L`édifice du Musée Guggenheim Bilbao

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L`édifice du Musée Guggenheim Bilbao
L'édifice du Musée Guggenheim Bilbao
“...le meilleur édifice de notre temps”. – Philip Johnson, architecte
“C’est le meilleur édifice du XXe siècle” – SM le Roi Don Juan Carlos I
Le Musée Guggenheim Bilbao, œuvre de l’architecte américain Frank O. Gehry, constitue
un magnifique exemple d’architecture d’avant-garde du XXe siècle. Avec ses 24.000
m2, dont 11.000 destinés aux expositions, il s’érige en un véritable événement architectural,
grâce à sa configuration audacieuse et à son design innovateur, qui conforment une
séduisante toile de fond pour l’art qui y est exposé.
L’édifice se caractérise par ses formes tordues et curvilignes et se compose d’une série de volumes
interconnectés, les uns de forme orthogonale recouverts de pierre calcaire et d’autres, d’une volumétrie
plus organique, revêtus d’une peau métallique en titane. Ces volumes sont reliés par des murs en rideau
de verre, qui dotent de transparence tout l’édifice.
En raison de leur complexité mathématique, les sinueuses courbes de pierre, de verre et de titane furent
conçues par ordinateur. La pierre calcaire fut choisie, entre autres vertus, pour sa tonalité, se fondant
parfaitement avec le fond de la façade en grès de l’Université de Deusto. Les murs en verre sont réalisés
et montés sur une structure métallique complexe, possible grâce aux nouveaux progrès technologiques.
Le verre utilisé dans le Musée Guggenheim Bilbao est traité de telle sorte que, tout en étant parfaitement
translucide, il protège l’intérieur de la chaleur et de la radiation. Les panneaux de titane d’un demi millimètre
d’épaisseur recouvrent quant à eux, tels des « écailles de poisson », de grandes surfaces de l’édifice. Leur
séduisant aspect rugueux est le fruit d’un effet recherché par l’architecte pour obtenir un meilleur toucher
et une meilleure esthétique.
L’authentique cœur du Musée est constitué par l’Atrium central. D’une hauteur de plus de 50 mètres et
inondé de lumière provenant des grandes baies vitrées, il est pour le visiteur un point d’arrivée, d’orientation
et de détente. Les espaces du Musée Guggenheim Bilbao destinés aux exposition sont répartis sur trois
niveaux, avec un total de 20 galeries - les unes de proportions classiques, les autres d’une irrégularité
singulière - ainsi qu’une salle destinée à accueillir des œuvres d’art de grand format. Le reste des espaces
du Musée comprennent un Auditorium de 300 places, un restaurant, deux cafétérias et une boutiquelibrairie.
La création de Gehry constitue dans son ensemble une structure spectaculaire et énormément visible,
une présence sculpturale qui sert de toile de fond au Pont de La Salve, à la ria, aux édifices du centre
de Bilbao et aux versants du mont Artxanda.
L’emplacement extérieur
Le Musée Guggenheim Bilbao intègre la ria à l’Ensanche (agrandissement) classique de la ville. Directement
accessible depuis les quartiers historique et commerçant, l’édifice est entouré d’agréables places et
promenades qui configurent le quartier d’Abandoibarra, un ancien quartier industriel récemment urbanisé
et intégré à la ville.
Le Musée dispose de plusieurs accès pour le visiteur qui arrive à pied, aussi bien depuis l’ Ensanche que
depuis la nouvelle promenade qui longe la ria.
L’entrée principale se trouve au bout de la rue Iparraguirre, l’une des artères névralgiques qui traversent
en diagonale Bilbao, étirant le centre urbain jusqu’à la porte même du Musée. Une fois sur la place du
Musée, le promeneur descend un large escalier qui débouche sur le Vestibule du Musée. Bien que les
escaliers descendants ne soient pas fréquents dans les constructions institutionnelles – les escaliers
ascendants conférant habituellement plus de solennité –, ils résolvent dans ce cas avec bonheur la
différence entre la cote de la ria et celle de l’Ensanche, rendant possible un édifice spectaculaire qui
néanmoins ne dépasse pas la hauteur des constructions voisines.
