Numéro 2 - Boulogne
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Numéro 2 - Boulogne
Culture(s) numéro 2 > septembre-décembre 2010 Le magazine culturel de la ville de Boulogne-Billancourt LE MUSÉE PAUL-BELMONDO OUVRE SESLEPORTES 18 SEPTEMBRE G G G néma i C e m a r ne Mad e v u D e ancourt Éli an l l i B n ’ k ix Roc m B B l a iv e Ru s sie d Fest s r e s i B ons ba k s r u o k B i ll a n Sommaire 04 ReGARDS La culture en fête à Boulogne-Billancourt 06 TeMPS FoRTS Vu & entendu 09 VeRniSSAGeS Triplé gagnant ! 10 RenConTRe Éliane Duverne : Clint, François, Marcel et les autres 12 ÉVÉneMenT Musée Paul-Belmondo : le magnifique ! 16 TALenTS BouLonnAiS • Mon voisin est un artiste • Wissem Ben Hassine et Laurent navarre 18 PoRTFoLio PeinTuReS François Mendras : marabout, bout de ficelle, selle de cheval... et chevalet 22 CôTÉ SCène Michel Delpech : Pour un flirt avec Boulogne-Billancourt 24 CôTÉ SCène • Festival BBmix, Rock’n Billancourt • Denis Podalydès, Jekyll ou Hyde ? 26 GRAnD ÉCRAn Sixties made in italy BBI CULTURES est édité par la mairie de Boulogne-Billancourt 26, avenue André-Morizet 92104 Boulogne-Billancourt cedex • Tél. : 01 55 18 53 00 • Site Internet : www.boulognebillancourt.com Directeur de la publication : Pierre-Christophe Baguet • Co-directeur de la publication : Michel Sironneau • Directeur de la communication : Marie-Amélie Marq • Rédactrice en chef : Domitille de Veyrac • Comité de rédaction : directions de la Communication et de la culture • Rédaction : Manuel Chappelut, Gaëlle Kervarc, Claire Poirion, Michèle Lefrançois, Domitille de Veyrac, avec la collaboration d’Anne-Laure Jardon • Conception et mise en page: Hermès Communication • Impression: Imprimeries Morault • Régie publicitaire: Médias&publicité – Sarah Timmerman (06 32 31 26 28) • Crédit couverture : Bahi/Daniel Cohen • Tirage : 70 000 exemplaires • Dépôt légal : septembre 2010 Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 02 03 ( Éditorial Boulogne-Billancourt ville de talents C 27 28 31 32 33 BiBLioToP La nouvelle littérature russe BiBLioToP 5e Salon du livre de Boulogne-Billancourt à livres ouverts PATRiMoine Billankoursk : bons baisers de Russie CHeF-D’œuVRe PouR TouS Philippe Lejeune, nourritures célestes iLS FonT L’HiSToiRe Albert Kahn, zen attitude 34 LeS inConTouRnABLeS 'est l'œuvre de l'un des grands sculpteurs du XXe siècle qui va enfin se dévoiler au public. Le musée Paul-Belmondo ouvre ses portes en septembre. il aura pour écrin le château Buchillot. Labellisé "Musée de France" par le ministère de la Culture et de la Communication, il devient ainsi le cinquième musée de la ville. Ce projet a retenu toute l'attention des Boulonnais qui ont souhaité être les mécènes pour la fonte en bronze de deux œuvres de l'artiste. il a également reçu le soutien de la Fondation Aéroports de Paris, généreux mécène de la galerie tactile pour les non et malvoyants. Avec cette institution, la Ville fait de nouveau la preuve de son très fort attachement à l'expression artistique des années 30 et s'affirme par cette réalisation comme le lieu de référence nationale et internationale de la sculpture du XXe siècle. Le musée PaulBelmondo s'inscrira d'ailleurs comme l'une des étapes touristiques incontournables dans le parcours de la Vallée de la Culture situé dans notre méandre de la Seine. Boulogne-Billancourt, ville de patrimoine, mais également ville qui fait la part belle aux spectacles. Le Carré Belle-Feuille propose une saison 2010/2011 riche en spectacles de jazz, d'humour, de chanson et de danse avec des têtes d'affiche comme Michel Delpech ou William Scheller, André Manoukian… sans oublier le jeune public avec des représentations à voir en famille. Quant au Théâtre de l'ouest parisien, il présente de nouvelles productions, des créations, un partenariat avec la Comédie-Française, gage d'excellence et de qualité. Le Conservatoire à rayonnement régional propose également des concerts de musique classique avec un temps fort autour de l'orgue. La culture, c'est aussi celle que les Boulonnais inventent chaque jour. Parce que Boulogne-Billancourt continue de s'affirmer comme une ville de talents, nous avons souhaité reconduire la manifestation exposez vos talents! qui permet à chaque artiste de présenter ses œuvres au public au cours du 1er week-end d’octobre. expos, concerts, spectacles, etc. 37 Bonne lecture et bonne rentrée culturelle. en un CLin D’œiL Tous vos rendez-vous culturels PieRRe-CHRiSToPHe BAGueT Député-maire de Boulogne-Billancourt numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) Regards INSOLITES FAITES LA FÊTE ! Lundi 21 juin 2010. “ ” Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 PHOTOS © BAHI Ambiance électrique avec les Jeunes talents boulonnais pour la clôture de la Fête de la musique. Mozart, l’opéra-rock, un partenariat toujours d’actualité. 04 05 ( “ Fête de la musique, fêtes de la danse, gala de la patinoire... Les "jours de fête" se succèdent à Boulogne-Billancourt, en rythme et en musique. ” En rythme pour les fêtes de la danse. Dimanche 6 juin 2010. Gala à la patinoire de Boulogne le 21 mai 2010. © XAVIER MUYARD Concert hommage au compositeur boulonnais Marcel Landowski, à l'occasion du 10e anniversaire de sa disparition, donné par le Conservatoire à rayonnement régional le 10 février dernier. Alain Louvier, directeur du Conservatoire entouré des jeunes musiciens. numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) Temps forts VU & ENTENDU LA MUSIQUE PRenD L’AiR La musique a été fêtée sous le signe des jeunes talents. Lundi 21 juin, les lauréats du tremplin Go West, le groupe Boulogne-Harmonie et les élèves de la classe de trompette du Conservatoire et de l'École de musique et de danse se sont produits sur la Grand-Place, au cœur de la ville et d'un public enthousiaste. DiAne VOYAGE AU GUGGENHEIM DE NEW YORK ET DE BILBAO Diane Chasseresse va voyager cet hiver ! L'œuvre d'Anne Carlu a été prêtée par le M-A30 au musée Guggenheim de new York où elle sera présentée du 10 octobre 2010 au 9 janvier 2011 dans le cadre de l'exposition Chaos and Classicism, avant de rejoindre le musée Guggenheim de Bilbao du 7 février au 15 mai. Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 06 07 ( GO WEST ! CHoeuRS De RoCKeRS Q © XAVIER MUYARD ET BAHI u'ils soient franchement rock, complètement pop ou carrément électro, tous ont participé au tremplin Jeunes talents organisé par la Ville les 29 et 30 mai dernier : Go West ! Vingt jeunes formations se sont succédées sur la scène de l'espace Landowski, suscitant des applaudissements nourris. Le jury présidé par Pascal Fournier, maire adjoint chargé de la Culture, a finalement retenu trois lauréats : The Berniz, Too young to die et edgar pilot qui se produiront dans le festival BBmix en novembre prochain. Sur scène, les gagnants du tremplin lors de la remise des prix avec PierreChristophe Baguet, Pascal Fournier et isaure de Beauval, conseillère municipale déléguée au Patrimoine et à l'Animation culturelle. G CARRÉ BELLE-FEUILLE/TOP NOUVELLE SAISON 2010-2011 PROMETTEUSE Après deux saisons remplies de belles rencontres, la programmation 2010-2011 du Carré Belle-Feuille devrait à nouveau séduire un public toujours plus nombreux. Humour, gaieté et énergie en sont les notes fortes. Au programme, des figures de la chanson française avec Michel Delpech et William Sheller, le pianiste de génie Chick Corea, le chorégraphe qui révolutionne la danse flamenca, israel Galvan, ou encore le festival BBmix. Le jeune public n'est pas en reste avec onze spectacles spécialement dédiés. Côté ToP, place à l'amour et aux femmes. Le ton est donné par la pièce inaugurale Le Triomphe de l'amour de Marivaux. Des Trois folles journées de Beaumarchais à l'errance tragique des héroïnes de La nuit des brutes, du Récit de la servante Zerline aux lettres bouleversantes d'etty Hillesum et aux poèmes incandescents de Mariana Tsvetaeva lus par Dominique Blanc, se sont autant de quêtes d'amour • Carré Belle-Feuille – 60, rue de la Belle-Feuille. Tél.: 01 55 18 54 00. www.boulognebillancourt.com qui se succéderont et vous feront vivre des émotions fortes. • TOP – 1, place Bernard-Palissy. Tél.: 01 46 03 71 17. www.top-bb.fr n'hésitez pas : abonnez-vous ! G numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) Tout près de chez vous la Résidence Mercure Le Scénario (à deux pas du stade Pierre de Coubertin) 73 Appartements du studio au 2 pièces entièrement rénovés en 2010 Formule « Hôtel » à partir de 1 nuit • Tarifs « Week-end, Moyens et Longs séjours » • WIFI gratuit • Restaurant et Bar à l’hôtel Mercure attenant à la résidence • Fitness • Cuisine équipée Possibilité Possibilité de location de places de parking au mois et à l’année 63 place René Clair • 92100 Boulogne Billancourt Tél. : +33 1 49 10 49 10 • Site internet : www.mercure.com Antiquités Antiquités Versailles A Achats chats – E Estimations stimations – Successions Successions (débarras) (débarras) partout par tout en en France France 2 adresses adres s es : Bureau B ureau d’achat d’achat : 94 9 4a avenue venue de de Versailles Versailles 75016 Paris P ar i s 75016 R Rue ue A Aurelienne urelienne 06400 06400 Cannes Cannes Pour P our ttout out rrenseignement ens ei gnement 01 0 14 42 27 79 9 98 98 62 62 ou ou 06 06 07 07 5 53 30 07 73 33 3 Vernissages 08 09 ( VU & ENTENDU PEINTURE, DESIGN, ORFÈVRERIE TRIPLÉ GAGNANT ! © XAVIER MUYARD/ BAHI © XAVIER MUYARD/ BAHI © XAVIER MUYARD/ BAHI Lignes pures, matières nobles, savoir-faire plus que centenaire : l'orfèvre Christofle a prêté 150 pièces Art déco qui ont fait la réputation de la maison avec des modèles de couverts créés entre 1914 et 1945 ou encore des commandes passées pour le mythique paquebot France… à découvrir au M-A30. G Plus de cent objets de la vie quotidienne ont fait leur entrée au M-A30. Téléphones, centrifugeuses, ventilateurs ou encore machines à écrire, conçus pour la plupart entre 1915 et 1955, sont signés par les grands noms du design américain et européen. ils ont été prêtés par le collectionneur boulonnais olivier Frénoy (photo en haut à gauche) au musée qui présente ainsi sa première collection permanente de design. G © XAVIER MUYARD/ BAHI © XAVIER MUYARD/ BAHI © XAVIER MUYARD/ BAHI Mardi 22 juin, la peinture, le design et l'orfèvrerie étaient à l'honneur au M-A30. Le musée a inauguré deux nouvelles sections qui font la part belle à l'Art déco ainsi que l'exposition de dessin et de fresque de Marthe Flandrin. © XAVIER MUYARD/ BAHI Marthe Flandrin était une fresquiste réputée du début du XXe siècle. Sa famille a fait une importante donation au M-A30 et l'exposition qui lui est dédiée jusqu'au 24 octobre permet de redécouvrir ses dessins préparatoires et ses fresques. Sur la photo, PierreChristophe Baguet et la conservatrice Michèle Lefrançois. G © XAVIER MUYARD/ BAHI LES FRESQUES DE MARTHE FLANDRIN numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) Rencontre ÉLIANE DUVER Clint, François, Marcel et les autres Éliane Duverne préside les destinées du Pathé-Boulogne depuis son ouverture en 2001. Rencontre avec une femme qui a fait du cinéma un engagement. I l y a les premières fois, les rencontres, les émerveillements et les chagrins… Au cinéma comme dans la vie. Pour Éliane Duverne, les deux ont toujours été mêlés. Premières salles obscures d'une petite fille avec le western du dimanche dans la base militaire en Allemagne où elle réside avec sa famille. Premier émerveillement avec la scène de bal du Guépard de Visconti. Premiers chagrins avec le décès de François Truffaut en 1984. La directrice du Pathé-Boulogne affiche une jovialité doublée d'une détermination sans faille. Plus de trente ans de métier dans un univers dont le quotidien n'est pas tous les jours fait de paillettes. et une passion intacte qui lui ferait parler des heures durant des réalisateurs, du festival de Cannes et surtout des films qui témoignent des réalités sociales, dénoncent l'injustice. Car pour Éliane Duverne, le cinéma a pris une forme d'engagement. C'est pourtant par hasard qu'elle entre dans cet univers. Jeune secrétaire à l'université d'Aix-en-Provence, sa ville natale, Éliane a l'opportunité de suivre des études dédiées au 7e art. elle fait une rencontre marquante avec un seigneur de la profession, Marcel Guillaume, directeur du Cézanne d'Aix-enProvence. Suivront des retrouvailles déterminantes avec une amie d'enfance. Son oncle cherche quelqu'un pour gérer un cinéma d'art et d'essai à Marseille. Ce sera elle. Trois salles à faire tourner, 500 places à remplir, un festival de films musicaux à organiser… et le plein d'entrées. à 29 ans, la jeune femme s'affirme dans le milieu comme une passionnée qui n'hésite pas à prendre des risques. Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 COUPS DE n COUP DE CHANCE Être née dans une famille formidable qui m’a toujours soutenue et avoir rencontré mon mari (dans le cinéma). n COUP DE CŒUR À mes deux compères du Festival premier regard, Armelle Moreno et Philippe Tellini. n COUP DE MAÎTRE Une soirée plus qu’exceptionnelle au Pathé-Boulogne avec le magnifissime Philippe Noiret pour Père et fils et une autre qui ne l’était moins avec Émir Kusturica pour L’affaire Farewell. n COUP DE POUCE De sacrés bonhommes du cinéma, Marcel Guillaume d’Aix-en-Provence et Jean Reboulleau de Marseille, tous deux disparus, qui m’ont donné de judicieux conseils et transmis un amour et une exigence rare du métier. n COUP DE PROJECTEUR À mon équipe qui fait un boulot formidable ! C'est à cette époque qu'elle rencontre son mari. Dans une salle obscure évidemment. il la suivra, elle et le cinéma. Direction Luc-en-Provence dans le centre Var où le couple reprend une petite salle. un Smic pour deux, des heures de travail à ne plus finir… "Mais le plus dur, c'était de se battre avec les distributeurs pour obtenir des films art et essai." Le Pathé-Boulogne s’affiche comme un cinéma de référence Pour le reste, la "magie Duverne" fonctionne. Grâce à son entregent et un enthousiasme communicatif, elle arrive à faire venir des grands dans le petit village provençal, comme Luc Besson ou Pierre Jolivet. Six ans d'exploitation plus tard, le couple s'installe à Berre-l'etang. Autre cinéma, autres rencontres : Alain Cornaud, John Berry, Tran Anh Hung. et des 10 11 ( “ RNE ” Le cinéma est un condensé d'émotions à partager avec le plus large public. BOULOGNE-BILLANCOURT AURA SON FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ! © BAHI par PASCAL FouRnieR Maire adjoint chargé de la Culture souvenirs étonnants. notamment celui d'une visite des raffineries de nuit avec le réalisateur de L'odeur de la papaye verte qui lui fait découvrir la beauté des lieux. Éliane et son mari reprennent la route du sud-est. Direction nice et son complexe de cinémas flambant neuf géré par Village Roadshow et racheté quelques années plus tard par Pathé. L'entreprise propose à Éliane Duverne d'être responsable d'exploitation du nouveau complexe de Boulogne-Billancourt. "inaugurer un cinéma dans la cité du cinéma… un mythe !" C'était en 2001. elle devait y rester six mois. elle y est toujours. Alors bien sûr, la ville a pris des accents du Sud. "C'est Aix-en-Provence, le soleil en moins", juret-elle. et puis sa place en ferait pâlir d'envie plus d'un. Avec sept salles qui tournent à plein régime, 1 492 places et 731 000 entrées en 2009 (année record), le complexe de la Grand-Place s'affiche comme la vitrine de l'entreprise Pathé. C'est là aussi que de nombreux réalisateurs effectuent leurs tests techniques et ce sont les professionnels de Boulogne-Billancourt qui sont sollicités pour les calages du festival de Cannes. Mais surtout, Éliane Duverne ne fait pas dans la demi-mesure. à la tête d'une équipe soudée, elle défend les films osés dans un univers où le politiquement correct est souvent de mise (Wellcome, Je te mangerai), s'engage pour la relève (Festival Premier regard), multiplie les partenariats (Théâtre de l'ouest parisien, Fnac), ouvre le cinéma au maximum de public, invite réalisateurs et comédiens pour des avant-premières. et s'il n'y avait qu'un rêve à exaucer, un seul ? Dérouler le tapis rouge sur la Grand-Place pour accueillir Clint eastwood. Au cinéma comme dans la vie, tout est possible. G Domitille de Veyrac Boulogne-Billancourt est et restera la ville du cinéma. Bien sûr, l’on se souvient encore du glorieux passé de nos studios mythiques avec un brin de nostalgie, mais nous souhaitons également nous “projeter” dans l’avenir en nous ouvrant à nouveau à la magie du grand écran. Ainsi l’exposition Brigitte Bardot fut-elle une première prise de parole qui permit à notre cité de rayonner dans le monde entier, ainsi le festival Premier Regard nous offre de révéler des jeunes talents, autre thème cher à notre politique culturelle. en avril 2011, Boulogne-Billancourt, en partenariat avec les cinémas Pathé, vous proposera un festival international de cinéma totalement unique en son genre dédié à la bonne humeur. un premier rendez-vous mondial avec des films à fort pouvoir énergétique, aussi positifs que jubilatoires. en bref, une vraie rencontre avec le sourire mais aussi l’émotion, avec tous ces beaux ingrédients qui donnent envie de voir la vie du bon côté et de prendre un bain d’optimisme. Qui n’a pas vibré, voire versé une larme, durant Le Concert de Radu Mihaileanu ? Qui n’a pas senti un souffle de liberté l’étreindre avec Good Morning england de Richard Curtis ? Qui ne s’est pas senti emporté par le souffle épique et fraternel d’invictus de Clint eastwood ? Le cinéma a pris son essor en pleine crise de 1929, cela en pleine crise économique. il démontra alors que la culture était la plus belle des armes anti-morosité et une industrie florissante à part entière. Jean Vilar considérait son théâtre comme un service public, au même titre que le gaz et l’électricité. Ainsi la culture est-elle essentielle à notre qualité de vie et accompagne la construction et la réalisation de chacun tout en restant un vecteur de plaisir et de mieux-être. Avec le Député-Maire Pierre-Christophe Baguet, nous nous étions engagés à créer un festival culturel aussi populaire qu’ambitieux… en nous tournant vers un cinéma résolument positif, nous avons choisi de faire naître dans les salles obscures une nouvelle lumière qui éclaire Boulogne-Billancourt: celle du bien-être. numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) Événement MUSÉE PAUL-BELMONDO © BAHI/ MARCEL BOVIS LE MAGNIFIQU C'est un rêve qui prend forme. Le musée Paul-Belmondo ouvre ses portes le samedi 18 septembre dans le château Buchillot. un écrin du XViiie siècle, qui a fait peau neuve pour accueillir l'œuvre de l'un des grands sculpteurs classiques du XXe siècle. Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 J usqu'à ses derniers jours, il aura tenu un crayon à la main, il aura sculpté la pierre. Chaque matin, immuablement, il se rendait à son atelier, avenue Denfert-Rochereau à Paris. il restait aussi pleinement plongé dans l'art. et à la question de son fils Jean-Paul, "Pourquoi tu vas au Louvre ?", il répondait simplement : "Mais pour apprendre, mon petit !" il avait plus de 80 ans. Quand Paul Belmondo s'éteint le 1er janvier 1982, à 83 ans, il laisse un grand œuvre incroyablement 12 13 ( © BAHI UE ! foisonnant, aux lignes pures et élégantes. Sculptures monumentales pour l'État, gravure de centaines de médailles pour la Monnaie de Paris, bustes pour des commandes privées, dessins, aquarelles, fusains… Autant de trésors que va permettre de redécouvrir ce musée qui lui est dédié et qui est inauguré en septembre. Muriel, Alain et Jean-Paul Belmondo ont en effet choisi de donner l’ensemble de l'œuvre de leur père à Boulogne-Billancourt. L'institution labellisée "Musée de France" par le ministère de la Culture et de la Communication devient ainsi le cinquième musée boulonnais et consacre définitivement l'identité de la ville autour de son patrimoine des années 30. C'est donc un fonds riche de 259 sculptures et moules, 444 médailles et 878 dessins auquel s'ajoutent 870 ouvrages de la bibliothèque personnelle et la reconstitution de l'atelier de l'artiste, qui se dévoile enfin au public. un œuvre multiple, réalisé tout au long du XXe siècle. Sa naissance à Alger en 1898 avait peut-être déjà inscrit Paul Belmondo dans l'art de la sculpture : son père, forgeron, lui fabrique des outils pour qu'il puisse réaliser ses premières figures, tandis que le voisin n'est autre qu'un marbrier. à quinze ans, Paul suit des cours d'architecture à l'École des Beaux-arts d'Alger. Mobilisé en 1917, il part en France où il sera blessé à la bataille de Saint-Mihiel. en 1921, il commence ses études à l’École des Beaux-arts de Paris. Là, il rencontre le sculpteur Charles Despiau qui deviendra son maître et ami. Paul Belmondo remporte rapidement des prix nationaux et internationaux et répondra à de nombreuses commandes publiques prestigieuses, comme La Danse qui orne la façade de l’opéra Garnier. à nouveau mobilisé en 1939, il est fait prisonnier par les Allemands avant de réussir à s'évader. il passera la guerre à essayer de survivre à Paris et restera auprès des grands artistes classiques, Maillol, Despiau, Brayer, Derain... L'État et d'autres institutions lui passeront ensuite de nouvelles commandes. en 1947, Paul Belmondo grave une médaille pour la Monnaie de Paris (première d'une longue série parmi lesquelles celles de Saint-exupéry, de Gaulle…). L'artiste continue de se distinguer dans les différents concours, et en 1960, son élection à l'institut de France rend hommage à sa carrière. Au quotidien, l'homme est discret, à l'écoute, infiniment travailleur. il n'a de cesse de sculpter, dessiner et d'apprendre des maîtres. Les classiques surtout, qu'il affectionne. Dans son atelier, on croise le peintre Yves Brayer, le comédien Sacha Guitry, l'écrivain emmanuel Roblès, le ténor Luis Mariano… ils posent. Paul Belmondo exécutera également des aquarelles, de nombreux dessins et de magnifiques sanguines, délicates, sensuelles. Hommage à la vie. Celle qu'il aimait tant et qu'il continue de transmettre. G Domitille de Veyrac OUVERTURE DU MUSÉE PA U L- B E L M O N D O Ouverture au public samedi 18 septembre Musée Paul-Belmondo – 14, rue de l'Abreuvoir. Ouverture du mardi au vendredi de 14h à 18h et du samedi au dimanche de 11h à 18h. Tarifs : 4,70 € et 3,60 €. Entrée gratuite pour les moins de 16 ans et pour tous, le premier dimanche du mois. Pass découverte trois musées (Landowski, M-A30, Paul-Belmondo) valable deux mois : 10 € et pass découverte quatre musées (Landowski, M-A30, Paul-Belmondo, Paul-Marmottan) valable deux mois : 14 €. Gratuit pendant les journées du Patrimoine les 18 et 19 septembre. Attention à la file d’attente, le musée ne peut accueillir que 98 personnes à la fois. Infos sur www.boulognebillancourt.com © BAHI © BAHI/ MARCEL BOVIS La galerie tactile permet de découvrir la sculpture avec les mains. Cour d'honneur du musée. numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) PAuL BeLMonDo eT BouLoGne-BiLLAnCouRT HiSToiRe D’une RenConTRe en 1996, le ministère de la Culture confie à emmanuel Bréon, ancien conservateur du musée des Années 30, le commissariat de l'exposition itinérante Paul Belmondo et la sculpture sereine. La qualité du travail réalisé et l'identité artistique de la ville décident Muriel, Alain et Jean-Paul, à donner l'ensemble de l'œuvre de leur père à Boulogne- Billancourt. L'acte de donation est signé le 30 mars 2007, tandis que les travaux de restauration du Château Buchillot débutent fin 2008. Cette "folie du XViiie siècle", située à l'entrée du parc Rothschild, a été choisie comme écrin en raison de sa facture néoclassique qui correspond parfaitement à l'œuvre de Belmondo. “Le mécénat a permis de créer la galerie tactile du musée et de couler dans le bronze deux œuvres de Belmondo” isaure de Beauval, conseillère municipale déléguée au Patrimoine et à l'Animation culturelle Le public a également répondu présent… 215 personnes ont donné 22 000 €. Cela a permis de financer à hauteur de 40 % la fonte en bronze de La Jeune femme en marche et du Buste de Madeleine œuvres de Paul Belmondo. Les donateurs sont devenus de facto membres du Cercle des mécènes du musée Paul-Belmondo. ils seront un formidable vecteur pour cette institution. C'est un peu une opération à l'américaine "Parrainez une sculpture" qui montre l'attachement des Boulonnais à ce nouveau musée et à leur ville. Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 © BAHI La mission mécénat de la Ville de Boulogne-Billancourt a été créée fin 2008. Quel est son bilan? une cellule "mécénat et partenariat" a été créée il y a un peu moins de deux ans avec pour première mission de rechercher des mécènes pour le musée PaulBelmondo et le M-A30 (musée des Années Trente). Deux grandes entreprises se sont intéressées à nos projets. La fondation Aéroports de Paris (ADP), qui a financé la totalité du parcours tactile du musée Belmondo pour 36 180 €, et Yoplait, qui a financé pour l'année 2010, à hauteur de 50 000 €, l'espace 2030 du M-A30 et les expositions d'art contemporain qui y sont présentées. à chaque fois, nous avons fait du sur-mesure en adaptant nos projets aux entreprises. Par exemple, la stratégie de mécénat de la Fondation Aéroports de Paris est de soutenir des actions liées aux situations de handicap et à l'insertion, alors nous lui avons proposé le parcours croisé "culture handicap". Yoplait, entreprise boulonnaise, a été sensible à notre programmation d'expositions d'envergure. elle a souhaité axer son mécénat sur l'espace 2030 et envisage de le renouveler l'année prochaine. Si les réductions fiscales prévues par la loi de 2003 pour les mécènes sont incitatives, BoulogneBillancourt sait également se montrer très attractive avec de nombreuses contreparties possibles. La grande galerie située au rez-de-chaussée du musée présente une vingtaine de bustes réalisés par l'artiste. MERCI À… Le musée Paul-Belmondo, dont le projet est porté et financé par la Ville, a bénéficié du soutien du comité scientifique du musée des Années Trente, ainsi que du soutien financier du conseil régional d'Île-de-France, du conseil général des Hauts-de-Seine et du Parlement. La galerie tactile a pu voir le jour grâce au mécénat de la fondation Aéroports de Paris. Enfin, la générosité de mécènes privés boulonnais a permis de financer la fonte en bronze de deux œuvres : La Jeune femme en marche et le buste de Madeleine. 14 15 ( Souvenirs, souvenirs... Paul Belmondo aimait à "croquer" sur le vif, ceux qu'il aimait. Sa famille lui rend hommage à travers des œuvres qu’ils ont choisies. Paul Belmondo - Le buste de Jean-Paul enfant “ Quand un artiste fait le buste de ses enfants, c'est un symbole fort de l'héritage qu'il transmet aux générations suivantes. Héritage d'art, de culture, de travail. J'ai bien connu mon grand-père. J'avais 18 ans quand il est décédé. J'allais souvent dans son atelier, je le regardais peindre. on allait au Louvre le dimanche. il se cultivait en permanence. il a commencé mon buste quand j'avais 13/14 ans, mais j'ai usé sa patience, je préférais jouer au foot plutôt que de poser. Quel professeur il aurait été. Aujourd'hui je le regrette. © ” © BAHI Quand je vois cette représentation de ma mère, Madeleine, je pense à sa luminosité, sa bonté, son amour pour ses enfants, sa force de caractère (ma mère était petite mais “forte de caractère”). Quand je vois le bronze, je revois tout ça. ” © DR “ Jean-Paul Belmondo - Le buste de Madeleine “ Muriel Belmondo ” © BAHI “ J'avais quatre ou cinq ans quand il a réalisé mon buste. Je posais dans son atelier. C'était un atelier magnifique avec un jardin, avenue Denfert-Rochereau. il y était tout le temps et nous, on était souvent avec lui. on y croisait beaucoup de peintres et des amis de papa. © BAHI Le buste de Muriel enfant Alain Belmondo Aquarelle de Piriac Mon père passait tout l'été en Bretagne avec ma mère, dans le petit hôtel de Madame Loyer à Piriac qui donnait sur la mer. Je le revois dessiner sur la plage les barques colorées échouées au milieu des rochers, tout en répondant aimablement aux gens. La plage de Piriac, le port de Lerat. Tout cela n'a pas changé. il a retranscrit cette lumière et cette atmosphère particulières de la Bretagne, cette douceur des vacances. Ces aquarelles sont un souvenir de sérénité. Je n'ai jamais vu mon père sans un crayon à la main. Je suis admiratif de ce qu'il a fait. numéro 2 septembre-décembre 2010 ” Culture(s) Talents boulonnais N 2e ÉDITIO MON VOISIN EST UN ARTISTE © BAHI La ville met en valeur ses talents. Le week-end portes ouvertes d’ateliers, des 2 et 3 octobre, et un concours de photographie et de sculpture, du 20 novembre au 11 décembre, donneront un coup de projecteur aux artistes boulonnais. L'atelier du peintre Angélique Lombard-Latune. D ans les années 30, de nombreux artistes vivent ou travaillent à Boulogne-Billancourt, comme l’architecte Le Corbusier, le peintre Juan Gris, le sculpteur Joseph Bernard. Cette émulation artistique laissera non seulement un patrimoine riche à la ville mais surtout, perdurera au long des décennies. Qu’ils soient plasticiens, sculpteurs, photographes ou encore artisanscréateurs, ils sont toujours aussi nombreux à exercer leurs talents à Boulogne-Billancourt. La seconde édition de la manifestation “exposez vos talents !” permettra ainsi de témoigner, les 2 et 3 octobre, de cette créativité contemporaine. Plus de 116 artistes boulonnais ouvriront les portes de leurs ateliers ou exposeront dans quatre lieux (mairie, salle du Parchamp, salle des Fougères, centre Georges-Gorse), tandis que l’atelier historique de Joseph Bernard et l’atelier reconstitué de Paul Belmondo seront ouverts au public. Du 20 novembre au 11 décembre, seront également présentées dans le hall de l’hôtel de ville les œuvres des participants au concours de photographie et de sculpture. un jury désignera un lauréat pour chaque catégorie. G Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 EXPOSEZ VOS TALENTS ! Week-end portes ouvertes des ateliers d’artistes boulonnais et de deux ateliers historiques Samedi 2 octobre de 14h à 20h et dimanche 3 octobre de 14h à 18h30. 78 artistes exposent au rez-de-chaussée de l’hôtel de ville, dans la salle du Parchamp, la salle des Fougères et au centre Georges-Gorse et 28 artistes ouvrent leur galerie. Retrouvez tous les lieux d’exposition sur www.boulognebillancourt.com et sur une plaquette disponible à l’accueil des établissements culturels. Samedi 2 octobre de 14h à 20h et dimanche 3 octobre de 14h à 18h Ouverture de deux ateliers historiques Atelier Joseph Bernard - 24 avenue Robert-Schuman: Le sculpteur Joseph Bernard se fait édifier un atelier au fond de son jardin lorsqu’il s’installe à Boulogne en 1921. Cet atelier ouvert à la visite, est composé d’un seul volume et comporte des sculptures, des nus féminins et deux exemplaires de la Frise de la danse. Atelier Paul Belmondo – 14, rue de l’Abreuvoir. Voir article page 12. . . EXPOSITION Concours Talents boulonnais Dans les catégories “sculpture“ et “photographie“. Près de 70 participants sont exposés du 20 novembre au 11 décembre au rez-de-jardin de l’hôtel de ville. 16 17 ( Talents boulonnais Wissem Ben Hassine. Du 23 septembre au 21 octobre. Laurent Navarre. Du 30 octobre au 28 novembre. Dans la nef de l’espace Landowski 28, avenue André-Morizet. Entrée libre. W © DR EXPOSITIONS issem Ben Hassine s'exprime à l'encre noire. Souvent aussi, il laisse la matière lui indiquer le chemin, comme la tâche d'encre que va boire le papier pour former un visage ou des yeux. "Les images apparaissent petit à petit sans que je puisse prévoir ce qu'elles deviendront", précise l'artiste. Chacun de ses tableaux est un hommage à la vie, à la maternité, à la famille. Ce qui le touche ? La communication entre les hommes. "Je suis souvent frappé par ce contraste entre les personnes souriantes sur les affiches publicitaires et le regard perdu de la foule dans le métro", explique-t-il. un étonnement qui nourrit sa réflexion sur l'origine du monde et les liens humains. Wissem Ben Hassine a étudié aux Beaux-arts de Tunis de 1997 à 2001. il a participé à de nombreuses expositions dans son pays d'origine, la Tunisie, avant de faire un premier séjour d'artiste à Paris en 2007 à la Cité internationale des arts, puis de s'installer à Boulogne-Billancourt. C'est en France que son art gagne en sérénité et en simplicité. il passe d'un travail abstrait et coloré à une peinture plus figurative en noir et blanc et continue d'exposer en France comme à l'étranger (Allemagne, espagne…). G Souffle divin. Encre de chine et acrylique sur toile. LAURENT NAVARRE Hors du temps U Louison technique mixte sur toile (2010). © DR ils sont les lauréats de l’édition 2009 du concours “Talents boulonnais”. Wissem Ben Hassine a reçu le prix du jury et Laurent navarre celui du public. Leurs œuvres seront exposées dans la nef de l’espace Landowski. WISSEM BEN HASSINE Encres de vie ne femme au visage romantique et à la pose gracieuse. Les traits sont précis, mais le décor qui entoure le modèle, à peine ébauché, se fait évanescent. Les tableaux de Laurent navarre sont des allers et retours permanents entre passé et présent, réel et imaginaire. Laurent navarre se consacre à la peinture depuis sa sortie de l’École des Beaux-arts en 2002. La musique accompagne son travail quotidien. Ancienne (le jeune homme fait partie d’un groupe médiéval et Renaissance), mais aussi moderne. “il y a une violence tapie dans la musique de la Renaissance, tout comme mes tableaux expriment un duel intérieur. Je suis toujours à la recherche de la surprise.” Alors derrière une apparente douceur, se dévoile peu à peu une histoire. ici la femme repose sur un fauteuil Louis XV, des collages de dessins dans un coin de la toile représentent une guillotine et une goutte de peinture rouge semble avoir échappé à l’artiste. Fasciné par la peinture ancienne, Laurent navarre mêle différents styles et techniques dans une même œuvre : d’un modèle à la facture lisse inspirée des portraits du XiXe, à un fond plus abstrait fait de collages et de croquis. Ses tableaux laissent également percevoir les différentes étapes de la création comme pour mieux se raconter. G numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) Portfolio FRANÇOIS MENDRAS Marabout, bout de ficelle, selle de cheval... et chevalet © PHILIPPE FUZEAU François Mendras expose du 20 octobre au 13 février ses peintures aux univers multiples dans l'espace 2030 du M-A30. D e ses tableaux, les psychanalystes feraient leur miel. Les images d'une apparente simplicité ou au graphisme joyeux accrochent le regard sans que l'on sache pourquoi. ici, une plage bordée de palmiers. une scène vue des milliers de fois, s'il n'y avait cette sensation d'inhabituel. Alors l'œil parcourt attentivement une seconde fois la toile et finit par remarquer la vague au premier plan qui ressemble à de la neige. "en hiver, le métro est rempli d'affiches de plages et de palmiers", s'enthousiasme François Mendras. "Dans un paysage idéal, il n'y a jamais de vague, mais là, il fallait que je la peigne." Si les créations de François Mendras sont aussi multiples qu'inattendues, le processus est à chaque fois identique. La seule chose qu'il choisit, c'est le format des peintures. ensuite, ses sujets font surface sans préméditation. Marabout, bout de ficelle, selle de cheval… un premier élément en appelle un deuxième, puis un troisième et chacun de ses tableaux s'apparente à l'écriture d'un roman qui mature un an, deux, quelquefois trois, avec de nombreux tâtonnements. >>> EN NEUF DATES 5 janvier 1962 : naissance à Neuilly 1980 : entre à l'École des Beaux-arts 1988 : première exposition personnelle à la Fondation Cartier 1989 : le Fonds national d'art contemporain acquiert une de ses œuvres 2000 : exposition au palais des congrès à Paris 2000 : le Fonds régional d'Île-deFrance acquiert une œuvre 2004 : exposition au centre d'art le Creux-de-l'Enfert à Thiers Septembre 2010 : exposition à 9T9 gallery à Bruxelles Octobre 2010 : exposition au M-A30 de Boulogne-Billancourt Sans titre (2005) (145 x 145) Cire sur bois Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 18 19 ( Songe d'une nuit d'été (2008). 306 x 80. Cire sur bois. EXPOSITION François Mendras, peinture Du 20 octobre au 13 février dans l’espace 2030 du M-A30. Du mardi au dimanche de 11h à 18h. 28, avenue André-Morizet Tarifs : 4,70 et 3,60 €. Gratuit jusqu'à 16 ans et le premier dimanche du mois. À partir du 1er octobre, pass trois musées à 10 € (musée Paul-Belmondo, MA-30, musée Landowski) et un pass quatre musées à 14 € (musée Paul-Belmondo, MA-30, musée Landowski, bibliothèque Paul-Marmottan). Valides deux mois à compter de la date d’achat, ils donnent droit à une entrée dans chaque musée pour les expositions temporaires et les collections permanentes. Sans titre (2005-2006). 230 x 153. Cire sur bois numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) Portfolio Ci-contre, Goutte rouge (2007). 