades et trébuchements de documentation Le second article fait mention des blessures potentielles pouvant se produire lors du maniement d’une perceuse et propose les consignes de sécurité à adopter pour les éviter. Il donne également quelques recommandations à prendre en compte lors de l’achat de cet outil. Savaria, N. « Travail dans les échelles — Les gestes qui provoquent les chutes. » Électricité Québec. Vol. 56, no 6 (sept. 2009). P. 42 https://www.cmeq.org/database/Image_usager/2 /PDF_publics/SST_2009_EQ_Sept_30.pdf Savaria, N. « L’utilisation sécuritaire des perceuses. » Électricité Québec. Vol. 57, no 2 (mars 2010). P. 46 https://www.cmeq.org/database/Image_usager/2 /PDF_publics/2010_EQ_MARS%20_Utilisation_ securitaire_des_perceuses.pdf Introduction à l’hygiène du travail Les chutes, les glissades et les trébuchements sont une importante cause de blessures au travail. Même si certaines de cellesci sont mineures, d’autres peuvent s’avérer graves, voire mortelles. Le DVD que l’on vous suggère explique comment se produisent les chutes, les glissades et les trébuchements et vous rappelle qu’il est possible de les prévenir en appliquant des mesures simples : inspecter son aire de travail et la garder libre de tout obstacle, entretenir et utiliser l’équipement de travail de façon appropriée. La section qui traite des chutes insiste particulièrement sur l’utilisation sécuritaire des échelles et des escabeaux. Le menu DVDROM du disque donne accès à une présentation PowerPoint du document ainsi qu’à des notes de formation. L’ouvrage, qui compte 15 chapitres, est un manuel pédagogique qui explique les notions fondamentales propres à l’hygiène du travail. On y aborde des sujets comme la toxicologie, les instruments à lecture directe, les gaz et les vapeurs, le bruit, la contrainte thermique, le SIMDUT et le SGH, etc. À la fin de chaque chapitre, on retrouve des exercices accompagnés des réponses et le texte est agrémenté de plusieurs figures, tableaux et illustrations. Bien qu’il soit destiné aux étudiants universitaires, cet ouvrage de référence peut être un excellent complément à la bibliothèque de quiconque travaille en santé et sécurité du travail, tels des conseillers en prévention ou des coordonnateurs en SST. Coastal Training Technologies Corporation. Chutes, glissades et trébuchements : partir du bon pied / Slips, trips and falls : taking the right step. [S.l.] : Coastal Training Technologies, 2010, 2005. DVD (16 min). Cote: DV-000456. Pour emprunt seulement. Saindon, J. ; Bourbonnais, R. ; Legris, M. et al. Introduction à l’hygiène du travail. Trois-Rivières : Les Éditions SMG, 2009. 542 p. + annexe. Cote : RR-014018. Pour emprunt seulement.