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© FMGB Guggenheim Bilbao Museoa, Bilbao 2007
L’entrée située dans la partie postérieure de l’édifice, près de la ria, est plus appropriée pour l’accès des
groupes ou écoliers et donne aussi accès au vestibule, lieu où confluent les services de vestiaire, information,
guichet et l’accès proprement dit à la partie muséistique. En pénétrant dans le Musée, le visiteur découvre
que sous la complexité externe des formes architecturales, l’espace se structure autour de l’axe central
de l’Atrium, qui facilite l’orientation au cours de la visite.
À l’intérieur du Musée
L’Auditorium, le restaurant, la boutique-librairie et l’édifice administratif sont accessibles depuis la place
du Musée, ainsi que depuis l’intérieur de l’édifice, permettant une utilisation indépendante des horaires
d’ouverture du Musée et un fonctionnement comme partie intégrante de la vie des citoyens.
Une fois passé le Vestibule, le visiteur pénètre dans l’espace des expositions et rencontre l’Atrium, dont
les murs vitrés offrent une vue limpide sur la ria et les monts de la périphérie. Cet Atrium constitue l’un
des traits les plus caractéristiques de la création de Gehry. On calcule que sa hauteur extraordinaire
équivaut à plus d’une fois et demie la célèbre rotonde conçue par Frank Lloyd Wright pour le Solomon
R. Guggenheim Museum de New York. Inondé par la lumière qui jaillit de la verrière zénithale en forme
de “fleur métallique”, l’Atrium est un point de convergence et d’orientation, ainsi qu’une scène destinée
aux installations monumentales conçues spécifiquement pour être placées dans le Musée.
Les niveaux de galeries s’organisent autour de cet Atrium central et sont reliés grâce à un système de
passerelles curvilignes suspendues au plafond, des ascenseurs vitrés et des tours d’escaliers.
La beauté de l’Atrium n’est cependant pas gratuite et sa fonction organisatrice à l’intérieur du Musée est
vitale : il s’agit d’un véritable axe qui structure avec clarté l’espace d’exposition et ses 20 salles de
conformations différentes. Les salles classiques, d’aspect rectangulaire, sont identifiables depuis l’extérieur
par leur parement en pierre; certaines ont un plafond haut, d’autres en revanche sont plus ramassées mais
comportent deux étages. Toutes bénéficient d’un éclairage naturel provenant de lucarnes, qui illumine
même le rez-de-chaussée des salles à deux étages à travers un orifice dans le sol de l’étage supérieur,
augmentant encore l’espace d’exposition.
Ces galeries se complètent d’espaces d’une rare irrégularité, qui couvrent une superficie totale de 3.300
m2. Ces salles sont identifiables depuis l’extérieur grâce à leur revêtement en titane et à leur volumétrie
irrégulière. Le jeu des volumes et des perspectives dote ces galeries d’espaces intérieurs impressionnants
où le visiteur ne ressent pourtant à aucun moment la sensation d’écrasement.
Les œuvres de grand format trouvent leur place dans une galerie spéciale de 30 m de large sur 130 m
de long, sans colonnes, avec un sol préparé spécialement pour supporter leur poids. Cette galerie, vue
de l’extérieur, traverse le Pont de la Salve par-dessous et heurte à son extrémité une tour qui paraît
embrasser le pont et l’incorporer à l’édifice. Dotée de sa propre entrée, elle acquiert ainsi un certain
caractère d’indépendance.
Il existe une étroite harmonie entre les formes architecturales et les contenus de chaque galerie, qui
permet certainement de clarifier le parcours à l’intérieur du Musée et qui, grâce à l’Atrium central et aux
passerelles, favorise une autre perspective sur les espaces d’exposition.