250 x 90. Cire sur bois Ci-dessous, Enfin ! (2007-2008). 310 x 153. Cire sur bois Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 20 21 ( “ ” Je ne me fabrique pas un personnage d'artiste, je suis le plus classique possible. Mais ma peinture, elle, est extravagante. PHOTOS © PHILIPPE FUZEAU >>> Tel ce moine dans la pénombre, traité en plan serré, qui tient plus de l'univers du nom de la rose ou du Saint François de Zurbarán que des images pieuses pour premières communions. il est inquiétant. "Le tableau a l'air simple, mais cela été un véritable enfer", explique l'artiste sans jeu de mots. "J'ai dû tout refaire à de nombreuses reprises. il y avait quelque chose de plus fort qui me poussait à ne pas tout bazarder." Telle cette scène de western aussi étroite que haute, comme si le spectateur ne voyait qu'une partie d'un écran de cinéma. Le cow-boy s'apprête à dégainer son révolver. Heureusement l'instant crucial semble apaisé par un gentil lapin au premier plan. "Mais non, il n'est pas du tout gentil, regardez, il a la taille d'un chien !". et le suspens reprend de plus belle. il y a les œuvres prémonitoires aussi. La vision d'un avion qui arrive tout droit sur le spectateur. "Quand je l'ai peint, j'ai pensé que pour quelqu'un qui voyait ça, c'était forcément la dernière image de sa vie. Alors j'ai adouci la scène avec un beau ciel bleu et de légers nuages blancs." C'était en 2000. Le peintre est aussi imprévu que ses œuvres. Chemise grise, pantalon noir, lunettes rondes, il pourrait être juriste ou financier. "Je ne me fabrique pas un personnage d'artiste, je suis le plus classique possible. Mais ma peinture, elle, est extravagante." Loin d'être un Docteur Jekyll et Mister Hyde, comme il se définit, François Mendras est plutôt un optimiste inquiet qui ne manque pas d'humour. Happé par la peinture, il sort de l'école des Beaux-arts en 1984 et dès lors, ne songe plus à faire autre chose. Même quand, dans les années 90, sa discipline rétrograde au rang des parents pauvres de l'art, détrônée par les vidéos ou le multimédia. "J'étais présent à toutes les FiAC, j'exposais à la fondation Cartier, mais en 2000, j'ai eu l'intuition qu'il fallait laisser passer une décennie. Alors je me suis retiré pour n'exposer plus que dans les centres d'art. et j'ai continué à beaucoup travailler." et à donner naissance à des images mentales composées aussi bien de culture classique que contemporaine. à observer et à analyser. G Domitille de Veyrac À moi-même (2008-2010). 310 x 153. Cire sur bois numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) Côté scène CHANSON Michel Delpech inaugure la saison 2010/2011 du Carré Belle-Feuille vendredi 1er octobre. à presque cinquante ans de carrière, l’auteur de Chez Laurette, Les Divorcés, Pour un flirt… interprétera des chansons qui appartiennent à la mémoire collective ainsi que des titres de son dernier album Sexa. Pour un spectacle intimiste. MICHEL DELPECH pour un flirt avec ... Boulogne-Billancourt numéro 2 septembre-décembre 2010 22 23 ( I l suffit de prononcer un titre pour que les paroles de vos chansons résonnent... Vous avez eu un vrai succès auprès de plusieurs générations. J’ai commencé à chanter en 1964. Des titres comme Chez Laurette, sont rapidement devenus célèbres, mais le premier grand succès discographique a été Wight is white en 1969. Beaucoup de mes chansons ensuite ont bien marché. elles ont marqué plusieurs générations. J’ai la chance d’avoir eu un public qui a toujours été présent. En presque 50 ans de carrière, vous avez été un chroniqueur de la société, avec des chansons intimistes. Quelles ont été vos sources d’inspiration? à chaque fois je me suis inspiré d’un petit élément autobiographique et j’ai imaginé et romancé le reste. J‘ai un goût pour les petites fables, les contes. J’ai écrit environ deux cents chansons. Ce n’est pas beaucoup, je n’ai pas une immense imagination. Alors, je suis un peu comme un voleur. J’ai un appareil-photo et un magnétophone fictifs et je prends au passage tout ce que j’entends, tout ce que je vois. Dans un bar, dans la rue, au détour d’une conversation… ensuite, je construis un puzzle qui puisse parler à tous. Je ne traite pas de “faits de société”. ils s’imposent tous seuls, ils sont le décor de mes chansons. “ J’ai un appareil-photo et un magnétophone fictifs et je prends au passage tout ce que j’entends, tout ce que je vois… ” Dans les années 70, vous avez connu une traversée du désert en quittant la scène. À ce moment-là vous étiez loin de la musique? il n’y avait pas grand-chose qui était présent, mais la musique était toujours là. type de voix, le spectre était large et le casting juste. D’où le succès phénoménal de Michel Delpech &. Ce disque a permis de revisiter le répertoire, de trouver une nouvelle énergie. J’ai adapté mon chant à chacun de mes invités. Ça a été une très belle expérience. Et puis il y eu Sexa en 2009. Après avoir revisité mes vieux tubes, j’ai voulu faire autre chose. Cet album est plus autobiographique. Sexa comme sexagénaire. C’est un peu un bilan, en treize chansons, qui parle d’amour, de fraternité, de paix, mais aussi du monde aujourd’hui. Je passe à la télé évoque la téléréalité, Les Compagnons, comme une prophétie, traite des temps difficiles que nous risquons de traverser, Johnny à Vegas, du phénomène des fans. Bénabar a fait la mise en scène de votre dernier spectacle… Je connais bien Bénabar. il a beaucoup de cordes à son arc. il est scénariste avant d’être chanteur. Alors faire la mise en scène d’un spectacle, ça le connaît. il a travaillé les enchaînements, donné un souffle à ce spectacle qui revisite quasiment un demisiècle de carrière. Qu’allez-vous interpréter sur la scène du Carré Belle-Feuille? Pour cette soirée-là, ce sera un spectacle piano/voix intimiste avec un mélange de chansons connues et d’autres moins, mais qui s’inséreront parfaitement dans le répertoire et dans cette ambiance particulière. G Propos recueillis par Domitille de Veyrac © BENJAMIN MARCIANO CONCERT DE MICHEL DELPECH En 2006, votre maison de disques vous a proposé de chanter en duo vos meilleurs titres. Comment avez-vous choisi les interprètes et est-ce que cela a apporté un nouvel éclairage à vos chansons? Certains chanteurs ont été sollicités, d’autres se sont manifestés en entendant parler du projet. Finalement, le disque a réuni toutes les générations d’Alain Souchon, à Francis Cabrel, Julien Clerc, Bénabar, Clarika, Cali, Michel Jonasz… Sans “jeunisme”, ni nostalgie. Telle chanson appelait tel Vendredi 1er octobre à 20h30. Carré Belle-Feuille 60, rue de la Belle-Feuille. Tarif: 32 €. Réduit: 26 €. Moins de 26 ans: 12 €. Réservation au 01551854 00 et sur www.boulognebillancourt.com et dans les Fnac. POUR VOUS ABONNER À LA SAISON 2010/2011 DU CARRÉ BELLE-FEUILLE, VO I R PAG E 7 numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) Côté scène MUSIQUES ACTUELLES © DR BBmix ROCK’N BILLANCOURT © DR L'ouest parisien n'a pas fini de vibrer. La 6e édition du festival de musiques actuelles BBmix présente des groupes mythiques et de talentueuses jeunes formations, issues de plusieurs pays. Pour le meilleur de la pop, du rock et de l'électro. © DR © DR Yellow Mellow, The Warlowcks, The notes, The Young Michelin (de gauche à droite et de haut en bas) pour trois soirées de musique hors des sentiers battus. Q uel est le point commun entre le rock'n'roll déjanté et délirant de Bonaparte, la pop new wave sophistiquée de The monochrome Set et le rock expérimental et industriel des légendaires Swans ? La musique de ces trois groupes résonnera sur la scène du Carré Belle-Feuille, du 26 au 28 novembre, pour la 6e édition de BBmix. Événement inédit dans l'ouest parisien, ce festival présente trente ans de culture pop avec un savant mélange de groupes mythiques en exclusivité française, des nouvelles têtes chercheuses musicales et de jeunes pousses locales représentées par les lauréats du concours Go West. Les années passées, le public a pu découvrir James Chance, Young Marbles Giants ou encore le doyen Jean-Jacques Perrey, qui a influencé la pop et l'électro. Cette année, trois soirées de concerts et une conférence du spécialiste du punk, Pierre Mikaïloff, donneront le ton. Les Californiens The Warlocks et leur psyché rock ouvriront le festival, suivis par Bonaparte, Bobby Conne et les Boulonnais Too young Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 to die. La deuxième soirée sera réservée aux Suédois The Radio Dept, aux Anglais The Monochrome Set, aux Londoniens notes, à la pop des années 80 de Young Michelin et aux Boulonnais The Berniz. enfin, les new yorkais The Swans, groupe légendaire des années 80 se reforme spécialement pour BBmix. ils seront suivis par le prodige anglais de la guitare à douze cordes, James Blackshaw, et des jeunes boulonnais edgar Pilot. Mais au fond peu importe les nationalités : "Vous pouvez dire que nous sommes allemands, français, américains, suisses, panaméens, mexicains, néo-zélandais, autrichiens, suédois, polonais et brésiliens. Mais notre musique, elle, est encore différente", déclarait le groupe Bonaparte. Le ton est donné, le festival BBmix sera aussi innovant que détonnant. G Carré Belle-Feuille 60, rue de la Belle-Feuille. Tarif : 10 € par soir. Réservation au 01 55 18 54 00. FESTIVAL BBMIX Vendredi 26 novembre concerts à 19h The Warlocks – Bonaparte Bobby Conn – Too young to die (Go West) Samedi 27 novembre concerts à 18h The Radio dept - The Monochrome Set - The Notes - Young Michelin The Berniz (Go West) Dimanche 28 novembre conférence à 16h Sur le punk rock par Pierre Mikaïloff, auteur du Dictionnaire raisonné du Punk Dimanche 28 novembre concerts à 19h Swans - James Blackshaw Edgar Pilot (Go West) Exposition du 26 au 28 novmbre Photos BBmix 2009 et 2010 par Emeline Ancel-Pirouelle Côté scène 24 25 ( THÉÂTRE Le cas Podalydès PLUTÔT JEKYLL OU HYDE ? © ELISABETH CARECCHIO Denis Podalydès sera Docteur Jekyll et Mister Hyde sur la scène du Théâtre de l'ouest Parisien (ToP) les 19, 20 et 21 octobre. Le sociétaire de la Comédie-Française interprète seul en scène la pièce de Robert Louis Stevenson adaptée par Christine Montalbetti. Denis Podalydès, sur la scène du TOP est dans la peau du docteur Jekyll. Q ui est Denis Podalydès? L'interprète de rôles décalés du grand écran: Le Mystère de la chambre jaune, Liberté oléron, il est plus facile pour un chameau... Le talentueux metteur en scène de Cyrano de Bergerac et de Fantasio. Le scénariste de Dieu seul me voit, André le Magnifique... Le sociétaire de la ComédieFrançaise - depuis 1997 - et acteur dans une myriade de rôles au théâtre? Denis Podalydès est un activiste tous azimuts. L'homme aux multiples talents, plusieurs fois "moliérisé" endossait d'ailleurs cet été les habits de Richard ii au festival d'Avignon. à la rentrée, il les troque pour ceux de Docteur Jekyll et Mister Hyde. Autre époque, autre histoire. Celle de Robert Louis Stevenson publiée en 1886 qui raconte comment le respectable gen- tleman londonien est obsédé par l'idée d'avoir deux personnalités opposées en lui. Denis Podalydès avoue : "C'est la lecture du dernier chapitre: "La Confession de Jekyll", une splendeur, qui m'a donné envie d'en tirer un monologue." et c'est à Christine Montalbetti, dont il apprécie le ton enjoué et plein d'humour, qu'il a confié le soin d'adapter le texte. Sur scène, le public ne verra jamais Mister Hyde. il sera pourtant bien présent, invitant le spectateur à faire lui-même l'expérience et à guetter le petit monstre qui sommeille en lui. "L'idée géniale de Stevenson, c'est que le gentil est le méchant et inversement." Dans cette pièce Denis Podalydès sera complètement acteur dans la peau de Jekyll et Mister Hyde. il sera aussi co-metteur en scène aux côtés d'Éric Ruff et emmanuel Bourdieu. on ne se refait pas. G LE CAS JEKYLL De Robert Louis Stevenson Adapté par : Christine Montalbetti. Avec Denis Podalydès. Mardi 19, mercredi 20 et jeudi 21 octobre à 20h30. Théâtre de l'Ouest Parisien – place Bernard-Palissy. Tarif : 25 €. Réduit : 20 €. Moins de 26 ans : 12 €. Réservation au 01 46 03 60 44. Abonnez-vous à la saison du TOP www.top-bb.fr numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) Grand écran SIXTIES MADE IN ITALY Cinéma Landowski Le cinéma Landowski de