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Mercredi 1er février 2012 - n° 4272 - 3
normandie
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Patrimoine
Une souscription lancée par la Ville du Havre
Ça baigne pour les deux baigneurs de la Municipale
L
ancée mi-janvier par la Ville du Havre et la Fondation du Patrimoine pour
financer le retour de deux sculptures monumentales de la piscine du cours
de la République, plus connue sous l’appellation “piscine municipale“, la
souscription a du succès : près de 3000 €, soit plus de 3% du montant total,
sont déjà parvenus à la Fondation.
D’un côté, une baigneuse nue et quasi lascive, les mains derrière sa tête penchée, beauté lisse au déhanché maniériste. De l’autre, un baigneur tout aussi dénudé, dont la puissante musculature ne peut que susciter la plus vive admiration,
est lui aussi en appui sur une jambe, tel le Doryphore de Polyclète. Ces deux
bronzes hauts de 2,80 mètres sont signés Alphonse Saladin (1886-1953), artiste
et conservateur du musée des Beaux-arts du Havre. Il avait créé ces deux figures
(1935-1939) dans l’attitude du contrapposto, courante dans la sculpture grecque
classique : l’une des deux jambes porte tout le poids du corps, l’autre jambe libre
est légèrement fléchie, ce qui fait ressortir la hanche et donne du dynamisme à
la composition, le tout compensé par l’inclinaison inverse des épaules. Ces deux
bronzes avaient été placés en 1939 sur deux pilastres, de part et d’autre de l’entrée principale de la piscine municipale du Havre, construite sur les plans d’André
Lenoble. Mais trois ans plus tard, ils furent déposés par les occupants allemands
pour être fondus.
Surprise, durant les gros travaux de rénovation de la piscine menés depuis deux
ans : le bardage d’aluminium qui avait été posé sur la façade dans les années
70 lors d’une première rénovation cachait le revêtement d’origine, tout en pierres
marbrières blanches et roses posées sur la façade typique du style art déco des
années 30. La Ville a alors décidé de rénover la façade à l’identique et de restituer
les statues : les moulages originaux en plâtre sont conservés au musée Malraux.
Restait à financer le coulage en bronze, estimé à hauteur de 90 000 € HT, qui devrait être réalisé par l’atelier de Régis Bocquel, à Bréauté. La souscription est donc
ouverte, notamment via le site de la Fondation, jusqu’en décembre 2012.
Les deux baigneurs (originaux en plâtre).
Natalie Castetz
www.fondation-patrimoine.org/fr/haute-normandie-11
Défiscalisation
«De plus en plus de particuliers soucieux de leur patrimoine et d’entreprises
locales désireuses de s’investir et de communiquer autour de ces actions fédératrices en interne se mobilisent dans des projets de ce genre», constate Delphine
Butellet, chargée de mission à la délégation régionale Haute-Normandie de la
Fondation du Patrimoine. D’autant que ces dons et adhésions sont déductibles de l’impôt : sur le
revenu à hauteur de 66% du don et dans la limite de 20% du revenu imposable (un don de 100 €
= 66 € d’économie d’impôt) et sur la fortune à hauteur de 75% du montant du don, dans la limite
de 50.000 €. Ils sont aussi déductibles de l’impôt sur les sociétés, à hauteur de 60% du don, dans
la limite de 5% du chiffre d’affaires (un don de 500 € = 300 € d’économie d’impôts). La Fondation
soutient des projets privés ou publics aussi variés que la réfection d’un pigeonnier ou la rénovation
d’une chapelle romane. Parmi ses partenaires, la Fondation Total, qui y a dédié depuis 2006 un
budget de 16 millions d’euros. Parmi les actions soutenues au Havre, la rénovation de la sculpture
monumentale Le Signal, d’Henri-Georges Adam, installée devant le musée Malraux, pour un montant de 63.000 €, soit 20% de l’opération globale.
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