La construction
Le choix du titane, ainsi que la création d’une structure aux formes fluides, a été possible grâce à un
logiciel informatique moderne de dessin tridimensionnel dénommé Catia, conçu à l’origine pour l’industrie
aérospatiale pour la projection de surfaces courbes avec commande numérique finie. Catia permet de
se lancer dans l’exploration sculpturale tout en gardant le contrôle de la géométrie et de la constructibilité,
chose jusqu’à présent impossible avec les programmes conventionnels en deux dimensions.
Pour développer les formes du Musée, Gehry commença par travailler des modèles en papier et en bois
à différentes échelles, en manipulant et en raffinant les formes. Chaque point de la surface courbe du
modèle était saisi numériquement dans le programme, qui développait et coordonnait la construction,
tout en contrôlant une machine qui sculptait à échelle un modèle exact de l’édifice, facilitant ainsi à
l’architecte l’interprétation de son design.
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© FMGB Guggenheim Bilbao Museoa, Bilbao 2007
Frank Gehry et son oeuvre
Frank O. Gehry, fondateur de l’entreprise Frank O. Gehry & Associates, Inc. en 1962, est considéré comme
l’un des architectes les plus importants et les plus influents de notre temps. On connaît Gehry à l’échelle
internationale pour son architecture personnelle et unique, qui incorpore de nouvelles formes et de
nouveaux matériaux (comme le cuivre, l’acier inoxydable, le zinc ou le titane), et pour sa sensibilité
particulière au contexte culturel et visuel qui l’entoure.
Gehry, dont l’œuvre englobe des résidences, des musées, des bibliothèques, des boutiques, des auditoriums,
des bureaux, des restaurants et des édifices publics, a réalisé de nombreux projets en Europe, au Japon
et aux États-unis. Parmi ses créations les plus remarquables, on peut citer : la Frances Howard Goldwyn
Regional Branch Library à Los Angeles (1983/84), la salle d’expositions “Temporary Contemporary” du
Los Angeles Museum of Contemporary Art (1983); la Maison Norton à Venice, Californie (1984); l’Hôtel
Winton à Wayzata, Minnesota (1986); la Maison Schnabel à Los Angeles (1989); la Vitra International
Furniture and Manufacturing Facility and Museum de Weil am Rhein, Allemagne (1990); le Frederick
R. Weisman Art Museum de l’Université de Minnesota à Minneapolis (1993); l’American Center de Paris
(1994) et l’Auditorium Disney de Los Angeles (2003).
Gehry a reçu les plus prestigieux prix décernés dans le domaine de l’architecture. En mai 1989, il s’est
vu concédé l’honneur suprême dans cette discipline, le Prix Pritzker d’Architecture, dédié aux personnes
qui ont réalisé “d’importantes contributions à l’humanité et à son « cadre bâti » par le biais de la création
architecturale”. En 1992, recevait le Prix Impérial Japonais, pour toute une vie consacrée aux arts. En
septembre 1994, il remportait la première édition du Dorothy and Lillian Gish Prize, l’un des prix les mieux
rémunérés du domaine culturel, créé pour la reconnaissance des personnes qui ont contribué de façon
exceptionnelle à l’une ou l’autre discipline des arts.
Gehry a également reçu le Prix Wolf des Arts, décerné par la fondation Wolf à Jérusalem et le Prix Arnold
W. Brunner Memorial d’Architecture de l’Académie Américaine et Institut des Arts et des Lettres. Il est
membre de l’Académie Américaine de Rome. En 1974, il a été élu membre du College of Fellows de
l’Institut Américain des Architectes (A.I.A) et a reçu plus de 25 prix nationaux et régionaux de la (A.I.A).
Les reconnaissances académiques de Gehry incluent la chaire d’Architecture Charlotte Devenport de
l’Université de Yale et la chaire Eliot Noyes de l’Université de Harvard.
Gehry, né à Toronto, vit à Los Angeles depuis 1947. Gehry Partners, LLP a actuellement son siège à Santa
Monica, en Californie et emploie 175 personnes.
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© FMGB Guggenheim Bilbao Museoa, Bilbao 2007