Boulogne-Billancourt présente le deuxième volet de son cycle sur le cinéma italien. Au programme Mamma Roma, La Dolce Vita et Blow up. Trois films qui marquent l'âge d'or du 7e art italien. CYCLE DE CINÉMA ITALIEN Deuxième volet du 1er au 15 septembre "L'âge d'or du cinéma italien (1958-1968)" Jeudi 9 septembre à 21h Mamma Roma de Pier Paolo Pasolini (1962) Lorsque son souteneur se marie, Mamma Roma, prostituée vieillissante, abandonne son métier. Elle décide de récupérer son fils et tente de reprendre une vie stable. Jeudi 16 septembre à 21h La Dolce Vita de Federico Fellini (1960) Le chroniqueur Marcello fait le tour des lieux à scandale pour alimenter les potins d'un journal. ©DR Jeudi 23 septembre à 21h Une scène du film Blow-up. I l y a des films mythiques, Blow up de l'italien Michelangelo Antonioni est de ceux-là. Haletant, angoissant, terriblement esthétique, c'est aussi le premier film à avoir montré le corps entièrement dénudé d'une femme, en l'occurrence celui de Jane Birkin. un chef-d’œuvre du 7e Art qui succède au baiser échangé par Anita ekberg et Marcello Mastroianni dans le non moins mythique La Dolce Vita. La fin des années 50, dans le contexte de croissance économique fulgurante de l’italie, mais aussi de décrépitude des compagnies hollywoodiennes, l’industrie cinématographique italienne connaît un essor sans précédent. Prestige international, création artistique ultra-diversifiée, la décennie 1958/1968 est considérée comme le miracle cinématographique italien. Pourtant la situation n’est pas si rose que cela. entre l’italie du nord et celle du sud, deux cultures s’entrechoquent. L’une industrialisée et urbaine, l’autre encore ancrée dans un monde rural. C'est aussi l'émergence des "Borgate", situées aux frontières des villes. Ces zones qui abritent un sous-prolétariat, avec des conditions de vie précaires, font Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 l’objet de nombreux tournages dont Mamma Roma de Pier Paolo Pasolini en 1962. Si certaines composantes du néoréalisme italien se retrouvent dans ce long-métrage de Pasolini (acteurs non professionnels…), la sophistication des cadrages, la diction théâtralisée des comédiens, les choix musicaux comme Vivaldi, éloignent définitivement de toutes formes de réalisme. Pier Paolo Pasolini, ne criait-il haut et fort "Je suis ici pour enterrer le réalisme italien" ? La Dolce Vita (Palme d’or du Festival de Cannes en 1960), premier film pour lequel Federico Fellini utilise le studio, rencontre un immense succès. il est aussi sujet de polémique brûlant lors de sa sortie et interdit aux catholiques sous peine d’excommunication. Film à facettes, La Dolce Vita, est avant tout une fresque sociale romaine fouillée. Quant à Blow up de Michelangelo Antonioni, tourné en pleine période psychédélique, d’après une nouvelle de Julio Cortazar, il est une interrogation sur la perception du réel à travers l’œil d’un photographe. un chef-d'œuvre qui obtiendra la Palme d'or du Festival de Cannes en 1967. G Manuel Chappelut, Directeur du cinéma Landowski Blow-up de Michelangelo Antonioni (1966) Dans un parc de Londres, un photographe surprend un couple d'amoureux. Mais sur la pellicule, il découvre une main tenant un revolver et un corps allongé… Cinéma Landowski 28, avenue André-Morizet. Tarif: 7,10 €. Réduit: 5,80 €. Toute la programmation au 0892683930 (0,34 €/mn) et sur www.boulognebillancourt.com 26 27 ( Bibliotop À L’EST, RIEN QUE DU NOUVEAU Les bibliothèques municipales se mettent à l'heure slave dans le cadre de l'année de la Russie en France. Zoom sur une littérature contemporaine foisonnante. P ouvez-vous citer le nom d’un écrivain russe contemporain majeur? Aïe… Alors que les grands classiques disparus se bousculent sur nos lèvres, seuls Soljenitsyne et nabokov finissent par venir à la rescousse. enfin nabokov avait quand même pris la nationalité américaine… n’y aurait-il donc rien de nouveau à l'est ? Depuis la chute du régime communiste, en 1990, le paysage littéraire russe s’est pourtant enrichi. Maisons d’édition et auteurs se sont multipliés. Ces derniers d'ailleurs écrivent aussi bien dans leur pays natal que d'accueil. et si tout n’est malheureusement pas traduit en français, l'offre se révèle assez large pour que chacun y trouve son plaisir. Mondialement célèbre grâce à son Pingouin, Andreï Kourkov nous offre dans son dernier roman, Laitier de nuit, une histoire pleine d’humour autour d’un remède miracle convoité. à l’opposé, Alexandre Skorobogatov propose un récit plus intimiste, Véra, dans lequel la jalousie d’un homme le mène à la folie. Avec L’Aviateur et sa femme, Andreï Dmitriev explore quant à lui une autre facette du mal de vivre : après le crash de son avion, le capitaine Voskoloïev est interdit de vol... Car la littérature russe se nourrit aussi de ses démons. Arkadi Babtchenko choisit de prendre pour décor la guerre de Tchétchénie (La Couleur de la guerre), tandis que Vladimir Sorokine invente des sociétés où toute ressemblance avec d’autres existantes ou ayant existé est tout à fait fortuite (Journée d’un opritchnik, La Glace, La Voix de Bro). La science-fiction permet également de réinterroger l’Histoire (il est difficile d’être un dieu des frères Strougatski) ou de montrer que le bien et le mal sont deux choses toutes relatives (Les Sentinelles de la nuit de Sergueï Loukianenko). et que dit le polar? Boris Akounine le fait flirter avec le roman historique (Dédicaces, vol.3), Arkadi et Georgui Vaïner nous emmènent au 38, rue Petrovka (l'équivalent de notre "36, quai des orfèvres") et chez Alexandra Marinina, ex-membre de la police moscovite, les personnages évoluent dans des ambiances très sombres (Le Requiem). Pour ceux qui hésiteraient encore, qu'ils essayent le très attachant premier roman de natalia Klioutchareva, un Train nommé Russie, ou bien le dernier recueil de nouvelles de Ludmila oulitskaïa, Les Sujets de notre Tsar. Qu'on se rassure, il y a bien du nouveau à l’est. Après avoir succombé aux charmes des Larsson, Läckberg et autres Scandinaves, résisterons-nous au terrible pouvoir de séduction des Russes, ces écrivains venus du froid?. G Gaëlle Kervarc Médiathèque Landowski PLAISIR DES MOTS Samedi 9 octobre de 12h à minuit 12h : apéritif littéraire. Textes et chansons russes par des comédiens de la Cie Hélios Perdita. Médiathèque Landowski. Entrée libre. 15h : un voyage à travers textes et chansons russes. Par Vadim Pinakov, auteur-compositeur et interprète russe. Médiathèque Landowski. Entrée libre. 17h : Quand la poésie jonglait avec l’image. Lecture à deux voix par Françoise Morvan et André Markowicz, accompagné par les musiciens du CRR, de quatre livres de poèmes (1925 et 1927) nés de la complicité entre le poète Samuel Marchak et le peintre Vladimir Lebedev. Théâtre de l'Ouest parisien. Entrée libre sur réservation au 01 46 03 60 44 ou [email protected]. 20h : la nuit du conte. Bibliothèque Billancourt. Entrée libre sur réservation. numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) Bibliotop Les 4 et 5 décembre, le 5e Salon du livre de Boulogne-Billancourt réunira plus de deux cents auteurs à l'espace Landowski. Au programme, des rencontres, des dédicaces, des animations pour le bonheur des bibliophiles. Avec des nouveautés : le roman pour adolescent et une "touche" un peu plus féminine. À LIVRES OUVERTS 5 Salon du livre e L e 5e Salon du livre de Boulogne-Billancourt promet une fois de plus un plateau varié. Romans, biographies, essais, BD, avec des auteurs comme Dominique Baudis pour Les Amants de Gibraltar (prix Méditerranée 2010), Valérie Tong Cuong et son plébiscité roman L'Ardoise magique, Agnès Abécassis pour Soirée sushis, Maryse Wolinski et La Sybilline ou encore Jacques Attali qui vient de sortir deux livres sur l'économie… nouveauté pour cette édition : l'ouverture au roman pour adolescents, qui connaît un véritable essor. Le cru 2010 sera plus féminin aussi avec une table ronde dédiée à la littérature féminine et la présence, notamment, de Madeleine Chapsal. Le public pourra échanger avec les écrivains, participer à la dictée de JeanPierre Colignon (auteur d’ouvrages sur la langue française et l'orthographe), assister aux conférences. Quant aux collégiens et aux lycéens, ils sont invités à s'inscrire dès le mois de septembre au concours "Jeunes auteurs boulonnais". Comme les années précédentes, une remise de 5 % sera offerte sur les ouvrages achetés lors de ce week-end. Plus de 5 000 personnes avaient participé à l'édition 2009. Le public est attendu nombreux. G JeSSiCA LouiSe neLSon elle fait partie de la jeune garde littéraire. La Boulonnaise Jessica Louise nelson, qui participera au Salon du livre, a publié son premier roman à 24 ans, Mesdames souriez. C'était en 2005. Depuis, elle a participé à un recueil de nouvelles collectif, puis à un autre, écrit par onze femmes, et a sorti un essai sur l'anorexie. en mai 2010, elle s'attaque au roman jeunesse avec le premier tome des Conjurés de niobé : L'ombre de Thésée (éd. Baam) qui retrace le périple d'un petit Boulonnais dans la Grèce antique, tandis que le deuxième tome, Le Choix de Jason, paraîtra en octobre. "Depuis longtemps je voulais écrire autour de la mythologie grecque. Le format jeunesse s'y prêtait bien. Je ne voulais pas seulement revisiter les passages connus, mais raconter l'histoire plus largement en la mêlant avec une partie romancée. Pour cela, je me suis appuyée sur des textes anciens, sur des écrits de Jacques Lacarrière, spécialiste de la Grèce antique." Celle qui travaille également pour des émissions littéraires ("Au Field de la nuit" sur TF1, notamment) a ainsi exploré différents formats et styles d'écriture. Avec une préférence pour le roman jeunesse ? "C'est assez décomplexant d'écrire pour le jeune public. J'ai reconnecté avec toute une partie de mon imaginaire. Pour autant, ça n'est pas un exercice plus facile." G Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 © DR Les mythes antiques revisités pour la jeunesse “ J'ai reconnecté avec toute une partie de mon imaginaire 28 29 ( MADeLeine CHAPSAL “Mes livres ont un lien avec mon histoire, mais aussi avec l'histoire de toutes les femmes.” Madeleine Chapsal a commencé sa carrière comme journaliste à L'express, notamment, où elle travaille dès sa création avec JeanJacques Servan-Schreiber. Quand elle quitte le journal, au début des années 70, elle débute sa "carrière" d'écrivain. Rencontre avec une figure de la littérature féminine. SALON DU LIVRE Samedi 4 et dimanche 5 décembre de 14h à 18h. Deux cents auteurs de la littérature pour adultes et adolescents seront présents. Rencontres, dédicaces, dictée sous la houlette de Jean-Pierre Colignon, conférences, table ronde. Les ouvrages achetés pendant le Salon du livre bénéficient d'une réduction de 5 %. Espace Landowski – 28, avenue André-Morizet. Entrée libre. Plus de renseignements sur www.boulognebillancourt.com L'un de vos derniers livres, Madeleine Vionnet, ma mère et moi, parle de l'univers de la haute couture, mais aussi de la libération de la femme… Je suis née dans la haute couture. Madeleine Vionnet était la plus grande couturière des années 30. Ma mère, Marcelle Chaumont, était sa première d'atelier. Pour écrire ce livre, j'ai rassemblé beaucoup de photos, de documents, d'interviews d'ouvrières. Des personnes remarquables de raffinement et de sensibilité. à l'époque, les femmes ne travaillaient pas. il fallait que leurs vêtements montrent de quoi elles étaient capables. S'habiller était très important. Les femmes du monde se changeaient trois fois par jour. C'était beau, il fallait que tout soit assorti. en même temps, heureusement qu'on en est sorti. Ma mère ensuite a créé la première ligne de prêt-à-porter du Bon marché et a ouvert sa maison rue Georges V. Le prêtà-porter a changé la vie des femmes. il a aussi accompagné le changement de société. Vous avez fait partie du jury du Prix Femina de 1981 à 2006. C'est important d'encourager les femmes écrivains? Aujourd'hui, la littérature féminine tient le haut du pavé. Alors que quand j'ai commencé, c'était vu comme de l'exhibitionnisme. Maintenant, beaucoup de femmes se racontent en long, en large et en travers. Je préfère les auteures algériennes ou libanaises qui ont besoin de lutter pour la libération des femmes. La vraie littérature vient d'une souffrance, d'une douleur, d'un dépassement. Ça n'empêche pas que le livre soit divertissant. Les 4 et 5 décembre, vous participez au Salon du livre de Boulogne-Billancourt. oui, j'aime les salons du livre, je pourrai être en salon tous les week-ends. il n'y a plus de vie littéraire à Paris. Les salons permettent de rencontrer des écrivains, des éditeurs et bien sûr les Boulonnais. G Propos recueillis par Domitille de Veyrac ©BAHI Vous avez été prolifique. J'ai écrit plus de 80 livres. Des romans et des essais. Mes livres ont un lien avec mon histoire, mais aussi avec l'histoire de toutes les femmes. J'écris avec ma sensibilité de femme, avec mes problèmes de femme. C'est pour ça que j'ai beaucoup de lectrices. Mais je ne suis pas une militante féministe. Collégiens et lycéens boulonnais sont invités à participer au concours "Jeunes auteurs boulonnais", en écrivant une poésie, une nouvelle ou en dessinant une planche de BD sur un thème de leur choix. Clôture des dossiers le 10 novembre inclus et remise des prix lors du Salon du livre, avec de nombreux lots à la clef. Dossier d'inscription en ligne à partir du 13 septembre sur www.boulognebillancourt.com © JOHN FOLEY/ OPAL Et vous, vous avez suivi une autre voie. Ma mère avait divorcé de mon père, j'ai grandi dans un univers de femmes - très travailleuses - et de grande exigence. Ça ne m'est jamais venu à l'idée de ne pas travailler où que le sexe féminin était inférieur. Mais je trouvais que la couture était un métier trop difficile et puis j'étais une intellectuelle. Le journalisme m'a conquise. Ça a été mon métier pendant 25 ans. Quand j'ai épousé Jean-Jacques ServanSchreiber en 1947, il était polytechnicien, il voulait lancer un journal. il a créé L'express, en 1953. J'ai travaillé avec lui. J'ai commencé à écrire en mai 1953, d'abord anonymement. Puis j'ai interviewé Céline, Sartre… Tous les grands de l'époque. J'ai écrit mon premier roman, un Été sans histoire, en 1973. CONCOURS JEUNES TALENTS BOULONNAIS numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) Patrimoine 1 2 BILLANKOURSK 4 5 BONS BAISERS DE RU 3 Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 6 7 8 ( nous sommes en 1930, Billancourt s’appelle Billankoursk et abrite quelque 3 000 émigrés russes. Retour sur cette époque dans le cadre de L’Année France-Russie 2010 et d’une exposition organisée par la Ville. I 1 Le poète russe Vladislav Félitsianovitch Khodassevitch, époux de la romancière Nina Berberova. Il décédera à Billancourt le 14 juin 1939. Archives Andreï Korliakov. 2 Mariage d’Ilya Zakharovitch Cheviakoff avec Maria Arsenievna Kikkina à Boulogne-Billancourt en 1932. Archives Igor Lopatinsky. TOUTES LES PHOTOS SONT ISSUES DES ALBUMS ÉMIGRATION RUSSE EN PHOTOS, 1917-1947 (QUATRE VOLUMES PAR ANDREI KORLIAKOV, YMCA-PRESS, FRANCE) ET SONT PRÊTÉES GRACIEUSEMENT. USSIE 30 31 Ouvriers au repos dans l’usine Renault en 1930. Archives d’Alexis Kapoustiansky. 3 4 Fête costumée à l'école secondaire russe du 29, boulevard d'Auteuil vers 1950. Archives Anna Christophoroff. Pierre Spassky, maître de chapelle, et le père Jacques Ktitareff, recteur de la paroisse, dans l’église SaintNicolas. L'église orthodoxe fut érigée en 1928, rue du Pointdu-Jour. Détruite en 1943 par un bombardement américain, elle sera reconstruite après la guerre. Archives Nicolas Spassky. 5 6 Chauffeurs de taxi russes dans le bois de Boulogne. Archives N. Goukovitch. 7 Noël russe dans les studios de cinéma de Boulogne lors du tournage du film Âme d'artiste en 1924 de Germaine Dulac. Archives Lenny Borger. Un dimanche au bois de Boulogne. Archives Marina Koretzky. 8 maginez des enseignes d’épiceries, de restaurants et Chagall au 3, allée des pins, les sculpteurs oscar d’hôtels écrites en cyrillique. Fermez les yeux et resMiestchaninoff (1886-1956) et Jacques Lipchitz pirez les odeurs de cornichons salés, de viande en (1891-1973) au 7-9, de la même rue (dans leurs maisons gelée et de poisson fumé. à la nuit tombée, écoutez construites par Le Corbusier), ou encore nathan imenitoff les airs de musique tzigane qui s’échappent des salles (1884-1965), artiste représentatif de l’École de Paris au de cabarets. et observez ces milliers de fidèles qui se 54, rue du Château. La rue Gutenberg, quant à elle, acrendent à l’église orthodoxe Saint-nicolas le Thaumacueillait le sculpteur Paul Troubetzkoy (1866-1938) et le turge… au 132 bis, rue du Point-du-Jour. oui vous êtes dessinateur de mode erté (1892-1990). bien à Boulogne-Billancourt. C’était il y a quelques La ville a également abrité un hôte de marque: le décennies seulement, dans les années 1930. Place prince Félix Youssoupov (1887-1967) célèbre pour Jules-Guesde, rues de la France-Mutualiste, nationale, avoir pris part à l’assassinat de Raspoutine. il instauTraversière… rera au tout début des années 20, comme un écho aux Chassés de leur pays par la Révolution de 1917, les “dimanches de Kahnweiler”, ses “samedis de Bou“Russes blancs” arrivent à la fin des années 20 en rélogne”, des soirées hebdomadaires qui rassemblaient gion parisienne. en 1926, ils sont près de 2000 à vivre des personnalités en vogue: la soprano australienne à Boulogne-Billancourt et en 1931, presque 4000 oriHélène Porter plus connue sous le nom de Melba ginaires d’ukraine, de Saint-Pétersbourg et des alen(c’est en son honneur que le chef cuisinier Auguste tours, de Moscou et de la Vallée du Don pour les escoffier créa le fameux dessert “pêche Melba“), Cosaques. l’actrice canadienne Mary Dressler, l’organisatrice de D’officiers ou simples soldats dans l’armée du Tsar, de soirées mondaines elsa Maxwell, le pianiste Arthur médecins, procureurs ou membres de l’aristocratie Rubinstein... Le prince aménagera également dans son russe, ils deviennent ouvriers chez Renault, chauffeurs hôtel particulier un petit théâtre et y montera une de taxi, employés de bureau, ou encore épiciers, restroupe dirigée par l’actrice dramatique ekaterina taurateurs, coiffeurs. Leurs enfants fréquentent les Roschina insarova (1883-1970), elle-même boulonnaise. écoles de Boulogne ou l‘école secondaire russe du 29, Mais la présence russe ne date pas du XXe siècle. Déjà dans la seconde moitié du XiXe la noblesse choisit boulevard d’Auteuil. Boulogne comme lieu de villégiature. La princesse Pour supporter l’exil qui les laisse le plus souvent dans naryschkine se fera ainsi construire un hôtel particulier une situation financière et administrative difficile, ces au 2, avenue Victor-Hugo (aujourd’hui Robert-Schuapatrides recréent une véritable communauté dans le man), plus tard occupé par le Grand-duc Paul de Russie quartier de Billancourt, qui prend alors le surnom de et la princesse olga Paley avant de Billankoursk. La romancière nina Berberova EXPOSITION devenir en 1921 le Cours Dupanloup. (1901-1993) en évoquera l’atmosphère parBILLANKOURSK Si aujourd’hui, échos et effluves ticulière dans ses Chroniques de Billancourt. Du 27 septembre au 6 novembre. elle-même résida rue des Quatre cheminées slaves se sont évanouis, l’égliPhotographies, interviews, avec son mari, le poète Vladislav Khodassese orthodoxe Saint-nicolas le extraits sonores et vidéos vitch (1886-1939). témoignent de la communauté Thaumaturge continue de témoinombreux d’ailleurs furent les artistes et russe à Boulogne-Billancourt gner du temps de Billankoursk. écrivains russes à vivre à Boulogne- dans les années 30. Quant à la communauté russe, Billancourt comme le philosophe Léon Ches- Du lundi au mercredi de 8h30 bien que discrète, elle demeure tov (1866-1938) au 19, rue Alfred Laurent ou à 17h45, jeudi de 8h30 à 19h, de manière insoupçonnée encore le musicien Alexandre Glazounov (1865- vendredi de 8h30 à 17h très présente. G et samedi de 8h30 à 12h. Claire Poirion 1936) au 14, rue de la France-Mutualiste. Rez-de-jardin de l’hôtel de ville – Assistant qualifié Les peintres et les sculpteurs avaient, eux, 26, avenue André-Morizet. du patrimoine depuis quelques décennies déjà, compris Entrée libre. Commissaire de l’exposition que Boulogne-Billancourt était synonyme de Billankoursk modernité. on pouvait ainsi croiser Marc numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) Chef-d’œuvre pour tous NOURRITURES CÉLESTES Philippe Lejeune © PHILIPPE FUZEAU Le peintre figuratif Philippe Lejeune a fait une donation au M-A30 de l’une de ses premières œuvres : Le Repas chez Simon, réalisé en 1952. R ésolument figuratif à l'âge de l'abstraction, ce moderne Repas chez Simon aux accents balthusiens est à découvrir au M-A30. D'où vient cette vague sensation de déjà-vu. Pourtant la scène est banalement contemporaine. Les personnages sont de notre quotidien : un repas qui réunit deux hommes à une table. Mais plus étrange, il y a cette femme à terre, comme lovée au pied de l'un deux. Sa posture n'est pas dénuée de sensualité. Dans cette atmosphère étrange, silencieuse, figée, où les regards se croisent sans se rencontrer, seules les mains semblent exprimer un message. intrigué, l'œil du spectateur cherche des repères révélateurs. Par exemple ces doigts pointés qui sont manifestement porteurs d'une symbolique. Par exemple cette fiole, posée à terre près de la femme, qui semble par sa position centrale constituer un élément essentiel de l'action dramatique. et soudain les souvenirs se précisent. Ce repas, cette position si particulière Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 Le Repas chez Simon Huile sur toile réalisée en 1952. de la femme, est une image qui renvoie à notre mémoire collective. Car elle est de l'ordre du sacré. Déjà vue sur les cimaises, sous les pinceaux des plus grands maîtres du passé : Rogier van der Weyden, Philippe de Champaigne, Véronèse… nous sommes chez Simon le pharisien. une pécheresse, Marie Madeleine, se baisse pour oindre de parfum les pieds de Jésus, invité de Simon. Le célèbre épisode relaté dans l'Évangile de Saint Luc a une fois encore "interrogé" un artiste. Contemporain cette fois-ci puisque né en 1924. il s'agit de Philippe Lejeune, élève des ateliers d'art sacré de Maurice Denis et George Desvallières. L’artiste né en 1924 a peint son tableau en 1952. nulle pompe ecclésiastique ni théâtralité emphatique dans cette image dépouillée, sinon la gestuelle d'une main qui absout face à celle qui traduit un étonnement réprobateur. Chez Philippe Lejeune, la métaphysique ne se départit jamais de l'humain. Son inspiration des textes bibliques n'exclut en rien une présence charnelle, ses faiblesses et ses forces. Car la transfiguration est bien le but de l'art. Servie par la rigueur quasi cubiste des formes que d'aucuns ont qualifiée de "grâce janséniste", elle est source de méditation profonde, de silence intérieur en dehors du temps. “il est un sourcier qui capte sous la surface des ruissellements secrets”, écrivait, Geneviève Dormann, alors épouse de l'artiste, qui prêta ses traits à Marie Madeleine. Avec humour, Philippe Lejeune attribua les siens au Christ. G Michèle Lefrançois Conservateur en chef du Patrimoine M-A 30 (musée des Années 30) - Musée Landowski À DÉCOUVRIR Du mardi au dimanche de 11h à 18h au M-A30. 28, avenue André-Morizet Tarifs: 4,70 et 3,60 €. Gratuit jusqu’à 16 ans et le premier dimanche du mois. 32 33 ( Ils font l’Histoire ZEN ATTITUDE Albert Kahn A Albert Kahn et la princesse Asaka dans le jardin, 3 juillet 1923. Photogramme. 1924 une visite à Weitbruch, pour connaître la vie d'un petit village alsacien, c'est Albert Kahn qui l'accompagnera. Lui qui, bien avant ses contemporains, avait saisi l'essence de ce pays au-delà de tout exotisme. G Domitille de Veyrac EXPOSITION Clichés japonais 1908-1930, photographies et films du Japon traditionnel d’Albert Kahn. Du 9 novembre 2010 au 28 août 2011. Albert-Kahn, musée et jardins. Propriété du conseil général des Hauts-de-Seine - 10-14, rue du Port. Du mardi au dimanche de 11h à 19h jusqu'au 30 septembre. À partir du 1er octobre de 11h à 18h. Tarif: 1,50 €. Gratuit pour les moins de 12 ans et le premier dimanche du mois. © MUSÉE ALBERT-KAHN - DÉPARTEMENT DES HAUTS-DE-SEINE. INV. B 0480. un premier voyage en 1897 lui permet de tisser des liens privilégiés. il rencontre le comte Shigenobu okuma, deux fois ministre au Japon ou encore le baron Motono, ancien ambassadeur du Japon en France. Lors d'un déjeuner offert par l'université de Tokyo, trois coupes d'or lui seront même remises de la part de l'empereur. nostalgique d'un certain art de vivre, c'est à son retour, en 1898, qu'Albert Kahn décide de créer un jardin japonais dans sa propriété boulonnaise. il fait venir des jardiniers de l'archipel et installe deux maisons traditionnelles, un pavillon de thé et une pagode (détruite par la foudre en 1952). en 1908, le banquier retourne dans l'empire du soleil levant à l'occasion d'un voyage autour du monde. il enverra ensuite, de 1926 à 1927, l'opérateur Alexandre Dumas pour prendre des photos de ce pays. L'homme continuera également à tisser des liens étroits en recevant à Boulogne la communauté japonaise avec des membres de la famille impériale et de la noblesse, des membres de la délégation du Japon à la conférence de la Paix de 1919, le secrétaire général de la Société des nations ou encore des artistes comme le peintre Foujita. et quand le Prince Hirohito, alors héritier du trône, effectue pendant l’été © MUSÉE ALBERT-KAHN - DÉPARTEMENT DES HAUTS-DE-SEINE. INV. B 0541. lbert Kahn était un aventurier et un précurseur. en affaires, comme dans la vie. Sa fortune, il l'a faite en 1889, à 29 ans, en spéculant sur les mines d'or et de diamant en Afrique du Sud. un début de carrière qui ferait rêver n'importe quel apprenti financier. Ça n'est pourtant pas cela que l'histoire retiendra, mais l'entreprise d'un homme pacifique qui a employé son existence à favoriser la connaissance des nations entre elles. Pour cela, Albert Kahn entreprend de constituer les Archives de la planète avec des campagnes photographiques dans le monde, commanditées de 1909 à 1931. il fonde des Bourses autour du monde, invite des intellectuels et crée dans sa propriété boulonnaise, où il s'installe en 1894, des jardins symboles du dialogue entre les peuples. originaire d'Alsace et marqué par la guerre franco-allemande de 1870, Albert Kahn se voulait d'abord citoyen du monde avec une affection particulière pour le Japon. un pays dans lequel il n'hésite pas à investir et où il séjourne à deux reprises. "Ma nature a de grandes affinités avec la sensibilité des Japonais et j’apprécie tellement le calme et la douceur de leur façon de vivre", expliquera l'homme dans une interview pour la revue France-Japon en 1938. © MUSÉE ALBERT-KAHN - DÉPARTEMENT DES HAUTS-DE-SEINE Au début du XXe siècle, le Boulonnais Albert Kahn (1860-1940) se lance dans une entreprise pour la paix à la rencontre de tous les peuples… avec un intérêt particulier pour l'empire du soleil levant. Jardin japonais (de gauche à droite, l’ancien pavillon de thé, la laiterie, Maison du jardin japonais. Jardins d’Albert Kahn, Boulogne-sur-Seine, 14 mai la pagode, aujourd'hui disparu, et la maison, toujours en place). Jardins 1915. Autochrome d’Auguste Léon. d’Albert Kahn, Boulogne-sur-Seine, 20 avril 1915. Autochrome d’Auguste Léon. numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) Les incontournables © PHOTOS ERIC SIMON > Expos > Concerts > Visites DES ZOULOUS AU NOUVE CULTURE, MON MARDI À BOULOGNE-BILLANCOURT U Visite guidée par le conservateur du musée ou par le service des archives et du patrimoine autour de la peinture de la sculpture et du design, concert par les élèves du Conservatoire… Chaque premier mardi du mois, de 15h30 à 17h, partagez un moment artistique au M-A30. Rendez-vous au musée des Années trente 28, avenue André Morizet Tarif : 4,80 €. Réservation au 01 55 18 46 64/54 40. ne plongée dans l'histoire artistique des territoires sud-africains à travers les souvenirs d'un vieux musicien. Pour un voyage musical vibrant d'émotions, de couleurs et de rythmes. Les trentedeux danseurs, chanteurs et comédiens de la compagnie umoja servent les créations musicales avec des voix exceptionnelles et des rythmes puissants. Trois cents costumes et un orchestre live pour un spectacle qui a tourné à guichet fermé dans plus de 25 pays et a obtenu quatre international Awards. Samedi 20 novembre à 16h et 20h30. Carré Belle-Feuille. Tarif : 32 €. Réduit : 26 €. Moins de 26 ans : 9,50 €. Réservation au 01 55 18 54 00, sur www.boulognebillancourt.com et dans les Fnac. POUR QUE L’AMOUR TRIOMPHE ! de Marivaux © BOTICELLI, SANDRO : SPRINGDETAIL (VENUS AND SPRING). FLORENCE, GALLERIA DEGLI UFFIZI. 2010. PHOTO SCAL, FLORENCE – COURTESY OF THE MINISTERO BENI E ATT.CULTURALI. Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 Le Triomphe de l'amour, comédie romanesque de Marivaux produite par le ToP, inaugure en beauté la saison théâtrale 2010 - 2011. ici, la princesse Léonie tombe amoureuse du prince Agis, mais doit se déguiser en homme pour l'approcher et le séduire… La mise en scène de Jacques osinski est novatrice et met en valeur les propos de l'auteur qui donne pouvoir et liberté de parole aux femmes, qui exprime la passion dans l'intelligence de son siècle… Pour un triomphe vrai sur l'amour faux. Du 6 au 17 octobre. Du mardi au samedi à 20h30 et dimanche à 16h. Théâtre de l'Ouest parisien – 1, place Bernard-Palissy. Tarif : 25 €. Réduit : 20 €. Moins de 26 ans : 12 €. Réservation au 01 46 03 60 44. 34 35 ( MISE À NU selon Grommaire L COLLECTION PARTICULIÈRE©GALERIE DE LA PRÉSIDENCE/ ADAGP. © JEAN-PIERRE LEDOIN e M-A30 présente la première exposition organisée depuis près de 30 ans, dédiée à l'un des peintres marquants de la première moitié du XXe siècle : Marcel Gromaire. Son art, le plus souvent associé à son engagement social et politique, a fait sa renommé dès l'entre-deuxguerres. Mais c'est la thématique du nu qui a parcouru la totalité de son œuvre peint, dessiné et gravé entre 1920 et 1960. Cette facette méconnue apparaît aujourd'hui comme l'une des plus audacieuses tentatives d'érotisme dans l'art du XXe siècle. “L‘érotisme de Marcel Gromaire : des nus en quête d'idéal" Peinture, dessins, eaux-fortes Du 10 novembre au 20 février. Du mardi au dimanche de 11h à 18h au M-A30 – 28, avenue André-Morizet. Tarif : 4,70 €. Réduit : 3,60 €. JOURNÉES DU PATRIMOINE Les 18 et 19 septembre Le musée Paul-Belmondo ouvre ses portes Nu au balcon. Huile sur toile (1933). Le PRoFeSSionneL VRAIMENT AU TOP ! © MARTHE LEMELLE Le musée Paul-Belmondo ouvre ses portes au public samedi 18 septembre à l'occasion des Journées européennes du patrimoine. Profitez de ce week-end pour découvrir ce nouveau musée dédié à l'un des grands sculpteurs français du XXe siècle. Visitez également l'un des quinze autres lieux patrimoniaux et participez aux nombreuses visites guidées. Attention, nombre de places limité, le musée Paul-Belmondo ne peut accueillir que 98 personnes à la fois. Tout le programme sur www.boulognebillancourt.com et dans BBI Quelques années après la chute du régime yougoslave, Téodor Kraj, écrivain, professeur d'université et ancien dissident, est devenu secrétaire d'édition. il doit faire face à l'avalanche de nouveaux manuscrits et aux assauts répétés d'écrivains opiniâtres. Jusqu'au jour où sa secrétaire lui annonce la venue d'un homme qui lui ressemble étrangement… une pièce magistrale à l'humour cinglant, créée par le ToP, écrite par l'un des grands dramaturges serbes contemporains, Dusan Kovacevic. L'homme, qui collabore régulièrement avec Émir Kusturica, a vu l'une de ses pièces inspirer le scénario du film underground. Du 4 au 9 novembre. Du mardi au samedi à 20h30 et dimanche à 16h. Théâtre de l'Ouest parisien 1, place Bernard-Palissy. Tarif : 25 €. Réduit : 20 €. Moins de 26 ans : 12 €. Réservation au 01 46 03 60 44. numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) PoinT D’oRGue 36 37 ( © BAHI Cycle de concerts Retrouvez la programmation culturelle complète sur www.boulognebillancourt.com et chaque mois dans Kiosk, Les conservatoires de Boulogne-Billancourt et de Meudon, au sein du Grand Paris Seine ouest, se sont unis pour un cycle de sept concerts d'orgue qui feront entendre trois instruments remarquables : le Cavaillé-Coll de l'église notre-Dame de l'Assomption à Meudon, l'orgue Koenig de l'auditorium du CRR de Boulogne-Billancourt, construit en 1982, et l'orgue esthétique baroque de l'église notre-Dame de Boulogne-Billancourt récemment restauré. Les récitals d'orgue de répertoires très variés ont été imaginés par six professeurs des conservatoires de Boulogne-Billancourt, Meudon, Villes d'Avray et Madrid. Concerts les 14, 21 octobre, 18 novembre, 16 décembre, 20 janvier, 10 février et 17 mars. Conservatoire à rayonnement régional – 22, rue de la Belle-Feuille. Entrée libre. (Voir calendrier). QuAnD RAVeL FAIT L’ENFANT ET LES SORTILÈGES l’agenda culturel du BBI. 01 55 18 53 00, du lundi au vendredi de 8h à 20h et samedi de 8h à 12h. L a collaboration et la complicité avec Colette qui écrivit le livret de la fantaisie lyrique, L’enfant et les sortilèges, fut l'occasion pour Maurice Ravel de démontrer une fois de plus son talent d'orchestrateur. La finesse et la subtilité de la partition, qui mêle une multitude de genres musicaux, s'accorde avec l'humour et le non-conformisme de la romancière. Le concert est interprété par les classes de chant, l'orchestre et le chœur de chambre et le chœur d'enfants du Conservatoire. Vendredi 10 et samedi 11 décembre à 20h. Auditorium du Conservatoire. Entrée gratuite dans la limite des places disponibles à retirer à l'accueil du Conservatoire. © DR Toute la ville au bout du fil: CoMPTineS DE MIEL ET DE PISTACHE © PIERRE LEBLANC/ DELPHINE JACQUOT/ ALAIN CHAMBARETAUX et autres spectacles à voir en famille Trois spectacles "jeune public" à voir en famille et en soirée. Partez en voyage avec Comptines de miel et de pistache qui déroule une savoureuse sélection de 28 comptines et berceuses du monde portées par des voix chaudes au son du saz, du bouzouki ou de la darbouka. Participez à de curieux cours de chant et de géographie avec Madame Françoise, en solo clownesque, de la compagnie Alpha-bête. et enfin, voyagez au cœur de l'enfance avec l'opéra Hänsel et Gretel, inspiré du célèbre conte de Grimm. un spectacle porté par une partition colorée et des décors inventifs. Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 Carré Belle-Feuille – 60, rue de la Belle-Feuille. Comptines de miel et de pistache (à partir de 8 ans), mardi 12 octobre à 20h30. Tarif : 21 €. Réduit 16,50 €. Moins de 26 ans : 12 €. Alpha-bête (à partir de 7 ans), mardi 9 novembre à 20h30. Tarif : 10 €. Moins de 15 ans : 6 €. Hänsel et Gretel (à partir de 7 ans), mardi 7 décembre à 20h30. Tarif : 21 €. Réduit : 16,50 €. Moins de 26 ans : 12 €. Réservation au 01 55 18 54 00, sur www.boulognebillancourt.com et dans les Fnac. En un clin d’œil > septembre-décembre 2010 > Expositions Du 23 septembre au 21 octobre Talents Boulonnais Peintures de Wissem Ben Hassine nef de l'espace Landowski Du 27 septembre au 6 novembre Billankoursk Hôtel de ville, rez-de-jardin Samedi 2 et dimanche 3 octobre exposez vos talents Portes ouvertes à travers la ville Du 20 octobre au 13 février François Mendras - peintures espace 2030 Jusqu'au 24 octobre Marthe Flandrin, fresquiste Musée des Années trente Du 30 octobre au 28 novembre Talents boulonnais Peintures de Laurent navarre nef de l'espace Landowski Du 10 novembre au 20 février L’Érotisme de Marcel Gromaire : des nus en quête d’idéal Peintures, dessins, eaux-fortes M-A30 - musée des Années Trente Du 20 novembre au 11 décembre Talents boulonnais - Concours 2010 exposition d'œuvres sélectionnées pour le concours de sculpture et de photographie Rez-de-jardin de l'hôtel de ville > Spectacles concerts G Vendredi 1er octobre à 20h30 Michel Delpech (chanson) Carré Belle-Feuille Samedi 2 octobre, 13 novembre, 18 décembre Auditions Bibliothèque Marmottan Samedis 9 octobre à 17h, 20 novembre, 4 décembre à 20h Les Rencontres musicales Théâtre de l'ouest parisien Du 6 au 17 octobre Le triomphe de l'amour Théâtre de l'ouest parisien Dimanche 10 octobre à 17h Musique russe Bibliothèque Paul-Marmottan Les lundis 11 octobre, 15 novembre et 6 décembre à 12h30 Les Midi mini : Récitals des étudiants des cycles supérieurs. Conservatoire à rayonnement régional Les lundis 11 octobre, 15 novembre et 6 décembre à 19h Les concerts à la carte : Concerts d'élèves de tous niveaux. Conservatoire à rayonnement régional Jeudi 14 octobre à 20h Cycle de concerts d'orgue avec les étudiants du Conservatoire Conservatoire à rayonnement régional Décembre - janvier Les Russes à Paris dans les années 30 Médiathèque Landowski Samedi 16 octobre à 20h30 Rosario Giuliani quartet (jazz) Carré Belle-Feuille Du 7 décembre au 31 janvier KARTunKu – images Années de la Russie en France Du 19 au 21 octobre Le cas Jekyll Théâtre de l'ouest parisien FORUM UNIVERSITAIRE Le Forum universitaire présente chaque année de nombreux cycles de conférences en journée et en soirée (littérature, histoire de l'art, réflexion sur la ville, économie, dernières avancées scientifique…), animés par des spécialistes de renom comme le spécialiste des religions odon Vallet. Conférence inaugurale sur le thème "Bonheur de vivre et estime de soi", mercredi 6 octobre à 20h30, avec Axel Kahn et Christophe André. Renseignement sur www.forumuniversitaire.com et au 01 55 18 52 05 / [email protected] Jeudi 21 octobre à 20h Cycle de concert d'orgue eglise notre-Dame de l'Assomption à Meudon Réservation auprès du Conservatoire Mercredi 3 novembre à 20h30 Chick Corea (jazz) Carré Belle-Feuille Du 4 au 9 novembre Le Professionnel Théâtre de l'ouest parisien Dimanche 7 novembre à 17h Concert autour de Tristan Murail Bibliothèque Paul-Marmottan Du 12 au 21 novembre Le malade imaginaire Théâtre de l'ouest parisien Du 3 au 8 décembre Le loup – Les contes du Chat perché Théâtre de l'ouest parisien Dimanche 5 décembre à 17h Concert autour de Kaija Saariaho Bibliothèque Paul-Marmottan Mardi 7 décembre à 20h30 Hänsel et Gretel (opéra en famille) Carré Belle-Feuille Vendredi 10 et samedi 11 décembre à 17h et 20h L'enfant et les sortilèges. Maurice Ravel Conservatoire à rayonnement régional Du 10 au 12 décembre Le soir des monstres Théâtre de l'ouest parisien Mardi 16 novembre à 20h30 Robin McKelle (jazz) Carré Belle-Feuille Samedi 11 décembre à 20h30 La Vie parisienne (spectacle musical) Carré Belle-Feuille Jeudi 18 novembre à 20h Cycle de concerts d'orgue : Miguel Bernal Ripoll eglise notre-Dame de Boulogne-Billancourt Réservation auprès du Conservatoire Samedi 20 novembre à 16h et 20h30 Africa umoja (danse/musiques du monde) Carré Belle-Feuille Dimanche 21 novembre à 17h Concert – un bœuf à Marmottan Bibliothèque Paul-Marmottan Lundi 22 novembre à 20h Au fil des mois : La descendance des quilles Conservatoire à rayonnement régional Mardi 23 novembre à 20h30 António Zambujo (musiques du monde) Carré Belle-Feuille Lundi 13 décembre à 20h Concert d'étudiants : Le répertoire des origines de la clarinette Conservatoire à rayonnement régional Du 15 au 17 décembre Deux hommes jonglaient dans leur tête Théâtre de l'ouest parisien Jeudi 16 décembre à 20h Cycle de concerts d'orgue : Jean-Michel Louchart eglise notre-Dame de l'Assomption, Meudon Réservation auprès du Conservatoire Jeudi 16 décembre à 20h30 Quai n°5 (classique/humour/musique du monde) Carré Belle-Feuille Du 25 au 27 novembre La nuit les brutes Théâtre de l'ouest parisien Du 29 au 31 décembre Les Sea Girls fêtent la fin du monde Théâtre de l'ouest parisien Tarifs: 25, 20, 12 et 10 €. Du 26 au 28 novembre Festival BBmix (musiques actuelles) Carré Belle-Feuille > Rendez-vous Samedi 27 novembre à 17h Hommage à Chopin Bibliothèque Paul-Marmottan Le 1er dimanche de chaque mois de 15h30 à 17h Culture pour tous Musée des Année 30 Vendredi 3 décembre à 20h30 Sandra nkaké (jazz) Carré Belle-Feuille un mercredi par mois à 10h30. Heure du conte Médiathèque Landowski numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s) En un clin d’œil > septembre-décembre 2010 Les 8 septembre, 6 octobre, 3 novembre, 8 décembre à 14h. Films en audiovision adaptés aux personnes déficientes visuelles. Amphithéâtre Landowski Jeudis 9, 16 et 23 septembre à 21h Cycle de cinéma italien Cinéma Landowski Mercredi 15 septembre à 18h30 Conférence - un nouveau regard sur Lucien Bibliothèque Paul-Marmottan Samedi 18 et dimanche 19 septembre Journées du patrimoine Programme sur www.boulognebillancourt.com et dans Kiosk Mercredi 22 septembre à 18h30 Conférence – Bijoux des deux empires Bibliothèque Paul-Marmottan Samedis 25 septembre et 27 novembre à 16h Les samedis littéraires de Landowski Bibliothèque Landowski Mardi 28 septembre à 18h Rencontre avec l'auteur Fabrice David Bibliothèque Point-du-Jour. Samedi 9 octobre de 12h à 24h Plaisir des mots Médiathèque Landowski et ToP D'octobre à janvier Animations autour de l'exposition Billankoursk Bibliothèques municipales Mardi 12 octobre à 13h Les mardis de la culture – La maison Christofle Musée des Année 30 Le samedi de 14h à 17h à partir d'octobre Atelier d'écriture multimédia Bibliothèque Landowskin Samedi 16 octobre de 14h30 à 18h Conférences sur Billankoursk espace Landowski Samedi 2 et dimanche 3 octobre Week-end portes ouvertes des ateliers d'artistes boulonnais Dans toute la ville Mardi 5 octobre à 13h Les mardis de la culture Marthe Flandrin Musée des Année 30 Mercredi 6 octobre à 18h30 Conférence – Les ambassades à Paris Bibliothèque Paul-Marmotta Samedis 16 octobre, 11 décembre à 15h et samedi 27 novembre Conférences et colloque Bibliothèque Paul-Marmottan Dimanche 17 octobre à 15h Contes russes pour adultes Amphithéâtre Landowski Mardi 26 octobre à 13h Les mardis de la culture – Le collectionneur olivier Frénoy et le design Musée des Année 30 Mardi 2 novembre à 13h Les mardis de la culture - Billankoursk Musée des Année 30 Samedi 6 novembre à 10 h Cours d’analyse musicale. Tristan Murail. Vues aériennes Conservatoire à rayonnement régional Samedi 6 novembre à 15h et 18h Hommage à Django Amphithéâtre Landowski Lundis 18 octobre et 22 novembre à 15h Club lecture Bibliothèque Parchamp Samedi 6 novembre et 27 novembre de 10h à 13 h Cours d’analyse musicale par Alain Louvier : La musique française du XXe siècle Conservatoire à rayonnement régional Mardi 19 octobre à 13h Les mardis de la culture – en musique avec le CRR Musée des Année 30 Mardi 9 novembre à 13h Les mardis de la culture – nouvelles acquisitions Musée des Année 30 XVpHGHVDUWVGHUQLHUV LE MUSEE DES ARTS DERNIERS : UNE AUTRE VISION DE L’AFRIQUE. Ouvert dans le Marais à Paris en 2003, le Musée des Arts Derniers est une galerie d’art qui représente les artistes africains le plus renommés : le photographe malien Malick Sidibé (Lion d’Or à Venise en 2007), les peintres Soly Cissé et Bruce Clarke, les sculpteurs du Zimbabwe (dont Colleen Madamombe : voir photo en bas). A rebours des clichés sur une Afrique présumée « primitive », cet espace permet la confrontation des artistes et des styles contemporains de tout le continent Africain. Prochaines expositions : Septembre-Octobre 2010 : « Sculpteurs contemporains du Zimbabwe » Novembre 2010 : « Le rituel de la pose, la photographie en Afrique dans les années 70 », à l’occasion du Mois de la Photo. Renseignements : 01 44 49 95 70 - http://www.art-z.net 28 rue Saint Gilles 75003 Paris - M° Chemin Vert ou Saint Paul Ouvert du mardi au samedi, de 11h00 à 19h00. Mail : [email protected] Culture(s)numéro 2 septembre-décembre 2010 38 39 ( Mercredi 10 novembre à 18h30 Conférence - Hortense de Beauharnais (1783-1837) Bibliothèque Paul-Marmottan Mardi 16 novembre à 10h Concert-conférence : L'invention pianistique Conservatoire à rayonnement régional Mardi 16 novembre à 13h Les mardis de la culture – Le costume de l'empire Musée des Année 30 Samedi 20 novembre à 19h15 Documentaire autour du spectacle " Africa umoja" Carré Belle-Feuille Mardi 23 novembre à 13h Les mardis de la culture – en musique avec le CRR Musée des Année 30 Mardi 23 novembre à 19h15 Documentaire atour du spectacle d'Antonio Zambujó Carré Belle-Feuille Samedi 27 novembre à 10h Cours d’analyse musicale. Maurice Ravel. L’enfant et les sortilèges Conservatoire à rayonnement régional > Jeune public Mardi 30 novembre à 13h Les mardis de la culture – La généalogie Musée des Année 30 Mercredis 6 octobre, 17 novembre et 1er décembre à 14h30 Après-midi des enfants Musée des Années 30. 4 & 5 décembre de 14h à 18h Salon du livre espace Landowski Mardi 7 décembre à 13h Les mardis de la culture – L'érotisme de Gromaire Musée des Année 30 Mercredi 8 décembre à 18h Conférence : La poétique de la danse Conservatoire à rayonnement régional Mercredi 8 décembre à 18h30 Talleyrand au congrès de Vienne Bibliothèque Paul-Marmottan Mardi 14 décembre à 13h Les mardis de la culture – Le mobilier empire Les 25 septembre, 6 novembre Club des jeunes lecteurs Bibliothèque Parchamp. un samedi par mois de 14h30 à 16h. Des jeunes et des livres – club de lecture pour les ados Médiathèque Landowski Du 6 au 22 octobre expositions autour du spectacle "Comptines de miel et de pistache" Carré Belle-Feuille Les 9 octobre, 27 novembre et 11 décembre L'as-tu vu, l'as-tu lu ? Médiathèque Landowski Mardi 12 octobre à 20h30 Comptines de miel et de pistache (musiques du monde) Carré Belle-Feuille PROMENONS-NOUS À BOULOGNE-BILLANCOURT Boulogne-Billancourt tourisme propose tout au long de l'année des promenades guidées sur des thématiques variées pour découvrir la ville sous un autre jour : invitation à se balader et à dessiner, à marcher sur les traces du patrimoine années 30 ou du patrimoine industriel ou encore à remonter le temps en suivant le boulevard Jean-Jaurès… Samedi 23 à 14h : Le Corbusier, de Boulogne-Billancourt à la villa Laroche. Samedi 23 à 14h : un exemple de reconstruction d’un quartier : Fernand Pouillon Dimanche 24 à 10h : la synagogue. Dimanche 24 à 15h : l’architecture religieuse dans le quartier des Menus Renseignement tarifs et réservation au 01 55 18 50 50. Boulogne-Billancourt tourisme – 25, avenue André-Morizet. > Novembre > Octobre Samedi 9 à 9h30 : croquis en ville. Samedi 9 à 10h : la bibliothèque Marmottan Samedi 9 à 15h : l’exposition "Billankoursk" à l’hôtel de ville Samedi 9 à 16h : exposition Marthe Flandrin au musée des Années trente Dimanche 10 à 10h : le centre-ville Dimanche 10 à 15h : parcours brique Samedi 16 à 11h : le musée et les jardins Albert-Kahn Dimanche 17 à 10h : l’histoire de la ville tout au long du bd Jean-Jaurès Dimanche 17 à 14h : croquis en ville. Dimanche 17 à 15h : parcours des années trente Dimanche 17 à 15h30 : le musée-jardin Paul-Landowski Samedi 6 à 9h30 : croquis en ville Dimanche 7 à 14h : Boulogne-Billancourt vu depuis les berges de Seine Samedi 13 à 14h30 : parcours des années 30. Dimanche 14 à 10h : le cimetière Pierre-Grenier. Dimanche 14 à 14h30 : le cimetière de l’est. Samedi 20 à 14h30 : musée et jardins Albert-Kahn Samedi 20 à 14h30 : les collections permanentes du musée des Années trente. Dimanche 21 à 10h : la synagogue Dimanche 21 à 15h : parcours industriel Dimanche 28 à 11h : le musée Paul-Belmondo. Dimanche 28 à 14h : l’église Sainte-Thérèse et le département art sacré du Musée des Années trente. Retrouvez toute la programmation culturelle sur www.boulognebillancourt.com et chaque mois dans Kiosk, l'agenda culturel encarté dans le BBi. Toute la ville au bout du fil : 01 55 18 53 00 du lundi au vendredi de 8h à 20h et samedi de 8h à 12h. Samedi 16 octobre à 15h30 Contes russes Médiathèque Landowski Samedi 6 novembre à 17h Chat vous dit ? (spectacle musical) Auditorium du Conservatoire Mardi 9 novembre à 20h30 Alpha-bête (clown/humour musical) Carré Belle-Feuille Samedi 27 novembre à 11h et 17h Princesses oubliées ou inconnues (spectacle musical) Carré Belle-Feuille Mardi 7 décembre à 20h30 opéra Hänsel et Gretel Carré Belle-Feuille Vendredi 10 à 7h et samedi 11 décembre à 20h L'Enfant et les sortilèges (fantaisie lyrique) Auditorium du Conservatoire Samedi 11 décembre à 11h et 17h Les petites fabulettes (chanson) Carré Belle-Feuille *Programme exhaustif jeune public dans Kiosk, chaque mois LeS ADReSSeS Musée Paul-Belmondo 14, rue de l'Abreuvoir Tél.: 01 55 18 69 01 Bibliothèque Billlancourt 11, rue de Clamart, Tél.: 01 55 18 46 38. Bibliothèque Parchamp 4 bis, av. Charles-de-Gaulle, Tél.: 01 55 18 46 37. Bibliothèque Paul-Marmottan 7, place Denfert-Rochereau, Tél.: 01 55 18 57 61. Bibliothèque Point-du-Jour, 128, rue Les-enfants-du-Paradis, Tél.: 01 55 18 46 39. Carré Belle-Feuille 60, rue de la Belle-Feuille, Tél.: 01 55 18 54 00. Conservatoire à rayonnement régional 22, rue de la Belle-Feuille, Tél. 01 55 18 66 66. Médiathèque Landowski 28, av. Landowski, Tél.: 01 55 18 55 65. Musée des Années 30 (MA 30) 28, av. Landowski, Tél.: 01 55 18 46 42. Théâtre de l’ouest parisien 1, place Bernard-Palissy, Tél.: 01 46 03 60 44 Boulogne-Billancourt tourisme 25, avenue André-Morizet Tél.: 01 55 18 50 50. numéro 2 septembre-décembre 2010 Culture(s)